Academia.eduAcademia.edu
Reconversion du site de l’Hôtel-Dieu 69002 Lyon Tranches 1 et 2 RAPPORT DE FOUILLE D’ARCHÉOLOGIE PRÉVENTIVE Volume 2 Etudes spécialisées, synthèse Direction des Affaires Culturelles Service archéologique Ministère de la Culture et de la Communication Préfecture de la Région Rhône-Alpes Direction Régionale des Affaires Culturelles Service Régional de l'Archéologie Code d'opération Patriarche 69382 2211008 Arrêté de prescription 12-032 Arrêté d'autorisation 2012-1122 Janvier 2015 Eric Bertrand (dir.) Cyrille Ducourthial Anne-Catherine Le Mer Emma Bouvard Stéphane Carrara Mélanie Foucault Stéphane Gaillot Marjorie Leperlier Clémence Mège Laudine Robin Hervé Tronchère Marie-Noëlle Baudrand Véronique Branchut-Gendron Laure de Chavagnac Thomas Genty Jules Ramona Charlotte Sanchez Ville de Lyon Direction des Affaires Culturelles Service Archéologique 10 rue Neyret 69001 Lyon Reconversion du site de l’Hôtel-Dieu 69002 Lyon, tranches 1 et 2 Volume 2 Études spécialisées, synthèse Rapport de fouille d’archéologique préventive Arrêté de prescription no 12-032 (01/02/2012) Arrêté d’autorisation de fouille no 2012/1122 (02/04/2012) Code Opération Patriarche : 69382 2211008 N° SAVL : 2011.062-02 Éric Bertrand (dir.) Cyrille Ducourthial Anne-Catherine Le Mer SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Emma Bouvard Stéphane Carrara Mélanie Foucault Stéphane Gaillot Marjorie Leperlier Clémence Mège Laudine Robin Hervé Tronchère Photo couverture PAGEde 178 ©Studio Erick Saillet Marie-Noëlle Baudrand Véronique Branchut-Gendron Laure de Chavagnac Thomas Genty Jules Ramona Charlotte Sanchez Janvier 2015 Sommaire 185 185 3.2. Analyse stratigraphique des terres noires 3.2.1. Description des coupes représentatives 3.2.2. Processus de mise en place et éléments de datation 3.2.3. L'apport de l'étude des archives à la formation des terres noires 188 189 3.3. La céramique 3.3.1. Le mobilier céramique antique 3.3.1.1. Phase 1.1 3.3.1.2. Phase 1.2 3.3.1.3. Phase 1.3 3.3.1.4. Phase 1.4 3.3.2. Le mobilier céramique médiéval 3.3.2.1. Dénombrement 3.3.2.2. Répartition catégorielle 3.3.2.3. Typologie 3.3.2.4. Chronologie 3.3.3. Le mobilier céramique moderne 3.3.3.1. Phase 3.1 3.3.3.1.1. Dénombrement 3.3.3.1.2. Répartition catégorielle 3.3.3.1.3. Typologie 3.3.3.1.4. Chronologie 3.3.3.2. Phase 3.2 3.3.3.2.1. Dénombrement 3.3.3.2.2. Répartition catégorielle 3.3.3.2.3. Typologie 3.3.3.2.4. Chronologie 3.3.3.3. Phase 3.3 3.3.3.4. Phase 3.4 3.3.4. Le mobilier céramique contemporain 3.3.4.1. Un lot de vaisselle remarquable : l'US 1798 3.3.4.2. Phase 4.1 196 197 197 203 209 216 222 222 222 224 229 231 231 231 231 233 234 236 236 236 237 238 240 245 249 3.4. Le verre 3.4.1. Phase 1.1 3.4.2. Phase 1.2 3.4.3. Phase 1.3 3.4.4. Phase 1.4 3.4.5. Phase 2.1 3.4.6. Phase 2.2 3.4.7. Phase 3.1 260 260 262 266 268 269 269 270 185 185 186 187 188 190 194 249 256 3.4.8. Phase 3.2 3.4.9. Phases 3.3 et 3.4 3.4.10. Phase 4.1 3.4.11. Conclusion 272 273 275 276 3.5. Les monnaies 3.5.1. Le monnayage antique 3.5.1.1. Les monnaies de la phase 1.1 3.5.1.2. Les monnaies de la phase 1.2 3.5.1.3. Les monnaies de la phase 1.4 3.5.2. Le monnayage médiéval 3.5.3. Conclusion 277 277 277 278 278 280 281 3.6. L’instrumentum antique 3.6.1. Les données quantitative et qualitative du mobilier 3.6.2. Domaine et types de mobilier : caractérisation du lot 3.6.2.1. Le domaine domestique 3.6.2.2. Le domaine immobilier 3.6.2.3. Le domaine personnel 3.6.2.4. Le domaine social 3.6.2.5. L'artisanat 3.6.3. Conclusion 282 3.7. Les enduits peints 3.7.1. Méthodologie 3.7.2. Contexte des fouilles 3.7.3. Ensemble 1 3.7.3.1. Description du décor 3.7.3.2. Observations techniques 3.7.3.3. Étude stylistique 3.7.3.4. Synthèse de l'étude 3.7.4. Ensemble 2 3.7.4.1. Description du décor 3.7.4.2. Observations techniques 3.7.4.3. Étude stylistique 3.7.4.4.Synthèse de l'étude 3.7.5. Ensemble 3 3.7.5.1. Description du décor 3.7.5.2. Observations techniques 3.7.5.3. Étude stylistique 3.7.5.4.Synthèse de l'étude 294 294 295 295 295 299 301 306 308 308 309 310 311 312 312 313 314 314 3.8. Le mobilier lapidaire 3.8.1. Marbres et pierres marbrières 3.8.2. Les calcaires 3.8.3. La pierre ponce 3.8.4. La pierre ollaire 3.8.5. Le mobilier lapidaire moderne 315 315 315 315 316 318 282 283 283 285 285 287 292 293 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 3. ÉTUDES SPECIALISEES (VOLUME 2) 3.1. Analyse géomorphologique 3.1.1. Formation et fonctionnement du paléochenal (F1016) 3.1.1.1. Granulométrie des niveaux de colmatage 3.1.1.2. Hypothèses de mise en place 3.1.1.3. Scellement final du paléochenal 3.1.1.4. Fonction du paléochenal 3.9. Les terres cuites architecturales 3.9.1. Les tegulae 3.9.2. Les briques 3.9.3. Les éléments de canalisation 319 320 322 322 3.10. Étude archéoanthropologique 324 3.10.1. Une occupation funéraire du premier Moyen Âge 324 3.10.2. Catalogue analytique des sépultures 325 325 3.10.2.1. Sépulture US 905/Sq. 912 3.10.2.2. Sépulture US 915/Sq. 917 332 3.10.3. Les sépultures de l’Hôtel-Dieu : conjectures et discussion 338 3.10.3.1. Les tombes de l'Hôtel-Dieu et leur environnement : la structure us 904 338 3.10.3.2. Perception de l'espace funéraire : données environnementales 340 3.10.3.3. Données biologiques individuelles : l'identification du groupe social ? 342 3.10.4. Conclusions et perspectives 344 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 3.11. Études d’archives 345 3.11.1. La maison de l'Arche d'Alliance (nord) 345 3.11.2. La maison Mose 353 3.11.3. La maison de l'Arche d'Alliance (sud) 353 3.11.4. La maison Laverrière sur le Rhône 361 3.11.5. La maison Visade 363 3.11.6. La maison Saint-Bonnet 368 3.11.7. La maison Devarenne 370 3.11.8. La maison de l'Aumône 375 3.11.9. La maison dite «art. 7» 378 3.11.10. La maison Boissieu 378 3.11.11. La maison de l'Imprimeur 385 3.11.12. La maison Lacombe 388 3.11.13. La maison Chazel (rue Bourgchanin) 393 3.11.14. La maison Chazel (berge du Rhône) 397 3.11.15. La maison du Merle Blanc 401 3.11.16. La maison Genet Marchand 412 3.11.17. La maison Farges 413 3.11.18. La maison du Roy d'Or 415 3.11.19. La maison de la Madeleine 428 3.11.20. La maison Picard (sur le Rhône) 431 3.11.21. La maison Lempereur 433 3.11.22. La maison Bournicat 438 3.11.23. La maison Dupas 441 3.11.24. La maison Geoffray 446 PAGE 180 4. SYNTHÈSE 4.1. Topographie naturelle de la berge 452 452 4.2. Naissance d’un quartier antique 454 4.3. Modification et développement du quartier 4.3.1. Un site réaménagé 4.3.2. Construction d'une nouvelle domus 4.3.2.1. L'aile ouest 4.3.2.2. Une cour centrale 4.3.2.3. Une aile est ? 4.3.2.4. Les enduits peints 4.3.3. Les constructions de la rue Bellecordière 4.3.4. Autres structures 4.3.5. La domus de l'Hôtel-Dieu et l'habitat domestique en Presqu'île 4.3.6. Chronologie de l'occupation 4.4. La domus abondonnée, un site réapproprié 4.4.1. Un recul de l'habitat 4.4.2. Un réseau de structures en creux linéaires 4.4.3. Un ensemble de massifs de fondation 4.4.4. Chronologie de l'occupation 457 457 457 457 462 463 464 465 466 467 470 471 471 472 473 474 4.5. La fin de l’Antiquité 475 4.6. Le Moyen Âge 4.6.1. Le Haut Moyen Âge 4.6.2. De l'Oeuvre du pont au Bourg Chanin (XIIe-XVe siècles) 476 476 477 4.7. L’époque moderne 484 4.7.1. Le Bourgchanin du XVe au XVIIIe siècles 484 4.7.2. L'extension de l'Hôtel-Dieu et la disparition du Bourgchanin (XVIIIe-XIXe s.) 485 Conclusion 488 5. BIBLIOGRAPHIE 5.1. Publications 5.2. Rapports d’opérations 5.3. Travaux universitaires 491 491 503 504 3. Études spécialisées 3.1. Analyses géomorphologiques (H. Tronchère, S. Gaillot) 3.1.1. Formation et fonctionnement du paléochenal (F 1016) Deux hypothèses ont été avancées en ce qui concerne la forme négative observée notamment dans les transects 1, 2 et 5 (pl. 36, 37, 40, 55). La première est celle d’un paléochenal naturel, la seconde est celle d‘un fossé anthropique dans lequel un écoulement aurait pris place. Une problématique similaire a été rencontrée sur le site de fouille du 83 rue de la République – 22-24 rue Bellecordière : les hypothèses avancées lors de la rencontre d’un large fossé parallèle au fleuve sont soit la présence d’un chenal de tressage naturel, soit un creusement anthropique. L’étude granulométrique a permis de confirmer l’impact anthropique sur la majorité des niveaux de colmatage du chenal, que l’on pouvait déjà aisément déduire de la présence de matériel. 3.1.1.1. Granulométrie des niveaux de colmatage La méthodologie de mesure utilisée est identique à celle décrite précédemment (granulomètre Mastersizer 2000, mesure en voie humide, deux ou quatre mesures avec et sans défloculation par ultrasons, pl. 64, 65). Les trois niveaux de comblement les plus profonds du chenal (US 1065, 1012 et 1013) font clairement apparaître un impact anthropique. Celui-ci se traduit par une courbe granulométrique nettement plurimodale. Le pic dominant correspond à une fraction sableuse de 300 µm environ dont le tri passe graduellement de mauvais pour l’US 1065 à bon pour l’US 1013, à mesure que la part de la fraction sableuse augmente relativement à la fraction limoneuse. Parallèlement à ce mode sableux dominant, deux pics secondaires sont présents dans la fraction limoneuse (3 µm et 10 µm environ). Le tri de la fraction limoneuse est donc très mauvais. deux modes limoneux est cependant moins nette. La présence de trois modes granulométriques implique l’existence de plusieurs processus de sédimentation différents. De tels processus peuvent être : un écoulement lent dans le chenal lié au SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Ce très mauvais tri des particules est confirmé dans les US supérieures, où la discrimination des PAGE 185 fonctionnement normal de ce dernier (modes granulométriques de la fraction limoneuse) ; un apport plus ponctuel de particules mobilisées par des épisodes plus brutaux, tels que des débordements de crue du Rhône (mode granulométrique des sables). Aucune lamination n’ayant été observée dans les US concernées, on peut déduire que les différentes strates liées aux phases de dépôt ont subi des perturbations importantes, résultant en un amalgame d’épisodes potentiellement distincts. On peut y voir l’impact de l’anthropisation de zone, les histogrammes granulométriques en zone impactée par l’activité humaine présentant souvent un aspect similaire. La complexité des modes granulométriques de la fraction limoneuse et le mauvais tri de la fraction sableuses suggèrent de plus des processus intrinsèquement mixtes et mal discriminés. 3.1.1.2. Hypothèses de mise en place Hypothèse 1 Dans le cas de la première hypothèse, le « chenal » se mettrait en place dans un talweg du banc de galets (pl. 66). Il n’y a pas nécessairement incision du banc. De fait, le remplissage du chenal présente une granulométrie très fine (limons), témoignant d’une faible énergie. Les débordements de crue successifs sont à l’origine du comblement du chenal. Les dépôts limoneux fins majoritaires présentent en effet un faciès granulométrique cohérent avec celui d’une charge de suspension déposée par décantation lors du retrait de la crue. L’écoulement n’est pas forcément pérenne. Le chenal peut ne fonctionner qu’en période de crue du Rhône (fonctionnement connu sur ce type de formation : formation d’un écoulement en tresses en période de crue au sommet et derrière la levée alluviale). De même, l’altitude élevée du chenal n’est pas aberrante, d’autant plus si l’on envisage un fonctionnement temporaire. Le chenal, si son origine est naturelle, a nécessairement fait l’objet d’un aménagement anthropique : en effet, le comblement du chenal recoupe au moins un fossé (US 736) du Ier siècle apr. J.-C. Le chenal s’étant installé dans un talweg beaucoup plus ancien, cela impliquerait qu’un premier comblement ait pris place dans le chenal. Les fossés auraient ensuite été tracés à travers ce premier niveau de comblement. Le chenal auraient ensuite été réouvert, artificiellement ou suite à un événement naturel particulièrement intense : un écoulement relativement énergique aurait été SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 nécessaire pour remobiliser une partie du premier comblement. La seule trace restante de la première PAGE 186 étape de comblement pourrait être l’US 1065 (=1010), à la base du chenal. Une trace de l’événement ayant pu réinciser l’ancien chenal serait l’US 1012, plus grossière, qui révèle une énergie plus élevée. Les phases de comblement suivantes (US 1013, 1014, 1015) sont toujours liées au moins en partie à des phénomènes d’écoulement d’énergie variable. La nature du comblement du chenal / fossé met quoi qu’il en soit en évidence une importante anthropisation. On observe en effet une grande quantité de tessons (notamment dans les US 1012 et 1014, formant des lentilles sableuses plus grossières) dont la présence ne peut être justifiée par un écoulement naturel à relativement faible énergie. Cela atteste que le dépôt de ces unités est contemporain de certaines périodes d’occupation du site. L’hypothèse d’une double formation (naturelle, puis remaniée par l’action anthropique) du chenal pourrait contribuer à expliquer l’aspect irrégulier des berges, particulièrement visible sur la coupe 61 : certaines formes de part et d’autre du chenal (US 1084) pourraient être des résidus d’un premier fonctionnement naturel avant la réouverture artificielle du chenal. Hypothèse 2 Le chenal pourrait être entièrement anthropique (fossé). Cela pourrait expliquer la forme du chenal, très nettement découpé dans la stratigraphie, et son incision dans le banc de galets. Un talweg préexistant dans le banc de galets n’est pas nécessaire. Les dépressions observées dans le banc de galets peuvent en effet être de nature anthropique. Plusieurs fossés entaillant le banc de galets ont été relevés dans la partie est du chantier : US 947, 736, 737, 740... De même, l’occurrence d’événements hydrauliques particuliers (écoulements à forte énergie) n’est pas nécessaire pour justifier un éventuel surcreusement des dépôts. L’éventuelle nature totalement artificielle du fossé ne remet pas en question l’existence d’un écoulement, soit opportuniste en période de crue, soit délibérément recherché. 3.1.1.3. Scellement final du paléochenal Le fossé / chenal aurait ensuite été scellé artificiellement à la fin du IVe siècle ou au début du Ve siècle par un niveau de sol anthropique recouvrant le chenal (US 666/683). La condamnation du chenal peut avoir eu plusieurs causes : l’exhaussement progressif du terrain de part et d‘autre du fossé suite aux apports des crues et aux occupations successives, couplé au colmatage progressif du fossé, a pu rendre son entretien de plus en plus malaisé. Une modification de l’usage des sols a pu nécessiter le remblaiement pour nivellement de la zone. Enfin, la fréquence et/ou l’intensité des crues a pu SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 diminuer, réduisant l’intérêt d’un fossé créé pour drainer les eaux de débordement. PAGE 187 3.1.1.4. Fonction du paléochenal L’hypothèse d’une intervention anthropique (creusement ex nihilo du chenal, ou aménagement d’une forme naturelle préexistante) semble très probable. Par conséquent, il convient de s’interroger sur la finalité de cet aménagement. Le fossé/canal pourrait avoir fonctionné, au moins durant un temps, avec la voie parallèle à ce dernier. Le chenal, même en partant de l’hypothèse d’une origine naturelle, a pu avoir, pour les riverains, un impact positif, de drainage/canalisation naturelle des crues du Rhône. Cela peut expliquer ce qui semble avoir été une volonté de maintenir en activité cette forme. Dans l’hypothèse d’une construction totalement anthropique, cette fonction de canalisation semble la plus probable. 3.2. Analyse stratigraphique des terres noires (S. Gaillot, C. Ducourthial, H. Tronchère) Des niveaux terreux, massifs, pas à très peu anthropisés, homogènement noirâtres (pl. 67) ou évoluant progressivement d’un brun assez clair - à leur base - à un brun très sombre - à leur sommet (pl. 68), ont été observés sur la quasi-totalité de l’emprise du chantier11. Ils ne sont absents que du secteur sud-ouest (rue Bellecordière), comme on le voit sur le plan d’extension que nous proposons (pl. 69). Ces niveaux apparaissent aux alentours de 164,00 m NGF à l’ouest (US 1658 en minute 102, pl. 44) et 164,20 à 164,40 m NGF à l’est, et culminent vers 165,80 et 166 m NGF. Ils ont une épaisseur moyenne de l’ordre de 1,50 m à 1,70 m. Notons dès à présent que si nous qualifions ces niveaux de « terres noires », terme en général associé à la période médiévale12, ils se forment, comme nous allons le montrer, durant une période plus large. Nous les considérons quand même comme des terres noires dans le sens où, malgré leur datation, on doit s’interroger sur la façon dont ils se sont formés : s’ils sont très souvent qualifiés de « remblais », s’agit’ il de remblais naturels ou artificiels ? S’agit’ il de remblais d’usage13, de remblais SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 d’aménagement14 ou, enfin, d’une succession des uns et des autres ? Dans quelle mesure sont-ils des PAGE 188 11 Sans que nous ayons eu le temps d’analyser en détail l’ensemble des coupes, la présence de ces niveaux, en coupes 02, 21, 28, 31, 32, 39, 45, 48, 53bis, 59, 61, 67, 75, 102 ( ?), 103, 107 et 108, permet d’avoir une idée très raisonnable de leur développement spatial. 12 Borderie 2011, Fondrillon 2007, Devos et alii 2007, Borderie 2011, Cammas et alii 1999. 13 Remblais d’usage : accumulation de matériau mis en place sans volonté de remblayer un terrain (« terres noires », amas de destruction (incendie), amas de rejets, etc. (modifié de Fondrillon 2007). 14 Remblais d’aménagement : accumulation volontaire de matériaux destinée notamment au rehaussement de terrain (contre les crues, pour du nivellement etc.) et au comblement de dépressions (modifié de Fondrillon 2007). niveaux de débordements anthropisés du Rhône ? Quelle est la part de la bioturbation dans leur genèse ? Quel était l’usage de ces terres ? Des études récentes montrent d’ailleurs que des terres noires se sont formées dans des contextes biens différents de celui des villes européennes médiévales (Glase/Birk 2012). 3.2.1. Description des coupes représentatives En minute 48 (pl. 70) les terres noires les plus basses (US 667) apparaissent à +/- 164,40 m NGF. Elles recouvrent le sol US 666, daté de la transition IVe/Ve siècle apr. J.-C. Elles se développent jusque vers 165,60, au sommet du niveau 674-785, daté d’entre le début du XIVe et le milieu du XVIIe siècle. En minute 21(pl. 70), le premier niveau associé aux terres noires (US 698) apparaît à +/-164,40 m NGF. Il recouvre le sol US 683, daté de la transition IVe/Ve siècle. Le niveau le plus haut (US 536) est scellé, à +/- 166,00 m NGF, par un sol de la transition XVIe/XVIIe siècle (US 538). Les terres noires sont ici épaisses de l’ordre de +/- 1,60 m. Des observations précises de faciès (7 unités, notés A à G), la collecte de 15 échantillons, trois mesures de fabrique15 et trois prélèvements palynologiques ont par ailleurs été réalisés (pl. 71). Enfin, 19 analyses micromorphologiques sont en cours de réalisation. Cette méthode permet en général de bien identifier les processus de mise en place. Cammas et alii (1999, p. 147-149) ont par exemple déterminé qu’au Collège de France à Paris, des niveaux massifs et homogènes – donc assez comparables à ceux que l’on observe sur notre site - résultaient précisément «d’une succession de petits apports d’origine anthropique, simultanément repris par l’activité biologique, sous couvert végétal bas, correspondant à des aires de rejet très proches de l’habitat». En minute 02 (pl. 67) les premières terres noires (US 183 et 625) sont plus anciennes, car datées respectivement de la transition Ier siècle/IIe siècle apr. J.-C. et de la transition IVe siècle / Ve siècle apr. J.-C. Elles apparaissent à +/-164,20 m NGF. Le niveau le plus haut (US 182, vers +/-165,80 m NGF) date de la période moderne (XVIe - XVIIIe siècles) et est scellé par un sol du XVIIIe siècle (US 91). Les terres noires se mettent donc en place jusqu’à cette période sur une épaisseur de l’ordre de +/- 1,60 m. Vingt huit prélèvements, réalisés tous les 0.05 m entre 164,45 et 165,85 m NGF, seront analysés 15 L’analyse des fabriques/dispositions réalisée en coupe 21 sur trois niveaux indique qu’il y a une évolution régulière des processus entre le bas (A) et le haut du niveau (C). La fabrique passe d’une tendance plutôt planaire (niveau A puis B) à une autre franchement isotrope (niveau C). On peut, en première analyse, interpréter ce résultat comme le signe d’une bioturbation et/ou de remaniements anthropiques (travail de la terre ?) de plus en plus importants vers le haut. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 ultérieurement dans le cadre d’une étude détaillée (pl. 72). PAGE 189 Des mesures in situ de susceptibilité Magnétique16 ont été conduites entre 164,40 m NGF et 165,80 m NGF avec un pas de mesure est de 0,10 m17. On distingue plusieurs phases, qui recoupent en partie les US observées sur le terrain. La base de l’US 183 (fin Ier - déb. IIe siècle apr. J.-C.) est caractérisée par des valeurs assez faibles, mais qui augmentent brusquement au sommet. L’US 625 (Fin IVe– déb. Ve siècle) présente le comportement inverse, avec des valeurs en décroissance constante (de 90 à 65 CGS). Un pic réduit (80 CGS) est visible au centre de l’US 624 (dont le sommet date de la fin XIIIe – déb. XIVe siècle). L’épaisse US 182 (XVIe – XVIIIe siècles) voit la valeur de SMAG augmenter constamment jusqu’à atteindre une valeur de 120 GCS. Cette dernière US est la plus intéressante à interpréter. D’apparence homogène, elle semble en fait présenter une forte variabilité. Il sera intéressant d’expliquer ces variations. En minute 102 (pl. 44) enfin, seule la base des terres noires (US 1658, un « Remblai argileux brun-grisâtre avec inclusions de rares graviers et de rares petits fragments de TCA ») apparaît, à +/164,00 m. Cette altitude d’apparition plus basse que celle des terres noires du sud s’explique sans doute par la topographie initiale déprimée de cette partie de la fouille (cf. supra, analyse de la topographie du banc de galets). 3.2.2. Processus de mise en place et éléments de datation De la fin IVe /début Ve au début du XIVe siècle Les minutes 48 et 53bis – 21 – 32 (pl. 70), orientées du nord au sud, permettent de proposer un schéma de mise en place des terres noires qui sont situées à proximité de la dépression correspondant à l’ancien fossé-canal US 1016. Elles ont assurément une contribution alluviale. On observe en effet la transformation progressive, du nord vers le sud, de niveaux typiques d’inondations, situés au-dessus du fossé-canal US 1016, en terres noires. Les premiers (exp. : US 698 telle qu’elle apparaît en coupe 53bis au dessus du fossé canal) sont massifs, grisâtres à verdâtres, quasi stériles ; les seconds (exp. : US 667 en minute 48) sont aussi massifs mais noirâtres, un peu caillouteux, et faiblement anthropisés. Nulle berge n’apparaît entre les deux faciès. Cette « dégradation » des faciès d’inondations du nord SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 16 PAGE 190 La susceptibilité magnétique (SMAG) est une mesure synthétique non destructrice, dont le résultat (donné en CGS) traduit le potentiel de réaction d’un matériau quand il est confronté à un aimant (Dearing 1986). Plusieurs facteurs influent sur le résultat : la proportion d’éléments magnétiques, antiferromagnétiques ou paramagnétiques (c’est-à-dire métaux ferreux purs – minéraux et oxydes de fer – minéraux autres comportant une part de fer) présents dans le sédiment, mais également la compaction (plus le sédiment est tassé, plus la quantité d’éléments magnétiques au cm3 est élevée) ou la granulométrie de ce dernier (plus le sédiment est grossier, moins sa densité est élevée, ce qui peut faire baisser la valeur). Il s’agit donc d’une valeur difficile à interpréter, particulièrement lors des mesures de terrain, où il n’est par exemple pas possible de pondérer les résultats en fonction de mesures volumétriques. Elle présente toutefois l’intérêt de mettre en évidence des transitions stratigraphiques parfois mal discernables à l’œil nu, ou de valider des observations de terrain. 17 Les mesures ont été doublées en prenant systématiquement deux mesures en deux points à la même altitude afin de vérifier la reproductibilité de la méthode et de s’assurer qu’une valeur haute ne soit pas due à la présence d’un élément perturbateur (petit objet métallique notamment). vers le sud est attestée plus à l’ouest, entre les minutes 107 et 108 (pl. 73). Ces terres noires auraient, comme ce que nous proposions à propos de celles mises au jour sur le site de la rue Bourgelat, une contribution alluviale (Gaillot p. 68-69 in Bertrand et alii 2010). Cela n’a d’ailleurs rien d’étonnant compte tenu de la proximité, dans les deux cas, de grands cours d’eau. Les niveaux d’inondations, progressivement transformés, vers le sud, en terres noires, sont attribuables à des hautes-eaux du Rhône fluents dans la dépression, conservée dans la topographie, dans l’axe du fossé-canal 1016. On rappelle que ce dernier a été scellé, à la transition entre les IVe et Ve siècles apr. J.-C., par le sol/chaussée US 666 éq. 686. Cet alluvionnement, identifié à l’ouest jusqu’aux minutes 10718 et 10819 (pl. 51, 43), est massif et limoneux à la seule exception de la minute 67 (pl. 40). Le remplissage est là constitué de deux lentilles sablo-graveleuses20 interstratifiées dans des niveaux à matrice limoneuse21. Malgré le caractère très pur des lentilles, nous ne sommes pas certains de leur origine naturelle : leur sommet est en effet à une altitude équivalente22 à celui du limon US 1008 dont elles sont éloignées d’à peine quatre mètres (comparaison des minutes 67 et 59, pl. 40 et 55). On s’explique difficilement que la diminution de compétence du courant ait été telle qu’il aurait déposé différentiellement à si faible distance, ici des graviers, là des limons. Une explication naturelle nécessite plutôt d’envisager la mise en place, dans un premier temps, du limon (US 1008), puis une incision localisée de celui-ci par un courant rapide (second épisode), et enfin la mise en place des lentilles grossières (troisième écoulement). Une autre hypothèse est que les lentilles aient une origine artificielle : il pourrait assez simplement s’agir de sables graveleux du Rhône déversés dans la dépression, depuis sa berge sud, pour la remblayer localement… Ces niveaux d’inondations dateraient, si l’on se réfère à la minute 48 (pl. 38), d’entre la fin du IVe et le début du Ve siècle apr. J.-C.23 et la transition XIIIe/XIVe siècles (base du niveau US 674 éq. 785). Ils sont épais de 0,50 à 0,60 m et atteignent un peu plus de 165 m NGF. Ils indiquent que, durant cette - certes longue - période, la zone était encore soumise aux crues du Rhône. Celles-ci ont contribué à la surélévation du terrain, non seulement au niveau de la dépression, mais sur sa marge sud (contribution probable à l’édification des terres noires). Le caractère plus organique, plus bioturbé et plus anthropisé des faciès vers le sud de la dépression vient du fait que l’on passe d’un secteur « bas », (fréquemment) soumis à des écoulements, donc répulsif, à un secteur (plus) haut, plus sec, plus fréquentable, pourvu d’une végétation terrestre (culture possible ?), et propice à une pédogenèse plus 18 US 1906 eq US 1893. US 1817 (faciès très pur) et, plus au sud, US 1819 (faciès moins pur). 20 US 1163 et 1165. 21 US 1116 et 1164. 22 +/- 164.60 m NGF. 23 « Scellement » du fossé-canal 1016 19 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 active (pédofaune bioturbatrice plus abondante). PAGE 191 L’ambiance paysagère que permettent de restituer les archives pour la fin de cette période est celle d’un terrain où seuls étaient bâtis un four à chaux (fornax) et une maison (menuiserie/charpenterie, fustuaria)24. On note avec intérêt qu’il est fait mention d’une vigne, contigüe à la maison, qui témoigne d’une activité de culture (travail mécanique de la terre, apport de fumure ?, etc.). Une contribution autre que naturelle à l’édification des terres noires est donc plus que probable. Compte tenu de leur datation, ce type de processus ne permet pas d’expliquer la présence des terres noires datées de la transition Ie siècle/ IIe siècle apr. J.-C. (US 183) en minute 02 (pl. 67). En revanche, l’interprétation géomorphologique du secteur correspondant aux coupes 21, 48, 61, 53bis (angle NE de la fouille) indique que l’inhumation des défunts trouvés dans les sépultures 905 et 915, reconnues comme étant de la fin du IXe siècle (haut Moyen Âge), a eu lieu au fond d’une très légère dépression, apparemment encore soumise à des débordements ! Les sépultures s’ouvrent en effet, aux alentours de 164,85 m NGF, soit dans la partie supérieure du niveau US 784. Elles sont recouvertes d’une quinzaine de centimètres de limons massifs un peu caillouteux. On peut, par l’intermédiaire de ces sépultures, proposer les taux de sédimentations suivants (fig. 12) : • De l’ordre de 1 cm tous les 10 ans25 pour la période comprise entre la fin IVe s. / début Ve siècle apr. J.-C. et la fin du IXe siècle. Notons que cette période semble hydrologiquement assez active : Arlaud et alii 2000, p. 263, indiquent, à propos de la Presqu’ile, que les Ve et IXe siècles voient une possible reprise d’activité hydrologique. Des limons de débordement atteignent les Célestins (Arlaud et alii 2000, p. 117, 263) et une lône s’ouvre aux Terreaux, semble-t-il entre la fin du Ve siècle et le début du XIIe siècle (Arlaud et alii 2000, p. 117, 120, 263). • De l’ordre de 0.5 cm tous les 10 ans26, voire moins27, pour la période comprise entre la fin du IXe et le début du XIVe siècle apr. J.-C. Il est tentant d’associer, au moins en partie, cette faible accumulation à une période hydrologique assez calme : les IXe et XIIe siècles seraient « plutôt une période de calme hydrologique » (Bravard et alii 1997, p. 198). À l’échelle SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 de l’Europe, il est admis qu’« il y a eu une longue période avec des températures assez élevées de PAGE 192 24 Bertrand et alii 2011, p. 49-51. Calcul : 0,55 m (164,85-164,30) déposés en 474 ans (874-400) Calcul : 0,22 m (165,07-164,85) déposés en 426 ans (1300-874) 27 Il n’est pas impossible que la sédimentation entre la fin du IXe s. et le début du XIVe s. ait été quasi nulle. En effet la base du niveau e e fin XIII s. /début XIV s. (US 674 = 785) est peut-être un peu moins élevé qu’elle ne figure sur la minute 48 : la monnaie M 667, qui e e date précisément de la transition XIII s. /XIV s. (1295-1303 cf. étude numismatique S. Carrara), a été trouvée en coupe 45, à proximité directe des sépultures, à 164,87 m NGF. 25 26 900 à 1300 » (Lépy 2013). L’Optimum Climatique Médiéval, aussi appelé Petit Optimum Médiéval, serait situé au XIIe siècle d’après « des séries d’événements météorologiques, tirées de documents médiévaux » (Gauthier 2005, p. 8). Lépy (2013) confirme que le Maximum climatique est, à l’échelle de l’Europe, situé entre 1150 et 1250. Altitude m NGF Date e e sol 666 164,00 fin IV /début V siècle Sep. 905 (niveau d’ouverture) 164,85 ? (haut du crâne à 164,77) 862-977 Sep. 915 (niveau d’ouverture) Base US 674-785 Monnaie M 667 (coupe 45, US 667) 164,85 ? (a priori même niveau d’ouverture que la sépulture 905) 165,07 164,86 400 apr. J.-C. entre 862 et 886 apr. J.-C. (cf. rapport C14) Moyenne : 874 770-886 e e Fin XIII début XIV siècle e e Transition XIII /XIV siècle 1300 1300 Fig. 12 - Éléments de calcul des taux de sédimentation en coupes 45 et 48. Du début du XIVe siècle au milieu du XVIIe siècle En minute 48 (pl. 38) toujours, les terres noires des US 674/785, 858 et 681, situées au-dessus de la cote 165.07 m NGF, datent d’entre le début du XIVe siècle et le milieu du XVIIe siècle C’est en effet au milieu du XVIIe siècle que l’ensemble des sols du secteur ont été entièrement pavés de galets (cf. étude C. Ducourthial). Epais de 0,90 m en moyenne, le taux de sédimentation de ces niveaux est de l’ordre de 2,5 cm tous les 10 ans. Il est donc bien supérieur à celui de la partie inférieure des terres noires (fig. 13). Période comprise entre e e la transition IV s. / V . s. apr. J.-C. et fin du IXe s. la fin du IXe s. et le début du XIVe s. le début du XIVe s. et le milieu du XVIIe s. Taux de sédimentation de l’ordre 1 cm tous les 10 ans de l’ordre de 0.5 cm tous les 10 ans de l’ordre 2.5 cm tous les 10 ans Une contribution alluviale est, ici encore, possible. On constate en effet que les niveaux d’inondations atteignent 165,40 m NGF (US 698 en minute 53bis, pl. 70). L’US 697, qui correspond au prolongement de ce niveau vers le sud, et qui a un véritable faciès de terre noire, est datée d’entre le XIVe siècle et le XVIe siècle (et plus probablement du XIVe siècle). On peut donc très raisonnablement penser que jusqu’au XIVe siècle inclus, les terres noires situées au-dessus de l’ancien fossé-canal SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Fig. 13 - Récapitulatif des taux de sédimentation. PAGE 193 avaient une contribution alluviale. Par ailleurs, les niveaux 536 (minute 21, pl. 70) et 858 (minute 48, pl. 70), dont les sommets sont respectivement à 166,00 et 165,50 m NGF, ont une composante limoneuse et une couleur brun clair qui peuvent évoquer une contribution alluviale. Les études micromorphologiques à venir de la coupe 21 permettront peut-être de préciser ce point. 3.2.3. L’apport de l’étude des archives à la formation des terres noires (C. Ducourthial, S. Gaillot) L’étude des archives apporte un éclairage très intéressant sur ces terrains. Elle met en évidence des inondations du Rhône et la présence de jardins, en en précisant la chronologie. On retiendra que le secteur, presque entièrement inoccupé au début du XIIIe siècle (cf. texte de 1226, infra partie 4.6.2, p. 464) est progressivement bâti. Au milieu du XIVe siècle un rideau (quasi ?) continu de maisons existe le long du Rhône. Ces maisons étaient situées à l’est de la parcelle fouillée. Il est donc possible que l’importance des alluvionnements ait diminué au cours de cette période, voire ait cessé vers le milieu du XIVe siècle apr. J.-C. D’autres processus, liés à l’usage des terrains extérieurs situés derrière les maisons, prennent alors le relais dans l’édification des terres noires. Les maisons semblent disparaître au cours de la seconde moitié du XVe siècle : en 1496 on sait qu’elles n’existent plus, et les nommées indiquent explicitement que la cour de la Chaufferie est occupée par des jardins. L’importance de la matière organique et de la bioturbation trouve logiquement là un élément d’explication. Notons par ailleurs qu’on ne connaît pas la cause de la disparition des maisons. Il est assez tentant d’y voir, au moins en partie, la manifestation d’une hydrologie accrue : on est en effet globalement, comme en atteste une abondante bibliographie, au début du Petit Âge Glaciaire. Surtout, la chronique des crues historiques du Rhône à Lyon indique cinq crues entre 1450 et 1500, contre deux pour les périodes 1350-1400 et 1400-1450 (pl. 74). La crue de 1496 semble avoir été particulièrement importante dans la Presqu’île puisque « Le Rhône s’unit à la Saône aux Célestins »28. Vers 1550, au milieu du XVIe siècle, la parcelle est, d’après le plan scénographique29, encore en contact direct avec le fleuve (pl. 9). La cour de la Chaufferie correspond à un espace extérieur de type jardin : une pelouse, un arbre et une petite maison apparaissent sur le plan scénographique. Des alluvionnements, remaniés par le jardinage (et autres usages associés à des SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 espaces extérieurs) sont encore possibles. Un rempart est édifié le long du Rhône en 1562. Faut-il y PAGE 194 voir une plus forte sensibilité de la Presqu’île aux crues ? Si seuls deux événements sont authentifiés entre 1500 et 1562 (pl. 74), la crue de novembre 1555 (ou 1556) semble avoir été 28 29 Martin-Bouquet, 1738-1833. AML 2 S atlas 2. particulièrement importante30. Le rempart ne protège en tous cas pas de toutes les crues, et des alluvionnements sont encore envisageables : dès 1572 (ou 1573), un texte fait mention de la destruction de la muraille et des boutiques de la triperie, sises sur le site31. Le dépôt d’alluvion est encore possible malgré le problème de l’éloignement du Rhône vers l’est, attesté dès la fin du XVIe siècle32 et encore préoccupant durant la première moitié du XIXe siècle33. Il est pourtant probable que ceux-ci ont été de moins en moins fréquents et/ou de moins en moins abondants. En effet, au milieu du XVIIe siècle, une double barrière, constituée du rempart et d’un front continu de maisons, sépare le Rhône du site de fouille, occupé par une cour arborée34. On sait pourtant que la crue d’octobre 1840 a atteint les bâtiments de l’hôpital35. Soit elle n’a pas atteint la cour de la Chaufferie, soit elle n’y a pas 30 Le dymanche et le lendemain 11e jour de novembre, jour de Saint-Martin, neygea et pleust abondamment et les jours suyvant pleust si fort que le Rosne et la Saonne furent aussi grands qu’on les avoit vues de dix ans tellement que la foyre de Toussaincts ne vallut rien à cause que marchands et marchandises ne pouvoient venir à cause des grandes rivières, sans le dommaige des semailles qui s’ensuyvit. Le 19 novembre : crues du Rhone et de la Saône qui furent si grands de vie d’hommes, et du depuis que le Lyon fut mis sur la première pille qui estoit du costé de Fourvière. (Tricou 1929, p. 88-89). 31 Payement de Claude Yzelet et Jehan de Brussy, mes charpentiers, pour l'estempaige par eulx faict aux bouticques de la tripperie d'icelle ville, estans le long du fleuve du Rosne, la muraille desquelles a esté naguières ruynée par l'inondation du fleuve ". – ". – Remise de son loyer, à Loys Fugier, trippier, locataire d'une des bouticques de la tripperie, actendu la ruyne et submersion dernierement advenue en lad. tripperie, par l'impétuosité du fleuve du Rosne (Pièces justificatives des dépenses de Guyot de Masso, Comptabilité communale (1572 1573), Arch. Mun. Lyon, CC 1213). 32 Choix de César Bandinelli, ingénieur florentin, pour diriger les travaux d'endiguement du Rhône, lequel, tendant sans cesse à l'éloignement des murailles de la ville, rendait impossible la marche des moulins à farine, etc.21 janvier 1585. (AML BB, cote non connue). En 1746 des digues figurent un peu en amont de l’Hôtel-Dieu sur le plan « De Ville ». Elles auraient pour fonction d’empêcher le fleuve de s’éloigner vers l’Est et de quitter la rive droite. (Pelletier/Delfante 2004 p. 42.). 33 Cholley 1923, p. 170. 34 plan Simon Maupin, 1659, 1 S 171. 35 Crue d’octobre 1840 : le Rhône déborde vers l’ouest en rive gauche et va « au delà » de l’Hôtel-Dieu. Les eaux de la Saône sont ellesmêmes rentrées à l’intérieur de l’emprise générale. Un texte anonyme de 1841 signale Eglise de l’hôpital, 0m.50 au-dessus du perron ; Passage de l’Hôpital, sur la rue : 0,80 m au dessus de la dalle de la maison n°39, devant la porte de l’allée. Hôtel-Dieu : (repère à l’angle de la place de l’Hôpital près de l’église), 0m.455 au dessus du socle ou 0.m43 en contrebas du dessus de la coudière des grandes fenêtres. (Anonyme 1841). SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 déposé d’alluvions, soit celles-ci ont été évacuées. PAGE 195 3.3. La céramique (C. Mège, E. Bertrand) Préambule Près de 15 000 fragments de céramique ont été mis au jour lors de la fouille de la cour de la Chaufferie, toutes périodes confondues, du Ier siècle apr. J.-C. au début du XIXe s. (fig. 14). En nombre de fragments, les productions antiques représentent les deux tiers de cet ensemble, suivies par les céramiques modernes (17%), médiévales (9%) et contemporaines (6%). Au regard du nombre minimum de vases recensés, la période contemporaine supplante le Moyen Âge, suite à la découverte d’un important lot de mobilier piégé dans le comblement d’une fosse septique. La chronologie du site a été découpée en quatre grandes phases, selon les périodes historiques concernées. Les subdivisions à l’intérieur de ces entités correspondent aux différentes occupations repérées, à la fois lors de l’analyse des vestiges mais également grâce à l’étude des artefacts en laboratoire. Période Antiquité (1) Moyen Âge (2) Moderne (3) Contemporain (4) Phase 1.1 1.2 1.3 1.4 2.1 2.2 3.1 3.2 3.3 3.4 4.1 4.2 Datation 40/60 apr. J.-C. e 70/déb. II s. apr. J-C. e e Fin II /déb. III s. e e Fin IV /déb. V s. e Fin IX s. e e Fin XIII /XIV s. e ere e Fin XV /1 moitié XVI s. e e 2 moitié XVI s. e er e XVII /1 tiers XVIII s. ere e 1 moitié XVIII s. e Début XIX s. e XX s. Total NR NMI 2492 3224 3291 793 1362 690 162 1046 518 880 14 458 80 281 338 99 131 61 36 222 125 297 1670 Fig. 14 – Répartition et comptages du mobilier céramique par périodes et par phases. À propos de la méthodologie adoptée dans le cadre de cette étude, la totalité des fragments de SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 céramique a été inventoriée et ce décompte apparaît dans l’inventaire et les tableaux de synthèse sous PAGE 196 la forme du NR, pour Nombre de Restes. Les bords, après assemblage, ont ensuite été dénombrés afin de fournir le Nombre Minimum d’Individus (NMI). Dans certains cas particuliers, les comptages ont aussi été effectués sur le nombre typologique d’individus (bord, fond, anse, panse) et donnent le NTI. Enfin, l’inventaire général du mobilier céramique36 est présenté en annexe, par périodes, tandis que des tableaux par phases et par catégories seront privilégiés dans le texte afin de proposer une vision synthétique des données. Plusieurs planches de dessins37 illustrent cette étude mais, certaines formes identifiées n’ont pas été reproduites, en particulier lorsqu’elles s’avéraient trop fragmentaires. Plusieurs planches photographiques documentent également le mobilier de l’US 1798 (phase 4.1) qui n’a pas pu être dessiné dans le cadre de ce rapport, en raison de son volume important et compte-tenu du temps alloué à l’étude des ensembles céramiques. 3.3.1. Le mobilier céramique antique (C. Mège) L’ensemble des niveaux antiques du site, regroupés dans la phase 1, ont livré un total de 9800 fragments de céramique pour un minimum de 798 individus. Cette occupation a été subdivisée en quatre sous-phases qui couvrent une période allant du Ier siècle apr. J.-C. au Ve siècle (fig. 14). 3.3.1.1. Phase 1.1 La phase 1.1 fournit 2492 fragments de céramique pour un NMI de 80. Ce mobilier a été mis au jour au sein d’une vingtaine d’US. Ces dernières matérialisent principalement des remblais (US 1149, US 1294, US 1525, US 1966) mais également des niveaux d’occupation ou des sols (US 1451, US 1467, US 1470, US 1501, US 1504, US 1508), quelques structures en creux de type fosse (US 1473, US 1537, US 1538, US 1581, US 1718, US 1680) et trous de poteaux (US 375, US 382) ainsi que quelques couches liées à des aménagements construits (US 1562). L’ensemble regroupe majoritairement des céramiques communes, qui, avec un Nombre de Restes de 1448, représentent 58,1% du mobilier de la phase 1.1 (fig. 15). Ce chiffre doit toutefois être nuancé en tenant compte du fait que 931 tessons proviennent d’un seul et même dolium écrasé sur place qui matérialise un lambeau du niveau de circulation US 1504. Le même constat est également valable pour les amphores puisque, sur les 928 fragments décomptés (37,2% du NR), près des 4/5e appartiennent à des conteneurs brisés en morceaux et dont l’épandage forme les sols US 1451, US 1470 et US 1504. La vaisselle fine offre quant à elle un petit lot de 116 fragments (4,7% du NR), parmi 36 A. Gobillot et A. Titta, stagiaires de l’Université Lumière Lyon 2 (master 1), nous ont assistés dans cette étape de l’étude du mobilier céramique, pour la période antique uniquement. 37 Les dessins sont des auteurs et présentés à l’échelle 1/3, sauf mention contraire. La mise au net des minutes a été réalisée par E. Bertrand, A. Gobillot et C. Mège. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 lesquels 28 vases différents (35% du NMI) ont pu être individualisés. PAGE 197 Catégories Céramiques fines Céramiques communes Amphores TOTAL NR 116 1448 928 2492 NMI % 4,7 58,1 37,2 100 28 46 6 80 % 35 57,5 7,5 100 Fig. 15 – Répartition du mobilier céramique issu de la phase 1.1 par catégories. Les céramiques fines (fig. 16, pl. 75) Les sigillées gauloises représentent 33,6% de la vaisselle fine avec 39 tessons pour un NMI de 12 (42,8% du NMI). L’ensemble est presque uniquement composé de sigillées en provenance des ateliers de Gaule du sud puisque seuls trois tessons de productions lezoviennes ont été repérés. Pour les sigillées rutènes, le répertoire se compose d’au moins deux Drag 24/25 (pl. 75, n°1) - dont un de petite dimension -, deux coupelles Drag. 27, une coupe Drag. 3338 (pl. 75, n°3), un Ritt. 12 et un Ritt. 8 (pl. 75, n°2). Les productions dotées d’un décor moulé sont illustrées par plusieurs fragments d’un grand Drag. 29a (pl. 75, n°4) tandis que les plats et les assiettes comptent un Drag. 17a, un Drag. 15/17(pl. 75, n°5) et un Drag. 18. Un bord, trop fragmentaire, a été attribué à la forme Drag. 18/27 sans qu’il soit possible d’en dire davantage. La seule forme identifiable parmi les trois tessons de sigillée des ateliers de Gaule centrale recensés est un bord de coupe Drag. 24/25. Trois fragments de fonds appartenant à deux plats en imitation de sigillée à vernis rouge ont en outre été observés. L’un d’entre eux porte une estampille, incomplète, pour laquelle seules les lettres […]VSA ont été lues. Productions SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Sigillée Gaule du Sud Sigillée Gaule du Centre Paroi fine Lampe Céramique engobée Terra nigra Imitation vernis rouge Total céramiques fines PAGE 198 Comptages NR NMI 36 3 46 11 11 6 3 116 11 1 8 6 1 1 28 Fig. 16 – Répartition des céramiques fines de la phase 1.1 par productions. 38 Néanmoins, trois Drag. 33 ont été dénombrés au titre du NTI. En NR, la céramique à paroi fine est, devant les sigillées, la vaisselle de table la plus abondante parmi le mobilier de la phase 1.1, avec 46 restes (près de 40%) pour un NMI de 8. Le lot se compose en majeure partie de productions à pâte calcaire issues des officines lyonnaises de la Butte et/ou du Chapeau Rouge et compte un seul fond de gobelet haut à pâte non calcaire. Pour les premières, le bol apparaît comme la forme la plus fréquente avec au moins cinq exemplaires, dont un à lèvre en biseau de type Bertrand 2.1 (pl. 75, n°6) et trois à bandeau lisse de type Bertrand 4.1 (pl. 75, n°7 et n°8). Quatre bols sont dotés d’un engobe sablé et un dispose d’un décor d’appliques grenelées. Le pot ovoïde Bertrand 16 (variante 16.1.1) (pl. 75, n°9 et n°11), le couvercle Bertrand 25 (pl. 75, n°12) et l’« abreuvoir à oiseaux » de type Bertrand 30 (pl. 75, n°13) sont respectivement représentés par un individu. Un dernier bord se rattache soit au pot ovoïde, soit à la coupe Bertrand 22 (pl. 75, n°10). Un bol de forme Menez 89 en terra nigra (pl. 75, n°14) illustre à nouveau les productions de Gaule centrale tandis que la céramique engobée produite dans les officines de Vienna/Saint-Romain-en-Gal est matérialisée par une dizaine de tessons dont les bords de deux bols à bord rentrant (pl. 75, n°15). Enfin, dans le domaine de l’instrumentum, onze fragments de luminaires en terre cuite ont été dénombrés. Tous appartiennent à des lampes façonnées dans une argile calcaire et parmi eux, trois fragments sont munis d’un bandeau mouluré tandis qu’un fond porte une marque en relief (M ?) dessinée à la barbotine. Les céramiques communes (fig. 17, pl. 75-76) Comme nous l’avons évoqué précédemment, une grande partie des céramiques communes est constituée par les nombreux fragments d’un vase de stockage de type dolium mis au jour dans l’US 1504. Du fait de son importante fragmentation, celui-ci n’a pu être reconstitué afin de livrer un profil complet ; toutefois, nous avons pu constater qu’il s’agit d’un exemplaire muni d’une large lèvre plate débordante (pl. 2, n°3). Hormis cet élément remarquable, les céramiques à feu dominent largement le corpus de la vaisselle à usage culinaire avec les trois quarts des formes recensées. Au sein de ce groupe, les céramiques communes sombres grises sont majoritaires avec un NR de 241 pour un NMI de 31. Dans cette catégorie, le pot est la forme la plus récurrente avec au moins 15 individus qui sont pour la plupart dotés d’une épaule carénée (pl. 75, n°18 à n°21), à l’exception d’un pot à col lisse et d’un vase à lèvre éversée (pl. 75, n°22). Il convient également de mentionner la présence, sur la partie haute de l’un des récipients à épaule carénée, de la marque « XIII », incisée post-cocturam (pl. 75, n°20). Les couvercles, dans leur variantes à bord simple ou à bord remontant, sont ensuite au fournissent quatre individus. Ce corpus comprend également trois jattes à bord rentrant ainsi que le bord et la panse de deux pichets à col tronconique (pl. 75, n°23). Les céramiques communes sombres rouges, encore faiblement représentées avec un NR de 22 tessons, sont ici illustrées par deux couvercles, le premier à bord simple et le second à bord remontant. Enfin, un peu moins d’une trentaine de fragments de bouilloire en commune sombre kaolinitique (NMI : 1) correspondant SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 nombre de neuf tandis que les marmites (pl. 76, n°1 et n°2), le plus souvent à lèvre quadrangulaire, PAGE 199 probablement à des importations drômoises, ainsi qu’un fragment de plat à bord rentrant en céramique à engobe interne rouge pompéien, peut-être d’origine gauloise, complètent le lot des céramiques à pâte réfractaire. Productions Comptages NR NMI Commune claire Commune sombre grise Commune sombre rouge Commune sombre kaolinitique Commune grise fine Cér. à engobe interne rouge pompéien 222 241 22 28 1 1 9 31 2 1 1 1 Dolium 933 1 1448 46 Total céramiques communes Fig. 17 – Répartition des céramiques communes de la phase 1.1 par productions. Les céramiques communes claires, avec 222 tessons pour un NMI de 9, présentent comme souvent un taux de fragmentation élevé. Dans cette catégorie, quatre mortiers, dont deux à lèvre pendante et un à lèvre en bandeau, ont été comptabilisés. Les vases à verser sont, en NTI, au nombre de quatre (NMI : 2), avec les bords d’une cruche à deux anses et ouverture rétrécie et d’une cruche à lèvre moulurée ainsi que quelques panses de cruche à lèvre en bourrelet et d’une grande cruche à pâte sableuse. L’ensemble est aussi constitué d’un opercule et d’un fragment d’unguentarium. Les amphores (fig. 18, pl. 76) La famille des amphores totalise 928 tessons pour un minimum de six conteneurs. Cette forte fragmentation trouve une explication dans la présence, déjà mentionnée, d’au moins quatre vases complets ou quasiment complets dans les sols US 1451, US 1470 et US 1504. Ainsi, la prédominance des importations de Bétique est écrasante, avec un tiers des tessons recensés. Les restes des trois Dressel 20 formant l’épandage US 1451 n’ont pu faire l’objet d’un remontage exhaustif ; toutefois, les différents éléments morphologiques en présence apportent plusieurs informations non négligeables. Les lèvres de ces amphores ont un profil en bourrelet arrondi ou ovale, leurs pieds sont de forme plutôt conique et se détachent bien de la panse tandis que les anses sont encore peu massives (pl. 76, n°4 à n°10). Autant d’éléments qui laissent à penser que les exemplaires mis au jour correspondent SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 plutôt à des formes de la période julio-claudienne, comme en témoigne l’étude du matériel des sites PAGE 200 de consommation de Lyon (Silvino 2001) et d’Augst (Martin-Kilcher 1987). Il faut également signaler qu’une partie importante des tessons observés, en particulier les lèvres et les anses, étaient recouverts d’un engobe beige épais plus ou moins couvrant et que quelques fragments de panses assemblés semblent porter les traces de trois cartouches ayant peut-être reçu des inscriptions peintes, aujourd’hui disparues. En outre, un fragment d’amphore Dressel 7/11 complète l’inventaire des productions en provenance de la province de Bétique. Productions Bétique Gaule Lyon Orient Varia Total amphores Comptages NR NMI 611 257 35 2 23 928 3 2 1 6 Fig. 18 – Répartition des amphores de la phase 1.1 par régions de production. Près de trois quarts des productions gauloises comptabilisées appartiennent à une amphore à fond plat de type Gauloise 2 à pâte micacée (pl. 76, n°11), originaire de Marseille et prélevée dans l’épandage US 1504. D’autres importations de Gaule narbonnaise sont attestées avec la présence d’un bord de Gauloise 4 (pl. 76, n°12), de quelques dizaines de panses à pâte calcaire et de deux fragments de Gauloise 1 à pâte sableuse. Le reste du lot regroupe une lèvre d’amphore de type Lyon 4 (pl. 76, n°13), deux panses de conteneurs provenant de Méditerranée orientale et une vingtaine de tessons d’origine indéterminée. La composition originale de ce lot d’amphores ne permet pas de discuter outre mesure les questions de l’approvisionnement en denrées alimentaires et de leur commercialisation ; elle permet seulement de confirmer l’importation d’huile d’olive de Bétique et la consommation de vin de Narbonnaise. La réutilisation des conteneurs sous forme d’un épandage permettant d’asseoir un niveau de fréquentation est également un témoignage du recyclage des rebuts matériels pour la période concernée. Proposition de datation Les vestiges appartenant à la phase 1.1 fournissent un ensemble de mobilier céramique cohérent qui permet d’asseoir solidement la chronologie de l’occupation antique la plus ancienne de site. La vaisselle de service, la sigillée et les vases à paroi fine en particulier fournissent dans un premier temps plusieurs termini post quos. Pour les premières, le recensement des productions des ateliers de tibérienne (Drag. 27, Drag. 24/25, Drag. 29-a, Drag. 18, Drag. 17-a, Drag. 15/17) mais aussi celle, non négligeable, de types plus récents (Drag. 33, Ritt. 12-b) n’étant pas antérieurs à 40 av. J.-C. (Genin 2007, p. 322-323). Concernant la céramique à paroi fine des ateliers lyonnais de la Butte et/ou du Chapeau Rouge, la forme Bertrand 2.1 remonte aux débuts de l’activité des officines soit vers 20 apr. J.-C. ; par contre le bol Bertrand 4.1, le pot ovoïde et le couvercle Bertrand 25 n’apparaissent pas SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 la Gaule du Sud montre en effet la présence de formes dont la diffusion débute dès la période PAGE 201 avant 30 apr. J.-C., voire 40 pour ce dernier. Le récipient à prise d’attache de type « abreuvoir à oiseau » n’est pas non plus présent sur les sites de consommation avant le milieu du Ier siècle (Bertrand 2000, Bertrand à paraître). Du côté des autres catégories, plus marginales, le bol Menez 89 en terra nigra est rattaché aux périodes augustéennes et tibériennes, son floruit se situant dans les années 20/30 apr. J.-C. (Menez 1985, p. 66), tandis que la production et la diffusion de la céramique engobée en provenance de Saint-Romain-en-Gal sont situées entre la fin du Ier siècle av. J.-C. et le milieu du siècle suivant (Desbat, Savay-Guerraz 1984, p. 92-94). Ces premiers éléments permettent ainsi d’avancer que le lot étudié daterait a priori des années 40/50 apr. J.-C. au plus tôt. L’absence, parmi les sigillées, de formes flaviennes caractéristiques (Drag. 35/36 et Drag. 37) est en ce sens un argument a silentio supplémentaire. L’observation du corpus des céramiques communes ne contredit pas cette hypothèse. En effet, la répartition entre les différentes catégories, le choix de céramiques à feu le plus souvent cuites en mode B et le répertoire en présence sont conformes aux usages en cours à Lugdunum et aux alentours vers la fin de la première moitié du Ier siècle apr. J.-C. (Desbat et alii 1979, Leblanc 2007). La présence de deux mortiers à lèvre pendante, dont l’apparition sur les sites de consommation lyonnais est signalée à partir du milieu du Ier siècle (Saison-Guichon 2001, p. 471-472), confirme en outre les balises chronologiques apportées par les céramiques fines. Le groupe des amphores, limitées à quelques individus, offre peu d’informations supplémentaires mais la présence de quelques Dressel 20 aux profils caractéristiques des années 30-70 (Martin-Kilcher 1987, Silvino 2001) et d’une Gauloise 4 est conforme à une datation vers le milieu du Ier siècle apr. J.-C. A contrario, l’amphore Gauloise 2 de Marseille semble ici en position résiduelle. Les comparaisons effectuées avec le matériel lyonnais et viennois des horizons Claude-Néron s’avèrent aussi fructueuses. Non loin de l’Hôtel-Dieu, le mobilier de la période IV (phase 1) du 1 rue du Colonel Chambonnet montre plusieurs similitudes avec ce lot (Ayala 1997, p. 50-53), tout comme l’important gisement mis au jour plus récemment lors de la fouille du 16 rue Bourgelat, près de l’abbaye d’Ainay (Mège 2011, p. 101-112). À Vienne, l’ensemble de vases découvert dans la « réserve de céramiques » de la rue de Bourgogne offre également des parallèles pertinents (Godard 1992, p. 239-262). Enfin, les autres mobiliers archéologiques découverts dans les niveaux de la phase 1.1 apportent des données chronologiques cohérentes. Du côté de la numismatique, la présence d’un as à l’autel des trois Gaules (12-14 apr. J.-C.) fournit un terminus post quem, alors que les deux autres SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 monnaies identifiées sont plus anciennes (cf. Étude numismatiqu, infra) et font écho à la présence PAGE 202 relativement modeste mais tout de même effective d’une part de mobilier céramique remontant éventuellement aux décennies précédentes (imitation à vernis rouge, mortier à lèvre en bandeau, Gauloise 2 de Marseille…). 3.3.1.2. Phase 1.2 Les niveaux archéologiques de la phase 1.2 livrent 3224 tessons pour un NMI de 281. Ce mobilier provient d’environ 70 US dont près de la moitié39 correspondent à des couches de remblais scellant l’occupation de la phase 1.1. Le reste des artefacts a été mis au jour dans le comblement de diverses structures en creux40 (fosses, trous de poteaux, fossés, tranchées), dans plusieurs niveaux de sol et d’occupation41 et enfin dans quelques éléments construits (US 734, US 1062 et US 1995). Catégories Céramiques fines Céramiques communes Amphores TOTAL NR 420 1724 1080 3224 NMI % 13 53,5 33,5 100 97 165 19 281 % 34,5 58,7 6,8 100 Fig. 19 – Répartition du mobilier céramique issu de la phase 1.2 par catégories. Dans cet ensemble, les céramiques communes sont les plus nombreuses puisqu’elles fournissent 53% de l’ensemble du mobilier inventorié pour 59% du NMI (fig. 19). Les amphores comptabilisent ensuite un peu plus de 33% du NR mais ne rassemblent qu’à peine 7% du NMI alors que les céramiques fines, avec 13% du NR, totalisent un tiers du NMI. Les céramiques fines (fig. 20, pl. 77-78) Toutes provenances confondues, les sigillées gauloises forment deux tiers du groupe des céramiques fines et apportent trois quarts des individus recensés. Les productions issues des ateliers de Gaule du Sud sont encore largement majoritaires avec environ 63% du NR et du NMI. Cependant, par rapport à la phase précédente, les importations des officines du centre de la Gaule sont davantage 39 US 358, US 361, US 484, US 497, US 642, US 661, US 663, US 714, US 741, US 818, US 989, US 1048, US 1061, US 1075, US 1076, US 1094, US 1129, US 1131, US 1132, US 1133, US 1176, US 1177, US 1218, US 1238, US 1242, US 1273, US 1390, US 1407, US 1429, US 1466, US 1491, US 1664, US 1742, US 1786, US 1787, US 1965. 40 US 560, US 639, US 664, US 824, US 1070, US 1288, US 1416, US 1417, US 1452, US 1478, US 1662, US 1690, US 1692, US 1709, US 1716, US 1736, US 1789, US 1874. 41 US 319, US 425, US 883, US 1145, US 1219, US 1393, US 1404, US 1405, US 1415, US 1529, US 1575, US 1643, US 1665, US 1667, US 1707. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 représentées avec 44 fragments pour un minimum de 13 récipients, soit 10,5% du NR et 13,4% du NMI. PAGE 203 Productions Sigillée Gaule du Sud Sigillée Gaule du Centre Paroi fine Céramique peinte Céramique engobée Terra nigra Lampe Total céramiques fines Comptages NR NMI 264 44 81 5 5 3 18 420 60 13 10 1 3 10 97 Fig. 20 – Répartition des céramiques fines de la phase 1.2 par productions. Le répertoire des sigillées rutènes lisses comprend de nombreuses formes de coupes mais le type Drag. 33 reste le plus fréquent avec au moins 9 récipients (pl. 77, n°1 et n°2). Viennent ensuite les coupes bilobées Drag. 27 avec 7 individus (pl. 77, n°3), puis la coupe à collerette Ritt. 12 avec 4 exemplaires (pl. 77, n°5). Les Drag. 35 ornés d’un décor de feuilles d’eau à la barbotine totalisent trois occurrences (pl. 77, n°4) tandis que les coupes Halt. 15-b et Drag. 24/25 sont respectivement présentes en deux exemplaires. Plus rare, le bord d’un grand bol visiblement muni d’un bec verseur n’a pu être rattaché à un type particulier (pl. 77, n°6). Les plats et/ou assiettes se répartissent principalement entre les formes Drag. 18 (NMI : 7 ; pl. 77, n°7 à n°9) et Drag. 15/17 (NMI : 7 ; pl. 77, n°10). Les Drag. 4/22 sont au nombre de 3 (pl. 77, n°11) alors que les types Drag. 15, Drag. 17-b n’apparaissent qu’à une seule reprise. En ce qui concerne la vaisselle à décor moulé, le bol Drag. 37 est le mieux représenté (NR : 4 ; pl. 77, n°12) devant la coupe Drag. 29-b, signalée à deux reprises (pl. 77, n°13) puis le calice Drag. 30 (pl. 77, n°14 et n°15) et les petites coupes Knorr 78 (pl. 77, n°16) et Herm. 9 (NMI : 1). D’autre part, deux bords en bourrelet ont été classés sous l’appellation Drag. 30/37 car il n’a pas été possible de les distinguer et quatre bords, trop fragmentaires, n’ont pu être rattachés à un récipient particulier. En ce qui concerne les données épigraphiques, cinq fonds de vases ont livré des timbres de potiers. Le fond d’une coupe porte ainsi l’estampille OF.BASSI, du potier BASSVS de La Graufesenque (Genin 2007, n°64.18, pl. 162). Du même centre de production proviennent deux fonds de plats, le premier avec une marque de PRIMVS SCOTTIVS (OF.PRM.SCO ; Genin 2007, n°334.3, pl. 197) et le second avec le timbre IVLLN de IULLINVS (Genin 2007, n°223.6, pl. 182). Un fragment avec l’estampille MARINUS FE illustre enfin les productions de l’officine de MARINVS (Polak 2000, p. 260 ; Genin 2007, n°260, pl. 186) tandis que l’estampille incomplète …ERIVS apposée sur le fond d’un bol reste non lue. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Les sigillées des ateliers de Gaule centrale, de Lezoux en particulier, fournissent une douzaine de PAGE 204 vases. La forme moulée Drag. 37 est celle qui fournit le plus d’occurrences avec un NMI de 6 (pl. 77, n°17 à n°19), devant la coupe lisse Drag. 33 (NMI : 3). Les coupes et bols Drag. 29 (pl. 77, n°20), (pl. 77, n°19), Drag. 27 et Lez. 95 ainsi que l’assiette Drag. 18 ont été repérés à une seule reprise. Un bord fragmentaire a été attribué à la forme Drag. 18/27. L’aspect de surface de ces sigillées renvoie le plus souvent aux caractéristiques des productions de la phase 4 des officines lezoviennes décrites par Ph. Bet (Bet 1988) même si quelques tessons, minoritaires, illustrent également les phases 2 et 3. Le groupe des parois fines rassemble principalement des vases à pâte calcaire issus des officines lyonnaises de la Butte et/ou du Chapeau Rouge. Le pot ovoïde Bertrand 16 totalise quatre exemplaires avec notamment deux variantes de type 16.2 (pl. 78, n°1) et une du type 16.1.7 (pl. 78, n°2).Les formes 4.1, 8.1, 20 et 24 (pl. 78, n°3) fournissent ensuite au moins un individu. Une panse appartient probablement à un vase en provenance des officines lezoviennes tandis que les importations de la péninsule ibérique sont aussi attestées avec la présence d’un bol à engobe brun-orangé (sablé à l’extérieur) de type Mayet XXXVII (pl. 78, n°4). Un récipient à pâte non calcaire, non identifié, complète le lot. La vaisselle de table mise au jour dans les niveaux archéologiques de la phase 1.2 compte aussi quelques restes de vases en terra nigra, dont les bords d’un grand bol proche de la forme Menez 64 (pl. 78, n°5), d’une coupelle à parois obliques (pl. 78, n°6) et d’une assiette Menez 11. Un bol à bord rentrant en céramique peinte a également été inventorié. Du côté du luminaire, les lampes à pâte calcaire dominent l’ensemble des tessons découverts avec notamment les restes de deux disques, l’un orné d’une scène de gladiature (pl. 78, n°9) et le second montrant un quadrupède (cheval ?) se déplaçant vers la gauche (pl. 78, n°8). Par rapport à la phase précédente, les lampes de firme à pâte non calcaire de type Loeschcke IX/X font leur apparition (pl. 78, n°7), avec ici au moins trois objets issus des centres producteurs de la plaine du Pô. Les céramiques communes (fig. 19, pl. 78-80) Les céramiques à usage culinaire sont dominées par les céramiques communes sombres grises qui rassemblent 627 fragments pour une centaine de vases. Dans ce lot, le pot à cuire fournit plus de 50% des récipients identifiés avec un NMI de 53. Parmi les exemplaires suffisamment conservés pour être identifiés précisément, nous avons observé 21 pots à col côtelé (pl. 79, n°1 à n°5) pour une douzaine de pots à épaule carénée (pl. 79, n°6 à n°8). D’autres formes (pot sans col, pot à lèvre en bandeau, pot à lèvre en bourrelet) apparaissent seulement une fois. Les couvercles, nombreux également, sont au nombre de 22 (pl. 79, n°14 à n°15). Treize d’entre eux ont un bord remontant tandis que 8 se terminent par un bord simple. Le reste du répertoire des céramiques communes sombres grises regroupe quelques plats (NMI : 5 ; pl. 79, n°10 à n°13), jattes (NMI : 3 ; pl. 79, n°16), rouges totalisent 230 tessons pour un minimum de 36 récipients. Dans cette catégorie, c’est la marmite, le plus souvent dans ses variantes à lèvre rainurée ou à lèvre pendante, qui domine le vaisselier avec au moins 19 vases (pl. 80, n°1 à n°4). Une marmite à lèvre pendante est en outre dotée d’un engobe rouge pâle (pl. 80, n°3). Cette dichotomie entre pots cuits en mode B et marmites cuites en mode A a déjà été mise en évidence dans l’ensemble flavien découvert à proximité sur la place SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 marmites (NMI : 2 ; pl. 79, n°17) et pichets (NMI : 2 ; pl. 79, n°9). Les céramiques communes sombres PAGE 205 Bellecour (Mège 2011, p. 759-760). L’ensemble livre également sept couvercles, à bord simple ou remontant, deux pots à lèvre éversée, deux ou trois jattes, deux bouilloires et un plat. Ce dernier, fabriqué dans une argile riche en dégraissants noirs, n’est a priori pas d’origine locale, comme le sont les autres vases inventoriés. Le groupe des céramiques réfractaires compte également quelques tessons de vase à pâte kaolinitique dont un cuit en mode A ; tous appartiennent à des vases à liquide de type bouilloire. Les productions à engobe interne rouge pompéien sont représentées par sept tessons de plats dont l’origine semble se répartir entre importations italiques et productions « gauloises » à pâte micacée (pl. 80, n°5). Productions Commune claire Commune claire engobée Commune grise fine Commune sombre grise Commune sombre grise non tournée Commune sombre rouge Commune sombre kaolinitique Cér. à engobe interne rouge pompéien Dolium Total céramiques communes Comptages NR NMI 838 12 1 627 3 230 4 7 36 101 36 1 1 2 6 1724 165 Fig. 21 – Répartition des céramiques communes de la phase 1.2 par productions. Les céramiques communes claires fournissent aussi plus de 800 restes pour un nombre d’individus estimé à 36. Les cruches sont au nombre de 22, avec au moins neuf exemplaires à lèvre en bourrelet (pl. 78, n°10 à n°13) pour six à lèvre moulurée (pl. 78, n°14 à n°17). Le lot compte aussi quelques cruches à lèvre éversée (NMI : 3), à lèvre en cupule (NMI : 1) et à 2 anses et ouverture rétrécie (NMI : 2). Les mortiers ont été dénombrés à neuf reprises, avec une nette prédominance pour la variante à lèvre pendante (NMI : 8 ; n°19 et n°20). Le groupe rassemble aussi deux pots (pl. 78, n°18), deux opercules, une amphorisque et une jatte. Les dolia, beaucoup plus discrets que lors de la phase 1.1, livrent seulement deux fragments. Les amphores (fig. 22, pl. 80-81) Par rapport à la phase précédente, les amphores gauloises sont les plus fréquentes avec 687 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 tessons pour un NMI de 11. Le conteneur Gauloise 4 a été comptabilisé à sept reprises (pl. 80, n°6 à PAGE 206 n°8), devant les formes Gauloise 1 (NMI : 2, ici dans sa version à pâte sableuse) et Gauloise 2 (NMI : 1). Les importations de Bétique, avec 223 fragments, rassemblent presque uniquement des reliefs d’amphore à huile Dressel 20 puisque seules deux panses de Dressel 7/11 ont été observées. Parmi les éléments morphologiques dénombrés, il faut signaler la présence de deux bords au profil flavien et de trois anses (pl. 80, n°10 à n°13). Deux d’entre elles portent des timbres, mais ceux-ci, trop émoussés, n’ont pu être lus correctement. Toujours en provenance de la péninsule ibérique, signalons également un fond et deux panses d’amphore vinaire de Tarraconaise de type Pascual 1. Productions Gaule Bétique Lyon Orient Italie Tarraconaise Varia Total amphores Comptages NR NMI 687 223 23 20 9 3 115 1080 11 3 3 1 1 19 Fig. 22 – Répartition des amphores de la phase 1.2 par régions de production. Le reste du lot comporte quelques amphores lyonnaises dont les bords d’une Lyon 3B et d’une Lyon 4C ainsi que le pied d’une Lyon 2A (pl. 80, n°14 à n°16). Les importations de Méditerranée orientale (NR : 20) sont peu nombreuses mais confirment tout de même le témoignage de la présence de Dressel 2/4, de Crétoise 4 (pl. 81, n°3), de Rhodienne (pl. 81, n°4), d’amphore Camulodunum 189 (pl. 81, n°2) et d’un petit conteneur non identifié à l’embouchure en forme d’entonnoir (pl. 81, n°1). Les amphores en provenance d’Italie ne sont pas légion non plus, mais à nouveau, deux tessons d’amphore lipariote Richborough 527 attestent de leur passage sur le site. Enfin, le nombre de panses non attribuées à une production particulière est ici plus élevé que pour la phase 1.1, avec plus d’une centaine de fragments. Proposition de datation Les céramiques mises au jour dans les niveaux archéologiques regroupés dans la phase 1.2, relativement nombreuses, forment un ensemble quantitativement fiable pour lequel nous bénéficions en outre de jalons chronologiques supplémentaires livrés par la numismatique. Plusieurs sites lyonnais, localisés sur la Presqu’île et plus généralement sur tout le territoire de Lugdunum, offrent aussi des contextes de comparaison (Bas de Loyasse : Desbat/Dangréaux 1988 ; place Bellecour : Mège 2012 ; Parc Saint-Georges : Silvino 2013). Les céramiques fines, tout d’abord, apportent plusieurs éléments de discussion. Les sigillées sudformes produites à partir de Tibère et pendant la période claudienne sont nombreuses (Drag. 27, Drag. 24/25, Drag. 29, Drag. 18, Drag. 15/17, Drag. 33, Ritt. 12, Drag. 30). Toutefois, les productions initiées au début du règne des Flaviens sont désormais présentes, dans des quantités non négligeables. Mentionnons à ce propos les coupes Drag. 35 mais aussi les vases à décor moulé de forme Drag. 37 et Knorr 78. La lecture des estampilles nous révèle aussi qu’au moins deux timbres, SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 gauloises fournissent un répertoire en partie proche de celui observé pour la phase précédente, où les PAGE 207 OF.BASSI et IVLLN, ne sont pas attestés parmi les ensembles issus des officines de La Graufesenque avant les années 70/80 apr. J.-C. (Genin 2007). Les sigillées en provenance de la Gaule centrale, dont les occurrences semblent se multiplier, fournissent aussi, aux côtés des formes plus anciennes, un petit lot de vases dont la production ne débute qu’à partir des années 70 apr. J.-C. (Lez. 95/Curle 11, Drag. 37). Le reste de la vaisselle fine apporte des datations convergentes. Les parois fines lyonnaises recensées ont pour certaines été produites dès les années 30 tandis que la variante 16.1.7 du pot ovoïde n’est pas antérieure à 60 apr. J.-C. (Bertrand à paraître). Le bol Mayet XXXVII n’est quant à lui pas antérieur à Claude-Néron et sa diffusion large a plutôt été observée dans les dernières décennies du Ier siècle apr. J.-C. (Mayet 1975, p. 73). Les autres productions, terra nigra et céramique peinte, n’apportent pas d’informations chronologiques supplémentaires. En revanche, la présence de trois lampes de firme en provenance d’Italie septentrionale est un argument supplémentaire pour une datation sous les Flaviens : c’est en effet à cette période que leur production, assortie d’une diffusion large, semble débuter (Bailey 1980, p. 272). Les comparaisons effectuées avec le matériel découvert place Bellecour montrent que le vaisselier en sigillée est quasiment identique pour les deux sites, avec des données quantitatives qui, sans être identiques, sont toutefois très proches (Mège 2012, p. 756757). Des similitudes, toujours à propos de l’approvisionnement en sigillées rutènes, sont aussi visibles avec les ensembles de la fin du Ier siècle découverts lors de la fouille du Parc Saint-Georges (Silvino 2013, p. 147-148) même si ces derniers ne renferment encore pas de sigillées de Gaule centrale. Le site a également livré un bol caréné en paroi fine de Bétique. Ce type de récipient, qui reste rare à Lyon, apparaît toutefois presque systématiquement dans les faciès flaviens. Sans rentrer dans les détails, les céramiques à feu et les céramiques communes dévolues au service et au stockage des aliments sont représentatives des faciès lyonnais de la fin du Ier siècle apr. J.-C. À nouveau, les comparaisons entre nos découvertes et celles mentionnées précédemment voire celles, plus anciennes, de la rue des Farges (Desbat et alii 1979) en témoignent. Notons que tous ces récipients ont le plus souvent une origine locale, comme en attestent les catalogues des sites de production lyonnais (plaine de Vaise : Desbat et alii 2000, Barreto et alii 2006 ; rive gauche de la Saône, Fourvière et plateau de la Sarra : Desbat et alii 1996, Desbat et alii 1997). Enfin, en ce qui concerne le transport des denrées alimentaires, le groupe des amphores offre une image, au moins pour la variété des conteneurs identifiés, proche de celle du dépotoir flavien du Bas-de-Loyasse ou du site voisin de la place Bellecour. En effet, sur ces différents gisements, les amphores de Gaule Narbonnaise sont majoritaires, avec une nette préférence pour la forme Gauloise 4. Les importations SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 de Bétique arrivent systématiquement en seconde position, dominées par les amphores à huile de type PAGE 208 Dressel 20. À l’Hôtel-Dieu comme sur la place Bellecour, nous signalerons en outre une très faible représentation des amphores à sauce de poisson en provenance de la même région. Les amphores lyonnaises sont également présentes, de manière discrète, tandis que la consommation de vin de Méditerranée orientale se maintient, avec des conteneurs variés, recensés en petit nombre. Du côté du numéraire, nous nous contenterons de rappeler la découverte d’un as de Vespasien daté de 72 apr. J.-C. dans l’US 1529 ainsi que celle d’un dupondius de Trajan frappé en 99 apr. J.-C. dans l’US 661. La présence de ces deux monnaies vient confirmer que la phase 1.2 remonte au plus tôt aux premières années du règne des Flaviens et qu’elle se poursuit au moins jusqu’au changement de siècle. L’absence, pour ce qui concerne la céramique, de formes de sigillées caractéristiques du début du IIe s. et de nouvelles productions comme la Claire B qui apparaissent vers les années 120, ne nous incite pas à dater le mobilier de cette phase au-delà du début du IIe siècle apr. J.-C. 3.3.1.3. Phase 1.3 La phase 1.3 rassemble le plus de mobilier céramique, avec près de 3300 tessons pour un minimum de vases évalué à 338, mis au jour dans une cinquantaine d’US. La plupart de ces couches42 témoignent de l’abandon de l’habitat érigé lors de la phase précédente (phase 1.3.b) ou parfois d’ultimes aménagements sporadiques (phase 1.3.a). Deux US, pour l’importance que celles-ci revêtent par rapport à la chronologie du site, retiendront également notre intention ; il s’agit des US 931 et 1036, la première correspondant à une épaisse couche de démolition d’enduits peints et la seconde étant le radier d’un des terrazzo de la vaste demeure construite à la fin du Ier siècle apr. J.-C. Catégories Céramiques fines Céramiques communes Amphores TOTAL NR 289 1657 1345 3291 NMI % 8,8 50,3 40,9 100 81 210 47 338 % 24 62,1 13,9 100 Fig. 23 – Répartition du mobilier céramique issu de la phase 1.3 par catégories. La répartition du matériel montre l’importance, comme pour les autres périodes d’occupation du site, des céramiques à usage culinaire qui totalisent ici 50% du NR et 62% du NMI (fig. 23). En NR toujours, les amphores arrivent en seconde position avec en revanche seulement 47 individus recensés. La vaisselle de table offre quant à elle moins d’artefacts, avec environ 9% du NR, mais représente 24% du NMI. La part de mobilier résiduelle est difficile à déterminer pour cette phase bien de la persistance de certaines catégories ou formes de céramique. 42 US 210, US 318, US 490, US 630, US 640, US 660, US 704, US 707, US 708, US 712, US 722, US 738, US 739, US 740, US 744, US 745, US 750, US 754, US 758, US 803, US 826, US 872, US 904, US 931, US 46, US 948, US 950, US 980, US 982, US 983, US 996, US 1003, US 1005, US 1079, US 1092, US 1191, US 1209, US 1211, US 1224, US 1317, US 1323, US 1457, US 1465, US 1510, US 1515, US 1517, US 1544, US 1580, US 1582, US 1639, US 1673, US 1706. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 que, comme nous allons le voir, la présence de ce dernier ne fait aucun doute, notamment au regard PAGE 209 Les céramiques fines (fig. 24, pl. 82) Presque les trois quarts des récipients en céramique fine sont des sigillées gauloises : en effet, celles-ci comptent 212 fragments pour un minimum de 59 vases. Les sigillées issues des ateliers de la Gaule du Sud sont encore majoritaires, avec un répertoire assez proche de celui de la phase antérieure. Pour les vases lisses, la forme Drag. 33 reste la plus fréquente (NMI : 11 ; pl. 82, n°1 et n°2), devant l’assiette Drag. 18 (NMI : 6 ; pl. 82, n°4 et n°5) et les coupes et assiettes Drag. 35 (NMI : 3) et Drag. 35/36 (NMI : 3). Les plats Drag. 15/17 et Curle 23 (pl. 82, n°3) ont été dénombrés en un seul exemplaire. Pour les formes moulées, le Drag. 37 apparaît à au moins trois reprises (pl. 82, n°6) tandis que le calice Drag. 30 ne compte qu’une occurrence. Quelques fonds sont dotés d’estampilles, le plus souvent incomplètes ou illisibles ; seul un grand Drag. 18 porte l’estampille VCC.ILL.LM (pl. 82, n°4), pour laquelle nous n’avons à ce jour pas encore trouvé de parallèle. Les sigillées en provenance de Gaule centrale sont désormais bien plus nombreuses avec un NR de 79 pour un NMI de 25. Comme pour les productions rutènes, le Drag. 33 est la forme lisse la plus fréquente avec au moins 7 exemplaires (pl. 82, n°7), devant le Drag. 27 (pl. 82, n°8), observé à deux reprises. Le répertoire compte aussi un Drag. 35, un Drag. 18 et un Curle 23 (pl. 82, n°11). Les formes moulées sont principalement illustrées par le bol Drag. 37 (NMI : 5 ; pl. 82, n°13 à n°16) et par un bord attribuable à la forme Drag. 30 ou Drag. 37. Aux cotés de ces récipients, de nouveaux types absents de la phase précédente font leur apparition. Nous signalerons ainsi les mortiers Lez. 96 (pl. 82, n°10) et Lez. 97 (NMI : 1 ; pl. 82, n°9), les coupes Lez. 88 et Lez. 91 (NMI : 1) ainsi que le plat Lez. 57 (NMI : 1 ; pl. 82, n°12). Le gobelet Déch. 72 est aussi repéré pour la première fois, avec deux panses appartenant à des vases différents. Des récipients dont la production remonte au courant du Ier siècle apr. J.-C. s’accompagnent donc désormais de pièces qui illustrent davantage les phases 6 et 7 des officines lezoviennes. Productions SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Sigillée Gaule du Sud Sigillée Gaule du Centre Paroi fine Céramique peinte Sigillée Claire B Cér. à revêtement argileux Métallescente Sigillée Africaine A Lampe Total céramiques fines PAGE 210 Comptages NR NMI 132 79 22 1 19 16 4 1 15 289 33 25 6 3 2 1 1 10 81 Fig. 24 – Répartition des céramiques fines de la phase 1.3 par productions. La famille des vases à parois fines livre une vingtaine de tessons, dont une majorité de vases sortis des ateliers lyonnais de la Butte et/ou du Chapeau Rouge. Nous noterons ainsi la présence d’au moins trois pots ovoïdes de type Bertrand 16.2 et d’un bol de type 4.1. Les parois fines lezoviennes sont aussi représentées par un gobelet de type Bet 331. Ces productions, emblématiques de la fin du Ier siècle apr. J.-C., se trouvent possiblement en position résiduelle au sein du mobilier céramique de la phase 1.3. De nouvelles catégories de vaisselle fine émergent également de cet ensemble. C’est le cas des sigillées Claire B, avec 19 fragments pour un NMI de 3. Les formes Desbat 74/76, Desbat 68/70 (pl. 82, n°17) et Desbat 64 ont été inventoriées en un exemplaire, ainsi qu’un bord de gobelet (pl. 82, n°18) de type non déterminé. La céramique métallescente fait aussi une timide apparition avec quatre fragments43, dont le bord d’un gobelet à lèvre mouluré (pl. 82, n°19). Un petit ensemble de céramiques revêtues d’un engobe argileux ont été classées sous l’appellation « céramiques tardives à revêtement argileux » (NR : 16, NMI : 2) ; elles fournissent notamment un bord de coupe à bord rentrant et un couvercle. Les importations d’Afrique du Nord sont également présentes avec le bord d’une coupe Hayes 8-a en sigillée Africaine A ornée d’une frise de guillochis (pl. 82, n°20). Une quinzaine de fragments de lampes, dont dix luminaires différents, complètent l’ensemble. Aux côtés de deux lampes de firme de type Loeschcke IX/X, deux imitations lyonnaises de ce même type, façonnées dans une pâte calcaire, ont été comptabilisées. Les autres tessons appartiennent à des lampes à pâte calcaire ; signalons dans ce groupe la présence d’un disque orné d’un lion bondissant, motif attesté parmi les productions des ateliers de la Butte et/ou du Chapeau Rouge. Les céramiques communes (fig. 25, pl. 83-84) Dans le groupe des céramiques culinaires, les céramiques communes sombres grises et rouges font désormais jeu égal puisqu’elles fournissent respectivement 69 et 70 vases. Les céramiques communes claires, avec un taux de fragmentation toujours élevé, rassemblent 56 récipients. De nouvelles productions font également leur apparition, c’est le cas des céramiques communes rouges engobées (NR : 25, NMI : 12), des céramiques culinaires africaines (NR : 11, NMI : 2) et des productions allobroges, rarissimes voire inédites dans les contextes lyonnais stratifiés44 (NR : 1). Les céramiques communes sombres grises comptent près d’une quarantaine de pots. Les pots à col côtelé (NMI : 13 ; pl. 83, n°1 et n°2) et à épaule carénée (NMI : 7 ; pl. 83, n°6) restent les plus fréquents aux côtés de nouveaux profils, notamment ceux à lèvre éversée (NMI : 3). Les couvercles, au 8). Le lot compte également une dizaine de marmites, toutes dotées d’une lèvre rainurée surmontant le plus souvent un col court (pl. 83, n°10 à 12) et quelques plats (NMI : 7 ; pl. 83, n°7 et n°9), 43 Un de ces fragments a été mis au jour dans l’US 931 et apporte ainsi un terminus post quem à la charnière des IIe et IIIe siècles à l’épandage de l’important lot d’enduits peints que renfermait cette même couche. 44 Information orale de C. Laroche (SRA Rhône-Alpes, UMR 5138) que nous remercions. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 nombre de 13, se partagent toujours entre variantes à bord simple (NMI : 5) ou à bord remontant (NMI : PAGE 211 présentant tous des lèvres aux morphologies variées. Une seule jatte, à bord rentrant, et une bouilloire à bec tréflé complètent l’inventaire de cette catégorie. Le pot (NMI : 26) est aussi le récipient le plus comptabilisé parmi les céramiques communes sombres rouges mais présente des caractéristiques différentes de sa version en mode B. En effet, ici, le type le plus courant est doté d’un col court et d’une lèvre en bourrelet (NMI : 18 ; pl. 84, n°10 à n°13), suivi par le type à lèvre éversé (NMI : 8 ; pl. 84, n°9). Un vase comporte aussi une lèvre en bandeau, annonçant des profils qui deviendront fréquents à l’Antiquité tardive. Les marmites rassemblent une vingtaine de récipients avec une majorité d’exemplaires à lèvre pendante (pl. 84, n°14 à n°16). Les plats (pl. 84, n°17 à n°19) inventoriés sont au nombre de sept avec le plus souvent un profil simple à bord droit (NMI : 4), mais aussi deux exemplaires à bord rentrant et un doté d’une profonde rainure sur la lèvre. Le plus souvent, le fond de ces plats comporte un engobe micacé soigneusement appliqué, un peu à la manière de l’engobe rouge pompéien qui recouvre les plats du même nom. L’ensemble renferme également une jatte à bord rentrant (pl. 84, n°21) et un bord qui n’a pu être attribué avec certitude à un plat ou à une jatte (pl. 84, n°20). Sept couvercles, à bord simple (NMI : 2), remontant (NMI : 4) ou en enclume (NMI : 1), ont également été inventoriés. Pour les vases à liquides, les communes sombres rouges livrent trois bords de bouilloire à bec tréflé (pl. 84, n°22), un bord de pichet et une anse appartenant probablement à une bouilloire imitant la forme métallique Eggers 128. La céramique commune rouge engobée, absente de l’horizon précédent, regroupe ici une douzaine de récipients. Tous ont été façonnés dans une pâte bistre et comportent généralement un engobe micacé brun comme c’est le cas pour les pots (NMI : 8 ; pl. 83, n°1 et n°2) et le plat (NMI : 1) recensés. Une coupe ou un petit mortier, récipient visiblement plus marginal, est doté d’une engobe mat orangé et d’un décor (ou d’une inscription ?) à la barbotine brune sur la lèvre (pl. 83, n°3). Enfin, une marmite, dont un parallèle nous est déjà parvenu parmi le matériel de la phase 1.2, correspond visiblement à une production différente puisque façonnée dans une pâte identique à celle des communes sombres rouges mais recouverte d’un engobe mat et couvrant de couleur rouge pâle. Productions SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Commune claire Commune sombre grise Commune sombre kaolinitique Commune sombre rouge Commune rouge engobée Africaine culinaire Céramique allobroge « fine » Cér. à engobe interne rouge pompéien PAGE 212 Total céramiques communes Comptages NR NMI 694 494 2 422 25 11 1 8 56 68 67 12 2 5 1657 210 Fig. 25 – Répartition des céramiques communes de la phase 1.3 par productions. Le groupe des céramiques réfractaires est aussi complété par d’autres productions, découvertes dans des quantités plus modestes et correspondant le plus souvent à des importations. C’est le cas par exemple des céramiques à engobe interne rouge pompéien, illustrées ici par cinq plats en pâte micacée et revêtus d’un engobe orange clair, généralement attribués à des officines de Gaule centrale. Les céramiques culinaires africaines rassemblent une dizaine de tessons pour un NMI estimé à deux. L’observation attentive de ces artefacts a confirmé la présence de deux marmites Hayes 197, de deux plats Hayes 23b (pl. 84, n°13) et Hayes 181 et de deux couvercles Hayes 197 (pl. 84, n°14). Dans le groupe des céramiques communes claires, le mortier est le récipient le plus plébiscité avec au moins 24 individus (pl. 85, n°1 à n°7). Tous sont dotés d’une lèvre pendante, à l’exception d’un exemplaire à lèvre en amande recouvert d’un engobe orangé45 (pl. 85, n°6), fréquent sur certains sites de consommation lyonnais du IIIe siècle (Saison-Guichon 2001) et pour lequel un site de production est attesté à Autun en Saône-et-Loire (Pasquet 1996). Les cruches rassemblent ensuite une vingtaine d’occurrences et se répartissent entre variante à lèvre en bourrelet (NMI : 7 ; pl. 85, n°1), à lèvre moulurée (NMI : 3) et à lèvre en cupule (NMI : 2 ; pl. 85, n°2). Quelques récipients de grande taille ont également été inventoriés (NMI : 4), tout comme une petite cruche à lèvre triangulaire (pl. 85, n°3) ainsi qu’un exemplaire recouvert d’un engobe blanc. Les pots, au nombre de sept, sont essentiellement munis d’une lèvre à gorge (pl. 85, n°6 à n°8) et plusieurs fragments d’amphorisque (NMI : 4 ; pl. 85, n°4 et n°5) ont également été dénombrés. Le lot comprend enfin un opercule d’amphore. Nous terminerons l’inventaire des céramiques communes par la découverte, rarissime à Lyon, d’un fond de vase allobroge doté d’un timbre (pl. 84, n°15). Il s’agit du fond d’un pot, de facture dite « fine », en pâte sombre et à la surface noire, bien lustrée et brillante. Le timbre, SEVVO.FE, correspond aux productions, largement diffusées, du potier SEUVO (Cantin et alii 2009, n° 98, p. 336). Les amphores (fig. 26, pl. 86-87) Les amphores regroupent 1345 fragments pour un nombre minimum de conteneurs évalué à 47. L’ensemble est largement dominé par les produits en provenance de Gaule narbonnaise, qui représentent grosso modo plus de 70% du NR et du NMI. Dans ce groupe, l’amphore Gauloise 4 est largement majoritaire avec non moins de 31 individus comptabilisés (pl. 84, n°6 à n°8). Les formes Gauloise 1 (NMI : 1) et 5 (NMI : 2) sont également attestées, mais de manière anecdotique. Les importations de Bétique, en premier lieu d’huile d’olive, arrivent en deuxième position, avec au moins rend très certainement pas compte de la réalité, notamment au regard des nombreuses panses récoltées sur le terrain. Quelques fragments d’amphores Dressel 7/11 viennent compléter l’inventaire des amphores du sud de l’Espagne tandis qu’un fragment d’anse isolé de Pascual 1 illustre également 45 Ce mortier était piégé dans le radier du terrazzo US 1036, fournissant ainsi un terminus post quem en 200 apr. J.-C. à l’installation de ce dernier. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 deux Dressel 20 (pl. 87, n°1 à n°4) et une Dressel 23 (pl. 87, n°5). Cette quantité paraît faible mais ne PAGE 213 les importations d’amphores vinaires de Tarraconaise. Ce dernier se trouve possiblement en position résiduelle dans les niveaux de la phase 1.3. Productions Gaule Bétique Orient Lyon Italie Tarraconaise Africaine ? Varia Total amphores Comptages NR NMI 959 171 43 44 4 1 1 122 1345 34 6 4 2 1 47 Fig. 26 – Répartition des amphores de la phase 1.3 par régions de production. Les amphores vinaires de Méditerranée orientale se maintiennent avec des conteneurs en usage durant les trois premiers siècles de notre ère : Rhodienne (NMI : 2 ; pl. 86, n°6 et n°7), Crétoise 4 (NMI : 1), Camulodunum 189 (NTI : 3) et Agora F65/66 (NTI : 1) forment ainsi le répertoire en présence. Les importations d’Italie sont peu nombreuses et seulement matérialisées par une anse de Dressel 2/4 et par quelques panses d’amphore à alun Richborough 527. Le lot comprend enfin quelques panses d’amphores lyonnaises, dont un bord de type Lyon 3, et le bord d’une petite amphore non identifiée (pl. 86, n°9) mais dont la pâte est à rapprocher des productions africaines dont elle pourrait être le seul témoignage parmi le mobilier amphorique de la phase 1.3. Proposition de datation Comme pour la phase 1.2, nous possédons pour la phase 1.3 d’importantes quantités de mobilier céramique qui contribuent à asseoir solidement la chronologie de l’abandon de l’habitat antique sur le site. Nous regretterons cependant qu’aucune donnée numéraire ne vienne enrichir le faisceau des éléments datants en présence. Précisons à nouveau, à l’instar de ce que nous allons voir ensuite, que l’ensemble décrit auparavant renferme de nombreux éléments résiduels de l’occupation précédente. En ce qui concerne la vaisselle fine, les sigillées rutènes restent majoritaires, avec des formes dont la fabrication débute au plus tard vers 70-80 apr. J.-C. (Genin 2007), offrant un répertoire très proche SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 si ce n’est similaire à celui de la phase précédente. C’est précisément dans ce cas que la part entre PAGE 214 mobilier en circulation et mobilier résiduel nous a paru difficile à déterminer. Pour les sigillées en provenance de Gaule centrale, les choses semblent légèrement différentes. En effet, de nouvelles formes font leur apparition aux côtés de formes plus anciennes (Drag. 33, Drag. 37, Curle 23 etc.) dont la fabrication et l’usage, nous le savons, se sont perpétués sur de longues périodes. Nous citerons notamment les mortiers Lez. 96 et Lez. 97, l’assiette Lez. 57, la coupe Lez. 91 et le gobelet Déch. 72 dont la production débute lors de la phase 7 des ateliers lezoviens (ou au plus tôt durant la phase 6 pour le type Lez. 57), soit à partir de la seconde moitié du IIe siècle apr. J.-C. (Bet/Delor 2000). Les parois fines inventoriées, qu’il s’agisse de productions lyonnaises ou du gobelet en provenance de Lezoux, se rapportent par contre davantage à des productions du Ier siècle apr. J.-C. et se trouvent ici en position résiduelle. La sigillée Claire B, dont la phase 1.3 livre les premiers témoignages, est présente en faible quantité mais les deux formes identifiées (Desbat 74/76 et Desbat 68/70) nous donnent des termini post quos vers 170/180 apr. J.-C., en accord avec les observations réalisées sur les sigillées de Lezoux. De même, l’arrivée discrète de céramique métallescente, dont l’apparition sur les sites de consommation lyonnais n’est pas antérieure à la fin du IIe siècle apr. J.-C., semble confirmer les propositions de datation émises précédemment, tout comme la découverte d’une coupe Hayes 8-a en sigillée Africaine A pour laquelle nous ne possédons pas d’occurrences à Lugdunum avant la seconde moitié du IIe siècle apr. J.-C. (Bertrand 1996, p. 234). Les céramiques communes montrent un répertoire en accord avec les découvertes réalisées sur les sites de consommation contemporains de la colonie (rue des Farges : Desbat et alii 1979 ; Presqu’Île Bonnet et alii 2003 ; clos de l’Antiquaille : Mège à paraître). Les céramiques réfractaires cuites en mode A tendent à prendre le pas sur les récipients de couleur grise ; les productions à pâte bistre et engobe micacé du val de Saône font désormais partie du lot tandis que quelques formes, propres aux faciès de la fin du IIe siècle et du IIIe siècle, ont également été recensées. C’est le cas pour l’oenochoé en commune sombre rouge imitant la forme métallique Eggers 128, possiblement produite dans une officine autunoise en activité entre la fin du IIe et le IIIe siècles (Batigne/Desbat 1996, p. 384) et pour laquelle un parallèle a précédemment été découvert sur la colline de Fourvière, dans les niveaux d’abandon de la domus de l’Antiquaille (Mège à paraître). Les mortiers comptent également deux formes fréquentes sur les sites de consommation de la même période. En effet, le mortier à lèvre pendante à angle droit est connu à partir du IIe s. tandis que le mortier à lèvre en amande n’est pas antérieur au IIIe siècle apr. J.-C. (Saison-Guichon 2001, p. 472.). À ce titre, le site de l’Antiquaille a aussi livré un exemplaire de ce dernier type dans la phase 7 datée entre la fin du IIe siècle et le début du siècle suivant. Enfin, la découverte d’un vase en céramique commune allobroge dite « fine » s’accorde avec le reste de l’ensemble puisque ces céramiques n’apparaissent en général pas avant la seconde moitié du IIe siècle dans les contextes de consommation régionaux (Cantin et alii 2009). Le lot des amphores apporte peu d’éléments de réflexion supplémentaires : la présence en nombre d’amphores de Narbonnaise et en particulier de Gauloise 4 va dans le sens de la datation proposée caractéristique que ces conteneurs adoptent durant la période tardive (Desbat/Dangréaux 1992, p. 129). En outre, certaines productions orientales, italiques et africaines illustrant habituellement le faciès des sites consommation contemporains de Lugdunum font ici cruellement défaut (Bonnet et alii 2003, Desbat et alii 2003). SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 même si aucun exemplaire découvert ne nous a paru illustrer stricto sensu la morphologie PAGE 215 Le mobilier céramique de la phase 1.3 regroupe de nombreux artefacts qui permettent d’avancer que celui-ci remonte sans nul doute au plus tôt à la charnière entre les IIe et IIIe siècles apr. J.-C. Nous l’avons vu, des similitudes existent avec le matériel découvert sur les sites locaux de la même période, bien que la présence encore élevée de sigillées rutènes face aux productions de Gaule centrale et la faible représentation des sigillées Claire B sont des points de divergence remarquables. Nous voyons là, au moins pour le premier constat, un argument supplémentaire quant à la présence importante de céramique résiduelle du Ier siècle dans cet ensemble. Enfin, concernant la fourchette chronologique large de ce mobilier, l’absence de sigillées caractéristiques du IIIe siècle (mortier Drag. 45 par ex.) ou d’amphores en circulation durant la même époque nous incitent toutefois à ne pas avancer cette datation plus en avant dans ce siècle. 3.3.1.4. Phase 1.4 La phase 1.4 regroupe 793 tessons de céramique pour un NMI estimé à 99. Ce mobilier provient de 23 US, principalement localisées dans les secteurs centre et est de la fouille. Ces niveaux comprennent quelques sols et niveaux de circulation (US 666, US 683, US 870, US 1221), les comblements de plusieurs structures en creux (US 650, US 652, US 700, US 849, US 978, US 1996) et de tranchées de récupération (US 1073, US 1463, US 1660), mais surtout différentes couches de remblai (US 619, US 659, US 698, US 765, US 784, US 1023, US 1050, US 1057, US 1074). Une trentaine de tessons ont également été mis au jour dans le comblement US 1014 du paléochenal US 1016. Chronologiquement, ce matériel ne diffère a priori pas des autres artefacts de la phase 1.4 et c’est pourquoi il sera ici présenté de concert. Il convient cependant de rappeler que le paléochenal et ses différents comblements appartiennent à une séquence stratigraphique clairement antérieure (phase 1.4a). Catégories Céramiques fines Céramiques communes Amphores TOTAL NR 87 352 354 793 NMI % 11 44,4 44,6 100 30 61 8 99 % 30,3 61,6 8,1 100 Fig. 27 – Répartition du mobilier céramique issu de la phase 1.4 par catégories. Compte tenu de la totalité des fragments dénombrés, le lot se partage principalement entre céramiques à usage culinaire (44,4% du NR) et amphores (44,6% du NR), les céramiques fines ne SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 regroupant que 87 tessons, soit 11% du NR (fig. 25). Cette tendance change sensiblement au regard du PAGE 216 NMI puisque les céramiques communes représentent près de 62% de celui-ci, suivies par les céramiques fines (env. 30 %) et par les amphores (8%) dont peu d’éléments typologiques identifiables nous sont parvenus. Les ensembles livrés par les structures en creux et les tranchées de récupération renferment en outre du mobilier résiduel dont la part reste difficile à évaluer, hormis pour certaines catégories de vaisselle dont la production s’est arrêtée des siècles auparavant (parois fines lyonnaises, par ex.). Les céramiques fines (fig. 28, pl. 88) La céramique dite luisante fait son apparition dans cette phase et constitue plus d’un quart de la vaisselle fine avec 24 tessons pour un NMI de 8. La jatte Lamb. 1/3 (Portout 37) est présente à deux reprises (pl. 88, n°1 et n°2), comme la tasse Portout 36 (pl. 88, n°3 et n°4). Un bol, dont le revêtement argileux a presque totalement disparu, correspond à la forme Portout 30 (pl. 88, n°5), tandis qu’un plat à paroi oblique pourrait éventuellement être une variante du Portout 1 (pl. 88, n°6). Le bord d’un vase caréné et son fond (pl. 88, n°7), dotés de parois minces et aux finitions soignées (lissage, revêtement), ont également été classés dans la céramique luisante sans pouvoir être pour autant rattachés à un type connu, notamment parmi les productions de l’atelier de Portout-Conjux en Savoie (Pernon 1990). Les sigillées de la Gaule centrale représentent le second quart des céramiques de table en NR et près d’un tiers des formes individualisées. La forme la plus fréquente est le Drag. 33 (pl. 88, n°8 et n°9), avec au moins cinq occurrences devant le bol moulé Drag. 37 (NMI : 2 ; pl. 88, n°10 et n°11), le Drag. 27 (NMI : 1 ; pl. 88, n°12) et le gobelet Déch. 72 (NMI : 1). Les observations menées sur l’aspect de ces différents artefacts nous ont permis de noter la prédominance de produits attribuables à la phase 7 des ateliers lezoviens ; deux exemplaires correspondraient davantage à des productions des phases 5/6 tandis qu’un fond de Drag. 33 pourrait illustrer la phase 8. Les sigillées de la Gaule du Sud comptent encore 12 fragments, dont les bords de deux Drag. 24/25, d’un Drag. 27 et d’un Drag. 33. Au regard des autres catégories en présence, ces récipients se trouvent possiblement en position résiduelle, à l’instar de cinq fragments de vases à paroi fine issus des officines lyonnaises de la Butte et/ou du Chapeau Rouge. La sigillée Claire B de la vallée du Rhône totalise également 12 fragments dont ceux d’un bol Desbat 8 orné de guillochis (pl. 88, n°13), d’un gobelet Desbat 60 (pl. 88, n°14) et d’un plat Desbat 3. Sept fragments dont un bord n’ont pu être rattachés avec certitude aux groupes de la Luisante ou de la Claire B et ont par ailleurs été placés dans la catégorie plus large des céramiques à revêtement argileux. Luisante Sigillée Gaule du Centre Sigillée Gaule du Sud Claire B Céramique à revêtement argileux DSP grise Paroi fine Métallescente Lampe Total céramiques fines Comptages NR NMI 24 21 12 12 7 4 5 1 1 87 8 9 7 3 1 1 1 30 Fig. 28 – Répartition des céramiques fines de la phase 1.4 par productions. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Productions PAGE 217 Du côté de la vaisselle fine de couleur sombre, la céramique métallescente se distingue avec le bord d’un gobelet à lèvre moulurée (pl. 88, n°15) tandis que les Dérivées de Sigillées Paléochrétiennes grises (pl. 88, n°16) apparaissent pour la première fois sur le site avec quatre tessons, malheureusement trop fragmentaires pour être identifiés plus précisément. Le seul fragment de luminaire provenant des niveaux archéologiques de la phase 1.4 est la partie inférieure d’une lampe qui a visiblement subi un fort passage au feu, rendant son identification difficile. Toutefois, la morphologie de cet objet, de facture plutôt grossière et visiblement dépourvu d’engobe, laisse penser qu’il pourrait s’agir d’une lampe africaine tardive. Elle possède en outre un bec ogival et un pied mouluré légèrement saillant (pl. 88, n°17). Les céramiques communes (fig. 29, pl. 89 à 91) La famille des céramiques à usage domestique est principalement composée de céramiques à feu, celles-ci formant 63% du NR et surtout 95% du NMI. Au sein de ce groupe, les céramiques communes sombres cuites en mode A sont majoritaires avec 172 tessons (env. 49% du NR) pour un minimum de 39 vases (64% du NR). A contrario, les céramiques communes claires offrent peu d’éléments identifiables. Seul un col de cruche à ouverture large munie d’une lèvre en quart de rond et quelques tessons de panse d’amphorettes illustrent ainsi le répertoire des vases à verser. En ce qui concerne la préparation des aliments, un mortier à lèvre pendante à angle droit (type 4-b d’après Saison-Guichon 2011, p. 472) doté d’une estampille à deux registres a été inventorié (pl. 89, n°1). Ce type de mortier, associé à une variante plus ancienne, composait l’essentiel du chargement de l’épave Dramont D, en provenance d’Italie où ces récipients ont sans doute été fabriqués (Hartley 1973). Productions Comptages NR NMI Commune claire Commune sombre rouge Commune rouge engobée Commune sombre grise Commune sombre grise non tournée Commune sombre kaolinitique Africaine culinaire 95 172 1 80 1 1 2 3 39 1 15 1 1 1 Total céramiques communes 352 61 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Fig. 29 – Répartition des céramiques communes de la phase 1.4 par productions. PAGE 218 Le répertoire des céramiques communes sombres rouges de la phase 1.4 s’articule autour de six formes principales, le pot étant la plus récurrente. Les ollae observées se partagent le plus souvent entre type à lèvre en bandeau munie d’une gorge interne (NMI : 5 ; pl. 89, n°2 à n°6) et type à lèvre éversée (NMI : 4 ; pl. 89, n°7 et n°9) ; un exemplaire à lèvre en bourrelet et un à épaule carénée complétent l’ensemble. Les plats et les marmites sont ensuite représentés par neuf exemplaires chacun. Les premiers ont majoritairement un profil à bord rentrant (NMI : 6 ; pl. 90, n°1 à n°4), aux côtés de variantes à bord simple, lèvre éversée ou épaissie. Les marmites à lèvre quadrangulaire sont les plus récurrentes (NMI : 6 ; pl. 89, n°10), devant la marmite à col court et bord épaissi (NMI : 1 ; pl. 89, n°13) et la marmite à lèvre pendante (NMI : 1). Un grand récipient (diamètre env. 32 cm) muni d’une importante lèvre en méplat a également été rangé dans la famille des marmites (pl. 89, n°11). Sa morphologie, mais aussi sa pâte dure et bien cuite avec de nombreux dégraissants noirs (pyroxènes ?), nous incitent à penser qu’il s’agit d’une importation dont l’origine reste cependant à déterminer. Les mortiers à collerette en commune sombre rouge font ici leur apparition avec cinq exemplaires, dont certains tapissés de grains de quartz (pl. 90, n°5 à n°10). Le reste du lot comprend deux jattes, dont une à panse carénée (pl. 89, n°12), et un couvercle à bord simple. Deux bords de petites dimensions restent sans attribution. Mentionnons également la présence d’un pot à lèvre éversée en commune sombre rouge engobée. Du côté des céramiques communes cuites en mode B, le pot est sans conteste la forme la plus fréquente en commune sombre grise, totalisant 11 individus sur un NMI de 15 pour la catégorie. Certains sont munis d’un col court et d’une lèvre en bourrelet (NMI : 3 ; pl. 91, n°1 et n°2), tandis que d’autres ont une lèvre éversée (NMI : 3 ; pl. 91, n°4), à la manière des pots cuits en mode A. Enfin, deux vases présentent un col côtelé mais il s’agit peut-être de mobilier résiduel. Une bouilloire dotée d’une lèvre en bourrelet (pl. 91, n°3) et l’anse d’une seconde bouilloire illustrent le groupe des vases à verser tandis qu’un seul couvercle, à bord arrondi, a été observé. Le bord d’un pot en commune sombre grise non tournée a également été inventorié (pl. 91, n°5) ; ce type de vase est peu courant voire absent des niveaux de l’Antiquité tardive à Lyon, mais bien connu dans la partie méridionale de la Gaule (voir par exemple la céramique modelée varoise, Bérato/Krol 1998, p. 334-335). Enfin, les productions à pâte kaolinitique sont matérialisées par le bord d‘une petite jatte ou marmite à lèvre pendante (pl. 91, n°6), tandis que la céramique culinaire africaine compte un bord de marmite Hayes 197. Les amphores (fig. 30, pl. 91) Le gros du lot consiste en productions de Gaule Narbonnaise et en particulier d’amphore à vin de type Gauloise 4 (NMI : 7 ; pl. 91, n°7 et n°8). Les éléments typologiques en présence sont très fragmentaires et autorisent malheureusement peu d’observations sur la morphologie des conteneurs d’une Dressel 7/11. Il en va sans doute de même pour un fond de Dressel 2/4 d’origine tarraconaise. L’Italie insulaire livre seulement un fragment de panse d’amphore à alun Richborough 527 en provenance de Lipari. Cet ensemble nous apporte donc peu d’informations, tant d’un point de vue économique que d’un point de vue chronologique. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 identifiés. Les importations de Bétique comptent 23 fragments dont le bord, probablement résiduel, PAGE 219 Productions Bétique Tarraconaise Gaule Lyon Italie Varia Total amphores Comptages NR NMI 23 1 282 1 1 46 354 1 7 8 Fig. 30 – Répartition des amphores de la phase 1.4 par régions de production. Proposition de datation Malgré des données quantitatives modestes, le mobilier céramique mis au jour dans les niveaux archéologiques de la phase 1.4 dessine un ensemble homogène où certaines productions et quelques vases apportent, comme nous allons le voir, de bons marqueurs chronologiques. Dans ce cas précis, le lot monétaire tient aussi une place prépondérante puisque pour la phase, non moins de 44 monnaies frappées au IVe siècle ont été découvertes. Leur étude a en outre fait ressortir qu’il s’agit d’un échantillon illustrant plus précisément une circulation monétaire comprise entre 360/370 apr. J.-C. et les premières décennies du Ve siècle. Pour la vaisselle fine, la luisante fournit un premier terminus post quem entre la fin du IIIe siècle et le début du siècle suivant, étant convenu que c’est lors de cette période que cette céramique à revêtement argileux non grésé fait son apparition sur les sites de consommation lyonnais (Becker/ Jacquin 1989), les productions de l’atelier savoyard de Portout-Conjux n’étant cependant pas antérieures à la fin du IVe siècle (Pernon 1990). Au regard des éléments de comparaison disponibles sur les sites lyonnais (îlot Vieille Monnaie : Becker/Jacquin 1989 ; îlot Clément V : Ayala 1998 ; Parc Saint-Georges : Silvino 2007 ; Musée Gadagne : Batigne-Vallet/Lemaître 2008 et Batigne-Vallet et alii 2010), les formes en présence (Lamb. 1/3, Portout 30, Portout 37) plaident plutôt en faveur d’une datation vers le milieu du IVe siècle. Les sigillées gauloises n’apportent pas de données pertinentes d’autant plus que la part de mobilier résiduel qu’elles représentent reste difficile à évaluer. La situation est quasiment semblable pour la Claire B où la part de productions tardives n’a pu être déterminée bien qu’il faille mentionner que le bol Desbat 8, recouvert ici d’un engobe de mauvaise facture presque totalement disparu, trouve un parallèle dans l’ensemble 3 du Parc Saint-Georges et SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 dans le mobilier de la période 5 de l’îlot Clément V et qui remontent également au milieu du IVe siècle. PAGE 220 La présence, certes très tenue, de dérivées de sigillées paléochrétiennes grises fournit par contre un précieux jalon chronologique, le début de sa production étant fixé vers la fin du IVe siècle (Rigoir 1968, p. 177). À ce titre, le site de l’îlot Clément V renferme pour la première fois quelques tessons dans les niveaux de la période 6 datant de la même période (Ayala 1998, p. 224). Enfin, la découverte d’une lampe africaine tardive, si son identification s’avère exacte, s’inscrirait parfaitement dans ce contexte (Bonifay 2004). Les céramiques à usage culinaire trouvent également plusieurs points de comparaison convergents avec les faciès des sites mentionnés auparavant. Si le mortier à lèvre pendante à angle droit et les amphorettes rappellent davantage les ensembles de la fin du IIe et du IIIe siècle apr. J.-C. (Saison-Guichon 2001, Bonnet et alii 2003), les céramiques à feu forment un répertoire dont la composition paraît davantage en adéquation avec la vaisselle de table. Aux côtés des marmites à lèvre rainurée et des pots à lèvre éversée déjà en usage aux siècles précédents, les mortiers à collerette et les jattes carénées en commune sombre rouge sont présents au milieu du IVe siècle dans le matériel de l’îlot Clément V. Les pots à lèvre en bandeau pourvus d’une gorge interne sont en revanche un peu plus tardifs puisqu’ils sont recensés pour la première fois à la fin du IVe siècle ou au début du siècle suivant au musée Gadagne et sur l’îlot Clément V. Les amphores ne nous apportent aucune donnée supplémentaire ; l’absence de conteneurs en provenance d’Afrique et de Méditerranée orientale est par ailleurs à souligner. In fine, le mobilier céramique en présence se situe de manière large entre le milieu du IVe siècle apr. J.-C. et le début du siècle suivant. Toutefois, la proposition de datation émanant du lot monétaire ainsi que la présence de quelques productions particulières (DSP grises, pots à lèvre en bandeau…) nous incitent à fixer la formation de cet ensemble au plus tôt vers la fin du IVe siècle apr. J.-C. C’est pourquoi les US 314, 318, 322, 439 et 445 du diagnostic de la cour de la Chaufferie (Bertrand et alii 2011), initialement datées des IIIe et IVe siècles, devront désormais être rattachées à la phase 1.4 ; SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 tant pour leur position stratigraphique que pour les artefacts qu’elles ont livrés. PAGE 221 3.3.2. Le mobilier céramique médiéval (E. Bertrand) La phase 2.1 n’est représentée que par l’ensemble funéraire associant les sépultures US 905 et 915 à la structure empierrée US 904. Les squelettes ont été datés par radiocarbone de la deuxième moitié du IXe siècle et les niveaux associés à cet ensemble n’ont livré que du mobilier antique résiduel. Aucun lot de céramique n’est attribuable au haut Moyen Âge, la totalité du matériel caractérise donc des structures d’occupation du bas Moyen Âge. 3.3.2.1. Dénombrement Le total des restes attribuables avec certitude à la phase 2.2 s’élève à 1362 fragments répartis entre 18 unités stratigraphiques (fig. 31). Plus de 80 % de ce matériel (1024 restes) provient de fosses et 238 tessons sont issus de remblais. La plupart des lots de mobiliers sont relativement modestes (moins de 70 restes) ; trois fosses (US 877, 974, 1120) réunissent 70 % du matériel provenant des structures en creux et un horizon (US 624) rassemble 76 % du mobilier présent dans les remblais. Avec 83 restes, le mobilier antique résiduel constitue une part relativement faible du total (6%). Type US 268 269 321 877 906 974 1120 1168 1216 1217 1331 1726 624 674 785 1022 1235 1677 Total Fosses Remblais NR 53 50 16 381 9 145 256 69 26 40 53 26 181 7 27 13 1 9 1362 NMI 6 2 3 34 3 9 29 10 3 4 1 2 17 1 3 1 0 3 131 Phase 2.2 Fig. 31 – Répartition du mobilier médiéval par US. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 3.3.2.2. Répartition catégorielle PAGE 222 La caractérisation technique des productions médiévales ne génère qu’un nombre limité de classes céramiques. La plus abondante est la céramique culinaire sombre (79 % des restes, fig. 32-33). La matrice argileuse de cette famille destinée à passer sur le feu est constituée d’une pâte non calcaire dont le dégraissant est assez grossier. Le rendu de surface est sombre (gris à noir) mais la matrice est rarement carburée au cœur. La section des céramiques culinaires montre donc souvent une matrice relativement oxydée sous une surface sombre uniforme généralement peu épaisse résultant d’un enfumage final plutôt que d’une post-cuisson totalement réductrice. La céramique culinaire glaçurée est beaucoup moins répandue (2,5 %). Sur une pâte non calcaire oxydée ou carburée, la glaçure demeure largement partielle. On la retrouve régulièrement sur la face interne des lèvres. Elle s’étend parfois à l’ensemble de l’embouchure interne et déborde quelquefois sur la partie externe de la lèvre. Peu couvrante et souvent piquetée, elle s’accumule en outre dans le fond des marmites, délaissant la partie médiane de la panse. Réservée au service et à la consommation des boissons, la céramique commune oxydée glaçurée (18 % des restes) est caractérisée par une pâte plus épurée qui semble souvent non calcaire (couleur orangée soutenue). La glaçure piquetée est plus ou moins couvrante, répartie sur le corps externe des vases, et sa présence est souvent liée à un décor appliqué en relief. Enfin, des éléments sont classés dans les catégories communes oxydées ou culinaires oxydées selon leur typologie ou la présence d’indices de chauffe en surface. On notera que certains de ces tessons pourraient provenir de productions glaçurées dont des surfaces importantes demeurent dépourvues de revêtement. 1100 1011 1000 900 800 700 600 500 400 300 229 200 100 5 23 9 2 Commune oxydée Culinaire oxydée glaçurée Culinaire sombre glaçurée Culinaire oxydée 0 Commune oxydée glaçurée Culinaire sombre SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Fig. 32 – Répartition du mobilier médiéval par classes céramiques (NR). PAGE 223 90 84 80 70 60 50 40 31 30 20 14 10 2 0 Commune oxydée glaçurée Culinaire oxydée glaçurée Culinaire oxydée Culinaire sombre Fig. 33 – Répartition du mobilier médiéval par classes céramiques (NMI). 3.3.2.3. Typologie La céramique commune oxydée glaçurée est représentée notamment par des pichets dont la typologie est majoritairement compatible avec la forme 1112146 (fig. 34). Une lèvre généralement triangulaire à sommet plat ou légèrement inclinée vers l’intérieur couronne un bord tronconique divergent. La face externe de la lèvre porte une rainure unique (US 1120, pl. 96, no 1 ; US 877, pl. 94, nos 4 à 6) ou une série de rainures resserrées (US 877, pl. 94, no 1 ; US 906, pl. 92, no 10 ; US 1120, pl. 96, nos 2 à 5). L’articulation de ce type de lèvre avec une panse ovalaire n’est illustrée que sur deux fragments (US 1120, pl. 96, nos 1, 2). Deux lèvres plus verticales à sommet arrondi (US 877, pl. 94, no 2) ou triangulaire (US 1217, pl. 95, no 15) peuvent être rapprochées du type 11212. Quelques éléments isolés de décor et surtout des fonds de plus fort diamètre sans resserrement à la base indiquent assurément la présence du type 11211 à panse globulaire et col cylindrique. Présente sur un tesson de panse de pichet ou de cruche, une marque imprimée en creux à partir d’un poinçon positif est partiellement interprétable : un L cruciforme47 précède un motif (ou des lettres) dont la lecture n’est pas aboutie (US 624, pl. 93,no 10). Deux cruches sont identifiables dans l’US 1120 par leur bec ponté (pl. 96, no 13). Il faut ajouter à ces formes principalement destinées au service et à la consommation de boisson SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 une tirelire presque complète qui provient de l’US 1168 (type 731, pl. 97, nO 4). PAGE 224 46 47 Les références typologiques sont issues de Faure-Boucharlat et alii 1996, p. 186-214. Ce type de graphie, la transformation des hampes hautes ou basses en croix, est courante sur les inscriptions lapidaires médiévales. Le reste des vases produits en céramique culinaire oxydée glaçurée a pu être affecté à la préparation et à la cuisson des repas. Ces formes ouvertes, hémisphériques, sont dotées de diamètres assez modestes. Les bassins sont couronnés par des lèvres souvent rectangulaires formant un court marli légèrement redressé. La glaçure, plus ou moins couvrante, se limite à la surface interne des vases (US 624, pl. 93, nos 1, 2, 4, 5, 8 ; US 1216, pl. 95, no 12 ; US 1120, pl. 96,no 12). Peu de profils complets sont connus pour ces vases. Des parois rectilignes peuvent induire un fond plat (Horry 2013, pl. 124) tandis que les départs de bassin concave laissent moins de champ à un éventuel talon. Des fonds bombés sont donc envisageables. Pour la fin du Moyen Âge, ce type de profil et de lèvre se rapporte parfois à des poêlons (Horry 2013, pl. 124), mais aucun élément typologique provenant des niveaux de l’Hôtel-Dieu ne permet d’identifier un élément de préhension. Le glaçurage des poêlons reste peu fréquent et le type est mieux connu en céramique commune grise (Horry 2013, pl. 120-121). Une forme culinaire ouverte plus complexe se distingue par une cuve hémisphérique sur laquelle s’articule un col rectiligne légèrement évasé (US 1168, pl.97, no 5), elle est trop incomplète pour attester la présence ou l’absence d’élément de préhension. Les vases culinaires fermés sont plus rares. Dans l’US 1120, la lèvre d’une oule en bandeau de 3e génération porte une glaçure sur sa face interne (pl. 96, no 10). Une marmite s’ouvre plus généreusement à partir d’une lèvre éversée, le col tronconique coiffe une panse au profil globulaire et deux anses opposées s’attachent sous la lèvre (US 1120, pl. 96, no 11). La glaçure répartie à l’intérieur du col déborde légèrement à l’extérieur, elle n’a pas pu s’accrocher contre la panse médiane mais a dû s’accumuler dans un fond probablement bombé. Oules 6 Becs pontés 9 Bec pincé 1 Pichets 27 Marmites 58 Tirelire 1 Anses paniers 8 Couvercles Divers 10 0 10 20 30 40 Fig. 34 – Répartition typologique du mobilier médiéval (NMI). 50 60 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 11 PAGE 225 La céramique culinaire sombre est de loin la catégorie la plus abondante avec près de 80 % des restes, mais la dimension des vases constituant son répertoire est plus importante et son taux de fragmentation est par conséquent plus élevé : en nombre minimal d’individus sa représentativité baisse à 64 %. On retrouve dans cette catégorie la plupart des marmites fermées. Quelques formes montrent des caractéristiques typologiques anciennes. Ainsi, quelques bords en bandeau de 3e génération d’oules subsistent dans les US 624 (M624C13), 877 (pl. 94, no 9), 906 (pl. 92, no 11), 1120 (pl. 96, nos 14, 15) et les cruches à becs pontés (M624C14, M877C33-34, M906C3, M1120C22) ne sont pas nécessairement résiduelles. Toutefois, après une domination totale de l’oule à bord en bandeau depuis le haut Moyen Âge, les ensembles médiévaux de l’Hôtel-Dieu offrent une plus grande diversité de profils dans l’exécution des marmites fermées. Si le corps globulaire de l’oule garde sa fonctionnalité culinaire, les embouchures et les lèvres montrent de multiples variantes. Posée directement sur le corps du vase, l’ouverture peut être simplement constituée d’une lèvre éversée arrondie : US 269 (pl. 92, no 5), US 321 (pl. 92, nos 6, 7), US 1022 (pl. 93, no 11), US 1331 (pl. 97, no 11). Dans d’autres cas, l’articulation est plus marquée entre la panse et une lèvre redressée de section triangulaire ou rectangulaire : US 624 (pl. 93, no 7), US 877 (pl. 94, no 10, 14, 16, 18 à 20), US 974 (pl. 95, no 8), US 1168 (pl. 97, no 8). Dans ce champ typologique où le profil de la lèvre se détourne brutalement du prolongement de la panse, un type apparaît régulièrement. Il s’agit du type 10321 dont la lèvre étirée forme une embouchure concave couronnée par un court marli rectangulaire : US 624 (pl. 93, no 8), US 877 (pl. 94, no 21), US 1120 (pl. 96, nos 16, 18), US 1168 (pl. 97, no 7). Une variante de ce type accueille une lèvre triangulaire concave épaissie (US 1120, pl. 96, no 17 ; cf. Horry 2013, fig. 117). Un autre groupe de marmites se sépare du précédent par l’émergence avant l’embouchure d’un col cylindrique plus ou moins marqué (types 1441, 10221, 10222). Les lèvres qui coiffent ces cols sont rabattues avec un sommet presque plat, la section est souvent grossièrement ou strictement rectangulaire : US 268 (pl. 92, nos 2, 3), US 785 (pl. 92, nos 8, 9), US 877 (pl. 94, no 22), US 974 (pl. 95, no 11), US 1120 (pl. 96, nos 20 à 22), US 1677 (pl. 96, nos 23, 24). Contrairement aux oules plus anciennes, ces types de marmites portent fréquemment deux anses rubanées opposées qui trouvent leur attache supérieure sous la lèvre au niveau du col (US 269, pl. 92, no 3 ; US 321 pl. 92, no 6 ; US 1120, pl. 96, no 20 ; US 1331, pl. 97, no 11), au contact extérieur de la SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 lèvre (US 268, pl. 92, no 1), ou viennent englober la lèvre à son extrémité (US 974, pl. 95, no 7 ; US PAGE 226 1168, pl. 97, no 7). La panse est parfois striée en partie haute, ce traitement de surface disparaissant à l’approche d’un fond bombé continu qui ne montre pas de carène (US 269, pl. 92, no 5 ; US 1331, pl. 97, no 11). Les couvercles appartiennent tous à un même type (type 6221) qui n’a pas réellement évolué depuis l’Antiquité. La lèvre épaissie remonte plus ou moins fortement, le bouton de préhension est creux (US 268, pl. 92, no 4 ; US 877, pl. 94, nos 23, 24 ; US 1216, pl. 95, no 14, US 1217, nos 17, 18 ; US 1120, pl. 96, no 23). Les vases à anse en panier ne sont le plus souvent identifiables qu’à partir de leur élément de préhension. Celui-ci englobant l’intégralité de la lèvre, la section du bord n’est pas toujours interprétable, mais la lèvre est toujours relativement redressée pour éviter une trop grande déformation de l’embouchure au niveau de l’attache de l’anse (US 1168, pl. 97, no 10). Les anses paniers sont formées par l’enroulement sur lui-même (vers l’extérieur) d’un ruban d’argile (US 877, pl. 94, nos 25, 26). Les profils complets sont rares et plus tardifs (Faure-Boucharlat et alii 1990, p. 99), le mobilier de l’Hôtel-Dieu n’apporte pas de complément sur la variabilité de ce type. Quelques formes plus rares sont attestées, une lèvre éversée de grand diamètre est munie de tenons de préhension (US 624, pl. 93, no 9), mais le profil de la panse du vase n’est pas conservé. Il est possible de faire un rapprochement avec un vase (jatte ou bassine) malheureusement fragmentaire découvert sur le quai Saint-Georges (Horry 2013, p. 164, fig. 117). Un autre vase de grand module est plus facilement assimilable à une jatte (US 974, pl. 95, no 11). Enfin, un vase hémisphérique assez bien conservé est couronné par une lèvre articulée éversée parfaitement plane sur sa face interne et en demi-rond à l’extérieur. Une ou deux anses rubanées viennent s’appliquer contre la lèvre, ce profil de lèvre (type 10311) n’est attesté que dans la fosse 35 du château des Tours à Anse (Faure-Boucharlat et alii 1996, p. 220-228). 3.3.2.4. Chronologie S’il a pu être aisé de séparer les ensembles médiévaux des contextes plus récents de la Renaissance, il demeure difficile de discerner des écarts chronologiques entre les différents dépôts attribuables au Moyen Âge. Des représentations statistiques mieux documentées auraient été nécessaires pour ces ensembles, souvent modestes, sans connexion en stratigraphie relative. Ce L’étude numismatique a mis en évidence un lot de monnaies médiévales limité à quatre exemplaires, mais toutes, qu’elles soient en position primaire ou secondaire, ont pu circuler simultanément entre la deuxième moitié du XIIIe siècle et le début du XIVe siècle. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 mobilier qui ne montre pas de rupture typologique est donc analysé comme étant homogène. PAGE 227 La représentativité statistique des productions, comparée à des sites de référence, apporte des premières données céramologiques (fig. 35 à 37). Saint-Georges phase 12 1100-1250 NR Faïence Meillonnas Glaçure verte Sgraffito Glacure sur engobes Commune oxydée glaçurée Commune oxydée Culinaire oxydée glaçurée Culinaire sombre glaçurée Culinaire oxydée Culinaire sombre Pâte blanche glaçurée Pâte blanche glaçurée verte Autres 194 NR % NMI % 8,7 13 2050 91,3 87 Saint-Georges phase 13a 1250-1300 NR NR % NMI % NR NR % NMI % 20 0,8 3 1 0,04 0,4 802 27,3 39,7 484 15 0,5 49 2113 3 72 0,1 3 SaintGeorges phase 13c fin XIVe SaintGeorges phase 14a XVe NR NR % NR NR % 1 0,3 17,9 23,7 62 16,9 40 12,6 5 0,4 12 3,3 8 2,5 23 1,8 9 0,7 1 0,3 Saint-Georges phase 13b XIVe 20,3 23,9 2 3,3 Hôtel-Dieu Chaufferie phase 2.2 NR 229 2 56,4 1823 76,5 68,6 1011 0,9 1 0,04 0,4 4 0,1 NR % 0,1 79 NMI % 10,8 1,5 64,1 278 76 13 3,5 265 83,3 4 1,2 0,4 Fig. 35 – Données quantitatives des différentes classes céramiques, Hôtel-Dieu et Parc Saint-Georges (en nombre de restes et nombre d’individus). 100 90 91,3 83,3 79 80 72 70 76,5 76 60 50 40 27,3 30 20,3 20 17,9 16,9 10 12,6 8,7 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 0 PAGE 228 Saint-Georges phase 12 1100-1250 Saint-Georges phase 13a 1250-1300 Commune oxydée glaçurée Saint-Georges phase 13b 1300-1400 Hôtel Dieu Chaufferie phase 2.2 Saint-Georges phase 13c 1375-1400 Saint-Georges phase 14a 1400-1500 Culinaire sombre Fig. 36 – Évolution quantitative des classes céramiques commune oxydée glaçurée et culinaire sombre, HôtelDieu et Parc Saint-Georges (pourcentage du nombre de restes). Faïence Commune oxydée glaçurée Commune oxydée Culinaire oxydée glaçurée Culinaire sombre glaçurée Culinaire oxydée Culinaire sombre Rue Tramassac XIIIe-XIVe Hôtel-Dieu Chaufferie phase 2.2 Grand Bazar 1250-XIVe E. Herriot Fin XIIIeXIVe NR NR NR NR NR % 962 33,4 229 57 2 NR % NR % NR % Bellecordière état 8 XIVe NR NR % NMI % 3 0,6 3,9 17,9 148 17,5 75 26,6 20 4,2 24,7 5 0,4 31 11 2 0,4 1,3 23 1,8 9 0,7 2 0,4 1,3 2 1862 64,6 1011 0,1 79 1 0,1 695 82,3 176 62,4 452 94,4 68,8 Fig. 37 – Données quantitatives des classes céramiques sur des ensembles de référence (en nombre de restes et pourcentage NMI). Sur les catégories de céramiques les plus abondantes (commune oxydée glaçurée et culinaire sombre), les données statistiques de l’Hôtel-Dieu comparées à celles du Parc Saint-Georges permettent la mise en évidence d’évolutions assez constantes (fig. 36). La céramique commune oxydée émerge significativement à la fin du Moyen Âge central, puis elle atteint sa représentativité maximale dans la deuxième moitié du XIIIe siècle avant de décliner régulièrement jusqu’à la fin du XVe siècle et au tout début du XVIe siècle. Au-delà de cette date, cette classe céramique se maintient mais avec un répertoire typologique différent. Les taux constatés pour la phase 2.2 de la cour de la Chaufferie correspondent assez bien à l’intervalle des phases 13b/13c du parc Saint-Georges datées du XIVe siècle (Horry 2013). Cette concordance statistique est encore confirmée par le mobilier du dépotoir du 41-43 rue du Pr. E. Herriot (Horry 2002), celui de la rue Tramassac (Maccari-Poisson 1994), du Grand Bazar (Vicard 2006, p. 52-53) ou par l’ensemble issu de la fouille voisine du 22-24 rue Bellecordière (Le Nezet et alii 1998, p. 42-45, notamment sur le nombre d’individus48). L’analyse typologique de la transition entre la fin du Moyen Âge et la Renaissance présente une réelle difficulté, l’absence de catégorie nouvelle ou de caractéristique typologique datante ne permettant pas un phasage évident de ce matériel. Il est par exemple délicat (la présence de La présence de formes apparues durant le Moyen Âge central dans des contextes plus récents n’est pas surprenante, les oules à bord en bandeau s’éteignent progressivement à partir du milieu du XIIIe siècle (Faure-Bourcharlat et alii 1996, p. 262) et les cruches à bec ponté continuent à remplir leur 48 Les calculs sur le nombre de restes sont moins pertinents à cause d’un taux de fragmentation inexistant sur la catégorie des céramiques commune oxydées glaçurées (19 individus pour 20 tessons). SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 monnayage est souvent décisive) de définir clairement des spécificités pour le vaisselier du XVe siècle. PAGE 229 fonction jusque dans le courant du XIVe siècle avec la multiplication d’exemplaires glaçurés (Horry 2006). La date d’apparition des pichets en commune oxydée glaçurée semble devoir être située à la fin du XIIe siècle (Faure-Bourcharlat et alii 1996, p. 218-219 et 266-267), cette forme devient abondante au XIIIe siècle et reste finalement assez populaire au XIVe siècle. Plusieurs exemplaires de tirelires comparables à celle de l’Hôtel-Dieu (US 1168, pl. 6, nO 4), sont connues pour le XIVe siècle, au Parc Saint-Georges (Horry 2013, p. 177-178) ou rue Tramassac (Maccari-Poisson 1994, p. 103-104), la typologie de cet objet n’évolue quasiment pas de l’Antiquité à l’époque moderne. Une rupture dans le répertoire des marmites apparaît clairement dans le courant du XIIIe siècle, le type unique de l’oule à lèvre en bandeau est alors concurrencé par l’émergence de nouvelles formes ansées montrant une grande diversité d’embouchures et de lèvres. Ces nouveaux profils à bord roulé, redressé ou rectangulaire, s’articulent avec la panse ou couronnent un col court qui favorise l’implantation des anses rubanées. Pour la céramique culinaire, les comparaisons typologiques sont finalement multiples avec le matériel des phases 13a, 13b et 13c du Parc Saint-Georges (Horry 2013). La présence significative de céramique culinaire glaçurée (16 % de la céramique culinaire en NMI, fig. 33) qui apparaît timidement au milieu du XIIIe siècle (Faure-Boucharlat et alii, 1996, p. 263) semble constituer un élément chronologique intéressant (compatible avec le lot monétaire) pour envisager un terminus post quem à la fin du XIIIe siècle. Période que seul le faible taux de céramique de table oxydée glaçurée (fig. 37) pourrait exclure. L’examen statistique des catégories, comme l’analyse du répertoire typologique permettent en revanche d’identifier sans réserve le XIVe siècle comme datation pour la phase 2.2. L’exclusion de la fin du XIVe siècle pourrait être discutée, mais les SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 ensembles de comparaison sont rares et leur représentativité statistique insuffisante. PAGE 230 3.3.3. Le mobilier céramique moderne 3.3.3.1. Phase 3.1 (E. Bertrand) 3.3.3.1.1. Dénombrement 49 Huit unités stratigraphiques, pour la plupart des structures en creux (fig. 38), constituent l’horizon céramologique de la phase 3.1. Elles permettent un cumul de 690 restes dont la moitié provient du comblement d’une seule fosse (US 1729). Le nombre minimal d’individus s’établit à 61 vases. Type US 208 1117 1533 1534 1729 617 Total Fosses Remblai NR 85 78 17 155 344 11 690 NMI 4 3 9 13 31 1 61 Phase 3.1 Fig. 38 – Répartition du mobilier de la phase 3.1 par US. 3.3.3.1.2. Répartition catégorielle Les catégories techniques décrites pour la période du bas Moyen Âge sont toujours représentées au début de la période moderne (fig. 39-40). Les céramiques communes ou culinaires glaçurées forment encore des ensembles importants, mais des productions nouvelles font leur apparition. Le service vert de Meillonnas (glaçure teintée verte sur pâte kaolinitique) apparaît place des Terreaux à la fin du XVe siècle (avant 1480, Faure-Boucharlat et alii, 1996, p. 233). Cette céramique, dont la couleur verte de la glaçure est mise en valeur par la pâte blanche, renouvelle complètement l’aspect du vaisselier. Les ateliers bressans proposent par ailleurs des formes qui n’étaient pas en usage au Moyen Âge : des assiettes, des plats creux et des écuelles. Le service vert est présent dans les US 617, 1533 et 1729. Ce rendu vert qui signale une platerie glaçurée identique est proposé par d’autres ateliers dont la localisation n’est pas connue : céramique à pâte blanche glaçurée (Horry 2013, p. 177). La confusion calcaire, étant d’un rouge assez soutenu. L’apparence verte de la glaçure est alors assurée par la pose d’un engobe blanc qui dissimule la teinte de l’argile et renvoie la lumière au travers de la surface vitreuse. Cet engobage blanc qui éclaircit la surface de la pâte n’est donc pas indispensable, 49 Les 57 tessons issus des US 77, 878, 955, 1731, 1734, 1843, 1846, 1931 ont été écartés de cette étude, la faible représentativité statistique et typologique de ces ensembles n’ayant pas permis leur attribution à une phase précise. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 avec le service vert de Meillonnas n’est toutefois pas envisageable, la pâte des vases bressans, non PAGE 231 l’utilisation d’une pâte calcaire, claire (beige à jaune clair), laissant suffisamment de luminosité à la glaçure pour valoriser sa couleur verte. Ce mode de production se retrouve principalement pour des cruches, l’association pâte calcaire/cruche, délaissée au Moyen Âge, était systématique durant l’Antiquité. Avec 3,3 % des vases ces nouvelles catégories sont encore anecdotiques. 500 463 450 400 350 300 250 200 150 95 100 43 50 23 19 11 22 1 0 Meillonnas Glaçure verte Commune oxydée glaçurée Commune oxydée Culinaire oxydée glaçurée Culinaire sombre glaçurée Culinaire oxydée Culinaire sombre Fig. 39 – Répartition du mobilier de la phase 3.1 par classes céramiques (NR). 45 41 40 35 30 25 20 15 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 10 PAGE 232 8 7 5 3 1 1 Meillonnas Glaçure verte 0 Commune oxydée glaçurée Commune oxydée Culinaire oxydée glaçurée Culinaire sombre Fig. 40 – Répartition du mobilier de la phase 3.1 par classes céramiques (NMI). La céramique culinaire sombre reste largement dominante (68 % des restes) et finalement, en nombre de récipients (fig. 40), la proportion des vases glaçurés (16 %) sur l’ensemble du répertoire culinaire a peu progressé depuis le bas Moyen Âge (14 %). La représentativité de la céramique commune oxydée glaçurée est divisée par deux (9 % des restes contre 18 % pour la phase 2.2). 3.3.3.1.3. Typologie La phase 3.1 est marquée par la disparition définitive des oules à lèvre en bandeau dans le répertoire des vases culinaires (fig. 41). Mais une partie du vaisselier présent dans la phase 2.2 est encore significativement représentée, cinq lèvres de pichets en céramique commune oxydée glaçurée (US 1534, pl. 99, no 2 ; US 1729, pl. 99, nos 11 à 15) et les fragments de plusieurs cruches à bec ponté sont peut-être désormais en position résiduelle (US 1534, pl. 99, no 4). Le caractère tacheté de la glaçure sur la commune oxydée se retrouve encore sur une tasse (type 3261) dont l’anse n’est pas conservée (US 1729, pl. 99, no 16) et sur un pot à fond plat malheureusement incomplet (US 1534, pl. 99, no 1). Le répertoire typologique des marmites a clairement évolué depuis la fin du Moyen Âge. Les bords roulés coiffant une panse globulaire ont quasiment disparu. Les lèvres redressées à section triangulaire ou rectangulaire s’articulant sans col avec la panse sont plus nombreuses (US 208, pl. 98, nos 3, 4 ; US 1117, pl. 98, no 6 ; US 1533, pl. 98, no 8 ; US 1534, pl. 99, nos 3, 5, 7, 10 ; US 1729, pl. 100, nos 1 à 6, pl. 101, nos 1 à 5). Les lèvres sur col, de section rectangulaire, apparues au XIVe siècle, continuent de montrer des diamètres d’ouvertures plus réduits (US 1533, pl. 98, nos 9, 11, 12 ; US 1534, pl. 99, nos 5, 6, 8 ; US 1729, pl. 101, nos 6, 7). Un type 10321 est présent dans l’US 1729 (pl. 101, no 4). Deux bords de couvercles (US 1729, pl. 101, nos 9, 10) illustrent la continuité typologique des modes d’obturation. 9 Cruche Pichet 5 Tasse 1 Tirelire 1 Assiette 1 34 Marmite Anse panier 2 Couvercle 7 Divers 0 5 10 15 20 25 30 Fig. 41 – Répartition typologique du mobilier de la phase 3.1 (NMI). 35 40 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 1 PAGE 233 L’apparition de la marmite à anses coudées (type 1311) est sensible avec quatre vases sur les trente-quatre marmites identifiées. Cette forme de marmite dont les anses semblent s’inspirer de la vaisselle métallique apparaît à la fin du XVe siècle (Faure-Boucharlat et alii, 1996, p. 262), et va constituer une part importante du vaisselier culinaire du XVIe siècle pour disparaître au début du XVIIe siècle. Sa présence demeure encore émergente dans les contextes de la phase 3.1 (US 1117, p. 98, no 5 ; US 1533, pl. 98, no 10). Plus globalement, sur les caractéristiques typologiques de la vaisselle culinaire de la phase 3.1, on notera une diminution des fonds sphériques au profit du retour des fonds bombés carénés, évidemment sur les types à anses coudées (US 1117, pl. 98, no 5), mais aussi sur de nombreuses marmites (US 1729, pl. 100, nos 1 à 3). L’implantation des anses privilégie plus souvent une attache supérieure au contact de la lèvre et les anses tendent à s’écarter plus nettement de la paroi de la panse. Un profil de marmite a subi de multiples perforations avant cuisson dans la partie inférieure de sa panse. Ce type de vase est généralement interprété comme récipient utilisé pour la cuisson des châtaignes (US 1729, pl. 100, no 6). Un fond de récipient comparable avait déjà été découvert sur le site de l’Hôtel-Dieu en 1983 dans les fouilles de la cour de l’Internat (Jacquin 1983, pl. 22, FaureBourcharlat et alii, 1996, p. 238-240) ; deux fragments ont par ailleurs été découverts dans les fouilles du Parc Saint-Georges (Horry 2013, p. 164, 168, 181-182) pour la seconde moitié du XIVe siècle. Avec un total de quatre individus, les formes ouvertes demeurent moins employées (US 1729, pl. 99, no 12 ; pl. 101, nos 8, 11), une seule anse panier (M1534C4) illustre ce type de vase. Les éléments typologiques associés à l’apparition des productions céramiques glaçurées sont ténus, seul un profil d’assiette du service vert est identifiable dans l’US 617. La céramique glaçurée verte sur pâte calcaire est représentée par une cruche à bec tréflé (type 1112, Faure-Bourcharlat et alii, 1996, p. 268) presque complète provenant de l’US 208 (pl. 98, no 1). 3.3.3.1.4. Chronologie Les contextes réunis dans la phase 3.1 sont pour la plupart des ensembles clos sans relation stratigraphique relative entre eux. Toutefois, un certain nombre de particularités a permis leur rapprochement. L’apparition des nouvelles productions comme le service vert de Meillonnas ou, dans SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 le même registre de la céramique à pâte claire glaçurée donne à ces ensembles un terminus post quem PAGE 234 commun à la fin du XVe siècle. L’émergence au sein de la typologie des céramiques culinaires des marmites à anses coudées (type 1311) exclut encore pour ces ensembles une datation dans les trois premiers tiers du XVe siècle. L’arrivée de ces nouvelles productions véhiculant un renouvellement du répertoire typologique est encore timide pour les contextes de la phase 3.1 alors qu’elles vont se développer de manière importante dans le courant du XVIe siècle. La fouille de la cour de l’Internat dans l’enceinte de l’Hôtel-Dieu en 1983 (Jacquin 1983) a permis la découverte de six fosses dont le cumul du mobilier forme un ensemble de plus de 4000 restes (Faure-Boucharlat et alii, 1996, p. 236-241). Ce corpus est daté du début du XVIe siècle avec une spécificité qui n’est pas étrangère aux lots de la phase 3.1 de la cour de la Chaufferie. En effet, les auteurs soulignaient la coexistence, répétée dans chaque fosse, de formes et de productions marquant le vaisselier de la Renaissance avec des éléments plus caractéristiques des époques antérieures (marmites sur col type 1441, pichets en céramique commune oxydée glaçurée, Faure-Boucharlat et alii, 1996, p. 241). La permanence des pichets médiévaux dans le mobilier de la phase 3.1 s’inscrit dans ce schéma. La comparaison avec d’autres ensembles du début du XVIe siècle confirme le caractère émergent du service vert de Meillonnas autour de 2 % (fig. 42), le taux de cette production décollant franchement à partir du milieu du XVIe siècle (Horry 2013, p. 189-191). Bellecordière Etat 9 Fin XVe –déb. XVIe Faïence Meillonnas Glaçure verte Sgraffito Glaçure sur engobes Commune oxydée glaçurée Commune oxydée Culinaire oxydée glaçurée Culinaire sombre glaçurée Culinaire oxydée Culinaire sombre Autres NR NR % NMI % 10 29 0,4 1,1 2,2 2,4 2 0,01 0,5 Hôtel-Dieu Chaufferie phase 3.1 Hôtel-Dieu Internat 1983 début XVIe SaintGeorges phase 14b début XVIe NR NR % NR NR % 0,1 2 1,6 1 8 0,8 2,1 23 6 NR NR % NMI % 11 43 1,6 6,5 1,6 1,6 6 86 66 12 0,3 410 15,5 27,8 19 9 13,1 662 15,6 149 38,9 203 7,7 23 3,4 4,9 430 10,1 11 2,9 95 14 13,1 1 0,1 83 2 4 1 28 1,1 8 6,8 1964 74,2 52,3 22 463 3,2 68,4 67,2 2888 68,2 170 44,4 17 4,4 Fig. 42 – Données quantitatives des classes céramiques sur des ensembles de référence (en nombre de restes et pourcentage NMI). L’ensemble de ces éléments tend donc à positionner la phase 3.1 entre la fin du XVe siècle et la premier tiers du XVIe siècle. Cette chronologie met en évidence un hiatus d’un siècle dans la siècle peuvent présenter des difficultés d’identification, l’apparition du service vert de Meillonnas n’autorise pas le décalage d’un ensemble en deçà de la fin du XVe siècle. Même le contenu de la fosse US 1729, dont la chronologie pourrait être discutée en raison de l’absence de marmite à anses coudées et de la persistance de caractères typologiques plus anciens (confirmés par la verrerie), a livré des témoins évidents attestant la présence des premières productions de Meillonnas. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 répartition du mobilier entre la fin du XIVe siècle et la fin du XVe siècle. Même si les contextes du XVe PAGE 235 3.3.3.2. Phase 3.2 (E. Bertrand) 3.3.3.2.1. Dénombrement50 Les contextes de la phase 3.2 réunissent peu de mobilier (fig. 43), au total 162 restes se répartissent sur cinq unités stratigraphiques. Contrairement aux phases précédentes, il ne s’agit plus principalement de comblement de structures mais de remblais. Type US 431 442 502 645 1732 Total Remblais Fosse NR 8 70 25 27 32 162 NMI 1 17 2 6 10 36 Phase 3.2 Fig. 43 – Répartition du mobilier de la phase 3.2 par US. 3.3.3.2.2. Répartition catégorielle Les catégories de céramiques qui ont émergé durant la phase 3.1 prennent de l’importance au cours de la phase 3.2. Le service vert de Meillonnas passe de moins de 2 % à plus de 8 % et la glaçure verte sur pâte de 6 % à 11 % (nombre de restes, fig. 44). Deux nouvelles productions font leur apparition : la faïence (4 %) et la céramique glaçurée sur décor d’engobe (9%). Cette céramique surtout destinée à apparaître sur la table remplace désormais totalement les pichets en céramique commune oxydée glaçurée. Complétés par le répertoire culinaire du service vert, les vases glaçurés présents en cuisine conservent une représentation stable loin derrière la céramique culinaire sombre. Toujours en céramique glaçurée (glaçure sombre), une gourde a pu être identifiée (M1732C5). Bien qu’il ne s’agisse que d’un élément de panse, cette forme présente des caractéristiques de fabrication suffisamment spécifique pour être aisément reconnue. Un chauffe-plat en céramique commune sombre (US 442, pl. 102, no 11) montre un bord droit en amande englobé dans un tenon triangulaire SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 modelé. PAGE 236 50 Deux fosses découvertes pendant le suivi de travaux des sondages géotechniques (us 3009 et 3013) ont livré du matériel céramique qui n’est pas présenté ici. Un rapide survol de ce mobilier permet de le rattacher à la phase 3.2. L. Robin a pu étudier le verre issu de ces dépôts (cf. infra). 90 83 80 70 60 50 40 30 20 17 13 10 15 14 6 6 2 0 Faïence Meillonnas Glaçure verte Glaçure sur engobe Commune oxydée glaçurée Commune oxydée Culinaire oxydée glaçurée Culinaire sombre Fig. 44 – Répartition du mobilier de la phase 3.2 par classes céramiques (NR). 18 17 16 14 12 10 8 6 6 4 6 3 2 2 2 Commune oxydée glaçurée Commune oxydée 0 Meillonnas Glaçure verte Glaçure sur engobe Culinaire sombre Fig. 45 – Répartition du mobilier de la phase 3.2 par classes céramiques (NMI). 3.3.3.2.3. Typologie La présence significative de la vaisselle de table glaçurée est confirmée par le nombre croissant des pl. 102, nos 13, 14) qui n’étaient pas représentées pour la phase 3.1 (fig. 46). Le profil classique de l’écuelle (type 3411 : hémisphérique à bord rentrant, oreilles de préhension horizontales opposées) se normalise au début du XVIe siècle (Faure-Boucharlat et alii, 1996, p. 270), jusqu’au milieu du XVIe siècle elle est produite uniquement en céramique glaçurée verte avant d’être régulièrement décorée SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 assiettes creuses (US 442, pl. 102, nos 1, 2) et surtout des écuelles (US 442, pl. 102, no 5, 6 ; US 645, PAGE 237 aux engobes dans la deuxième moitié du siècle. Bien qu’elle semble un peu plus ancienne (fin XVe siècle), l’assiette (type 331) suit le même cheminement technologique. Toujours en céramique glaçurée (glaçure sombre), une gourde a pu être identifiée (M1732C5). Bien qu’il ne s’agisse que d’un élément de panse, cette forme présente des caractéristiques de fabrication suffisamment spécifiques pour être aisément reconnue. Un chauffe-plat en céramique commune sombre (US 442, pl. 102, no 11) montre un bord droit en amande englobé dans un tenon triangulaire modelé. La céramique culinaire sombre est représentée par de nombreuses marmites, cette forme réunit 42 % des vases. Mais si la marmite à anses coudées était encore rare durant la phase 3.1 (moins de 12 % des marmites), elle devient majoritaire durant la phase 3.2 (8 vases sur 14 : US 1732, pl . 101, nos 1214 ; US 442, pl. 102, no 10). Un seul couvercle est représenté par un bouton de préhension (US 1732, pl. 101, no 16). 5 Assiette Ecuelle 6 Marmite 14 Chauffe-plat 1 5 Jatte/bassin Couvercle 1 Gourde 1 0 2 4 6 8 10 12 14 16 Fig. 46 – Répartition typologique du mobilier de la phase 3.2 (NMI). Les bassins (type 3211) apparaissent dès la fin du XVe siècle (Faure-Bourcharlat et alii 1996, p. 271-272). Le fond plat est couronné par un marli en amande rabattu (US 442, pl. 102, no 12) doté de tenons de préhension horizontaux (US 1732, pl. 101, no 17). Jusqu’au XVIIIe siècle le type ne montre SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 pas d’évolution typologique. PAGE 238 3.3.3.2.4. Chronologie L’inventaire des céramiques communes n’est pas suffisamment harmonisé entre les différents sites de référence (fig. 47) pour entamer un véritable travail de comparaison. La représentation des céramiques de table (faïence, service vert, glaçurée verte, glaçurée sur engobe) montre une évolution plus régulière. Ces productions apparues pour la plupart à la fin du XVe siècle ou au début du XVIe siècle progressent pour atteindre une stabilisation de leur taux à partir du milieu du XVIe siècle (FaureBoucharlat et alii, 1996, p. 282-285). Les statistiques de la phase 3.2 de l’Hôtel-Dieu reposent sur des ensembles modestes, mais elles montrent déjà des taux de présence pour les productions de céramiques glaçurées de table qui ne peuvent pas être antérieurs (ou de peu) au milieu du XVIe siècle. La forte représentativité des marmites à anses coudées va dans ce sens. SaintVincent 1500-1550 SaintVincent milieu XVIe NR NR % NR NR % Faïence 26 0,7 1 Meillonnas 143 3,8 20 Glaçure verte 120 3,2 33 Sgraffito Glaçure sur engobes Commune oxydée glaçurée Commune oxydée Culinaire oxydée glaçurée Culinaire sombre glaçurée Culinaire oxydée Culinaire sombre NR 115 3,9 64 5,7 8,3 8,3 413 14,3 219 19,6 10,9 16,6 548 19 166 14,9 9 16,6 27 422 0,9 14,6 7 229 0,6 20,5 6 3,8 5,5 566 19,6 101 9 2 1,3 5,5 24 0,8 15 9,6 83 53,2 47,2 762 26,4 326 29,2 NR % 0,2 6 3,8 4 13 59 12 17 0,9 1 8 0,2 1,6 14 304 8 25 5,1 3 0,08 1 0,2 1 3103 82,3 5 1 370 75,5 NR % Grand Bazar Fosse 280 milieu XVIe NMI % NR 40 SaintGeorges phase 14c 1550-1600 Hôtel-Dieu Chaufferie phase 3.2 NR NR % 51 Fig. 47 – Données quantitatives des classes céramiques sur des ensembles de référence (en nombre de restes et pourcentage NMI). Tous les éléments typologiques marqueurs qui naissent au début du XVIe siècle continuent d’être présents dans le courant du siècle et débordent souvent sur le XVIIe siècle. L’unique moyen de positionner le curseur chronologique est donc leur représentativité statistique. Au regard des données recueillies cour de la Chaufferie, une datation dans les deuxième et troisième tiers du XVIe siècle semble la plus probable. La présence d’une monnaie dans l’US 502 (M502N60) datée de l’extrême fin du XVIe ou du début du XVIIe siècle (1592-1608) apporte un élément chronologique potentiellement tardif pour la phase 3.2. Elle situe clairement cette unité stratigraphique, mal documentée en céramologie (25 restes), plutôt du mobilier de la phase 3.2. 51 Faure-Bourcharlart et alii 1996, p. 242-249 (Saint-Vincent), Vicard 2006, p. 80-82 (Grand Bazar). SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 au début du XVIIe siècle, elle ne saurait donc constituer un terminus post quem valide pour l’ensemble PAGE 239 3.3.3.3. Phase 3.3 (C. Mège) Une soixantaine d’US52 regroupées dans la phase 3.3 ont livré du mobilier céramique. Ces différentes couches archéologiques correspondent aux occupations successives de l’ensemble des maisons qui occupaient tout ou partie de la cour de la Chaufferie et de la rue Bellecordière avant l’extension et les réaménagements de l’Hôtel-Dieu qui furent menés dès le milieu du XVIIIe siècle sous l’égide de l’architecte J.-G. Soufflot. L’étude des différents artefacts, croisée à celle des documents archivistiques, nous a permis de dater l’ensemble entre le courant du XVIIe siècle et le premier tiers du siècle suivant. En effet, la majeure partie des maisons dont provient la vaisselle nous intéressant ont été détruites vers 1735, pour permettre l’édification des loges des fous et des lavoirs. Le matériel récolté totalise 1046 fragments parmi lesquels un minimum de 222 vases a été dénombré. Des quatre grandes familles de vaisselle répertoriées, la céramique glaçurée sur engobe est la mieux représentée puisqu’elle fournit 50% du NR et près de 57% du NMI (fig. 48). Les céramiques glaçurées sur pâte viennent en deuxième position avec 33% du NR et près de 27% du NMI. Le groupe des céramique dites « communes », avec ou sans glaçure, regroupe environ 13% du NR et 12 % du NMI tandis que les céramiques fines, peu nombreuses, complètent l’ensemble avec 3 % du NR et moins de 5% du NMI. Une soixantaine de restes de vaisselle antique et médiévale formant environ 6% du NR total SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 et 3% du NMI se trouvent en position résiduelle. PAGE 240 52 US 14, 15, 16, 38, 69, 90, 126, 128, 145, 211, 226, 227, 231, 236, 245, 252, 261, 277, 302, 333, 334, 341, 353, 355, 383, 385, 387, 424, 450, 452, 455, 468, 470, 471, 472, 485, 486, 503, 510, 525, 527, 552, 553, 558, 561, 574, 589, 600, 615, 689, 691, 692, 787, 795, 846, 1368, 1535, 1978. Catégorie Production Faïence blanche Faïence au cordon Fines Faïence à décor monochrome Faïence à décor polychrome Céramiques fines Meillonnas, service vert Larnage, service jaune Glaçurées Culinaire glaçurée sur pâte Glaçurée verte sur pâte Glaçurée jaune sur pâte Céramiques glaçurées sur pâte Glaçurée verte, engobe blanc Glaçurée verte, engobe rouge Glaçurée verte, engobe rouge, décorée Glaçurée jaune, engobe blanc Glaçurées Glaçurée jaune, engobe blanc, décorée sur engobe Glaçurée jaune, engobe rouge Glaçurée jaune, engobe rouge, décorée Glaçurée noire sur engobe Glaçurée sur engobe diverse Sgraffito Céramiques glaçurées sur engobe Commune culinaire rouge Commune culinaire rouge glaçurée Communes Commune culinaire grise Commune claire calcaire Céramiques communes Mobilier céramique en position résiduelle TOTAL NR 16 1 8 5 30 139 155 3 26 3 326 138 3 7 36 61 30 177 4 34 4 494 15 3 111 3 132 64 1046 NMI % 1,5 0,1 0,8 0,5 2,9 13,3 14,6 0,3 2,5 0,3 31 13,2 0,3 0,6 3,4 5,8 3 16,9 0,4 3,2 0,4 47,2 1,4 0,3 10,6 0,3 12,6 6,1 100 5 1 3 1 10 38 15 1 4 58 31 3 11 14 6 49 1 4 3 122 1 2 22 25 7 222 % 2,3 0,5 1,3 0,4 4,5 17,1 6,7 0,5 1,8 26,1 14 1,3 5 6,3 2,7 22,1 0,5 1,8 1,3 55 0,5 0,9 9,9 11,3 3,1 100 Fig. 48 – Répartition des céramiques de la phase 3.3 par catégories et par productions. Les céramiques fines (pl. 103) La faïence blanche fournit la moitié des céramiques fines de la phase 3.3. Dans cette catégorie, seuls un bord d’assiette et un bord de plat ont été identifiés ainsi que le fond d’un pot à pharmacie. La faïence au cordon est présente de manière anecdotique, avec le bord d’une assiette décorée d’un filet bleu. La faïence à décor monochrome, ici uniquement en bleu, compte une huitaine de tessons dont un bord de couvercle de cafetière ou de chocolatière (pl. 103, n°1), un fragment de bol à oreilles et le bec d’une cruche dont la facture rappelle les productions de tradition italienne. La faïence à décor polychrome livre en tout et pour tout cinq tessons de panse, avec des lambeaux de décor en bleu, Les céramiques glaçurées sur pâte (pl. 103) Les céramiques glaçurées sur pâte regroupent principalement des vases à pâte kaolinitique à glaçure verte ou jaune. À ce titre, les vases appartenant au service vert des ateliers bressans de Meillonnas-Treffort sont les plus nombreux avec un minimum de 38 vases pour un ensemble de 139 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 jaune et vert céladon. PAGE 241 fragments. Au sein de ce lot, observée en au moins 17 exemplaires, l’assiette est la forme la plus récurrente (pl. 103, n°2) devant la marmite et /ou le coquemar (NMI : 6) et les poêlons de petites dimensions (NMI : 3). Les autres bords, trop fragmentaires, n’ont pu être attribués à une forme particulière. Le service jaune de Larnage, issu des officines drômoises éponymes, montre un taux de fragmentation plus élevé que le service vert avec 155 tessons pour un nombre minimum de 15 récipients. L’assiette domine à nouveau le répertoire avec 11 exemplaires, devant le plat creux, le coquemar et l’écuelle, respectivement observés à une reprise. Un autre bord, légèrement pendant et appartenant visiblement à un vase à paroi évasée, peut-être une jatte, n’a pu être rattaché à une forme spécifique. Il faut également souligner la présence de trois fragments, dont le bord d’un plat (pl. 103, n°3), façonnés dans une pâte blanche épurée et recouverts d’une glaçure jaune pâle qui correspondent visiblement à un type de récipient culinaire bien particulier dont le fond est décoré de tâches et/ou de coulures ou d’oxyde de cuivre. Ici classés sous l’appellation générique « culinaire glaçurée », leur origine est encore difficile à déterminer mais il pourrait s’agir de productions de Meillonnas ou d’Étrepigney, dans le Jura (Horry 2012, p. 89-90). Le reste de la catégorie des céramiques glaçurées sur pâte regroupe enfin quelques tessons de vases en pâte claire recouverts d’une glaçure verte dont les bords d’une assiette, d’une jatte (pl. 103, n°4) et d’un vase à verser (cruche ou pichet ; pl. 103, n°5), ainsi qu’un fragment doté d’une glaçure jaune. Les céramiques glaçurées sur engobe (pl. 103) Les céramiques glaçurées sur engobe se répartissent essentiellement entre productions à glaçure verte ou jaune sur engobes blanc ou rouge, laissées nues ou le plus souvent avec des décors à la barbotine et/ou aux oxydes de cuivre. En marge de ces grands groupes, quatre fragments dotés d’une glaçure noire posée sur un engobe rouge ou brun, dont le bord de cruche, ainsi qu’une trentaine de tessons classés dans la catégorie « glaçurées sur engobe diverses », dont également des restes de cruches, ont été dénombrés. Pour les vases à glaçure verte, la variante sur engobe blanc est de loin la plus prisée, totalisant 138 tessons pour un minimum de 31 vases. La catégorie est très largement illustrée par les assiettes (pl. 103, n°6), au nombre de 17, devant les écuelles (avec ou sans oreilles visibles) qui fournissent six individus. D’autres récipients ont également été observés mais le plus souvent à une ou deux reprises ; c’est le cas des cruches (pl. 103, n°7), des pots (dont peut-être un pot à graisse) et d’un éventuel SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 couvercle. Moins d’une dizaine de fragments illustrent les productions glaçurées vertes sur engobe PAGE 242 rouge et brun. Le plus souvent, ils appartiennent à des cruches décorées à la barbotine blanche (NMI : 2) mais quelques-uns correspondent probablement à des assiettes ou des plats, également pourvus d’un décor en blanc. Les céramiques à glaçure jaune sur engobe blanc53 comptent 36 tessons pour un NMI de 11. Dans cette catégorie, le vaisselier en présence est varié avec deux écuelles, une assiette, un plat, une jatte, une cruche, un couvercle, un pot à conserve et très probablement le fond d’un pot de chambre. Les productions à glaçure jaune sur engobe blanc décorées regroupent 61 fragments pour un minimum de 14 vases. Le lot se partage entre écuelles (NMI : 5 ; pl. 103, n°8 et 9), assiettes (NMI : 3), cruches (NMI : 1, NTI : 2 ; pl. 103, n°10), pot à conserves (NMI : 1) et pot à onguent (NMI : 1). Les décors sont réalisés à la barbotine rouge et à l’oxyde de cuivre et représentent le plus souvent de simples motifs géométriques, des pastilles circulaires en semis de points ou des cercles concentriques. Une assiette et une écuelle sont dotées d’un décor jaspé. Quelques récipients décorés a sgraffito ont également été observés, il faut notamment citer pour ce groupe deux bords et un fond d’assiette ainsi que peutêtre le bord d’une écuelle. Du côté des céramiques à glaçure jaune sur engobe rouge, les tessons laissés nus sont au nombre de 30 pour un NMI de 6. Il s’agit, pour au moins trois cas, d’assiettes mais aussi d’une cruche à anse panier et de deux écuelles dont une pourvue d’un engobe interne blanc. Les céramiques à glaçure jaune sur engobe rouge décorées sont enfin les plus courantes, avec 177 fragments pour près de 50 récipients. L’écuelle est la forme récurrente du répertoire avec au moins 26 vases, devant l’assiette (NMI : 13), le plat creux (NMI : 4 ; pl. 103, n°11), les vases à verser de type cruche, chevrette ou pichet (NMI : 6) et la jatte (NMI : 6). Les ornements, essentiellement réalisés à la barbotine blanche, se partagent entre motifs géométriques, cercles concentriques et entrelacs végétaux plus ou moins stylisés. Plusieurs écuelles et assiettes portent aussi un décor jaspé ou « moucheté ». Les pots à conserve, uniquement représentés par des fonds (NTI : 2), portent d’ailleurs ce dernier décor tandis qu’une tasse est pourvue de tâches de barbotine brune. En ce qui concerne l’origine de ces terres vernissées sur engobes blanc ou rouge, elles proviennent a priori des grands centres producteurs de la vallée du Rhône et du val de Saône (Faure-Boucharlat et alii 1996, Horry 2012). Les céramiques communes culinaires (pl. 103) Du côté des céramiques communes, la céramique culinaire grise est la plus fréquente avec près de 85% du NR et 88% du NMI pour cette famille (111 tessons dont 22 bords). Malheureusement, nombre d’entre eux, très fragmentaires, n’ont pu être identifiés précisément. Il faut tout de même noter la présence de trois cruches à bec tubulaire (pl. 103, n°12 et n°13) dont au moins deux munies d’une anse panier, forme attestée aux XVIe et XVIIe siècles à Lyon (Horry 2013, p. 183), d’un couvercle rouge compte une quinzaine de fragments dont le bord d’un bassin à anses tandis que la céramique culinaire rouge glaçurée livre deux couvercles. Les vases à pâte claire calcaire sans couverte 53 Dans cette catégorie sont placés tous les tessons non pourvus d’ornement même s’il est impossible d’écarter une appartenance à un récipient décoré. Cette observation est aussi valable pour les productions glaçurées jaune sur engobe rouge. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 et d’au moins cinq grands récipients de type lèchefrite, jatte et/ou bassin. La commune culinaire PAGE 243 apparaissent de manière anecdotique avec trois occurrences dont le piédouche d’un pot horticole, par ailleurs possiblement glaçuré dans sa partie haute. Proposition de datation Nous l’avons déjà signalé, les ensembles céramiques de la phase 3.3 bénéficient d’un calage chronologique apporté par les données archivistiques disponibles pour les secteurs de la cour de la Chaufferie et de la rue Bellecordière. Ainsi, nous savons que le mobilier présenté ici a été mis au jour dans des habitations dont la construction est, la plupart du temps, intervenue dans les premières décennies du XVIIe siècle et dont la destruction est fixée par un terminus post quem en 1735. Le vaisselier observé correspond en effet en de nombreux points aux lots découverts sur des sites lyonnais contemporains, localisés en particulier dans la Presqu’île et le Vieux-Lyon (Faure-Boucharlat et alii 1996, Horry 2012, Horry 2013). D’un point de vue fonctionnel, comme nous l’avons vu, les éléments de platerie (assiettes, écuelles) sont nombreux, notamment dans les productions vernissées vertes et jaunes ainsi que dans la famille des céramiques décorées aux engobes. Les vases à verser, cruches mais aussi pichets, ne sont pas en reste notamment dans le groupe cité précédemment ainsi qu’en commune culinaire grise. Les récipients destinés à la cuisson des aliments sont plus faiblement représentés avec, principalement, des marmites, des coquemars et des poêlons, le plus souvent en service vert de Meillonnas et en service jaune de Larnage. Cette tendance, dans le courant du XVIIe siècle, à l’inversion des usages par rapport aux siècles précédents a déjà été observée à Lyon et repose sans doute sur plusieurs facteurs parmi lesquels une évolution des goûts et des pratiques induisant une adaptation évidente de la part des artisans potiers et, pour l’archéologie, une difficulté récurrente à évaluer la part de vaisselle métallique (Faure-Boucharlat et alii 1996, p. 298). En ce qui concerne la chronologie du matériel, plusieurs éléments renvoient également aux faciès connus pour le XVIIe siècle tandis que l’apparition de quelques productions se rattache davantage aux faciès du XVIIIe siècle. Au regard de l’approvisionnement du site en céramiques, le lot de la phase 3.3, en comparaison avec les périodes antérieures, voit une diminution forte de la commune culinaire grise au profit du service vert bressan mais aussi du service jaune de Larnage, dont l’arrivée sur le marché lyonnais est située dans le dernier quart du XVIIe siècle. Les céramiques vernissées sur engobe, SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 décorées ou non, connaissent ici un véritable essor avec l’émergence de nouvelles formes, comme le PAGE 244 plat creux (n°3251 de la typologie proposée dans Faure-Boucharlat et alii 1996, p. 200 et 298) et de nouveaux modes ornementaux comme le décor jaspé qui n’est pas antérieur au XVIIe siècle. La disparition totale de récipients caractéristiques des époques précédentes comme la marmite à anses coudées est aussi avérée. Enfin, la présence encore discrète d’un ou plusieurs plats à glaçure jaune et décor vert en culinaire glaçurée diverse, ainsi que celle d’au moins une tasse vernissée décorée de tâches brunes, semblent dessiner les contours de nouvelles productions qui deviendront très en vogue à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle (Horry 2012). 3.3.3.4. Phase 3.4 (C. Mège) La phase 3.4 regroupe environ 500 tessons de céramique pour un nombre minimum de vases estimé à 120. Ce matériel provient d’une quinzaine d’US qui correspondent soit à quelques niveaux d’occupation des maisons détruites en 184054, soit à un niveau de travail ainsi qu’aux tranchées de fondation des murs des loges des fous55, dont le chantier fut achevé vers 1750. L’ensemble du lot renferme principalement, nous allons le voir, des productions en usage dans le courant du XVIIIe siècle. Comme pour la phase 3.3, la céramique glaçurée sur engobe est la plus abondante (fig. 49). Ici, elle représente la moitié des fragments inventoriés et 60% du NMI. En deuxième position, les céramiques glaçurées sur pâte fournissent environ un quart du NR et du NMI quand les céramiques communes apportent 15 % du NR et près de 6% du NMI. Les faïences restent très peu fréquentes avec à peine 2% du NR et un peu plus de 2% du NMI. Enfin, le mobilier céramique des périodes antérieures, 54 US 422, 430, 434, 458, 460 et 1979 : maison Saint-Bonnet ; US 1367, 1532, 1616 et 1627 : maison Lacombe ; US 843 : maison Devarenne. 55 US 6, 177, 240, 369. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 antiques et médiévales, se maintient autour des 5%. PAGE 245 Catégorie Production Faïence blanche Fines Faïence au cordon Faïence à décor monochrome Céramiques fines Meillonnas, service vert Glaçurées Larnage, service jaune sur pâte Culinaire glaçurée Glaçurée verte sur pâte Céramiques glaçurées sur pâte Glaçurée verte, engobe blanc Glaçurée verte, engobe rouge Glaçurée jaune, engobe blanc Glaçurée jaune, engobe blanc, décorée Glaçurées Glaçurée jaune, engobe rouge sur engobe Glaçurée jaune, engobe rouge, décorée Glaçurée noire sur engobe Glaçurée sur engobe diverse Sgraffito Céramiques glaçurées sur engobe Commune culinaire rouge Commune culinaire rouge glaçurée Communes Commune culinaire grise Commune claire calcaire Céramiques communes Mobilier céramique en position résiduelle TOTAL NR 5 1 2 8 42 75 19 1 137 27 3 28 40 31 110 6 10 1 256 13 10 60 5 88 29 518 NMI % 1,0 0,2 0,4 1,6 8,1 14,5 3,6 0,2 26,4 5,2 0,6 5,4 7,7 6,0 21,2 1,1 1,9 0,2 49,3 2,5 1,9 11,6 1,0 17 5,6 100 1 1 1 3 14 18 4 1 37 9 3 10 12 8 25 1 3 1 72 5 1 1 7 6 125 % 0,8 0,8 0,8 2,4 11,2 14,4 3,2 0,8 29,6 7,2 2,4 8 9,6 6,4 20 0,8 2,4 0,8 57,6 4 0,8 0,8 5,6 4,8 100 Fig. 49 – Répartition des céramiques de la phase 3.4 par catégories et par productions. Les céramiques fines Les faïences sont très rares dans cet horizon. En effet, seul huit fragments illustrent cette famille avec, du côté des éléments typologiques identifiables, les bords de deux assiettes, l’une en faïence blanche et l’autre décorée d’un filet bleu, et le bord d’une écuelle ou d’un bol à décor bleu. Les céramiques glaçurées sur pâte (pl. 104) Le service vert de Meillonnas et le service jaune de Larnage se partagent encore tout ou partie des céramiques glaçurées sur pâte, bien que le second tende désormais à prendre le pas sur le premier. Les vases à glaçure verte de Meillonnas totalisent encore 42 fragments pour un minimum de 14 individus. L’assiette (pl. 104, n°2) est toujours la forme la plus récurrente avec au moins dix SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 exemplaires recensés pour un seul bord de marmite (pl. 104, n°1). Trois bords de petites dimensions PAGE 246 n’ont en outre pas été identifiés. Le service jaune regroupe 75 tessons pour au moins 18 récipients. À nouveau, l’assiette (pl. 104, n°4) domine le répertoire de la catégorie avec un NMI de dix, aux côtés d’ustensiles davantage destinés à la préparation des aliments comme les coquemars (NMI : 3 ; pl. 104, n°4) et les poêlons (NMI : 2). Le groupe des culinaires glaçurées semble prendre plus d’ampleur par rapport à la phase précédente puisqu’avec une vingtaine de fragments pour au moins quatre vases, il fournit désormais près de 4% de l’ensemble du lot en NR et 3% en NMI. Les bords observés sont ceux de grands plats à glaçure jaune décorés en vert, à l’origine incertaine, et dont nous avons déjà parlé plus haut. Deux autres fragments dotés d’une glaçure jaune pâle appartiennent probablement à des récipients à usage culinaire. La céramique à glaçure verte sur pâte claire ne compte quant à elle qu’un seul bord de cruche. Les céramiques glaçurées sur engobe (pl. 104) La famille des céramiques glaçurées sur engobe rassemble 256 tessons pour un NMI de 72 vases. La glaçurée verte sur engobe blanc compte 27 fragments pour un NMI de neuf. Dans cette catégorie, l’assiette est la forme la plus récurrente avec au moins cinq exemplaires recensés, devant les couvercles, au nombre de deux. Une cruche, dont l’intérieur a reçu un engobe brun et une glaçure jaune (pl. 104, n°11), ainsi qu’un pot horticole complètent le tout. La céramique à glaçure verte sur engobe rouge n’est attestée que par la présence de trois bords de pots horticoles. Les productions à glaçure jaune sur engobe blanc, sans décor, montrent un NR de 28 pour un nombre minimum de vases de 10. L’assiette est présente à quatre reprises, devant les écuelles (pl. 104, n°6) et les cruches, respectivement observées en deux exemplaires. Un pot à conserve a également été inventorié et la vaisselle miniature apparaît pour la première fois sous la forme d’un pied de biberon ou de chevrette. Parmi la quarantaine de tessons de vaisselle à glaçure jaune sur engobe blanc décorée, 12 bords ont été dénombrés. Le répertoire comprend principalement des vases destinés au service, avec une majorité d’écuelles (NMI : 6 ; pl. 104, n°7et n°10) et d’assiettes (NMI : 3 ; pl. 104, n°5) ainsi que les restes de deux cruches et d’un pot à conserve. Une autre pièce de dinette complète le lot : il s’agit d’une petite écuelle à oreilles. À l’instar des productions similaires mises au jour dans les niveaux de la phase 3.3, les décors observés ont été réalisés à la barbotine rouge ou brune et/ou à l’oxyde de cuivre. La provenance de ces pièces vernissées est sûrement à chercher dans les ateliers d’Érôme, dans la Drôme. La technique d’ornement a sgraffito est, elle, attestée sur au moins une assiette. Pour la céramique glaçurée jaune sur engobe rouge, qui dans cet horizon du XVIIIe siècle, paraît plus fréquente qu’auparavant, l’assiette a été repérée à trois reprises (pl. 104, n°8), aux côtés de deux écuelles à oreilles polylobées et de deux cruches à glaçure partielle (pl. 104, n°12). Les productions décorées sont en outre très nombreuses ; avec 110 tessons pour au moins 25 vases, elles représentent grosso modo 20% des céramiques de la phase 3.4, en NR comme en NMI. cruche (NMI : 5). Les pots à conserves, toujours décorés de tâches ou de coulures de barbotine blanche, sont au nombre de quatre (pl. 104, n°13). L’ornementation du reste du lot se partage entre réalisations variées à la barbotine blanche (décors végétaux, jaspés, etc.) et décor de tâches brunes de manganèse, ce dernier semblant en nette augmentation par rapport à la phase précédente où il n’avait SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 L’écuelle totalise au moins six exemplaires, devant l’assiette (NMI : 5), le plat creux (NMI : 2) et la PAGE 247 été aperçu que sur un seul vase. Un fond de petit biberon ou de chevrette, également doté de ce décor, vient par ailleurs enrichir le répertoire des ménageons en céramique glaçurée sur engobe. L’inventaire de cette grande famille se termine enfin par quelques fragments de céramique à glaçure noire sur engobe dont le bord d’une cruche, et par une dizaine de fragments variés classés dans la catégorie « glaçurées diverses » et qui n’ont été rattachés à aucune production particulière. Les céramiques communes culinaires Les céramiques culinaires cuites en mode A et B se maintiennent encore autour de 17% du NR et de 7% du NMI avec toutefois une nette préférence pour les céramiques culinaires grises qui regroupent une soixantaine de fragments. Très peu de bords se sont révélés suffisamment représentatifs pour permettre une identification ; toutefois, mentionnons la présence d’une assiette et d’une jatte en commune culinaire rouge glaçurée et d’un pot en commune claire calcaire. Proposition de datation Le mobilier céramique récolté dans les niveaux archéologiques de la phase 3.4 reste, en ce qui concerne les productions en présence, très proche de la phase précédente. En effet, aucune nouvelle catégorie de vaisselle ne fait ici son apparition. Par contre, une évolution est perceptible au regard de la répartition entre les différentes familles. Désormais, le service jaune de Larnage semble prendre le dessus sur le service vert de Meillonnas, tandis que d’autres productions glaçurées sur pâte tendent à émerger. Du coté des céramiques glaçurées sur engobe, la glaçure jaune sur engobes blanc ou rouge reste très en vogue mais de nouveaux décors, comme celui à tâches brunes de manganèse, sont désormais plus courants. L’absence flagrante de certaines productions en usage à Lyon dès la seconde moitié du XVIIIe siècle (faïences fines, céramiques à pâte claire, glaçure jaune et tâches brunes d’Etrepigney, etc.) nous incite cependant à voir dans le lot présenté ici un échantillon dont les SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 caractéristiques se tournent plus volontiers vers la première moitié de ce siècle. PAGE 248 3.3.4. Le mobilier céramique contemporain (C. Mège) La phase 4 matérialise l’occupation contemporaine du site à partir du XIXe siècle. Pour cette période, le mobilier céramique provient uniquement des couches archéologiques marquant l’abandon des dernières maisons56 qui furent démolies vers 1840 pour la réalisation du promenoir (phase 4.1). L’ensemble regroupe 880 tessons pour un NMI de 297. Ce dernier chiffre est relativement élevé, le NMI comptant en général pour environ un dixième du NR, mais s’explique par la présence d’un ensemble considérable, mis au jour dans le comblement d’une fosse d’aisance (US 1798). 3.3.4.1. Un lot de vaisselle remarquable : l’US 1798 (pl. 106 à 114) La structure évoquée précédemment fournit à elle seule environ un tiers de la céramique de la phase 4.1 et près de 80% des vases dénombrés. En outre, ces derniers, parfois entiers et souvent peu fragmentés, montrent de nombreux profils complets ; nous regretterons seulement le contexte de cette découverte, intervenue à la fin de l’opération archéologique, qui n’a pas autorisé un ramassage exhaustif des mobiliers. Lors de la phase de laboratoire, il nous a à nouveau fallu faire des choix relatifs au temps disponible pour traiter cet ensemble. La totalité des fragments a donc été inventoriée, après collage, mais leur illustration se limite aujourd’hui à des photographies des pièces les mieux conservées. L’ensemble du lot a été étudié mais nécessitera une analyse plus approfondie qui devra, en outre, être complétée par une campagne de dessins exhaustive. À ce titre, le travail 56 US 26, 181, 1378, 1379, 1395, 1434, 1469 et 1798. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 proposé ici doit donc être perçu comme une étape préliminaire. PAGE 249 Catégorie Production Faïence Faïence fine Fines Porcelaine Grès Céramiques fines Glaçurée pâte blanche Culinaires Glaçurée pâte claire glaçurées Glaçurée pâte rouge Étrepigney Céramiques culinaires glaçurées Larnage, service jaune Glaçurées Céramique à tâches brunes d’Albisola sur pâte Céramiques glaçurées sur pâte Glaçurée verte et jaune sur engobe blanc Glaçurée jaune, engobe blanc Glaçurée jaune, engobe blanc, décorée Glaçurée jaune, engobe rouge Glaçurées Glaçurée jaune, engobe rouge, décorée sur engobe Glaçurée jaune, engobes rouge et blanc Glaçurée mouchetée Glaçurée diverse Sgraffito Céramiques glaçurées sur engobe Commune culinaire rouge Commune culinaire grise Communes Commune claire calcaire Commune kaolinitique Céramiques communes TOTAL NR 240 22 11 5 278 93 4 2 14 113 6 2 8 17 12 23 1 46 11 19 8 3 140 2 2 1 3 8 547 NMI % 43,9 4 2 0,9 50,8 17,0 0,7 0,4 2,6 20,7 1,1 0,4 1,5 3,1 4,2 2,2 0,2 8,4 2 3,5 1,5 0,5 25,6 0,4 0,4 0,2 0,5 1,5 100 95 15 8 3 121 48 1 2 4 55 1 1 2 7 3 15 1 15 5 7 1 2 56 1 1 235 % 40,4 6,4 3,4 1,3 51,5 20,4 0,4 0,9 1,7 23,4 0,4 0,4 0,8 3,0 1,3 6,4 0,4 6,4 2,1 3,0 0,4 0,8 23,8 0,4 0,4 100 Fig. 50 – Répartition des céramiques de l’US 1798 par catégories et par productions. L’US 1798 a livré 547 tessons pour un nombre de vases évalué à 235 (fig. 50). Les céramiques fines représentent environ la moitié de ce lot, devant les céramiques culinaires glaçurées et les glaçurées sur engobe qui livrent respectivement 55 et 56 récipients. Les productions rassemblées sous l’appellation « glaçurées sur pâte » et les céramiques communes apparaissent ici de manière anecdotique avec une huitaine de tessons chacune. Les céramiques fines (pl. 106 à 109) La famille des céramiques fines regroupe 278 tessons pour un minimum de 121 vases (fig. 51). En SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 son sein, les faïences sont les plus nombreuses et fournissent environ 86% du NR pour 79% du NMI. La PAGE 250 faïence blanche domine largement l’ensemble avec 163 tessons pour au moins 64 récipients. La platerie constitue le gros du lot avec 33 assiettes (plates et creuses, à lèvre simple ou parfois festonnée ; pl. 106, n°1), devant les produits destinés à l’hygiène comme les pots à pharmacie, les pots à onguent (NMI : 7 ; pl. 106, n°2) et les vases de nuit (NMI : 11). Côté cuisine, deux pots à moutarde nous sont aussi parvenus (pl. 107, n°1). Le premier, entier, porte l’inscription « Moutarde de Maille/Seul Vinaigrier du ROI/et de L.L.M.M. les Empereurs/D’Autriche et de Russie/à Paris ». L’inscription du second, dont il manque le col, est moins nette mais a tout de même pu être lue comme suit : « Moutarde fine de RAFFORT/rue des Poulets/N°10 à Chalon-SS ». Le reste du service de table comprend : six bols à oreilles, dont une miniature, un couvercle de soupière, un couvercle de pot et une salière (pl. 107, n°2). Trois autres bords de pots n’ont pu être déterminés plus précisément tandis que le groupe des pots à pharmacie est par ailleurs complété par quatre autres exemplaires à l’émail vert céladon (pl. 106, n°2). La faïence décorée en bleu ou polychrome compte 40 fragments pour moins d’une dizaine de vases. Parmi les formes identifiées, mentionnons quatre assiettes, trois bols à préhensions latérales (oreilles ou tenons), un couvercle, un mortier à sel ainsi que les fonds de plusieurs pots cylindriques. Une paire de vases à œillets décorés de plusieurs registres de filets bleus illustre le domaine décoratif. Une des assiettes, malheureusement incomplète, est décorée d’un médaillon central montrant un marinier porteur d’un drapeau sur lequel il est écrit « vive la nation » (pl. 108, n°1). Ce type de représentation, tout comme la facture de l’assiette, renvoient aux productions de la manufacture roannaise de Sébastien Nicolas, en activité entre 1772 et 179657 (Céramiques révolutionnaires 1989). D’autres assiettes - nous en avons recensées 13 - sont décorées d’un simple filet bleu sur le bord (faïence au cordon). Les faïences brunes dites « à cul noir » sont également présentes avec deux plats creux, une assiette, une écuelle à oreilles, une soupière à tenons et enfin, un grand bol (ou une Catégorie Production Faïence blanche Faïence monochrome Faïence Faïence au cordon Faïence décorée Faïence brune Total faïence en % Faïence fine blanche Faïence fine colorée Faïences fines Faïence fine décorée Faïence fine culinaire Total faïence fine en % Porcelaine blanche Porcelaine Porcelaine décorée Total porcelaine en % Grès Grès Total grès en % TOTAL NR NMI 163 4 19 40 14 86,3 14 1 6 1 7,9 10 1 4 5 1,8 278 64 3 13 9 6 78,5 10 1 4 12,4 7 1 6,6 3 2,5 121 Fig. 51 – Répartition des céramiques fines de l’US 1798 par catégories et par productions. 57 Bon nombre des assiettes ornées de ce motif ou de ses variantes portent la date de 1791 en partie basse du médaillon, cette même partie faisant défaut sur l’exemplaire de l’US 1798. En outre, la production de ce décor du « marinier porte-drapeau » sera très importante à Roanne entre 1790 et 1792 (op. cit. p. 48). SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 soupière ?) sur le fond duquel est apposé la marque « 3/Luneville/U ou M ? &C ». PAGE 251 L’inventaire des céramiques fines se poursuit avec une quinzaine de vases en faïence fine, absents des horizons précédents. Les pièces blanches sont les plus nombreuses avec un ensemble de trois plats ovales, deux assiettes, deux tasses et trois soucoupes. Un plat à tenons, fabriqué dans une pâte blanche très fine et recouvert d’une belle glaçure jaune, illustre les productions à glaçure colorée. Il porte la marque « Bonnet à Apt/2 » et témoigne de la présence de vaisselle en provenance du Lubéron ; en particulier de la manufacture aptésienne d’Elzéar Bonnet dont l’activité débute en 1789 et se poursuivra durant les premières décennies du XIXe siècle avant d’être reprise par ses successeurs (Dumas 1990). Les productions décorées regroupent quatre tasses et une assiette. Une première tasse est ornée d’un simple décor de filets bleus et une seconde est dotée de marbrures en noir et blanc. Plus rare, le lot renferme une tasse en faïence fine brune dite « terre carmélite » également pourvue d’un décor marbré. Cette terre colorée est une production sarregueminoise dont les premières mentions remontent au début du XIXe siècle (Decker/Thévenin 2002, p. 15-17). La dernière tasse, dont ne subsiste que le fond, est de couleur vert céladon avec un décor imprimé en noir. Cette dernière trouve un parallèle avec une pièce du musée de Sceaux attribuable aux manufactures de Gien ou de Montereau (Guillemé-Brulon 1995, p. 68). La seule assiette dont nous disposons comporte un décor imprimé en couleur relatant une campagne de Napoléon Bonaparte. Cette pièce, ornée d’une bordure figurant drapeaux, tambours et fleurs, appartient possiblement à un service produit par la manufacture Lebeuf de Creil et Montereau ; son utilisation est par ailleurs confirmée au vu des nombreuses traces de couteau qui ont abîmé sa surface (pl. 109, n°1). Les porcelaines sont encore peu abondantes (NR : 11 ; NMI : 8). La vaisselle blanche regroupe quatre tasses, semblables si ce n’est identiques, un grand bol, un couvercle et un pot à pharmacie ; une autre tasse porte un décor floral polychrome, assez altéré (pl. 109, n°1). Enfin, deux cruchons, une bouteille sur pied et le bord d’un vase à verser en grès (pl. 110, n°1), matériau qui apparaît pour la première fois sur le site, complètent le répertoire des céramiques fines. Les céramiques culinaires glaçurées (pl. 110 à 112) Nous avons choisi de classer dans cette grande catégorie l’ensemble des céramiques a priori destinées à la cuisson des aliments, façonnées dans des pâtes claires (le plus souvent kaolinitiques) et systématiquement glaçurées (excepté parfois sur les zones en contact avec les flammes). Ces productions, comme celles par exemple des officines drômoises de Dieulefit, ont inondé le marché et donc les cuisines lyonnaises à partir du XIXe siècle. L’US 1798 renferme plus d’une centaine de tessons SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 de ces céramiques culinaires, parmi lesquelles ont été dénombrées au moins 56 récipients. Dans ce PAGE 252 lot, les productions jurassiennes d’Étrepigney, très caractéristiques avec leur décor de tâches brunes, ont été isolées et comptent trois poêlons et une terrine à tenons latéraux (pl. 112, n°1). Le reste des fragments observés sont majoritairement dotés d’une glaçure jaune, soit directement disposée sur la pâte (pl. 111, n°1), soit recouvrant un engobe, coloré le plus souvent dans les nuances de rouge. D’autres pièces peuvent également comporter une glaçure verte (pl. 111, n°2), orange ou même violacée (pl. 110, n°2), mais elles sont moins fréquentes que les précédentes. En ce qui concerne les formes identifiées, le pot à cuire (avec ou sans bec verseur, etc.) et/ou le coquemar dominent largement le répertoire avec un NMI de 23. Les poêlons, toujours dotés d’un manche creux, sont également bien représentés avec au moins 12 individus. Le lot comprend aussi une dizaine de couvercles, de morphologie et de taille diverses, des soupières (NMI : 5) et des terrines (NMI : 3). L’inventaire de cette catégorie se termine avec le seul récipient plutôt destiné au service de la table ; il s’agit d’un grand bol à oreilles de couleur jaune orangé. L’origine de ces productions est variée et le plus souvent difficile à appréhender d’un simple coup d’œil. Toutefois, l’observation attentive de l’ensemble laisse présager la présence de céramiques en provenance de la vallée du Rhône et de Dieulefit (Drôme) mais aussi probablement de l’aire de production bressane. Les productions d’Étrepigney (Jura), nous l’avons dit, sont bien attestées alors que celles de Vallauris, très prisées durant le XIXe siècle, semblent absentes du matériel issu de l’US 1798. À ce titre, seul un couvercle de grand diamètre, en pâte rose avec des points blancs et recouvert d’une glaçure brun violacé pourrait éventuellement être rattaché à ce grand centre producteur. Les céramiques glaçurées sur engobe (pl. 112 à 114) Comme les céramiques culinaires glaçurées, les céramiques glaçurées sur engobe fournissent 56 vases. Nous allons le voir, les récipients à glaçure jaune sur engobe décorés sont majoritaires puisqu’ils représentent, en NMI, plus de la moitié du lot étudié. À l’instar de la catégorie présentée précédemment, les vases dotés d’une glaçure verte sont désormais le plus souvent bicolores, leurs parois internes ayant ici systématiquement reçu une glaçure jaune posée sur un engobe blanc. Les sept objets identifiés parmi le matériel de l’US 1798 sont des récipients de service comme les grands bols à oreilles (NMI : 2) mais surtout des vases destinés à l’hygiène comme les pots de chambre, au nombre de trois (pl. 112, n°2). Il convient également de mentionner la présence d’un pot horticole et d’un bord de pot, sans détermination précise. La céramique glaçurée jaune sur engobe blanc livre un douzaine de fragments dont le bord d’un bol et celui d’un pot de chambre. Un petit pot, de forme tronconique et qui nous est parvenu complet, (pl. 112, n°2). Les productions décorées aux engobes sont plutôt nombreuses, avec au moins 15 récipients répertoriés. La forme la plus récurrente dans cette catégorie est indubitablement le bol, avec ou sans oreilles (NMI : 8). Sur ces vases, les ornements sont variés mais souvent plus discrets qu’aux périodes précédentes ; désormais ils n’occupent plus l’intégralité des parois internes voire n’habillent plus que l’extérieur des pièces. À titre d’exemple, le décor marbré réalisé à la barbotine SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 appartient probablement à un service de dînette et le lot comprend également un pied de chandelier PAGE 253 brune et à l’oxyde de cuivre a été observé à deux reprises (pl. 113, n°1). Les assiettes, plates ou creuses, et les plats creux, plus profonds, totalisent six exemplaires tandis qu’une nouvelle miniature de chevrette ou de biberon, décorée par aspersion d’oxyde de cuivre, complète l’ensemble. Deux bords d’assiettes décorées a sgraffito, en très mauvais état et dont ne subsiste même plus la glaçure, ont également inventoriés. Seize récipients à glaçure jaune sur engobe rouge ont par ailleurs été dénombrés. Seul un bord de cruche à anse panier semble appartenir à un vase ne portant pas de décor. Sinon, dans cette catégorie, les pots, aux fonctions variées, sont les récipients les plus fréquents (NMI : 8). Les pots de stockage (NMI : 6) sont presque tous ornés de tâches de barbotine blanche, tandis qu’un pot de chambre porte sur sa partie haute des macarons réalisés dans un semis de points en blanc et vert. Un autre pot, entier et encore muni de deux petites anses, ne porte pas de traces de passage au feu et a donc dû avoir sa place sur l’étagère d’une cuisine (pl. 113, n°2). Le reste du vaisselier restitué compte 4 assiettes et un plat creux, deux écuelles et un bol et enfin quelques tessons ayant sans doute appartenu à une cruche à bec tubulaire. Les décors, réalisés à la barbotine blanche et/ou à l’oxyde de cuivre, sont parfois plus « lourds » et moins élaborés que ceux qui ornaient les productions des siècles antérieurs. Un nouveau mode d’ornementation, déjà observé sur les faïences fines et sur les céramiques glaçurées jaune sur engobe blanc, semble par ailleurs en vogue ; il s’agit du décor marbré, ici réalisé avec un mélange de barbotines blanche et noire et qui orne le seul bol de la catégorie. Les céramiques glaçurées mouchetées de tâches brunes de manganèse ont été décomptées à part et fournissent au moins sept vases dont quatre assiettes (creuses ou plates, à lèvre simple ou festonnée), un bougeoir, un pot de chambre et un pot (pl. 114, n°1). L’origine de ces terres vernissées est sans doute diverse et paraît à nouveau difficile à aborder dans le cadre de cette étude même si, comme pour les époques précédentes, il faut supposer que de grands centres producteurs régionaux toujours en activité comme ceux du val de Saône et/ou de la vallée du Rhône ont dû continuer à approvisionner Lyon au début du XIXe siècle au regard de la documentation disponible. Une origine dauphinoise n’est pas non plus exclue pour certaines pièces à glaçure jaune sur engobe blanc décoré (Spillemaecker 2001). SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Les céramiques glaçurées sur pâte et les céramiques communes PAGE 254 Ces deux dernières catégories livrent, nous l’avons déjà dit, bien peu d’artefacts. Les premières regroupent une huitaine des fragments dont une majorité de restes de vases du service jaune de Larnage, très probablement résiduels au sein du matériel de l’us 1798. Il convient toutefois de mentionner la présence de deux bords d’une assiette décorée de tâches brunes, très probablement originaire d’Albisola en Ligurie, et qui fournissent donc une occurrence supplémentaire pour cette vaisselle, ayant connu une large diffusion dans le bassin méditerranéen, mais encore rare parmi le matériel des sites de consommation lyonnais58. Pour les céramiques communes, nous signalerons les bords de deux grands récipients en commune sombre grises (bassins ?) et une tirelire, quasiment complète, en commune sombre rouge. Éléments de comparaison et proposition de datation Le matériel de ce dépotoir, riche en informations, bénéficie comme nous l’avons précisé, d’un terminus ante quem en 1840. Les comparaisons effectuées avec les autres ensembles céramiques contemporains mis au jour à Lyon (rue Monseigneur Lavarenne : Bertrand 2005 ; Place d’Albon : Mège 2010 ; Parc saint Georges : Horry 2012 et Horry 2013) confirment, si besoin est, que nous sommes bien en présence de vaisselle caractéristique de la première moitié du XIXe siècle. Quelques éléments remarquables remontent toutefois à la fin du siècle précédent : c’est le cas de l’assiette au motif révolutionnaire roannaise, de celle en faïence fine figurant une campagne napoléonienne et de la pièce à tâches brunes ligure en provenance d’Albisola. Une remarque en ce qui concerne les céramiques culinaires : comme nous l’avions déjà constaté pour le dépotoir découvert en 2009 sur la place d’Albon doté d’un terminus ante quem en 1823/1824 (Mège 2010, p. 109-110), les produits de Vallauris qui vont connaître un grand essor dans le courant du XIXe siècle sont pour ainsi dire quasiment absents du lot, ce qui pourrait laisser supposer que leur arrivée à Lyon est à situer au plus tôt vers le milieu de ce siècle. Toutefois, la présence en nombre de ces récipients dans les niveaux du Parc Saint-Georges, datés de la 1ère moitié du XIXe siècle (Horry 2013, p. 181 et 194), nous incite à nuancer cette hypothèse et à nous intéresser davantage aux dynamiques d’approvisionnement en céramique à Lyon pour cette période. L’ensemble de l’US 1798 enrichit d’ores et déjà considérablement notre connaissance du vaisselier en usage durant les premières décennies du XIXe siècle. Nul doute que son analyse exhaustive, notamment en ce qui concerne la provenance des récipients en céramique culinaire glaçurée et en céramique engobée, nous apportera davantage d’informations sur l’approvisionnement de Lyon au 58 Les premières et précédentes découvertes de ce type d’assiette ont été faites sur le site du Parc Saint-Georges (Horry 2012, Horry 2013). SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 cours de cette période du début de l’ère industrielle. PAGE 255 3.3.4.2. Phase 4.1 (pl. 105) Après la présentation de la vaisselle mise au jour dans l’US 1798, cette partie propose de porter un regard plus synthétique sur l’ensemble du mobilier provenant de la phase 4.1 (fig. 52)59. Les céramiques fines sont à nouveau le groupe qui livre le plus d’objets avec près de 38% du NR et plus de 45% du NMI. Elles sont suivies de près par les céramiques glaçurées sur engobe qui totalisent plus de 38% du NR pour un NMI de 28%. Les culinaires glaçurées arrivent en troisième position avec environ 19 % du NR et 23% du NMI. Enfin, comme dans l’US 1798, les céramiques glaçurées sur pâte et les céramiques communes sont peu fréquentes, avec un part importante de productions résiduelles (service vert Meillonnas, service jaune de Larnage). Catégorie Production Faïence Faïence fine Fines Porcelaine Grès Céramiques fines Glaçurée pâte blanche Culinaires Glaçurée pâte claire glaçurées Glaçurée pâte rouge Étrepigney Céramiques culinaires glaçurées Meillonnas, service vert Glaçurées Larnage, service jaune sur pâte Céramique à tâches brunes d’Albisola Céramiques glaçurées sur pâte Glaçurée verte sur engobe Glaçurée jaune, engobe blanc Glaçurée jaune, engobe blanc, décorée Glaçurée jaune, engobe rouge Glaçurées Glaçurée jaune, engobe rouge, décorée sur engobe Glaçurée mouchetée Glaçurée noire sur engobe Glaçurée diverse Sgraffito Céramiques glaçurées sur engobe Commune culinaire rouge Commune culinaire grise Communes Commune claire calcaire Commune kaolinitique Céramiques communes Mobilier céramique en position résiduelle TOTAL NR 295 22 12 5 334 129 4 2 30 165 2 16 2 20 27 39 36 8 167 19 16 19 7 338 11 5 3 3 22 1 880 NMI % 33,5 2,5 1,4 0,6 38 14,7 0,5 0,2 3,4 18,8 0,2 1,8 0,2 2,3 3,1 4,4 4,1 0,9 19 2,2 1,8 2,2 0,8 38,4 1,3 0,6 0,3 0,3 2,5 0,1 100 109 15 8 3 135 56 1 2 9 68 2 5 1 8 9 12 19 5 24 7 1 2 3 82 1 1 1 3 1 297 % 36,7 5 2,7 1 45,5 18,9 0,3 0,7 3 22,9 0,7 1,7 0,3 2,7 3 4 6,4 1,7 8,1 2,4 0,3 0,7 1 27,6 0,3 0,3 0,3 0,9 0,3 100 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Fig. 52 – Répartition des céramiques de la phase 4.1 par catégories et par productions. PAGE 256 59 Afin d’éviter les répétitions par rapport à la partie précédente, le détail des productions céramiques et des formes leur étant associées sera présenté ici sous forme de tableau synthétique. Dans la colonne « forme », seront mentionnés tous les éléments illustrant le répertoire en présence, par ordre de fréquence, et le NMI sera précisé entre parenthèses. Les céramiques fines (pl. 105) Comme nous l’avons déjà constaté lors de l’étude de la vaisselle de l’US 1798, la faïence blanche revêt une place prépondérante parmi les céramiques fines (pl. 105, n°1). En effet, pour la phase 4.1 elle fournit près des 9/10e de cette catégorie (fig. 53), suivie par la faïence au cordon, la faïence brune (pl. 105, n°4 et 7), la faïence décorée et les petits pots à pharmacie en faïence vert céladon. Par rapport au matériel présenté précédemment, nous noterons la présence d’une assiette « au cordon » décorée d’un filet violet et d’une seconde dotée d’un filet jaune (pl. 105, nos 2 et 3). Pour la faïence décorée, le répertoire s’enrichit de deux mortiers à sel dont un portant une applique en forme de masque décoré en camaïeu de bleu (pl. 105, n°5) et d’une assiette ornée d’une broderie à la bérain. La porcelaine livre également un fond de bol à décor bleu (pl. 105, n°6) qui semble être une importation extrême-orientale. Production Faïence blanche Faïence monochrome Faïence au cordon Faïence décorée Faïence brune Total faïence en % Faïence fine blanche Faïence fine colorée Faïence fine décorée Faïence fine culinaire Total faïence fine en % Porcelaine blanche Porcelaine décorée Total porcelaine en % Grès Total grès en % Formes Assiettes (35), pots divers (21), bols/écuelles (6), couvercles (2), ravier (1), salière (1) Pots à pharmacie (3) Assiettes (18) Assiettes (5), mortiers (2), bols/écuelles (2), vases (2), pot de chambre (1), couvercle (1) Soupières (2), plats (2), assiette(1), écuelle (1) Plats (3), soucoupes (3), assiettes (2), tasses (2) Plat (1) Tasses (3), assiette (1) Tasses (4), pot (1), bol (1), couvercle (1) Tasse (1), bol Cruchons (2), bouteille, pichet (1) TOTAL NR NMI 195 69 4 27 3 18 55 13 14 88,6 14 1 6 1 6,6 10 2 3,6 5 1,5 334 6 81,4 10 1 4 11,1 7 1 6 3 2,2 135 Fig. 53 – Répartition des céramiques fines de la phase 4.1 par productions et par formes. Les céramiques culinaires glaçurées (pl. 105) Les productions à pâte blanche, réalisées à l’aide d’argiles kaolinitiques, emportent très largement les faveurs des utilisateurs de céramiques culinaires glaçurées (fig. 54). Dans cette grande devant le couvercle (de toute dimension ; pl. 105, n°11), le poêlon et la soupière (pl. 105, n°11). L’ensemble de ce vaisselier, aux origines sans doute multiples, revêt des coloris vifs, du jaune au rouge, en passant par toutes les nuances intermédiaires, mais avec aussi quelques pièces à glaçure verte ou violacée. La présence des productions d’Étrepigney est attestée pour l’ensemble du matériel de la phase 4.1 avec terrines (pl. 105, n°13), poêlons et couvercle. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 famille, pots et coquemars (pl. 105, n°9 et n°12) apparaissent comme la forme la plus récurrente, PAGE 257 Production Glaçurée pâte blanche Glaçurée pâte claire Glaçurée pâte rouge Étrepigney Formes Pots/coquemars (24), couvercles (11), poêlons (9), terrines (4), soupières (4), plats (3), bol à oreilles (1) Poêlon (1), soupière (1), couvercle (1) Couvercles (2) Terrines (4), poêlons (4), couvercle (1) TOTAL NR NMI 129 56 4 2 30 165 1 2 9 68 Fig. 54 – Répartition des céramiques culinaires glaçurées de la phase 4.1 par productions et par formes. Les céramiques glaçurées sur engobe (pl. 105) La famille des céramiques glaçurées sur engobe montre un faciès semblable à celui observé pour l’US 1798, où les productions à glaçure jaune décorées aux engobes sont largement majoritaires (fig. 55). Côté répertoire, les bols et les écuelles (avec ou sans oreilles ; pl. 105, n°18), la platerie (pl. 105, n°19) et les pots (à conserve, pl. 105, n°15 et n°21 ; de chambre) restent les éléments les plus courants. Nous signalerons aussi la présence d’objets plus rares comme les bougeoirs ou encore une pièce de dînette (pl. 105, n°14, n°16 et n°17). Production Gl. verte sur engobe Gl. jaune sur engobe Gl. jaune, engobe blanc, décorée Sgraffito Gl. jaune, engobe rouge Gl. jaune, engobe rouge, décorée Gl. mouchetée Gl. noire sur engobe Gl. diverse Formes NR Pots divers (6), bols à oreilles (2), cruche (1) Pots divers (4), plats (2), bols (2), couvercle (1), assiette (1), bougeoir (1) Bols/écuelles avec ou sans oreilles (10), assiettes (4), plats (2), dînette (1) Assiettes (3), plat (1) Écuelles (2), assiette (1), plat (1), cruche (1) Pots divers (9), assiettes (5), cruches (4), écuelles avec ou sans oreilles (3), bol Assiettes (4), pots divers (2), bougeoir (1) Cruche (1) Cruche (1), jarre (1) 27 9 39 12 36 19 7 8 3 5 167 24 19 16 19 338 7 1 2 82 TOTAL NMI Fig. 55 – Répartition des céramiques glaçurées sur engobe de la phase 4.1 par productions et par formes. Autre caractéristique des glaçurées sur engobe de cet horizon, les récipients bicolores sont de plus en plus nombreux, avec des parois externes glaçurées en vert sur blanc ou en jaune sur rouge et un intérieur jaune sur blanc. C’est ici le cas de plusieurs pots de chambre, d’un pot horticole (en vert) SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 et de quelques cruches (en rouge et /ou en brun). Comme pour le matériel de la fosse septique, la PAGE 258 position non négligeable des céramiques mouchetées de tâches brunes est confirmée. Elles se déclinent ici en platerie mais aussi en pots de chambre et en bougeoir. Le petit lot des céramiques glaçurées sur pâte et des céramiques communes, presque limité aux découvertes de l’US 1789, ne soulève pas de remarque supplémentaire. L’ensemble des céramiques de la phase 4.1 offre grosso modo les mêmes résultats que le mobilier de l’US 1798, celui-ci en étant la composante majeure et les autres us concernées bénéficiant par ailleurs du même terminus ante quem en 1840. La prise en compte globale du matériel de cette phase nous laisse tout de même entrevoir un répertoire encore plus diversifié, avec notamment quelques formes supplémentaires du côté des céramiques fines. In fine, avec près de 300 vases identifiés, le lot formé par la vaisselle de la phase 4.1 rejoint les ensembles de référence lyonnais illustrant les faciès céramiques du XIXe siècle. Précisons pour terminer qu’en marge des phases 2, 3 et 4, quelques US et leur matériel n’ont pu être attribués à un champ chronologique précis. Ainsi, nous pouvons seulement préciser que les US 872 et 1731 sont à rattacher aux phases 2 ou 3 tandis que les US 77, 232, 411, 466, 603, 635, 648, SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 955, 1232, 1644, 1658, 1734, 1843, 1846 et 1931 appartiennent à la période moderne. PAGE 259 3.4. Le verre (L. Robin) Le mobilier en verre du site de l’Hôtel-Dieu est composé de 261 fragments. Au sein de cet ensemble, 76 objets ont été inventoriés. Ils proviennent de 75 structures distinctes, mais la majorité a été découverte dans le comblement des fosses ou dans les remblais. Un phasage précis peut être proposé en s’appuyant sur la stratigraphie et chaque phase contient un lot de verre de quantité plus ou moins importante. Sur le site, une concentration a été notée pour les phases datées du milieu du Ier siècle apr. J.-C. et de l’époque flavienne ainsi que pour la période concernant le XVIe siècle. Le verre récolté dans les niveaux médiévaux est peu abondant. Le mobilier en verre correspond à des périodes s’échelonnant entre l’Antiquité et l’époque contemporaine. Une évolution de ce mobilier est nettement visible. Du point de vue des couleurs, les teintes claires et vives sont les plus fréquentes pour le Ier siècle apr. J.-C. Lors des deux siècles suivants, le verre coloré disparaît et le verre incolore concurrence désormais les teintes claires. À l’époque médiévale, moderne et contemporaine, le verre clair est omniprésent avec des variantes de teintes bien plus importantes que pour l’Antiquité. Les trois techniques de fabrication majeures (le soufflage à la volée, le soufflage dans un moule et le moulage) apparaissent dès le milieu du Ier siècle apr. J.-C. Cependant, le moulage de la vaisselle disparaît dès le Moyen Âge et on note une utilisation plus fréquente du soufflage dans un moule pour façonner la gobelèterie du XVIe siècle. L’étude du verre est présentée par phases. Un tableau de synthèse des formes et des types est proposé. La verrerie est aussi décrite par technique de fabrication, par catégorie et par type. Afin d’illustrer notre propos, les références typologiques en vigueur ont été utilisées : Is. (Isings 1957), Foy (Foy 2001). 3.4.1. Phase 1.1 Le mobilier en verre de la phase 1.1, peu abondant, comprend 16 fragments (fig. 56). Parmi eux, deux objets ont été inventoriés. Il est issu de cinq contextes différents : le remblai US 1294, la fosse US 1473 et les sols US 1502 et US 1508. Hormis un fragment bleu cobalt (M1473V2), l’ensemble des SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 éléments sont de teinte claire (bleuté, verdâtre et bleu-vert). Ils ont été fabriqués par soufflage à la PAGE 260 volée. Tech. de fabrication Forme Type Phase 1.1 Balsamaire ? Entonnoir ? / Soufflée à la volée Bol Is. 12 Indéterminée Total / NR NMI NTI 1 / 1 2 1 1 13 16 / 1 / 2 Fig. 56 - Tableau récapitulatif du mobilier en verre de la phase 1.1. Deux éléments seulement sont identifiables. Tout d’abord, un bol Is. 12 a été découvert (pl. 115, n° 1). En verre verdâtre, il se caractérise par un bord rentrant à lèvre coupée et une panse cylindrique décorée d’une rainure externe. À Lyon, ce type apparaît dès l’époque augustéenne et continue de circuler jusqu’à la fin du Ier siècle apr. J.-C. (Robin 2012, p. 562-563). Cependant, la période de grande diffusion débute à partir du règne de Tibère. Alors que deux exemplaires ont été découverts en contexte funéraire (Robin 2008, n° 12, fig. 3 ; Robin 2012, FAV1 153), la majorité provient des sites domestiques (Robin 2012, p. 562-563). Un ensemble particulièrement important est issu du remblai F165 du no 16 rue Bourgelat, daté du milieu du Ier siècle apr. J.-C., avec 14 individus (Robin 2012a, n° 14 à 16, fig. 3 ; fig. 5). Cette découverte n’est pas surprenante puisqu’à Lyon les bols Is. 12 représentent le type le plus produit aux côtés des coupes moulées Is. 3 pendant les années 15-50/60 apr. J.-C. De plus, cette forte présence de la gobelèterie à rainures est probablement le résultat d’une production locale. En effet, les 84 individus mis au jour dans l’atelier de la montée de Butte évoquent sans équivoque une fabrication in situ au milieu du Ier siècle apr. J.-C. (Robin 2008a, fig. 2). La verrerie retrouvée dans le port de Narbonne, comprenant une grande série de bols Is. 12, atteste l’importante diffusion de cette vaisselle dans le sud-est de la Gaule (Feugère 1992, n° 30 à 41, fig. 8 ; n° 42 à 59, fig. 9), tout comme les fouilles du quartier de Villeneuve à Fréjus (Price/Cottam 2009, Plate 9, 10, 11) et celles de l’Ilot VI d’Olbia de Provence avec une concentration des découvertes dans des contextes de la phase 5, datée des années 60-80 (Fontaine 2006, p. 324-328). Associée à ce bol, une forme fermée a été inventoriée (pl. 115, n° 2,). En verre bleuté, il s’agit d’un col étroit et long. La forme du col évoque, à première vue, un balsamaire. Il pourrait s’agir d’un balsamaire Is. 6 ou Is. 8, mais à col très étroit, une caractéristique plutôt singulière. Ces deux types sont extrêmement communs à Lyon où ils ont été découverts sur les sites domestiques et funéraires ainsi que dans les dépotoirs des ateliers de la montée de la Butte et de la Manutention Militaire (Robin avec les 677 balsamaires Is. 6/8 déjà répertoriés à Lyon. Une autre hypothèse peut donc être proposée : un entonnoir. Constitué d’une panse globulaire et d’une terminaison en forme de tube, ce type d’objet est rare, mais connu dans plusieurs régions occidentales de l’Empire romain, notamment en Narbonnaise comme l’attestent les deux exemplaires de Nîmes (Sternini 1991, n° 770 et 771). À Lyon, trois fragments découverts dans le dépotoir de l’atelier de la montée de la Butte ont été SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 2012, p. 611-616). Cependant, l’étroitesse de ce col reste surprenante notamment par comparaison PAGE 261 identifiés comme entonnoir par l’intermédiaire d’embout se rétrécissant vers le bas correspondant à l’extrémité de l’objet (Robin 2012, BUT 324, 325). La forte fragmentation de cet objet rendant l’identification impossible, les deux hypothèses peuvent être retenues. Une synthèse peut difficilement être proposée compte tenu de la faible quantité de matériel en verre retrouvé dans la phase 1.1. Le seul vase identifiable typologiquement correspond à un bol Is. 12, il s’agit d’une production standardisée façonnée dans l’atelier de la montée de la Butte au milieu du Ier siècle apr. J.-C. Le deuxième objet est plus délicat à identifier, apportant peu d’informations chronologiques ou contextuelles. 3.4.2. Phase 1.2 Le mobilier en verre daté de l’époque flavienne est plus abondant et plus diversifié que celui issu de la phase 1.1. Au total, 46 fragments et 12 objets ont été comptabilisés (fig. 57). De nombreuses structures contenaient des fragments de verre (US 183, 2012, 318, 425, 661, 824, 899, 1061, 1176, 1131, 1218, 1405, 1466, 1529). Quelques-unes ont livré des lots plus conséquents, notamment les remblais US 318 et US 1176. La majorité de la verrerie est de teinte claire (bleuté, verdâtre, incolore verdâtre, vert-bleu ou bleu-vert). Cependant, on note aussi quelques éléments de teinte vive (bleu cobalt, ambre et lie-de-vin) et du verre polychrome avec un plat/assiette mosaïqué et une forme fermée mouchetée blanc opaque. Cette diversité a aussi été remarquée pour les techniques de fabrication utilisées. Trois ont servi à façonner la vaisselle : le soufflage à la volée, dans un moule et le moulage. Ces deux dernières sont anecdotiques par rapport à l’ensemble principalement soufflé à la SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 volée. PAGE 262 Tech. de fabrication Forme Type NR NMI NTI Phase 1.2 Plat/assiette Moulée Soufflée à la volée / 1 1 1 Coupe à côtes Is. 3a/b 1 / 1 Bol Is. 12 1 1 1 Bol/gobelet Is. 12/29 2 1 1 Coupe cylindrique Is. 44 1 1 1 Coupe cylindrique Is. 41 7 1 1 Cruche / 3 1 2 Forme fermée / 3 / 1 / 18 / 1 7 / 1 Indéterminée Soufflée dans un moule Coulée Indéterminée Bouteille à panse carrée Is. 50a/b Tesselle / 1 / 1 / / 1 / / 46 6 12 Total Fig. 57 - Tableau récapitulatif du mobilier en verre de la phase 1.2. Deux objets ont été fabriqués par moulage. Le premier est un plat ou une assiette à bord vertical et lèvre arrondie et à panse basse (pl. 115, n° 3). Le verre mosaïqué se compose de sections de baguettes à cœur jaune et pétales blancs cerclés de jaune puis de points blanc opaque dans une matrice lie-devin. Ce bord ne permet pas de restituer une forme complète. Aucune référence typologique ne semble lui correspondre. La technique de fabrication du verre permet toutefois de proposer une fourchette chronologique. En effet, cette vaisselle connaît une forte diffusion en Gaule pendant la période augustéenne et disparaît à partir du milieu du Ier siècle. Quelques exemplaires, connus pendant la cette vaisselle de génération en génération, que l’on pourrait qualifier de « luxe » car elle est rare et d’origine lointaine. Les parallèles les plus probants concernent principalement la vallée du Rhône et le quart sud-est de la Gaule. En effet, les occurrences y sont nombreuses, comme le montre l’inventaire dressé pour la Narbonnaise et le sillon rhodanien (Foy/Nenna 2003, Tableau 1, p. 234). D’origine orientale, et plus probablement alexandrine, ces vases sont dans un premier temps importés SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 seconde moitié du Ier siècle apr. J.-C., peuvent être le résultat de l’héritage et de la transmission de PAGE 263 à Rome. Il se peut que les officines italiques aient reproduit cette vaisselle par la suite, comme le prouvent les nombreux exemplaire, provenant des niveaux augustéens de Rome et conservés aujourd’hui dans la collection Gorga (Grose 1989, p. 241-262 ; Saguì 1998 ; Petrianni 2003). Cependant, aucun atelier n’a été retrouvé jusqu’à présent. Une coupe à côtes a aussi été découverte (pl. 115, n° 4). En verre bleu cobalt, elle correspond au type Is. 3a/b. Les coupes à côtes représentent la catégorie la plus fréquente parmi la vaisselle moulée. Sa diffusion est aussi de grande envergure puisque cette vaisselle apparaît dès la fin du Ier siècle av. J.-C. et continue d’être produite jusqu’à la fin du siècle suivant (Foy/Nenna 2003, p. 240). Il en est de même pour la verrerie de Lyon, où une hausse de la circulation pour la première moitié du Ier siècle apr. J.-C. a été remarquée (Robin 2012, p. 536-537). Cette remarque se base sur un inventaire de 128 individus. La vaisselle soufflée à la volée est plus importante que celle moulée, avec 8 individus inventoriés. La gobelèterie à rainures externes, déjà présente lors de la phase précédente, apparaît en deux exemplaires ici. Un bol bleu-vert à panse ovoïde rappelle le type Is. 12 (pl. 115, n° 6) alors qu’un vase vert émeraude à panse cylindrique pourrait correspondre à un bol Is. 12 ou un gobelet haut Is. 29 (pl. 116, n° 7). Les deux types se caractérisent par un bord rentrant à lèvre coupée et une panse décorée de rainures externes. Si les bols Is. 12 apparaissent dès l’époque augustéenne à Lyon (voir infra), les gobelets Is. 29 circulent à partir des années 40 apr. J.-C., comme l’atteste la série découverte sur le site du no 16 rue Bourgelat (Robin 2012a, n° 17, fig. 3 ; fig. 5). Cette vaisselle est associée à deux autres formes ouvertes. Une coupe Is. 44 bleutée est dotée d’une panse cylindrique et d’un bord légèrement rentrant à lèvre repliée vers l’extérieur (pl. 115, n° 8). À Lyon, ce type apparaît dès l’époque de Tibère et continue de circuler jusqu’à la fin du Ier siècle avec un pic de diffusion dans les années 40-70 (Robin 2012, p. 576-577). Les exemplaires sont issus de plusieurs sites domestiques notamment le n° 16 rue Bourgelat, la rue des Farges, le Clos du Verbe-Incarné, la place Bellecour ou encore l’îlot de la Vieille Monnaie. Le deuxième objet est une coupe Is. 41 bleutée à bord évasé et lèvre arrondie et à panse cylindrique (pl. 115, n° 7). Contrairement aux coupes Is. 44, les coupes Is. 41 sont majoritairement utilisées en contexte funéraire comme le prouvent les dépôts du site « Le Sextant » du n° 62 rue du Commandant Charcot (Robin 2008, n° 20, 21, fig. 4). Par ailleurs, ils sont présents dans les contextes lyonnais à partir du milieu du Ier siècle apr. J.-C. jusqu’à la première moitié du IIe siècle. À l’instar de la vaisselle présentée jusqu’à présent, le type Is. 41 apparaît dans la plupart des provinces occidentales de l’Empire romain. Elles sont fréquentes en Narbonnaise, où une vingtaine de pièces Is. 41a avait été recensée en 2003 (Foy/Nenna 2003, p. 256). D’autres régions ont livré des SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 exemplaires notamment la Gaule Belgique (Gueury/Vanderhoeven 1990, n° 7 à 14, fig. 5), ou encore PAGE 264 l’Italie (Mandruzzatto/Marcante 2005, n° 224, p. 95, 140 ; Buora 2004, n° 444, p. 188). Les formes ouvertes sont complétées par une série de formes fermées. Un bord évasé à lèvre repliée vers l’intérieur a été fabriqué en verre lie-de-vin (pl. 115, n° 9) et un col-épaule en verre jaune moucheté blanc opaque (pl. 115, n° 10). Un troisième vase appartient à la même catégorie, représenté par un col-épaule (M1176V2). Il est toujours difficile de préciser le type en l’absence d’un bord complet. En effet, il peut s’agir d’un flacon, mais aussi d’une cruche si celui-ci est agrémenté d’une ou deux anses. Le vase de teinte ambre moucheté blanc opaque est plus singulier. Ce décor semble avoir été utilisé pour le façonnage de cruches, notamment Is. 13/14/15 comme celles découvertes sur le site du n° 16 rue Bourgelat à Lyon (Robin 2012, n° 41, 42, fig. 4). Par ailleurs, il a été pratiqué dans les ateliers de la montée de la Butte à Lyon (Robin 2007, p. 122-123) mais aussi à Avenches (Amrein 2001, p. 56-57). Enfin, un fond apode légèrement repoussé a été découvert (M824V1). Il pourrait appartenir à plusieurs catégories de vaisselle. La dernière catégorie est celle façonnée par soufflage dans un moule. Un fond carré marqué d’au moins un cercle concentrique appartient à une bouteille Is. 50a/b (pl. 115, n° 11). Les bouteilles carrées Is. 50a/b sont attestées sur l’ensemble de l’Empire romain à partir du milieu du Ier siècle apr. J.-C. jusqu’au IIIe siècle (Cabart et alii 2006). Il en est de même à Lyon, où ils ont été découverts en contexte funéraire, domestique et artisanal (Robin 2012, p. 662-664). La présence de plusieurs moules à Lyon servant à façonner des bouteilles carrées, dont trois ont été retrouvés dans les ateliers lyonnais, permet de soutenir une forte production lors de la seconde moitié du Ier siècle apr. J.-C. (Robin à paraître). Deux d’entre eux sont agrémentés de cercles concentriques et le troisième associe sur une face des cercles concentriques et sur l’autre face, une rosette. La plupart des objets retrouvés en contexte flavien sont des formes ouvertes type plat/assiette, coupe, bol ou gobelet. À peine trois formes fermées viennent compléter ce lot assez homogène. Si la plupart des types appartiennent à des productions dont la diffusion débute dès le début du Ier siècle apr. J.-C. (bol Is. 12, coupe Is. 44), d’autres objets sont produits à partir du milieu du siècle et circulent principalement pendant la seconde moitié du siècle. C’est notamment le cas de la coupe Is. 41 et du gobelet Is. 29. Hormis le plat/assiette en verre mosaïqué importé des régions italiques ou orientales, le reste des objets a probablement été fabriqué localement. Une tesselle de mosaïque bleu cobalt a été retrouvée dans le remblai US 318, correspondant au seul élément architectural en verre SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 (M318V5). PAGE 265 3.4.3. Phase 1.3 De quantité équivalente, le verre de la phase 1.3 se compose de 48 fragments de verre et 17 objets (fig. 58). Le verre est réparti au sein de plusieurs unités stratigraphiques (US 490, 629, 630, 640, 738, 758, 803, 826, 946, 948, 980, 983, 984, 1003, 1023, 1092, 1323). De faibles quantités ont été découvertes, seuls le comblement de la tranchée US 629/630 et le remblai US 1023 contenaient plusieurs objets en verre. Une évolution de la verrerie est nettement visible du point de vue des teintes utilisées. Elles sont de teintes claires (bleu-vert, bleuté, vert-bleu) ou incolore. On note la disparition des teintes vives et l’apparition du verre incolore. Toutefois, les trois techniques de fabrication les plus usitées sont toujours en usage pendant cette période. Tech. de fabrication Forme Type NR NMI NTI Phase 1.3 Moulée Soufflée à la volée Coupe à oves 1 1 1 Forme ouverte AR 13 à 16 13 / 1 Bol cylindrique Is. 85a/b 2 2 2 6 1 1 2 6 10 1 1 / 2 3 2 3 / 1 3 1 1 48 / 1 / 7 3 1 / 17 Coupe à listel Bouteille Forme fermée Indéterminé Soufflée dans un moule Coulée / / / Bouteille à panse carrée Is. 50a/b Tesselle Verre à vitre Verre brut ? Total / quadrangulaire / Fig. 58 - Tableau récapitulatif du mobilier en verre de la phase 1.3. Parmi la vaisselle moulée, une coupe singulière constitue le premier vase de ce type retrouvé à Lyon (pl. 116, n° 1). Il s’agit d’une coupe incolore agrémentée d’un bord oblique à lèvre arrondie et d’une panse tronconique à décor en haut relief d’oves oblongs légèrement obliques. Si la forme est SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 inédite, ce type de décor est connu sur des gobelets, des cruches et des skyphos. Certains ressemblent PAGE 266 à des pétales incurvés comme, on peut le constater sur une amphorisque découverte à Cologne, une seconde en Turquie et un skhyphos appartenant à la collection du Toledo Museum (Saldern 1985, n° 1, 2, 5). Des feuilles incurvées disposées de manière horizontale ou verticale sont aussi attestées dans le Golfe de Fos ainsi qu’à Arles (Fontaine 2012, GFO 67, ARL41). D’autres vases portent des oves plus ou moins longs rectilignes, comme cela est attesté sur le vase de Lyon. On peut citer trois gobelets retrouvés à Cologne, Fishbourne et à Londres (Saldern 1985, n° 3 et 4). Aucun vase n’est identique morphologiquement à la coupe tronconique de Lyon qui constitue ainsi un unicum. Les vases à décor taillé en haut relief sont rares et ont été découverts, de manière dispersée, sur l’ensemble de l’Empire romain. Une partie des parallèles énumérés ne proviennent pas de contextes datés, si bien qu’il est difficile de proposer une phase de circulation pour ces productions. Des variantes dans la forme de l’objet et du décor pourraient être l’indice d’une origine particulière, mais le corpus n’est pas assez important pour faire des hypothèses. Les attestations les plus précoces sont datées des deux premiers tiers du Ier siècle apr. J.-C. et les modèles sont encore en circulation au IIIe siècle. Le deuxième vase incolore moulé est un fond annulaire en couronne basse évasée (pl. 116, n° 2). Ce type de fond se retrouve sur une série de vases appartenant à la vaisselle incolore moulée de style « international », définie par D. Grose (Grose 1991). En effet, cette vaisselle circule dans les provinces aussi bien occidentales qu’orientales de l’Empire romain. En l’absence de découvertes d’ateliers, il est impossible de proposer une origine pour cette production. Cette vaisselle est diffusée à partir de la fin du Ier siècle apr. J.-C. jusqu’au IIIe siècle. La vaisselle soufflée est plus diversifiée. On note la présence d’une coupe large et basse à bord oblique et lèvre arrondie et à panse sub-hémisphérique décorée de deux listels (pl. 116, n° 3). Aucune typologie ne référence ce vase jusqu’à présent, il n’existe pas de parallèles publiés. Hormis ce vase assez singulier, le reste de la verrerie soufflée à la volée est assez commune. Une paire de bols Is. 85 a/b (pl. 116, n° 4, 5), en verre incolore, sont dotés d’un bord évasé à lèvre arrondie et d’une panse cylindrique décorée d’un fil rapporté. Les bols Is. 85a/b sont fréquents à Lyon comme dans le reste de l’Empire romain. Retrouvés principalement en contexte domestique, 120 exemplaires ont été dénombrés à Lyon (Robin 2012, p. 595-587). Ils sont datés des IIe-IIIe siècles apr. J.-C., mais il a été noté un pic de diffusion pour le IIIe siècle. Retrouvés aussi bien que les sites de la Presqu’île que sur le plateau de Fourvière, ils constituent quelques gisements particulièrement abondants comme ceux des sites du Clos du Verbe-Incarné (Robin 2012, VER 105 à 149) ou de la rue des Farges (Robin 2012, FAR 195 à 204, 299 à 349). Une série de fragments appartiennent à des formes fermées. En verre bleuté, une cruche est dotée d’un bord évasé à lèvre repliée vers l’intérieur et d’un départ d’anse (pl. 116, n° 6). Un autre vase ansé a été retrouvé (pl. 116, n° 8) ; l’identification typologique est impossible. Enfin, un col-épaule bleuté Deux fonds ne peuvent être rattachés à une catégorie en particulier. Un fond annulaire verdâtre formé par un repli de la paraison (pl. 116, n° 9), et un fond incolore apode (M1023V3) pourraient appartenir à des pots, des cruches, des flacons ou des formes ouvertes. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 pourrait appartenir à une bouteille carrée ou cylindrique (pl. 116, n° 7). PAGE 267 À l’instar de la phase précédente, la vaisselle soufflée dans un moule est représentée par la présence d’une bouteille carrée à fond décoré d’au moins deux cercles concentriques (pl. 116, n° 10). De type Is. 50a/b, ce modèle qui apparaît dès le milieu du Ier siècle apr. J.-C. continue d’être fabriqué et utilisé au IIIe siècle (Cabart et alii 2006). À Lyon, un pic de diffusion est attesté au IIIe siècle (Robin 2012, p. 662-664). La vaisselle en verre est complétée par quelques éléments liés à l’architecture. Trois tesselles de mosaïque bleues (M1092V2) et un fragment de verre à vitre quadrangulaire (pl. 116, n° 11) ont ainsi été découverts. Le verre de la phase 1.3 est assez abondant pour que nous proposions une synthèse. Deux vases sont des types inédits encore jamais référencés. En verre incolore, un exemplaire est décoré d’oves oblongs et un second de listels horizontaux. Pour les vases à décor en haut relief, quelques occurrences sont connues dans le monde romain mais aucun vase n’est morphologiquement identique. La datation et l’origine de circulation restent, à ce jour, inconnues. Le reste du matériel est commun et correspond à des types en circulation aux IIe-IIIe siècles apr. J.-C. à Lyon comme dans le reste de l’Empire. Ils viennent donc compléter un corpus déjà bien connu. C’est le cas des bols Is. 85a/b ou des bouteilles carrées Is. 50a/b. Leur diffusion est telle que plusieurs centres de production sont supposés. 3.4.4. Phase 1.4 À peine 8 fragments de verre ont été récoltés pour la phase 1.4, correspondant à l’Antiquité tardive (fig. 58). Ils ont été retrouvés dans le comblement de la fosse US 652, les remblais US 698, 1057, les comblements des tranchées US 700, 1463 ou encore dans le sol US 870. Il s’agit pour la plupart de fragments de panses de teinte claire soufflées à la volée, dont l’identification typologique est impossible. Un seul élément de forme peut être décrit : une coupe bleu cobalt à bord évasé et lèvre arrondie (pl. 117, n° 1). Compte tenu de la couleur du verre et de la forme, cet objet peut être considéré comme résiduel. En effet, ce vase rappelle les productions du Haut-Empire. Tech. de fabrication Forme Type NR NMI NTI SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Phase 1.4 PAGE 268 Soufflée à la volée Soufflée dans un moule Coupe / 1 1 1 Indéterminée / 6 / / Indéterminée / 1 / / 8 1 1 Total Fig. 59 - Tableau récapitulatif du mobilier en verre de la phase 1.4 (en vert : résiduel). 3.4.5. Phase 2.1 Un seul élément provenant de la phase 2.1 a été découvert dans le comblement supérieur de la structure funéraire US 904 (fig. 60). Ce vase possède un bord évasé à lèvre arrondie et une panse cylindrique légèrement étranglée (pl. 117, n° 2). En l’absence du profil complet, on peut proposer l’identification d’un gobelet ou d’un pot. Aucune référence typologique ne peut être donnée. Cet objet n’est pas un dépôt funéraire mais peut être considéré comme un élément résiduel. Il a été apporté lors du comblement de la structure funéraire mais n’est pas un objet qui a été volontairement déposé dans la tombe auprès du défunt. Tech. de fabrication Forme Type NR NMI NTI / 1 1 1 1 1 1 Phase 2.1 Soufflée à la volée Pot/gobelet Total Fig. 60 - Tableau récapitulatif du mobilier en verre de la phase 2.1 (en vert : résiduel). 3.4.6. Phase 2.2 Quelques rares éléments proviennent de la phase 2.2 (fig. 61). Ils sont issus des fosses us 268, 321, 877, 1726 et des remblais us 624, 674 et 785. Au total, 8 fragments ont été récoltés et on dénombre 7 objets. Hormis un élément résiduel en verre jaune ambre, le verre est de teinte claire (vert-bleu, incolore verdâtre, verdâtre, jaunâtre ou vert clair). Tech. de fabrication Forme Type NR NMI NTI Moulée Soufflée à la volée Coulée / Verre à tige Foy B2/B3 Verre à pied Gobelet Indéterminée Verre à vitre Total / / / / 1 / 1 1 1 1 1 / 1 2 1 1 1 8 / / / 1 2 2 1 / 1 7 Fig. 61 - Tableau récapitulatif du mobilier en verre de la phase 2.2 (en vert : résiduel). Un élément résiduel a été découvert dans le remblai US 674 (pl. 117, n° 3). En verre jaune ambre, il s’agit d’une coupe à côtes Is. 3a/b. Ce type est diffusé en Gaule à partir de la fin du Ier siècle av. J.-C. jusqu’à la fin du siècle suivant (Foy/Nenna 2003, p. 240). SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Phase 2.2 Coupe à côtes Is. 3a/b Ampoule PAGE 269 La verrerie soufflée à la volée est très fragmentée et peu de formes sont identifiables. Un fragment d’ampoule en verre jaunâtre est composé d’un bord à lèvre arrondie et d’un col se rétrécissant vers le bas (pl. 117, n° 4). L’ampoule est une des formes les plus simples parmi la vaisselle soufflée à la volée. Elle se caractérise par un long col et une panse sphérique à fond apode légèrement repoussé ou refoulé. Même si l’exemplaire lyonnais est très fragmenté, il est fort possible que ce bord appartienne à ce type. La production d’ampoules s’échelonne entre le XIIe et le XIIIe siècle (Foy/Sennequier 1989, p. 151-160). Ces ustensiles servaient à contenir un liquide, mais aussi à boire. Ils ont été découverts principalement en contexte funéraire, et ce dans la plupart des régions pendant le Moyen Age. Les attestations les plus proches géographiquement sont situées à Vienne et datées du XIIe siècle (Foy/Sennequier 1989, n ° 69 et 70). Un verre à tige est tout aussi fragmenté que l’ampoule (pl. 117n° 5). Seule la tige pleine et massive a été découverte. Plusieurs types de verre à tige existent, mais il est impossible de proposer une restitution à partir de ce fragment. Cependant, signalons que les verres à tige sont des productions datées de la fin du XIIIe siècle et du XIVe siècle et sont catalogués comme les types Foy B2 et B3 (Foy 2001, p. 205 à 209). Le reste du matériel correspond à deux verres à pied refoulés (pl. 117, n° 6 et 7) et un fond repoussé avec une trace de pontil appartenant probablement à un gobelet (pl. 117, n° 8). Si les éléments de la phase 2.2 sont peu nombreux, deux formes sont tout de même identifiables : une ampoule et un verre à tige. Les études menées sur la verrerie médiévale sont peu fréquentes à l’échelle nationale et inexistantes à Lyon. Les références usitées concernent plutôt le littoral méditerranéen (Foy 2001). Ces objets, quoique fragmentés, deviennent donc des références dont le corpus ne pourra qu’être enrichi, par la suite, au gré des nouvelles découvertes. 3.4.7. Phase 3.1 Dans les niveaux d’occupation de la phase 3.1, 28 fragments et 7 objets ont été inventoriés (fig. 62). Ils proviennent de plusieurs structures (US 208, 1117, 1534, 1729, 1931). Le lot le plus abondant est issu de la fosse US 1729. Dans son ensemble, le verre utilisé est incolore légèrement teinté verdâtre ou jaunâtre. Les vases les plus complets sont décorés et fabriqués selon la technique du soufflage dans SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 un moule. PAGE 270 Tech. de fabrication Soufflée à la volée Forme Type Phase 3.1 Gobelet NR NMI NTI 3 / 3 Gobelet à pastilles Foy C1 16 1 2 Gobelet à fines côtes Foy E1 6 1 2 3 28 / 2 / 7 Soufflée dans un moule Indéterminée / Total / Fig.62 - Tableau récapitulatif du mobilier en verre de la phase 3.1. La fosse US 1729 contenait dans son comblement quatre gobelets en verre. Deux d’entre-eux portent encore leur décor (pl. 118, n° 1, 2), deux autres sont trop fragmentés (pl. 118, n° 3, 4). Un exemplaire est en bon état de conservation (pl. 118, n° 1). Il s’agit d’un gobelet haut à bord vertical et lèvre arrondie, à panse légèrement tronconique et à fond repoussé portant une marque de pontil. Il se caractérise par la présence d’un décor disposé sur les trois quarts inférieurs de la panse : une résille de pastilles disposées sur au moins 8 rangées horizontales. Ce gobelet est identifié comme étant le type C1 (Foy 2001, p. 221-225, fig. 68 à 75). Parmi les productions du XIVe siècle, ce type est l’objet en verre le plus répandu. Par ailleurs, il constitue les principales productions des ateliers de Cadrix et de Rougiers dans le sud de la France. Les exemplaires méridionaux restent les plus nombreux, on peut citer les découvertes d’Avignon, de Fréjus, d’Arles ou encore de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (Foy/ Sennequier 1989, n° 183-187). Si la production de ces gobelets est bien attestée au XIVe siècle, elle se poursuit jusqu’au XVIe siècle avec une évolution typologique caractérisée par des gobelets aux parois plus épaisses et aux proportions plus massives. Un deuxième gobelet identique est identifié par la découverte d’un fond repoussé décoré de longs pétales entourant un centre vierge (pl. 118, n° 2,). La trace du pontil est là aussi nettement visible. Les fonds portent donc aussi des décors, mais le plus souvent estompés et difficilement perceptibles. Ainsi, plusieurs fonds repoussés avec des traces de pontil, découverts dans ce même contexte, pourraient correspondre à ce type de gobelets (pl. 118, n° 3, 4). On peut évoquer la même hypothèse pour le fond retrouvé dans le comblement du puits US 1931 (pl. 118, n° 5). n° 6 et 7). À l’instar de la verrerie précédente, les gobelets à côtes type E1 apparaissent au XIVe siècle et la production se poursuit jusque dans la première moitié du XVIe siècle (Foy 2001, p. 258-260, fig. 126). Une évolution morphologique du type est aussi perceptible. La matière tend à devenir incolore et les vases sont plus larges. À Lyon, un exemplaire a été découvert sur le site de l’Hôtel-Dieu lors d’une opération menée cour de l’Internat en 1983 (Jacquin 1983). L’exemplaire publié, daté de la SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Associés à ces gobelets à décor de pastilles, deux autres vases portent un décor de côtes (pl. 118, PAGE 271 première moitié du XVIe siècle, est assez proche du vase n° 7 avec une panse tronconique et des côtes en fort relief (Foy/Sennequier 1989, n° 260). Le vase le plus complet, n° 6, se caractérise par un bord vertical à lèvre arrondie, une panse légèrement ovoïde à côtes en faible relief légèrement oblique. En cela, il est proche d’un vase découvert à Montauban (Foy/Sennequier 1989, n° 259). Cependant, la présence d’un filet bleu opaque disposé sur la lèvre est une caractéristique plutôt rare. On peut citer un gobelet retrouvé dans la cour Napoléon du Louvre daté de la fin du XVe siècle (Foy/Sennequier 1989, n° 251) ou encore deux exemplaires provenant de Dieulouard (Meurthe-et-Moselle), datés de la fin du XVe siècle au milieu du XVIe siècle (Cabart 2011, n° 7288, fig. 15, n° 7378, fig. 18). La verrerie de la phase 3.1 est peu abondante, mais a révélé des objets quasi complets en bon état de conservation. Deux types bien attestés en France ont été découverts : le gobelet C1 à décor de pastilles et le gobelet E1 à fines côtes. Ce dernier était déjà attesté sur le site de l’Hotel-Dieu (Jacquin 1983). 3.4.8. Phase 3.2 La verrerie issue de la phase 3.2 est importante, représentant un lot de 75 fragments et 13 objets (fig. 63). Elle est issue des remblais US 442, 502, 645 et des fosses US 648 et 3009. Le remblai US 442, 645 et la fosse US 3009 ont chacun livré des ensembles abondants. Cette verrerie est homogène du point de vue des teintes, des décors et des techniques de fabrication utilisés. De teinte claire, le verre est principalement verdâtre avec quelques variantes (vert clair, verdâtre, incolore verdâtre, vert jaune). Une série porte un décor de fils appliqués sur le bord ou le haut de la panse. Enfin, ces objets ont tous été réalisés par la technique de soufflage à la volée. Tech. de fabrication Forme Type NR NMI NTI 72 5 11 2 1 75 1 / 6 1 1 13 Phase 3.2 Soufflée à la volée Verre à pied Forme fermée Indéterminée Total / / SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Fig.63 - Tableau récapitulatif du mobilier en verre de la phase 3.2. PAGE 272 La verrerie découverte est extrêmement homogène du point de vue des formes découvertes. Une série de 11 verres à pied biconiques ou bitronconiques ont été inventoriés (pl. 119, n° 1 à 8, pl. 120, n° 1 à 4). Ces vases sont très fragmentés, si bien que le remontage a été difficile. Quelques reconstitutions peuvent tout de même être proposées (pl. 119, n° 1, 2, 3, 5). Ces gobelets sont dotés d’un bord épaissi à lèvre arrondie, d’une panse conique (pl. 119, n° 1, 5) ou tronconique (pl. 119, n° 2, 3) et d’un pied refoulé conique (pl. 119, n° 1, 5, 8) ou tronconique (pl. 119, n° 2, 3, 6). Trois exemplaires sont décorés sur le bord ou sur le haut de la panse par des fils blancs opaques (pl. 119, n° 1, 2, 5). Ces verres à pied, datés des XVe-XVIe siècles, correspondent aux vases à boire les plus fréquents pour cette période (Foy/Sennequier 1989, p. 257). À la fin du XVe siècle, on voit apparaître le procédé ornemental de filets blancs opaques appliqués sur le bord et la panse (ibid.). Les verres à pied sont attestés à Lyon, notamment au travers des découvertes du quartier Saint-Vincent (FaureBoucharlat 1990, n° 152, p. 109) et de la rue Tramassac dans le quartier Saint-Jean où ils ont été découverts en 27 exemplaires datés par le contexte et l’étude céramique de la fin du XVe et du XVIe siècle (Auger 1990, n° 25, 35, 37, 39, 40, fig. 3 ; n° 38, 45, fig. 4). Deux autres objets complètent cette série. Un bord évasé à lèvre repliée vers l’intérieur appartient à une forme fermée, très probablement une bouteille (pl. 120, n° 6) et un fond apode repoussé pourrait correspondre à plusieurs formes (pl. 120, n° 5). La verrerie datée de la seconde moitié du XVIe siècle révèle une série abondante de verres à pied biconique ou bitronconique. Si des attestations étaient déjà connues dans le quartier de Saint-Jean et de Saint-Vincent, ce lot particulièrement abondant prouve l’utilisation fréquente de ces vases à boire à Lyon. Cette production est attestée dans de nombreuses régions, de l’Italie jusqu’en Belgique (Foy/Sennequier 1989, p. 257). On les retrouve partout en France, et dans des quantités souvent bien plus importantes comme l’attestent les 153 vases retrouvés sur le site de Dieulouard (Cabart 2011, fig. 19 à 39). 3.4.9. Phases 3.3 et 3.4 Le verre des phases 3.3 et 3.4 est assez homogène et les vases découverts sont similaires dans chacune des deux phases. Il a été décidé de regrouper les deux ensembles ici. Parmi les 20 fragments inventoriés, 9 vases ont été identifiés (fig. 64). Ils proviennent des US 70, 145, 387, 527, 558, 589, 600, 1532, 183. Une concentration du matériel a été remarquée dans le remblai US 527. Si le verre est de teinte claire principalement incolore verdâtre et verdâtre, quelques éléments sont verts ou vert SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 foncé. Les objets ont été façonnés par soufflage à la volée. PAGE 273 Tech. de fabrication Forme Type Phase 3.3 et 3.4 Verre à pied / Soufflée à la volée Verre à jambe Bouteille Indéterminée Total / / NR NMI NTI 1 / 1 10 / 6 2 7 20 / / 0 / 2 9 Fig. 64 - Tableau récapitulatif du mobilier en verre des phases 3.3 et 3.4. Hormis un vase à pied refoulé (pl. 120, n° 7), identique aux vases présentés précédemment, la totalité des objets découverts appartiennent à des types nouveaux. Ils correspondent à des verres à jambe (pl. 120, n° 8 à 13). Trois modèles peuvent être cités. Deux exemplaires sont des verres à jambe obtenus par refoulement avec un bourrelet extérieur (pl. 120, n° 9, 10). Deux autres sont à jambe creuse formé de trois paraisons avec un bouton central allongé piriforme (pl. 120, n° 11, 12). Enfin, un dernier type se distingue par une jambe creuse à bouton ovale quadrilobé (pl. 120, n° 13). Ce type de vase est peu connu à Lyon. On peut citer trois vases à jambe creuse à bouton central allongé retrouvé sur la Place Antonin Poncet et datés du XVIIe siècle apr. J.-C. (Faure-Boucharlat et alii 1990, n° 312-314), ainsi qu’un autre exemplaire contemporain provenant du quartier Saint-Vincent (Auger 1990, n° 91, fig. 7). C’est aussi de la même époque qu’est daté un verre à jambe à bourrelet extérieur provenant du quartier Saint-Vincent (Auger 1990, n° 87, fig. 7). Le dernier type à bouton quadrilobé représente un type inédit. Globalement, ces vases à jambe ont été diffusés pendant les XVIIe-XVIIIe siècles. Deux objets ne sont pas identifiables morphologiquement. Un fragment d’anneau de section ovale pourrait correspondre à une anse (pl. 120, n° 14) et un fond apode légèrement repoussé pourrait appartenir à plusieurs catégories d’objets (M387V1). Le principal intérêt de la verrerie des phases 3.3 et 3.4 provient de la présence de 5 verres à jambe. Encore peu connus à Lyon, les seules exemplaires identifiés sont datés du XVIIe siècle. On peut dorénavant supposer une circulation et une utilisation des verres à jambe lors du XVIIIe siècle, SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 illustrées par ces modèles. PAGE 274 Quelques éléments n’ont pu être rattachés à un phasage précis (phases 3.1, 3.2, 3.3, fig. 65). Il s’agit des US 353, 550, 658. Ces fragments n’apportent que peu d’information. Un pot Is. 67b/c à bord en bandeau évasé à lèvre repliée vers l’extérieur, diffusé entre le règne de Tibère jusqu’à la fin du IIe siècle apr. J.-C., est en position résiduelle (M353V1). Enfin, un pied refoulé pourrait appartenir à un verre à pied biconique ou bitronconique découvert en grande quantité parmi la verrerie de la phase 3.2 (M658V1). Tech. de fabrication Forme Type NR NMI NTI 1 1 1 1 1 3 / / 1 1 / 2 Phase 3 Soufflée à la volée Pot Is. 67b/c Verre à pied Indéterminé Total / / Fig. 65 - Tableau récapitulatif du mobilier en verre de la phase 3 (en vert : résiduel). 3.4.10. Phase 4.1 La verrerie d’époque contemporaine a été retrouvée dans le comblement de la fosse us 1395, du puits US 1434 et de la fosse septique US 1798. Au total, 5 vases ont été inventoriés (fig. 66). Tech. de fabrication Forme Type NR NMI NTI 6 3 3 1 1 8 1 / 4 1 1 5 Phase 4.1 Soufflée dans un moule Moulée Bouteille Pot/gobelet Gobelet Total / / Fig.66 - Tableau récapitulatif du mobilier en verre de la phase 4 (en vert : résiduel). Trois bouteilles vertes de formats et de profils identiques ont été découvertes (pl. 121, n° 1 et 2). Le façonnage est similaire avec un bord vertical à lèvre rognée aux ciseaux, un col s’évasant vers le un cordon est appliqué sous le bord. Celles-ci sont des bouteilles à vin de teinte foncée soufflée dans un moule. Le goulot coupé par la suite et l’ajout du cordon sont réalisés à l’aide d’un pontil maintenant le vase par le fond. Ces bouteilles sont connues en plusieurs exemplaires : à Lyon, elles ont été ramassées sur les sites de la rue Tramassac dans le quartier de Saint-Jean en une dizaine SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 bas, une panse cylindrique et un fond repoussé avec une marque de pontil. Sur chacune des bouteilles, PAGE 275 d’exemplaires. Une datation du XIXe siècle est confirmée par ce lot (Faure-Boucharlat 1990 et alii, n° 411 à 415 ; n° 419 à 422). Deux autres objets sont probablement datés de la même époque. Un gobelet ou pot est doté d’un bord vertical à lèvre repliée vers l’intérieur (pl. 121, n° 3) et un gobelet à cannelures et fond repoussé possède une marque de pontil (pl. 121, n° 4). Ce dernier vase translucide semble avoir été peint d’une substance blanche sur la paroi extérieure. On ne connaît pas de parallèles pour ces objets en verre. 3.4.11. Conclusion Le verre récolté sur le site de l’Hôtel-Dieu est abondant. Une description par phase et une synthèse ont pu être proposées. Globalement, l’Antiquité a livré l’ensemble le plus important avec quatre phases distinctes. Un premier constat peut être fait pour le Ier siècle apr. J.-C. Dans son ensemble, il s’agit de productions standardisées, déjà bien attestées à Lyon et dans le reste des provinces occidentales de l’Empire romain. Par ailleurs, on peut proposer une origine locale pour cette verrerie. En effet, les bols Is. 12, les coupes à côtes Is. 3a/b, les coupes Is. 44 et Is. 41, les cruches au décor moucheté et les bouteilles Is. 50a/b sont des productions des ateliers de la montée de la Butte et de la Manutention Militaire (Robin 2012, p. 40-100). Il est plus difficile de déterminer les origines de production pour les deux siècles suivants. Les productions sont tout aussi standardisées, mais les officines sont mal renseignées. C’est le cas des bols incolores Is. 85a/b, des bouteilles Is. 50a/b et de la vaisselle incolore moulée de « style international ». Cependant, deux objets en verre représentent des types nouveaux à Lyon : une coupe à décor d’oves oblongs et une seconde à décor de listels. Ces vases sont, de toute évidence, des importations, dont l’origine est également inconnue. Le verre de l’Antiquité tardive et médiéval est peu abondant et ne permet pas de proposer de réelle synthèse. C’est un constat que l’on peut faire pour la verrerie de cette époque à Lyon, car très peu d’ensembles ont été mis au jour. Toutefois, une ampoule et un verre à tige semblent correspondre aux productions des XIIIe-XIVe siècles. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 L’époque moderne est, en revanche, nettement plus enrichissante. Tout d’abord, le lot est plus PAGE 276 abondant et les types sont bien identifiables. Il existe des séries de vases identiques. Les gobelets à décor de pastilles et ceux à fines côtes ont été découverts en 2 exemplaires. Les verres à pieds bitronconiques ou biconiques sont représentés par 11 modèles dont une partie est décorée de filets blanc opaque. Si ces objets sont en vogue en France entre le XIVe siècle et jusqu’au XVIe siècle, la verrerie de l’Hôtel-Dieu permet de proposer un contexte plus précis pour ces objets. En effet, les gobelets sont attestés dans les contextes de la première moitié du XVIe siècle alors que les verres à pied sont présents dans la seconde moitié de ce même siècle. Jusqu’à présent aucun atelier de verrier n’est attesté à Lyon pour cette époque. Enfin, les verres à jambe avec bourrelet ou bouton central piriforme et quadrilobé sont des vases utilisés pendant le XVIIIe siècle. La verrerie de l’époque moderne est particulièrement importante car les études sont rares et surtout anciennes. Les fouilles du quartier Saint-Vincent et de la rue Tramassac dans le quartier de Saint-Jean étaient jusqu’à présent les seules occurrences publiées. Dorénavant, la verrerie de l’Hôtel-Dieu constitue une référence pour ce type de contexte (Auger 1990). Il en est de même pour les vases de l’époque contemporaine, encore méconnus à Lyon (Faure-Boucharlat et alii 1990). 3.5. Les monnaies (S. Carrara) Soixante-douze monnaies ont été mises au jour lors de l’opération archéologique menée sur le site de la cour de la Chaufferie de l’Hôtel-Dieu (tranches 1 et 2). La grande majorité du lot appartient à du monnayage antique et couvre plus de quatre siècle entre 42 av. J.-C. et 383/408 apr. J.-C. Parmi les cinquante-cinq monnaies antiques mises au jour sur le site, la grande majorité des frappes, soit plus du quart du lot, appartiennent à la seconde moitié du IVe siècle. On constate cependant des hiatus chronologiques assez importants dans le lot monétaire antique issu du site, notamment durant tout le IIIe siècle apr. J.-C. Seules huit monnaies médiévales et modernes ont pu être identifiées. Les neuf monnaies restantes appartiennent aux périodes moderne et contemporaine mais leur état très fruste, proche du simple jeton, n’a pas permis de déterminer l’autorité émettrice, même si quelques-unes sont très probablement des liards de France frappés sous Louis XIV vers 1654-1658. 3.5.1. Le monnayage antique 3.5.1.1. Les monnaies de la phase 1.1 milieu du Ier siècle apr. J.-C. Il s’agit de trois frappes précoces par rapport à la chronologie donnée par le mobilier céramique : un dupondius de Nîmes vers 16/15-3 av. J.-C., un as à l’autel des trois Gaules vers 12-14 apr. J.-C., et un denier moins commun pour Lyon de Lucius Mussidius Longus frappé en 42 av. J.-C. La présence de ces monnaies précoces attachées à des niveaux du milieu du Ier siècle n’est en soi pas étonnante au vu des types monétaires. En effet, les as de Lyon ou les dupondius de Nîmes SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Seules trois monnaies sont issues des niveaux de la phase 1.1 du site, datée aux alentours du PAGE 277 connaissent une longue période de circulation et sont encore présents en proportion notable dans la circulation monétaire de la seconde moitié du Ier siècle et même dans le IIe siècle. Plus étonnant est la présence d’un denier de 42 av. J.-C. frappé après l’assassinat de Jules César que l’on s’attendrait plus à retrouver dans les niveaux coloniaux de la colline de Fourvière que sur la Presqu’île. Mais là encore on connaît de nombreux exemples de circulation tardive voire très tardive de deniers représentant une forte valeur monétaire, d’autant plus lorsque ceux-ci sont réputés (parfois à tort) de bon aloi. C’est notamment le cas de la bourse de légionnaire de la rue des Fantasques à Lyon, qui contenait un denier de Marc Antoine (33-31 av. J.-C.) et trois deniers de Vespasien et de Domitien, alors que la monnaie la plus récente est une frappe de 194 apr. J.-C. de Septime Sévère. 3.5.1.2. Les monnaies de la phase 1.2 Sept monnaies proviennent des niveaux de la phase 1.2, datée entre le milieu et la fin du Ier siècle. Si leur nombre reste trop faible pour pouvoir en tirer des informations fiables sur la circulation monétaire pour cet intervalle chronologique à Lyon, elles permettent néanmoins de confirmer la chronologie du site et témoignent d’une circulation tardive pour certains types monétaires. Deux as de Vespasien frappés en 72-73 apr. J.-C. et un denier du même empereur frappé en 71 apr. J.-C. peuvent constituer le terminus ante quem à l’installation de la phase 1.2. Un dupondius de Trajan frappé vers 99 apr. J.-C. constitue quant à lui un terminus post quem à l’abandon de cette phase. Enfin, un as postume d’Auguste frappé sous Tibère vers 34-37 apr. J.-C., un denier d’Auguste et de Tibère frappé à Lyon vers 13-14 apr. J.-C. et un demi-dupondius de Nîmes frappé vers 16/15-14 apr. J.-C. confirment la part importante des monnayages plus anciens entrant dans la circulation monétaire de la seconde moitié du Ier siècle apr. J.-C. 3.5.1.3. Les monnaies de la phase 1.4 Plus de quarante-quatre monnaies sont présentes parmi les niveaux de la phase 1.4, datée de la seconde moitié du IVe siècle au début du Ve siècle. Il faut ajouter à ces monnaies individualisées un lot de treize fragments de numéraires appartenant à la seconde moitié du IVe siècle, d’une taille souvent inférieure au quart d’une monnaie. Parmi le lot de 44 monnaies, dix individus n’ont pu être identifiés, SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 on peut cependant préciser leur appartenance au monnayage du IVe siècle. Une seule monnaie parmi PAGE 278 le lot n’est pas attribuable au IVe siècle. Il s’agit d’un dupondius de Marc Aurèle frappé vers 171 apr. J.C., dont il est difficile d’interpréter la présence au sein des couches de l’état 1.4 : élément résiduel de l’occupation précédente ou monnaie participant effectivement à la circulation monétaire du IVe siècle ? US N 698 766 666 1074 882 698 1074 666 766 666 1057 1074 1074 1074 1074 1074 1074 624 666 666 1074 1296 666 1074 1074 666 o Datation Type Métal Autorité émettrice Atelier 25 30 48 6 55 56 17 49 29 36 35 5 9 2 8 10 15 32 38 40 7 31 37 3 4 39 171 apr. J.-C. 306 -354 317-340 317-361 317-361 321-324 335-350 337-340 351-352 351-352 351-354 364-375 364-375 364-378 364-378 364-378 364-378 364-378 364-378 364-378 364-388 365-375 365-375 367-383 367-383 367-383 Dupondius Nummus Nummus ou Centenionalis Maiorina réduite Nummus ou Centenionalis Nummus ou Centenionalis Nummus ou Centenionalis Nummus ou Centenionalis Ae 4 Maiorina Maiorina Maiorina réduite Nummus, Ae 3 Nummus, Ae 3 Nummus, Ae 3 Nummus, Ae 3 Nummus, Ae 3 Nummus, Ae 3 Nummus, Ae 3 Nummus, Ae 3 Nummus, Ae 3 Nummus ; Ae 4 Nummus, Ae 3 Nummus, Ae 3 Maiorina Pecunia Nummus, Ae 3 Nummus, Ae 3 Br. Br. Br. Br. Br. Br. Br. Br. Br. Br. Br. Br. Br. Br. Br. Br. Br. Br. Br. Br. Br. Br. Br. Br. Br. Br. Rome ? Lyon ? Lyon ? ? ? Thessalonique Lyon Lyon ? Lyon Lyon ? Lyon Arles Lyon ? Aquilée Arles, 3e Officine ? Lyon ? Héraclée ? ? Lyon ? 666 41 383-388 Nummus, Ae 4 Br. 666 666 666 666 666 683 1235 42 43 44 46 47 33 34 383-388 383-388 383-388 383-388 383-408 383-408 383-408 Nummus, Ae 4 Nummus, Ae 4 Nummus, Ae 4 Nummus, Ae 4 Nummus, Ae 4 Nummus, Ae 4 Nummus, Ae 4 Br. Br. Br. Br. Br. Br. Br. 666 45 seconde moitié IVe s. Nummi, Ae 3 et 4 Br. Marc Aurèle Constantin I à Constance II Constantin II Indéterminée ; Constance II ? Indéterminée Constantin Ier Constans Constans Magnence Magnence Constance Galle Valentinien Ier Valentinien Ier Valens Valens Valens Valens Valens Valens Valens ou Valentinien Ier Théodose ou Arcadius ? Valentinien Ier Valentinien Ier Gratien Gratien Gratien Magnus Maximus ou Flavius Victor Magnus Maximus Magnus Maximus Magnus Maximus Magnus Maximus Arcadius Arcadius Arcadius 13 fragments de moins d’un quart de monnaie appartenant à Valens Valentinien Gratien ? Trève ? ? Lyon ? ? ? Thessalonique ? ? Fig. 67 - Répartition chronologique des frappes identifiées au sein des niveaux de l’état 1.4. Parmi les 33 monnaies pour lesquelles on peut préciser l’autorité émettrice, seulement dix numéraires hétérogènes sont antérieurs aux années 350/360 apr. J.-C. Les monnayages les plus anciens remontent à Constantin Ier, Constantin II, Constance II, Constans et Magnence dont les dates de frappes s’échelonnent de 306 à 361 apr. J.-C. (fig. 67). Ces monnaies ne semblent pas constituer le seconde moitié du IVe siècle et font partie intégrante de la circulation monétaire de cette période. Plus intéressant est le lot important de monnayage postérieur à 364 apr. J.-C. qui semble effectivement placer plus précisément la chronologie de la phase 1.4. Ainsi, quatorze monnaies ont été frappées SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 terminus ante quem des niveaux du IVe siècle, puisqu’elles sont encore courantes pendant toute la PAGE 279 entre 364 et 383 par les empereurs Valentinien Ier, Valens et Gratien60. De même, huit monnaies de Magnus Maximus (383-388 apr. J.-C.) et d’Arcadius (383-408 apr. J.-C.) permettent de placer l’abandon du site dans le début du Ve siècle au vu de la bonne représentation du monnayage d’Arcadius et de l’absence de monnaie attribuable à Théodose II. Néanmoins, il faut tempérer cette dernière remarque, le monnayage de la fin du IVe siècle circulant encore abondamment durant le Ve siècle. Nous proposons donc de voir dans le lot de monnaies de la phase 1.4 l’échantillon d’une circulation monétaire comprise entre le troisième quart du IVe siècle (vers 360/370 apr. J.-C.) jusque dans les premières décennies du Ve siècle. 3.5.2. Le monnayage médiéval (phase 2.2) Trois monnaies permettent de préciser la chronologie de la phase médiévale 2.2. Dans l’US 667, un double Parisi est une frappe de Philippe IV, dit « le Bel », datée entre 1295 et 1303 (monnaie no 59 de l’inventaire). Elle présente au droit une croix feuillue accompagnée de la légende PHILIPPVS REX ; au revers on retrouve dans le champ REGA/ LIS sur deux lignes, sous une fleur de lis et la légende MONETA DVPLEX. Cette monnaie permet de situer la couche entre l’extrême fin du XIIIe siècle et le tout début du XIVe siècle. De même, un denier féodal frappé à Châteauroux par Guillaume II, seigneur de la même cité, est daté entre 1230 et 1270 (monnaie n° 62 de l’inventaire). Il permet donc de rattacher l’US 877, dont il est issu, à la phase 2.2 du site en permettant de préciser une datation assez basse dans le XIIIe siècle, entre le deuxième et le troisième quart de ce siècle. Ce denier peut donc parfaitement s’intégrer dans une circulation monétaire de la seconde moitié du XIIIe siècle. Enfin, un denier de l’archevêché de Lyon provient du comblement de la fosse US 1119 (US 1120). Il s’agit d’un type au L barré et à la légende PRIMA SEDES, comportant une croix au revers avec légende GALLIARV (monnaie no 63 de l’inventaire). Ce type anonyme du XIIIe siècle est plus récent que le type LG sous une barre, daté lui du milieu du XIe au milieu du XIIe siècle. Les exemplaires lourds (denier fort ou double denier) au type L barré (variante Poey d’Avant 5032) sont placés vers 1220-1250. Il semble ensuite que le poids de ces deniers s’affaiblisse à partir de 1280 et au début du XIVe siècle. Notre exemplaire de poids très faible, 0,9 g, pourrait donc s’inscrire dans cet intervalle chronologique : entre le dernier quart du XIIIe et le tout début du XIVe siècle. On peut mentionner l’exemple d’une SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 obole de même type trouvée sur la fouille du Parking Saint-Georges, à Lyon, dans un niveau de la PAGE 280 seconde moitié du XIIIe siècle associé notamment à un méreau de la famille Franzesi daté vers 12901307 (Cécillon in Ayala 2013, p. 231-240). 60 Il faut également préciser qu’une grande partie des treize fragments de monnaies signalées plus haut, semblent appartenir à ces empereurs. Il faut signaler la présence sur le site de l’Hôtel-Dieu d’une obole de même type, variante Poey d’Avant 5039-5041, de poids assez lourd (0,8 g), dont la frappe pourrait se placer dans le milieu et la seconde moitié du XIIIe siècle (monnaie n° 58 de l’inventaire). Cette monnaie est malheureusement résiduelle dans un contexte du début du XVIIe siècle. Les quatre monnaies médiévales mises au jour sur le site présentent une grande homogénéité chronologique : leurs dates de frappes et de circulation peuvent confirmer une occupation assez marquée du secteur dans la seconde moitié du XIIIe et le tout début du XIVe siècle. 3.5.3. Conclusion Le lot monétaire mis au jour sur le site de l’Hôtel-Dieu reste limité notamment pour la fin de la période médiévale, avec seulement trois monnaies en contexte stratigraphique (cf. inventaire numismatique, monnaies n° 59, n° 62 et n°63). De même, les lots monétaires attachés aux premières phases de l’occupation antique demeurent restreints et ne permettent pas vraiment d’appréhender la circulation monétaire de ces périodes comprises entre le milieu du Ier siècle et le début du IIe siècle. Tout au plus permettent-ils de confirmer les datations établies par le mobilier céramique. En revanche le riche ensemble de plus de quarante-quatre monnaies attribuées à l’Antiquité tardive apporte de précieuses informations tant du point de vue chronologique que de celui de la circulation monétaire. Ce lot, dont on peut placer la circulation entre le troisième quart du IVe siècle (vers 460/470 apr. J.-C.) jusque dans les premières décennies du Ve siècle, apporte un nouveau point de comparaison à Lyon où SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 les contextes tardifs bien circonscrits et riches en mobilier sont peu courants. PAGE 281 3.6. L’instrumentum antique (S. Carrara) L’opération d’archéologie préventive réalisée sur le site de l’Hôtel-Dieu a permis la mise au jour d’un important lot de petit mobilier représentant dans sa globalité près de 1150 fragments pour un NMI de 591 objets. Ce mobilier a donné lieu à un inventaire dans lequel 466 numéros de catalogue ont été ouverts, certains types de mobiliers (notamment la clouterie) ayant été regroupés par lots au sein de chaque US. L’inventaire a été scindé en deux parties pour les besoins de l’étude, selon l’appartenance chronologique des US et du mobilier. Ainsi, un inventaire des US et du mobilier antique a été réalisé en parallèle d’un inventaire regroupant le mobilier des couches médiévales, modernes et contemporaines. Les objets ont été numérotés en continu. Préalablement à l’étude, une longue campagne de nettoyage, au scalpel et sous binoculaire, a été nécessaire pour l’identification du matériel. Quelques éléments en fer ont fait l’objet d’une radiographie et d’un sablage ponctuel. Enfin, les objets les plus caractéristiques du lot et les mieux conservés, soit près d’une centaine, ont été dessinés à l’échelle 1/1 avec un logiciel de vectorisation. De même, la grande quantité et la variété des petits clous décoratifs en alliage cuivreux, présents sur le site, ont nécessité la mise en place d’une typologie propre à l’opération de l’Hôtel-Dieu. 3.6.1. Les données quantitative et qualitative du mobilier Le mobilier antique représente le lot le plus important avec 671 fragments pour un NMI de 368 objets qui ont donné lieu à 303 numéros de catalogue. Parmi les types de matériaux représentés, le mobilier en fer constitue la part la plus importante, comme d’accoutumée, avec près de 351 fragments pour un NMI de 176 objets regroupés sous 136 numéros de catalogue, principalement constitués par de la clouterie. S’il n’est représenté que par 288 fragments, le mobilier en alliage cuivreux figure en bonne place en termes de NMI avec 173 objets, soit autant que le mobilier en fer. Le mobilier en alliage cuivreux a cependant donné lieu à un plus grand nombre de numéro de catalogue (145 au total) qui tient à la nature du métal, mieux conservé et utilisé dans une grande variété de domaine. Le mobilier en plomb demeure dans de faible quantité sur le site : seulement 14 fragments pour un NMI de 8 objets. Les autres types de matériaux restent rares : l’os n’est représenté que par 5 fragments SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 appartenant à 4 objets distincts ; un seul élément est en verre. PAGE 282 Le poids total de 8660 g permet d’établir un poids moyen de 12,9 g par fragment. Ce poids est à prendre avec précaution puisqu‘il reflète autant le type de mobilier mis au jour, et la petite dimension de ce dernier, que l’état de fragmentation du mobilier. À cet égard, la différence de poids moyen entre le mobilier en fer (soit 15,9 g en moyenne par fragment) et le mobilier en alliage cuivreux (soit 1,4 g en moyenne) est éloquente. Si beaucoup d’objets, notamment parmi le mobilier en alliage cuivreux, peuvent apparaître comme complets ou quasiment complets, ils ne constituent en fait que les garnitures d’objets plus volumineux et/ou plus complexes (ameublement, accessoires vestimentaires, militaria, harnachement etc.). En parallèle, on constate l’absence d’éléments métalliques volumineux ou de grande taille dans tous les domaines d’activités et notamment ceux appartenant au domaine immobilier : ferrures, pentures, huisseries. Les constats que nous pouvons effectuer sur le mobilier (poids et dimensions des fragments, absence ou sous représentation de certains types d’éléments) laisse penser que nous sommes ici en présence d’un matériel détritique et résiduel. Il semble s’agir d’un mobilier abandonné, perdu ou ayant échappé aux diverses récupérations dont le site a fait l’objet durant l’Antiquité, soit entre les différentes phases d’occupation et d’évolution du secteur (construction et reconstruction), soit lors de son abandon (tranchée de récupération du IVe siècle). La présence d’un manchon de raccordement entre une tuyauterie en bois et une tuyauterie en plomb qui a été scié (objet no 285) afin de récupérer la partie métallique, est associé plus loin sur le site au négatif d’une tuyauterie en plomb (US 1188), elle aussi visiblement récupérée, témoigne de ce fait. 3.6.2. Domaines et types de mobilier : caractérisation du lot La classification du lot de mobilier par grands domaines d’identification et par catégories s’est avérée difficile au vu de sa constitution. De nombreux éléments fragmentés sont restés indéterminés ou classés en varia. De même, il a été difficile de trancher entre différents domaines d’utilisation pour l’important lot de petits clous décoratifs, de rivets et de garnitures pouvant être attachés à différentes catégories de mobilier (militaria, accessoires vestimentaires civil, ameublement). 3.6.2.1. Le domaine domestique Seulement 21 à 22 objets appartiennent au domaine domestique qui demeure mal représenté sur de bassin (pl. 130, no 55) ; un fond avec pied annulaire massif (bassin ? no 465) ; une attache d’anse anthropomorphe appartenant à une situle tardive du IVe-Ve siècle (pl. 130, n° 89). Trois à quatre petits couteaux peuvent appartenir au monde culinaire comme ustensiles de cuisine ou couverts pour la prise de repas (pl. 131, nos 93-94 et 239-240). La forme et la taille des couteaux no 93 et no 94 paraissent privilégier l’identification de couteaux destinés à la table ou d’un petit poignard pour le no 93 (L : 144 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 le site. Quelques fragments se rapportent à la vaisselle métallique (3 fragments) : une poignée mobile PAGE 283 mm). Celui-ci présente une lame courbe dont le tranchant présente une partie concave et une convexe ; la soie de section rectangulaire devait permettre la fixation d’un manche en matière périssable, l’extrémité est épatée. À la jonction entre la lame et la soie, un élément en forme de L, en alliage cuivreux, fait office de virole et de garde (ou mitre). Un second élément en alliage cuivreux présent au milieu de la soie peut appartenir à un culot ou un bouton terminant le manche maintenu par l’épatement de l’extrémité de la soie. Le couteau no 94 présente une lame droite à pointe rabattue (L : 135 mm). Son manche est en fer, de section quadrangulaire aux angles arrondis. À l’extrémité de celui-ci une large gorge comporte un traitement particulier que seule la radiographie ne permet pas d’identifier : incrustation d’étain ou de bronze, bague de bronze rapportée ? Cette gorge crée un bouton terminal qui prend grossièrement une forme de gland ou olivaire. L’ameublement est mieux représenté notamment grâce à 14 éléments de coffres et coffrets. Deux charnières en os ont pu équiper de petits coffres ou de petites armoires (pl. 130, nos 243-244). Une charnière en fer, à ailette triangulaire, présente un nœud créé par enroulement (charnière de meuble ou de volet ? pl. 133, no 100). Une petite fiche en alliage cuivreux est constituée à partir d’une tige de section quadrangulaire, repliée afin de créer un anneau de maintien pour un élément mobile et deux pattes de fixation destinées à un support peu épais en bois. Ce type de fiche est destiné à la fixation d’anneaux ou de poignées mobiles, notamment sur les coffres et coffrets (pl. 130, no 267). Une extrémité de moraillon en fer conserve, en partie, une bélière rectangulaire à l’arrière de la plaque, permettant le passage d’un pêne de serrure (pl. 131, no 297). Ce fragment appartient sans doute à un coffre de grande dimension. Une cornière/ équerre renforçait très probablement l’angle d’un coffre (cat. no 99). Plusieurs clous en alliage cuivreux ou à tête en alliage cuivreux ont participé à l’ornementation et à la fixation de garniture de coffre (pl. 125). Un élément sphérique avec départ de tige (pointe) en fer correspond vraisemblablement à une tête de clou décoratif associé généralement à de l’ameublement (pl. 130, no 254). Une série de clous en bronze à tête sphérique et pointe facettée (pl. 125, nos 06, 88 et 29), à tête bombée et pointe de section carrée (pl. 125, nos 13, 20 et 30), et enfin à tête circulaire plate (pl. 125, no 18) sont généralement utilisés pour la fixation des garnitures de coffre : renforts d’angles, plaques décoratives ou plaques de serrure, etc. (Riha 2001). Avec 20 à 21 objets clairement identifiés, le mobilier domestique demeure donc sous-représenté sur le site, par rapport au contexte des découvertes qui s’inscrivent au sein et dans l’environnement SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 proche d’une importante domus. Mais toute une série de clous en alliage cuivreux pourrait également PAGE 284 se rattacher à l’ameublement. 3.6.2.2. Le domaine immobilier Il faut noter la rareté sur le site des grosses pièces en fer pouvant se rapporter au domaine immobilier : ferrures de renforts, pentures, huisserie, et. Quelques fragments de faible dimension pourraient éventuellement appartenir à ces types de mobiliers mais sans assurance. C’est notamment le cas des fragments de plaques no 218, no 142 et no210. Un anneau avec départ de pointe correspond sans doute à un piton (cat. no175). Deux éléments de tuyauterie ont également été mis au jour dans des tranchées appartenant à deux états différents. Ils attestent d’une adduction d’eau sur le site, renforcée par la présence d’une canalisation constituée de tuyaux en céramique et d’un négatif de tuyauterie en plomb traversant un sol en mortier de tuileau. De la tranchée US 1180, provient un fragment de tuyau en plomb (pl. 132, no 285, pl. 227) dont l'extrémité, épanouie en bride, était destinée à être raccordée à une canalisation en bois dont il subsistent des traces fossilisées par l’oxydation. Onze clous en fer, à tige de section quadrangulaire (3 mm), sont encore en place et permettaient la fixation sur le départ de la partie en bois. L'extrémité du tuyau en plomb est sciée et indique que le métal a été récupéré. Cette technique de raccordement entre un tuyau en plomb et un élément en bois est bien attestée à Lyon et à Vienne ainsi qu'au Luxembourg (Cochet/Hansen 1986, p. 44, fig. 22 A). Une frette métallique (cat. no 235) permettant l’emmanchement de deux sections de tuyau en bois a également été mise au jour, en place, dans la tranchée US 1522. Cette frette en fer atteste la présence d’une adduction d’eau par une canalisation en bois, dès la phase 1.1. 3.6.2.3. Le domaine personnel Prés de 24 objets se rapportent au domaine de la personne, plus particulièrement aux éléments de parure et/ou d’accessoires vestimentaires, aux instruments liés à la toilette et aux cosmétiques et à la clouterie de chaussure. Onze clous à tête conique et petite pointe recourbées à 90° correspondent très certainement à des clous de chaussure. Parmi les sept éléments dédiés à la parure ou aux accessoires vestimentaires, on une forme polylobée sphéroïdale (3 lobes conservés) de couleur bleue nuit avec deux larges bandeaux jaunes (pl. 129, no 266). Ce type coïncide avec le type 11.11 défini par E. Riha, daté du début du IIe au IVe siècle apr. J.-C. à Augst (Suisse). La paire de boucle d’oreille, ou dormeuses, présente une attache de section circulaire formant un retour en S très prononcé (pl. 129, no 462a et b). À l’extrémité du SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 compte une perle en verre, une paire de pendants d’oreille et 3 à 5 fibules. La moitié de perle prend PAGE 285 système d’attache une petite plaque ovalaire (élément décoratif ou support ?) est formée d’une seule pièce avec le crochet, elle a pu permettre la soudure d'éléments décoratifs ou de pendants à l’image des exemplaires en or connus (Besson 2003). Deux fragments pourraient se rapporter à deux ardillons de fibules appartenant, l’un à une fibule à charnière (pl. 129, no 64), l’autre à une fibule à ressort (cat. no 272). Parmi les fibules identifiées, est présent un exemplaire du type Aucissa (type Feugère 22b1 ou Riha 5.2.4b). Il s’agit d’une fibule à charnière, à arc semi-circulaire et pied terminé par un bouton de forme sphéro-conique rapporté. Le dos de l'arc est orné d'un décor de sillon pourvu d'une ligne de perles en léger relief. La charnière est repliée vers l'intérieur. Cette fibule correspond au type 22b1 défini par M. Feugère mais son décor perlé la rapproche du type 22b2 : M. Feugère signale que de nombreuses fibules de type 22b1 imitent stylistiquement le type 22b2 mais conservent la caractéristique technique de la charnière repliée vers l'intérieur. Les fibules de type Feugère 22b1 circulent en Gaule entre 20/10 av. J.-C. et le début du Ier siècle apr. J.-C. Cette fibule correspond également au type 5.2.4b établi par E. Riha pour Augst ; le type 5.2 étant daté entre la fin du Ier siècle av. et 100 apr. J.-C. Une fibule dite en oméga (ou pénannulaire) est également présente. Elle est constituée d'un anneau ouvert de section ovale aplatie, aux extrémités divergentes terminées chacune par un bulbe biconique (pl. 129, no 241). L'ardillon de section circulaire pivote librement dans l'anneau principal. Cette fibule correspond au type 30c1a de M. Feugère qui est très répandu dans le monde romain dès le Haut-Empire. Elle correspond également au type 8.1.2 établi par E. Riha, à Augst, et datée entre 50 et 300 apr. J.-C. Notre exemplaire issu des niveaux de la phase 1.2, s’intègre donc dans un contexte chronologique situé entre 70-100 apr. J.-C. Enfin, une fibule discoïdale à charnière porte un décor émaillé formant un damier bleu et blanc avec des "fils" de couleur rouge (pl. 129, no 242). Cette fibule correspond au type 27 de M. Feugère sans que l'on puisse l'identifier avec certitude à l'une de ses variantes. Elle se rapproche du type 27b qui est très répandu dans l'est de la Gaule, en Suisse et en Rhénanie, où il circule entre la deuxième moitié du IIe siècle et le début du IIIe siècle apr. J.-C. Notre exemplaire trouve un parallèle à Augst où deux exemplaires parfaitement semblables, à décor de millefiori associant plusieurs tailles de damiers, ont été découverts. E. Riha date ce type des années 150-250 apr. J.-C. (Riha 1979, cat. no 1623-1624). La toilette féminine ou la cosmétique ne sont représentées que par trois ou quatre objets : une épingle (à cheveux ?) en alliage cuivreux (pl. 129, no 286), deux fragments de miroir en plomb (cat. nos 277 et 280) et une sonde-cuillère ou cyathiscomède (pl. 129, no 286) que l’on peut associer à des SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 pratiques médicales et/ou aux cosmétiques. PAGE 286 3.6.2.4. Le domaine social Au moins 98 objets se rapportent au domaine social. Un seul élément concerne le jeu et correspond à un jeton en os de type Béal A XXXIII, 3 (pl. 130, no 188). La quasi-totalité du mobilier appartenant à ce domaine concerne des garnitures (petits clous et boutons à rivet, pendeloques …) destinées à la décoration de harnachement ou d’accessoires vestimentaires couramment rencontrés parmi les militaria, et d’autres ont pu prendre place sur des cuirasses. Les militaria Près de 133 fragments, permettant de restitué au moins 97 objets, peuvent concerner le domaine militaire. On peut subdiviser en trois catégories le mobilier appartenant à ce domaine présent sur le site : l’armement offensif, l’armement défensif et les garnitures d’équipements militaires (ceinturon, baudrier, harnais). Un seul élément peut se rapporter à de l’armement offensif. Il s’agit d’une douille conique en fer encore pourvue de son rivet de fixation, dont l’extrémité est brisée (pl. 133, no163). Mais la forme et la dimension de l’objet paraissent privilégier l’identification d’une douille de pointe de lance. Deux fragments de plaque quadrangulaire en fer, munies de rivets en alliage cuivreux et d’une petite plaquette riveté en alliage cuivreux pourraient correspondre à des éléments de cuirasse segmentée (pl. 127, nos 145 et 298). L’épaisseur des deux rivets jointifs de la plaque no 145, associée à la présence d’un négatif étroit et longitudinal, parait privilégier la fixation de lanière de cuir. Cette observation rappelle les techniques de montages des différents segments des cuirasses romaines (Bishop 2002). Une tôle en alliage cuivreux semble s’apparenter à un système d'attache articulée (pl. 126, no 283). Elle possède un ajour rectangulaire à l'une de ses extrémités et à l’opposé une attache constituée d’un repli créant un nœud de rivure. Cet élément pourrait constituer le système de fermeture d’une cuirasse61, la partie ajourée rappelant les perforations rectangulaires exécutées directement dans les plaques de certaines cuirasses segmentées qui fonctionnent avec de petites bélières quadrangulaires serties sur la plaque opposée. Parmi les garnitures d’équipement militaire, les éléments les plus caractéristiques sont constitués (cingulum). Elles prennent la forme de lunule (pl. 126, no 84), de feuilles de chêne (pl. 126, no 65) ou de feuilles losangiques terminées par un bouton biconique (pl. 126, nos 56 et 85). Deux d’entres-elles portent un décor de grènetis estampé formant des volutes ou marquant les rebords des objets (no85 et 61 Cependant il ne faut pas exclure la possibilité d’une fixation sur d’autre type de support, afin d’en assurer la fermeture. On pourrait par exemple envisager pour cette même pièce l’identification d’un système de fermeture de coffret. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 par 4 pendeloques qui ont pu orner des harnais ou des tabliers de lanières fixés sur le ceinturon PAGE 287 no 65) et trois comportent encore les traces d’un étamage. On peut associés à ces pendants, 6 petites attaches composées d'une fine plaque linguiforme et d'une partie semi-circulaire ajourée, à une extrémité (pl. 126, nos 48-53). Ces éléments permettent la fixation des pendeloques sur les harnais, des objets similaires ont été découvertes à Augst (Deschler-Erb 1999, pl. 32, nos 627-638). Parmi nos six exemplaires, un seul est percé d’un trou de fixation ; la languette parfaitement conservée de trois autres exemplaires ne comporte aucun orifice. Il semble donc qu’une partie des systèmes de fixation de pendants de harnais mis au jour sur le site n’a pas été utilisée. Cette remarque appellera des commentaires que nous traiterons plus loin dans notre étude. Deux attaches de baudriers appelées également bouton à anneau, sont spécifiques de l’équipement militaire (pl. 126, nos 36 et 66). Il s’agit de deux boutons circulaires légèrement bombés munis d’une bélière, ou anneau, à l’arrière disposé sur le même plan que le bouton (tête). Ces objets, du fait de leur fréquence sur les camps augustéens ou du Haut Empire, ont été très tôt attribués à la suspension du gladius ou du pugio (Oldenstein 1977, p. 186). Nos exemplaires semblent correspondre au type VIII de J. P. Wild daté du Ier siècle apr. J.-C., présents en abondance à Vindonissa et représenté par deux exemplaires à Avenches (pl. 19, nos 201 et 202, Voirol 2000, p. 27-28). Il s’agit d’un type commun à l’époque pré-flavienne sur les camps de Bretagne ou du Rhin. Si la récurrence de ce type d’objet sur les camps du limes ou de Bretagne suggère une attribution à la sphère militaire, celle-ci n’est peut-être pas exclusive. L’essentiel du mobilier pouvant se rapporter à des garnitures d’équipements militaires se composent de clous de dimensions variés62, de boutons à rivets et de petits rivets en alliage cuivreux. L’abondance et la variété de ce type de matériel sur le site a nécessité la mise en place d’une typologie (non exhaustive) propre à la fouille (pl. 122). Toute la difficulté est de savoir s’il s’agit de garnitures liées au domaine militaire ou à l’ameublement antique puisque certains types très similaires se retrouvent, selon les spécialistes et les publications, tantôt classés en militaria tantôt en éléments de coffret. Ainsi, prés de 17 types ont été établis selon des critères de formes et de conceptions ; certains types ont été subdivisés en sous-types ou variantes selon des critères de dimensions (sous-type A, B, C …). Enfin, les différents types et variantes ont été regroupés au sein de six groupes, selon la forme et la décoration de la tête : Groupe I : à tête hémisphérique simple (creuse ou pleine) Groupe II : à tête bombée simple (creuse ou pleine) Groupe III : tête creuse à décor mouluré concentrique SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Groupe IV : à tête bombée et à rebord (ou collerette) PAGE 288 Groupe V : à tête plate ou légèrement bombée Groupe VI : divers (clous ne pouvant intégrer les groupes précédents et présents à un ou deux exemplaires sur le site) 62 Même si la majorité présente des modules de petites tailles. L’appartenance au domaine militaire des clous à tête hémisphérique ou bombée des groupes I et II semble assurée. Les diamètres des têtes63 sont compris entre 4 et 14 mm, pour une hauteur de pointe de 5 à 9 mm présentant une section très fine (cat. no 2a-2f, no 21, no 3, no 4a-4b, no 287, pl. 124). Les clous des groupes I (types 1A et 1B) et II (types 2A à 2D) du site de l’Hôtel-Dieu ont sans doute décorés des ceintures et plus particulièrement des tabliers de lanière ou encore de baudriers, comme l’atteste plusieurs découvertes de Vindonissa (Unz/Deschler-Erb 1997, pl. 47, no 1292) ou d’Augst (Deschler-Erb 1999). La présence sur le site d’au moins 31 exemplaires de clou de type 1 et de 9 exemplaires du type 2, associés à la présence d’une quarantaine de fragments de petites pointes de clous en alliage cuivreux ayant perdu leurs têtes, soulève quelques interrogations quant à leur présence sur le site : éléments perdus liés à la présence de vétérans, au passage de troupes, ou éléments liés à la présence d’un artisanat sur le site produisant des équipements à destination de l’armée. Si la fixation de ces clous a pu s’opérer par recourbement de la pointe à 90° sur le support en cuir, comme l’atteste certaines pièces, un clou présente un système de fixation plus élaboré. Ainsi le clou/rivet no 287 (pl. 124) présente une petite rondelle (contre-rivet) à l’extrémité de la pointe qui a été écrasée (martelage ?) afin d’assurer son maintien. Ce type de fixation est bien attesté à Vindonissa sur plusieurs clous (Unz/Deschler-Erb 1997, pl. 47, n° 1292 et pl. 73 nos 2224, 2228, 2230, 2260). La présence de trois petites rondelles bombées, en alliage cuivreux, mises au jour lors de la fouille (cat. nos 74, 269, 247) confirme l’utilisation de cette technique de montage sur le site. Les clous/rivets à tête plate ou très légèrement bombée du groupe V sont également bien attestés sur le site (type 6A-D, type 7 A et B, type 10). Leur attribution est plus problématique puisque si les clous du type 10 (tête plate circulaire à rebord tombant) semblent devoir être catalogués parmi les garnitures d’équipement militaire, fixés sur des tabliers de lanières par exemple64, les clous du type 6, eux, paraissent plus appropriés pour l’assemblage de coffrets ou la fixation de garnitures sur ce type de support. De même, les clous de type 7 ont pu être utilisés pour orner des équipements militaires ou de l’ameublement. C’est notamment le cas du clou no 11 (pl. 124) dont la pointe recourbée à 90° permet de restituer un support d’une douzaine de millimètres d’épaisseur, sans doute une planche constituant la caisse d’un coffret. Trois objets classés parmi les clous/rivets du type 6 doivent être identifiés comme des rivets dont la forme rappelle celle des éléments encore en place sur la plaque (de cuirasse ?) no 145 (pl. 127). Ils présentent une tête plate circulaire assez épaisse et une tige de section circulaire ou rectangulaire, dont une possède une extrémité épatée (pl. 125, nos 19, 24 et 63 Celles-ci sont majoritairement en tôle de bronze, creuses ; de très rares exemplaires possèdent une tête massive pleine. Le clou no25 (pl. 124) présente une pointe recourbée à 90° qui permet de restituer un support peu épais, de 1 à 2 mm, sans doute en matière souple (cuir ?). 64 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 290). PAGE 289 Sept clous peuvent être attribués au groupe IV (types 4, 14A et 14B), à tête bombée et à rebord (ou collerette). Ils présentent cependant une variété assez large de dimensions, de finitions ou de traitements. Les clous no 7, 37 et 38 (pl. 123) définissent parfaitement ce groupe et l’éventail de leurs dimensions. Ils comportent de fines pointes dont deux d’entre-elles, recourbées à 90°, témoignent de supports de faible épaisseur (de 1 à 3 mm) pour leurs fixations. En outre, l’exemplaire n° 37 présente une finition particulière, puisque la surface de la tête est entièrement étamée/ argentée. À Avenches, une série de « boutons à pointe étamés », similaires à notre exemplaire, sont associés à plusieurs pendeloques ailées qui permettent de prouver l’utilisation de ce type de garniture sur des courroies de harnais militaire (Voirol 2000, p. 29, pl. 21, no 247). Le clou no 250 ne possède pas de tête bombée, mais elle conserve les traces d’un amalgame de plomb et/ou d’étain ayant permis la soudure d’un élément rapporté (pl. 123). D’ailleurs, l’objet no 46 ne semble pas conserver la trace d’une pointe ou d’une tige destinée à sa fixation ; il peut apparaître comme un petit cabochon fixé par soudure (?). Enfin, le bouton à rivet no 16, avec tête en tôle de bronze ornée d'une collerette, bien que plus particulier peut néanmoins être classé dans le groupe IV (pl. 123). L'extrémité de la tige (ou pointe) de section carrée est épatée afin de créer la tête du rivet. Il subsiste des fragments d’un contre-rivet. Les boutons à rivet circulaire sont fréquents, ils pouvaient être utilisés pour le harnachement des chevaux ou pour la fixation des appliques de courroies en contexte militaire, mais ils pouvaient également être employés dans le domaine domestique (Voirol 2000, p. 28). Des boutons similaires sont connus à Avenches, à Augst et à Vindonissa. Les caractéristiques relevées au sein du groupe IV privilégient là encore l’identification d’une clouterie destinée à garnir et orner des équipements militaires, des harnais ou des accessoires vestimentaires civils. Les clous du groupe III (types 5A à 5C, type 13 et type 16), à tête ornée de moulures concentriques, sont également bien attestés avec 7 exemplaires (pl. 123, nos 8, 43, 44, 62 et 293). Les clous de type 5 (A à C) constituent une série aux modules différents présentant cependant une morphologie uniforme : la tête de profil presque conique présente des moulures créées par superposition de disques décroissants (cat. nos 48, 9 et 43). Leurs dimensions sont comprises entre 5 mm et 12 mm de diamètre. Ce type de clous, à la fonction décorative certaine, est notamment présent à Vindonissa (Unz/Deschler-Erb 1997, pl. 73, nos 2241-2242). Une utilisation sur des équipements militaires (baudrier, ceinturon, cuirasse ou autre) paraît donc envisageable. Cette identification est confirmée à Augst, où un clou identique à notre no 43 est encore en place sur une plaque décorative de cingulum dont il assurait la fixation (Deschler-Erb 1999, pl. 20, no 368). L’unique clou de type 13 (cat . n° 44) peut être rattaché aux clous de type 5, même si quelques dissemblances notées dans le profil et SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 la forme de la tête ont justifié un classement différencié. Les clous ou boutons à rivet de type 16 PAGE 290 présentent quant à eux un diamètre bien plus important et une composition différente des moulures, même si le principe de moulures concentriques reste analogue (pl. 123, nos 293, 62 et 464). Pour deux exemplaires la fixation s’effectue par repli de la pointe à 90° sur un support de faible épaisseur (environ 2 mm), l’objet no 293 est pourvu d’un rivet formé par une tige très courte et peu épatée. Ces objets de par leur dimension semblent plus appropriés pour garnir des harnais ; la présence régulière de ce type de bouton ou de clou sur les sites du limes paraît indiquer leur utilisation dans le domaine militaire, sans toutefois exclure un usage dans les domaines civil ou domestique. Le groupe VI rassemble divers clous présents à un ou deux exemplaires, ne rentrant pas dans les catégories précédentes (types 9, 11, 12, 15, 17). Il s’agit pour la plupart de clous spécifiques à l’aspect décoratif très recherché. Les clous simples de type 11 sont de taille très réduite, à tête plate se distinguant à peine de la pointe ; ils sont très probablement destinés à la fixation de plaques/tôles de garnitures sur des accessoires vestimentaires ou de l’ameublement (pl. 124, cat. no 274). Le type 15 possède une tête bombée à dépression centrale ; il ne faut pas exclure qu’il puisse s’agir d’un clou de type 1B ou 2B présentant un enfoncement accidentel de la pointe (pl. 123, no 39). Le clou de type 12, à tête constituée d’une tôle de forme hémisphérique et large rebord en collerette, est également bien représenté sur le site de Vindonissa (Unz/Deschler-Erb 1997, pl. 73, nos 2246-2256). Si l’on peut aisément envisager l’identification d’une garniture destinée au harnachement ou aux équipements et accessoires vestimentaires militaires, il ne faut toutefois pas exclure la possibilité d’un usage dans l’ornementation de coffre ou de coffret, des clous similaires étant également présents parmi les éléments de coffre d’Augst (Rhia 2001, pl. 49). Le type 17 est représenté par un unique exemplaire. Il s’agit d’un petit clou décoratif (ou bouton à pointe) dont la tête circulaire et plate à collerette est ornée d'un buste estampé (pl. 123, no 299). La tige, de section carrée décroissante, est recourbée, ce qui fournit sans doute une indication sur la taille du support sur lequel il était fixé (3 mm). La partie supérieure de la tête comporte un décor estampé figurant une tête d'empereur tournée vers la gauche, laurée et barbue, où l’on pourrait reconnaître le profil d’un Flavien. Des traces d’étamage sont également visibles à la surface de l’objet. Les cabochons estampés sont des objets de qualité, connus à de rares exemplaires : un à Vindonissa, cinq à Augst, un à Bâle, trois à Avenches (Suisse). Ils auraient été utilisés pour orner le tablier de lanières des militaires romains. Ces objets sont fréquents dans la deuxième moitié du Ier siècle apr. J.-C. et plus particulièrement à l’époque flavienne, sur les sites du limes septentrional de l'Empire. Il faut toutefois noter que notre exemplaire présente un diamètre nettement inférieur au diamètre moyen des autres cabochons connus, qui varie entre 18 et 22 mm (Voirol 2000, p. 19). Deux clous à tête émaillée appartiennent au type 9 (pl. 123, nos 17 et 291). Seul l’un d’eux conserve son émail de couleur bleu-vert disposé dans une cavité circulaire peu profonde, autour d'un ombilic central. La pointe permettant la fixation passe à travers la tête (fabrication en deux temps ?). Des exemplaires de clous à décor d'émaux champlevés sont connus à Vindonissa. Les rivets émaillés, à décor concentrique, découverts à Avenches (Suisse) sont datés des IIe-IIIe siècles apr. J.-C. (Voirol 2000, p. 82). D'après A. Voirol, les objets émaillés sont principalement datés de la L’importance du lot de clous en alliage cuivreux et la variété des types rencontrés constituent un exemple unique parmi les lots de petit mobilier mis au jour à Lyon. Cet ensemble soulève plusieurs interrogations quant à la réalité archéologique à laquelle il renvoie. La plupart de ces éléments pourraient être liés au domaine militaire, ils auraient pu orner et garnir des ceintures, des tabliers de SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 deuxième moitié du IIe et du début du IIIe siècle apr. J.-C. (Voirol 2000, p. 28). PAGE 291 lanières, des baudriers ou des harnais. Leur association avec des pendants de harnais ou de tabliers de lanière et des attaches de baudrier au sein des mêmes unités stratigraphiques, ainsi que la présence quasi systématique de comparatifs au sein de la bibliographie consacrée aux camps du limes rhénan ne laisse que peu de doute sur leur usage. Il reste à interpréter la signification d’une telle présence sur un site dont le caractère domestique est certain, avec la présence d’une importante domus entre la seconde moitié du Ier et le IIe siècle : 1 - Doit-on voir dans ce lot de simples éléments perdus lors de passages successifs de légionnaires sur le site ou à ses abords ? 2 - Cette concentration peut-elle révéler la présence d’un atelier spécifique lié au travail du cuir fabriquant ou réparant des accessoires vestimentaires et des harnais à destination des légionnaires ? 3 - Enfin, le caractère provisoire des premières structures (foyer non-pérenne dans l’US 1508) mises au jour le long de la rue Bellecordière, qui rassemble dans ses niveaux l’essentiel du matériel cité (clous, pendeloques et attaches de pendeloque…), ne pourrait-il pas correspondre au stationnement temporaire d’une troupe ? 3.6.2.5. L’artisanat Les éléments relatifs à de possibles activités artisanales sur le site demeurent très rares. On peut considérer que l’outillage est absent de la fouille même si deux aiguilles, l’une en os (pl. 130, no 245) et l’autre en alliage cuivreux (pl. 130, no 268), peuvent se rapporter au travail du textile et/ou du cuir. Une quinzaine de fragments de paroi de four, vitrifiées et scoriacées, prélevés lors de l’opération archéologique constituent les seuls artefacts attestant la présence d’une activité artisanale sur le site ou dans son environnement proche. Cette dernière demeure indéterminée même si elle reste liée aux SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 arts du feu (poterie, métallurgie ou verrerie). PAGE 292 3.6.3. Conclusion La fouille de l’Hôtel-Dieu, tranches 1 et 2, a permis la mise au jour d’un lot assez conséquent de petit mobilier qui, avec prés de 671 fragments pour un NMI de 368 objets, a donné lieu à 303 numéros de catalogue. La majorité du mobilier semble correspondre à un matériel détritique et résiduel issu d’un contexte domestique. Il semble s’agir d’un mobilier abandonné, perdu ou ayant échappé aux diverses récupérations dont le site à fait l’objet durant l’Antiquité, soit entre les différentes phases d’occupation et d’évolution du secteur, soit lors de son abandon. La qualité générale de cet ensemble de petit mobilier est loin de refléter celle du plan de la domus et des enduits peints qui permettent d’identifier un riche habitat. L’important lot de matériel lié au domaine militaire est plus problématique et pose des questions auxquelles il nous paraît encore prématuré de répondre : présence ou passage ponctuel de troupes, production ? La présence récurrente de garnitures traditionnellement attribuées aux militaria sur les sites lyonnais, et particulièrement sur celui de l’Hôtel-Dieu, pose la question du rôle de Lyon dans le dispositif militaire romain. Il est admis que Lyon fut une base arrière assurant l’approvisionnement de certains camps du limes, notamment en poterie, dont l’atelier monétaire était en partie destiné à payer l’armée du Rhin (Desbat et alii 1996). Dans ce cadre, envisager la présence à Lyon d’ateliers spécialisés dans la production d’accessoires et de fournitures militaires ne paraît pas inopportun. De même, on peut s’interroger sur l’éventualité d’un passage dans le domaine civil (accessoire SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 vestimentaire et harnachement) d’une partie de ces objets. PAGE 293 3.7. Les enduits peints (M. Leperlier) 3.7.1. Méthodologie Lorsque les enduits peints ont été mis au jour sur le terrain, un carroyage de 2 x 4 carrés a été mis en place avant le prélèvement. Les fragments ont été prélevés par carrés et déposés dans des cagettes tapissées de journal et marquées des informations stratigraphiques. Elles ont ensuite été entreposées au SAVL. Dans un premier temps, les enduits peints sont débarrassés de la terre provenant de leur milieu d’enfouissement. Après avoir vérifié que leur état de conservation permettait le nettoyage, les enduits peints ont été lavé à l’eau. Une fois secs, ils sont stockés dans des caisses de type Allibert. Ils sont ensuite étudiés à la loupe pour déterminer le sens de lissage, ainsi que les différentes couches de mortier. La phase d’étude suivante consiste à remonter le décor. Le lavage et les observations des couches picturales et des mortiers a permis d’identifier deux décors différents. C’est le premier et le plus riche iconographiquement qui fera l’objet, principalement, de cette étude. Les fragments ont tous été placés dans le même sens de lissage pour faciliter la recherche de collage. Le travail se fait dans des bacs à sable, ce qui permet de faire une mise à plat. Une fois la phase de remontage achevée, le décor est relevé sur des feuilles de polyane transparent avec des marqueurs fins, et photographié. Seules les plaques permettant de comprendre au mieux le décor sont inventoriées et numérotées (de façon aléatoire). Chaque dessin est associé à la photo correspondante, au numéro d’inventaire, au sens de lissage, à une échelle et aux références du site. Les relevés et les photos sont réduits à une échelle adaptée à la taille des plaques et traités via les logiciels Adobe Photoshop et Illustrator. Les planches sont ainsi montées. L’étude terminée, les enduits peints sont conditionnés de façon définitive dans les caisses Allibert revêtues de mousse polyéthylène de 0,5mm d’épaisseur et placés dans une salle du SAVL qui leur est SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 dédiée. Les caisses sont étiquetées et numérotées avec le numéro INSEE-Patriarche, le numéro propre PAGE 294 au SAVL et un numéro de caisse. L’inventaire remis au SRA, où chaque décor y est décrit, est réalisé à ce moment. 3.7.2. Contexte des fouilles Dans la cour de la Chaufferie, sous les vestiges modernes et médiévaux, les niveaux antiques ont livré, entre autre, des enduits peints, localisés dans le quart est de l’emprise de fouille, pour les ensembles 1 et 2. La présence de peinture murale dans ce secteur avait déjà été attestée précédemment lors des sondages. Les enduits peints ont été découvert sous forme de déblais. Ils comblaient un fossé en profil de cuvette axé ouest-est et coupé perpendiculairement par la galerie est du bâtiment. Aucune architecture n’a pu être reliée à ces peintures, dans l’emprise des fouilles. L’ensemble 3, quant à lui, a été découvert au sud de l’aire de fouille, dans l’emprise des loges des ous. Apparu suite au démontage d’un terrazzo (US 1036), ces enduits peints servaient de remblai d’installation à ce sol maçonné. 3.7.3. Ensemble 1 (US 931) 3.7.3.1. Description du décor La peinture murale de l’Hôtel-Dieu présente une organisation tripartite horizontale, que l’on retrouve fréquemment dans la peinture gallo romaine, à savoir une zone inférieure, une zone médiane et une zone supérieure. La zone basse se compose de deux éléments. On trouve tout d’abord, au contact du sol, une plinthe mouchetée orangée tirant sur le rose agrémentée de mouchetis blancs. Ce motif récurrent de la peinture avait pour but d’imiter le marbre. Marquée par un épais filet blanc, elle est surmontée de compartiments étroits et longs rouge ocre. Ils sont ornés de touffes végétales vert foncé et vert clair ainsi que d’oiseaux blancs rehaussés de bordeaux dont le profil les rapproche des échassiers. Sa partie haute est close par un filet jaune ocre d’1 cm d’épaisseur (pl. 134). Ces plaques ont été découvertes essentiellement que le dessus du fossé. Suite à un tassage volontaire ou naturel, ces enduits peints se délitaient considérablement lors de la dépose et quelques éléments nous sont parvenus. Cela ne permet pas de déterminer la hauteur de cette zone inférieure. Comme fréquemment dans la peinture gallo-romaine, la transition avec la zone médiane se fait supporte une prédelle noire, interrompue à chaque angle de panneau par de petites colonnettes vertes et blanches, présentant une base et un chapiteau travaillés en camaïeu de blanc. Cet espace ne nous est connu que sous un panneau rouge. Elle comporte ici une scène de chasse dans la nature, des arbres stylisés verts encadrant les animaux. On y reconnaît une panthère – identifiable par les taches rouges ornant son pelage beige orangé – poursuivant un cerf. Les pattes arrières posant sur la ligne de SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 par une bande de séparation, ici vert clair et vert foncé avec un filet épais blanc au milieu. Elle PAGE 295 sol, tandis que les antérieurs sont levés donnent une impression de mouvement voire de vitesse (pl. 135). On note également à l’observation de ces mammifères que le cerf qui est un animal commun à Lyon est bien exécuté à l’inverse de la panthère qui est à peine reconnaissable (pl. 135). Cette plaque nous donne une information supplémentaire et qui concerne directement l’architecture à laquelle appartenait la peinture. En effet, le bord gauche de la plaque forme un angle obtus, peint en vert, significatif d’une ouverture. À cette hauteur, il s’agit très probablement d’une porte. Outre la prédelle, la zone médiane comprend, comme il est de coutume, des panneaux et des interpanneaux. Les panneaux latéraux sont rouges et mesurent 1,30 m de large. Si l’on en croit une règle admise dans le milieu de la peinture murale, la largeur du panneau serait égale aux 2/3 de sa hauteur, ce qui nous porterait ici à 1,95 m. Le pigment particulièrement vif est posé sur une souscouche jaune, ce qui nous fait penser au rouge pompéien aussi appelé cinabre. Cependant, sans une analyse physico-chimique il nous est impossible de confirmer cette impression. Le panneau rouge est agrémenté d’un double filet d’encadrement intérieur blanc très fin. Il est entouré, sur son bord externe d’une bande blanche de 8 cm d’épaisseur, elle-même rehaussée d’un double filet bordeaux. En haut, le filet bordeaux supérieur est remplacé par un épais filet vert. Une bande jaune débordante de 4 cm de haut, ornée d’un filet fin bordeaux en haut et d’un filet épais bordeaux en bas, forme un entablement. Une double volute rouge asymétrique, rehaussée de jaune et orné d’un motif floral simple en forme l’acrotère. Une petite volute bleue y est accolée. Cet élément d’architecture retranscrit en peinture sert de support à une figure, réelle ou fantastique, animale ou humaine, dont la seule partie qui nous soit parvenue est assimilée à une aile de diverses couleurs. Entre les acrotères, de petites saynètes ont été intégrées. Elles reprennent la même organisation que celles figurant en prédelle. Un filet jaune pâle tient lieu de ligne de sol, la profondeur est suggérée par une bande vert foncé au contact du filet. Les fragments comportant les figures n’ont pas été retrouvés mais des arbres stylisés, identiques à ceux de la scène de chasse, sont également présents ce qui indique une scène en extérieur, dans la nature (pl. 136). Des plaques isolées correspondent à ces petites scènes, mais n’ont pu être replacées avec certitude dans la restitution du décor. On peut ainsi voir un oiseau au corps vert bleuté et au poitrail et pattes rouge rosé, picorant une touffe de feuillage. Un second volatile lui faisait face mais seul son bec est encore visible. Un petit fragment décoré d’une tête bleutée avec un œil circulaire jaune et un bec rose a été découverte. Iconographiquement elle se rapproche fortement SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 du corps de l’oiseau mais aucun collage n’a pu être effectué. Nous la présentons tout de même à ses PAGE 296 côtés (pl. 137). Les deux Amours ailés constituent l’autre élément pouvant figurer dans ces saynètes. Nous proposons de les positionner ainsi grâce à la présence de branches correspondant en tous points aux arbres stylisés déjà évoqués. Ils sont représentés nus, avec un long foulard rouge passé autour de la gorge et flottant dans le dos. Les ailes sont peintes en bleu clair avec un rehaut bordeaux et blanc. Le positionnement de leurs jambes indique leur déplacement vers la droite. Leurs têtes aux cheveux mi-longs bouclant sur les oreilles, sont tournées de trois-quarts face, légèrement inclinées vers le bas, leurs regards dirigés au sol. Le second Amour – le mieux conservé – tient dans sa main droite une fine canne au bout recourbé, tandis que sa main gauche maintient un panier d’osier rempli de fruits vert sur sa tête (pl. 138). D’autres fragments de panneaux ont été mis au jour mais de couleur blanche cette fois, avec un double filet intérieur bordeaux. En nombre nettement moindre que les fragments rouges, nous avons restitué ce panneau blanc en position centrale, comme nous le verrons par la suite (cf. infra). Il est entouré d’une bande rouge sur sous-couche jaune, de 8 cm d’épaisseur, marquée par un double filet blanc (pl. 139). De part son positionnement au milieu de la paroi, ce panneau bénéficie d’un traitement iconographique particulier. La bande rouge en partie supérieure voit son premier filet blanc remplacé par un filet plus épais bordeaux. Une bande blanche de 4 cm de haut, ornée d’un filet fin bordeaux en haut et d’un filet épais bordeaux en bas, marque l’entablement. Il sert de support à une composition de masques. Au centre, le masque principal repose sur un piédestal rouge avec des rehauts bordeaux et blancs. Le visage est traité dans différentes teintes de beige et les détails tels que les yeux sont peints en marron. Il porte une couronne représentée dans un camaïeu de jaune et décorée de trois sphères, aux extrémités et au centre. On y ajoute deux pendeloques au-dessus des oreilles, composées d’une perlette et d’une sphère. Le piédestal sur lequel repose le masque est cerné sur ses deux côtés par une gerbe de petites feuilles arrondies grises rehaussées de blanc. Partant du bas du masque elle décrit un léger enroulement vers le haut. La partie supérieure des gerbes sert d’appui à deux dauphins stylisés jaunes. Ils tiennent dans leurs bouches, via un ruban blanc formant deux boucles, un masque tourné de trois-quarts face vers la figure centrale (seul le masque droit a été retrouvé, le second est restitué par symétrie). Son visage rond et joufflu est aussi traité avec des teintes de beige. La bouche – fermée –, le nez et les yeux sont peints en marron. Les cheveux, également marrons, sont retenus par un bandeau jaune pâle avec des touches de pinceau verticales bordeaux. Ils forment une sorte de chignon au niveau des oreilles et s’arrêtent en-dessous du menton. Deux pendeloques gris clair de forme oblongue terminent la liste des attributs des masques périmétraux. La composition centrale s’orne également d’un tableautin flottant à quelques centimètres des masques. Le cadre est formé par une bande verte ceinte de deux filets blancs. Au centre, on peut y voir un oiseau posé sur une ligne de sol identique aux précédentes. De couleur rose clair, il a la tête relevée, le bec entrouvert. Sa plume latérale est parée de rehauts bordeaux, jaune pâle et blancs. Il semble qu’il ait été exécuté grandeur nature. Le cadre comporte deux petites volutes autres volutes sont positionnées à chaque angle supérieur et servent de support à un ove jaune et blanc. C’est à l’angle supérieur gauche du tableautin qu’on observe l’extrémité pointue d’un motif longiligne rose et blanc orné de trois corolles et disposé en diagonale. Il s’en échappe un fin rinceau feuillu portant des baies jaunes (pl. 140). SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 rouges et jaunes sur ses extérieurs en bas. Elles sont reliées par un filet fin aux dos des dauphins. Deux PAGE 297 Les interpanneaux noirs contiennent également du décor. Aucun n’a pu être remonté entièrement mais plusieurs éléments se dégagent tout de même. Un certain nombre de fragments représentant un candélabre ont été mis au jour. Ce motif récurrent de la peinture gallo-romaine se compose ici de deux hampes d’environ 3 cm d’épaisseur qui se croisent en formant des médaillons circulaires. Réalisée dans un camaïeu de jaune, elles semblent représenter un élément de décoration en métal doré. Sur chaque extrémité latérale de ces médaillons deux bagues et une corolle rythment les deux hampes torsadées (pl. 141). Afin de créer un ombrage, elles sont soulignées d’un trait rouge ocre. Une fine tige part de la corolle extérieure. Elle est interrompue par quatre feuilles allongées jaunes et rouges d’où sort une tigelle (fine tige s’enroulant sur elle-même, sans fonction de support) qui se développe vers le haut. Vers le bas, la tige semble se transformer en ruban, avec deux boucles, suspendant ainsi un objet. Composé d’une partie bombée et d’une partie plate, l’objet est peint en jaune avec des rehauts blancs et un soulignage bordeaux à l’intérieur. Un ruban fin forme un arrondi sous l’objet, s’accroche à chaque bord. Le ruban est lesté à chaque extrémité par une succession de petites feuilles arrondies jaunes. Selon qu’il se trouve sur le flanc gauche ou droit du candélabre, l’objet est légèrement incliné vers celui-ci (pl. 142). Ce motif n’est pas présent à chaque corolle, il s’alterne avec une tige semblable mais ornée, dans son cas, de feuilles jaunes et vertes pointues. Comme nous l’avons signalé précédemment, les hampes torsadées forment des médaillons sur le fond noir de l’interpanneau. Trois éléments de ces médaillons nous sont parvenus : un masque joufflu de trois quarts face, tourné vers la droite ; un oiseau blanc ; un oiseau posé au sol (très abîmé). Il nous est impossible de dire si chaque médaillon comportait une figure ou bien si seulement quelques uns étaient ornés (pl. 143). Une plaque nous indique que le candélabre à double hampe n’est pas le seul à figurer dans les interpanneaux (pl. 144). Située dans la partie du candélabre, comme on peut le voir par rapport à la bande entourant le panneau, cette plaque présente une hampe centrale lisse, relativement épaisse, avec des touches de bordeaux superposées, donnant un aspect torsadé. Elle est interrompue par une ombelle à feston. En arrière plan, on observe un motif cordiforme vert. De part et d’autre, deux paires d’ailes rose pâle marque la présence d’oiseaux dos à dos, tournés vers l’extérieur de l’interpanneau. D’autres plaques arborant des ombelles ont été mises au jour, l’une abritant des oves (pl. 145), l’autre flanquée d’un oiseau sur son côté gauche, reposant sur une volute verte (pl. 146), la dernière servant de support à un masque de théâtre légèrement tourné vers la droite, que l’on reconnaît par sa SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 coiffure au carré, ondulant au niveau des oreilles (pl. 147). PAGE 298 La question du couronnement du candélabre s’est posée. Parmi les fragments qui ont été retrouvés, trois figures de grandes tailles ont été identifiées. Dionysos est présent deux fois, comme en témoignent ces quatre fragments de têtes (pl. 148). Reconnu par la couronne de lierre et le double bandeau orné qu’il porte en tête, il tient également à la main un de ses principaux attributs, le thyrse (long bâton couronné par une pomme de pin et décoré d’un ruban). Sur le premier fragment, il est tourné vers sa droite tandis que sur les trois autres, il dirige son corps vers sa gauche. Nous joignons à cet ensemble trois plaques très fragmentaires, représentant un bras droit saisissant vraisemblablement une grappe de raisin, un bras gauche tenant un bâton vert fin et deux demi-jambes (pl. 149). La facture de ces éléments corporels, leur traitement pictural ainsi que leurs dimensions nous laissent penser qu’ils peuvent être liés à la seconde tête que nous décrivions ci-dessus (le thyrse est tenu par le bras gauche). Ce personnage divin se tient sur un semblant de sol dont les couleurs correspondent à celles des hampes du candélabre. Il est donc possible, mais cela reste une hypothèse, que les représentations de Dionysos aient été disposées au sommet des candélabres. Leur importance dans le thème mis en œuvre sur le mur nous fait penser qu’elles se situaient en bonne place sur celuici, probablement en encadrement du panneau central. Toujours dans cette possibilité de figure sommitale, nous proposons une dernière plaque sur laquelle est peint un personnage ailé, portant un collier pectoral rouge et tourné de trois-quarts face vers la droite (pl. 150). On peut y voir la figure d’une victoire mais la sphinge semble plus indiquée dans cette composition. Ceci ne peut être confirmé en l’absence du bas du personnage (un corps féminin ou des pattes de félin). L’espace de la frise supérieure est principalement occupé par les motifs, figures, scènes surplombant les panneaux, et que nous avons, par conséquent, déjà décrit précédemment (cf. supra). Cependant il faut y ajouter une guirlande en feston composée d’un ruban rouge d’environ 4 cm de d’épaisseur avec de petites touches de peinture jaune et marron qui lui donne du relief. Des grappes de raisin ainsi que des feuilles de vigne lui sont accrochées. On peut supposer que deux rubans surmontaient la paroi, interrompus au centre, d’une façon qu’on ignore, par le panneau blanc et ses motifs supérieurs. Enfin, pour terminer, une bande verte encadre la paroi. Afin de permettre au lecteur de mieux apprécier l’ampleur de ce décor nous avons choisi de proposer une restitution, à la fois en couleur et en noir et blanc, enrichie de certaines photos des plaques. Celle-ci reste bien sûr hypothétique et soumise à toute critique (pl. 151)65. 3.7.3.2. Observations techniques Ce premier ensemble provenant de la fouille de la Cour de la Chaufferie de l’Hôtel-Dieu comporte quatre à cinq couches de mortier. Son épaisseur est de 3,5 cm (pl. 152). 65 Réalisée avec l’aide de M.-N. Baudrand, illustratrice au SAVL. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Description des mortiers PAGE 299 La couche (a), dite de finition, est la dernière qui est appliquée. C’est elle qui recevra les pigments. Elle mesure 0,8 cm et est constituée d’un liant blanc très compact et d’un granulat de quartz gros à teneur faible. La couche (b) aussi appelée couche de transition, a été apposée en deux passes (b et b’). Cela se remarque grâce à un effet de ligne entre ces deux couches. Un temps de séchage a donc été pris entre les deux passages. C’est un granulat de sable fin, dont la teneur est importante, lié à un enduit de chaux gris clair. Son épaisseur est de 1,8 cm, les deux passes étant équivalentes. La couche (c) n’est pas présente partout. D’épaisseur irrégulière elle est uniquement composée de chaux blanche, fortement indurée. On y observe de nombreuses empreintes de végétaux positionnées en faisceaux et mesurant 1 à 2 cm de long. Quand à son utilité, nous suggérons de la voir comme un renforcement ponctuel du support de l’enduit peint. La couche (d) est la couche de préparation, elle gomme les principales aspérités du mur et donne une surface plane sur laquelle les autres couches de mortier s’ajoutent. Assez grossière, elle est constituée d’un liant gris compact et d’un granulat de sable moyen à gros à teneur moyenne. État de conservation Nous l’évoquions lors de la présentation du contexte de la fouille, le sous-sol de l’Hôtel-Dieu est particulièrement humide du fait de sa situation en bordure immédiate du Rhône. Ces conditions ont probablement joué dans la préservation des fragments et de leurs couleurs, tout comme leur lieu d’enfouissement. Mais le pH acide des sédiments a rongé les stucs qui formaient la corniche stuquée supérieure. Ils ont été retrouvés sous forme d’amas blanchâtre et pulvérulent au milieu des plaques. Celles qui avaient la plus grande surface conservaient l’entièreté de leur support tandis que les fragments de plus petite taille ont eu tendance à ne conserver que les deux dernières couches de mortier. De façon générale, concernant les enduits peints, l’état de conservation est donc plutôt bon, les phases d’étude pouvant toutes être réalisées sans difficulté et le décor étant encore parfaitement lisible. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Tracés préparatoires PAGE 300 La haute qualité d’exécution de cet ensemble ainsi que la richesse de son décor imposent sans conteste un tracé préparatoire quel qu’il soit. Aucune incision n’a été repérée. Seul un léger tracé blanc a été repéré sur le fond noir à l’endroit où le pigment bleu du coussinet a disparu. Il donne l’impulsion de la spirale et a ensuite été recouvert par le remplissage de celle-ci. Il est à supposer que ce fut le cas pour la majorité des motifs ornementaux ainsi que des grandes lignes organisatrices de la paroi. Qualité d’exécution La qualité d’exécution de cette peinture murale est très bonne. Tout d’abord, le choix des matériaux – mortiers et pigments – pose une base saine. Ils ont résisté à plusieurs dizaines de siècles d’enfouissement ainsi qu’aux opérations de nettoyage post-découverte. Ensuite, esthétiquement, on note un tracé régulier des filets et des bandes ainsi qu’une organisation de la paroi bien équilibrée. Les fonds, qu’ils soient rouge pompéien, noir ou rouge ocre, présentent une couverture bien lissée, mais quelque peu fine qui a tendance à disparaître par endroit. Enfin, les motifs ornementaux et figurés sont particulièrement bien exécutés, avec un véritable travail des détails et une grande recherche de couleurs. 3.7.3.3. Étude stylistique Il est important de replacer cet ensemble peint dans son contexte géographique et chronologique. Nous avons cherché à rassembler des parallèles plus ou moins directs, parmi les ensembles connus et publiés. Comparaison générale Une peinture murale en particulier a retenu notre attention. Dans la villa de Vichten au Luxembourg (L), les murs est et ouest du couloir 4 ont livré des enduits peints dont l’organisation est semblable en plusieurs points à ceux découverts à l’Hôtel-Dieu. En partie retrouvés in situ, ils ont pu être remontés sur 4,30m de haut. Sur la base d’une plinthe mouchetée grise, des compartiments longs noirs accueillent des animaux sauvages courant sur une ligne de sol (félins, onagre, cerfs). L’iconographie de ces animaux ainsi que leur disposition rappellent la panthère et le cerf bondissants dans la prédelle. À Vichten, ils s’alternent avec des compartiments courts rouges ornés de filets d’encadrement. À l’intérieur de ceux-ci sont suspendus un clipeus, une tête d’homme barbu et chauve, une corne suspendue, une tête de ménade et un bouclier. En zone médiane, les panneaux rouges reposent directement sur la double bande de séparation verte. Comme pour l’ensemble qui nous verte ainsi qu’un filet intérieur rythmé par des pyramides de points. Les interpanneaux noirs ouvrent sur la frise supérieure sans démarcation. C’est ici qu’est concentré le décor, ainsi que dans les compartiments. Comme souvent à la fin du Ier siècle et au début du IIe siècle, la frise prend de plus en plus d’importance dans le registre iconographique de la paroi. Dans l’interpanneau, un guerrier nu surmonte chaque candélabre déstructuré, composé d’objets divers empilés. En zone supérieure, des SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 intéresse, ils ne comportent aucune figure à l’intérieur mais présentent une bande d’encadrement PAGE 301 couples d’animaux dos à dos peuplent la frise (chevaux marins, félins, cervidés, centaures). Pour terminer, la paroi est ceinte d’une bande jaune, surmontée d’une fausse corniche 66(pl. 153). À noter que cette villa serait construite dans le dernier tiers du Ier siècle et abandonnée dans la seconde moitié du IIIe siècle. Les peintures ont été datées de 120-130 de notre ère. Zone inférieure La salle S4 de la Maison des Nones de Mars à Limoges livre une zone inférieure, ainsi qu’un début de zone médiane qui ressemble à notre peinture murale. On peut y voir des compartiments courts et longs noirs, alternant des touffes de feuillages et des oiseaux ayant un profil d’échassier évoluant sur une ligne de sol. Au-dessus de la double bande de séparation verte une prédelle noire est occupée par un canard, animal sauvage. Ces prédelles sont interrompues par de petits piédestaux stylisés bleus, ouverts en pointes à chaque extrémité. Ils sont parés en leur milieu d’un rectangle rouge agrémenté de deux perles rouges et blanches. Ces petits piédestaux servent de support aux panneaux rouges, dont le pigment ressemble à s’y méprendre à celui employé à Lyon, dans l’ensemble qui nous intéresse. On retrouve la même dynamique sur l’ensemble de l’Hôtel-Dieu, avec les colonnettes vertes positionnées aux angles inférieurs des panneaux, et la prédelle accueillant la scène de chasse avec les animaux sauvages (pl. 154). Ce décor a été retrouvé dans une couche scellée à la fin du Ier siècle selon le matériel archéologique mis au jour dedans. La date d’exécution des peintures se trouverait entre 35 et 45 de notre ère. Les spécialistes se sont basés sur les thèmes, les motifs et la structure du décor et le placent, pour conclure, dans le IIIe style pompéien tardif67. Alix Barbet précise son analyse : « La finesse de l’exécution et l’emploi d’un rouge tiré du cinabre pour des panneaux entiers sont un signe d’antériorité par rapport aux décors de la deuxième moitié du même siècle, mais aussi un marqueur de la richesse du propriétaire ». Zone médiane La prédelle est un espace aménagé entre la double bande de séparation et les panneaux. Elle est ici ornée d’un cerf et d’une panthère, créant une scène de chasse. Nous avons choisi plusieurs SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 exemples en Gaule pour illustrer cet élément. PAGE 302 À Soissons, rue Paul-Deviolaine, sous les salles I et IV du grand complexe d’habitat, des fragments d’enduits peints ont été mis au jour dans un remblai de destruction dont le mobilier est daté de la 66 67 Barbet 2008, étude : Krier, Groetembril, Nunes Pedroso, p.258. Barbet 2008, étude : Loustaud, Barbet, Monier, p.84. première moitié du Ier siècle. Cette peinture présente des compartiments longs noirs présentant des animaux sauvages bondissant. On y voit notamment un Amour et un cerf, encadrés par de maigres arbustes. Elle a été placée dans le IIIe style mûr (pl. 155)68. On peut également observer des animaux sauvages en prédelle dans la Maison des Animaux sauvages (La Vilasse) à Vaison-la-Romaine. Dans la pièce à la mosaïque de perdrix, un lion, un daim et un bouquetin évolue au milieu de touffes d’herbes. La datation proposée pour l’exécution de cette peinture est la fin du Ier siècle. Dans la pièce à la mosaïque des hippocampes, on pouvait voir un onagre poursuivi par un guépard (pl. 155)69. La figure du cerf n’est pas une exception. Elle est récurrente dans la peinture, notamment à la fin er du I siècle et au début du IIe siècle. On la retrouve par exemple à Périgueux (24), mise au jour lors de la fouille qui s’est déroulée Boulevard Bertran-de-Born, dans les niveaux d’occupation datés des Ier et IIe siècles. C’est sur quelques plaques conservées in situ qu’on observe, dans un compartiment noir, un cerf courant au milieu de touffes végétales (pl. 155)70. Pour ce qui est des panneaux à entablement deux exemples sont à noter, en Haute-Vienne et dans le Rhône. En effet, à Saint-Romain-en-Gal, un décor fragmentaire mis au jour sous la Maison des Dieux Océan présente des édicules avec des entablements au sommet. Ils sont décorés de deux sphinges placées à leurs extrémités, telles des acrotères. La référence à l’architecture est ici clairement attestée (pl. 156)71. La villa du Liégeaud, à la Croisille-sur-Briance (87), livre des décors plus tardifs, datant au plus tôt du milieu du IIe siècle mais présentant des motifs, comme celui du candélabre, issus d’un répertoire iconographique ancien. Le premier décor propose des panneaux rouge ocre couronnés d’entablements fins. Ces derniers ont à chaque extrémité une volute qui sert de reposoir à de grands oiseaux. Cette mise en scène se retrouve dans la peinture de l’Hôtel-Dieu. Autre similitude, le tableautin positionné au sommet du panneau. Encadré sur trois côtés d’une bande verte marquée à l’intérieur et à l’extérieur de filets blancs, il contient une nature morte, en l’occurrence deux fruits (pl. 156). Le second décor – et le mieux conservé – est constitué de panneaux rouge ocre surmontés d’entablements fins qui accueillent des scènes de venatio (chasse de bêtes sauvages). Un des interpanneaux est orné d’un candélabre à hampes croisées dont les médaillons, plus ou moins 68 Barbet 2008, étude : Babu, Bertrand, p.98. Barbet 2008, p.130-131. Barbet 2008, p.146. 71 Barbet 2008, étude : Desbats et alii, p.128. 69 70 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 circulaires, sont colorés de teintes vives (pl. 156). Pour Alix Barbet, ces deux décors représentent PAGE 303 « une création typiquement gallo-romaine dans le traitement des thèmes, par l’importance donnée aux pseudo-candélabres et aux frises inférieures et supérieures […] »72. Nous l’avons vu dans la description (cf. supra), les interpanneaux à fond noir sont occupés par des candélabres à ombelles et à double hampes entrecroisées. Ces derniers trouvent comparaisons en divers endroits de Gaule, comme nous l’avons déjà noté à la Croisille-sur-Briance. Alix Barbet indique : « […] le candélabre transformé en une tresse est un motif qui connaît un grand succès dès l’époque néronienne et se poursuit jusqu’au milieu du IIe siècle et même au-delà »73. C’est en effet confirmé par les parallèles (non exhaustifs) que nous proposons. Tout d’abord à Paris, dans les Jardins du Luxembourg, les fragments d’enduits peints remontés ont montré un candélabre composé de cornes à boire surmontés de dauphins, semblant plonger dedans, et dont les queues s’entrecroisent. Cela forme des médaillons dans lesquels sont suspendus des objets. Chronologiquement, ils sont positionnés à la fin du Ier siècle ou au début du IIe siècle (pl. 157)74. Le candélabre à plusieurs hampes s’entrecroisant est également présent à Soissons, rue PaulDeviolaine, où la fouille a révélé un quartier d’habitation relativement luxueux, à proximité d’un bâtiment public. Ce candélabre appartient au décor C provenant de la salle XIII, récupéré au pied du mur est. On le date du début du IIe siècle. Il ornait des interpanneaux noirs à double bande bleue, alternés avec des panneaux rouges. Celui qui nous intéresse particulièrement est surmonté de paons et est occupé par un masque dans le médaillon qui nous est parvenu, comme c’est le cas également pour les enduits peints de l’Hôtel-Dieu. Autre ressemblance troublante, des objets sont disposés de part et d’autre du candélabre, au niveau du médaillon. Il s’agit de pétases ailés, peints en jaune, agrémentés de festons (pl. 157)75. Le pétase est un chapeau rond à bord large et plat qui était maintenu par un cordon (pl. 158). La présence de deux ailes renvoie directement au dieu Hermès/Mercure, protecteur des voyageurs mais également des éphèbes qui le portaient au gymnase dans la Grèce antique. Il est aussi porté par les voyageurs et les spectateurs de théâtre, car il protège des intempéries et du soleil. C’est ce parallèle qui nous a permis d’identifier les objets suspendus au candélabre de la peinture, sujet de cette étude. Sur le même site, mais cette fois-ci dans la salle I, on retrouve le même type d’organisation avec SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 des panneaux rouges et des interpanneaux noirs dont l’un d’eux présente de nouveau un candélabre à PAGE 304 deux hampes entrelacées. Celles-ci semblent former au sommet une coupe sur laquelle repose un Amour ailé. Des tiges adventices accueillent des griffons tournés vers l’extérieur de l’interpanneau. Ce 72 Barbet 2008, p.232-234. Barbet 2008, p.167. Barbet 2008, étude : Eristov, Vaugiraud, p.137. 75 Barbet 2008, étude : Allag, Lefèvre, p.163-167. 73 74 candélabre semble tiré du même modèle que celui présent dans la salle XIII. La datation proposée en est sensiblement la même (pl. 157)76. C’est à Metz que nous trouvons un dernier parallèle, daté celui-ci si l’on en croit les fouilleurs du milieu du Ier siècle. La pièce 2, peut-être interprétée comme une galerie, est décorée de grands panneaux rouges à entablement. Les interpanneaux sont eux aussi noirs et occupés par des candélabres à hampes croisées, terminés par une ombelle (pl. 157)77. Les masques et les Amours Après avoir vu différents exemples d’oiseaux dans les compartiments et la prédelle, intéressons nous aux motifs des masques et des Amours. Les masques que nous voyons dans les médaillons du candélabre et au-dessus du panneau central peuvent être comparés à de multiples exemples en Gaule romaine car ils y sont récurrents. Les masques fins, présentant l’onkos et la bouche ouverte, que l’on trouvait dans la première moitié du Ier siècle, se transforment peu à peu et prennent un aspect plus circulaire et joufflu (on les a longtemps appelés « masques lunaires »). Ceux que l’on peut voir sur la peinture de l’Hôtel-Dieu semblent mêler plusieurs caractéristiques : à la fois joufflus et modelés comme des portraits avec des rehauts de lumière, ils ont la bouche fermée mais ne paraissent pas figés. Le masque posé sur un piédestal au centre de l’entablement du panneau blanc central arbore le même type de bandeau (avec pendeloques et décors sphériques aux extrémités et au centre) que le masque joufflu exposé au musée Bargoin à Clermont-Ferrand (63) (pl. 159). C’est à un petit masque trouvé dans le fanum d’Eu-Bois-l’Abbé (76) que la tête joufflue détenue par un dauphin (toujours en couronnement du panneau central) nous fait penser (pl. 159). On retrouve une coiffure semblable avec comme deux petits chignons au niveau des oreilles et deux pendeloques (ou queues de cheval ?). Les plaques reconstituées montrent deux Amours ailés, uniquement vêtus d’un foulard rouge, et portant, du moins pour le plus complet, un panier de fruits (raisins ?). Cet élément figuré a aussi été retrouvé dans le bâtiment ouest (ensemble 4) du site d’Eu-Bois-l’Abbé (76), daté du IIe siècle. Il est positionné en figure flottante dans un panneau rouge ocre. Il tient de sa main gauche une couronne de laurier sur sa tête, et est interprété comme un aurige vainqueur (pl. 160)78. Cette fois-ci en Narbonnaise, à Vaison-la-Romaine, l’Amour est toujours représenté volant sur un fond rouge ocre. Il semble saisir une flèche dans son carquois qu’il porte sur son dos (pl. 160). Ces figures faisant de notre ère, mais sont surtout employées à la fin de celui-ci et durant la première moitié du IIe siècle79. 76 Barbet 2008, p.167-169. Barbet 2008, étude : Heckenbenner, Périchon, p.182. Barbet 2008, étude : Muller-Dufeu, p.245. 79 Barbet 2008, p. 66-68. 77 78 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 référence à Eros, dieu de l’Amour, apparaissent dans le IIIe style tardif, à partir du milieu du Ier siècle PAGE 305 3.7.3.4. Synthèse de l’étude Les niveaux antiques de l’Hôtel-Dieu ont certes livré quelques exemples de maçonnerie mais aucun ne s’accorde avec les enduits peints. C’est donc sans architecture sur laquelle nous baser que nous avons dû construire cette étude. Aucune trace particulière n’a été observée au revers, ne donnant donc aucun indice supplémentaire sur la pièce à laquelle ils appartiennent. Nous proposons de dater cette peinture de la toute fin du Ier siècle, voire du début du IIe siècle de notre ère, en nous basant sur le thème mis en place, sur l’exécution des motifs et sur l’iconographie recherchée. L’étude stylistique n’infirme pas cette supposition, elle tend plutôt dans son sens et confirme la survivance d’anciens schémas tout en y mêlant les principaux apports mis en place lors du IIIe style tardif. La paroi conserve la même organisation qu’aux époques précédentes. On retrouve en zone basse la plinthe mouchetée surmontée de compartiments courts et longs. Marquée par la double bande de séparation verte, la zone médiane est constituée d’une prédelle noire, de panneaux rouges et d’interpanneaux noirs qui communiquent de façon directe avec la frise supérieure noire, l’ensemble de la paroi étant cerné par une bande verte. Les fragments de prédelle qui nous sont parvenus livrent une scène de chasse entre animaux sauvages, les interpanneaux alternent des candélabres à ombelles et des candélabres à deux hampes entrelacées, chacun étant peuplé d’oiseaux, de masques et autres créatures réelles ou fantastiques. Et si l’on se base sur la comparaison principale avec Vichten, les figures de grande taille comme les deux Dionysos ou la sphinge pourraient se trouver en couronnement de ces candélabres, éventuellement posées sur des ombelles sommitales. Quant à la frise, en dessous de la guirlande rouge soutenant des grappes de raisins, elle accueille des scènes identiques à celles de la prédelle, tout en étant rythmée par les éléments d’architecture (entablement, coussinet, volute) et les figures ornant le haut des panneaux. Attardons-nous maintenant sur le thème développé dans cette pièce. Tout semble se référer à Dionysos, dieu du vin (les grappes de raisins, les Amours transportant des paniers de grappes), de l’ivresse, mais aussi de la végétation luxuriante (touffes de feuillage, scènes se déroulant dans la nature et scène de chasse) et du théâtre (masques, pétases portés par les spectateurs de théâtre). Ses attributs sont identifiables à travers les animaux sauvages et les oiseaux de façon générale mais plus SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 particulièrement avec la panthère. Les deux personnages principaux qui peuplent cette fresque sont PAGE 306 malheureusement fragmentaires mais on reconnaît aisément la divinité sous ses traits juvéniles grâce à la couronne de lierre et au thyrse. Nous proposons de les voir de part et d’autre du panneau central, soit au niveau de la prédelle soit au sommet des candélabres, comme cela se constate fréquemment dans les peintures murales de cette même période. À la fin du Ier siècle, ce qu’on appelle le IIIe style tardif tend à disparaître pour laisser place, de plus en plus, à des styles dits régionaux. La paroi conserve son organisation tripartite avec une zone inférieure (plinthe mouchetée et compartiments), une zone médiane à panneaux et interpanneaux (avec parfois une prédelle) et une zone supérieure (frise). Les panneaux peuvent garder une figure volante en leur centre mais le décor se concentre tout de même principalement dans les interpanneaux et sur la frise supérieure, voire la prédelle quand elle est présente. La frise, justement, prend de l’épaisseur et devient incontournable car elle regroupe une part importante du thème abordée, alors que c’était auparavant une zone délaissée iconographiquement. Le candélabre se développe et s’enrichit de figures toujours plus volumineuses tantôt réelles, tantôt fantastiques (dauphins, griffons, sphinges, oiseaux), ainsi que d’objets (canthare, coupe, corne à boire, bouclier, armes) qui, suivant un empilement désordonné mais étudié, le déstructure peu à peu. Les animaux en mouvement (courant, bondissant, poursuivant, fuyant) sont également devenus un élément récurrent dans la peinture de la fin du Ier siècle, qu’on peut voir aléatoirement dans les compartiments, la prédelle ou la frise. Tout comme les objets suspendus qui sont, quant à eux, une survivance de l’ère précédente. Cette peinture murale n’apporte aucune exception dans les motifs qu’elle arbore, mais sa haute qualité d’exécution, la finesse de ses traits et la richesse de ses matériaux en font un ensemble non négligeable dans le corpus de peinture murale lyonnaise mais aussi gallo-romaine. En présentant les nouveautés propres à cette fin de Ier siècle tout en conservant des éléments « anciens », elle s’inscrit parfaitement dans les tendances de la période en matière de décor mural. Les comparatifs que nous avons suggérés indiquent une influence provenant tout d’abord de la vallée du Rhône et donc de la Narbonnaise mais on constate aussi que de nombreux exemples se situent en Gaule Belgique. Il faut cependant garder toute proportion, car cette répartition géographique peut s’expliquer par une absence de données (études non réalisées ou non publiées, fouilles moins nombreuses) en Gaule Aquitaine et Gaule Lyonnaise. Outre la spécialité archéologique qu’est la peinture murale, cet ensemble nous apporte tout autant d’informations sur l’occupation de la Presqu’île à l’époque gallo-romaine, et sur le type de propriétaire qui y vivait. Nous sommes ici en présence d’une domus située à proximité immédiate du fleuve et probablement du pont qui débouchait alors dans le quartier actuel de la Guillotière. Pourraitil s’agir d’un marchand ou négociant ayant fait fortune dans le commerce et affichant sa richesse – notable qui, pour une raison qui nous échappe, se serait établi dans la plaine et non sur la colline de Fourvière où se trouve le forum et les théâtres ? Choisit-il un thème dionysiaque par « mode » ou bien parce qu’il a un rapport direct avec le raisin et/ou le vin ? Toujours est-il que la richesse de cette peinture traduit une volonté purement ostentatoire d’exposer une fortune personnelle. Outre un choix méthodique des meilleurs matériaux de base, les pigments employés sont à eux seuls une preuve de SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 entre autre – dans l’aménagement de sa maison citadine ? Ou bien sommes-nous sur le terrain d’un PAGE 307 l’attention qu’a porté le propriétaire à l’aménagement pictural de cette salle que nous interprétons comme une pièce de réception ou, en tout cas, comme un espace ou des clients, des membres de la famille, des relations devaient venir à la rencontre du chef de la maison. Le bleu égyptien et le cinabre qui paraît être à l’origine du rouge des panneaux sont des couleurs importées et leur rareté et leur coût de production implique nécessaire un prix d’achat et d’acheminement très élevé. La qualité d’exécution particulièrement bonne suppose l’embauche d’un atelier réputé, qui a réalisé des motifs variés à l’origine de la richesse iconographique. 3.7.4. Ensemble 2 (US 931) Cet ensemble a été mis au jour dans la même structure fossoyée que le décor 1 (cf. Plan). Il se concentrait essentiellement dans la partie est de celle-ci. Plusieurs fragments étaient mélangés avec ceux du premier ensemble, ils ont été prélevés dans un même temps et séparés suite aux opérations de nettoyage. 3.7.4.1. Description du décor Durant l’étude, il a été mis en évidence que deux décors constituaient en réalité cet ensemble. L’iconographie et les couches de mortier sont particulièrement semblables, tout comme les empreintes de clayonnage au revers. L’ensemble 2a se compose d’une zone inférieure occupée par une plinthe mouchetée grise avec des mouchetis blancs et jaunes (pl. 161). Elle est surmontée d’une bande de séparation jaune de 5 cm d’épaisseur (pl. 162), bordée de deux filets blancs. La bande jaune encadre la zone médiane à fond noir (pl. 163), rythmée par des candélabres. Ils présentent une hampe lisse rythmée par des corolles et des ombelles ocre jaune auxquelles sont attachés des rubans roses, d’environ 1 cm (pl. 164). Les rubans roses retiennent des objets, dont des cornes à boire dorées (pl. 165, 166). Un fragment comporte le pied du candélabre, à profil triangulaire surmonté d’un calice végétal, qui repose sur la bande de séparation (pl. 164). Les ouvertures ménagées dans cet espace sont visibles à travers certains fragments qui présentent un angle obtus, peint en jaune (pl. 163). SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 L’ensemble 2b a de nombreuses similitudes avec l’ensemble 2a. La zone inférieure ne nous est pas PAGE 308 connue, on suppose que des compartiments noirs se développent sous la bande de séparation simple de couleur jaune (pl. 167). La zone médiane quant à elle se compose de panneaux rouge ocre bordés de filets blancs et d’interpanneaux noirs d’environ 20 cm de large. Ils sont ornés de candélabres blancs dont la hampe lisse alterne les ombelles ocre jaune et les objets suspendus par un ruban rose clair (pl. 168). Des fragments nous indiquent que des tiges adventices, des oves (pl. 169), de petites feuilles vertes (pl. 170) figuraient aussi sur ces candélabres. Ils sont alternés avec des colonnes végétales vert foncé et vert clair, autour desquelles s’enroulent un ruban rose (pl. 171). La partie sommitale de ces figures récurrentes de la peinture murale est marquée par un ruban rose qui semble être noué à la bande supérieure verte. Une corniche stuquée devait faire la transition avec le plafond, seules quelques traces blanches irrégulières ont persisté. Elle était soulignée d’un épais filet brun (pl. 167). Plusieurs motifs n’ont pu être replacés sur la paroi (pl. 172). 3.7.4.2. Observations techniques Description des mortiers Comme fréquemment en Gaule, ces deux peintures comportent trois couches de mortier pour des épaisseurs respectives de 3,8 cm et 4,9 cm. Toutes deux présentent des traces de clayonnage au revers. Elles sont disposées de biais par rapport au sens de lissage de la peinture. Nous proposons donc de restituer une cloison avec un revêtement en bois. Pour l’ensemble 2a : La couche (a), également appelée couche de finition, mesure 0,6 cm d’épaisseur. Elle est constituée d’un mortier de chaux blanc et d’un granulat de sable fin à teneur moyenne. La couche de transition (b) est un mélange de sable moyen à gros présentant de la malacofaune et d’un liant de chaux blanc. La teneur du granulat est importante. Elle mesure 2,3 cm de haut. Enfin, la couche de préparation (c) est un mortier blanc auquel s’ajoute un granulat de sable fin avec quelques graviers de rivière, à teneur moyenne (pl. 173). Pour l’ensemble 2b : Les couches de l’ensemble 2b sont sensiblement les mêmes que celles de l’ensemble 2a. La couche (a) mesure 1,2 cm et se compose d’un mortier de chaux blanc et d’un granulat de sable fin à teneur moyenne. La couche (b), 3,7 cm d’épaisseur, présente un mortier de chaux blanc et un sable fin à gros dont la teneur est forte. La couche de préparation (c) est constituée d’un liant de chaux beige foncé mélangé à un sable moyen à gros, à de la malacofaune, à des fragments de TCA et à des graviers de État de conservation Les fragments n’ont présenté aucune difficulté lors des opérations de nettoyage, cependant nous avons constaté que les motifs avaient perdu de nombreux éclats de couleurs. Le fond noir se maintient particulièrement bien à l’inverse de ces motifs qui se lisent désormais par filigrane. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 rivière (pl. 174). PAGE 309 Tracés préparatoires Aucun tracé préparatoire n’a été identifié. Qualité d’exécution Ces peintures présentent une qualité d’exécution correcte, semblable à celle que l’on peut observer à la même période dans la région lyonnaise et viennoise. 3.7.4.3. Étude stylistique 2a : Cette première peinture présente une organisation commune, observée fréquemment dans la région lyonnaise. À Orange, la maison C1 dans le quartier Saint-Florent présentait aussi une plinthe mouchetée, une bande de séparation, une zone médiane unie rythmée par des candélabres dont le pied campaniforme repose sur la bande80. Le décor de cette maison est daté de la première moitié du Ier siècle de notre ère. Dans un esprit similaire, on peut voir à Vienne (38), place Saint-Pierre dans la pièce 12, une paroi unie avec des candélabres à roulettes. Cette domus qui a livré de nombreux décors est elle aussi datée de la première moitié du Ier siècle81. Le candélabre ornant notre ensemble 2a possède quant à lui un pied campaniforme et dont les différentes nuances suggèrent un modelé en bulbe. Si une appartenance à la première moitié du Ier siècle ne fait aucun doute, il apparaît que le décor se rapproche du milieu du siècle plutôt que de la fin de l’époque augustéenne, période à laquelle ce type de peinture est mise en place. Le motif de la corne à boire a particulièrement retenu notre attention. On le retrouve régulièrement dans la peinture murale romaine. Le musée galloromain Vesunna à Périgueux en abrite un exemplaire, provenant de la maison de la rue des Bouquets. En position horizontale, elle est retenue par un fil, dans la zone supérieure. Postérieure de quelques décennies à celle qui nous concerne, elle appartient à un ensemble daté de la fin du Ier siècle82. À Aixen-Provence une corne à boire a été découverte sur des fragments d’enduits peints de la deuxième moitié du Ier siècle, lors de la fouille du 16 boulevard de la République. La corne est boire d’Eu-Bois l’Abbé (76) est peinte sur un fond clair et suspendue à un ruban, l’étude l’a datée du IIe siècle de notre ère. Ces trois exemples démontrent que ce motif est récurrent, on le trouve sur tout le territoire gallo- SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 romain, du début du Ier siècle jusqu’au IIe siècle (pl. 175). PAGE 310 L’ensemble des comparatifs proposés ici confirment une datation de la première moitié du Ier siècle de notre ère, déjà proposée lors de l’étude. 80 Barbet 2008, p.58. Barbet 2008, p.64. 82 Barbet 2008, p.153. 81 2b : La zone inférieure ne nous étant pas parvenue, nous concentrerons cette étude stylistique sur la zone médiane. Les panneaux sont peints en rouge, couleur la plus employée avec le noir dans le IIIe style. La largeur des interpanneaux (20 cm) indique plutôt un IIIe style mûr, se développant à partir du milieu du Ier siècle de notre ère. Les candélabres blancs à ombelles à ruban sont également employés à Vienne83, dans le péristyle 1 de la résidence des Nymphéas, découverte lors de la fouille du quai Riondet. Cet habitat est daté de la deuxième moitié du Ier siècle de notre ère. Nous proposons de voir une alternance de candélabres à ombelles et de colonnes végétales, telles celle mise au jour rue Clemenceau à Antibes (06)84. Partant d’une base lisse à acrotères, elle se développe sur un axe vertical et est agrémentée d’un ruban semblant s’enrouler autour d’elle. Alix Barbet explique que cet élément est typique du IIIe style qui est en vogue tout au long du Ier siècle de notre ère. À Langres, les peintures mises au jour place du Centenaire n’ont pu être datées. On peut cependant y voir une colonne végétale traitée en diverses teintes de vert, entre deux champs colorés. Bien que particulièrement fragmentaire, l’ensemble 2a présentait tout de même quelques éléments emblématiques qui ont permis de le dater du milieu voire de la seconde moitié du Ier siècle de notre ère. 3.7.4.4. Synthèse de l’étude Présents dans la même structure fossoyée que l’ensemble 1, l’ensemble 2 en occupait le tronçon le plus à l’est. Il s’est avéré pendant l’étude que celui-ci était en réalité constitué de deux décors distincts, provenant de deux espaces différents. Le premier (2a) présente une zone médiane noire rythmée par des candélabres, semblable à celle de Saint-Romain-en-Gal, sous la maison des Dieux Océan. Le décor 2b quant à lui se compose d’une paroi rouge et noire avec des motifs simples mais bien exécutés de candélabres et autres décors végétaux. Peu de collages ont pu être réalisés en raison du nombre peu important de fragments. Cependant une datation proposée dans le courant du Ier siècle est probable (2a : première moitié ; 2b : milieu à seconde moitié). Ces deux décors correspondent, comme c’est souvent le cas, aux canons en vigueur dans la région 83 84 Barbet 2008, p.123. Barbet 2008, p.68. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 lyonno-viennoise pour la période du Ier siècle, auquel correspond la diffusion du IIIe style. PAGE 311 3.7.5. Ensemble 3 (US 1176) Ce dernier ensemble mis au jour dans la cour de la Chaufferie a été découvert sous un sol maçonné, dans l’emprise de la Loge des Fous, détruite au milieu du XXe siècle. Il ne présente, a priori, aucun lien avec les deux ensembles déjà présentés ci-dessus. 3.7.5.1. Description du décor Cette peinture murale est scindée en deux zones horizontales, marquées par une bande de séparation. Cette organisation de la paroi est conforme aux décors pariétaux peints que l’on a mis au jour dans la région lyonnaise et viennoise. La zone inférieure est occupée par une plinthe mouchetée à fond rouge ocre avec des mouchetis noirs et blancs (pl. 177). Sa hauteur véritable n’est pas connue. La zone médiane quant à elle est encadrée par une bande verte d’environ 7 cm, soulignée des filets blancs, dont la partie basse marque la séparation avec la zone inférieure (pl. 178). L’espace de décor principal présente un fond noir uniforme orné à intervalle régulier de candélabres. Ils sont traités en trois teintes de jaunes, sensées lui conférer un aspect doré (pl. 179). Ces candélabres se composent d’une hampe lisse autour de laquelle s’enroule une guirlande jaune très fine agrémentée de feuilles vert clair et vert foncé et de fleurs blanches de type marguerite (pl. 180). Ce motif récurrent de la peinture gallo-romaine est ponctué de doubles corolles posées sur trois perlettes. Dans cette zone de la paroi on retrouve également un motif de ruban jaune fin, rythmé par des doubles perles allongées (pl. 181). Quelques fragments indiquent que des objets été suspendus à la hampe du candélabre. Le caractère fragmentaire de l’ensemble ne nous permet pas de les identifier, nous pouvons juste constater qu’ils ont été peints en rouge et en jaune. Ils sont attachés par un ruban rose clair formant deux boucles (pl. 182). On remarque aussi sur plusieurs fragments un motif proche de la corbeille présente dans le candélabre. Sa couleur divergeant de celui-ci, nous ignorons s’il lui appartient (pl. 184). Pareillement, une bande (tige ?) rose clair et blanche, des motifs non identifiés (pl. 186, 188) n’ont pas pu être replacée dans l’organisation générale de la paroi. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Les végétaux, feuilles et fleurs, sont très présents dans cette peinture, plusieurs espèces ont été PAGE 312 représentées (pl. 185). Outre les rubans jaunes fins déjà cités ci-dessus, d’autres filets jalonnaient la zone médiane (pl. 187). Les ouvertures de cette pièce, dont on n’a pas retrouvé les vestiges des murs, sont visibles dans la peinture grâce à ces fragments présentant un angle obtus blanc et noir (pl. 178). 3.7.5.2. Observations techniques Description des mortiers Le mortier sur lequel ont été appliqués les pigments a une épaisseur totale de 3,5cm. Il se compose de trois couches (pl. 183). La couche (a), dite de finition a reçue les pigments alors qu’elle était encore fraîche. Elle mesure 0,6cm d’épaisseur et est constituée d’un liant de chaux blanc et d’un granulat de sable fin dont la teneur est moyenne. La couche (b) est aussi appelée couche de transition. Elle a été étendue en deux passes successives (b et b’), qui mesure respectivement 0,7cm et 1,3cm. Elles présentent toutes deux un liant crème et un granulat de sable fin auquel s’ajoute quelques rares grains moyens. La teneur de ce granulat est forte. La couche (c), de préparation, a une épaisseur de 0,9cm, avec un liant beige clair et un granulat de sable fin à moyen pour une teneur moyenne. Au revers, on peut observer des traces d’accroches rectilignes, disposées en diagonales par rapport au sens de lissage de la peinture. Par conséquent, l’hypothèse d’un clayonnage en bois se pose pour ce qui est des murs accueillant cette peinture. État de conservation L’état de conservation de cette peinture est bon de façon générale. Les pigments de fond résistent bien aux différentes opérations de l’étude. Par contre, il faut tout de même signaler que les motifs ont parfois tendance à perdre une partie de leurs pigments. À noter également que plusieurs fragments n’ont conservé que leur couche de finition. Tracés préparatoires Quelques fines incisions rectilignes et en arc de cercle ont été remarquées. Essentiellement présentes sur les panneaux noirs, elles n’ont pas été peintes et ne servent pas de support pour des motifs. Ceci rend leur fonction préparatoire hypothétique. Les mortiers résistent particulièrement bien au nettoyage ce qui est un gage de leur bonne exécution. Les pigments de fond, noirs et rouges, sont réguliers, tous comme les mouchetis. Les filets de séparation sont quant à eux inégaux dans leur épaisseur et dans leur couleur. Les motifs sont SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Qualité d’exécution PAGE 313 simples, réalisés par touches de pinceau, mais bien exécutés (malgré l’absence de pigments pour certains). 3.7.5.3. Étude stylistique Suite à l’étude, nous pouvons dire que sur ce fond noir, le décor se compose principalement de vert et de jaune, rehaussés de blanc. D’apparence très sobre, cette peinture trouve un parallèle certain dans le décor XVII mis au jour sous la Maison des Dieux Océan à Saint-Romain-en-Gal (69). On peut y voir en zone basse une plinthe noire surmontée d’un champ rose pouvant peut-être représenter du marbre. Sur un champ noir uniforme encadré d’une bande verte, des candélabres grêles à hampe lisse se développent sur toute la hauteur de la zone médiane. Leur partie sommitale est marquée par une ombelle ornée de rubans perlés. Ils présentent en deux endroits, si l’on en croit la restitution, de fines tigelles agrémentées de feuilles pointues et retombant en volute (pl. 189). Le fouilleur propose une installation des enduits peints en 10 avant notre ère pour une destruction en 20 de notre ère85. Ces candélabres fins annoncent l’emploi de plus en plus fréquent de ce motif, orné d’ombelles, puis de tiges adventices, jusqu’à sa déstructuration complète à la fin du Ier siècle de notre ère. Nous proposons de les dater de la première moitié du Ier siècle de notre ère, en conformité avec le comparatif présenté. Cette datation est confirmée par le contexte de fouille, où les enduits peints ont été retrouvés sous un terrazzo appartenant à l’état 1.2, en place entre la fin du Ier et le début du IIe siècle de notre ère. Ceci le place dans le IIIe style, à la fin de sa période dite précoce. 3.7.5.4. Synthèse de l’étude Ce décor s’inscrit parfaitement dans les schémas employés dans les régions lyonnaise et viennoise, au cours de la première moitié du Ier siècle de notre ère. La plinthe mouchetée surmontée d’un champ noir orné de candélabres grêles comporte une gamme chromatique limitée. Le fond est uniforme mais on constate cependant l’effacement de certaines zones du décor, comme si le pigment vert, jaune, ou blanc s’était détaché du noir. Le mobilier métallique est soigné et ses agréments sont exécutés par de petites touches de peinture. Sa présence dans un remblai servant à l’installation d’un terrazzo, prouve son antériorité au dernier état gallo-romain de la domus. La quantité et le poids de ce SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 matériau font qu’en général les fragments ne sont pas transportés sur de grandes distances. Il est PAGE 314 probable que cette peinture ait appartenu à une pièce précédant le réaménagement de cet habitat de la Presqu’île, mais aucun vestige de maçonnerie ne permet de la situer géographiquement. 85 Barbet 2008, p.57. 3.8. Le mobilier lapidaire (S. Gaillot) Cinquante cinq fragments, issus de vingt trois unités stratigraphiques, ont été étudiés et inventoriés. Il s’agit dans la grande majorité d’éléments de décor architectural, et notamment de plaques, mais deux corniches ont été trouvées (US 1076 et 1176). Des fragments de vaisselle culinaire en pierre ollaire et de pierre ponce, d’usage indéterminé, ont par ailleurs été identifiés. 3.8.1. Marbres et pierres marbrières Les décors sont en marbre ou en pierre marbrière, dont les variétés suivantes ont été identifiées : marbre blanc, marbre cipolin verdâtre, marbre violet, marbre jaune de Tunisie, marbre violet vert de Turquie et porphyre vert de Grèce. Il semble aussi y avoir un fragment de Marmor Numidicum de Tunisie (giallo antico brecciato), et un autre de cipolin vert de Grèce (cipollini verde, Marmor Caristium – Grecia, M1131L1). Notons qu’une des plaques (US 1075) semble avoir été peinte, tandis qu’un des marbres jaune de Tunisie est épigraphié (US 210). Cette variété de marbre et l’éloignement des zones d’extractions est en général interprété comme significatif de la présence d’un riche édifice. 3.8.2. Les calcaires On trouve d’autre part un calcaire gris sombre à grain fin qui a été taillé pour réaliser des tesselles (US 976), et qui a aussi été utilisé sur le site de l’Antiquaille86. On ne connaît pas l’origine de ce calcaire. Un fragment de calcaire oolithique « tendre » et très blanc, qui évoque très fortement la pierre de Lucenay, a été utilisé, en élément de construction plutôt qu’en décor architectural (il ne s’agit ni d’une plaque ni d’une corniche). Ce calcaire Bathonien du sud du Beaujolais est attesté à Lyon dès la fin du premier siècle av. J.-C. (Savay-Guerraz 2011). 3.8.3. La pierre ponce (pl. 191) Deux fragments de pierre ponce ont été trouvés dans des remblais antiques (US 765 et 1036). Il s’agirait, à notre connaissance, de la quatrième mention de ce type de matériel à Lyon, après celles de la rue des Farges (Savay-Guerraz et alii 1993), du temple de Cybèle (Desbat 2005, p. 131) et de 86 US 668, Hofmann et alii à venir. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 l’Antiquaille. PAGE 315 Deux problématiques – au moins - sont associées à ce type de matériau : - Où ont-ils été extraits ? Nous suggérons les quatre sites collecte suivants. Les iles Lipari87 ; la « grande nappe des ponces » du Mont-Dore (Massif central) ; le Puy de Sancy (Massif central) ; enfin les plages du delta du Rhône88. Des études géochimiques permettraient très probablement de préciser cette question. - À quoi servaient-ils ? Trois pistes se présentent : celle d’un usage artisanal puisque la pierre ponce était utilisée pour polir les marbres (Tendron et alii 2012 ; Savay-Guerraz et alii 1993) et le métal ; celle d’un usage cosmétique (pédicure ?) ; celle enfin d’un usage décoratif car il existe en Italie des exemples de fontaines décorées à l’aide de « boulettes » de tuf pour évoquer la grotte des nymphes (Heidet 2004). La première hypothèse a notre préférence dans la mesure où la large entaille en V présente sur le fragment de l’US 1036 évoque un usage de ponçage et/ou de polissage, donc une vocation plus artisanale que décorative. On trouve d’ailleurs des encoches assez similaires sur des fragments de ponces du sanctuaire de Cybèle, datés de 10-15 apr. J.-C. (Desbat 2005, p. 131 et 133). Ils auraient servi au ponçage, au polissage, ou à l’ébarbage d’objets en alliages cuivreux89 (pl. 191). 3.8.4. La pierre ollaire (S. Gaillot, E. Bertrand) Sept fragments de vaisselle en pierre ollaire ont été isolés parmi le mobilier de l’US 619. La céramique accompagnant la pierre ollaire est attribuable à la deuxième moitié du IIe siècle apr. J.-C. mais son positionnement stratigraphique rattache cette unité stratigraphique à la phase 1.4 datée de la fin du IVe ou du début du Ve siècle. Deux fragments (M619L1, pl. 190, no 1) appartiennent au bord d’un pot tronconique (type 1.1, Lhemon 2003, p. 238). Deux fragments de panse (M619L2, pl. 190, no 2) portent une marque incisée normalement complète : XIII90. La présence d’une seconde marque incomplète (I) incisée sur un tesson plus fragmentaire (M619L3) semble attester le dénombrement d’un moins deux récipients. L’interprétation de ces graffitis se tourne vers la contenance des récipients (Billoin 2003, p. 261-262). Leur usage culinaire et plus rarement artisanal est SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 généralement admis (Billoin 2012, p. 51-53). PAGE 316 87 Le commerce d’amphores est attesté avec les îles éoliennes durant l’Antiquité. Apportés depuis les iles éoliennes par les courants dominants, en flottant sur la mer. Com. pers. A. Desbat et S. Carrara. 90 Une inscription identique est présente sur une céramique antique (pot culinaire à épaule caréné) de la phase 1.1 (US 1473C6). 88 89 La roche, de structure schisteuse (Herbert et alii 1994), est tendre. La couleur dominante, celle de la matrice, est verdâtre clair (pl. 190). Le grain est fin et scintillant à la cassure. Des nodules centimétriques vert foncé sont présents dans la matrice. H.-R. Pfeifer91 et V. Serneels92 à qui nous avons communiqué des photos détaillées des fragments, ont confirmés notre détermination pétrographique : il s’agit d’un chloritoschiste. Ils ont par ailleurs fortement suggéré que les nodules étaient des chloritoïdes. Cette hypothèse a été à son tour vérifiée par une analyse de spectrométrie Raman réalisées gracieusement par D. Mollex et G. Montagnac93 à l’école normale supérieure de Lyon (pl. 190). La roche est « composée de minéraux de chloritoïdes dans une matrice de petits grains de chlorite ». Il existe plusieurs types de pierre ollaire produites dans des régions différentes des Alpes occidentales (Billoin et alii 2001, Billoin 2003, 2004, Serneels 2011). Le faciès des fragments mis au jour sur le site de l’Hôtel-Dieu correspond à celui de roches issues de gisements situés au Val d'Aoste en Italie : « Cette roche n'est décrite à l'affleurement que dans le secteur du Val d'Aoste (Italie) » (V. Serneels, in lettris 2013). D’après le même auteur, « des objets sont connus en Italie du Nord, en Valais, sur le plateau Suisse, dans le Jura et en région Rhône Alpes, entre autres. Par contre, jusqu'à maintenant, il n'y avait pas d'occurrence à Lyon ». Les découvertes de pierre ollaire à Lyon sont mal connues et mal documentées. Toutes les études montrent que le Rhône constitue la frontière occidentale de la diffusion de cette production. Nous avons recensé deux signalements : en Presqu’île, place des Célestins (Horry 2000, p. 3) dans un horizon de la fin du VIe siècle ou du début du VIIe siècle, et probablement dans les fouilles de la rue A. Max sur la rive droite de la Saône (Villedieu et alii, p. 145). À proximité de Lyon, le site de La Boisse à (18 km au nord-est) a livré plus récemment un pot cylindrique appartenant à un ensemble daté de la fin du IVe voire du début du Ve siècle apr. J.-C. (Silvino et alii 2011, p. 155). Si, d’une façon générale, le recensement des sites livrant des récipients en pierre ollaire atteste une utilisation du IIIe au VIIIe siècle (Billoin 2010), les fragments identifiés à l’Hôtel-Dieu auraient été produits « à partir du Bas Empire, et surtout du haut Moyen Âge pour le Val d’Aoste » (M. Lhemon, in lettris). Pour Billoin (2004), les récipients en chloritoschiste sont omniprésents à la période mérovingienne. Notons que compte tenu de son coût, cette catégorie de vaisselle, qui se place « en 2010, p. 56). Enfin, cette découverte est intéressante dans la mesure où elle témoigne de l’importation d’objets domestiques (vaisselle culinaire) depuis les Alpes, et probablement plus 91 Géologue, Université de Lausanne Géologue, Université de Fribourg 93 Géologues, ENS Lyon, que nous remercions pour leur collaboration 92 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 haut de l’échelle de valeur », est un marqueur social élevé plutôt associé à de riches édifices (Billoin PAGE 317 précisément depuis le Val d’Aoste, qui est situé à environ 300 km de Lyon (via le col du Petit Saint Bernard ?). 3.8.5. Le mobilier lapidaire moderne Quatre fragments, issus de trois US, ont été étudiés et inventoriés. Deux d’entre eux (US 1493 et 1460) sont des fragments de mortier, le premier en calcaire gris, le second en grès à ciment siliceux. On ne connaît pas l’origine des matériaux. Les deux derniers fragments, trouvés dans l’US 1978, semblent appartenir à un gros récipient dont l’épaisse paroi (max. : 8 cm) est vitrifiée, à l’intérieur comme à l’extérieur. L’examen macroscopique de la matrice indique que celle-ci est une « pâte » blanchâtre, mate, à très fines alvéoles millimétriques de forme très allongée. Elle contient des cristaux opaques très blancs et luisants, très émoussés, de la taille de sables fins. La matière ne réagit pas à l’acide chlorhydrique. Examiné dans un premier temps par des spécialistes de la céramique94, du verre95 et des géologues96, ce matériau restait énigmatique. Une analyse par diffractométrie aux rayons X (DRX) a donc été réalisée par Ruben Vera au Centre de Diffractométrie Henri Longchambon de l’Université Claude Bernard Lyon 1. Elle indique une composition majoritairement amorphe97, ce qui est un premier argument pour une origine artificielle. La matière cristallisée est elle-même composée de 62% de silice98 et de 38% de mullite. Ce minéral est aussi un bon indicateur du caractère artificiel du matériau dans la mesure où il est rare en gisement naturel, alors qu’il est abondamment néoformé lors de l’élaboration de matériau réfractaire « Mullite is an extremely widely employed refractory substance with a melting point of up to 1830 °C, depending on composition» (Parsons 2010). L’objet avait en tous cas des propriétés réfractaires et était, du fait de SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 son glaçurage en verre, imperméable. Peut-être s’agissait-il d’un gros creuset. PAGE 318 94 E. Bertrand et C. Mège. Laudine Robin. « Nous avons été plusieurs à regarder votre échantillon, pour tous ce qui est sur c'est que c'est quelque chose d'artificielle. Par contre il y a peu de proposition pour expliquer comment cela a été créé ». « Pierre Thomas et moi pensons que ça ressemble à des grains de sable assemblé par chauffage, une sorte de tentative de création de verre avortée » (com. perso D. Mollex, ENS Lyon, département de géologie). 97 Le taux de cristallinité étant de 34,3%, 65.7% de la matière est amorphe. 98 Quartz, peut-être les petits grains cristaux opaques très blancs et luisants. 95 96 3.9. Les terres cuites architecturales (C. Mège) Lors de la fouille, plusieurs éléments de terres cuites architecturales ont été mis au jour, principalement dans les niveaux renfermant des vestiges antiques. Le ramassage de ces artefacts, en particulier dans les couches de remblais, n’a pas été systématique mais un échantillonnage a été opéré sur les différentes structures construites à l’aide de ces matériaux (canalisations US 499 et US 1995). Pour la période gallo-romaine, le lot dont nous disposons regroupe une centaine de restes, majoritairement des tegulae. Quelques fragments de briques, une imbrex et, plus remarquable, sept tronçons de canalisation découverts in situ complètent l’ensemble. Trois tomettes proviennent par ailleurs des niveaux modernes. Préambule méthodologique Les observations réalisées sur les éléments de couverture ont été menées sur la base de la méthode d’étude et de la typologie mises au point par B. Clément dans le cadre d’un master soutenu à l’Université Lyon 2 en 2009 (Clément 2009a) et publié depuis (Clément 2009b et Clément 2013)99. Elles ont d’abord consisté en l’identification des différents fragments, selon leur fonction initiale (tuiles, briques, canalisation…) et leur morphologie (rebord, encoche, objet complet…). Les critères discriminants comme la forme et les dimensions du rebord, de la gorge et des encoches pour les tegulae ou encore le profil général et les dimensions pour les briques et les canalisations ont ensuite été relevés. Lorsque cela s’est avéré possible, dans les cas où nous disposions de suffisamment d’éléments, les tegulae ont fait l’objet d’une attribution à un des types définit par B. Clément (op. cit.). Enfin, un examen macroscopique a été effectué et outre la distinction entre argile calcaire et non-calcaire, trois grands groupes de pâtes ont été dégagés : grossière (G ; nombreuses inclusions, petites à grosses), moyenne (M ; inclusions, petites à moyennes) et fine (F : pas ou peu d’inclusions, petites). Toutes ces données sont précisées en annexe, dans l’inventaire des terres cuites architecturales. Les fragments inventoriés ont été comptabilisés et ce chiffre apparaît sous l’appellation NR pour Nombre de Restes. Le Nombre Minimum d’Individus (NMI) repose, pour les tegulae, sur le dénombrement des encoches, après vérification d’éventuels collages ou de l’appartenance à un même objet. Dans l’inventaire, à titre informatif, le chiffre disposé entre parenthèses dans la colonne NMI tuile différente a été recensé comme un individu. Pour les autres artefacts, c’est le nombre de rebords (ou de forme archéologiquement complète) qui a permis le calcul du NMI. 99 Nous le remercions pour avoir accepté de relire ce travail. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 correspond à une pondération du NMI strict, où chaque fragment considéré comme appartenant à une PAGE 319 Les illustrations ont été limitées aux artefacts mis au jour dans des vestiges en élévation et à quelques fragments remarquables découverts dans des remblais et donc en position résiduelle (pl. 192 à 194). 3.9.1. Les tegulae Une huitaine de fragments de tegulae ont été mis jour dans trois US appartenant à la phase 1.1100. Il s’agit uniquement de rebords appartenant tous a priori à des tuiles différentes Quatre d’entre eux montrent clairement un profil rectangulaire, tandis que quatre autres n’ont pu être identifiés de manière certaine. Seul un élément, issu de la couche 1473, a pu faire l’objet d’une attribution spécifique. Ce rebord rectangulaire, façonné dans une argile non calcaire à matrice moyenne, possède une gorge plutôt marquée (env. 0,25 cm de profondeur) et est doté d’une encoche avant droite mesurant 9 cm. Ces dernières données nous ont autorisés à le raccorder au type D qui correspond, en termes de chronologie, aux tuiles dont la fabrication est située entre 20 et 70 apr. J.-C. (Clément 2013, p. 90). Neuf US101 de la phase 2.2 livrent des restes de tegulae. En tout, 49 fragments ont été dénombrés pour un NMI non pondéré s’élevant à 14. Les différentes pâtes observées, toutes non calcaires, se répartissent entre matrices grossière et moyenne, à l’exception de deux fragments à matrice fine. Sur 26 rebords individualisés, 15 ont un profil rectangulaire et six un profil quasi-rectangulaire102. Les cinq autres fragments n’ont pu faire l’objet d’une attribution spécifique. Dans ce lot, quatre individus ont retenus notre attention car ils fournissaient suffisamment d’informations nous permettant de proposer une identification plus précise. Pour l’US 327, un rebord rectangulaire, à gorge esquissée (env. 0,1 cm de profondeur) et pourvu d’une encoche avant droite mesurant 9,1 cm, a pu être rattaché au type D2 daté des années 50/70 apr. J.-C. Les US 1075 et 1478 renferment, aux cotés de divers rebords, au moins deux tegulae à rebord rectangulaire, l’une à gorge esquissée (env. 0,15 cm de profondeur) et l’autre à gorge marquée (env. 0,35 cm de profondeur), et dont les encoches avant, de forme droite, mesurent environ 9 cm. Cette description renvoie à celle du type D, sans qu’il soit possible de préciser davantage les choses ; en effet, la discrimination entre les variantes D1 et D2 repose principalement sur la longueur des encoches (inférieures ou supérieures à 9 cm pour les encoches avant). Il faut également mentionner que la face inférieure de la tuile provenant de l’US 1478 porte des traces de lait de chaux et des éclaboussures de pigments (pl. 192) qu’il convient SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 éventuellement de mettre en relation avec la réalisation d’un programme pictural. Enfin, deux tuiles PAGE 320 différentes, à demi-complètes, ont été mises au jour dans l’US 1995. Elles formaient le fond d’une canalisation N/S maçonnée en gneiss, calcaire et granit. Toutes deux ont des gorges marquées 100 101 102 US 375, US 1473 et US 1718. US 327, US 361, US 497, US 661, US 818, US 1075, US 1478, US 1690 et US 1995. Précisons que la distinction entre rebords quasi-rectangulaire et rectangulaire peut parfois, en fonction de la place du fragment par rapport à la tuile complète, s’avérer mal aisée. mesurant respectivement 0,25 et 0,4 cm de profondeur. Leurs largeurs sont comprises entre 32,5 et 34 cm. La première, à rebord quasi-rectangulaire et préservée sur 40,5 cm de long, n’a gardé que la trace partielle de ses encoches arrières ; sectionnées sur leur faces supérieures, elles n’ont pu être mesurées et c’est pourquoi cette tuile, de type D, ne peut être déterminée plus précisément (pl.193, n°1). La seconde à rebord rectangulaire, conserve une longueur d’environ 40 cm et comporte deux encoches avant droites d’une profondeur de 9,5 cm permettant de la rattacher au type D2 (pl.193, n°1). Sa présence fournit un terminus post quem vers 50 apr. J.-C. Dix-huit fragments ont été prélevés dans huit US103 raccordées à la phase 1.3. Tous ont été fabriqués dans une argile non calcaire, à l’exception peut-être d’un fragment à pâte beige saumon comportant des inclusions de chamotte et de petites particules de calcite (matrice moyenne). Les exemplaires à matrice moyenne soit d’ailleurs les plus fréquents (14), devant deux fragments à matrice fine et deux autres à matrice grossière. Sur l’ensemble de ce petit lot, six tegulae montrent un rebord quasi-rectangulaire à rectangulaire tandis que les rebords trapézoïdaux font désormais leur apparition avec cinq individus. Les cinq autres rebords restant n’ont pu être déterminés. Pour l’US 1515, une tuile à rebord rectangulaire et gorge esquissée avec une encoche avant droite longue de 8,1 cm a été associée au type D1 tandis que dans l’US 1544, une encoche avant triangulaire d’une longueur de 6,5 cm permet d’identifier une tuile de type F dont la fabrication remonte au plus tôt à la fin du IIe siècle apr. J.-C. Sa présence ainsi que celle désormais attestée de tuiles à rebord trapézoïdaux (type E/F/G), dont la production débute pour les plus précoces à la fin du Ier siècle apr. J.-C. viennent conforter les éléments de chronologie apportés par les autres artefacts analysés, en particulier par le mobilier céramique. La phase 1.4 fournit enfin 21 fragments de tuiles. Tous, sauf deux fragments, sont en pâte non calcaire et montrent le plus souvent une matrice moyenne (NR : 12). Les exemplaires à matrice fine sont toutefois plus fréquents qu’auparavant (NR : 6) et ceux à matrice grossière n’apparaissent plus qu’à trois reprises. Les rebords trapézoïdaux sont désormais les plus nombreux avec neuf exemplaires, devant les bords quasi-rectangulaires et rectangulaires, ici résiduels, qui comptent six individus. Seule une tuile issue de l’US 1050 a été rattachée avec certitude au type D2. Munie d’un rebord rectangulaire et d’une gorge esquissée, elle garde encore une de ces encoches avant droites d’une longueur d’environ 10 cm. Dans ces niveaux datés par le mobilier céramique et un important lot monétaire entre la fin du IVe et le début du Ve siècle, elle se situe visiblement en position résiduelle, La rapide analyse menée sur les tuiles mises au jour dans les US antiques apporte un élément de chronologie intéressant puisqu’elle fixe un terminus post quem pour la structure US 1995, 103 US 630, US 640, US 744, US 745, US 848, US 1457, US 1515 et US 1445. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 du point de vue chronologique comme du point de vue fonctionnel. PAGE 321 malheureusement isolée sur le site. Même si le lot considéré reste de faible importance quantitativement, nous pouvons tout de même constater que des évolutions techniques (argiles utilisées et matrice des pâtes) et morphologiques (forme du rebord, longueur des encoches) des tegulae sont perceptibles entre le Ier s. apr. J.-C. et l’Antiquité tardive, à l’instar de ce que révèle le travail de B. Clément. 3.9.2. Les briques Pour la phase 1.2, une brique complète a été mise au jour dans l’US 900 où elle se trouve en position résiduelle. Façonnée dans une argile non calcaire de matrice moyenne, cette brique mesure environ 45 cm de long pour une largeur de 31 cm et une épaisseur de 6 cm. Ces dimensions correspondent au module lydien, d’une longueur d’un pied et demi pour une largeur d’environ un pied. Un fragment de brique a également été mis au jour dans l’US 1580 (phase 1.3). Conservée sur 18 et 17 cm de côté, elle mesure 4 cm d’épaisseur et porte sur la face supérieure une marquée digitée formant trois arcs emboités. Son épaisseur, moins importante que celles des briques lydiennes, pourrait être un argument pour la rattacher à des exemplaires de plus petit module. 3.9.3. Les éléments de canalisations Plusieurs éléments de canalisations en terre cuite ont été dégagés sur le site, uniquement des niveaux archéologiques matérialisant la phase 1.2. La découverte la plus importante est celle d’une conduite (US 499104), composée de plusieurs tronçons emboités les uns dans les autres et dont le tracé, en zone ouest du site, a pu être suivi de manière segmentée sur une longueur minimale de 21,6 m. Les tronçons les mieux conservés, au nombre de sept et formant la partie la plus longue de la conduite encore en place, ont été prélevés. Chaque élément d’une longueur moyenne de 48,5 cm comporte à ses extrémités, d’une part un embout de diamètre réduit d’environ 5 cm de long (partie « mâle ») et d’autre part un renfoncement interne de la même dimension (partie « femelle ») permettant ainsi aux conduites d’être enchâssées les unes dans les autres (pl. 194). L’étanchéité du raccord entre ces dernières était généralement SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 assurée par la présence de lait de chaux, de mortier ou d’argile mais ici, aucune trace attestant ce PAGE 322 procédé n’a malheureusement été observée105. Le diamètre extérieur de ces conduites est d’environ 13 cm pour une paroi dont l’épaisseur varie entre 2,5 et 3 cm (hormis pour les partie mâle et femelle), 104 Pour une description détaillée de la structure en question, voir 2.2.2.4 La canalisation US 499 et ses abords, p. 81-82. Vitruve conseillait à ce propos d’utiliser un mortier de chaux pétrit avec de l’huile afin d’accroitre son pouvoir imperméabilisant (Vitruve, De architectura, VIII, 6) 105 portant ainsi leur diamètre interne à 7 cm. Elles ont été façonnées dans une pâte non calcaire à matrice fine, riche en poussière de mica doré et avec de très petites inclusions noires et blanches. Plusieurs tronçons de canalisation en terre cuite de ce type ont été découverts sur des sites antiques de Lyon et de sa périphérie. Nous mentionnerons à ce titre la découverte récente intervenue sur le site du 14 rue des Tuileries, où une conduite composée de tuyaux d’environ 52 cm de long pour un diamètre externe de 22,5 cm et interne compris entre 12 et 13 cm a été mise au jour (Maza/Clément 2010). Nous noterons également que cette canalisation est d’un gabarit sensiblement plus important que celle de l’Hôtel-Dieu à l’instar des autres exemples lyonnais les mieux documentés (quai Arloing : tronçons de 44 cm pour un diamètre externe de 26 cm [Tranoy 1995, p. 187-188] ; 6-8 quai SaintVincent/montée de la Butte : tuyaux longs de 45 cm pour un diamètre externe de 27,5 cm [Motte et alii 2002, p. 24]). Le site de la Grange-du-Bief à Anse a par contre livré des tuyaux en terre cuite d’un diamètre visiblement plus réduit (ext : 10 cm/int : 6 cm), pour une longueur d’environ 53 cm et qui étaient assemblés à l’aide de ligatures en bois (Faure-Brac 2006, p. 160). Dans son ouvrage sur la construction romaine (Adam 1989), J.-P. Adam précise enfin que le diamètre des canalisations est généralement compris entre 13 et 20 cm pour une longueur de 45 à 70 cm (op.cit., p. 276). Nous disposons en outre d’éléments de datation directement liés à l’aménagement de cet ouvrage. En effet, le comblement US 425 de la tranchée d’installation de la conduite a livré plus d’une centaine de tessons de céramique. La présence d’une coupe Drag. 33 et d’une assiette Drag. 4/22 en sigillée rutène fournit un terminus post quem en 40 apr. J.-C. tandis que le reste des productions observées, tant dans la famille des céramiques communes que pour les amphores, se rapporte au répertoire en usage à Lugdunum à partir de la période flavienne. Ces données sont cohérentes avec la position stratigraphique de la structure, au sein des vestiges rattachés à la phase 1.2. En marge de la conduite US 499, un petit fragment de tuyau en terre cuite dont la partie mâle est partiellement conservée, a été mis au jour en position secondaire dans l’US 1076. Son diamètre extérieur est estimé à 14,5 cm pour un diamètre interne de 7,8 cm et il a été façonné dans une argile non calcaire de matrice moyenne, micacée, avec des inclusions similaires mais plus nombreuses que celles observées pour la canalisation décrite précédemment. Ces quelques observations autorisent à penser que ce fragment n’est pas un élément résiduel de la conduite US 499 ; par contre le diamètre interne des deux tuyaux, relativement proche, indique un dédit similaire pour le transport de l’eau. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Les données chronologiques dont nous disposons indiquent une datation similaire. PAGE 323 3.10. Étude archéoanthropologique (E. Bouvard) 3.10.1. Une occupation funéraire du premier Moyen Âge Deux sépultures individuelles à inhumation de sujets immatures (Sp 905 et Sp 915) ont été mises au jour dans la zone nord-est de la cour de la Chaufferie (pl. 28, 38, 56, 57, 258 à 260). Ces découvertes revêtent un caractère fortuit : l’espace qu’elles occupent n’est pas sensé accueillir d’ensemble funéraire, quelle que soit la période considérée. Pour le Moyen Âge et l’époque moderne, les cimetières de l’Hôtel-Dieu sont circonscrits au cloître et à la chapelle de l’établissement pour les catholiques, ainsi qu’à la cour du Magasin et celle dite de la Pharmacie pour les protestants (Bertrand et alii 2012, p. 41-43 et p. 48). Concernant l’Antiquité, aucune découverte funéraire à ce jour ne vient accréditer la thèse d’une nécropole extra muros à cet endroit, d’autant que le réseau viaire connu pour Lugdunum ne passe par ce point-ci de la Presqu’île (Desbat 2007). En revanche, on ne sait pas à quelles fonctions était dévolue la rive gauche du Rhône durant le haut Moyen Âge, soit entre le Ve siècle et l’installation de la confrérie du Saint-Esprit, puis de celle des frères pontifes dans le courant du XIIe siècle. La première fonde une chapelle adjacente à un petit hôpital (chapelle du Saint-Esprit) dont les mentions les plus anciennes remontent au premier tiers du XIIe siècle ; les frères établissent quant à eux un pont et un nouvel hôpital autour de 1184 (Vettorello/Vigneau 2010). Les opérations archéologiques ayant précédemment sondé les sous-sols de l’Hôtel-Dieu ainsi que les parcelles adjacentes ont permis d’attester la présence d’une occupation médiévale au XIVe siècle (rue Bellecordière) ainsi que des maisons du XVe siècle (Jacquin 1983, Bertrand et alii 2012, p. 28). Ces datations tardives correspondent à la phase d’urbanisation communément admise pour la Presqu’île lyonnaise, avant laquelle celle-ci se serait apparentée à un paysage rural, encore soumis ça et là aux aléas des deux cours d’eau qui la circonscrivent (Gauthiez 1994, Arlaud 2000). Aucun élément datant associé aux deux tombes ne permet d’emblée de les attribuer à une aire chrono-culturelle précise. Leur situation stratigraphique indique une fourchette comprise entre l’Antiquité tardive (IVe siècle), qualifiée par le mobilier des unités stratigraphiques sous-jacentes, et SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 le bas Moyen Âge (XIVe siècle) matérialisé par une fosse-dépotoir installée dans l’horizon limoneux PAGE 324 recouvrant les squelettes. Une autre structure (US 904) s’installe à peu de distance des sépultures, dans le même encaissant, selon une orientation relativement similaire, et à une altitude équivalente (entre 164,71 et 164,49 m NGF). Il s’agit d’un empierrement massif de blocs de gneiss, calcaire et granit oblongs. Les matériaux comme la forme tumulaire évoquent une architecture funéraire de coffrage de dalles / pierres sèches connue pour les VIIe-Xe siècles à Lyon et plus généralement dans le sud-est de la Gaule (Colardelle 1996). Cette typochronologie s’accorde avec les datations C14 effectuées sur deux pièces osseuses prélevées respectivement sur chacun des deux squelettes (Re.S.ARTES 2013). Au-delà de l’étude biologique des restes humains et de la caractérisation des gestes funéraires, il s’agira ici, sur la base d’un échantillon populationnel minuscule, d’initier une discussion à propos de l’occupation et du statut du terrain étudié pour le premier Moyen Âge. 3.10.2. Catalogue analytique des sépultures (E. Bouvard, S. Dal Col) 3.10.2.1. Sépulture US 905 / Sq. 912 (pl. 56, 259) Type de structure funéraire : sépulture individuelle à inhumation Architecture : fosse + coffre ou coffrage Individu : immature, sexe indéterminé Situation La sépulture 905 a été mise au jour dans le secteur est de la cour de la Chaufferie. Le squelette est apparu à une moyenne de 164,66 m NGF, soit à près de 2 m sous le niveau de circulation actuel. Stratigraphie Un creusement US 905 et un comblement US 911 ont été attribués à cette structure, bien que la fosse ne soit lisible ni en plan, ni en coupe. Elle est installée dans le niveau alluvionnaire US 784, caractérisé par une matrice limoneuse brune, de même nature que le comblement de l’espace sépulcral. L’US 785 scelle l’encaissant (pl. 38). Une fosse contenant du mobilier céramique daté du XIVe siècle s’ouvre au sommet de 784 et entame l’US 911. Le fond de la sépulture se situe à 164,62 m e NGF, au-dessus de niveaux tardo-antiques attribués au IV siècle. Le squelette, a été perturbé par le décapage mécanique et le niveau d’ouverture de la fosse n’est pas connu. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 État de conservation PAGE 325 ƒ Les contours du creusement sont indistincts car le comblement et l’encaissant sont identiques. Seuls quelques effets de contraintes sur le squelette ont été mis en évidence (voir ci-après le paragraphe consacré à la taphonomie), ainsi que deux alignements parallèles de petits éléments lithiques (US 913). Ils ont fait l’objet d’une restitution graphique (pl. 56). ƒ Le matériel osseux atteste d’une conservation moyenne avec un Indice de Conservation Anatomique de 0,75 (Dutour 1989) et un Indice de Qualité Osseuses de classe 2 (qualité de la surface corticale oscillant entre 99 et 62,5% pour la plupart des pièces anatomique – Bello 2003). En revanche, près de 60% des pièces osseuses sont fragmentées, pour une extension de la fragmentation de 6,91%. Le mode d’exhumation, la nature humide du substrat, ainsi que la fragilité des os immatures sont mis en cause. Caractères généraux ƒ Fosse : à la vue comme au toucher, elle n’est pas perceptible. Tout au plus pouvons-nous avancer un fond plat et régulier au regard du positionnement du squelette, directement posé en contact et sans indice de bouleversement dû à des obstacles sous-jacents. Sa longueur proposée, au regard des contraintes exercées sur le squelette à la tête et aux pieds (encore qu’elles sont peut-être imputables à un contenant périssable intermédiaire) est de au moins 0,925 m. La largeur du creusement est estimée à 0,3825 m en raison de deux alignements partiels, mais parallèles, de petits moellons et dallettes de gneiss, granite et de fragments de TCA (US 913) de part et d’autre du squelette. L’orientation globale est ouest-est avec un léger désaxement de 31° vers le nord. La cote supérieure des calages est de 164,79 m NGF. Le niveau d’ouverture n’étant pas connu, il ne nous est pas loisible de donner une estimation de la profondeur de l’excavation. ƒ Comblement : le sédiment comblant la sépulture, US 911, est en tous points identique à US 784 si ce n’est que sa texture semble plus meuble et aérée. Il englobe le dépôt osseux. Sa matrice brun-gris contient essentiellement du limon, un peu de sable, et quelques fines particules d’argile. Elle est meuble et homogène, et renferme quelques éléments céramiques, du verre, quelques charbons et des restes fauniques. Ces inclusions sont rares et de petite taille. ƒ Dépôt osseux : le corps a été déposé selon le même axe ouest-est de la fosse, tête à l’ouest, SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 pieds à l’est. L’intégralité de la cage thoracique est fragmentée, les manubrium et sternum PAGE 326 manquent. L’hémi-fémur distal droit est absent, et les éléments du tarse sont fort endommagés ou disparus. La ceinture sacro-pelvienne reste très lacunaire. La découverte fortuite de cette sépulture et le mode de décapage ont entraîné le mouvement et le prélèvement de plusieurs os bougés : partie proximale du fémur droit, fragments de côte, 1 phalange proximale de main, 3 phalanges médiales de main, 2 phalanges distales de main, 2 fragments de corps vertébraux (voir pantin en annexes). Caractéristiques biologiques L’individu est un sujet immature : sa croissance osseuse et dentaire est en cours. L’estimation de l’âge au décès s’appuie sur le degré d’occlusion dentaire selon la méthode de Moorrees 1963, sur la mesure des os longs (tableaux de correspondance de Sundick 1978), ainsi que sur les points d’ossification (Scheuer et Black 2000). ƒ Mesures des os longs : Ulna gauche : 118 mm = entre 30 et 54 mois Clavicule gauche : 74 mm = entre 30 mois et 5 ½ ans Intervalle maximum : entre 30 mois (environ 2 ans et demi) et 5 ans et demi Stade d’occlusion dentaire : ƒ Dents permanentes (germes) : Première molaire inférieure gauche : Ri = [2 – 3,60] Intervalle maximum : entre 2 et 3 ans et demi Les deux intervalles proposent un âge au décès compris a maxima entre 2 et 5 ans et demi. Ces observations combinées avec celles effectuées sur les premières vertèbres cervicales (atlas et axis en cours de fusion : arc postérieur et processus transverses non fusionnés, arc antérieur non soudé aux fossettes articulaires) permettent de resserrer cet intervalle entre 3 et 4 ans. Sexe : indéterminé. Pathologies et variations anatomiques - Bloc crânio-facial : On remarque une hyperostose poreuse localisée au niveau du plafond des orbites leur donnant un aspect criblé. Elle se définit par une cribra orbitalia de type lésionnelle selon la terminologie de Pierre L. Thillaud (Tillaud 2008). Des appositions périostées sont présentes au niveau infra-orbitaire du zygomatique gauche. Elles se retrouvent au niveau des temporaux gauche et droit et sont principalement localisées sur le processus mastoïde, le méat acoustique et l’os pétreux. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 - Aucune variation anatomique non pathologique n’a été observée. PAGE 327 Une grande porosité ainsi qu’une hypervascularisation du maxillaire ont également été observées sans localisation préférentielle et se retrouvent sur la mandibule principalement au niveau de la symphyse mentonnière et des alvéoles (pl. 195, 196). - État dentaire : On observe une coloration rouge de la couronne des germes dentaires de la canine droite, des premières prémolaires, de la deuxième prémolaire droite et des premières molaires permanentes (pl. 196). - Humérus droit : réaction périostée prolifératrice linéaire sur la partie antérieure au niveau du sillon intertuberculaire du tiers proximal de la diaphyse. - Fémur droit : réaction périostée prolifératrice linéaire sur la partie postéro-latérale du tiers proximal de la diaphyse au niveau de la tubérosité glutéale et de la lèvre latérale de la ligne âpre (insertion musculaire), avec une porosité accrue principalement localisée au niveau du col fémoral lui conférant un aspect cribré. - Fémur gauche : légère réaction périostée prolifératrice linéaire sur la partie postéro-latérale du tiers proximal de la diaphyse, au niveau de la tubérosité glutéale et de la lèvre latérale de la ligne âpre (insertion musculaire), avec une porosité accrue au niveau de la métaphyse distale qui lui confère un aspect cribré (pl. 197). - Tibia gauche : réaction périostée prolifératrice linéaire sur la partie postérieure du tiers proximal de la diaphyse localisée au niveau de la ligne du muscle soléaire, avec une porosité accrue, d’aspect cribré, localisée au niveau des métaphyses. - Fibula gauche : porosité accrue localisée au niveau des métaphyses. - Tibia droit : réaction périostée prolifératrice linéaire sur la partie postérieure du tiers proximal de la diaphyse localisée au niveau de la ligne du muscle soléaire, avec une porosité accrue délimitée au niveau des métaphyses. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 - Fibula droit : Porosité accrue localisée au niveau de la métaphyse distale (pl. 197). PAGE 328 Diagnostic suspecté D’une manière générale, les réactions périostées observées au niveau de certaines insertions musculaires des os longs des membres inférieurs et de l’humérus droit sont associées à des porosités accrues localisées sur les métaphyses. Actuellement, on admet que les phénomènes porotiques sont induits par deux grands groupes de maladies à savoir « les anémies prises comme un terme générique et les états carentiels d'ordre nutritionnel ou consécutifs à un épisode infectieux bactérien ou parasitaire, qui se produiraient au cours de la croissance. » (Tillaud 2003). En outre, « la présence d’une réaction périostée témoigne d’un processus d’ostéogénèse réactionnelle provoqué par l’agression du périoste. » (Lé et alii 2006). L’hyperostose poreuse ou cribra orbitalia semble, quant à elle, être le signe d’un phénomène inflammatoire des orbites appelé ostéopériostite. Elle peut être classée dans les types de cribra orbitalia de type inflammatoire (Tillaud 2008) sans que toutefois un diagnostic puisse être proposé sur cette seule observation. Les récente études de la cribra orbitalia ont montré que leur cause est multifactorielle (Charlier 2008, Walper et alii 2004, Tillaud 2008) : anémies, rachitisme, scorbut, malnutritions, infections, inflammation locale oculaire, hématome ou hémorragie du plafond de l’orbite ... Elle ne suffit pas à elle seule à établir un diagnostic : un plus grand faisceau d’observations pathologiques doit être pris en compte. Les réactions périostées, l’ostéopériostite des orbites ainsi que les porositées observées au niveau des métaphyses semblent indiquer une déminéralisation de l’os qui, le plus souvent, est signe d’anémie (génétique ou pathologique) et plus largement de carences alimentaires (Ortner 2003). Ces signes sont fréquemment observés dans des cas de rachitisme ou de scorbut (Fouron/Chicoine 1962). Ces remaniements osseux sont complétés par une très forte porosité remarquée sur l’ensemble du maxillaire ainsi que sur la symphyse mentonnière de la mandibule et des alvéoles, par des appositions périostées localisées au niveau du zygomatique, sur les processus mastoïdes, les méats acoustiques et les os pétreux : tous ces éléments convergent vers un scorbut (Ortner et alii 2001, Ortner et alii 1999, Ortner 2003 ; Mays 2008, Geber/Murphy 2012, Brickley /Ives 2006). Associée à l’ensemble de ces signes, la pigmentation de couleur rouge de la couronne des germes dentaires vient renforcer cette hypothèse. Le cas d’un squelette complet d’immature (1 à 2 ans d’âge dentaire, statural et osseux) daté de l’époque médiévale mis au jour dans la nécropole de la Tomba Bulgaria à Gerione (Charlier 2008, Gourévitch/Monier 2011) constitue un parallèle intéressant, correspondant en tous points aux caractéristiques du squelette 912 : « l’ensemble des germes dentaires présentent une coloration rouge vif, parfois marron foncé, témoignant d’hémorragies énamélaires La totalité des pathologies observées trouve également un parallèle sur le squelette d’un enfant atteint de scorbut mis au jour sur le site de l’Île Barbe (Lyon 69009), à l’intérieur d’un caveau accompagnant 7 individus, daté du second Moyen Âge (Gaillard et alii 2012). SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 anciennes ». PAGE 329 Taphonomie et interprétation des gestes et pratiques Le sujet a été déposé sur le dos. L’attitude des avant-bras semble symétrique : coudes légèrement fléchis en direction de l’axe médial, mains reposant sur les hanches à gauche. À droite, les éléments du carpe, à l’instar de l’ilium homolatéral, ont migré à hauteur de la métaphyse du fémur gauche ; cette anomalie s’explique probablement par les circonstances de mise au jour de la sépulture, ou éventuellement par une bioturbation. À l’appui de cette dernière hypothèse, on note la position aberrante de l’humérus droit, totalement disloqué et ayant effectué une translation d’est en ouest pour se retrouver à hauteur du crâne de l’individu. Le membre inférieur gauche, bien que lacunaire et perturbé au niveau du genou, semble reposer en extension. Le fémur droit avait déjà été prélevé, car bougé, au moment de l’intervention de l’anthropologue. En revanche, les deux jambes (tibias et fibulas controlatéraux) gisent en rectitude, strictement parallèles, ce qui présume d’une posture symétrique des membres inférieurs. La tête osseuse est orientée à l’ouest, face tournée vers l’est, suivant strictement l’axe médial du squelette. La mise à plat des volumes est complète. L’ensemble du rachis est disloqué, on observe une déconnexion nette entre les vertèbres thoraciques et lombaires. Des pièces se sont déplacées en dehors du volume initial du corps comme l’humérus droit dont il a été fait mention plus haut, ainsi que la scapula homolatérale qui a migré le long des côtes, en face postérieure (bioturbation probable : animal ou fouilleurs). Les métacarpes et phalanges de la main droite sont placés en équilibre instable sur l’ilium homolatéral, toutes ces pièces étant disloquées et ayant migré selon une forte amplitude en direction du genou. Les métacarpes gauches reposent sur la connexion entre le fémur et l’acetabulum homolatéral. Le crâne apparaît en face supérieure avec occlusion stricte, ce qui illustre une contrainte inféropostérieure ayant maintenu la tête osseuse, le menton reposant à l’avant des vertèbres cervicales. La tête osseuse a donc été mise au jour en position primaire, ce qui est confirmé par la face d’apparition supérieure des vertèbres cervicales. À droite du squelette, un alignement est dessiné par l’humérus, l’extrémité proximale des radius SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 et ulna, le bord médial de la scapula, à distance du cordon de pierre. A gauche, cet effet reste discret PAGE 330 entre le coude et une phalange, mais une contrainte latérale est pourtant lisible par la position de l’humérus en face latéro-antérieure : il est donc maintenu en position instable. La pronation de l’avant-bras induit théoriquement une face d’apparition postérieure pour le radius et latérale pour l’ulna ; ceux-ci apparaissent respectivement en postérieur et médial ; la situation de l’ulna est donc secondaire et induite par un effondrement consécutif à la déconnexion du coude. Phalanges et métatarses déconnectés forment un alignement nord-sud évoquant un platelage périssable contre lequel les pieds auraient buté. Mobilier associé au dépôt osseux Aucun mobilier déposé volontairement auprès du défunt ou porté par lui (parure, habillement, enveloppe funéraire) n’a été mis au jour. De même, aucun élément d’assemblage d’un contenant n’a été découvert. Datation La chronologie relative permet de placer cette sépulture entre le Moyen Âge central et l’Antiquité tardive. Cette datation étant très lâche, elle a été complétée par une analyse du carbone 14 (méthode AMS) portant sur la fibula droite de l’individu (RE.S.Artes 2013). Le résultat donne un intervalle de probabilité entre 862 - 977. L’individu aurait donc vécu à la fin du haut Moyen Âge. Synthèse La sépulture US 905 est une inhumation primaire individuelle en coffre ou coffrage périssable, calé ou bordé par un cordon de matériaux lithiques et de terre cuite. Cette architecture correspond à une typologie très générique reconnue par M. Colardelle entre la fin du IIe et l’aube du VIIIe siècle : « Type 3 : coffrages de planches non clouées », avec calages latéraux (Colardelle et alii 1996). Ses dimensions, si les parois correspondent bien aux contraintes et alignements observés sur le squelette, sont de 0,255 x 0,905 m, pour une fosse d’environ 0,485 x 0,975 m. Elle accueille la dépouille d’un sujet immature décédé entre 3 et 4 ans entre la deuxième moitié du IXe et le Xe siècle. En raison de son âge, le sexe n’a pu être déterminé. Il a été déposé allongé sur le dos, tête dans l’axe médian du corps, calée et relevée par une petite pierre de sorte que le menton était en contact avec le haut du tronc. Le corps, orienté globalement est-ouest (tête à l’ouest), s’est décomposé en espace vide mais contraint, au moins au niveau du bras gauche et des pieds, par les platelages du contenant périssable. Des bioturbations brouillent partiellement la lecture taphonomique : lacunes et bouleversements anatomiques dus aux circonstances de la fouille, mais aussi probable incursion d’un animal fouisseur biologiques individuelles mettent en évidence un scorbut ayant affecté le sujet péri-mortem, et pouvant avoir causé directement sa mort (par complication infectieuse et /ou épuisement dû à la malnutrition), ou indirectement par l’augmentation du risque létal de n’importe quelle pathologie, même la plus bénigne. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 qui expliquerait les migrations aberrantes de l’humérus et de la scapula gauches. Les données PAGE 331 3.10.2.2. Sépulture US 915 / Sq. 917 (pl.57, 260) Type de structure funéraire : sépulture individuelle à inhumation Architecture : fosse et coffre ou coffrage Individu : immature, sexe indéterminé Situation La sépulture 915 a été mise au jour dans le secteur est de la cour de la Chaufferie. Le squelette est apparu à une moyenne de 164,70 m NGF, soit à près de 2 m sous le niveau de circulation actuel. Stratigraphie Un creusement US 915 et un comblement US 916 ont été attribués à cette structure, bien que la fosse ne soit lisible ni en plan, ni en coupe. Elle est installée dans le niveau alluvionnaire US 784, caractérisé par une matrice limoneuse brune, de même nature que le comblement de l’espace sépulcral. L’US 785 scelle l’encaissant (pl. 38). Le fond de la sépulture se situe à 164,62 m NGF, audessus de niveaux tardo-antiques attribués au IVe siècle. État de conservation Le squelette a été perturbé par le décapage mécanique et le niveau d’ouverture de la fosse n’est pas connu. ƒ Les contours du creusement sont indistincts car le comblement et l’encaissant sont identiques (pl. 57). Seuls quelques effets de contraintes sur le squelette ont été mis en évidence (voir ci-après le paragraphe consacré à la taphonomie). ƒ Le squelette est assez bien conservé. La qualité de l’os cortical est moyenne (IQO classe 2). Toutes les grandes régions anatomiques sont représentées, mais de façon fragmentaire (ICA entre 0,5 et 0,25 ; extension de la fragmentation de 9,34%). SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Caractères généraux PAGE 332 ƒ Fosse : à la vue comme au toucher, elle n’est pas perceptible. Tout au plus pouvons-nous avancer l’hypothèse d’un fond plat et régulier au regard du positionnement du squelette, directement posé en contact et sans indice de bouleversement dû à des obstacles sous-jacents (fond de fosse d’ouest en est de 164,61 à 164,63 m NGF). Sa longueur minimum est de 0,725 m = stature du squelette mesurée in situ. La largeur minimum du creusement est estimée à 0,18 m (largeur maximum du squelette mesurée au niveau des côtes). L’orientation globale est ouest-est avec un désaxement imperceptible de 8°est par rapport au Nord géographique. La cote d’apparition des ossements est de 164,70 m NGF en moyenne. Le niveau d’ouverture n’étant pas connu, il ne nous est pas loisible de donner une estimation de la profondeur de l’excavation. ƒ Comblement : le sédiment comblant la sépulture, US 916, est en tout point égal à US 784 si ce n’est que sa texture semble plus meuble et aérée. Il englobe le dépôt osseux. Sa matrice brun-gris contient essentiellement du limon, un peu de sable, et quelques fines particules d’argile. Elle est meuble et homogène, et renferme quelques éléments céramiques, quelques charbons et des restes fauniques (malacofaune entre les deux fémurs = escargot terrestre). Ces inclusions sont rares. ƒ Dépôt osseux : le corps a été déposé selon le même axe ouest-est de la fosse, tête à l’ouest, pieds à l’est. Les lacunes majeures concernent quelques éléments de la main droite, la main gauche et l’ensemble des pieds, la scapula droite, les os composant le sternum et le sacrum, le rachis thoracique et lombaire. Caractéristiques biologiques Âge : le sujet est immature ƒ Mesure des os longs (Sundick 1978) - Humérus gauche : 104 mm = entre 6 et 30 mois - Radius droit : 82 mm = entre 6 et 24 mois - Fémur droit : 133 mm = entre 6 et 24 mois Intervalle le plus grand : entre 6 et 30 mois (environ 2 ans et demi) ƒ Stades d’éruption dentaire avec un intervalle de 95% de confiance (Moorrees et alii 1963) - Canine inférieure gauche déciduale : R ½ = [0,91 – 1,76] - 1ère Molaire inférieure gauche déciduale: R ¾ = [0,74 – 1,63] - 2e Molaire inférieure gauche déciduale: R ½ = [1,08 – 2,17] Les deux intervalles obtenus en associant les deux méthodes permettent d’estimer un âge au décès compris entre 6 mois et 2 ans et demi. Toutefois, la denture indiquent que les dents déciduales sont complètement engagées et en formation. De même, la formation de la première molaire intervient durant la première année (Scheuer & Black, 2000). Il est donc plus probable que l’individu soit âgé de plus d’1 an (entre 1 et 2 ans et demi). SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Intervalle le plus grand : entre 0,74 et 2,17 an PAGE 333 Sexe : indéterminé Pathologies et variations anatomiques - Aucune variation anatomique non pathologique n’a été observée sur les os. - Bloc crânio-facial : hyperostose poreuse localisée au niveau du plafond des orbites caractérisée par un criblage d’aspect anarchique de la zone lésionnelle. Elle se définit par une cribra orbitalia de type lésionnelle selon la terminologie de Pierre L. Thillaud (Tillaud, 2008). Des appositions périostées sont présentes au niveau infra-orbitaire du zygomatique gauche. Elles se retrouvent, en outre, au niveau des temporaux gauche et droit et sont principalement localisées sur le processus mastoïde, le méat acoustique et l’os pétreux. Une grande porosité ainsi qu’une hypervascularisation du maxillaire ont également été observées sans localisation préférentielle et se retrouvent sur la mandibule principalement au niveau de la symphyse mentonnière et des alvéoles. Ces observations s’étendent bien au-delà des alvéoles dentaires dont l’hypervascularisation pourrait, dans le cas d’un sujet immature, indiquer la formation d’une dent (pl. 198). - État dentaire : taches pigmentées rouges au niveau des couronnes des germes des premières molaires supérieures permanentes. Une coloration rouge sur l’ensemble de la couronne des germes dentaires des premières molaires inférieurs est également présente (pl. 199). - Fémur droit : réaction périostée d’aspect cribré, prolifératrice et linéaire, sur la partie postérolatérale du tiers proximal de la diaphyse avec une porosité accrue, lui conférant un aspect cribré, délimitée au niveau de la métaphyse distale qui présente un léger évasement latéral (en forme de bec). - Fémur gauche : réaction périostée d’aspect cribré, prolifératrice et linéaire, sur la partie postérolatérale du tiers proximal de la diaphyse avec une porosité accrue localisée au niveau de la métaphyse distale lui conférant un aspect cribré. Cette dernière montre un léger évasement latéral (en forme de bec). SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 - Tibia gauche : réaction périostée prolifératrice linéaire sur la partie postérieure du tiers PAGE 334 proximale de la diaphyse localisée au niveau de la ligne du muscle soléaire, avec une porosité accrue délimitée au niveau de la métaphyse proximale. - Tibia droit : réaction périostée prolifératrice sur toute la partie postérieure du tiers proximal de la diaphyse, avec une porosité accrue délimitée au niveau de la métaphyse proximale (pl. 200). Diagnostic suspecté D’une manière générale, les réactions périostées observées au niveau de certaines insertions musculaires des os longs des membres inférieurs sont associées à des porosités accrues localisées sur les métaphyses. Actuellement, les phénomènes porotiques sont induits par deux grands groupes de maladies à savoir « les anémies prises comme un terme générique et les états carentiels d'ordre nutritionnel ou consécutifs à un épisode infectieux bactérien ou parasitaire, qui se produiraient au cours de la croissance. » (Tillaud, 2003). En outre, « la présence d’une réaction périostée témoigne d’un processus d’ostéogénèse réactionnelle provoqué par l’agression du périoste. » (Lé et alii 2006). L’hyperostose poreuse ou cribra orbitalia semble, quant à elle, être le signe d’un phénomène inflammatoire des orbites appelé ostéopériostite. Elle peut être classée dans les types de cribra orbitalia de type inflammatoire (Tillaud 2008) sans que toutefois un diagnostic puisse être proposé sur cette seule observation. Les récente études de la cribra orbitalia ont montré que leur cause est multifactorielle (Charlier 2008, Walper et alii 2004, Tillaud 2008, Walker et alii 2009) : anémies, rachitisme, scorbut, malnutritions, infections, inflammation locale oculaire, hématome ou hémorragie du plafond de l’orbite …. En outre, les réactions périostées, l’ostéopériostite des orbites ainsi que les porositées observées au niveau des métaphyses semblent indiquer une déminéralisation de l’os qui, le plus souvent, est signe d’anémie (génétique ou pathologique) et plus largement de carences alimentaires (Ortner 2003). Ces signes sont fréquemment observés dans des cas de rachitisme ou de scorbut (Fouron, Chicoine 1962). S’ajoute à ces observations la très forte porosité remarquée sur l’ensemble du maxillaire ainsi que sur la symphyse mentonnière de la mandibule et les alvéoles, de même que les appositions périostées localisées au niveau de l’os zygomatique, sur les processus mastoïdes, les méats acoustiques et les os pétreux qui semblent évocateurs d’un scorbut (Ortner et alii 2001, Ortner et alii 1999, Ortner 2003, Mays 2008, Geber/Murphy 2012, Brickley /Ives 2006). Associée à l’ensemble de ces signes, la pigmentation de couleur rouge de la couronne des germes dentaires vient renforcer cette hypothèse. Le cas d’un squelette complet d’immature (1 à 2 ans d’âge dentaire, statural et osseux) daté de l’époque médiévale mis au jour dans la nécropole de la Tomba à ce dernier fait dont on notera que « l’ensemble des germes dentaires présentent une coloration rouge vif, parfois marron foncé, témoignant d’hémorragies énamélaires anciennes. » SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Bulgaria à Gerione (Charlier 2008, Gourévitch/ Monier 2011) constitue un parallèle intéressant quant PAGE 335 La totalité des pathologies observées trouve également un parallèle auprès d’un enfant atteint de scorbut mis au jour sur le site de l’Île Barbe (Gaillard et alii 2012), à l’intérieur d’un caveau accompagnant 7 individus, daté du second Moyen Age. Taphonomie et interprétation des gestes et pratiques Le sujet a été retrouvé allongé sur le dos, membres inférieurs en extension et en rectitude, membres supérieurs disposés symétriquement, coudes légèrement fléchis et mains posées sur la hanche (phalanges droites disposées sur et autour de l’ilium homolatéral). La tête osseuse repose sur l’occipital, inclinée vers le côté droit, de sorte qu’elle apparaît en face supérieure latérale gauche. La mandibule se présente en face supérieure, très légèrement latérale gauche, affaissée à l’aplomb de la région orbitaire et des temporaux. L’absence d’occlusion crâniomandibulaire indique une première dislocation mandibulo-maxillaire entraînant le glissement de la mandibule sur le côté droit de l’individu ; puis un effondrement du crâne en partie à l’avant de cette dernière, toujours dans un mouvement de gauche à droite. La position du bloc crânio-facial tel qu’observée in situ est donc secondaire. Malheureusement, le rachis cervical n’a pu faire l’objet d’observations probantes afin d’abonder en ce sens (prélèvement en motte de la tête osseuse et perturbations post-fouille). Pour autant, la posture de la tête du défunt est restituable : afin que la mandibule ait le loisir de s’effondrer sous le crâne et de migrer en glissant au-dessus de l’épaule droite, il est nécessaire que le défunt ait le visage tourné vers le haut, cou dégagé. L’espace vide ainsi ménagé entre le menton et le torse permet la chute de la mandibule lorsque les parties molles (muscles et ligaments) se décomposent. Cette posture n’est pas incompatible avec une légère rotation initiale de la tête vers la gauche, accentuée par la chute. L’absence de rotation du bloc crânio-facial vers l’arrière conséquemment à la rupture des parties molles indiquerait un maintien postérieur de la tête (coussin, paroi de fosse, planche ?). L’effondrement latéral étant incomplet, une contrainte de même nature sur le côté droit est envisageable. L’hémi-cage thoracique droite a conservé son volume (face exothoracique visible), alors qu’à gauche la mise à plat est complète (apparition en face supérieure). Les iliums sont entièrement ouverts, et les pièces osseuses de la main droite sont dispersées sur l’ilium homolatéral et sur le fond de fosse. De même, les éléments du tarse droit ont migré et sont dispersés le long de la jambe (tibia- SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 fibula) homolatérale. L’ensemble de ces observations permet d’avancer un espace vide de PAGE 336 décomposition. Des aberrations anatomiques apportent quelques précisions quant au milieu sépulcral. L’humérus droit se présente en face latérale du fait du fléchissement du coude. Or, après disparition des parties molles, l’espace vide dont nous avons déduit précédemment l’existence devrait forcer ce segment anatomique, en équilibre instable sur sa tranche, à s’effondrer. Le maintien en position met en lumière une contrainte latérale. Par ailleurs, la clavicule gauche se situe en porte-à-faux à l’avant des premières côtes, en surélévation (164,69m NGF contre une cote à 164,64m NGF en moyenne pour les autres pièces osseuses homolatérales). Parallèlement, on observe une chute en vue postérieure de l’humérus gauche barrant le thorax avec une dislocation de l’articulation du coude et de l’avant-bras. Ces observations soulignent une contrainte latéro-postérieure. Enfin, les côtes droites du sujet ne sont pas mises à plat. Une enveloppe périssable pourrait être mise en cause, mais les phénomènes dont nous venons de faire cas plus haut mènent vers une autre conjecture : l’individu aurait été déposé en partie sur son flanc droit : le contact avec le fond du réceptacle (fosse ou coffre) les aurait maintenus en position. A gauche, l’hémi-cage thoracique aurait été calée contre une paroi, le membre supérieur à l’avant des côtes, l’épaule légèrement relevée, ce qui expliquerait la gravité menant à la chute de l’humérus. Cette hypothèse est renforcée par la face d’apparition des vertèbres thoraciques en antéro-supéro-latéral gauche, soulignant un léger effondrement distal en raison de la surélévation du torse. Les bouleversements plus ou moins linéaires des petits éléments des mains et des pieds, avec une amplitude assez importante pour les métatarses, s’apparentent à une bioturbation (animal fouisseur ? – aucun terrier n’a pourtant été repéré à la fouille). Mobilier associé au dépôt osseux Mis à part une coquille d’escargot terrestre mise au jour entre les deux fémurs du sujet (présence sûrement fortuite), aucun mobilier en dépôt volontaire, porté par le défunt ou faisant partie de l’architecture ou d’un éventuel contenant funéraire, n’a été découvert. Datation En l’absence de mobilier datant, à l’instar de la tombe précédente, la sépulture 915 est située entre le Moyen Âge central et l’Antiquité tardive. La datation radiocarbone propose une fourchette 2013). SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 plus étroite, plus ou moins en correspondance avec l’individu 912 (Sp 905) : 770 – 886 (RE.S.Artes PAGE 337 Synthèse La sépulture 915 est une inhumation primaire individuelle en coffre ou coffrage périssable (complet ou partiel) ; en témoignent l’espace vide et les contraintes latérales mis en évidence par l’étude taphonomique. Cette architecture répond à une typologie très générique reconnue par M. Colardelle entre la fin du IIe et l’aube du VIIIe siècle : « Type 3 : coffrages de planches non clouées » (Colardelle et alii 1996). Notons toutefois qu’un coffre de bois avec assemblage périssable reste possible. Elle accueille la dépouille d’un sujet immature décédé entre 1 et 2 ans et demi, entre le dernier tiers du VIIIe et la fin du IXe siècle. En raison de son âge, le sexe n’a pu être déterminé. Il a été déposé allongé sur le dos, tête relevée et légèrement tournée vers la droite (soit le regard en direction du sud-est), calée et relevée par un dispositif périssable. Le buste est en léger dévers, calé à gauche par une paroi, à droite, la cage thoracique bute sur le fond du réceptacle. Le corps, orienté est-ouest (tête à l’ouest), s’est décomposé en espace vide mais contraint au niveau du torse et de la tête par des parois. L’architecture que l’on peut restituer est un coffrage complet ou incomplet en matériaux périssables (planches de bois), ou encore une fosse étroite simplement fermée par un couvercle (dimensions restituées : 0,725 x 0,18 m). Notons la présence, derrière la tête osseuse, mais à distance de celle-ci, d’un galet qui pourrait appartenir au dispositif sépulcral (calage ?). Des bioturbations dues à l’incursion d’un animal fouisseur expliqueraient la dispersion des éléments des pieds et des mains. Les données biologiques individuelles mettent en évidence un scorbut ayant affecté le sujet périmortem, et pouvant avoir causé directement sa mort (par complication infectieuse et /ou épuisement dû à la malnutrition), ou indirectement par l’augmentation du risque létal de n’importe quelle pathologie, même la plus bénigne. 3.10.3. Les sépultures de l’Hôtel-Dieu : conjectures et discussion (E. Bouvard) 3.10.3.1. Les tombes de l’Hôtel-Dieu et leur environnement : la structure US 904 Les informations archéologiques concernant la portion orientale de la Presqu’île sont bien maigres pour le haut Moyen Âge. Aussi, les deux sépultures mises au jour font-elles figure de nouveauté. Elles sont installées au-dessus de niveaux tardo-antiques, sur un chenal aux berges SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 aménagées de matériaux hétéroclites. Aucune autre structure contemporaine d’une quelconque PAGE 338 nature n’appartient à cette phase stratigraphiquement caractérisée par un puissant niveau alluvial limoneux, si ce n’est un empierrement massif US 904 (pl. 28, 258). Il se situe entre les sépultures 905 et 915 dont il n’en est éloigné au sud comme au nord que d’une vingtaine de centimètres, et reprend plus ou moins l’axe est-ouest des tombes. La structure empierrée US 904 est constituée d’une fosse oblongue plus ou moins quadrangulaire, peu profonde : son sommet culmine à 164,71 m NGF, et son fond cote à 164,49 m NGF. Creusée dans le limon US 784, elle est coffrée d’une à deux rangées de blocs de pierres sur chacun de ses côtés. Sa longueur maximum atteint 1,60 m pour une largeur extrême de 1,14 m hors-œuvre. Elle se présente de prime abord comme un amas informe d’orientation est-ouest, aux modules hétérogènes : au centre et à l’est se concentrent des petits blocs grossiers de gneiss, pierre dorée, calcaire blanchâtre et granit (0,10 x 0,10 m en moyenne), empilés selon une dynamique circulaire autour d’une petite cavité ; la paroi nord dessine un alignement de plus gros blocs (granit et calcaire – 0,70 x 0,40 m pour les plus importants) disposés de façon rectiligne et bordés sur l’extérieur de petites pierres posées de chant (gneiss essentiellement) en guise de contrebutement ( ?). À l’ouest et au sud, la construction est confinée par deux très grosses dalles de granit : l’élément occidental est posé à plat, alors que le bloc méridional suit un léger dévers du sud vers le nord. Un démontage en deux temps a mis en évidence une organisation interne bipartite. L’espace vide central est finalement divisé transversalement en deux petits caissons de 0,30 x 0,15 m à l’ouest, et de 0,25 x 0,25 m à l’est, ce que l’amas sommital de petits blocs masquait plus ou moins initialement. Le fond n’est pas aménagé ; le dégagement des éléments lithiques effondrés dans les deux espaces vides a mis en évidence que le creusement atteignait les couches sous-jacentes de l’Antiquité tardive (cailloutis US 683). La position stratigraphique et altimétrique de cette structure, son orientation et sa proximité spatiale avec les sépultures autorisent une interprétation conjointe. Si cet amas lithique a bien une vocation funéraire, ce que sa forme évoque, plusieurs propositions peuvent alimenter la discussion. La première consisterait à voir une fosse oblongue coffrée et fermée par des blocs et dalles à l’instar des architectures constatées sur le site de l’Antiquaille. Les coffrages mixtes de dalles (qui peuvent être complétés par des dispositifs périssables) sont en effet bien attestés pour le premier Moyen Âge (Colardelle 1996), et fréquemment bâtis de blocs de remplois. Les dalles de granit évoquent des éléments de voie antique, et ce même type de matériau a été mis en évidence dans les niveaux sous-jacents, en bordure de chenal (pl. 28, 254 à 257). Dans ce cas, il s’agirait d’un réceptacle funéraire ; aucun ossement humain n’ayant été mis au jour au sein du creusement, trois solutions - un cénotaphe (ancrage d’une commémoration sans la présence des restes mortels du défunt) - une sépulture « en attente » n’ayant finalement jamais reçu de corps - une sépulture occupée, dont les vestiges humains n’auraient pas résisté à l’environnement. Cette dernière hypothèse semble peu plausible dans la mesure où les sépultures 905 et 915, installées dans le même substrat, recelaient encore les squelettes de tout petits enfants, réputés fragiles (Bello et alii 2002). SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 s’offrent à nous : PAGE 339 Une autre hypothèse consisterait à voir une structure de calage : un grand creusement mis en œuvre à une altitude inconnue (à l’instar du niveau d’ouverture des sépultures) aurait été conforté latéralement et sur le fond par les blocs et dalles de pierre afin de stabiliser deux supports verticaux périssables occupant les deux alvéoles observées lors du démontage des blocs effondrés dans la cavité. En ce cas, il est possible d’envisager un double marqueur de surface (stèle, poteau, croix en bois ?) visant à signaler les deux sépultures. Cette hypothèse, séduisante, reste fragile, car aucun élément de datation ne permet de rapprocher ces trois faits : l’empierrement US 904 ne contenait que quelques tessons résiduels, et même les deux squelettes entre eux, bien qu’appartenant à la même phase, ont livré des datations radiocarbones se recouvrant sur vingt-cinq ans. Aussi, la simultanéité des faits, bien que probable, ne peut être avancée sans quelques réserves d’ordre méthodologique. C’est pourquoi, afin d’ouvrir la discussion, nous n’exclurons pas l’appartenance de US 904 à la phase antérieure, soit au niveau tardo-antique ou alto-médiéval d’aménagement des abords du chenal, l’altitude du fond de la structure étant égale à celle de l’épandage de matériaux mis au jour à faible distance à l’ouest – US 986 et 987 (pl. 28, 254 à 257). À l’appui de cette dernière proposition, notons que la dalle de granit oblique située au sud de la structure (si elle lui appartient bien ?) est surmontée par la sépulture 905. Le fond de la fosse sépulcrale est séparé de la dalle par une dizaine de centimètres de sédimentation. En ce cas, l’aménagement empierré antérieur aurait peut-être été visible, car à hauteur du niveau de circulation de la fin de l’Antiquité. Sa fonction reste cependant incertaine : calage, bornage, arrimage ? 3.10.3.2. Perception de l’espace funéraire : données environnementales Les deux sépultures s’insèrent dans un espace peu ou pas renseigné pour le haut Moyen Âge, soit que les vestiges n’aient pas été reconnus lors des fouilles précédentes opérées sur la Presqu’île, car trop ténus ou détruits par les occupations précédentes, soit qu’ils n’aient jamais existé, le lieu n’ayant été aménagé qu’à partir du Moyen Âge central. Cette dernière proposition semble plausible au regard du contexte sédimentaire : l’étude géomorphologique (S. Gaillot) a mis en évidence pour cette période des apports successifs de limons sableux alluviaux témoignant d’une dynamique hydrologique impropre à l’installation humaine sans aménagements spécifiques. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 L’instabilité fluviale et climatique est d’ailleurs renseignée au VIe siècle par Grégoire de Tours qui PAGE 340 témoigne d’une crue du Rhône et de la Saône suffisamment puissante pour avoir renversé une partie des murailles (lesquelles ?) de la ville vers 580 : « (...) au commencement d'octobre, après deux jours de pluies continuelles, le Rhône et la Saône entrèrent en crue. Chose qui ne s'était jamais produite, les deux rivières vinrent se rejoindre au milieu de la presqu'île et formèrent un courant si violent qu'une partie des murs de la ville fut renversée, d'où l'on peut juger du nombre de maisons qui durent être entraînées par les eaux. » La fouille de la place des Célestins (Arlaud et alii 1992), en rive gauche de la Saône, sur la berge occidentale de la Presqu’île, a mis en évidence un puissant dépôt d’alluvions de débordement des VIIeIXe siècles. Il est confiné à la partie nord-est du site, côté Rhône. L’analyse morphoscopique des échantillons prélevés à cette occasion confirme l’appartenance des éléments minéraux à la signature rhodanienne. Dans ce dépôt sont installés trois chemins successivement recouverts par les alluvions ; les chaussées sont constituées de graviers, galets, fragments de briques et de tuiles, de cailloux de granite, et ne sont pas sans rappeler les épandages 986 et 987 sus-cités. Cette interstratification prouve à la fois le caractère épisodique des caprices du fleuve, une certaine durée de ce contexte hydro-climatique particulier, ainsi que la nature instable des terres de la Presqu’île. Le prélèvement systématique d’échantillons de ce même dépôt en diverses passes mécaniques a permis de détecter deux grandes phases : la première intervient après une opération d’assainissement du site, la seconde après la mise en place des chemins. Chacune d’elles est constituée de plusieurs dépôts limoneux ; la plus ancienne présente cependant une charge de sable plus importante, et semble indiquer des épisodes d’inondation plus intenses qu’à la période suivante. La datation absolue de ces dépôts est souvent compromise par la faiblesse du mobilier archéologique ; néanmoins, on peut affirmer que les premiers dépôts d’alluvions se mettent en place entre la fin du IVe siècle et le haut Moyen Âge (présence de 4 monnaies du IVe siècle à la base des dépôts). Les vestiges (chemins) datés du haut Moyen Age s’intercalent avec les dépôts de la seconde phase qui leur est donc contemporaine et pourrait se poursuivre jusqu’au IXe siècle. Les auteurs du rapport géomorphologique (J.-P. Bravard et A. Vérot-Bourrely) rapprochent ces constats de la « phase de torrentialité modérée » mise en évidence aux alentours des VIe-VIIIe siècles dans le bassin du Rhône. Les archives sédimentaires de la place des Célestins font écho à celles de l’Hôtel-Dieu, site léché par le Rhône et traversé par des paléochenaux actifs. Ce paysage désolé une fois évoqué nous ramène à la notion non plus de sépulture dispersée, mais peut-être à celle d’isolée, voire de relégation... : les deux enfants en bas-âge ont été ensevelis loin des centres religieux et des espaces communautaires, aux confins de la ville dont la trame ne semble pas se poursuivre au-delà du quartier Saint-Nizier pour cette période. Leur isolement était-il total ? Peut-être pourrait-on imaginer une activité marinière toute proche, un bac, un passeur, des pêcheries..., d’autant que des surfaces de circulation, même dépôts de débordement évoquant davantage un cloaque hostile qu’un lieu paisible de recueillement. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 frustes, ont été mises en place à des périodes proches. En tous les cas, ils ont été installés au sein de PAGE 341 3.10.3.3. Données biologiques individuelles : l’identification du groupe social ? Les raisons de ce choix peuvent être discutées seulement sur la base des vestiges en présence. A défaut de mobilier ou d’architecture caractéristique, on interrogera les restes osseux. Tout d’abord, il nous faut noter le jeune âge des individus : on sait qu’au Moyen Âge, des espaces étaient souvent réservés à l’ensevelissement des enfants, que cela soit dans l’église, ou à l’extérieur, notamment dans des carrés destinés à accueillir la dépouille des nourrissons n’ayant pas reçu le sacrement du baptême. Aucun édifice cultuel n’étant connu dans les environs proches, ce contexte doit être exclu. D’ailleurs, rien n’autorise à affirmer l’appartenance des deux sujets à la communauté chrétienne (la seule orientation des corps ouest-est n’est pas suffisante pour l’affirmer). Le deuxième point marquant de l’étude ostéologique est la mise en lumière d’un état sanitaire alarmant. Les deux sujets présentent des signes de malnutrition et de troubles de la croissance. Les réactions pathologiques observables témoignent de diverses réactions hémorragiques impactant l’os cortical et la denture : appositions périostées sur les membres, localisées principalement sur les métaphyses ; hyperostose poreuse (cribra orbitalia) et autres porosités localisées sur le maxillaire, la mandibule et la partie inféro-latérale du crâne (mastoïde, méat acoustique), coloration rouge à brune des couronnes et germes dentaires... L’image radiologique, opérée au CREAM de Vienne (Centre de Restauration et d’Etudes Archéologiques Municipal – 38, Isère), met en évidence un aspect « en verre dépoli » de la cavité médulaire ainsi que des lignes transversales striant l’os cortical au niveau des métaphyses. Il s’agit de lignes de Harris, typiques des troubles de la croissance ; ceux-ci s’expriment lorsqu’il existe une conjonction entre une malnutrition et des maladies infantiles sévères par baisse des défenses immunitaires. Ces conditions favorisent aussi un retard staturo-pondéral. Les pathologies suspectées sont le rachitisme (carence en vitamine D) ou le scorbut (carence en vitamine C). Le second diagnostic nous semble le plus approprié car il corrobore les observations cliniques typiques de cette maladie (voir encadré ci-après), probablement à l’origine du décès des deux enfants. Il est envisagé de conforter ces résultats auprès d’un expert en paléopathologie sur la base des pièces osseuses et des images radiographiques. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Si cette pathologie peut être rencontrée chez des individus jouissant d’une sépulture privilégiée, PAGE 342 comme c’est le cas pour un immature mis au jour dans un caveau de l’Île Barbe (voir Gaillard et al. 2012), elle est davantage caractéristique d’une population défavorisée. Mais peut-on pour autant corréler la malnutrition avec la pauvreté, voire la marginalisation ? Pas si un contexte économique, social, voire climatique, défavorable impacte toute une population, sans distinction..., ce que nous ne savons pas par manque de sources historiques, mais surtout à cause de l’absence d’un échantillon de population lyonnaise de référence pour le IXe siècle. La question du scorbut (ou autre maladie carentielle lourde) pourrait être posée en d’autres termes : quelle est la perception de cette maladie par la communauté durant le haut Moyen Age ? Ce mal devait être relativement fréquent, puisqu’il découle d’une carence en vitamine C : les mois de soudure pouvaient être suffisamment longs et rudes pour provoquer des anémies en tous genres. Malgré tout, en fonction de la gravité du cas et de la variabilité individuelle de chacun face à la maladie, les symptômes étaient-ils reconnus systématiquement ? Certaines lésions sont suffisamment impressionnantes (hémorragies, hématomes...) pour susciter crainte et rejet. Et dans la mesure où des maladies épidémiques causaient la mort (peste notamment), la confusion ou « le principe de précaution » pouvait s’imposer afin d’éviter toute contagion... même injustifiée. Le scorbut (S. Dal Col) Le scorbut est une maladie causée par une insuffisance prolongée en vitamine C (Acide Ascorbique). Cette vitamine est facilement disponible dans les fruits et légumes frais. Les expériences scientifiques ont montré que sur des personnes en bonne santé, il faut six mois de régime sans vitamine C pour développer les premiers signes de scorbut (Crandon et alli 1940 in Maat 2004). Les lésions majoritaires du scorbut sont les suivantes (Dähnert 2003 in Charlier 2008) : ƒ symptômes : saignement gingival, ostéoporose en « verre dépoli », amincissement de l’os cortical, hémorragies sous-périostées (appositions périostées diffuses notamment diaphysaires), lignes de Harris, kystes apico-dentaires par hémorragies et constitution d’un hématome, pigmentation de l’émail par hémorragies. ƒ image radiologique : les examens radiologiques montrent une diaphyse bordée d'un liseré opaque avec une séparation du reste de l'os. On parle de ligne blanche scorbutique. La radio met également en évidence une ostéoporose (image radiologique « vitreuse ») et une bande opaque appelée bande opaque de Fraenkel qui est visible au niveau de l'union de la Les travaux de Donald J. Ortner ont permis de mieux appréhender les traces du scorbut dans les populations archéologiques. Ainsi, les manifestations squelettiques de cette pathologie sont plus marquées chez les nourrissons et les enfants qu’en ce qui concerne les adultes, la probabilité de former des vaisseaux sanguins défectueux à cet âge étant plus grande (Ortner et alii 2001 ; Ortner et alii 1999 ; Ortner 2003). Les modifications squelettiques sont plus marquées dans les os où la SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 diaphyse du cartilage. PAGE 343 croissance est la plus rapide, et atteignent donc les métaphyses. En ce qui concerne le scorbut, elles se caractérisent en deux ordres : celles qui sont causées directement par la carence en vitamine C et celles d’ordre secondaire liées aux effets traumatiques de l'os scorbutique associés aux vaisseaux sanguins. La pathologie osseuse primaire du scorbut se traduit donc par une porosité anormale (Ortner 1999) causée par les vaisseaux sanguins qui pénètrent dans l'os, formant, parfois, une réaction périostée. Elle a été identifié sur un certain nombre d'os du crâne, y compris la plus grande aile du sphénoïde, les marges de toit latérales de l'orbite, le maxillaire postérieur, la surface intérieure de l'os zygomatique, le trou sous-orbitaire, le palais dur et le processus alvéolaire du maxillaire, et le processus coronoïde de la mandibule (Ortner alii 2001 ; Brickley/Ives 2006). Dans les cas graves de scorbut, les résultats de l'instabilité de la zone métaphysaire par des fractures transversales induit la production d’hémorragies et la dislocation des métaphyses. La formation osseuse périostée entraîne un amincissement de l’os cortical au niveau des os longs et notamment au niveau des métaphyses. Le scorbut entraîne une vulnérabilité vasculaire qui se traduira par des hémorragies souspériostées, souvent remarquables au niveau des os longs, en particulier les fémurs et tibia. Cette inflammation du périoste mène à une réaction de l’os (appositions) au cours de la résorption de l’hématome (Ortner 2003). 3.10.4. Conclusion et perspectives (E. Bouvard) La découverte de deux sépultures d’immatures du IXe siècle nous a mené à interroger le statut du site avant sa colonisation par les Frères pontifes et le développement connu de l’Hôtel-Dieu et du Bourg Chanin. Il a été mis en évidence un milieu fluctuant (zone humide soumise à l’alluvionnement) similaire à celui constaté place des Célestins à la même période. En revanche, la moisson d’informations en termes d’appareil funéraire reste maigre. La taphonomie nous informe de l’existence de gestes et de contenants, sans que nous puissions en proposer une restitution formelle. De même, le lien entretenu entre les deux individus reste à l’état d’hypothèse : en l’absence d’analyse SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 ADN il ne nous est pas permis d’affirmer un lien de parenté bien qu’il soit probable. Pour autant, les PAGE 344 deux sujets permettent d’effleurer la question des groupes sociaux lyonnais du premier Moyen Âge ainsi que l’occupation du territoire, même l’absence d’autres occurrences lyonnaises contemporaines interdit d’établir un profil paléodémographique fiable et discutable. Malgré ces quelques lacunes, les sépultures 905 et 915 représentent une source de données archéoanthropologiques non négligeable, démontrant l’intérêt de renseigner ce type de découvertes a maxima. 3.11. Étude d’archives (C. Ducourthial) On trouvera ci-dessous l’ensemble des transcriptions et analyses de documents réalisées aux Archives municipales et départementales pour dresser l’historique des maisons du Bourgchanin comprises dans l’aire de fouilles. Elles sont, pour chaque maison, classées par ordre chronologique. Les maisons sont ordonnées selon leur position géographique (du nord au sud, en finissant toutefois par celles de la rue Serpillère, d’orientation différente). Elles portent le nom sous lequel elles sont classées dans les archives de l’Hôtel-Dieu, et qui provient de l’enseigne qui y était appendue ou du propriétaire qui s’en est dessaisi au profit de l’administration hospitalière. 3.11.1. La maison de l’Arche d’Alliance (partie nord) Il y a, semble-t-il, à l’origine de cette moitié nord de la maison de l’Arche d’Alliance, deux maisons distinctes : la plus méridionale des deux n’aurait eu qu’une existence éphémère. Absente des nommées de 1493, elle aurait appartenu à Jeannette, fille d’Antoine de Clos et femme d’Ennemond Jay, avant que Rolet Millot, déjà propriétaire des maisons 34 et 35 ne l’acquière. Le 15 juin 1502, celui-ci reconnaît tenir de la directe de l’archevêché, (art. 1) sous 1 picte fort de cens, « certaine maison sise aud. Lyon en rue de Bourgchanin, jouxte lad. rue de soir et jouxte la maison de Jean Toteyn de bise et jouxte lad. maison dud. confessant de vent »106. Elle disparaît ensuite (on ne la trouve pas dans les nommées de 1516), détruite ou plus vraisemblablement absorbée par l’autre maison, située immédiatement au nord. La seconde est mieux connue, notamment grâce aux archives des Dominicains de Lyon, qui percevaient dessus une pension léguée par Jean Totain en 1490. 1490, 23 février : Testament de Jean Toteyn le Vieux, panetier citoyen de Lyon, qui fait de son fils Jean son héritier universel, et qui, entre autres legs et en échange de sa sépulture dans leur couvent, lègue aux frères prêcheurs une pension de 50 sous tournois imposée sur ses biens meubles et immeubles et spécialement « in et super quadam eius domo et curtili retro contiguis sitis Lugduni a parte imperii, juxta domum et curtile Ysabelle relicte de Pariset ex vento et juxta domum heredum Johannis Tolini et carreriam tendentem a hospitali pontis Rodanii apud Rodanum ex borea, et juxta domum et curtile heredum Johannis Maignini ex oriente et juxta carreriam tendentem a dicte hospitali ad pontem Rodani ex sero ».107 administratrice de Jean Totain, son fils et héritier testamentaire, reconnaît devoir, et être tenue de payer, chaque année, aux religieux et couvent des frères prêcheurs de Lyon, « une pension annuelle et 106 107 Arch. dép. Rhône, 10 G 1467, fol. 132r-133r et 1 G 238, fol. 277r-279v ; 1 G 239, fol. 93r. Arch. dép. Rhône, 3 H 39 ; Cf. 3 H 3, fol. 54v. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 1491, 1er février : Jeannette, veuve de Jean Totain, panetier et citoyen de Lyon, tutrice et PAGE 345 perpétuelle de 5 écus d’or au soleil pour une maison provenant d’Aymard Eygret, charpentier, ainsi qu’une autre pension annuelle de 15 sols tournois monnaie du roi, léguée par son défunt mari le 23 février précédent ».108 1493 : Les héritiers de Grand-Jehan Tostain boulanger tiennent « une maison haute basse et moyenne en lad. rue, et jardin derriere, du côté devers le matin, joignant à la maison de lad. Parisotte devers le vent et une autre maison desd. hoirs devers la bise ».109 1502, 20 juin : Jean, fils de Jean Toteyn, reconnaît tenir de la directe de l’archevêque comte de Lyon, sous un cens d’un denier fort, « quandam domum » joignant la rue Bourgchanin de soir, la maison dud. répondant que fut d’Antoine Badier au nord, la maison que fut d’Antoinette [sic, lire Jeanne] fille d’Antoine Declauso à present de la veuve Milot de vent. 110 1516 : Les héritiers de feu Jean Tosteyn boulanger tiennent « une maison haute moyenne et basse en lad. rue du côté de matin joignant à la maison dessus confinée [de Rolet Milhot] devers vent et la maison desd. hoirs Tostein devers bise ».111 1519, 12 février. Jean Totain, clerc et citoyen de Lyon, fils et héritier universel de Jean Totain le Vieux, reconnaît devoir aux frères prêcheurs, lesd. pensions d’une ânée de froment, de 5 écus d’or de roi et de 15 sols, imposées sur les maisons jardin terre et fonds qu’il a hérités de son père.112 1528 : Les héritiers de Me Jean Totein tiennent « une maison haute moyenne et basse, joignant à lad. petite maison desd. heritiers d’un côté [nord] et la maison de Gabriel Millyot d’autre côté [sud].113 Jean Totein aurait laissé pour héritiers universels, Antoine et Etiennette Forest, les enfants de feu Catherin Forest et de Jeanne Toteyn, qui sont sommés par les frères prêcheurs de payer les arrérages encourus des pensions pesant sur l’hoirie dudit Totein. Une transaction a lieu le 31 août 1532. La maison passe ensuite à Thomas Dubois, notaire et praticien de Lyon, époux de lad. Etiennette à qui l’on donne quittance le 21 août 1549.114 1589, 3 février : Charles du Boys, docteur es droits, vend à Claude Cutin, marchand mercier, « une maison et jardin dud. sieur Duboys ainsi que le tout se contient et comporte de fond en cime, led. jardin naguère été divisé d’avec Claude Charavet, hôte de Lyon, sis en cette ville de Lyon, en la rue du Bourchanin, jouxte lad. rue tendant du pont du Rhône à l’Hôtel-Dieu de soir, la maison et jardin dud. Charavet acquise dud. sieur du Boys de bise, la maison et jardin de Claude Rojouy et sa femme de vent 108 Arch. dép. Rhône, 3 H 3, fol. 54v et olim 3e sac Gundisalvus, Qq n°1. Arch. mun. Lyon, CC 6, fol. 31r. 110 Arch. dép. Rhône, 1 G 238, fol. 276r et 10 G 1467, fol. 131v. 111 Arch. mun. Lyon, CC 31, fol. 124v. 112 Arch. dép. Rhône, 3 H 3, fol. 54v. 113 Arch. mun. Lyon, CC 39, fol. 165r. Plus au nord se trouvaient, selon la même source, respectivement : 1) la maison haute et basse des héritiers de Jean Totein « joignant la maison de Jean Marque d’un côté et la maison et la grand maison desd. héritiers d’autre côté » ; 2) la maison haute et basse de Jean Marque « faisant confin à la maison Jean Moran d’un côté et la maison des hoirs Me Jean Totein » ; 3) la maison haute et basse de Jean Moran « joignant à la maison des hoirs feu Pierre George d’un côté et la maison de Jean Marque d’autre côté » ; 4) la maison de Pierre George faisant l’angle avec la rue de la Triperie (cf. infra note 447). 114 Arch. dép. Rhône, 3 H 3, fol. 54v. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 109 PAGE 346 et par le dernier dud. jardin la maison de François Tharin de matin », moyennant la somme de 33 écus et 1/3 d’or sol d’introge.115 1590, 8 janvier : Claude Cutin, marchand mercier à Lyon, reconnaît devoir aux frères prêcheurs la pension assise sur « la sus. maison et petit jardin sis en la rue du Bourgchanin, jouxte lad. rue tendant du pont du Rhône à l’Hôtel-Dieu de soir, la maison et jardin de Claude Rejouy et sa femme de vent, et par le derriere dud. jardin, jouxte la maison de François Tarin de matin, la maison et jardin de Claude Charavey de bise… »116 1612, 26 janvier : Dlle Claudine Danoys, veuve de Claude Cutin, Antoine Valin son gendre et Marie Cutin la femme de celui-ci, vendent à Antoine de La Combe, Me Poudrier du roi et commissaire des salpêtres en l’arsenal et département de Lyon « une maison haute et basse devant et derrière et cour dernier étant ci-devant et jardin (sic), le tout joint ensemble, comme le tout se contient et comporte par led. défunt Claude Cutin acquise de feu noble Charles du Boys… par contrat de vente reçu par feu Me Dumas vivant notaire royal aud. Lyon le 3 février 1589, lesd. maison et cour situés… rue Bourgchanyn, jouxte lad. rue de soir, la maison dud. acheteur par lui acquise de dame Etiennette Segneurin de vent, la maison et cour de Claude Charavey de bise, la maison de Claude Taillard de matin ».117 1640, 29 août : Testament d’Antoine de La Combe, marchand poudrier, qui lègue à Marguerite Royaulx, sa petite fille, fille de Jean Royaulx et de feue Jeanne Lacombe, « une petite maison à lui appartenant consistant en plusieurs membres, les degrés de bois étant sur le dernier de sa grande maison sise audit Lyon, en lad. rue du Bourgchanin, joignant de côté de bise la maison et cour des héritiers de Georges Chavaney... avec… les allées de la grande maison cour dudit côté de bise… » « Item donne et lègue à Daniel Lacombe, son autre fils, maître teinturier de soie audit Lyon la moitié de sa grande maison sise en lad. rue du Bourgchanin au devant de celle où il habite, du côté de vent et joignant celle de Jean de Saint-Bonnet, l’allée en faisant séparation, plus la petite cour au dernier couverte en partie, un petit bas ou étable y joignant, le jardin ou verger suivant(?) ayant vue, entrée et sortie du côté de dernier en la rue du Rhône, les bas et chambres dud. côté du Rhône y joignant et ainsi que le tout se contient et comporte avec leurs aisances, et appartenances… à la charge néanmoins de payer annuellement la somme de 45 livres de pension que led. testateur doit aud. Hôtel-Dieu à cause desd. bas, chambre et partie de jardin et encore de payer la moitié des pensions qui sont dues tant sur lad. grande maison que sur la susd. petite [maison] donnée à lad. Marguerite Royaulx et fonds y joignant, voulant que les allées, latrines, cour joignant lad. maison, « Item donne et lègue… à Pierre Antoine Lacombe son autre fils tireur d’or, l’autre moitié de lad. grande maison du côté de bise et joignant celle desd. héritiers Chavaney, avec la tour et la chambre au 115 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu, B 106. N’est pas en Arch. dép. Rhône, 3 E 4544. Arch. dép. Rhône, 3 H 3, fol. LV, n°XVII. 117 Arch. dép. Rhône 3 E 5734, fol. 102r et 3 H 3, fol. LVr, n°XVIII. N’est pas en Arch. dép. Rhône, 3 E 5713. 116 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 puits et advis de pierre jusques à la chambre de la tour de lad. grande [maison soient] communs… » PAGE 347 dessous d’icelle, ainsi que le tout se contient et comporte… à la charge de souffrir le passage en la cour pour lad. petite maison et la commodité des latrines et puits soit d’icelle ou de l’autre moitié et de payer la moitié des pensions dues sur lad. grande maison… ».118 1643, 18 juin : Pierre Antoine de La Combe, marchand poudrier, vend à Aymard Gillet, marchand maître passementier, « une moitié [de maison] sise en cette dite ville rue de Bourchanin à lui leguée par ledict défunt sieur Antoine de Lacombe son père par son testament… du 29 août 1640, reçu Me Ogier, laquelle moitié de maison consiste, entre autre chose, en une grande cave voûtée de toute la longueur de ladite maison, deux bas au dessus séparés par poteaux, deux chambres au premier étage, autres deux au second, autres deux au troisième, aussi séparés en chacun étage par poteaux, et aux greniers au dessus desdictes chambres, le tout de la contenue desdits bas, et allée commune de ladicte maison, et encore en la tour étant à la cime des degrés de ladite maison et chambres au dessous, icelle dite maison construite à neuf par ledit défunt sieur Lacombe ; et auparavant la moité d’icelle vendue, acquise par ledit défunt sieur de Lacombe de Claudine Danois, veuve de Claude Cutin, vivant marchant mercier à Lyon, Antoine Balin son gendre et Marie Cuttin sa femme, par contrat du 26 janvier 1612 reçu Guyton, et auparavant par ledit défunt Claude Cutin de noble Charles Dubois, vivant lieutenant du sieur conservateur des privilèges royaux des foires de Lyon par contract du 3 février 1589, reçu et signé Dumas, la totalité de laquelled. maison jouxte ladite rue de soir, la maison des heritiers George Charavet de bise, la maison du sieur de Saint-Bonnet de vent, la maison leguée par ledit défunt sieur de Lacombe à Marguerite Royaul sa petite fille, par le susd. testament, de matin, le jardin de sieur Daniel de Lacombe aussi de matin et vent ».119 1668, 16 janvier. Aymard Gillet, Me passementier, reconnaît conjointement avec Jeanne Cusset, veuve de Jacques la Verriere… tutrice de Jacques la Verriere son fils, devoir ladite pension imposée sur « la maison sise rue Bourchanin, qui fut de feu Claude Cutin et par lui acquise de feu Charles Dubois, qui jouxte à present lad. rue de soir la maison de la veuve Saunier qui était du Sr Charavey de bise, la maison qui fut de Claude Taillard et celle d’Etiennette Segnenon acquise par Antoine la Combe de vent et matin ».120 1683, 26 avril : Claudine Daurolles, veuve et héritière d’Aymard Gillet, marchand et Me passementier à Lyon, reconnaît tenir de la directe de l’archevêque de Lyon, sous un cens d’1 picte fort, « une maison haute moyenne et basse consistant en plusieurs membres, ainsi qu’elle se contient et comporte, avec ses appartenances et dépendances située en cette ville rue du Bourgchanin, ayant 7 pas de face sur lad. rue et 80 pieds de profondeur, que fut de la réponse de Rollet Milliot au terrier SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Croppet coté C, auparavant de celle de Jeanne femme [fille ?] d’Antoine Ducloz, veuve d’Ennemond PAGE 348 Jay, au terrier Canalis coté B [perdu], que jouxte lad. rue du Bourgchanin de soir, la maison du Sr Antoine Bally et sa femme que fut de la deuxième réponse dud. Milliot l’allée entre eux commune de 118 Arch. dép. Rhône, 3 E 6743 B. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu, B 106. 120 Arch. dép. Rhône, 3 H 3, fol. LVr, n°XX. 119 vent, la maison de la veuve d’Antoine Falcaud que fut de Jean Totin de bise et l’écurie et grange du Sr Moze de matin… ».121 Une partie de la maison passe ensuite à Claude Perret, cohéritier de Claudine Dauroles avec Henri Dauroles122, lequel ne garde pour lui que la moitié de la cave, la boutique, l’arrière boutique et le premier étage. 1688, 11 mai : Les échevins permettent à Claude Perret « de faire réhausser de 10 à 12 pieds de hauteur le devant d’une maison à lui appartenante, sise et faisant face sur la rue Bourchanin.123 1698, 14 août : Claude Perret, Me ouvrier en draps de soie, et Jeanne Farges, sa femme, vendent à Maurice Mezard, marchand Me tailleur d’habits, et Claude Dufour, Me charpentier, « partie d’une maison indivise entre led. Perret, Sr Henry Daurolle et dlle Suzanne La Verrière femme de Sr Antoine Bally, située en cette ville rue Bourchanin où pend pour enseigne l’Arche d’Alliance, lad. partie appartenant au sieur Perret, consistant en une cave voûtée divisée en quatre par des cloisons d’ais étant sur le derrière de lad. maison, au second, 3e, 4e et 5e étages du corps de logis du côté de bise, chaque étage composé d’une grande chambre séparée par une cloison d’ais et prenant jours sur rue et sur la cour, un charbonnier au 3e étage joignant les lieux communs, un cabinet au haut du degré et une tour au dessus avec la communauté de l’allée, degrés, cour, puits et lieux communs, ainsi que le tout se contient, la totalité duquel corps de logis jouxte lad. rue Bourchanin de soir, le corps de logis de lad. dlle Balli de vent, la maison des héritiers du Sr Mauze de matin et la maison du Sr Lyot de bise », à la charge de deux pensions et moyennant la somme 5550 livres.124 1699, 15 juillet : Par devant Me Delhorme, notaire royal à Lyon, Susanne La Verriere, femme d’Antoine Bailly, marchand tireur d’or, Henry Daurolle, Me ouvrier en drap de soie, Maurice Mezard, Me tailleur d’habits, et Claude Dufour, Me charpentier, passent conjointement reconnaissance pour la pension imposée sur la « maison sise rue Bourgchanin où pend pour enseigne l’Arche d’Alliance, qui jouxte lad. rue de soir, la maison d’Antoine Lyot de bise, la maison du Sr Sadin, procureur à Vienne de matin et les maisons appartenans au grand hôpital de matin et vent… »125 1701, 5 novembre : Henry Dauroles, maître ouvrier en draps de soie, Maurice Mezard, maître tailleur d’habits et Claude Dufour, maître charpentier à Lyon, reconnaissent tenir de la directe d’Ainay à cause de leur rente noble de l’Aumônerie et de la reconnaissance de Jean Totin du pénultième avril 1476 signé[e] Joly, « une maison haute moyenne et basse composée de 5 étages, cour commune entre eux, sieur Antoine Bailly et dlle Suzanne Moze épouse de Me Sadin procureur à Vienne, à eux appartenant savoir : la boutique, rière boutique, la moitié de la cave avec le premier étage aud. sieur 121 Arch. dép. Rhône, 1 G 242, fol. 127v. En vertu de son testament du 25 janvier 1686 reçu par Me Chazotte. Cf. aussi quittance de milods et portages acquittés le 12 juin 1688 (11 G 167 n°9). 123 Arch. mun. Lyon, DD 38, n°142. 124 Arch. dép. Rhône, 3 E 4314. 125 Arch. dép. Rhône, 3 H 3, fol. LVr, n°XXI. 122 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Dauroles et les 4 autres étages avec la moitié de lad. cave auxdits sieurs Mezard et Dufour, ladite PAGE 349 maison, cour commune et puits sis en cette ville, rue Bourchanin et que jouxte ladite rue de soir, la maison de sieur Antoine Lyot que fut de la réponse de dame Françoise Colombet et anciennement de celle dudit Totin divisé de bise, la maison dudit Me Sadin et sa femme que fut de la réponse dudit Totin aussi divise de matin, la maison dudit sieur Bailly et sa femme, l’allée entre eux commune, de vent et par un petit coing les écuries appartenantes à l’hôpital de cette ville que furent jardin d’Antoine Lacombe aussi de vent, sous le cens égalé avec les cotenanciers de la réponse dudit Totin d’un obole fort ». La maison se trouve alors en concurrence de directe avec la rente de l’archevêché.126 1706, 23 décembre : les recteurs de la Charité, pères adoptifs de Catherine, Marie-Anne et Marie Mezard, filles légitimes de défunts Maurice Mezard, maître tailleurs d’habits à Lyon, et Anne Masson, cohéritières ab intestat dud. défunt Mezard, leur père, avec Anne et François Mezard leurs frère et sœur non adoptés, ont vendu à sieur Louis Bonnio marchand aud. Lyon et dlle Benoite Pecault sa femme, les portions qui appartiennent par moitié et indivis auxd. enfants Mezard et aud. Dufour en « une maison située en cette ville rue Bourgchanin où est pour enseigne l’Arche d’Alliance, qui se confine par lad. rue de soir, par la maison de Mr Bailly huissier ci-devant divisée de lad. portion de vent, par la maison et cour des pauvres de l’Hôtel-Dieu de cette ville de matin et vent, par la maison de Me Sadin, procureur de Vienne, aussi de matin et par celle du sieur Lyot, marchand de cette ville de bise ; lesquelles portions de maison présentement vendues consistent aux second, troisième, quatrième et cinquième étages composés chacun de deux chambres séparées l’une de l’autre par une cloison d’ais, la tour au dessus, une cave voûtée à berceau qui prend ses jours du côté de matin, au bout de laquelle du côté de soir est une autre cave ci-devant divisée d’avec la susd. par laquelle cave du côté de soir lesd. enfants Mezard et led. Dufour ont droit d’encavage, une allée, une cour sur le derrière, un puits à eau claire communs entre lesd. enfants Mezard, led. Dufour, led. Bailly, led. Sadin et le sieur Daurolle, un degré de pierre de taille fait en vis commun entre lesd. enfants Mezard et lesd. Dufour, Bailly et Daurolle, plus des sièges de latrine à chacun desd. étages qui sont sur lad. montée du côté de matin, communs tant entre lesd. enfants Mezard et led. Dufour qu’avec led. Bailly ».127 1714, 13 août : Henry Daurolle et Louis Bonniot, tous deux maîtres ouvriers en soie, reconnaissent devoir solidairement aux frères prêcheurs la pension imposée sur une « maison sise rue Bourgchanin, qui fut d’Aymard Gillet et Jeanne Cusset, veuve de Jacques La Verriere et appartenant à présent partie aud. Daurolle, comme heritier de Claudine Daurolle, veuve et héritiere dud. Gillet et aud. Bonniot comme acquéreur tant de Claude Perret, autre coheritier de lad. defunte, que de JeanBaptiste Bailly, fils de Susanne La Verriere, fille de lad. Cusset, laquelle maison jouxte lad. rue de soir, la maison de Jeanne Lyot, femme de Pierre de Gerando de bise, celle de l’Hôtel-Dieu du Pont du Rhône SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 de vent et les cours communes à lad. maison de matin ».128 PAGE 350 126 Arch. dép. Rhône, 11 G 149, fol. 36v ; 11 G 167 n°12 et 14. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu, B 108. 128 Arch. dép. Rhône, 3 H 3, fol. LVr n°XXII. 127 1719, 17 juin : Louis Bonnio, marchand à Lyon et Benoîte Pecault, sa femme, ainsi qu’Henry Dauroles, marchand à Lyon, reconnaissent tenir de la directe d’Ainay, sous un cens d’1 obole fort, à cause de leur rente noble de l’Aumônerie et de la reconnaissance de sieur Maurice Mezard, maître tailleur d’habits à Lion, et sieur Claude Dufour, maître charpentier dudit Lion, et dudit sieur Dauroles du 5 novembre 1701, reçu par Me Guerin notaire royal, auparavant de celle de Jean Totin du pénultième avril 1476 signée Joly, « une maison haute et basse composée de 5 étages, cour et puits communs entre eux et Sr Antoine Bailly et les sieurs recteurs et administrateurs de l’Hôtel-Dieu de cette ville, à eux appartenante, savoir : la boutique, rière boutique, la moitié de la cave avec le premier étage aud. sieur Dauroles et les 4 autres étages avec l’autre moitié de lad. cave audit sieur Bonnio et à ladite Pecault sa femme ; ladite maison, cour commune et puits sis en cette ville rue Bourchanin, que jouxte ladite rue de soir, la maison de dlle Jeanne Lyot, épouse de sieur Pierre de Gerando architecte et bourgeois de cette ville, que fut de la réponse de sieur Antoine Lyot du 27 février 1702 reçu par ledit Me Guerin, auparavant de celle de dame Françoise Colombet et anciennement de celle dudit Totin de bise, la maison desdits sieurs recteurs et administrateurs de l’Hôtel-Dieu que fut dud. Totin divisé de matin, la maison dudit Sr Bailly et sa femme, de laquelle ledit sieur Bonnio a acquis deux chambres au second étage, l’allée entre deux commune, de vent, et par un petit coin les écuries, appartenantes à l’hôpital de cette ville, que furent jardin d’Antoine La Combe aussi de vent ».129 [Vers 1733] : La portion détenue par Henry Daurolles est passée aux mains des sieurs Mallet et Millet. On peut lire sur le grand plan terrier dressé à cette « Maison consistant en 5 étages et deux arcs de boutique, un devant et un derriere, avec deux caves, dont les deux arcs de boutique, le bas sur le derriere et une chambre au premier sur le derriere apartient au Sr Mallet, avec une cave sur le devant une chambre au 1er sur le devant au Sr Millet et le 2, 3, 4e et 5e avec la cave sur le derriere à la dame veuve ». 1744, 20 septembre : Par devant Me Perrin, notaire à Lyon, dlle Louise Bonnio, veuve de sieur René Michalet, maître et marchand fabriquant en étoffes d’or, d’argent et de soie à Lyon, sieur Claude Patra, aussi maître et marchand fabricant desdites étoffes en cette ville, et dlle Marie Bonnio sa femme, sieur Pierre Deschamps, de même maître et marchand fabricant desdites étoffes à Lyon, et dlle Michelle Bonnio sa femme, vendent solidairement aux recteurs et administrateurs du Grand Hôtel-Dieu les portions que lesdites dlle veuve Michalet, mariés Patra et Bonnio et mariés Deschamps et Bonnio ont dans « une maison située en cette ville, rue Bourchanin, appellée l’Arche d’Alliance, dont la totalité se confine par ladite rue Bourchanin de soir, la maison des héritiers Goujon de matin et les maisons dudit en 4 chambres de plein pied au second étage [côté sud], avec une des portions de cave, qui est celle du côté de bise, joignant la cave du sieur Mollet (Mallet), et le charbonnier joignant le second siège des latrines sur le degré ; plus deux chambres au 4e étage, du côté de la maison dudit Hôte Dieu 129 Arch. dép. Rhône, 11 G 149, fol. 120v et 11 G 167 n°20. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Hôtel-Dieu de vent et bise ; lesdites portions consistent, savoir : 1° celles de lad. dlle veuve Michalet PAGE 351 auparavant du sieur Gerando [côté nord], la portion de cave en dépendant avec le charbonnier et le cinquieme siège de latrines sur le degré ; 2° celle desdits. mariés Patra et Bonnio dans les deux chambres du 3e étage du même côté de la maison dudit Hôtel-Dieu auparavant dudit sieur Gerando [côté nord], la portion de cave du côté de vent avec le charbonnier attenant le quatrième siège de latrines sur le degré ; 3° et celle desdits mariés Deschamps et Bonnio dans les deux chambres ou greniers au 5e étage du même côté de la maison dudit Hôtel-Dieu auparavant dudit sieur Gerando [côté nord], dans lesquelles il y a un remboursoir, le cabinet y attenant au dessus des sièges des latrines et joignant le soupirail, la tour au dessus des degrés et sièges, et la portion de cave de l’angle de bise à matin, avec l’usage du 5e siège des latrines sur le degré, le tout échu aux dlle Louise Bonnio veuve Michalet, Marie Bonnio femme Patra et Michelle Bonnio femme Deschamps, suivant et à la forme du partage fait entre elles, Jacques et Jean-Baptiste Bonnio, leurs frères, devant Pachot et son confrère notaires à Lyon, le 3 mai 1735.130 1754, juillet : Pierre Metra, cabaretier à Lyon, Jean Jacquet, Me vinaigrier à Lyon, et Jeanne Caillet, sa femme, veuve en premières noces de Claude Mollet (Mallet) aussi Me vinaigrier, led. Metra agissant comme ayant la propriété d’un arc de boutique et d’une partie de chambre au 1er étage sur le derrière d’une « maison située en lad. ville rue Bourgchanin, où est pour enseigne l’Arche d’Alliance et lad. Caillet femme Jacquet ayant l’usufruit desd. membres de maison, le tout à la forme du testament dud. défunt Claude Mollet son 1er mari, reçu par Vernon notaire à Lyon, il y a environ 5 ans, ainsi qu’Anselmet Millet, Me tailleur de pierres à Lyon, aussi agissant en qualité de propriétaire d’une chambre au 1er étage sur le devant de lad. maison de l’Arche d’Alliance, passent reconnaissance pour la pension imposée sur lad. maison dont les pauvres de l’Hôtel-Dieu possèdent une partie et sont debiteurs du surplus de lad. pension, laquelle maison se confine par lad rue Bourchanin de soir, les maisons et bâtiments dud. Hôtel-Dieu de matin, bise et midi ».131 1843, 11 janvier : L’Hôtel-Dieu, qui veut faire établir un promenoir pour ses malades le long de la rue Bourgchanin, parvient enfin à acquérir la portion de maison provenant d’Henry Dauroles, passée aux mains des sieurs Mallet et Milliet et alors en celles des héritiers de la veuve Grégoire. L’un d’eux, le SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Sr Viard, demandait un prix par trop supérieur à la valeur de la propriété.132 PAGE 352 130 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu, B 108. Cf. pour le partage du 3 mai 1735 des fonds provenant des acquisitions faites par Louis Bonnio les 23 décembre 1706 et 6 février 1710 : Arch. dép. Rhône, 3 E 6789 A. Arch. dép. Rhône, 3 H 3, fol. LVrv, n°XXIII. 132 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu, B 106. 131 3.11.2. La maison Mose 1710, 17 mai : Testament de Suzanne Mose, veuve de Me Jacques Sadin, procureur à Vienne qui lègue à l’Hôpital de Lyon « une sienne maison qu’elle a aud. Lyon au Bourg Chanin à l’Arche d’Alliance, laquelle elle a loué annuellement 81 livres, à la charge que l’on fera célébrer dans l’église dud. hôpital une messe basse de requiem pour le repos de son âme, etc. »133 1723, 19 juillet : La description générale de toutes les maisons de l’Hôtel-Dieu rend compte d’une nouvelle acquisition : « Maison indivise de l’Arche d’Alliance rue Bourchanin, les pauvres n’ayant que sur le derrière une cour de 16 pieds de large par 18 pieds de longueur dans laquelle il y a un bas de même largeur et longueur, deux chambres au dessus dud. bas, un degré de bois pour y monter, dont le tout est très vieux et ruiné, l’allée qui vient de dessus rue (sic) est commune pour aller à la cour ; les lieux et le puits sont aussi communs ».134 3.11.3. La maison de l’Arche d’Alliance (partie sud) 1493 : Isabeau veuve Denis Parisot tient « une maison basse et une autre maison haute moyenne et basse en lad. rue, et jardin derriere, du coste du matin, joignant à la maison dud. Guilliermet devers la bise [i.e. vent] et la maison des hoirs Grant Jehan Tostain boulanger devers la bise… »135 1502, 15 juin : Rolet Millot, mercier, reconnaît tenir de la directe de l’archevêque comte de Lyon, [au nord] (art. 1°), sous 1 picte fort de cens, « certaine maison sise aud. Lyon en rue de Bourgchanin, jouxte lad. rue de soir et jouxte la maison de Jean Toteyn de bise et jouxte lad. maison dud. confessant de vent »136 ; [au sud] (art. 2°), sous un cens d’une obole fort, « quandam domum » qui fut de Simon Colombier, joignant la rue Bourgchanin à l’ouest, la maison que fut de Jeanne fille d’Antoine Declauso à présent dud. respondant au nord, et la maison dudit répondant de vent.137 1516 : Led. Rolet Milhot tient « une autre maison haute moyenne et basse en lad. rue du côté du matin joignant à la maison dessus confinée [du même] devers vent et la maison de [un blanc] devers bise… »138 1528 : Gabriel Millyot tient « deux maisons l’une haute et basse et l’autre haute moyenne et basse joignant ensemble, avec un jardin dernier, joignant la maison des hoirs Me Jean Totein d’un côté 133 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu, B 94. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu, B 54, n°17. 135 Arch. mun. Lyon, CC 6, fol. 31r. 136 Arch. dép. Rhône, 10 G 1467, fol. 132r-133r et 1 G 238, fol. 277r-279v ; 1 G 239, fol. 93r. 137 Arch. dép. Rhône, 1 G 238, fol. 277r-279v ; 10 G 1467, fol. 132r-133r ; 1 G 239, fol. 93r. 138 Arch. mun. Lyon, CC 31, fol. 124r. 139 Arch. mun. Lyon, CC 39, fol. 165r. 134 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 [nord] et la maison Jean Champyon d’autre côté [sud] ».139 PAGE 353 1551 : Gabriel Milliot tient « une maison en la rue tendant de l’Hôpital au pont du Rhône, jouxte Thomas Duboys de bise ».140 1608, 30 décembre : Arrêt d’adjudication par décret au parlement de Paris d’une « maison et jardin sur le dernier », faisant partie du fonds vendu par Daniel de La Combe à Etienne Courtin en 1643 et par Jacques de Laverrière à l’Hôtel-Dieu en 1690, au profit de dlle Etiennette Seigneurin, veuve de François Debourge (le jeune), saisis et criés à sa requête sur Claude Debourge et depuis son décès sur Jean François Defaillans tuteur de ses enfants, « de laquelle dlle Seigneurin icelui Sr Daniel de La Combe dit [que] sond. défunt père avait droit et cause » (selon l’acte du 16 décembre 1643).141 1612 (ou 1611 ?), 15 avril : Les recteurs et administrateurs de l’Hôtel-Dieu vendent et appensionnent à Antoine de La Combe, marchand poudrier de Lyon, « un jardin dud. Hôtel-Dieu sis au long du Rhône, led. jardin jouxte la rue du côté du Rhône de matin, le jardin de Marie Chevance femme de Claude Pepin de vent, la maison de Claude Taillard et la maison de François Chavanthon de bise, le jardin dudit Lacombe de soir » à la charge d’une pension annuelle de 45 livres imposée non seulement sur le jardin vendu mais encore « sur une sienne maison haute moyenne et basse sise aud. Lyon, rue de Bourchanin par lui acquise de dlle Etiennette Seignorin, veuve de feu sieur François de Bourges, jouxte la maison de Thurin de Saint-Bonnet de vent, lad. rue de soir, la maison dud. Lacombe acquise de Claude Vallin (sic) de bise, le jardin dudit Lacombe joignant le susd. de matin » .142 1633, 20 octobre : Les échevins de Lyon donnent mesures et alignements « à une muraille de clôture d’un jardin, laquelle prétend faire abattre S. Antoine Gens, dit Laperle, Me Menuisier à Lyon, pour faire construire un bâtiment dans led. jardin sis sur le grand chemin des murailles de clôture et courtines de cette ville de Lyon, le long du fleuve du Rhône, tendant de l’Hôtel-Dieu au pont du Rhône, jouxte le grand chemin de matin et led. jardin de soir, le jardin et maison basse d’Antoine Lacombe, Me poudrier aud. Lyon, de bise, et la maison des héritiers feu [un blanc] Mouton, vivant banquier en cour de Roanne de vent. Doit aligner en ligne droite conformément à la face et parement de la muraille du devant de lad. maison basse et jardin joignant appartenant aud. La Combe jusques au droit du mur mitoyen faisant séparation tant de la maison desd. héritiers Mouton que du jardin dud. Gens dit Laperle, suivant lequel alignement le susdit devant de maison que prétend faire construire led. Gens sera reculé au droit du mur mitoyen faisant séparation tant de la maison desd. héritiers Mouton que de la maison dud. Laperle de 3 pieds 9 pouces du côté de vent, à charge de faire apposer des chanets de fer blanc au couvert de sond. bâtiment sur led. grand chemin suivant l’ordonnance du SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Consulat ci-devant faite ».143 PAGE 354 140 Arch. mun. Lyon, CC 43, fol. 104v (B 95). Mentionné dans l’inventaire des titres remis par Jacques Laverrière fils aux recteurs et administrateurs de l’Hôtel-Dieu (Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 94). 142 Arch. mun. Lyon, HD, B 1, fol. 335v. Mentionné au 15 avril 1612 dans l’acte de vente La Combe / Courtin du 16 décembre 1643 et dans l’inventaire des titres remis par Jacques Laverrière fils aux recteurs et administrateurs de l’Hôtel-Dieu (Arch. mun. Lyon, HôtelDieu B 94) ; ne se trouve pas en Arch. mun. Lyon, DD 72, fol. 212 (lacunaire) mais figure dans la table en tête de volume. 143 Arch. mun. Lyon, DD 44, fol. 290r. 141 1640, 29 août : Testament d’Antoine de La Combe, marchand poudrier, qui lègue à Marguerite Royaulx, sa petite fille, fille de Jean Royaulx et de feue Jeanne Lacombe, « une petite maison à lui appartenant consistant en plusieurs membres, les degrés de bois étant sur le dernier de sa grande maison sise audit Lyon, en lad. rue du Bourgchanin, joignant de côté de bise la maison et cour des héritiers de Georges Chavaney... avec… les allées de la grande maison cour dudit côté de bise… » « Item donne et lègue à Daniel Lacombe, son autre fils, maître teinturier de soie audit Lyon la moitié de sa grande maison sise en lad. rue du Bourgchanin au devant de celle où il habite, du côté de vent et joignant celle de Jean de Saint-Bonnet, l’allée en faisant séparation, plus la petite cour au dernier couverte en partie, un petit bas ou étable y joignant, le jardin ou verger suivant ? ayant vue, entrée et sortie du côté de dernier en la rue du Rhône, les bas et chambres dud. côté du Rhône y joignant et ainsi que le tout se contient et comporte avec leurs aisances et appartenances… à la charge néanmoins de payer annuellement la somme de 45 livres de pension que led. testateur doit aud. Hôtel-Dieu à cause desd. bas, chambre et partie de jardin et encore de payer la moitié des pensions qui sont dues tant sur lad. grande maison que sur la susd. petite [maison] donnée à lad. Marguerite Royaulx et fonds y joignant, voulant que les allées, latrines, cour joignant lad. maison, puits et advis de pierre jusques à la chambre de la tour de lad. grande [maison soient] communs… » « Item donne et lègue… à Pierre Antoine Lacombe son autre fils tireur d’or, l’autre moitié de lad. grande maison du côté de bise et joignant celle desd. héritiers Chavaney, avec la tour et la chambre au dessous d’icelle, ainsi que le tout se contient et comporte… à la charge de souffrir le passage en la cour pour lad. petite maison et la commodité des latrines et puits soit d’icelle ou de l’autre moitié et de payer la moitié des pensions dues sur lad. grande maison… ».144 1641, 6 juillet : Le Consulat permet à Daniel La Combe « de faire poser deux larmiers de pierre de taille et élever la muraille de sa maison sise en Bourchanin sur les courtines du Rhône de la hauteur que bon lui semblera, à la charge qu’il ne pourra bâtir ni faire aucune autre réparation sur led. devant de maison sans prendre les mesures et permissions du Consulat, ainsi qu’il est accoutumé ».145 1641, 15 juillet : Pierre Jay (Jan ?) dit Laperle, tant en son nom que pour et au nom de dame Jeanne Chevance, sa femme, permet à Sr Daniel de La Combe, marchand maître teinturier de soie aud. Lyon « d’appuyer et bâtir sur la muraille qui sépare une maison de lad. Chevance et le jardin dud. de La Combe, lesd. fonds sis en cette ville paroisse de Saint-Nizier du côté du Rhône quartier de Bourchanin » moyennant 36 livres tournois… étant convenu que « demeurera toute lad. muraille, à l’endroit dud. jardin dud. de La Combe, commune et appartiendra moitié auxd. mariés Laperle et 1643, 16 décembre : Daniel de La Combe, Me teinturier de soie, vend à Etienne Courtin, marchand boucher « une partie de maison haute moyenne et basse sise aud. Lyon, rue Bourgchanin consistant 144 Arch. dép. Rhône, 3 E 6743 B. Arch. mun. Lyon, DD 44, fol. 410r. 146 Arch. dép. Rhône, 3 E 2573. 145 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 l’autre moitié aud. de La Combe ».146 PAGE 355 icelle partie de maison en une grande cave voûtée, les deux bas au dessus de la contenue d’icelle cave, les premier, deuxième et troisième étages et rembourci au dessus, aussi le tout de la contenue desd. bas et cave, joignant l’un desquels bas, qu’est celui dernier, il y a une petite cour, partie de laquelle est couverte à tuile ; et ainsi (aussi) joignant lad. cour du côté de matin est un petit bas, partie d’icelui emparé d’ais et l’autre de muraille de terre appelé pisé, couvert aussi à tuiles de la hauteur d’environ 12 pieds égalisés, laquelle partie de maison cour et bas dernier jouxtent lad. rue du Bourgchanin de soir, la maison de sieur Jean de Saint-Bonnet de vent, l’autre partie de lad. maison appartenant à présent à sieur Aymard Gillet et par lui acquise de Sr Pierre Antoine de Lacombe de bise, le jardin ciaprès vendu de matin, la cour commune avec lesd. Daniel Lacombe, Gillet et Marguerite Royaulx aussi de bise, laquelle maison prend son entrée du côté de lad. rue par l’allée commune avec lesd. Daniel Lacombe, Gillet et Royaulx, ensemble l’advis de pierre, le tout conformément au testament fait par défunt sieur Antoine de La Combe père desd. Daniel et Pierre Antoine de La Combe le 29 août 1640… Item vend led. S. Daniel de Lacombe… aud. Sr Courtin un jardin joignant led. bas du côté de matin, un petit bâtiment étant en icelui, emparé d’ais et couvert de tuiles, joignant la cour de la maison des mariés Laperle, avec une maison ou teinturerie aussi joignant consistant en un grand bas dans lequel il y a un puits à eau claire, autre petit bas joignant du côté de bise et une chambre au dessus, led. grand bas ayant été construit à neuf puis peu par led. sieur vendeur, et iceulx bas et chambre visant et aboutissant sur la rue du Rhône ; et jouxtent iceux bas, chambre et jardin lad. susd. rue du Rhône de matin, les maisons de Sr Louis Chalay dit Lagneau, Jean Guy et de lad. Royaux de bise, lad. cour, couvert aussi de bise, les maisons desd. mariés Laperle et mariés Jean Garreaux de vent et le susd. bas et partie de maison vendue de soir », à la charge de plusieurs pensions et au prix de 7590 livres tournois. Il est convenu entre les parties que le « Sr de La Combe jouira puis ce jourd’hui jusques à la Saint-Jean Baptiste prochain dudit jardin et boutique étant dans icelui emparée d’ais sans pour ce en payer aucune chose… et pourra icelui Sr de La Combe faire enlever la pierre route, brique et bachat de pierre et autres matériaux qui sont de présent dans le bas du côté du Rhône servant à ses chaudières et autrement(?) à faire poudre... » Celui-ci remet à l’acquéreur « un décret rendu au parlement de Paris au profit de feu dlle Etiennette Seigneurin veuve de feu Sr François de Bourges d’une maison et jardin sur le dernier faisant partie du fonds dessus vendus, du 30 décembre 1608… de laquelle dlle Seigneurin icelui Sr Daniel de La Combe dit [que] sond. défunt père avait droit et cause ».147 1649, 20 mars : Jacques Laverrière, marchand citoyen dudit Lyon a remontré à Benoîte, veuve de feu Etienne Courtin, vivant boucher de Lyon, mère et tutrice de leurs enfants, héritiers dud. défunt, SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 que « led Laverrière entend rompre contre la muraille séparant le dernier de sa maison et le jardin PAGE 356 desd héritiers pour y prendre les jours qu’il lui conviendra avoir pour éclairer dans sondit bâtiment en les réduisant, comme il offre, aux us et coûtumes de la ville, et parce que au droit où il prendra lesd. jours du côté du jardin desd. héritiers Courtin il y a des treilles, led. Laverrière somme et interpelle 147 Arch. dép. Rhône, 3 E 6291. lad. de retirer ailleurs lesd. treilles afin qu’elles n’empêchent la construction desd. jours et leur aspect ».148 1654, 7 septembre : Jean Courtin, marchand épicier à Lyon, vend à Jacques de Laverrière, marchand à Lyon « une partie de maison haute moyenne et basse sise audit Lyon rue du Bourchanin consistant en une grande cave voûtée, deux bas au dessus de la contenue de lad. cave, les premier, deuxième, troisième étages et rembourci au-dessus, la cour joignant, partie de laquelle est couverte à tuile, ensemble un bas joignant du côté de matin, partie duquel est emparé d’ais et l’autre de muraille de terre appelé pisé couvert aussi à tuile et l’hauteur d’environ 12 pieds égalisés ; plus le jardin joignant dans lequel est un petit bâtiment aussi emparé d’ais et couvert à tuile joignant la muraille qui sépare les fonds vendus et la maison et cour des mariés Laperle, avec les bâtiments étant joignant du côté de la rue ou courtines du Rhône, consistant en bas et chambres au dessus et en une allée en laquelle il y a un puits à eau claire ; et a encore la communauté de l’allée et degré servant tant à ladite maison vendue que à autre de sieur Aymard Gillet et par lui acquise de Pierre Antoine de La Combe, autre communauté de la cour étant entre le corps de logis ou maison dudit Gillet et autre de dame Marguerite Royaux, le tout ainsi et à la même forme que ledit sieur vendeur en joui ensuite du légat à lui fait de lad. maison cour jardin bâtiment par défunt sieur Etienne Courtin son père, par son testament149… et comme icelui défunt a le tout acquis de sieur Daniel de Lacombe par contrat du 16 décembre 1643, reçu et signé par Me Louis Ogier et le notaire royal soussigné, et laquelle dite maison est sise audit Lyon rue du Bourchanin traversant à autre rue ou courtines du Rhône, et laquelle dite maison jardin cour bâtiments jouxtent en leur totalité ladite rue du Bourchanin de soir, la susdite rue ou courtines du Rhône de matin, la maison dud. sieur Gillet, degrés, allées et cour commune de bise, en laquelle dite cour est aussi un puits commun à eau claire ; la maison de lad. Royaux, autres tant dudit sieur acheteur, Claude Brouilat, frères Marquet et de Jean Gui aussi de bise, autre maison qui fut de sieur Louis Chalay dit le capitaine Lagneau aussi de bise, bâtiment ou écurie dudit Jean Guy de matin et bise, la maison cour degré du sieur de Saint-Bonnet de vent, maison et cour ou partie iceux des mariés Laperle aussi de vent, maison et cour du nommé Garveau (Garreau) meunier aussi de vent ». La vente est conclue moyennant 10000 livres, 400 livres d’étrennes et à la charge d’une pension foncière et perpétuelle de 45 livres due aux recteurs de l’Hôtel-Dieu imposée sur le jardin et le bâtiment du côté du Rhône, de la moitié de deux autres pensions imposées tant sur lesdits fonds vendus que sur ceux dudit Gillet qui furent dudit Pierre Antoine de La Combe, savoir l’une de 38 livres 10 sols auxdits recteurs, l’autre de 11 livre 10 sols aux Jacobins.150 1665, 5 janvier : Testament de Jacques Laverrière, père qui institue son fils Jacques son héritier maison sise en cette ville de Lyon, rue du Bourgchanin, où est pour enseigne l’Arche d’Alliance, la cour 148 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 94. Par son testament du 14 septembre 1646 reçu par Me Mayoud (Arch. dép. Rhône, 3 E 6292), Etienne Courtin lègue à son fils Jean et à dame Benoîte Fleurs sa femme « la somme de 1800 livres tournois d’une part et la maison que icelui dit testateur a acquise du Sr Daniel de La Combe par contrat… sise aud. Lyon rue du Bourchanin, traversant aux courtines du Rhône ». 150 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 94. 149 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 universel et lègue à sa fille mineure, Suzanne La Verrière, « le corps de logis devant d’une sienne PAGE 357 étant au dernier dudit corps de logis de la part de matin, icelui corps de logis régnant depuis la rue jusques à lad. cour, avec dudit corps de logis, ses entrées et issues par l’allée commune étant en autre maison joignant la susdite du côté de bise, qui fut de sieur Antoine de Lacombe appartenant aux sieurs Gillet et mariés Thimon et Royaux, et autres ses commodités, appartenances et dépendances et même de la communauté du degré de la maison ou corps de logis dudit sieur Gillet, sans entendre par ledit testateur que sa dite fille puisse avoir aucun passage de la part du Rhône sur les autres fonds du sieur testateur ains seulement du côté de lad. rue du Bourchanin. Et en ce que ledit sieur testateur n’entend être compris au dit legs le petit bâtiment joignant ladite cour, entre autre chose, lequel du côté de matin il veut que la porte qui est posée du côté de ladite cour qui sert pour l’entrée d’icelle audit petit bâtiment soit bouché à première réquisition, au frais de son héritier universel, ensemble autre porte proche la susdite qui sert de passage pour aller de la part du Rhône ; ni aussi son héritier universel ne pourra avoir aucun passage sur ledit corps de logis et choses léguées à sa dite fille, laquelle néanmoins souffrira la chute des eaux du couvert du petit bâtiment sur ladite cour, ainsi que de présent, pendant que ledit petit bâtiment demeurera en l’état qu’il est, comme entendant que, arrivant nouvel bâtiment, sond. héritier universel retire ses eaux sur son fonds et sans pouvoir par lui, audit cas, de nouvel bâtiment prendre aucun jour ni vues sur lad. cour léguée à sadite sœur que aux us et coûtumes… »151 1668, 16 janvier. Aymard Gillet, Me passementier, reconnaît conjointement avec Jeanne Cusset, veuve de Jacques la Verriere… tutrice de Jacques la Verriere son fils, devoir ladite pension imposée sur « la maison sise rue Bourchanin, qui fut de feu Claude Cutin et par lui acquise de feu Charles Dubois, qui jouxte à present lad. rue de soir la maison de la veuve Saunier qui était du Sr Charavey de bise, la maison qui fut de Claude Taillard et celle d’Etiennette Segnenon acquise par Antoine la Combe de vent et matin ».152 1683, 23 avril : Antoine Bally, maître tireur d’or et bourgeois de Lyon, [et mari de Suzanne Laverrière], reconnaît tenir de la directe de l’archevêque de Lyon, sous un servis d’1 picte fort « une maison haute moyenne et basse, consistant en plusieurs membres, ainsi qu’elle s’étend et existe avec ses appartenances et dépendances, située en cette ville, rue du Bourg Chanin, avec sa part de l’allée commune avec la veuve Gillet, ayant 7 pas de face sur lad. rue et 80 pieds de profondeur, que fut de la deuxième réponse de Rolin Milliot au terrier Croppet coté C et auparavant de celle de Simon Collombier au terrier Canalis cotté B [perdu], que jouxte lad. rue du Bourg Chanin de soir, la maison de la veuve du Sr Gillet que fut dud. Milliot l’allée entre deux de bise, la maison et écurie du Sr de Laverriere d’autre servis de matin et la maison de MM. les recteurs de l’Hôtel-Dieu de cette ville que fut de la 3e SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 réponse dud. Milliot de vent… ». 153 PAGE 358 151 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 94. Arch. dép. Rhône, 3 H 3, fol. LVr, n°XX. 153 Arch. dép. Rhône, 1 G 242, fol. 128v. 152 1710, 6 février : Jean-Baptiste Bailly, bourgeois de Lyon, et dlle Jeanne Malliere, sa femme, vendent à Louis Boniot, marchand maître en draps de soie à Lyon, « deux chambres de plain pied au deuxième étage, ayant vues l’une sur rue, l’autre sur la cour, dépendant d’un corps de logis sis en cette ville rue Bourchanin, à la totalité duquel jouxte lad. rue de soir, maison et cour de l’Hôtel-Dieu de matin, le corps de logis apartenant audit sieur Boniot et au sieur Daurolle de bise et la maison dud. Hôtel-Dieu de vent, lesdittes deux chambres remises et délaissées audit sieur Bailly par sieur Antoine Bailly et dlle Suzanne Laverriere par transaction entre eux passée le 2 janvier 1709 pardevant Vernon [notaire à Lyon] ».154 [vers 1733] Le grand plan terrier dressé vers 1733 donne de la maison la description suivante : « Maison en cinq étages, deux arcs de boutique, cave, cour sur le derriere et bas dont la dame veuve Gajon possède les deux arcs de boutique, un bas sur le derrière, cour et bas et vent de la montée commune avec les deux chambres du 1er étage. Mme la veuve Boniau les deux chambres du second étage et le Sr Guimpier les 2e, 3e, 4e et 5e, avec la cave sur le derrière à la dame veuve Boniau. L’arche d’Alliance ». Plus à l’est on voit : « Latrine et montée commune en cinq étages et Cour. Bas ». La portion de maison détenue par la veuve Boniau est acquise par l’Hôtel-Dieu le 20 septembre 1744 (Cf. infra, à cette date, l’historique de la moitié nord de la maison de l’Arche d’alliance). Celle de la veuve Gajon (ou Gojon) semble passer aux mains de Claude Vachon. 1744, 20 septembre : Par devant Me Perrin, notaire à Lyon, dlle Louise Bonnio, veuve de sieur René Michalet, maître et marchand fabriquant en étoffes d’or, d’argent et de soie à Lyon, sieur Claude Patra, aussi maître et marchand fabricant desdites étoffes en cette ville, et dlle Marie Bonnio sa femme, sieur Pierre Deschamps, de même maître et marchand fabricant desdites étoffes à Lyon, et dlle Michelle Bonnio sa femme, vendent solidairement aux recteurs et administrateurs du Grand Hôtel-Dieu les portions que lesdites dlle veuve Michalet, mariés Patra et Bonnio et mariés Deschamps et Bonnio ont dans « une maison située en cette ville, rue Bourchanin, appellée l’Arche d’Alliance, dont la totalité se confine par ladite rue Bourchanin de soir, la maison des héritiers Goujon de matin et les maisons dudit Hôtel-Dieu de vent et bise ; lesdites portions consistent, savoir : 1° celles de lad. dlle veuve Michalet en 4 chambres de plein pied au second étage [côté sud], avec une des portions de cave, qui est celle du côté de bise, joignant la cave du sieur Mollet (Mallet), et le charbonnier joignant le second siège des latrines sur le degré ; plus deux chambres au 4e étage, du côté de la maison dudit Hôtel-Dieu auparavant du sieur Gerando [côté nord], la portion de cave en dépendant avec le charbonnier et le cinquieme siège de latrines sur le degré ; 2° celle desdits. mariés Patra et Bonnio dans les deux [côté nord], la portion de cave du côté de vent avec le charbonnier attenant le quatrième siège de latrines sur le degré ; 3° et celle desdits mariés Deschamps et Bonnio dans les deux chambres ou greniers au 5e étage du même côté de la maison dudit Hôtel-Dieu auparavant dudit sieur Gerando 154 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu, B 106. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 chambres du 3e étage du même côté de la maison dudit Hôtel-Dieu auparavant dudit sieur Gerando PAGE 359 [côté nord], dans lesquelles il y a un remboursoir, le cabinet y attenant au dessus des sièges des latrines et joignant le soupirail, la tour au dessus des degrés et sièges, et la portion de cave de l’angle de bise à matin, avec l’usage du 5e siège des latrines sur le degré, le tout échu aux dlle Louise Bonnio veuve Michalet, Marie Bonnio femme Patra et Michelle Bonnio femme Deschamps, suivant et à la forme du partage fait entre elles, Jacques et Jean-Baptiste Bonnio, leurs frères, devant Pachot et son confrère notaires à Lyon, le 3 mai 1735.155 1779, 14 février : Claude Vachon, notaire à St-Genix d’Aoste en Savoie, et dlle Anne Marie Portaz, son épouse, vendent aux recteurs de l’Hôtel-Dieu, « toutes les portions qui appartiennent aud. Sr. Vachon en qualité d’héritier universel de sieur Claude François Vachon, son oncle, ancien mesureur de grains à Lyon, institué par son testament du 9 avril 1763 passé devant Me Gayet notaire à Lyon, d’une maison appellée l’Arche d’Alliance située en cette ville rue Bourchanin et qui consistent en deux arcs de boutique prenant leurs jours sur lad. rue en un bas sur le derriere, la cave étant au dessous desd. deux arcs de boutique, en deux chambres qui sont au dessus desd. deux arcs de boutique et bas derrière et en une cave au dessous dud. bas derrière…laquelle maison se confine d’orient, midi et septentrion par les batiments et maisons dud. Hôpital et d’occident par lad. rue Bourchanin ».156 Par déduction, le dernier contrat d’acquisition que nous possédons doit se rapporter à la portion de maison qui était aux mains du Sr Guimpier en 1720 : 1778, 27 janvier : Contrat d’acquisition par l’Hôtel-Dieu des héritiers Verzieu, suivant adjudication du 27 janvier 1778.157 A rapprocher du projet de reconnaissance (non daté) des recteurs et administrateurs de l’Hôtel-Dieu pour les biens qu’ils tiennent de la rente noble de l’archevêché, parmi lesquels : « comme acquéreurs des héritiers Verzieu d’une autre portion dans une maison appelée l’Arche d’Alliance, consistant cette portion aux 3e, 4e et 5e étages, lad. maison située au Bourgchanin, moyennant 600 £, joignant les bâtiments des sieurs recteurs de l’Hôtel-Dieu d’orient, midi, orient et encore midi, la rue Bourgchanin d’occident déclinant peu septentrion, autre maison indivise entre les sieurs recteurs, le sieur Metra et le sieur Millet de septentrion, sous le servis annuel SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 et perpétuel indivis avec les autres cotenanciers : argent fort, une obole ».158 PAGE 360 155 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu, B 108. Cf. pour le partage du 3 mai 1735 des fonds provenant des acquisitions faites par Louis Bonnio les 23 décembre 1706 et 6 février 1710 : Arch. dép. Rhône, 3 E 6789 A. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu, B 108. 157 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu, B 106, olim dossier 24 pièce 1, non retrouvé. 158 Arch. dép. Rhône, 1 G 217. 156 3.11.4. La maison Laverrière sur le Rhône 1677, 6 septembre : Jeanne Cusset, veuve de Jacques La Verriere, marchand à Lyon, passe reconnaissance au profit de l’abbé d’Ainay, par devant Me Ponchon, pour « un petit bâtiment sur le fleuve du Rhône consistant en un petit bas prenant jour par un larmier sur led. fleuve du Rhône, la rue entre deux, et une petite chambre ou grenier au-dessus, jardin, grange, étable et cour contigus et autres appartenances et dépendances sises en la paroisse de Saint-Nizier, vers le fleuve du Rhône, que fut de la réponse de feu Jean Benoit pêcheur, en date du 19 février 1409, d’Aquarias Micadi en deux réponses et deux articles, et de Jean Micadi, le tout en quatre réponses, à présent jointes ensemble, faites au terrier de Brabant par Descours notaires, que jouxte le fleuve du Rhône, le chemin ou rue tendant de l’église de l’Hôpital du pont du Rhône allant aud. pont entre deux de matin, la maison d’honnête François Burnand mouvante de la présente censive et directe que fut de Pierre Moret de vent et aussi partie matin, la maison de sieur Vital Verchere et sa femme aussi mouvante de lad. censive et directe que fut aussi dud. Pierre, fils de Nicolas Moret et la maison et cour de l’Aumône générale de cette ville que fut de Me Claude Guillement (Gallemant) huissier, aussi de vent ; un petit bâtiment consistant en un bas de pisé couvert de tuiles au dernier de la cour de la maison sur rue Bourg Chanin, appartenant aux héritières dud. feu La Verriere, où est l’enseigne de l’Arche d’Alliance, que fut du sieur de Saint-Bonnet, mouvant de la directe et censive de l’archevêché dud. Lyon, que furent de Janin le Grand Fabry codurier et Jean Vachier, d’Etienne Degets dit Berthet panetier, de Pierre Giroud et de Jean Leviste, de soir ; et le tènement de maison tant de lad. demoiselle reconnaissante que des hoirs Timon, de Jean Cusset l’ainé, des hoirs Marquet, des hoirs Charnet et encore les maisons desd. héritiers de La Verriere, que furent l’une des trois de Jean Guy et anciennement furent de Jacques Boyron, le tout de bise, sous le servis jonction faite desd. réponses : argent : 6 sous 6 deniers viennois ; geline : une ».159 1690, 11 mars : Par devant Me Delhorme, notaire à Lyon, Jacques Laverriere, marchand maître tireur et escacheur d’or et d’argent de Trévoux, fils et héritier de défunt Jacques Laverrière, tant en son nom que comme fondé de pouvoir de dame Jeanne Cusset, sa mère, vend à l’Hôtel-Dieu « les maisons, fonds et tenements que s’ensuivent : PREMIEREMENT, une maison consistant en deux corps de logis composés d’un bas, chambre au premier étage et grenier au dessus, celui de derrière ayant une cave voûtée et celui de devant n’en ayant aucune, la cour au milieu desd. deux corps de logis, le degré de pierre et une tour au haut dud. degré, située en cette ville rue de la Triperie autrefois apellée d’Ecorcheboeuf proche ledit Hôtel-Dieu que jouxte lad. rue de bise, la maison des héritiers Jean Picard jardin ci-après confiné de vent. EN SECOND lieu une autre maison consistant en cave voûtée deux bas, deux étages, chacun de deux chambres de plain pied et un rambourceoir au-dessus située au coin de lad. rue de la Triperie sur les courtines du Rhône, que jouxte lesd. courtines de matin, lad. rue de la 159 Arch. dép. Rhône, 11 G 469, fol. 195r. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 et celle des héritiers Moze de soir, la maison d’Antoine Geoffray autrefois du Sr Cusset de matin et le PAGE 361 Triperie de bise, la maison du Sr Lempereur de soir et la maison qui va être confinée de vent. EN TROISIEME lieu une autre maison composée d’un bas sur le devant et une chambre au-dessus, une écurie sur le derrière et la fenière sur icelui, lesd. écurie et fenière prenant leurs entrées et sorties par l’allée et degré de lad. seconde maison, celle-ci située sur lesd. courtines du Rhône, que jouxte lesd. courtines de matin, lad. seconde maison de bise, lad. maison du sieur Lempereur de soir et la maison dont va être parlé de vent. EN QUATRIEME lieu une autre maison composée de bas, chambre au dessus, galerie de bois communiquant en la chambre de la susd. troisième maison située aussi sur lesd. courtines du Rhône, une cour sur le derrière en laquelle sont bâties quatre écuries et fenières de bois, couverture de tuiles que jouxtent lesd. courtines de matin, la maison des sieurs mariés Visade de vent, la susdite troisième maison et celle dud. sieur Lempereur, de Pierre Michalon, des mariés Dupas et Marquet, partie de celle dud. Antoine Geoffrey, le tout de bise, et le jardin, cour et écurie qui suivent de soir. Et EN CINQUIEME et dernier lieu un tènement composé d’une petite cour et petite écurie, un jardin enfermé par une muraille à hauteur d’appui avec des barreaux de chêne en forme de balustrade au dessus, un bas construit de maçonnerie et pisé et encore d’autres constructions de bois servant de cavon charbonnier et à autres usages et commodités, le tout joint et contigu, que jouxtent lad. cour et écurie du quatrième article et la maison desd. mariés Visade de matin, la maison des héritiers Mercieu et celle de Pierre Chazel autrefois de Jacques Mareschal appelée la Grande Court de vent, la susdite première maison, celle dudit Geoffray, celle desd. héritiers Moze et celle des héritiers Aymard Gillet, le tout de bise, la maison de damoiselle Suzanne Laverrière sœur dudit sieur vendeur et celle dudit Hôtel-Dieu qui fut du sieur de Saint-Bonnet de soir ». La vente est conclue moyennant 15900 livres ».160 1723, 19 juillet : Extrait de la description générale des maisons possédées par l’Hôtel-Dieu : « Maison joignant celle de Visade sur les courtines, consistant en deux bas et allée de 54 pieds de longueur sur 28 à 30 de large, une chambre sur chacun des deux d. bas ; sur le derrière de lad. maison il y a six écuries louées à differents bouchers, de 60 pieds de longueur ; le tout en très mauvais état ».161 [Vers 1735] : Projet de reconnaissance des administrateurs de l’Hôtel-Dieu en faveur de l’abbaye d’Ainay, pour « un tènement consistant en un corps de logis haut, et bas par derrière, dans lequel est un puits, cour, écurie et fenière, et autre cour ou jardin derrière, plusieurs autres petits bâtiments et petite cour derrière led. jardin, aisances, appartenances et dépendances, prenant ses entrées et SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 sorties tant sur les courtines du Rhône que par la rue du Bourchanin, située aud. Lyon, dans l’enclos PAGE 362 dud. Bourchanin, susd. paroisse de Saint-Nizier, faisant anciennement au terrier de lad. rente signé Compans par devant led. Mazuyer le seul article de la reconnaissance de Jean fils de Peronet de Bourg, le seul article de celle de Giraude relaissée de Peronet de Gez et partie du seul article de celle des 160 161 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 94. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 54, n°25. héritiers Guillaume Garnier du 19 mai 1350, depuis aud. terrier par devant Mercier ce qui fut dud. Giraud reconnu par Jacquemet de Gez le 24 mars 1379 et par Louis Denicard bourgeois de Lyon le 12 juillet 1392, ensuite par devant led. Mercier ce qui fut dud. Gez reconnu par Me Jean Cheysset chanoine de Saint-Nizier le 15 mai 1383, postérieurement au terrier de Brebant et Descours, le seul article de celle de Jean Nicot pêcheur et le premier et partie du deuxième de celle de Zacharie Nicot, aussi pêcheur, du 26 mai 1410, et en dernier lieu la totalité de la reconnaissance de dame Jeanne Cusset veuve de Jacques Laverriere marchand à Lyon du 6 septembre 1677, par devant Me Ponchon qui a erré, joignant au fleuve du Rhône, les courtines d’icelui et la rue tendant de l’Hôtel-Dieu de cette ville au pont du Rhône entre deux d’orient ; à la maison, cour et puits ci-dessus immédiatement confiné qui fut de François Burricaud, reconnu par Sr Joachim Visade et dlle Balthazarde Deloye sa femme, auparavant divisée de l’article dud. Zacharie Nicot de midi, ensuite d’orient ; [à] la maison, jardin et cour dud. Hôtel-Dieu qui fut de l’Aumône Générale de cette ville, auparavant de Marguerite relaissée de Barthélémy de Grenay alias Jachia, précédament de Peronnet Lypaissiere de Bron cidevant immédiatement confinés aussi de midi ; au surplus du tènement dud. Hôtel-Dieu et à la maison de la dame veuve Gojon, de la dlle veuve Bonniaud et du Sr Guimp… à laquelle pend pour enseigne l’Arche d’Alliance, qui fut dud. Hôtel-Dieu et des héritiers du Sr. Laverriere, précédemment d’Etienne de Gez alias Berthet, Pierre Gros et dud. Me Jean Leviste, auparavant de Simon Ravinel, mouvante de la rente de l’archevêché de Lyon, suivant les reconnaissances des Srs recteurs de l’Hôtel-Dieu, de Sr Antoine Bally et dlle Suzanne Laverriere, sa femme, du terrier Michel d’occident ; et au tènement de maison, cour, écurie et fenière dud. Hôtel-Dieu qui fut de la dame Cusset, des héritiers Thimon, de Jean Cusset l’aîné, des héritiers Marquet, des héritiers Charmet et des héritiers Laverrière, auparavant de Jacques Bourzant, et anciennement de Girard Goyraud et autres, ci-après en plusieurs articles confinés de septentrion. Servis : argent 3 sous, 9 deniers viennois ; geline : une demie. »162 3.11.5. La maison Visade [v. 1675] : Projet de reconnaissance de François Bournan, marchand à Lyon, au profit de l’abbé d’Ainay pour « une maison basse et chambre au-dessus, avec une petite loge servant de fenière, étable et cour, sise aud. Lyon vers le fleuve du Rhône, paroisse de Saint-Nizier, que fut de la réponse de feu Pierre Morel faite au terrier de Braban et Descours, que jouxte led. fleuve du Rhône, la rue tendante de l’hôpital dud. Lyon allant au pont du Rhône entre deux de matin, la maison et appartenances de sieur Nicolas Moret de vent, et les maison et grange de dlle Jeanne Cusset mouvant de la présente censive et directe que fut de Jean Benoît, pêcheur de soir et bise. Servis : argent, 12 deniers viennois ».163 162 163 Arch. dép. Rhône, 11 G 449 (plan). Arch. dép. Rhône, 11 G 469, fol. 185r. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Vital Verchère et de sa femme mouvant de la présente censive et directe, que fut dud. Pierre fils de PAGE 363 1679, 5 avril : Claude Paulin et Guillaume Branchu, experts nommés par Jean Charveyron pour faire « description de l’état d’une maison par lui acquise d’honnête Antoine Silvant Me boulanger de cetted. ville et d’Eléonore Fontville, sa femme par contrat… du 14 octobre dernier [par devant Ponchon], sise aud. Lyon sur le quai du Rhône, proche la chapelle de Notre-Dame de Lorette » ont procédé comme suit : « … sont entrés dans lad. maison, et premier dans le logis devant qui prend son jour du côté du fleuve de Rhône, lequel a de longueur y compris les deux gros de mur 35 pieds 9 pouces, composé d’un bas terrain sans aucune cave, d’un premier étage et grenier au dessus ; premièrement on observe qu’en la muraille de face du susd. côté de Rhône il y a une porte pierre de taille servant d’entrée à lad. maison dont la couverte, comme aussi les jambages sont rompus et gâtés, avec sa fermeture garnie de deux esparres, une méchante serrure, un verou et son loquet, aussi le tout gâté et hors de service. Il y a aussi dans lad. muraille de face un larmier double et un demi larmier attachés ensemble qui donnent jours aud. bas, qui ont de hauteur chacun 2 pieds 6 pouces et de largeur 2 pieds, avec leurs fermetures consistant chacune d’icelle ferrure en deux esparres et un verou avec des châssis le tout fort vieux et usé, et dans le premier étage et toujours dans la susd. muraille de face, il y a une croisée [etc.] De là, étant revenu dans le susd. bas, ont remarqué qu’il y a un poteau séparant icelui d’avec l’allée et un rambourcé sur icelle allée, garni led. rembourcé de 15 traps ? qui n’ont que 2 pouces d’épaisseur et 3 à 4 de largeur, ponté et litellé au dessus, avec sa fermeture et ferrure consistant en deux esparres, une vieille serrure, un loquet et deux verrous, le tout de même fort usé, notamment led. poteau qui a de hauteur 6 pieds 8 pouces garni en partie d’une jalousie qui a de hauteur 3 pieds. Plus il y a dans le bas, joignant la muraille de face de la cour, un plancher garni de 10 traps, avec ses ais au dessus et un demi sommier, élevé icelui plancher au dessus du carrelage du susd. bas de 3 pieds, servant à un petit cavon joignant icelle muraille de face de la cour. Et joignant led. plancher, il y a un emparage partie d’ais et partie jalousie avec sa fermeture garnie de deux esparres à patte, le tout vieux et de la qualité susd. Ont aussi reconnu que dans le susd. bas il y a une cheminée, ses jambages pierre de taille son manteau de bois avec son carré au dessus et sa bretaigne, le tout vieux et rompu, comme aussi un évier avec un lavoir pierre de taille et laiz à porter les seaux, garni de deux crochets de fer, le tout de la même qualité. Ont remarqué que partie dud. bas est carrelé, dont les carreaux sont presques tous rompus ; que l’allée est pavée de cailloux et que le plancher du premier étage [etc.] Et de là sont entrés dans la susd. cour où ils ont observé qu’il y a une petite porte au bout de SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 l’allée, sans aucune taille ni fermeture ains seulement des pierres piquées, et couverte au dessus faite PAGE 364 d’un plateau de 3 pouces d’épaisseur, 10 pieds 6 pouces de largeur, bois chêne fort vieux et caduc. Ont aussi remarqué que dans la susd. muraille de face sur la cour, tant dans le bas qu’au premier étage, il y a pareils jours que devant avec leurs fermetures et ferrures de même fort usées. De là sont entrés au premier étage par une porte ordinaire [etc.] De là sont montés au susd. grenier [etc.] Ont visité ensuite le couvert de lad. maison fait à un apent dont les eaux fluent sur les courtines du Rhône [etc.] Et après quoi lesd. experts ayant mesuré lad. maison ils ont trouvé qu’elle a de hauteur depuis le rez-de-chaussée jusqu’aux ais du couvert dud. grenier 24 pieds 6 pouces du côté des courtines du Rhône ; et du côté de la cour elle a de hauteur depuis le rez-de-chaussée d’icelle cour jusques aux ais dud. couvert 31 pieds. Et ensuite ils ont reconnu la monté des degrés, laquelle est de bois fait en advis avec son emparage et couvert au dessus, prenant depuis le rez-de-chaussée de lad. cour jusques aud. grenier composé de 38 marches, avec leur plate forme, desquelles marches les deux premiers sont pierre de taille et les autres sont partie peuble et partie sapin. Quant aux dits emparage et couvert sont aussi sapin, le tout vieux et pourri ; lequel couvert de lad. montée est supportée par un pied de chèvre avec 5 bigues chargé de tuiles creuses rompues en plus grande part. Et à la cime de lad. monté, il y a un cabinet sans aucune fermeture, composé seulement de 6 ais toutes pourries. Ont aussi reconnu dans lad. cour, à l’angle du côté de bise et joignant la muraille de face d’icelle, le sac, gaine et siège de latrines composé d’une muraille avec son enchamps frontière servant de battant à la porte qui a de hauteur 15 pieds. Il y a deux sièges auxd. latrines, l’un dans la cour avec sa fermeture sans aucune serrure garni de deux esparres et deux angons à bois attachés à un trapon de chêne servant de jambage à la porte dud. siège. L’autre siège étant aud. premier étage en la chambre sur la cour et au dessus il y a deux planchers de plateaux bois [etc.] Et le sac desd. latrines est tout rempli de matière fécale, de sorte qu’on ne s’en peut servir sans le faire vider. Joignant icelles latrines il y a un petit couvert supporté par 3 morceaux de bois avec des vieilles ais au dessus et des tuiles creuses, le tout fort vieux et menaçant ruine. Et joignant le susd. degré, il y a une soupente faite avec des morceaux de vieux bois qui a de longueur 8 pieds, de largeur 7 pieds et de hauteur sur le pavé de la cour 7 pieds 3 pouces ; au dessus de laquelle soupente il y a un couvert qui a la même longueur et largeur, garni de 5 bigues avec ses ais dessus couvert de tuiles creuses, le tout aussi caduc et menaçant ruine. Il y a encore joignant la susd. sous-pente un vieux plancher comme espèce de fenière au dessus de l’écurie dont la connaissance en est presque perdue, joignant la muraille dud. côté de vent, supporté par 4 piliers droits qui servent au plancher et au couvert. Il y a aussi 4 pieds qui supportent les sommiers dud. plancher d’icelle écurie posés par-dessous œuvre, à cause de la caducité et vieillesse dud. plancher qui étoit prêt à ébouler. Ont aussi reconnu qu’il y a 8 étendards bois chêne avec leurs soles ? d’un côté qui ont été posés contre la muraille du côté de bise pour empêcher l’éboulement et chute des susd. plancher et couvert qui menacent éminante (sic) ruine, lequel montés en la fenière où ils ont reconnu que le couvert est garni de 4 asnes ? servant d’arbaletriers aux deux pannes, le tout aussi sans aucune prise dans les murs, composé de 20 bigues avec leurs ais au dessus, le tout fort vieux et pourri, menaçant ruine ; sur lequel couvert sont des tuiles creuses fort vieilles et pourries, étant hors de service. De plus ont remarqué que l’emparage de lad. écurie est entièrement ruiné, n’y restant que deux douzaines de méchantes ais pourries.Ont aussi reconnu qu’il y SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 plancher a de longueur 34 pieds et de largeur 12 pieds sans aucune prise dans les murs.De là sont PAGE 365 a un escalier fait en échelle bois chêne composé de deux limons et 12 marches contenant deux pieds de largeur. Ont aussi reconnu que dans l’arrière cour et du côté de soir il y a une muraille de toute la largeur du susd. bâtiment avec son retour du côté de vent, partie maçonnerie et partie pisé, qui a de hauteur 8 pieds pour la longueur susd. y comprenant led. retour partie couverte de tuile creuse, le tout menaçant ruine et prêt à ébouler. Ont encore reconnu que dans la susd. cour il y a un puits à eau claire à l’angle du côté de bise avec un morceau de margelle pierre de taille de la longueur de 3 pieds 4 pouces et de largeur un pied ; l’autre partie de la margelle est un morceau de bois chêne ; et le restant de la maçonnerie hors le rezde-chaussée est gâté et menace ruine ; sur lequel puits il y a un couvert porté par trois poteaux avec trois bigues et les ais au dessus couverte de tuiles creuses, sa porte à liteaux avec deux frayns(?), le tout usé et menaçant ruine. Il y a aussi aud. puits un morceau de bois chêne servant à porter la poulie qui y est présentement avec ses boulons écharpe et clavette, le tout aussi usé. Et joignant le susd. puits il y a un bachat, pierre, qui a de longueur 2 pieds et 3 pouces et de largeur 1 pieds 6 pouces et de hauteur un pied 8 pouces. Ont aussi reconnu que les écurie, cour et passages sont pavés à cailloux bien usés en divers endroits. Et en fin ont remarqué que les murs de lad. maison sont vieux et caducs . Quant à toute la taille elle est pierre grise, toutes les tuiles de Loyre (sur Rhône), tous les carreaux de Verdun et tous les bois tant de fermeture des portes et fenêtres qu’autres sont sapin, à la réserve des ci-dessus spécifiés ».164 1683, 26 mars : Jean Charveyron et Baltazarde de Laye, sa femme, baillent à prix fait à François et André Perret, Me maçons, Pierre Pernoud et Jean-Baptiste Mazenoud, Me tailleurs de pierres de Saint-Cyr-au-Mont d’or, et Christophe Amy, Me charpentier aud. Lyon, de « bien et dûement faire et parfaire… les œuvres suivantes : savoir led. Perret faire un corps de logis sur le dernier de la maison appartenant aud. sieur Charveyron, sise aud. Lyon, au long des courtines du Rhône qui aura en longueur 32 pieds 6 pouces, largeur 17 pieds 2 pouces (11,1 x5,9m) , le tout dans œuvre, qui sera composé d’un bas, chambre et grenier au-dessus ou plus haut si lesdits sieurs mariés Charveyron le désirent. A cet effet feront et construiront deux murailles, l’une qui fera face sur la cour du côté de matin et l’autre sur une autre cour du côté de soir, qui seront fondées jusques au gravier et terre ferme de l’épaisseur de deux pieds et demi jusques au rez-de-chaussée de bon béton gravier du Rhône et chaux de Vaise et seront élevés au dessus d’un pied et demi, sauf la diminution ordinaire d’un pouce en SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 chaque étage ; y poseront la pierre de taille qui leur sera fournie par lesdits bailleurs comme portes, PAGE 366 larmiers, croisées, conches et éviers, cornets d’éviers, cheminées et autres ; feront les carrelages et briquetages nécessaires ; feront les trous dans les vieux murs pour porter les sommiers, les boucheront et remaçonneront, réhausseront les deux murailles des côtés de vent et bise de la hauteur 164 Arch. dép. Rhône, E Familles 381. nécessaire pour le susdit bâtiment, bétonneront au dessus desdits sommiers, feront tous trous de gonds, gâches, targettes, loquets et autres en leur fournissant le plomb ; et pour raison desd. œuvres fourniront lesd. preneurs toute la pierre routte chaux sable gravier carreaux de verdun et briques nécessaires ; commenceront lesd. œuvres dans ce jourd’hui et travailleront avec nombres d’ouvriers sans discontinuation en sorte qu’elle soit faite et parfaite… dans le 15 mai prochain ; et enlèveront et feront charier les terres et marrins aux lieux qui leurs seront indiqués par MM. les prévôt des marchands et échevins de cette ville [etc.] »165 1690, 9 avril : Joachim Visade, maître chirurgien juré à Lyon et Baltazarde de l’Hayi, son épouse, ont reconnu au profit de l’abbé d’Ainay, par devant Me Cartier « une maison, chambres, grenier et autres appartenances et dépendances, sise aud. Lyon, dernier la rue du Bourg Chanin, vers le fleuve du Rhône, parroisse de Saint-Nizier, faisant partie de la réponse de Jean Benoît pêcheur, datée du 19 février 1409 au terrier de Braban et Descours art. 2, divisé avec dame Jeanne Cusset veuve de Jacques La Verriere et Jacques Mareschal et autres tenant le surplus, laquelle maison led. feu Jean Charveyron aurait donné à lad. damoiselle Delahie, et auparavant aurait été acquise d’Antoine Silvant boulanger audit Lyon, lequel Silvant aurait acquise icelle de François Bornand, auquel Bornand lad. maison fut donnée par dame Marie Briod, veuve de Jean Garreaud ; que jouxte cette part au fleuve du Rhône, la rue tendant de l’hôpital dud. Lyon au pont du Rhône entre deux de matin, la maison et cour de Jacques Mareschal, mouvant de cette directe, que fut de Pierre Morel fils et Nicolas et divisé de l’article dud. Jean Benoit de vent, et la maison, cour et jardin de lad. dlle Jeanne Cusset, veuve dud. Jacques La Verriere divisé de la présente de soir et bise, sous le servis de : argent, 3 deniers tournois ».166 1713, 22 mars : Pierre Visade, marchand à Lyon, héritier de dlle Baltazarde Delaye, sa mère, et Marguerite Gentil son épouse, vendent aux recteurs et administrateurs de l’Hôtel-Dieu, « une maison appartenant aud. sieur Visade et étant de la succession et hoirie de lad. dame sa mère, située en cette ville sur les courtines du Rhône, que jouxte le fleuve du Rhône, la rue et remparts entre deux, de matin, les maisons dud. Hôpital de bise, la cour dépendant d’une maison de l’Aumône générale de soir et la maison et place des héritiers Chazard [i.e. Chazel] de vent », le tout moyennant la somme de 8000 livres.167 1723, 19 juillet : Extrait de la description générale des maisons possédées par l’Hôtel-Dieu : « Maison Visade sur les courtines consistant en deux bas de 19 à 20 pieds de large y compris l’allée sur 42 pieds de longueur, trois étages, deux chambres à chaque étage ; la cour de même largeur de 14 derrière en demi ovale et l’autre coté du degré dans lad. cour sont les lieux et des galeries de bois à tous les étages conduisant auxd. lieux très mauvaises, led. corps de logis suivant a la même largeur 165 Arch. dép. Rhône, E Familles 381. Arch. dép. Rhône, 11 G 469, fol. 209v. 167 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 94. 166 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 pieds de longueur ; un degré de pierre dans lad. cour qui dégage les deux corps de logis du devant au PAGE 367 par 40 pieds de longueur, consistant en plusieurs bas séparés avec des ais et poteaux servant d’écurie, trois étages, deux chambres à chaque étage ; derrière une petite cour de même largeur par 6 pieds de longueur, un puits dans lad. cour ; la maison assez vieille ».168 [Vers 1735] : Projet de reconnaissance des administrateurs de l’Hôtel-Dieu de Lyon en faveur de l’abbaye d’Ainay pour « une maison en trois étages, bas et caves au-dessous, composée de deux corps de logis, une petite cour au milieu, sièges de latrines, puits, allée et montée à degrés de pierre dans lad. [cour, aisances] appartenances et dépendances [situées] à Lyon, dans l’enclos du Bourchanin, parroisse de Saint-Nizier, faisant au terrier de lad. rente signé Compans, par devant Mazuyer, partie du seul article de la reconnaissance des héritiers de Guillaume Garnier du 19 mai 1350, depuis, au terrier de Brebant et Descours, partie du 2e article de celle de Zacharie Nicot pêcheur du [1]6 mai 1410, et en dernier lieu la totalité de la reconnaissance de Sr Joachim Vizade maître chirurgien juré à Lyon et dlle Balthazarde Delaye du 9 avril 1690 par devant Me Cartier qui a erré, joignant au fleuve du Rhône, les courtines d’icellui et la rue tendante de l’Hôtel-Dieu entre deux d’orient ; à autre maison, et aisances d’icelle, dud. Hôtel-Dieu qui fut de Jacques Marechal, auparavant de noble Vital Verchere sieur de La Bastie et dlle Lucresse Boyet sa femme, précédemment de Marguerite, fille de Barthélémy de Grenay alias Jachia et anciennement de Peyronnet Lypaissières ci-devant au 5e article confinés de midi ; au petit bâtiment et jardin dud. Hôtel-Dieu et de Peyronnet Lypaissieres de Bron ci-devant immédiatement confiné aussi de midi, ensuite d’occident ; aux maisons et écuries desd. sieurs recteurs de l’Hôtel-Dieu, partie divisés d’occident et l’autre partie fut du premier article dud. Nicot, anciennement de Giraude relaissée de Perronet de Gez, de septentrion. Servis : 5 d. viennois, ½ geline ».169 3.11.6. La maison Saint-Bonnet 1493 : Isabeau veuve Denis Parisot tient « une maison basse et une autre maison haute moyenne et basse en lad. rue, et jardin derriere, du coste du matin, joignant à la maison dud. Guilliermet devers la bise [i.e. vent] et la maison des hoirs Grant Jehan Tostain boulanger devers la bise… ».170 1502, 15 juin : Rolet Millot, mercier, reconnaît tenir de la directe de l’archevêque comte de Lyon, (art. 3°) sous un cens d’1 picte fort, « quandam aliam domum », joignant la rue Bourgchanin à l’ouest, l’autre maison du répondant au nord et la maison qui fut de Pierre Garson et maintenant de Philippe SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Guillermet de vent.171 PAGE 368 168 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu, B 54 n°24. Arch. dép. Rhône, 11 G 449 (plan). Arch. mun. Lyon, CC 6, fol. 31r. 171 Arch. dép. Rhône, 1 G 238, fol. 279r ; Cf. aussi 10 G 1467, fol. 133r et 1 G 239, fol. 93r. 169 170 1516 : Rolet Milhot mercier tient « une maison haute, moyenne et basse en lad. rue du côté du matin, joignant à la maison dessus confinée [de Jean Champyon] devers vent et la maison dud. Rolet Milhot devers bise… »172 1528 : Gabriel Millyot tient « deux maisons l’une haute et basse et l’autre haute moyenne et basse joignant ensemble, avec un jardin dernier, joignant la maison des hoirs Me Jean Totein d’un côté [nord] et la maison Jean Champyon d’autre côté [sud] ».173 1551 : Gabriel Milliot tient « une maison en la rue tendant de l’Hôpital au pont du Rhône, jouxte Thomas Duboys de bise… [et dessous, mais biffé :] plus la maison suivant la dernière confinée ».174 1668, 27 juin : Jean de Saint-Bonnet, bourgeois de Lyon, donne aux pauvres malades de l’HôtelDieu « une sienne maison étant de l’hoirie de feu sieur Thurin de Saint-Bonnet et de dame Marie de Beaujeu ses père et mère, haute moyenne et basse, consistant en plusieurs corps avec ses aisances, propretés, chutes d’eaux, égouts, appartenances et dépendances quelconques, sise en cette dite ville, rue Bourchanin, que jouxte icelle de soir, la maison, cour et jardin de sieur Aymard Gillet et des héritiers feu sieur Jacques Laverriere de bise et soir (sic, de matin) et la maison du sieur Mercier de vent » aux charges et conditions que les recteurs et administrateurs dudit Hôtel-Dieu seront tenus de faire dire et célébrer une messe basse de l’office des trépassés pour les repos et salut de l’âme du sieur de Saint-Bonnet, de ses parents et de ses proches.175 1684, 23 février : Les recteurs de l’Hôtel-Dieu reconnaissent tenir de la directe de l’archevêque de Lyon, sous le cens d’1 picte fort, « une maison haute moyenne et basse consistant en plusieurs membres, ainsi qu’elle se contient et existe, située en la rue du Bourgchanin, ayant 7 pas de face sur lad. rue et 80 pieds de profondeur, que fut de la 3e réponse de Rolin Milliot au terrier Croppet coté C, fut après de celle d’Etienne Bourgeois au terrier [Croppet] coté E [disparu], que jouxte lad. rue de soir, la maison de sieur Antoine Bailly et sa femme dud. servis de bise, la maison du Sr Mercieu dud. servis de vent et l’écurie et maison du Sr Laverriere d’autre servis de matin ».176 1723, 19 juillet : Extrait de la description générale des maisons possédées par l’Hôtel-Dieu : « Maison Gentet [du nom du locataire, Jean-Baptiste Jantet] rue Bourchanin consistant en un corps de logis de 16 pieds de large, 40 pieds de longueur, deux caves, deux bas, deux étages, deux chambres à chaque étage, un degré de pierre, une cour de 36 pieds de longueur rétrécie par un bas de 30 pieds de large sur 14 pieds de longueur, le couvert sur led. bas, un puits au bout de lad. cour et les lieux joignant la maison ; le tout étant vieux, il faudrait poser des cornets pour la chute des lieux et 172 Arch. mun. Lyon, CC 31, fol. 124r. Arch. mun. Lyon, CC 39, fol. 165r. 174 Arch. mun. Lyon, CC 43, fol. 104v (B 95). 175 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu, B 109. 176 Arch. dép. Rhône, 1 G 242, fol. 129v. 177 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu, B 54, n°18. 173 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 raccommoder la cornière et la chanée de fer blanc ».177 PAGE 369 [vers 1733] : Le grand plan terrier dressé vers 1733 donne de la maison cette description sommaire, d’ouest en est : « Maison en deux étages avec deux arcs de boutique de Mrs de l’Hôtel-Dieu. Cour. Bas de Mrs de l’Hôtel-Dieu prenant leurs entrée du coté du Rhône. Plusieurs petits bâtiments de Mrs de l’Hôtel-Dieu prenant leur entrée sur rue Bourchanin ». 3.11.7. La maison Devarenne 1446 : Pierre Garson, affaneur, tient « une maison assise en Bourg Chenin, jote la maison Guillelme Chastillon... 35 £ ».178 1493 : Philippe Guilliermet tavernier tient « une maison haute moyenne et basse en lad. rue devers le matin, joignant à la maison desd. hoirs Chastillion devers le vent et la maison de la Parisotte devers la bise ».179 1502, 6 avril : Philippe Guilliermet, tavernier, reconnaît tenir de la directe de l’archevêché, contre un cens d’1 denier fort, « quadam domum que fuit Petri Garcon, sita Lugduno a parte imperii, in carreria Burgi Canini, juxta ipsam carreriam ex occidento, et juxta domum que fuit Ysabelle Parisote et nunc est Roleti Milot ex borea et juxta domum relicte Johannis Chastillion ex vento et juxta curtile eiusdem relicte et dicti Roleti Milot ex oriente ». [ajouté dessous :] « Jean Champion a reconnu audit terrier l’article ci-dessus confiné le 5 juin 1527 ».180 1516 : Jean Champyon tient « une maison haute, moyenne et basse en lad. rue dud. côté de matin, joignant à la maison dessus confinée [de Benoist Chastellion] devers vent et la maison Rolet Milhot devers bise ».181 1527, 5 juin : Jean Champion, clerc, reconnaît tenir de la directe de l’archevêque comte de Lyon, contre un cens d’1 denier fort, « la maison confinée dans la réponse de Philippe Guillermet, qui fut de Pierre Garson, joignant la rue de soir, la maison qui fut d’Isabeau Parisotte à présent à la r[elaissée ?] Milot de bise, la maison de la relaissée dud. Jean Chastillon de vent et le jardin d’icelle relaissée dud. Rollet Milot, de matin ». 182 1528 : Jean Champyon tient « une maison haute moyenne et basse joignant la maison Gabriel Millyot d’un côté [nord] et la maison Sr Benoît Chastellion d’autre côté [sud] ».183 1551 : Marie Chappuyse veuve de Jean Champion tient « une maison en la rue tendant de l’Hôpital SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 au pont du Rhône, jouxte Gabriel Millot de bise ».184 PAGE 370 178 Arch. mun. Lyon, CC 3, fol. 332v. Arch. mun. Lyon, CC 6, fol. 31r. 180 Arch. dép. Rhône, 1 G 239, fol. 93r ; Cf. 1 G 238, fol. 280rv. 181 Arch. mun. Lyon, CC 31, fol. 124r. 182 Arch. dép. Rhône, 10 G 1467, fol. 133v et 1 G 238, fol. 280r, en marge. 183 Arch. mun. Lyon, CC 39, fol. 165v. 184 Arch. mun. Lyon, CC 45, fol. 34v (B 95). 179 1683, 23 avril : Antoine Mercieu, bourgeois de Lyon, reconnaît tenir de la rente noble de l’archevêché de Lyon, contre un cens d’un denier fort, « une maison haute, moyenne et basse consistant en plusieurs membres ainsi qu’elle se contient et existe, située en la rue du Bourg Chanin, ayant 7 pas de face sur lad. rue et 80 pieds de profondeur, que fut de la réponse de Philippe Guillermet au terrier Croppet coté C, fut après de celle de Benoît Langlois au terrier Croppet coté E [disparu], que jouxte lad. rue du Bourg Chanin de soir, la maison de MM. les recteurs de l’Hôpital de cette dite ville dud. servis de bise, la maison de MM. de l’Aumône Générale de cette ville dud. servis de vent et la maison et écuries du sieur de La Verriere de matin… ».185 1701, 8 août : Etienne Chasset, marchand et Me passementier, procédant de l’autorité d’Antoinette Mersieu, sa femme, d’une part, et Isabeau Biollay, fondée de procuration d’Antoine Vallié, Me ouvrier en drap de soie, son mari à blanc, [fils de Claude Vallier et de Catherine Mercieu]186 d’autre part, se sont transportés avec plusieurs experts dans leur maison sise « rue Bourchanin, pour enseigne et confins entre les maisons de MM. de la Charité du côté de vent et celle de MM. les recteurs de l’Hôpital du côté de bise », le 27 septembre 1700, pour en faire estimation et partage amiable, afin d’éviter tout contentieux futur. Ils ont reconnu : 1° « que lad. maison est composée de 2 corps de logis, un faisant face sur rue et cour, et l’autre sur le dernier faisant face sur ladite cour, comme aussi d’un degré, galerie, sac ou fosse, siège et chutes des latrines, une cour et un puits à eau claire, savoir : le corps de logis devant à de hauteur depuis le pavé de rue jusqu’au couvert 25 pieds 6 pouces, de longueur depuis la face de rue jusqu’au degré 39 pieds, et large de mur mitoyen à autre 14 pieds 6 pouces. A l’égard des murs, celui du côté de MM. de la Charité est droit et aplomb, sans corruption ; celui du côté de MM. de l’Hôtel-Dieu est pentif, faisant bosses en divers endroits avec plusieurs corruptions entre ouvertes ; et quant aux murs des faces de rue et cour dépendant dud. corps de logis devant sont droits, aplomb, où il n’y paraît que quelques corruptions non préjudiciables. Dans led. corps de logis devant est contenue une grande cave voûtée de la largeur du bas et allée, séparée en deux par un mur de maçonnerie, auquel est une porte pierre de taille, sa fermeture doublée bois sapin, sa ferrure, esparres et ferrure, servant pour communiquer d’une cave à l’autre. La cave sur rue prend son entrée dans le bas sur le devant par un trapon pierre de taille, garni de sa fermeture doublée bois sapin et sa ferrure presque neuf. Dans lad. cave est un degré de maçonnerie et marches de pierre de taille grise pour l’encavage des 2 caves. La cave sur cour prend son entrée par le grand degré à côté les lieux de la cour où est la taille d’une porte, sa fermeture sapin et ferrure usée, servant fermeture doublée bois sapin, sa ferrure et serrure pour l’entrée de lad. cave sur cour venant par led. portepot. 185 186 Arch. dép. Rhône, 1 G 242, fol. 130v. Cf. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu, B 116. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 de clôture aud. degré pour le porte pot, au bas duquel porte pot est une porte pierre de taille, sa PAGE 371 Le bas prend ses entrées et jours par trois arcades, savoir deux sur rue, pierre de taille grises, et l’autre sur cour, pierre jaune. Les fermetures sur rue sont deux bans et ais, coulisse bois sapin, rompu et hors d’état de servir. Celle sur cour est un ban de maçonnerie et une cadette dessus la porte doublée bois sapin, sa ferrure et serrure partie rompues et hors d’état de servir. Dans led. bas sont deux poteaux bois sapin garnis de trois portes, leurs ferrures et serrures. L’un d’iceux poteaux servant pour séparer led. bas en deux et l’autre pour séparer lesd. deux bas d’avec l’allée d’entrée de la maison, sur lequel (sic) est un ramboursy ou entresol, aussi bois sapin, tout le long de l’allée pour servir de décharge auxd. bas, le tout presque pourri et hors d’état de servir. Sur rue, en face de lad. maison sont des cadettes et jours de cave, pierre de taille grise, en toute la largeur d’icelle, à demi usées et rompues. L’entrée de l’allée de lad. maison est une arcade pierre de taille grise, sa porte et dormant doublés bois sapin, garnie de ses gonds, esparres et un petit verrou, le tout vieux presque usé et rompu. Lad. allée entièrement cadettée de cadettes et rigoles, pierre de taille grise, partie des rigoles rompues. [Suit la description du premier étage, du grenier, de la charpente et de la toiture]. Les planchers du bas et premier étage bois sapin faits façon bâtarde, fort vieux et caducqs. Les carrelages du bas, premier étage et grenier sont en très méchant état et les carreaux presque tous rompus. Aud. corps de logis sont cinq cheminées, les jambages pierres de taille et manteaux de bois assez bons, savoir deux au bas, deux au premier étage et un au grenier. Les briquetages des gaines d’icelles cheminées levés jusque sur le couvert de la maison de MM. de la Charité presque neufs. Plus les tailles grises d’une conche, une recuille et un évier dans le bas, deux conches et deux éviers au premier étage, une conche et un évier au grenier, lesd. conches et éviers garnis de leurs grilles de fer blanc, excepté la conche du bas, accompagnés de leurs cornets ou pots de terre pour la chute des eaux ; à chaque évier une haix au dessus et leur crochets pour pendre les seaux. Le corps de logis dernier a de hauteur, depuis le pavé ou cadettes de la cour jusqu’au couvert, 28 pieds 1/12 longueur, depuis le mur mitoyen du côté de matin jusqu’au degré ou face de cour 24 pieds 6 pouces ; largeur de mur mitoyen à autre, 13 pieds 6 pouces. A l’égard de tous les murs dud. corps de logis sur le dernier ont été construits plus grande partie à neuf depuis peu d’années ; pour cet effet se trouvent bon, droit et aplomb, sans corruption. Dans led. corps de logis est contenu au rez-dechaussée de cour un passage de 2 pieds 6 pouces de largeur entre le bas et le mur mitoyen du côté de la maison de MM. de l’Hôpital servant pour aller puiser de l’eau au puits, lequel prend ses jours emprunté aux us sur lesd. voisins de bise par un larmier double et deux simples, pierre de taille, garnis de 16 barreaux de fer. Le bas joignant prend son entrée dans la cour par un ardeveüe, pierre de taille grise, garni de sa femeture doublée bois sapin, ferrure et serrure, le tout presque neuf. Prend ses jours SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 sur led. passage qui va au puits par 3 ou 4 huisseries de fenêtre portées par un mur de maçonnerie, PAGE 372 garnies de leurs châssis, fenêtres et ferrures, le tout bois sapin, partie usée. [Suit la déscription du premier étage, du grenier, de la charpente et de la toiture]. Les planchers du bas, premier étage faits façon française, bois sapin presque neuf. Aux carrelages du bas, premier étage et grenier il y a quelques carreaux rompus, hors de ce en bon état. Aud. corps de logis sont trois cheminées, les jambages pierres de taille et les manteaux de bois, savoir une au bas, une au premier étage et l’autre au grenier, le tout presque neuf. Les briquetages des gaines desd. cheminées presque neuves, montée jusque sur le couvert de la maison de MM. de la Charité. Plus les tailles grises d’une conche, un évier et une recullé au bas, une conche et un évier au premier étage, une conche et un évier au grenier. Lesd. conches et évier garnis chacun d’une grille de plomb, excepté la conche du bas, accompagnés de leurs cornets ou pots de terre pour le conduit des eaux. A chaque évier est une haix et crochets au dessus desd. éviers pour pendre les seaux. Le degré situé au fond de l’allée d’entrée de lad. maison, lequel fait à noyau prolongé de maçonnerie et pierre taille grise, tant les marches que les deux têtes du noyau depuis le plain pied des caves jusqu’au niveau du carrelage du grenier sur rue. Prend ses jours sur la cour par deux arcades et un larmier pierre de taille grise. Les deux galeries à côté le noyau dud. degré prennent les mêmes jours que led. degré, sont voûtées et carrelées au dessus, assez en bon état. A la cime dud. degré est une cloison jusqu’au couvert garnie d’une porte et la ferrure, servant de garde fous, le tout vieux, hors d’état de servir. Le sac ou fosse des latrines voûté à côté le degré et sous la cour. Les cabinets, sièges et chutes desd. latrines sont entre le degré et le corps de logis dernier, fait de maçonnerie sans cornet ou pot de terre, composé de trois cabinets, un sur l’autre, garni chacun d’un siège, porte pierre de tailles, fermetures et ferrure, le tout en très méchant état. Lesd. sièges servant un à la cour, un au premier étage et l’autre au grenier. Sur lesd. degré, galeries et cabinets des lieux est la charpente d’un couvert, fait à une pente fluant sur cour, couvert de tuiles creuses, accompagné d’une chanée de fer blanc posée à mi pente sur cour du couvert du corps de logis devant, les bois d’icelui couvert usés, partie pourrie, les tuiles plus grande partie rompue, hors d’état de servir, sans être recouvert à neuf. Et quant à la chanée de fer blanc, est presque neuve. La cour est entre lesd. deux corps de logis, cadettée de cadettes, pavés creux et un jour de cave, en la longueur de 12 pieds par 6 de largeur, et même sous les galeries le long du noyau et au devant des lieux de lad. cour, le tout pierre de taille grise, partie usée. Le puits à eau claire est au fond dud. passage, contre le mur mitoyen du côté de matin et entre le mur mitoyen du côté de bise et le bas dud. corps de logis dernier, lequel puits construit de maçonnerie, garni de sa margelle, jambages et couverte pierre de taille grise, une porte à barreaux de bois sapin, ferré de deux fiches à gonds, une poulie de bois et sa chappe de fer pour puiser, le tout bon et de service ». Lesd. parties, d’un commun accord ont décidé que le corps de logis sur le dernier appartiendra mariés Chasset et Mercieu, moyennant la remise aux premiers de la somme de 657 livres. Il est convenu que « les passages entrée et sorties, tant de l’allée de la maison que le degré, galerie, sac ou SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 entièrement aux mariés Vollié et Biollay ; le corps de logis devant appartiendra entièrement auxd. PAGE 373 fosse, siège et chute des latrines, cour, passage pour aller puiser au puits et même le puits demeurent communs entres les parties.187 [vers 1733] : Le grand plan terrier dressé vers 1733 donne de la maison cette description curieuse (qui laisse penser qu’il est apocryphe), d’ouest en est : « Maison ancienne en trois étages, 2 arcs de boutique avec les caves au-dessous de Mrs de l’Hôtel-Dieu. Puits. Cour ». Or, la maison n°13 de la rue Bourchanin est acquise par l’Hôtel-Dieu en deux fois, de 1742 à 1745 (et non vers 1733 !). 1742, 3 juin : Antoine Olard, maître ouvrier en draps d’or, d’argent et de soie de cette ville et dlle Hélène Gerin dite Rose, sa femme, vendent aux recteurs de l’Hôtel-Dieu, pour 3100 £, « un corps de logis sur le derrière, séparé par une cour de celui faisant face sur la rue Bourgchanin ; ledit corps de logis consistant en un passage pour aller puiser de l’eau au puits, un bas au rez de chaussée de lad. cour, une chambre au premier étage au dessus dudit bas et une autre chambre ou grenier au second étage, le tout dépendant d’une maison située en cette ville, prenant son entrée par lad. rue Bourgchanin, la totalité de laquelle confine lad. rue de soir, les maisons dud. hôpital de vent et matin et le terrain ou emplacement sur lequel lesd. sieurs recteurs font faire des nouvelles reconstructions de bise, l’ensemble appartenant aud. Olard, savoir lad. chambre du second étage comme héritier de droit de dlle Antoinette Vallier, sa mère, veuve de sieur Antoine Olard, et le surplus en qualité de donataire universel de dlle Elizabeth Biolay, veuve de sieur Antoine Vallier, par acte du 25 janvier 1738… [Fromental, notaire à Lyon], conformément au partage fait de la totalité de lad. maison entre dlle Antoinette Mersieu, femme de sieur Etienne Chasset, et lad. Biolay, tant en son nom que comme fondée de procuration dud. Vallier son mary le 8 août 1701…, par lequel partage led. corps de logis sur le derrière échut et fut délaissé à lad. dlle Biolay… ».188 1745, 14 avril : Marie-Anne Devarenne, femme séparée quant aux biens de sieur Charles Barmont, bourgeois de Lyon, vend aux recteurs de l’Hôtel-Dieu, au prix de 10000 £, « une maison située en cette ville, rue Bourgchanin, appartenante à lad. dame de Varenne comme donataire de dame Catherine Archiez sa mère, veuve de sieur Jean Devarenne par acte du 21 août 1730… [Cartier notaire à Lyon], confirmé par lad. dame veuve Devarenne dans son testament du 29 juin 1741… [Soupat notaire à Lyon], de laquelle maison lad. dame Barmont jouit actuellement en conséquence de lad. sentence de séparation de biens ; lad. maison consistant en deux arcs de boutique sur le devant et une arrière boutique, séparées seulement par une cloison d’ais, apartenante à la veuve Blanc qui en est présentement locataire, dans laquelle arrière boutique il y a une cheminée, et deux caves sous lesd. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 boutique et arrière boutique ; dans laquelle boutique il y a un trapon servant d’encavage et entrepôt PAGE 374 sous l’escalier ci-après désigné ; au premier étage, composé de deux chambres, l’une sur le devant, l’autre sur le derrière, séparées par une cloison d’ais, y ayant dans chaque chambre une cheminée, un évier avec leurs conches, et un grenier au second étage, dans lequel il y a une cheminée, un évier avec 187 188 Arch. dép. Rhône, 3 E 5801. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu, B 109. sa conche, et une soupente prenant ses jours par une fenêtre à gros de mur et en des lucarnes au couvert, tant du côté de la rue que du côté de la cour, et une allée, cour, escalier, siège de latrines au rez-de-chaussée, au premier et au second étages et en une autre allée au bout de la susd., qui se prolonge de plusieurs pieds dans les nouvelles constructions de l’Hôtel-Dieu et qui conduit en un puits qui la termine et qui en dépend ; lesd. allée, cour, escalier, sièges de latrines, autre allée et puits, communs entre lad. maison et une autre appartenant aud. Hôtel-Dieu, qui a été acquise des mariés Olard et Girin dit Roze, et qui a été en partie démolie pour lesd. nouvelles constructions ; laquelle maison vendue se confine par lad. rue Bourgchanin de soir, par une maison apartenante à l’Hôtel-Dieu et ci-devant à l’Hôpital général de la Charité et Aumône générale de cette ville de bise [i.e. vent], par lesd. nouvelles constructions de matin et par une autre maison donnée aud. Hôtel-Dieu par sieur Jean de Saint-Bonnet de vent [i.e. bise] ». Ce contrat de vente est converti de volontaire en judiciaire par sentence rendue en la Sénéchaussée de Lyon le 2 avril 1746, laquelle a adjugé définitivement à l’Hôtel-Dieu le susdit corps de logis. 3.11.8. La maison de l’Aumône 1446 : Guillaume Chastellion, drappier, tient « deux maisons et jardins assises en Bourchanin l’une et l’autre devers(?) le Rhône, jote le jardin de Pierre Bullioud… XL £ ».189 1493 : Les hoirs Jean Chastillion tiennent « une maison haute, basse moyenne, contenant deux corps, et jardin par derrière jusques à la riviere du Rhône, en lad. rue devers le matin, jusques à la maison dud. Jehan de Bourg devers le vent, à la maison de Philippes Guilliermet devers la bise ».190 1502, 18 juin : Andrée, veuve de Jean Chastillon, tutrice de Benoît et de Jeanne, leurs enfants, reconnaît tenir de la directe de l’archevêché, contre un cens de 2 deniers forts, « quasdam duas domos cum duobus curtillibus de retro simul contiguis », qui furent en trois parts, l’une à Mile femme de Jean Vanerelli et l’autre à Perrin Mantellier et [la dernière à] la veuve de Vachier de Varey, joignant la rue Bourgchanin à l’ouest, la maison qui fut de Pierre Garson et maintenant de Philippe Guilliermet, au nord, et la maison qui fut de Guillaume Greysieu et maintenant de Jean de Bourg de vent.191 1516 : Benoît Chastellion tient « une maison haute et basse contenant deux corps et jardin dernier jusques au Rhône en lad. rue du côté du matin, joignant à la maison Jean Debourg verrier devers vent et la maison de Jean Champyon devers bise ».192 le jardin dernier, joignant à la maison Jean Champion d’un côté [nord] et la maison des hoirs feu Jean Debourg d’autre côté [sud] ».193 189 Arch. mun. Lyon, CC 3, fol. 76v. Arch. mun. Lyon, CC 6, fol. 30v. Arch. dép. Rhône, 1 G 238, fol. 281rv et (avec des erreurs) 10 G 1467, fol. 134r et 1 G 239, fol. 93v. 192 Arch. mun. Lyon, CC 31, fol. 123v. 190 191 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 1528 : Benoît Chastillion tient « deux maisons joignant ensemble hautes moyennes et basses avec PAGE 375 1551 : Jacques du Croset tient « une maison en la rue tendant du pont du Rhône jouxte dame Marie Chappuys de bise ».194 1609, 7 août : Marie Chevance, femme de Claude Pepin, Me apothicaire à Lyon, est sommée de reconnaître et de payer les arrérages des 29 années écoulées, comme tenancière et possesseresse d’une « maison sise en ceste ville de Lyon, en rue de Bourchanyn, avec deux jardins y joignant, que furent de feu Me Etienne Pourcent, vivant notaire royal aud. Lyon, jouxte lad. rue de Bourchanyn de soir, les maison et jardin de François Dru, marchant boucher de vent, le jardin et maison d’Etienne Symonet de bise, le jardin de la maison appelée la Bessee que fut de Claude Debourges aussi de bise, le jardin dépendant de l’Hôtel-Dieu du pont du Rhône dud. Lyon aussi de bise, le chemin au long de la rivière du Rhône de matin, le dernier de maison et le jardin de Laurent Bausillon, tireur d’or dud. Lyon aussi de vent, sauf ses autres confins, mouvant de la directe de l’archevêché et qui fut de la réponse dud. Pourcent et auparavant de Marguerite Chastillon veuve de feu Me Jacques de Crozet et plus avant de Claude Chastillon, sous le servis d’un denier fort ».195 1633, 20 octobre : Les échevins de Lyon donnent mesures et alignements « à une muraille de clôture d’un jardin, laquelle prétend faire abattre S. Antoine Gens, dit Laperle, Me Menuisier à Lyon, pour faire construire un bâtiment dans led. jardin sis sur le grand chemin des murailles de clôture et courtines de cette ville de Lyon, le long du fleuve du Rhône, tendant de l’Hôtel-Dieu au pont du Rhône, jouxte le grand chemin de matin et led. jardin de soir, le jardin et maison basse d’Antoine Lacombe, Me poudrier aud. Lyon, de bise, et la maison des héritiers feu [un blanc] Mouton, vivant banquier en cour de Roanne de vent. Doit aligner en ligne droite conformément à la face et parement de la muraille du devant de lad. maison basse et jardin joignant appartenant aud. La Combe jusques au droit du mur mitoyen faisant séparation tant de la maison desd. héritiers Mouton que du jardin dud. Gens dit Laperle, suivant lequel alignement le susdit devant de maison que prétend faire construire led. Gens sera reculé, au droit du mur mitoyen faisant séparation tant de la maison desd. héritiers Mouton que de la maison dud. Laperle, de 3 pieds 9 pouces du côté de vent, à charge de faire apposer des chanets de fer blanc au couvert de sond. bâtiment sur led. grand chemin suivant l’ordonnance du Consulat ci-devant faite ».196 1641, 15 juillet : Pierre Jay (Jan ?) dit Laperle, tant en son nom que pour et au nom de dame Jeanne Chevance, sa femme, permet à Sr Daniel de La Combe, marchand maître teinturier de soie aud. Lyon « d’appuyer et bâtir sur la muraille qui sépare une maison de lad. Chevance et le jardin dud. de La Combe, lesd. fonds sis en cette ville paroisse de Saint-Nizier du côté du Rhône quartier de SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Bourchanin » moyennant 36 livres tournois… étant convenu que « demeurera toute lad. muraille, à PAGE 376 193 Arch. mun. Lyon, CC 39, fol. 166r. Arch. mun. Lyon, CC 44, fol. 45v (B 95). Arch. dép. Rhône, 10 G 1460, n°12. 196 Arch. mun. Lyon, DD 44, fol. 290r. 194 195 l’endroit dud. jardin dud. de La Combe, commune et appartiendra moitié auxd. mariés Laperle et l’autre moitié aud. de La Combe ».197 1657, 13 janvier : « Sur la propriété d’une maison située en cette ville de Lyon, rue Bourgchanin qui fut à feu Pierre Gens et Jeanne Chevance, saisie et mise en criée à la requête de Thomas Gens dit La Pierre à la charge d’une pension foncière de 40 livres etc. »198 La maison est adjugée par sentence, moyennant 2815 livres et une pension de 40 livres, à Claude Gallemant, qui teste en faveur de l’Aumône générale le 13 novembre 1665.199 C’est probablement à cette date que la partie orientale de la parcelle change de mains (Cf. maison Chazel, sur la berge du Rhône). 1684, 9 mars : Les recteurs et administrateurs de l’Aumône Générale de Lyon reconnaissent tenir et posséder de la directe de l’archevêché, contre un cens annuel de 2 deniers forts « une maison haute moyenne et basse consistant en plusieurs membres ainsi qu’elle se contient et comporte, avec ses appartenances et dépendances, située en cette ville rue du Bourg Chanin, ayant 7 pas de largeur sur lad. rue et ses entrées et sorties en icelle, que fut de la réponse d’Andrée veuve de Jean Chastillion au terrier Croppet coté C et après de Claude Chastillon au terrier [Croppet] coté E [disparu], que jouxte lad. rue de soir, la maison du sieur Mercieu que fut de Philippe Guillermet de bise, le surplus de la maison desd. confessants d’autre directe de matin et la maison des sieurs Holdret et Galliard dud. servis de vent, laquelle maison sus confinée a 80 pieds de matin à soir en ce qui est mouvant de lad. rente… ».200 1724, 29 août : Les recteurs de l’Aumône générale cèdent aux recteurs de l’Hôtel-Dieu « la maison venue de l’hoirie de Sr Claude Gallemant, confinée de soir par la rue Bourgchanin, de bise par la maison des héritiers de Varenne et du … maison appartenant audit Hôtel-Dieu, de matin par la maison venue audit Hôtel-Dieu de la libéralité des mère et fils Chazelle, de vent par la maison indivise entre le sieur Sibert, la veuve Molin, le Sr Verger et le Sr Gaillard », ainsi qu’une maison sise rue de l’Hôpital pour solde et balance d’une somme de 31500 £ due par ladite Aumône générale à l’Hôtel-Dieu, en conséquence de la licitation faite le 26 août 1724 de 3 maisons indivises entre ces deux hôpitaux. La valeur de la maison de la rue Bourgchanin est estimée à 14000 £.201 [vers 1733] : Le grand plan terrier dressé vers 1733 donne de la maison cette description sommaire, d’ouest en est : « Maison en quatre étages un arc de boutique, bas sur le derrière avec les caves, de Mrs de l’Hôtel-Dieu. Cour ». Et en commun avec la maison n°33 : « Grand batiment neuf en 197 Arch. dép. Rhône, 3 E 2573. Arch. dép. Rhône, BP 1279, fol. 161v. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu, B 110 et Charité, B 69. 200 Arch. dép. Rhône, 1 G 242, fol. 131v. 201 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu, B 110. 198 199 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 trois étages avec deux bas et caves de Mrs de l’Hotel Dieu venu de la Charité de cette ville ». PAGE 377 3.11.9. La maison dite « art. 7 »202 Ce bâtiment est une dépendance de la maison de l’Aumône. [Vers 1735] : Projet de reconnaissance des administrateurs de l’Hôtel-Dieu, en faveur de l’abbaye d’Ainay, pour « partie d’une autre maison située aud. lieu, consistant en un petit bâtiment, jardin, un grand bâtiment bâti à neuf étant de trois étages, deux bas et caves au dessous… [les] deux bas sont séparés [par une] allée, cour, puits, sièges [de latrines] et autres aisances, appar[tenances et] dépendances, faisan[t ancienne]ment au terrier de la[d. rente sig]né Compans par devant Mazuyer, partie du seul article de la reconnaissance de Peronnet Lypeissieres de Bron et partie du premier article de celle d’Aymé Ravinel du 19 may 1350, depuis aud. terrier pardevant led. Mazuyer, ce qui fut dud. Ravinel reconnu [par] Jean Benoît e[n son article] 3e le p[enultième ja]nvier 1364 [faisant ensuite au terrier] de Brebant et Desc[ours partie du seul article de celle de] Jean Benoit pê[cheur du 19] février 1409, joi[gnant] à autre maiso[n de l’Hô]tel Dieu ci après imm[édiatement] confinée, qui fut de Gui[llaume Gar]nier d’orient ens[uite de septe]ntrion, à autre maison de l’Hôtel-Dieu divisée et ci-devant au 5e article confinée aussi d’orient, à la maison et imprimerie, jardin et cour ci dessus immédiatement confinée et divisée de l’article dud. Jean Benoît de midi, au surplus de lad. maison que fut de Simon Ravinel, après de Jean Vachier fils de Vachier de Varey, mouvant de la directe de l’archevêché de Lyon, suivant les reconnaissances de Sr Antoine Mercieu et des Srs recteurs de l’Aumône générale de cette ville d’occident ; et aux cour et bâtiment dud. Hôtel-Dieu que fut dud. Guillaume Garnier de cette directe de septentrion. Servis : 5 d. et pitte viennois ; geline : 1/12(?) ».203 3.11.10. La maison Boissieu 1493 : Jehan Debourg, fournier, tient « une maison basse et moyenne et jardinet en lad. rue du coste devers le matin, joignant à la maison de Guillaume Gaillardon devers le vent et la maison des hoirs Jehan Chastillion devers la bise… »204 1502, 15 avril : Jean Debourg, peintre, reconnaît tenir de la directe de l’archevêque comte de Lyon, contre un cens d’1 denier fort « quandam domum quam fuit Guillelmi Greysieu alias Barbichon » joignant la rue Bourgchanin à l’ouest, la maison qui fut de Jeanne, veuve de Zacharie Nicod, et maintenant de Jeanne fille d’Henri Point de vent et la maison des héritiers de Jean Châtillon de SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 bise.205 PAGE 378 202 Sur le grand plan terrier daté d’environ 1735 (Arch. dép. Rhône, 11 G 449). Arch. dép. Rhône, 11 G 449 (plan). Arch. mun. Lyon, CC 6, fol. 30v. 205 Arch. dép. Rhône, 1 G 238, fol. 282r ; 1 G 239, fol. 93v et 10 G 1467, fol. 134v. 203 204 1516 : Jean Debourg, verrier, tient « une maison haute et basse avec un jardin dernier en lad. rue dud. côté de matin, joignant à la maison dessus confinée [de Pierro Perret et d’André Girard] devers vent et la maison Benoist Chastellion devers bise… »206 1528 : Les hoirs feu Jean Debourg, verrier, tiennent « une maison haute et basse joignant à la maison Benoît Chastellion d’un côté [nord] et la maison Me Anthoine de Byssus d’autre côté [sud] ».207 1551 : Jehan Debourg [biffé et remplacé par Baillet] tient « une maison en la rue tendant au pont du Rhône, jouxte dame Anne Chastillonne de bise ».208 1575, 6 septembre et 14 décembre : Sentence d’adjudication par décret (non retrouvée), signée Croppet et par collation Bollard, de la propriété des fonds visés par l’acte du 25 février 1592 en faveur de Me Deperdessein, clerc à Lyon, son ami élu ou à élire, pour le prix de 330 livres et à la charge de l’usufruit de lad. de Bollo sa vie durant ; il élit en ami Gilbert Collet.209 1592, 25 février : Sentence d’adjudication par décret en faveur de Guillaume Lempereur, son ami élu ou à élire, meilleur enchérisseur d’une « maison haute moyenne et basse avec une petite maison bâtie de pisé haute et basse sur le dernier de la susd., ayant une petite cour close entre deux et un petit jardin sur le dernier de la contenue de demie copperée de semaille ou environ ainsi que le tout s’étend et comporte, jouxte lad. rue de Bourchanin de soir, la maison et jardin de Me Etienne Pourcent notaire royal de bise, les maisons et jardin de Françoise Liatart (Liabert ?) et les héritiers feu Mathieu de Bussy de vent et matin », lequel Lempereur élit en ami et subroge en son lieu et place François Dru boucher à Lyon le 28 février suivant. La maison était vendue à la requête de Claudine Grand, veuve de Jean Taillard et héritière par bénéfice d’inventaire de Marie de Bollo, « poursuivant criées pour le paiement de la somme de 183 écus 20 sols », contre Jean-Baptiste Collet, fils et héritier de Gilbert Collet, propriétaire de lad. maison en vertu d’une sentence d’adjudication par décret prononcée les 6 septembre et 14 décembre 1575, et premier mari de lad. Bollo à laquelle ledit Collet avait promis, par contrat de mariage, de céder la somme de 150 livres en cas de survie.210 1619, 19 mars : Partage des biens immeubles laissés par les défunts François Dru, maître boucher, et Marguerite Collet, sa femme, entre leurs quatre filles, par devant le lieutenant général en la Sénéchaussée et siège présidial de Lyon. Lecture est faite du rapport d’experts, visite et estimation réalisés le 13 mars précédent : « … lad. maison, située en la rue du Bourg Chanin, jouxte la maison de Marie Chevance, veuve de feu Claude Pipin, vivant apothicaire audit Lyon de bise, la maison de Justa en un bas sur le devant de lad. rue et rière bas y joignant, prenant jour sur la première cour, ledit bas 206 Arch. mun. Lyon, CC 31, fol. 120v. Arch. mun. Lyon, CC 39, fol. 166r. Arch. mun. Lyon, CC 44, fol. 45v (B 96). 209 Rappelé dans l’acte du 25 février 1592. 210 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 113. 207 208 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Ducreux de matin, la maison de Jacques Boullard de vent et lad. rue de Bourchanin de soir, consistant PAGE 379 de devant ayant la cheminée manteau de bois de devant et un ayguier, et led. rière bas sans cheminée ni aiguier ; de la longueur led. bas de devant de 22,5 pieds jusques à la muraille séparant les deux bas. Et led. rière bas de la longueur depuis lad. muraille jusques à l’autre muraille sur la première cour y joignant de 18 pieds tirant de matin à soir ; et de largeur tous lesd. deux bas de 10 pieds 7 pouces, à prendre depuis la muraille mitoyenne des deux maisons, l’une appartenant auxdites sœurs Dru et la maison dud. Jacques Boullard du côté de vent, jusques au poteau qui sépare lesd. bas avec l’allée de lad. maison de question, n’y ayant au dessous aucune cave, le tout massif de terre. Plus consiste en lad. allée de lad. maison, de la longueur joignant lesd. bas et entrant dans lad. première cour à laquelle y a une arcade sur la rue et entrée d’icelle, de 3 pieds de jour. Plus au dessus desd. bas rière bas et allée y a une chambre et rière chambre de même longueur ayant chacune leur cheminée à manteau de bois et lad. rière chambre, un aiguier, de la largeur, lesd. chambres et rière chambre, de 14 pieds, ne régnant la muraille qui fait séparation dudit bas et rière bas que jusques au premier plancher, y ayant entre lad. chambre et rière chambre une muraille servant de séparation seulement de brique avec deux piliers ou montant de bois, laquelle n’est au même endroit et place que la susd. [muraille] desd. bas. Et au dessus desd. chambres, on trouve deux greniers, un sur le devant et l’autre dernier, de même longueur et largeur que lesd. chambres, séparés seulement par un vieux poteau sans aucune cheminée ni aiguier, avec leur couvert de tuile. Joignant led. corps de maison y a lad. première cour sur laquelle lesd. riere bas chambre et grenier ont vue ; et en un coin d’icelle, y a l’avis de pierre de taille servant de monté aud. corps de maison de plain pied seulement jusques auxd. greniers, garni led. avis de ses murailles et larmier double, sans aucun porte pot ; et joignant led. avis y a un sac de latrines qui va au dessous de lad. cour, les gaines et siège en nombre de deux, l’un de plain pied de cour et l’autre au premier étage, la porte d’icelui étant dans led. advis enlevée, le tout de cadettes de taille, jusques à la hauteur du grenier. Contenant lad. cour en longueur tirant dudit rière bas contre le matin 27 pieds 2 pouces, et de largeur de vent à bise 13 pieds 2 pouces ; et en laquelle cour y a un puits à eau claire mitoyen et commun à l’usage de lad. maison en question et autre maison y joignant du côté de bise appartenant à lad. Marie Chevance. Item consiste encore en des étableries joignant lad. première cour tirant contre le matin en nombre de deux, joignant l’une et l’autre et séparée par une muraille ; la première joignant lad. cour de longueur de 16 pieds et 9 pouces de matin à soir et de largeur de vent à bise de 18 pieds 6 pouces, avec une fenière au dessus et son couvert de tuile, de même longueur et largeur, et une petite montée SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 et escalier de pierre dans lad. cour pour monter à lad. fenière, lad. montée du côté de vent et joignant PAGE 380 les murs mitoyens. Et l’autre établerie sur le dernier joignant l’autre comme dit est contient en longueur tirant de matin à soir 11 pieds 6 pouces et en largeur 18 pieds 6 pouces comme dessus et avec un couvert sans aucun plancher ni étage au dessus. Item joignant ledit rière étable toujours tirant contre le matin y a une autre cour close tout autour de muraille, partie de pierre et de pisé, de longueur lad. cour de 19 pieds de matin à soir et en largeur de vent à bise de 16 pieds ». Quatre lots sont créés et attribués aux enchères. Le premier comprend « le bas et rière bas y joignant… avec la commodité et propriété du fonds au dessous pour pouvoir y faire des caves de la longueur et largeur d’iceux, ensemble de l’allée y joignant et un porte pot au dessous de l’avis qui sera, depuis le plain pied de cour jusques à la concavité des caves, aux dépens de celui à qui adviendra lad. première partie ; et venant pour cet effet à défaire le panissage et gargoulles de lad. allée sera tenu à ses dépens de les faire raccomoder et mettre en l’état qu’il était auparavant ; et attendant que lesd. caves soient faites jouira lad. première partie de la place servant de buffet à présent au dessous led. avis… » ; il est attribué à Humbert Mefont, mari de Claudine Dru. Le second, qui comprend « la chambre et rière chambre au dessus desd. bas, rière bas et allée joignant … », est attribué à Benoît Follioux, mari de Pernette Dru. Le troisième, qui comprend « les greniers de devant et dernier étant de même longueur et largeur que lesd. deux chambres au dessous… » revient à Sébastien Gonnet mari de Françoise Dru. Le quatrième, qui comprend « le corps sur le derrnier en toute propriété consistant aux susd. deux étableries, fenière au dessus de la première desd. étableries, montée des degrés étant en lad. première cour comme pour monter esd. membres de lad. 4e partie à laquelle appartiendra aussi la seconde cour au dernier », est attribuée à Adam Coste, mari de Jeanne Dru. L’acte comprend également de nombreuses prescriptions et recommandations architecturales, édictées dans l’éventualité de la réalisation de travaux dans les différents lots, ainsi que la répartition des divers frais de copropriété.211 1644, 18 novembre : Testament de Jeanne Dru, veuve de Gilbert Chardin, qui institue Marguerite Fouilloux, sa nièce, femme de Claude Gaillard, boucher, son héritière universelle.212 1645, 28 juillet : Isabeau Gaillard, femme de Jean du Chasnou, marchand tripier à Vaise, et ses frères Claude et Claude (sic) Gaillard, procèdent au partage des biens de Jean Meffont. A Claude Gaillard le jeune reviennent les « bas et rière d’une maison sise… rue Bourgchanin, la totalité indivise avec les autres membres de lad. maison appartenant tant audit Fouilloux qu’à plusieurs autres particuliers ». Les experts convoqués sur place en font la description suivante : « icelle totalité de maison jouxte lad. rue de Bourchanin de soir, la maison d’Etienne Courtain boucher… de vent, la maison des héritiers Jeanne Chavance de bise et par dernier la cour commune tant pour lesd. bas qu’aux autres membres de lad. maison de matin ; laquelle cour est occupée par l’avis de pierre, le emparé d’ais sapin. Lad. cour du côté de matin est occupée d’un siège de latrine et d’un puits à eau claire, commune entre tous les copropriétaires de lad. maison, et encore par un degré de pierre du corps de logis sur le dernier appartenant à Jeanne Dru. 211 212 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 113. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 113. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 dessous duquel à fleur de la première marche, duquel advis dépend desd. bas et rière bas et est PAGE 381 Led. premier bas ou boutique sur rue a son entrée par une porte en arcade pierre de taille qui a de largeur 7 pieds 6 pouces et d’hauteur sous la clé 7 pieds 3 pouces, la fermeture de bois sapin ; et encore a une autre entrée par une autre porte de largeur et hauteur ordinaire à 3 pieds proche la muraille sur le devant par l’allée commune de lad. maison qui a de largeur 3 pieds 3 pouces, laquelle est de longueur desd. bas, depuis la rue jusqu’à lad. cour ; la porte de l’entrée faite en arcade pierre de taille. Lequel premier bas a de longueur de matin à soir 22 pieds 6 pouces dans œuvre et de largeur de vent à bise 10 pieds 6 pouces. Dans icelui bas il y a une cheminée, jambage de pierre, manteau de bois, et un évier pierre de taille, sans couché, fluant à la rue. Le carronnement d’icelui bas est sur terre ferme ; icelui carronnement partie pavé et le reste de carreaux rompus, le plancher façon bâtarde prenant dans la muraille du côté de vent et passant sur la muraille de séparation d’icelle boutique et allée jusques dans la muraille du côté de bise. Et icelui bas est élevé puis le carronnement jusques sous les. travons ? de 9 pieds 6 pouces. En la muraille de séparation dudit bas d’avec le rière bas, y a une porte de largeur et hauteur ordinaire pierre de taille ; la fermeture bois sapin, pour entrer d’icelui premier bas audit rière bas. Lequel rière bas a de longueur de matin à soir 18 pieds et de largeur 10 pieds. En la muraille du côté de matin y a une porte ordinaire pour aller dudit bas au degré ou avis de lad. maison. En la cour, aisances et puits commun, la fermeture bois sapin. Prend jour ledit rière bas sur lad. cour par un petit larmier pierre de taille qui a deux pieds de hauteur et un de largeur, garni d’un barreau de fer. Le carronnement en assez bon état aussi sur terre ferme, le plancher façon bâtarde de la même hauteur que celui sur le devant ».213 1671, 28 février : Antoinette Fouilloux, veuve d’Antoine Decosu, marchand de bétail, d’une part, Humbert Galliard, prêtre perpétuel en l’église de Lyon, Claude Galliard, Etienne Galliard marchands bouchers, et sieur Jacques Couvet chirurgien, de l’autorité d’Isabeau Galliard, son épouse, procèdent au partage des immeubles qu’ils possèdent par indivis dans l’hoirie et succession des défunts Benoît Fouilloux et Claudine Riondet, sa femme, à savoir à Antoinette Fouilloux pour moitié et aux frères et sœur Gaillard pour l’autre. C’est à ces derniers que reviennent (notamment) les deux chambres de la maison de la rue Bourgchanin qui ont fait, comme le reste, l’objet d’une visite et estimation : « Plus dans la rue de Bourchanin où sont deux chambres de plain pied au premier étage où nous nous sommes aussi transportés, [etc.] ».214 1671, 15 avril : Humbert Gaillard, prêtre perpétuel en l’Eglise de Lyon, Claude et Etienne Galliard, marchand et boucher à Lyon, et Jacques Couvet, chirurgien, mari d’Isabeau Galliard, sœur des SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 premiers, se partagent les fonds qu’ils possèdent par indivis. Au premier, Humbert, appartiendront PAGE 382 tous les fonds de Villeurbanne « avec la petite maison sise en cette ville rue de Bourchanin ».215 213 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 113. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 113. 215 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 113. 214 1677, 2 août : Testament d’Antoinette Fouilloux, veuve d’Antoine Perrin, marchand hôtelier, et à présent veuve d’Antoine Decosu, marchand de bétail, par lequel elle institue Etienne et Charles Perrin, ses enfants, ses héritiers universels chacun par moitié. Elle partage d’ores et déjà ses biens entre eux. A la part d’Etienne reviendront notamment « les deux chambres de Bourchanin » ; à celle de Charles, « lad. maison qui a été partagée avec les Galliard ».216 1683, 19 octobre : Etienne Gaillard et Louis Vayssiere, époux de Claudine Galliard, marchands bouchers de Lyon, tant en leurs noms, comme créanciers par leur contract de mariage de défunt messire Humbert Galliard, prêtre, que comme étant aux droits de sieur Claude Galliard, leur beau père, aussi marchand boucher, par acte reçu Me Curnillion en 1682, et encore lesd. sieurs ayant les droits cédés de sieur Claude Tissard, et dlle Isabeau Galliard, sa femme par acte du 4 octobre 1683 reçu Me Veron [ibidem], vendent à François Teyttet dit Cotton, Me maçon « une petite maison bâtie de pisé haute et basse étant sur le derrière, ayant une petite cour close entre lad. maison et celle sur le devant appartenant à Pierre Galliard, Antoinette Fouilloux et autres, dans laquelle il y a un puits à eau claire et des latrines, lesquelles ensemble led. puits et cour aussi bien que l’allée et entrée de lad. maison sont communs entre lesd. maisons de devant et de derrière, et tels maintenus par la présente vente de lad. petite maison, outre laquelle est encore vendu aud. Teyttet… un petit jardin aussi sur le derrière de la contenue d’environ demi couppe de semaille clos de muraille aussi de pisé, le tout ainsi qu’il s’étend et comporte, que jouxte la maison de Jacques Maréchal aussi Me maçon de matin, lad. cour commune de soir, la maison appartenant à l’Hôtel-Dieu de la Charité de cette ville de bise et la maison du sieur Pradel de vent… » Lad. maison et jardin étant de l’hoirie de Me Humbert Galliard auquel elle était advenue par le partage du 15 avril 1671. La vente est conclue moyennant la somme de 1350 livres et deux pistoles d’étrennes. Il est permis aud. Teyttet de faire faire une sommaire aprise de l’état de lad. maison, en vue de quoi sont nommés deux maçons.217 1684, 27 janvier : Aimé Hauldray, prêtre de Lyon, (pour les 2e et 3e étages, Antoinette Foullioud veuve d’Antoine du Cozu (pour le premier étage) et Pierre Gaillard, tant en son nom qu’en celui de Barthélémy, Izabeau et Jeanne Gaillard, (pour les deux bas sur le devant), passent reconnaissance en faveur de l’archevêché pour « une maison haute moyenne et basse avec ses appartenances et dépendances ainsi qu’elle s’étend et existe, située au Bourg Chanin, ayant 7 pas de face sur lad. rue et 32 pas de profondeur de matin à soir, qui valent 80 pieds, à raison de 2 pieds et demi pour chacun, que fut de la réponse de Jean Balliet dit Debourg au terrier Croppet coté E [perdu] et auparavant de celle de Jean Debourg au terrier Croppet coté C, que jouxte lad. rue de soir, la maison du nommé Prador boucher de cette directe de vent, la maison de Messieurs de l’Aumône Générale de Lyon de même sous le cens et servis annuel et perpétuel d’un denier fort… ».218 216 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 113. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 113. 218 Arch. dép. Rhône, 1 G 242, fol. 132v. 217 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 directe de bise, et par dernier jouxte la maison des hoirs de Mre Humbert Gaillard prêtre de matin, PAGE 383 1690, 8 novembre : Rapport fait entre les recteurs de l’Aumône, le sieur Houdret et les nommés Gaillard et Cotton sur l’état de la muraille séparant les maisons de l’Aumône et celle des autres, reçu Favard. Prix fait donné le 10 juin 1691.219 1710, 26 janvier : Jean-Baptiste Perrin, horloger, et Madeleine Perrin sa sœur, femme de Pierre Del’horme, architecte, procèdent au partage des biens d’Etienne Perrin, leur père. Au premier sont attribuées « les deux chambres d’une maison située au Bourchanin de cette ville, lesd. deux chambres de plain pied au premier étage de la maison ».220 1715, 15 octobre : Pierre Fiagollet, boucher, et Benoîte Cusset, sa femme, vendent à Claude Gaillard les deux portions qu’ils possèdent dans « la maison indivise entre lui, led. sieur acquereur, les héritiers d’Elisabeth Galliard et Françoise Galliard… que jouxte icelle maison lad. rue du Bourchanin de soir, la maison de la veuve Pradol de vent, celle du sieur Cotton de matin et celle de la maison de la Charité de bise », moyennant la somme de 498 livres.221 1716, 12 juin : Jean Baptiste Perrin et Clémence Dufoigny, sa femme, vendent à Nicolas Vin, marchand bourgeois à Lyon, acquérant pour son ami élu ou à élire, « deux chambres d’une maison située en cette ville rue du Bourchanin, les deux chambres de plain pied au premier étage de lad. maison » qui sont advenues aud. sieur vendeur en suite du partage du 26 janvier 1710.222 1723, 2 octobre : Nicolas Vin, marchand bourgeois à Lyon, et Marie Ramaisse, sa femme, vendent à Floris Verzier, Me alaignier, « deux chambres d’une maison située en cette ville rue du Bourchanin, lesd. deux chambres de plain pied au premier étage de lad. maison » acquises par led. Sr. Vin de JeanBaptiste Perrin et Clémence Dufoigny le 12 juin 1716.223 1733, 17 juin : Antoinette Pommier, veuve de Claude Gaillard, marchand boucher à Lyon et George Bozérian, commis à la fourniture des corps de garde de cette ville, tant en leur nom qu’en celui de Jacqueme Renard, femme dudit Bozérian, vendent aux recteurs de l’Hôtel-Dieu « un bas ou boutique sur la rue Bourgchanin et l’arrière bas prenant jour sur la cour, le tout contigu et dépendant d’une maison située en cette ville en lad. rue Bourgchanin, et appartenant à Antoinette et Claudine Bozérian, filles et héritières de droit d’Elie Gaillard, première femme dudit Bozérian ».224 [vers 1733] : Le grand plan terrier dressé vers 1733 donne de la maison cette description sommaire, d’ouest en est : « Maison en trois étages deux arcs de boutiques et caves, lesquels bas, boutique et caves sont à l’Hôtel-Dieu pour les avoir acquis des héritiers Gaillard, boucher. Le premier étage est au Sr Bergier, Me halaynier de rue Belle Cordière et les 2e et 3e étages au Sr Sibert de la SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Vauresle ». PAGE 384 219 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 113. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 113. 221 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 113. 222 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 113. 223 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 113. 224 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu, B 113. 220 1735, 17 juillet : Floris Verzier, maître alénier à Lyon et dlle Ennemonde Lafont, sa femme vendent aux recteurs de l’Hôtel-Dieu « deux chambres de plein pied au premier étage, l’une ayant vue sur la rue et l’autre sur la cour, dépendantes d’une maison décrits et énoncée dans le partage fait entre dame Antoinette Fouilloux, veuve de Sr Antoine Decosu et les frères et sœurs Gaillard, le 28 février 1671 devant Cassille notaire royal, lesquelles chambres ont été acquise par ledit sieur Verzier de sieur Nicolas Vin et dlle Marie Ramaise sa femme [le 2 octobre 1723], auquel sieur Vin elles avoient été vendues par sieur Jean-Baptiste Perrin et dlle Clémence Defoigny sa femme [le 12 juin 1716] ». 225 1738, 22 mars : Henri Bernard Faquet et Marie Claire Sibert, sa femme, vendent à Claude Boissieux, marchand à Lyon, « les portions appartenants à lad. dlle Marie Claire Sibert dans une maison située en cette ville rue Bourchanin, paroisse Saint-Nizier, lesquelles consistent en deux chambres au second étage, prenant leurs jours l’une sur lad. rue et l’autre sur la cour, en deux autres chambres au troisième étage, prenant leurs jours comme celles-ci-dessus, et en deux petites tours étant l’une sur l’autre au dessus du degré de lad. maison, dont le surplus appartient aux pauvres de l’Hôpital général de Notre Dame de Pitié et Grand Hôtel-Dieu de cette ville et qui se confine lad. rue Bourchanin de soir, la maison du sieur Duon de bise et celles dud. Hôpital de vent et matin », moyennant la somme de 2100 livres.226 1743, 3 mars : Claude Boissieux, marchand de cette ville et dlle Marguerite Vallier son épouse, vendent aux recteurs de l’Hôtel-Dieu « les parties de ladite maison par lui acquises de Henri Bernard Faguet et dlle Marie Claire Sibert sa femme [22 mars 1738], les dites parties de maison consistant selon ce contrat en deux chambres au second étage prenant leurs jours l’une sur lad. rue l’autre sur la cour, et deux autres chambres au troisième étage prenant leurs jours comme celles-ci-dessus et en deux petites tours étant l‘une sur l’autre au dessus du degré de lad. maison ». 227 3.11.11. La maison de l’Imprimeur 1683, 23 octobre : Description et sommaire aprise de l’état de la maison acquise par le sieur Cotton le 19 octobre précédent, effectuées par Philibert La Combe et Leonard Dolanges, Mes maçons à Lyon. « Et premièrement ont reconnu que lad. maison acquise par ledit Teyttet est sise en cette ville rue Bourgchanin, sur le derrière, et prend son entrée venant de lad. rue par une porte et allée commune, pierre de taille grise, faite en arcade, qui a de largeur 2 pieds 11 pouces et de hauteur sous la clé 6 pieds 11 pouces ; prend encore son entrée ledit corps de logis par une porte pierre de taille logis composé de deux bas et deux greniers au dessus, séparés par une muraille traversière qui règne jusques au couvert. 225 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu, B 113. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 113. 227 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 113. 226 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 ordinaire garnie de sa fermeture bois sapin et peuble (peuplier) ferrure et serrure ; icelui corps de PAGE 385 Ledit premier bas prend son jour et vue par deux larmiers aussi pierre de taille, l’un d’iceux a de largeur 2 pieds et de hauteur 5 pieds, le petit larmier posé du côté de bise étant à huisserie de bois garni de sa fermeture bois sapin et ferrure et le petit larmier sans fermeture posé à la muraille de face de cour commune ; ledit premier bas a de longueur de matin à soir 17 pieds 11 pouces, de largeur 18 pieds 3 pouces. Ledit bas en terrain, le plancher au dessus façon bâtarde supporté par deux poutres bois sapin vieux et rompu, supportées par des estampes et partie des soliveaux aussi, qui est élevé depuis led. terrain jusques aux ais d’icelui de 6 pieds et 3 pouces. Ensuite l’arrière bas contigu à icelui prend son entrée par une porte pierre de taille ordinaire garnie de sa fermeture bois sapin et ferrure, le tout vieux et caduc, et ses jours par un larmier double et un simple aussi pierre de taille garni de sa fermeture bois sapin, ferrure et chassis. Ledit rière bas a de longueur de matin à soir 11 pieds et 4 pouces, et de largeur 18 pieds 6 pouces ; ledit bas carrelé, le plancher au dessus façon bâtarde supporté par deux poutres sur les murailles mitoyennes de bise à vent, élevées sur ledit carrelage jusqu’aux ais de 8 pieds 3 pouces et 6 lignes, icelui occupé en angle de bise à matin par une cheminée manchotte, manteau de bois. Ensuite et du côté de matin est un espace vide ou cour qui prend son entrée par une porte ordinaire pierre de taille venant dudit bas, garnie de sa fermeture bois sapin et serrure. Ledit espace ou cour a de longueur, de matin à soir, 19 pieds et 4 pouces et de largeur 17 pieds 3 pouces. Au dessus desd. deux bas sont deux greniers ci devant décrits qui ont les mêmes longueurs et largeur que lesd. deux bas. Le premier d’iceux greniers prend son entrée par une porte ordinaire pierre de taille garnie de sa fermeture bois sapin et ferrure posée à lad. muraille de face de cour commune, par une montée pierre de taille faite en échelle, composée de 10 marches qui occupent en largeur sur lad. cour commune deux pieds et 8 pouces, sur la longueur de 8 pieds ; et ses jours et vues par un larmier double aussi pierre de taille, garni de sa fermeture bois sapin et ferrure, chassis vieux et caduc ; ledit grenier carrelé la plus grande partie de carreaux brisés et rompus, le couvert au dessus fait à un append fluant sur lad. cour commune élevé au dessus dud. carrelage de 7 pieds à prendre joignant lad. muraille, icelui occupé en la muraille du côté de bise par une cheminée, jambage de pierre et manteau de bois et en l’angle de bise et soir par un évier pierre de taille qui flue sur lad. cour. Est encore occupé par un poteau aussi bois sapin servant de séparation à l’allée servant pour la communication d’un autre grenier ci-après décrit. Ensuite est un autre grenier [etc.] Et finalement ont reconnu que toutes les murailles de l’enceinte dud. corps de logis et espace de cour sont construites la plus grande partie de terre apellée pisé, ayant plusieurs corruptions ; et n’ont SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 pu reconnaître si les fondations sont toutes massives de terre ».228 PAGE 386 1718, 23 février : Jean Chazel assigne le sieur Cotton, qui « prétend prendre un appui sur les murailles dud. remontrant dépendantes de sa maison, sise rue Bourchanin, pour donner la faculté au nommé Patra, son locataire, marchand fabricant de noir de fumée à noircir, de faire une espèce de 228 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 113. chapuis ou abergement de bois pour y fabriquer des drogues pour faire le noir de fumée à noircir, ce que l’on ne doit point souffrir dans la ville excepté que ce ne fut dans les voûtes des portes d’Allincourt [etc.] ».229 1719, 27 juillet : François Cotton, architecte et bourgeois de Lyon, vend à André Moulin, maître imprimeur à Lyon, « une petite maison haute moyenne et basse étant sur le derrière ayant une petite cour close entre lad. maison et celle sur le devant, dans laquelle il y a un puits à eau claire, des latrines, desquelles ensemble led. puits et cour aussi bien que l’allée et entrée de lad. maison sont communs entre lesd. maisons de devant et de derrière, plus un petit jardin aussi sur le derrière de la contenue d’environ demi coupe de semaille, clos de muraille de pisé, le tout situé en cette ville rue du Bourchanin ainsi que led. sieur vendeur l’a acquis d’Etienne Gaillard, Louis Veyssière et Claudine Gaillard sa femme par contrat du 19 octobre 1683 reçu par feu Me Potier ». La vente est conclue moyennant la somme de 4500 livres.230 1720, 1er août : Jean Chazel assigne Jean Mollin, maître imprimeur aud. Lyon, parce que « ce dernier ayant acquis depuis quelques temps de Sr François Cotton bourgeois de cette ville une portion de maison, située en cetted. ville au quartier du Bourchanin, voisine et attenante à la maison du remontrant, du côté de bise et matin, led. Molin y a fait depuis différentes construction et réparations et singulièrement dans l’endroit où Pierre Para faisait du noir « enfumée » ; il y a joint des piles de maçonnerie et ses constructions contre le mur de la maison du remontrant, pour raison de quoi il lui doit incontestablement un droit d’appui dont il lui a refusé injustement le paiement ; de plus il aurait pris des jours et vues sur le fonds dud. remontrant, tout le long desquels jours et vue il aurait couvert la muraille de clôture du côté de matin tirant de vent à bise, appartenant audit remontrant, de tuiles prenant leurs chutes d’eau sur son fonds, etc. »231 1731, 24 juin : Marie Dechaume, veuve d’André Molin, maître imprimeur et libraire à Lyon, Jean André Molin aussi imprimeur de cette ville, Jean Antoine Maurier, maître imprimeur à Lyon et Jeanne Molin, sa femme, et Claudine Molin veuve de Gervais Chipier, maître guimpier de cette ville, tant en leurs noms qu’en celui d’Antoine Molin, vendent aux recteurs de l’Hôtel-Dieu « une petite maison haute, moyenne et basse étant sur le derrière, ayant une petite cour close entre lad. maison et celle sur le devant, dans laquelle il y a un puits à eau claire et des latrines, lesquelles avec lesd. puits et cour, aussi bien que l’allée et entrée de lad. maison sont communs entre lesd. maisons sur le devant et sur le derriere, plus un petit jardin aussi sur le derrière de la contenue d’environ demi coupe de semaille, clos de murailles de pisé, le tout situé à Lyon rue Bourgchanin, acquis par led. défunt André 229 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 89. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 113. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 89. 232 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 113. 230 231 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Molin de sieur François Cotton architecte et bourgeois de Lyon par contrat du 27 juillet 1719… »232 PAGE 387 [vers 1733] : Le grand plan terrier dressé vers 1733 donne de la maison cette description sommaire, d’ouest en est : « Cour. Maison haute et basse, avec une cuisine au dessous, de Mrs de l’Hôtel-Dieu acquise du sieur Molin imprimeur depuis deux ans. Jardin. Imprimerie ». [Vers 1735] : Projet de reconnaissance des administrateurs de l’Hôtel-Dieu, en faveur de l’abbaye d’Ainay, pour « une autre maison dont le bas sert d’imprimerie, jardin et cour, situés aud. Lyon, dans l’enclos dud. Bourchanin, susd. parroisse de St-Nizier, faisant au terrier de lad. rente signé Compans par devant Mazuyer, partie du premier article de la reconnaissance d’Aymé Ravinel du 19 mai 1350, ensuite aud. terrier pardevant led. Mazuyer partie du 3e article de celle de Jean Benoît pêcheur du pénultieme janvier 1364, postérieurement au terrier de Brebant et Descours partie du seul article d’autre reconnaissance dud. Jean Benoît du 19 février 1409, joignant aux maisons, cour et puits sus immédiatement confinés d’orient, ensuite de midi, à autre maison desd. Srs recteurs qu’ils ont acquise des héritiers Guillard, qui fut de Pierre Couturier mouvante de la directe de l’archevêché de Lyon, suivant la reconnaissance de Me Aymé Audray, prêtre de l’église de Lyon, Antoinette Foulloux veuve d’Antoine Decrozet, Pierre Guillard et autres, du terrier Michel d’occident ; à la maison et jardin desd. Srs recteurs de l’Hôtel-Dieu divisés et ci-après immédiatement confiné de septentrion. Servis argent : 5 deniers obole et pitte viennois ».233 3.11.12. La maison Lacombe 1493 : Guillaume Gaillardon, mercier, tient « une maison haute et basse et jardin derrière tirant jusqu’au Rhône en lad. rue du côté devers le matin, joignant à la maison desd. hoirs [feu Humbert Corbet] devers le vent et la maison de Jean de Bourg devers la bise… »234 1502, 8 juin : Jeanne fille d’Henry Point et femme de Jean Chanet, et Guillemette, aussi fille dudit Henri et femme d’Ennemond Girard, pelletier, reconnaissent tenir de la directe de l’archevêque comte de Lyon « quandam domum que fuit Johannete relicte Zacharie Nichodi » joignant la rue Bourgchanin à l’ouest, la maison qui fut de Guillaume Greysieu et maintenant de Jean de Bourg au nord et la maison qui fut d’Hugonin Rontalon et maintenant d’Antoinette fille d’Humbert [Corbet femme de Jean] Cottini de vent, sous le cens annuel d’une obole fort.235 1516 : Pierro Perret, hôtelier, tient « les cinq sixièmes parties indivises d’une maison haute et basse et jardin dernier jusqu’au Rhône en lad. rue du côté de matin, joignant à la maison dessus confinée devers vent et la maison Jean Debourg verrier devers bise… ». André Girard de la Pomme de SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Rive de Giers tient « à cause de sa femme l’autre sixième partie de lad. maison par indivis… »236 PAGE 388 233 Arch. dép. Rhône, 11 G 449 (plan). Arch. mun. Lyon, CC 6 fol. 28r. Arch. dép. Rhône, 1 G 238, fol. 283r et 10 G 1467, fol. 135r. 236 Arch. mun. Lyon, CC 31 fol. 120v. 234 235 1528 : Antoine Debissus tient « une maison haute et basse avec un jardin derrière, joignant à la maison des hoirs Jean Debourg d’un côté [nord] et la maison de Jean Cotin d’autre côté [sud] ».237 1551 : Les héritiers de feu Me Antoine Debussy tiennent « une maison en la rue du Bourg Chanyn, jouxte Jean Debourg de bise ».238 1569, 29 avril : Mathieu [alias Jean] Debessy, marchand pelletier de Lyon, passe reconnaissance au profit de l’abbaye d’Ainay pour une pension de 60 livres tournois assise sur « une maison haute moyenne et basse sise en cette ville de Lyon en la rue de Bourgchanin, jouxte la rivière du Rhône à présent un chemin entre deux de matin, la maison et jardin des héritiers feu Raphaël Tailliard de vent, la rue de Bourgchanin tendant du pont du Rhône à l’Hôpital de soir ».239 1593, 25 avril : Pierre Janeiron, boulanger, et sa femme Benoîte passent reconnaissance en faveur de l’archevêché pour « la maison de Jeanne et Guillemette, filles d’Henri Point, qu’ils ont acquise de Jean [De]bussy, tireur d’or », au prix de 900 livres de pension.240 1597 : « Pierre Moyrand au lieu de Mathieu de Bussy » est redevable envers l’abbaye d’Ainay d’une pension de trois livres à Noël et à Saint-Jean241. 1624, 30 juillet : Jacques Boullard, marchand teinturier de fil et Anne Chany, sa femme, vendent à François Gorrel dit Laprime, machand « une maison haute moyenne et basse sur le devant, haute et basse sur le dernier avec le jardin aussi sur le dernier de lad. maison, joints ensemble… situés et assis en cette ville de Lyon, rue du Bourg Chanin, échue et advenue à lad. Chany par le décès et trépas de Pierre Chany son frère, vivant Me cornettier aud. Lyon, en suite de la substitution apposée au testament et ordonnance de dernière volonté de feu Pierre Chany leur père, aussi cornettier aud. Lyon, reçu par Me Combes notaire royal de cette ville le 6 février 1613, lesd. maison et jardin joignant lad. rue du Bourgchanin de soir, la maison appartenant à Sebastien Gomis(?)(Gonnet) cordonnier, Lambert Mefrin(?) (Mefont) tripier et Benoît Foullioud boucher aud. Lyon de bise et partie matin, la maison du hoir Laurent Bausillon vivant Me tireur d’or aud. Lyon de vent et autre maison desd. héritiers Bausillon aussi de matin », moyennant le prix de 1650 livres.242 1625, 28 janvier : Les consuls de Lyon autorisent François Gourret dit La Prime, à « faire rehausser de la hauteur que bon lui semblera une maison à lui appartenante sise en la grand-rue de Bourchanin, ladite rue de soir et ladite maison de matin, la maison de Sébastien Bausillon de vent et la maison de dame Françoise Dru de bise, comme aussi lui a été permis de faire plâtrer et blanchir icelle maison si 237 Arch. mun. Lyon, CC 39, fol. 166v. Arch. mun. Lyon, CC 44, fol. 136v (B 96) 239 Arch. dép. Rhône, 11 G 195, fol. 274r. 240 Arch. dép. Rhône, 10 G 1467, fol. 135. 241 Arch. dép. Rhône, 11 G 461, fol. 3r. 242 Arch. dép. Rhône, 3 E 4486. 243 Arch. mun. Lyon, DD 44, fol. 189r. 238 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 bon lui semble, à la charge de faire mettre des chanets de fer blanc ».243 PAGE 389 1630, 27 juin : Jeanne Chrestien, relaissée et héritière de feu François Gourrel dit Laprime et à présent femme de François Amieu dit Montdore, vend, pour éponger plusieurs dettes, à Etienne Courtin, marchand boucher aud. Lyon, « une maison haute, moyenne et basse consistant en deux corps de logis, une cour entre deux couverte en partie de tuiles, led. corps de logis de devant étant une cave, deux bas au dessus, premier étage, chambre, rière chambre, second étage aussi chambre et rière chambre, un grand grenier au dessus ; et led. corps de logis dernier en aussi une cave, deux bas, au dessus une chambre et un grenier ou chambre au dessus, avec la montée par avis de pierre et galeries de bois servant auxd. chambres, un puits en lad. cour… ladite maison située en cette ville de Lyon, rue de Bourchanin, paroisse Saint-Nizier, acquise par led. feu Gorrel dud. Bollard et de Anne Chagny sa femme, qui jouxte lad. rue de Bourchanin de soir, les maisons des héritiers feu Bausillon à présent tenues par Me [un blanc] Mouton de matin et vent, la maison de feu Adam Coste et autres de bise », moyennant la somme de 4500 livres.244 1655, 10 octobre : Justin Courtin, marchand à Lyon et Anne Vadot sa femme vendent à Jean Prador, marchand maître boucher, « une maison haute moyenne et basse consistant en deux corps de logis, une cour entre deux, aud. Sr Courtin appartenant comme héritier de feu Sr Etienne Courtin, son père, sise audit Lyon, rue du Bourchanin, paroisse Saint-Nizier, acquise par le défunt sieur Courtin de François Amieu dit Montdore et Jeanne Chrestien sa femme, par contrat du 27 juin 1630, à laquelle jouxte lad. rue de Bourchanin de soir, la (sic) maisons que furent aux héritiers feu Bausillon appartenant de présent aux héritiers de dlle [un blanc], relaissée de Mr Jacques Montay (Mouton ?) et quand elle vivait femme de Sr Boyet de vent et matin, la maison appartenant à Benoît Follioud, Claude Gaillard l’aîné, Claude Gaillard le jeune, qui fust de Adam Coste(?) de bise » moyennant la somme de 5000 livres tournois. L’inventaire des titres remis par les vendeurs (ibidem) contient notamment la trace de plusieurs prix faits reçus par Me Dumas (Jacques Perrot, 23 novembre 1624 ; Jean Barlot, Me charpentier, le 5 décembre 1624 ; Charles Vaultilet(?) maçon le 30 décembre 1624) et autres sommations et nominations d’experts pour régler des contentieux de voisinage. 245 1683, 24 avril : Jean Pradol, marchand boucher à Lyon, passe reconnaissance en faveur de l’archevêché pour « une maison haute, moyenne et basse consistant en plusieurs membres, ainsi qu’elle s’étend et existe, avec ses appartenances et dépendances, situées en cette ville, rue du Bourgchanin, ayant 7 pas de largeur sur icelle et 32 de profondeur de matin à soir, que fut de la réponse de Jeanne femme (sic) d’Henri Point, veuve de Jean Chanet au terrier Croppet coté C et auparavant de celle de Jeanne femme de Zacarie Nicod au terrier Canalis coté B, que jouxte lad. rue de soir, l’écurie apellée la Grand Cour de matin, la maison du Sr Mareschal dud. servis de vent et la SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 maison des frères Galliard et du Sr Dret dud. servis de bise, sous le cens et servis annuel et perpétuel PAGE 390 d’une obole fort… ».246 244 Arch. dép. Rhône, 3 E 6525 n°241. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 114. 246 Arch. dép. Rhône, 1 G 242, fol. 133v. 245 1719, 20 juin : Marie Giraud, veuve de Jean Prador, vend à Claude Jullien, marchand résidant en cette ville, « la maison appartenante à lad. veuve Prador, située en cetted. ville, rue Bourchanin, que jouxte lad. rue de soir, la maison des héritiers de sieur Pierre Chazel de vent et matin et la maison divisée entre le sieur Cotton, le sieur Guilliard et les héritiers Audray de bise », lad. maison appartenant à lad. veuve Prador pour lui avoir été donnée par Françoise Prador sa fille, héritière testamentaire dud. défunt sieur Prador. La vente est conclue devant Me Delhorme, moyennant 6500 livres et 135 livres d’étrennes.247 1764, 5 juillet : Par transaction passée devant Me Tournilhon, Marianne Julien, épouse d’André Duon, unique héritière de Claude Julien et d’Antoinette Delaye, abandonne la maison à son fils Jean Joseph, chanoine de Saint-Just, qui n’avait rien reçu jusqu’à présent du chef de lad. dame.248 1767, 13 mai : Les administrateurs de l’Hôtel-Dieu d’une part, Jean Joseph Duon, chanoine de Saint-Just, et sa mère de l’autre sont convenus, « pour empêcher la démolition de la façade de la maison que led. abbé Duon et la dame sa mère possèdent dans la rue du Bourgchanin et celle de la maison y attenante appartenant audit hôpital, de refaire à neuf en bonne maçonnerie de moellons et mortier de chaux et sable et à frais communs… le mur mitoyen qui partage les deux possessions depuis le sol jusqu’aux toits et sur la longueur de 20 ou 22 pieds, et plus s’il est nécessaire, que la pierre de taille qui sera posée à la tête dudit mur mitoyen et qui formera un des jambages de la porte d’entrée dud. sieur abbé Duon sera à ses seuls (frais), que les étais, soit étendards soit gorges ou autres, à poser dans la rue pour retenir les deux façades à l’endroit dud. mur mitoyen se payeront par moitié et que chacun étayera de son côté le plancher et autres constructions qui en auront besoin ».249 1767, 14 mai : Les mêmes et Jacques Morin père, maître maçon, conviennent « que led. Morin fera la démolition et reconstruction de partie du mur séparant la maison du Sr Duon de celle de l’Hôpital sise en cette ville rue Bourgchanin, joignant d’un côté le mur de face sur la rue, de la longueur et hauteur qu’on fixera aud. entrepreneur, lequel fera la reconstruction en bon moellons de Couzon et bon mortier… platrée et blanchie des deux côtés, toutes fournitures, voitures et échafaudage compris ; les liaisons en pierres de choin pour arrêter les tirants de fer qui retiendront les deux façades lui seront payées à raison de 20 sous le pieds cube [etc.] ».250 1796, 6 septembre : Jean-Joseph Duon vend à Pierre Lacombe, marchand ferratier à Lyon, « une maison située à Lyon, susd. rue Bourchanin portant le n°20, consistant en caves, boutique sur le devant, arrière-boutique, cour, petit corps de bâtiment sur le derrière et une pièce à chaque étage audessus desd. bas arrière bas et second corps de bâtiment et ainsi de même à chaque étage, avec un du Bourchanin au soir et par les maisons et bâtiments appartenants à l’hospice des malades… au midi, 247 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 114. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 114. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 114. 250 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 114. 248 249 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 puits, et une cave au-dessous du second corps de bâtiment ». La maison est confinée « par la susd. rue PAGE 391 matin et nord ». La vente est conclue par devant Me Tournilhon, moyennant la rente annuelle et viagère de 1800 francs, etc.251 1819, 24 mars : Par devant Me Roucher, notaire à Lyon, Pierre Lacombe, chanfournier, vend à Jean-Baptiste Lacombe et à dame Jeanne-Antoinette Lacombe, la portion qui lui revient dans les 2 maisons provenant de la succession de leur père Pierre Lacombe et que les deux acquéreurs se partagent. La maison de la rue Bourchanin revient à Jean-Baptiste Lacombe.252 1821, 3 décembre : A la demande des administrateurs de l’Hôtel-Dieu, l’architecte Tissot procède à la visite et à l’estimation de la maison Lacombe. Il a reconnu : « …qu’elle contient une superficie de 136,79 m2 y compris la mi épaisseur des murs mitoyens ; qu’elle est composée de deux corps de bâtiment, une cour entre deux au nord de laquelle est un escalier en pierre avec galerie et cabinet d’aisance à chaque étage. Le corps de bâtiment double sur rue est composé de caves voûtées, rez-dechaussée et trois étages au-dessus. Le corps de bâtiment simple sur cour est composé d’une cave voûtée, d’un rez-de-chaussée et trois étages au-dessus. Les caves sous le bâtiment double sont au nombre de cinq, divisée par des cloisons en planches. La boutique sur rue du susd. corps de bâtiment prend ses jours et entrée par deux arcs cintrés, garnies de leur fermeture du côté de la rue du Bourgchanin et du côté de l’allée par une porte doublée à clous, ferrée, sur esselliers, ayant à droite et gauche une cloison en planche qui sert de clôture à lad. boutique ; à l’orient de cette porte est un puits à eau claire, dont l’issue est par l’allée. Cette boutique a son aire en carreaux terre cuite, ayant un encavage pour la desserte des caves formé par un trapon en bois doublé à clous, ouvrant en deux parties ; les fermetures sur rue sont garnies de leur châssis et portes vitrées, beauderons(?) et planches glissantes ; la porte de l’allée garnie de sa serrure. Le plancher est à la française. Le bas sur cour du susdit corps de bâtiment double prend son entrée par l’allée, par une porte ferrée sur essellier ayant comme la précédente une cloison en planche à droite et à gauche ; il est éclairé sur cour par une fenêtre à meneaux garnis de châssis vitrés et défendu par six barreaux et deux traverses en fer ; ce bas contient une cheminée et un évier. Son aire et son plancher sont semblables à ceux des boutiques sur rue. L’allée est pavée en dalles ; sa fermeture du côté de la rue est en bois sapin, doublée à clous garnies de pentures et loquet. Le cabinet d’aisance qui est à l’orient de lad. allée à la fermeture aussi bois sapin, parfeuille garnie de penture et serrure ; en retour de ce cabinet est une porte aussi bois sapin, doublée à clous garnis de deux sortes, penture et une serrure, donnant entrée à la cour de ladite maison dont l’aire est pavée en dalles, ayant à l’orient de la cage de l’escalier une ouverture SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 pour la vidange de la fosse d’aisance qui est sous lad. cour. PAGE 392 Le bas formant le rez-de chaussée du corps de bâtiment simple sur le derrière est éclairé au midi par une fenêtre garnie de châssis vitré, quatre barreaux de fer et un volet extérieur fermant avec un 251 252 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 114. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 114. crochet et par un petit larmier ayant un châssis et un barreau en fer ; il est encore éclairé à l’occident par une fenêtre ayant 4 barreaux de fer et un châssis vitré, plus par un dessus de porte cintré défendu par des traverses en bois ; cette porte a sa fermeture à deux vantaux en bois sapin doublée à clous, ferrée de quatre pentures, une butte en fer, une serrure et un loquet. Cette pièce contient une cheminée et un évier avec sa conche en pierre, son aire est pavée en carreaux, son plancher est à la française et en face de la porte d’entrée de cette pièce est l’encavage du susdit corps de bâtiment simple ayant sa fermeture par un trapon en bois à deux vantaux. L’escalier en pierre qui dessert les susd. deux corps de bâtiment est à noyau, ayant à chaque étage un pallier formé par un plancher à la française, carrelé en carreaux ; il est composé à chaque étage d’une seule rampe avec marches dansantes, il est éclairé au midi par des arcs rampants dont un au rezde-chaussée est garni de douze barreaux et une traverse en fer et à l’orient par des petites fenêtres sans fermeture. A la suite des paliers dud. escalier sont des galeries à chaque étage formées par des plafonds en pierre de taille ayant à chacun des étages des cabinets d’aisance garnis de leur siège et fermeture en bois, garnis de leurs pentures et ferrures. [etc.] »253 1822, 25 juin : Autorisé par l’ordonnance royale du 29 mai 1822, l’Hôtel-Dieu acquiert de JeanBaptiste Lacombe sa maison de la rue Bourchanin, n°19 « composée d’un corps de logis ou bâtiment double sur la rue, corps de logis simple sur le derrière ayant tous deux rez-de-chaussée, trois étages et une cour intérieure confinée d’occident par la rue Bourchanin et d’orient, nord et midi par les propriétés de l’Hôpital ».254 3.11.13. La maison Chazel (rue Bourgchanin) 1446 : Hugonin Rontalon troillier, tient une « demi maison dont l’autre moitié est de Simon Columbier assise en lad. rue [de Bourchanin] jouxte l’hôtel de Levrier, estimée VIII £ ».255 1446 : Simon Colombier tient « la moitié d’une maison attachée la maison du Levrier dont l’autre moitie tient Huguenin Rontalon, X £ ». [en marge : tz Humbert Corbert sub pensione quatuor florinorum].256 1493 : Les hoirs de feu Humbert Corbet tiennent « une maison haute et basse en lad. rue et jardin derrière du côté devers le matin, joignant à la maison dud. Tosteyn devers le vent et la maison de feu Guillaume Gaillardon devers la bise… »257 tenir de l’archevêque comte de Lyon « quandam domum que fuit Symondis Colomberii », joignant la 253 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 114. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 114. Arch. mun. Lyon, CC 3, fol. 89r. 256 Arch. mun. Lyon CC 3, fol. 365v. 257 Arch. mun. Lyon, CC 6 fol. 28v. 254 255 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 1502, 30 avril : Antoinette fille d’Humbert Corbet et femme de Jean Cotini, pelletier, reconnaît PAGE 393 rue de Bourgchanin à l’ouest, la maison qui fut d’Hugonin Rontalon et maintenant de ladite répondante au nord, la maison qui fut de Me Jean Fabri dit Calamard et qui est maintenant à Benoît Toteyn de vent, sous le servis d’un picte fort258. 1502, 30 avril : Antoinette, fille d’Humbert Corbet et femme de Jean Cottini, pelletier de Lyon, reconnaît tenir de la directe de l’archevêque comte de Lyon « quandam domum que fuit Hugonini Rontalon et Francisci Marchand », joignant la rue de Bourgchanin à l’ouest, la maison de Jeanne, veuve de Zacharie Nicod, et maintenant de Jeanne et Guillemette Point au nord et la maison qui fut de Simon Colombier et maintenant de ladite répondante de vent, sous le servis annuel d’un picte fort.259 1516 : Jean Cotyn, pelletier, tient « une maison haute et basse en lad. rue dud. côté qui fut de Humbert Corbet, joignant à la maison dessus confinée [des hoirs Odyn Tylier] devers vent et la maison de Pierro Perret devers bise… »260 1528 : Jean Cotin tient « une maison vieille, haute et basse, avec un jardin, joignant à la maison de Jean Champion d’un côté [sud] et la maison d’Antoine Debesys d’autre côté [nord] ».261 1551 : Millet Taillard tient « une maison au Bourg Chanyn jouxte dame Marie Chappuyse de vent ».262 1679, 18 mars : Vital Verchère, sieur de la Bastie, capitaine châtelain, juge royal des châtellenies de Saint-Bonnet et Marolz pays de Forez, tant en son nom qu’en celui de Lucrèce Boyer, son épouse, vendent à Jacques Maréchal, maître maçon, « une maison haute, moyenne et basse sise en cette ville en la grande rue du Bourchanin, sur laquelle rue lad. maison prend ses jours et vues, un autre petit corps de maison ayant vue sur le fleuve du Rhône, une cour et jardin entre lesd. deux maisons, qui consistent en chambres et rière chambre, caves, greniers, grange, étable, un puits qui est dans lad. cour, laquelle cour et led. jardin son clos de muraille, lequel jardin est de la contenue de demi bicherée de semaille ou environ, que jouxte lad. grande rue du Bourgchanin tendant de l’Hôtel-Dieu au pont du Rhône du soir, ledit fleuve du Rhône, un grand chemin entre deux tendant de l’Hôtel-Dieu au pont du Rhône de matin [suit un blanc de plusieurs lignes]… laquelle maison appartient à lad. dame de la Bastie tant en son nom que comme cohéritière de dlle Marguerite Boyer sa sœur, cohéritières ab intestat de feu M. André Boyer et de dlle Françoise Baucillon leurs père et mère. La présente vente faite moyennant le prix et somme de 9800 livres et 10 louis d’or d’étrennes ».263 1684, 17 janvier : Jacques Mareschal, maître maçon à Lyon, passe reconnaissance en faveur de l’archevêché de Lyon pour « une maison haute moyenne et basse consistant en plusieurs membres SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 ainsi qu’elle se contient et existe, apellée La Grand Cour, située en la rue du Bourgchanin, ayant 8 pas PAGE 394 de face sur icelle et 32 pas de profondeur de matin à soir en ce qui est mouvant de la directe dud. 258 Arch. dép. Rhône, 1 G 238, fol. 285r et 10 G 1467, fol. 136r. Arch. dép. Rhône, 1 G 238, fol. 284r et 10 G 1467, fol. 135v. 260 Arch. mun. Lyon, CC 31 fol. 120r. 261 Arch. mun. Lyon, CC 39, fol. 166v. 262 Arch. mun. Lyon, CC 45, fol. 34v (B 97) 263 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu, B 89. 259 archevêché, que fut de la réponse de Marguerite Cottin veuve Millet et de celle d’Antoine Delaroche au terrier Croppet coté E et auparavant de celle d’Antoinette, fille d’Humbert Corbet, femme de Jean Cottin au terrier Croppet coté C, que jouxte lad. rue de soir, la maison du Sr Goutard dud. servis de vent, celle du Sr Pradol du même servis de bise et le surplus sur le dernier de lad. maison et écurie dud. Sr confessant de matin, sous le cens et servis annuel et perpétuel d’une picte fort ».264 1686, 19 mars : Jacques Mareschal, architecte et bourgeois de cette ville et dame Jeanne Mareschal sa fille, veuve de Sr Jean Franc, vendent à Pierre Chazel, maître maçon, « la même maison consistant en plusieurs corps de logis, cours et puits, que led. Jacques Mareschal a acquis de noble Vital Verchère, sieur de la Bastie et de dlle Lucresse Boyer sa femme par contrat du 18 mars 1679 reçu par Me Perrichon, notaire royal de cette ville, comme aussi vendent pareillement aud. Chazel le bâtiment neuf que led. Mareschal a fait construire dans l’un des endroits de l’une desd. cours, avec celui qui aboutit sur les courtines du Rhône, tous lesd. corps de maison et cours joints ensemble situés en cetted. ville rue du Bourgchanin, aboutissant sur la susd. courtine du Rhône, que jouxte lad. rue du Bourchanin de soir, le fleuve du Rhône la rue ou courtine joignant lad. riviere entre deux de matin, la maison de la veuve du S. Sourdet aussi de matin, les maisons cours et grange du sieur Gotail de vent, la maison et cour de la relaissée Cherveron de bise [Baltazarde Delaye], le jardin du nommé Cotton de soir et bise, maison dud. Cotton aussi de bise et la maison et cour du nommé Prador aussi de bise et soir ». La vente est conclue moyennant la somme de 5824 livres 9 sols, d’une pension annuelle de 340 livres et d’une autre de 68 livres 15 sols et à la réserve « de la chambre et de l’une des caves du bâtiment neuf que tient et occupe led. Mareschal, dont il jouira pendant la vie dudit Mareschal père tant seulement sans en payer aucun loyer, avec faculté de vendre en détail dans lad. cour le vin de leur cru ».265 1691, 1er août : Jean-Baptiste Goutal, marchand, au nom de sa mère Jeanne Ogier, veuve d’Etienne Goutal, dont il a la charge, consent que Pierre Chazard [Chazel] bourgeois de Lyon « fasse rehausser la muraille mitoyenne qui sépare la maison de lad. dame veuve Goutal d’avec celle dudit sieur Chazard sise en cette ville rue Bourchanin, et ce de la hauteur d’environ 10 pieds… Ledit sieur Chazard sera aussi tenu… de payer à lad. dame veuve Goutal incessamment ce qu’il se trouvera devoir du mimeur [mi-mur] qui est présentement plus haut que le couvert dudit sieur Chazard, lequel par ces dites présentes consent aussi que lad. dame veuve Goutal et lesd. siens fassent poser des cornets d’évier dans ledit mimeur à la continuation de ceux qui sont présentement dans ledit mur… ».266 1691, 28 août : Les consuls de Lyon autorisent Pierre Chazelle à « faire rehausser de 5 à 6 pieds de 264 Arch. dép. Rhône, 1 G 242, fol. 134v. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 89. 266 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 89. 265 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 hauteur, plâtrer et blanchir le devant d’une sienne maison sise et faisant face sur la rue Bourchanin, le PAGE 395 tout à la charge que led. Chazelle passera un acte obligatoire par devant le notaire ordinaire de la ville de démolir ladite maison lorque l’on démolira l’une des deux voisines ».267 1691, 4 septembre : Les consuls de Lyon autorisent Pierre Chazelle à « faire poser l’enseigne de Saint-Pierre en une sienne maison sise et faisant face sur la rue Bourchanin, à la charge qu’elle sera posée à 10 pieds de hauteur du rez-de-chaussée et attachée avec toute la sûreté requise pour ne préjudicier au public et qu’il n’y en ait aucune semblable sur lad. rue ».268 1723, 19 juillet : Extrait de la description générale des maisons possédées par l’HôtelDieu : « Maison Chaselle, acquise depuis peu par Messieurs de l’Hôtel-Dieu portant pour enseigne l’image Saint-Pierre, qui perce depuis la rue Bourchanin jusque sur les courtines du Rhône. Sur face de rue Bourchanin : un corps de logis de 14 pieds 2 pouces de large dans œuvre, y compris l’allée qui est dans led. bas par 58 pieds de longueur jusqu’à la première cour ; led. bas a 16 pieds de large sur le derrière, une cave sous led. bas, trois étages, deux chambres à chaque étage et greniers au dessus ; le degré de pierre à noyau est pris dans led. bas sur la cour de 7,5 pieds en carré ; les lieux sont attachés aud. bas, un siège à chaque étage. Lad. cour a 20 pieds de longueur sur 16 de large. Suit un corps de logis de 14 pieds de large hors d’œuvre sur 24 pieds 6 pouces de longueur et 4 pieds de passage, un bas et un étage aud. corps de logis. Suit une autre cour de 28 pieds de longueur sur 12 pieds de large dans laquelled. cour est un autre corps de logis d’équerre de 28 pieds de longueur sur 15 pieds de large dans œuvre, un bas, un étage au dessus un petit degré de pierre pour monter aud. étage. Les deux petits corps de logis très mauvais. Au bout de lad. cour est un chantier ou magasin clos avec des ais de 9 pieds de large par 11 pieds de longueur, un bas et un étage, un autre petit degré de pierre pour monter aud. étage pris dans lad. cour. Suit la grande cour de 36 pieds de large par 68 pieds de longueur jusqu’à l’angle dud. corps de logis, le puits au milieu de lad. largeur joignant le mur mitoyen dans lequeld. mur le sieur Chaselle a ci-devant permis à un voisin de prendre des jours par des croisées sur lad. grande cour dans laquelle il y a deux corps de logis bâtis de bonne pierre et en très bon état. Celui à droite en entrant du coté de rue Bourchanin a 24 pieds de large hors d’œuvre sur 56 pieds de longueur, un degré de pierre au milieu a deux rampes de 4 pieds de large chacune ; aud. corps de logis, il y a quatre caves, des bas, deux étages, trois chambres à chaque étage et greniers au dessus. Le corps de logis à gauche a 68 pieds de longueur par 16 pieds de largeur dans œuvre, un grand bas de 60 pieds de longueur qu’occupe un cordier, deux étages, 4 chambres à chaque étage séparées SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 par des ais et greniers au dessus, un degré de pierre dans lad. cour de 4 pieds de large qui monte au PAGE 396 premier étage ; au bout de lad. grande cour de 60 pieds de longueur est la cage d’un degré de pierre à noyau de 8 pieds en carré qui communique auxd. étages ; joignant est un passage de 8 pieds en carré pour aller sur les courtines du Rhône, où est un autre petit corps de logis de 25 pieds de longueur sur 9 267 268 Arch. mun. Lyon, DD 39, n°130. Arch. mun. Lyon, DD 39, n°131 et DD 43, n°178. pieds de large ; l’allée à coté de 4 pieds de large qui va sur les courtines ; au bout de lad. allée sont des lieux communs ; aud. corps de logis, un bas, trois étages, une chambre à chaque étage, led. degré de pierre à noyau communique auxd. deux corps de logis ».269 1723, 22 et 24 octobre : Lesd. dame Marie Carillon, veuve de sieur Pierre Chazel, maître architecte à Lyon, et les enfants Chazel, désirant contribuer à l’agrandissement de l’Hôtel-Dieu dont « les appartements destinés pour recevoir les pauvres malades… ne soyent pas de grandeur suffisante pour en contenir la quantité qui s’y présente », lui donnent « la maison desd. dame et enfants Chazel traversant de rue Bourgchanin sur lesd. courtines du Rhône, composée de plusieurs corps de logis, cour et autres dépendances… et qui se confine par lesd. courtines du Rhône de matin, par lad. rue Bourgchanin de soir, par les maisons dud. Hôpital acquises du sieur Visade sur les courtines du Rhône partie de celle louée à Jean Baptiste Gentet, la maison du nommé Jullien meunier sur rue Bourgchanin, le derrière de celles indivises entre le sieur Sibert, la veuve Moulin et autres de celle de l’Aumône Générale et du sieur de Varenne de bise, et par celles du mineur Picard sur lesd. courtines du Rhône, partie de celle indivise entre le nommé Genet, la veuve Marchand et autres et la maison du sieur Cusset de vent », contre diverses rentes aux Pénitents de la Miséricorde, aux deux dames Chazel religieuses à Ste-Colombe-lez-Vienne, etc. Ils se gardent aussi leur vie durant la jouissance de l’appartement qu’ils possèdent en lad. maison « led. appartement consistant en deux chambres de plain pied au second étage sur rue Bourgchanin et sur la cour, en un bas séparé dans la cour servant de bûcher en la moitié de la cave et une cabane de bois servant autrefois d’écurie proche dud. bûcher » plus « leurs entrées, issues tant par rue Bourchanin que par les courtines du Rhône, droit de puisage, ensemble toutes autres facultés comme d’entrepôts dans les cours et autres [etc.] ». Ils reçoivent 3500 livres.270 3.11.14. La maison Chazel (berge du Rhône) Du milieu du XIVe siècle au legs de Claude Gallemant fait en 1665 en faveur de l’Hôtel-Dieu, cette maison et la parcelle de terrain qu’elle occupe dépendaient de la maison de Guillaume Châtillon, rue Bourgchanin (Cf. maison de l’Aumône). 1364, 5 février : Jean Benoît, pêcheur, reconnaît tenir de la directe de l’abbé d’Ainay « quandam domum et curtile sita in ripparia Roduani ex una parte et juxta domum Petri Beconnay ex altera et juxta domum Pretronille relicte Vanerelli ex altera et juxta curtile relicte Rolini Boysseti ex altera » 1409, 19 février : Jean Benoît, pêcheur, reconnaît tenir de la directe de l’abbé d’Ainay « quasdam domum et curtille contiguas » situés en retrait de la rue de Bourgchanin, vers le Rhône, joignant les 269 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu, B 54 n°84. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 114. 271 Arch. mun. Lyon, DD 170 fol. 26r. 270 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 contre un servis de 2 s. vien. et du tiers de 2 gelines. 271 PAGE 397 maison et jardin de Pierre Moretti pêcheur d’un côté, les maison et jardin de Barthélémy Grenay, dit le Jachia Tavernier, de l’autre, et le jardin de Jean Lo Grand Fabri [et ?] de Pierre Couturier et de Jean Vachier tisserand « ex parte posteriori », sous le servis annuel de 2 sous viennois.272 1446 : Guillaume Chastellion, drappier, tient « deux maisons et jardins assises en Bourchanin l’une et l’autre devers(?) le Rhône, jote le jardin de Pierre Bullioud… XL £ ».273 1676, 31 décembre : Vital Verchère, sieur de la Bastie, conseiller du roi, capitaine châtelain etc., a reconnu au profit de l’abbé d’Ainay « un corps de maison consistant en chambres, cour, jardin et plusieurs autres membres de maison appelée la Grande Cour, avec la moitié d’un puits étant au mur mitoyen du côté de matin de lad. cour, sis vers le fleuve du Rhône paroisse de Saint-Nizier, et « se souloit appeler les Peyssieres », faisant partie de la réponse de feu Pierre Morel, fils de Nicolas Morel pêcheur en date du 14 janvier 1408, faite au terrier de Brabant et Prevost, et après fut reconnu par feu Jean Tottain le Jeune [i.e. l’aîné], le 11e janvier 1486, faite au terrier Gonnet Fontaneta, et postérieurement fut reconnu par feue Etiennette Forest, fille de Catherin Forest et [de] Jeanne Totain, femme de Me Antoine Dubois notaire, faite par devant feu Me Claude Ruyer notaire, divisé pour le surplus avec dlle Jeanne Dubuisson, veuve du Sr Sourdet, qui se confine en deux parcelles : 1° La première est un corps de maison consistant en plusieurs chambres, que jouxte la cour ou jardin dud. sieur reconnaissant ci-après confinée de matin et vent, la cour et maison de l’Aumône Générale de cette ville, que fut de Me Claude Gallemant mouvant de la rente noble de l’archevêché dud. Lyon, que fut de Pierre Codurier meunier et après de Pierre Dubeyssy de soir ; et les maison et cour de dame Jeanne Cusset, veuve de Jacques Larriac [sic, pour La Verrière] mouvant le tout de la présente censive et directe, que furent tant dud. Pierre Morel que de Jean Benoist et après de Jean Brilliadi, le tout de bise. 2° La seconde et dernière parcelle est une grande cour ou jardin avec ses appartenances et dépendances, avec deux petits corps de maison l’un du côté de matin et vent de lad. cour et l’autre du côté du fleuve du Rhône où est à présent grange, étable et autres appartenances, que jouxte led. fleuve du Rhône, le chemin ou rue tendant de l’Hôpital du pont du Rhône allant à la porte dud. pont du Rhône entre deux de matin ; la maison de lad. dame Jeanne Dubuisson veuve du Sr Sourdet divisée nouvellement, de la présente, aussi de matin et partie vent ; la maison et cour d’Etienne Gottard coffretier, de la présente directe, que fut de Jean Totain le jeune, d’Odinet Tillier, de Jean Champion et de Jean Fabri dit Calemard aussi de vent, et l’autre corps de maison dud. sieur reconnaissant et de lad. Aumône Générale de Lyon, ayant vue sur la rue du Bourg Chanin, mouvante de la directe de SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 l’archevêché dud. Lyon, comme a été dit ci-dessus, que fut dud. Pierre Codurier meunier et de Pierre PAGE 398 Dubussy et d’Antoinette fille d’Humbert Corbet, femme de Jean Cottin, et de Jeanne fille d’Henry Poinet, femme de Jean Chanet et Guillemette fille d’Henry Poinet, le tout de soir ; l’autre corps de maison dud. sieur reconnaissant ci-devant confinée de soir et bise ; la maison et cour de lad. dame 272 273 Arch. mun. Lyon, DD 247, fol. 164v. Arch. mun. Lyon, CC 3, fol. 76v. Jeanne Cusset, veuve dud. Jacques la Verrière et celle de François Burnaud, le tout mouvant de lad. directe que fut comme dit est dud. Pierre Morel, de Jean Benoist et de Jean Brilliodi (Bullioud), aussi de bise. Servis divisé avec lad. dlle Sourdel : argent, 8 deniers obole viennois ; geline : 1/3 et 1/6 d’une ».274 1679, 18 mars : Vital Verchère, sieur de la Bastie, capitaine châtelain, juge royal des châtellenies de Saint-Bonnet et Marolz pays de Forez, tant en son nom qu’en celui de Lucrèce Boyer, son épouse, vendent à Jacques Maréchal, maître maçon, « une maison haute, moyenne et basse sise en cette ville en la grande rue du Bourchanin, sur laquelle rue lad. maison prend ses jours et vues, un autre petit corps de maison ayant vue sur le fleuve du Rhône, une cour et jardin entre lesd. deux maisons, qui consistent en chambres et rière chambre, caves, greniers, grange, étable, un puits qui est dans lad. cour, laquelle cour et led. jardin son clos de muraille, lequel jardin est de la contenue de demi bicherée de semaille ou environ, que jouxte lad. grande rue du Bourgchanin tendant de l’Hôtel-Dieu au pont du Rhône du soir, ledit fleuve du Rhône, un grand chemin entre deux tendant de l’Hôtel-Dieu au pont du Rhône de matin [suit un blanc de plusieurs lignes]… laquelle maison appartient à lad. dame de la Bastie tant en son nom que comme cohéritière de dlle Marguerite Boyer sa sœur, cohéritières ab intestat de feu M. André Boyer et de dlle Françoise Baucillon leurs père et mère. La présente vente faite moyennant le prix et somme de 9800 livres et 10 louis d’or d’étrennes ».275 1723, 19 juillet : Extrait de la description générale des maisons possédées par l’HôtelDieu : « Maison Chaselle, acquise depuis peu par Messieurs de l’Hôtel-Dieu portant pour enseigne l’image Saint-Pierre, qui perce depuis la rue Bourchanin jusque sur les courtines du Rhône. Sur face de rue Bourchanin : un corps de logis de 14 pieds 2 pouces de large dans œuvre, y compris l’allée qui est dans led. bas par 58 pieds de longueur jusqu’à la première cour ; led. bas a 16 pieds de large sur le derrière, une cave sous led. bas, trois étages, deux chambres à chaque étage et greniers au dessus ; le degré de pierre à noyau est pris dans led. bas sur la cour de 7,5 pieds en carré ; les lieux sont attachés aud. bas, un siège à chaque étage. Lad. cour a 20 pieds de longueur sur 16 de large. Suit un corps de logis de 14 pieds de large hors d’œuvre sur 24 pieds 6 pouces de longueur et 4 pieds de passage, un bas et un étage aud. corps de logis. Suit une autre cour de 28 pieds de longueur sur 12 pieds de large dans laquelle d. cour est un autre corps de logis d’équerre de 28 pieds de longueur sur 15 pieds de large dans œuvre, un bas, un étage au dessus un petit degré de pierre pour monter aud. étage. Les deux petits corps de logis très mauvais. Au bout de lad. cour est un chantier ou magasin clos avec des ais de 9 pieds de large par 11 pieds de longueur, un bas et un étage, un autre petit degré de Suit la grande cour de 36 pieds de large par 68 pieds de longueur jusqu’à l’angle dud. corps de logis, le puits au milieu de lad. largeur joignant le mur mitoyen dans lequeld. mur le sieur Chaselle a 274 275 Arch. dép. Rhône, 11 G 469, fol. 168r-170r. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu, B 89. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 pierre pour monter aud. étage pris dans lad. cour. PAGE 399 ci-devant permis à un voisin de prendre des jours par des croisées sur lad. grande cour dans laquelle il y a deux corps de logis bâtis de bonne pierre et en très bon état. Celui à droite en entrant du coté de rue Bourchanin a 24 pieds de large hors d’œuvre sur 56 pieds de longueur, un degré de pierre au milieu a deux rampes de 4 pieds de large chacune ; aud. corps de logis, il y a quatre caves, des bas, deux étages, trois chambres à chaque étage et greniers au dessus. Le corps de logis à gauche a 68 pieds de longueur par 16 pieds de largeur dans œuvre, un grand bas de 60 pieds de longueur qu’occupe un cordier, deux étages, 4 chambres à chaque étage séparées par des ais et greniers au dessus, un degré de pierre dans lad. cour de 4 pieds de large qui monte au premier étage ; au bout de lad. grande cour de 60 pieds de longueur est la cage d’un degré de pierre à noyau de 8 pieds en carré qui communique auxd. étages ; joignant est un passage de 8 pieds en carré pour aller sur les courtines du Rhône, où est un autre petit corps de logis de 25 pieds de longueur sur 9 pieds de large ; l’allée à coté de 4 pieds de large qui va sur les courtines ; au bout de lad. allée sont des lieux communs ; aud. corps de logis, un bas, trois étages, une chambre à chaque étage, led. degré de pierre à noyau communique auxd. deux corps de logis ».276 [Vers 1735] : « Projet du Sr Theve. L’Hôtel-Dieu de Lyon, fol. 60, [article 5]. Un tènement de deux corps de logis séparés par une grande cour dans laquelle il y a un puits, consistant chacun en trois étages, bas, cuisines et caves au-dessous, autre corps de logis haut et bas, avec une petite cour au devant, plusieurs petits bâtiments hauts et bas sur le derrière, sièges de latrines, allée, montée et autres aisances, appartenances et dépendances appelé La Grand Cour, situé à Lyon dans l’enclos du Bourchanin, paroisse de Saint-Nizier, faisant anciennement au terrier de lad. rente signé Compans partie du seul article de Peronet Lepaissiere, partie du premier article de celle d’Aymé Ravinel du 19 mai 1350 et partie de l’article seul de celle de Nicolas Morel, pêcheur du 29 mars 1383, par-devant Mercier, depuis aud. terrier par-devant led. Mazuyer, ce qui fut dud. Ravinel reconnu par Jean Benoît pêcheur en son article trois le pénultième janvier 1364, faisant ensuite au terrier de Brebant et Descours le 2e article et partie du premier de la reconnaissance de Pierre fils de Nicolas Morel pêcheur du 14 janvier 1408, et partie du seul de celle de Jean Benoît du 19 février 1409 ; postérieurement au terrier Gonet et Fontaneta, partie de l’article seul de celle de Jean Totain l’aîné du 11 janvier 1486, successivement au terrier Ruyer le seul article de celle d’Etiennette fille de Catherin Forest, femme de Me Nicolas Dubois notaire royal à Lyon du 2 mai 1538, et en dernier lieu du terrier Perrichon la totalité de l’article unique de celle de noble Jacques [sic, pour Vital] Verchère, Sr de la Bastie, conseiller du roi, capitaine châtelain, lieutenant criminel en la ville et châtellenie de Saint-Bonnet le Châtel et SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Marclos, en son nom et de dlle Lucrèce Boyet sa femme, du dernier décembre 1676, qui est erronée, PAGE 400 joignant au fleuve du Rhône, la courtine d’icelui ou rue tendant de l’Hôtel-Dieu au pont du Rhône entre deux d’orient, à la maison ci-dessus immédiatement confinée qui fut de dame Jeanne Dubuisson, auparavant divisé des articles dud. Benoît et Morel, de midi ensuite d’orient ; à la maison de Sr Jean Marchand et des héritiers Claude Genet, et la grange à bois, écurie et fenière des héritiers de Sr Pierre 276 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu, B 54 n°84. Farges et la maison indivise entre dlle Françoise Bonard, veuve de Sr Pierre Goutal, Sr Denis Goutal et le Sr Gayet qui fut de Sr Etienne Goutard, auparavant divisé de l’article de ladite Forest, auparavant de celui dud. Totein, précédemment de ceux dud. Morel de midi ; à la cour de la maison des Srs recteurs de l’Hôtel-Dieu qui fut desd. mariés Verchère et Boyet, auparavant de Me Antoine Dubussey, précédemment des héritiers Peymure, antérieurement de Pierre Couturier, mouvante de la directe de l’archevêché de Lyon, suivant la reconnaissance de Sr Jacques Maréchal du terrier Michel d’occident, à la maison du Sr Duon qui fut de la relaissée de Rolin Boisset mouvant de la directe de l’archevêché de Lyon suivant la reconnaissance de Jean Prador du terrier Michel, de Jeanne fille d’Henry Point, femme de Jean Clément, et Guillemette aussi fille dud. Point, femme d’Ennemond Girard, dud. terrier Cropet, et de Jeannette relaissée de Zacharie Nicod, fille et héritière de Jacquemette, fille de Rolin Boisset, du terrier Canalis aussi d’occident, autre maison jardin et imprimerie des Srs recteurs de l’Hôtel-Dieu divisé de l’article dud. Jean Benoît, après immédiatement confiné de septentrion ensuite d’occident ; à autre maison desd. Srs recteurs qui fut de l’Aumône Générale de cette ville, auparavant divisé, de même d’occident ; et à autre maison dud. Hôtel-Dieu que fut de dame Jeanne Cusset, veuve de Jacques Laverriere, auparavant de Guillaume Garnier, de cette directe de septentrion. Servis : argent : 3 sous 7deniers oboles viennois ; geline : ¾ de geline, égalation faite ».277 3.11.15. La maison du Merle Blanc La maison du Merle Blanc est une maison double, née de la réunion par Jean Taillard, à la fin du XVIe siècle ou au tout début du XVIIe, de la moitié méridionale de la maison Corbet, dont il était l’héritier (Cf. maison Chazel), et de la maison située immédiatement au sud, dite maison du Lièvre ou du Lévrier. Jusqu’en 1600, les documents qui suivent ont trait à cette seule maison. A partir de 1635, ils concernent les deux corps de logis fusionnés. 1446 : Simon Colombier tient « une maison et jardin assise en Bourchanin apellée du Lievre jouxte la maison de Pierre Beyrie, estimée LX £ ».278 1482, 4 janvier : Jean Totein le jeune, panetier, reconnaît tenir de la directe de l’abbé d’Ainay « quasdam domum et curtille contig. que fuerunt Johannis Macardi deinde Vaucherii Tinardi Lazarii » situés dans la rue de Bourgchanin, à côté de la maison qui fut dudit Macardi et qui est maintenant à Etienne Tavernier au sud, de la rue à l’ouest, le fleuve, une route entre deux, de matin, la maison 277 Arch. dép. Rhône, 11 G 449 (plan). Arch. mun. Lyon CC 3, fol. [3]65r. 279 Arch. mun. Lyon, DD 171 fol. 75v; Arch. dép. Rhône, 11 G 159, fol. 33r. 278 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Ymberti Corberii au nord, sous le cens annuel de trois oboles viennois.279 PAGE 401 1493 : Jehan Tosteyn boulanger tient « une maison haute moyenne et basse en lad. rue et jardin derrière tirant jusques au Rhône, devers le matin, joignant a la maison dud. Gonet devers le vent, et la maison de la fille de Humbert Corbet devers la bise… »280 1502, 20 juin : Benoît Toteyn, fils du défunt Jean Toteyn le jeune, de l’autorité de son tuteur, reconnaît tenir de l’archevêque comte de Lyon « quaddam domum cum curtille de retro que est medietas divisa a parte boree domus que fuit domini Johannis Fabri alias Calamard », joignant la rue Bourgchanin à l’ouest, la maison qui fut de Simon Colombier et maintenant d’Antoinette femme de Jean Cottini au nord et l’autre moitié de la dite maison que tient Julien de Lauda au sud, sous le cens annuel d’une obole fort.281 1503, 26 février : Odinet Tellier passe reconnaissance au profit de l’archevêque comte de Lyon pour une « maison et jardin » qu’il a acquis de Benoît Toteyn, laquelle maison est « la moitié divise du côté de bise d’une maison qui fut de Jean Faure dit Callamard » jouxte la rue Bourchanin de soir, la maison qui fut de Simon Colombier à présent à Antoinette femme de Jean Cotin de bise, l’autre moitié d’icelle maison que tient Julien de Laude de vent. Servis : une obole fort.282 1516 : Les hoirs Odyn Tylier tiennent « une maison haute et basse où pend l’enseigne Le Lévrier avec jardin dernier tirant jusques au Rhône, en lad. rue du côté de matin, qui fut de Jehan Toteyn, boulanger, joignant à la maison de Champyon devers vent et la maison de Jehan Cotyn pelletier devers bise… »283 1528 : Jean Champyon tient « une maison haute et basse qu’il tient, dont il a, en en lad. maison, la boutique dessous et la chambre dessus, sur la grand rue, avec un petit jardin sur le Rhône ; et le reste de lad. maison tient Perrine, héritière d’Oddinet Tillier, tient un jardin derrière, trois chambres sur le derrière joignant lad. maison à la grande maison dudit Champyon d’un côté [sud] et la maison de Jean Cotin d’autre côté [nord] ».284 1551 : Marie Chappuyse veuve de Jean Champion tient « une maison au Bourg Chanyn jouxte Millet Taillard de bise, plus la maison joignant la dernière confinée ».285 1600, 9 janvier : Jean Taillard, marchand boucher de Lyon, passe reconnaissance au profit des religieux de l’abbaye d’Ainay pour « une maison et jardin joignant ensemble située… en la rue du Bourchanin, jouxte icelle rue de soir, la maison dudit Taillard de bise, la maison indivise d’entre SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Nicolas Boucher et Benoît Benoist de vent et la rivière du Rhône un chemin entre deux de matin... qui PAGE 402 280 Arch. mun. Lyon, CC 6 fol. 28r. Arch. dép. Rhône, 1 G 238, fol. 286r. 282 Arch. dép. Rhône, 1 G 238, fol. 287r et 10 G 1467, fol. 136v. 283 Arch. mun. Lyon, CC 31 fol. 120r. 284 Arch. mun. Lyon, CC 39, fol. 167r. 285 Arch. mun. Lyon, CC 45, fol. 34v (B 97). 281 fut [croit-on à tort] de la réponse de Guillaume Ponsin et Jean Pagnon » tenue contre un cens de 7 deniers obole forte. 286 1635, 25 janvier : Testament de Pierre Courtin, boucher, qui donne et lègue à Pernette André, sa femme, la jouissance sa vie durant « d’un bas et cave sur le devant de la maison du testateur où est l’enseigne du Merle Blanc rue Bourgchanin » et fait de ses filles Marguerite et Barbe Courtin, femmes desd. Bernard et Ogier, ses héritières universelles.287 1669, 3 septembre : Les consuls de Lyon autorisent Etienne Goutard à « faire poser au devant d’une sienne maison sise et faisant face sur rue du Bourgchanin au soir, l’enseigne du Merle Blanc, à la charge qu’elle sera attachée à 10 pieds de hauteur du rez-de-chaussée et avec toute la sûreté requise pour ne préjudicier au public et qu’il n’y en aura aucun semblable audit quartier ».288 L’autorisation est renouvelée en des termes identiques le 12 septembre 1673.289 [fin XVIIe s.] : Projet de reconnaissance d’Etienne Gotard, maître coffretier à Lyon, au profit du seigneur abbé d’Ainay, pour « une maison haute moyenne et basse consistant en plusieurs membres faisant deux corps, sise en la rue du Bourg Chanin, paroisse de Saint-Nizier, où pend pour enseigne le Merle Blanc que fut de la réponse de feu Jean Totain en date du 4 janvier 1482 faite pardevant feu Me Humbert Gonnet et Claude Fontaneta notaires, et après fut omis à reconnaître par feu Jean Champion au terrier Ruyer et fut anciennement d’Odinet Tillet, que jouxte le fleuve du Rhône, la rue tendante de l’hôpital dudit Lyon allant aud. pont du Rhône entre deux de matin, la maison d’honnête Marc Antoine Fenoulliet (sic) dit la Rose peintre, mouvante de la présente directe que fut d’Aimon David et de Clémence veuve de Hugonin Duson [i.e. Gonet Dix Sols] et auparavant de Jean Maccardi et sa femme et d’Etienne Tavernier et après de Jacques Barondeau, de Julien de Lauda, de Benoît Langlois et de Jean Champion de vent, la rue tendant dud. Hôtel-Dieu allant au pont du Rhône de soir et la maison dud. sieur Verchère et sa femme, partie mouvante de la présente directe, et l’autre partie qui est la maison faisant face sur lad. rue du Bourgchanin qui se meut de la directe de l’archevêché, que fut d’Humbert Corbet et auparavant de Pierre fils de Nicolas Moret, d’Etiennette Forest et de Jean Totain l’aîné de bise, sous le servis : argent, 1 denier obole viennois ».290 1684, 18 janvier : Etienne Goutard, marchand bourgeois de Lyon, reconnaît en faveur de l’archevêché de Lyon « une maison haute moyenne et basse consistant en divers membres et appartenances située en la rue du Bourgchanin, étant en deux corps de logis aboutissant tous deux à lad. rue, ayant 14 pas de face sur icelle et 32 de profondeur de matin à soir en ce qui est mouvant de lad. rente, que fut en deux réponses, l’une d’Antoinette, fille d’Humbert Corbet, femme de Jean et partie de celle de Jean Faure au terrier Canalis, que jouxte lad. rue du Bourgchanin de soir, la 286 Arch. dép. Rhône, 11 G 167 n°2. Arch. dép. Rhône, 3 E 7955. Arch. mun. Lyon, DD 30 n°158. 289 Arch. mun. Lyon, DD 30, n°145. 290 Arch. dép. Rhône, 11 G 469, fol. 156v. 287 288 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Cottin, et l’autre de Benoît Totin au terrier Croppet coté C et auparavant de celle de Simon Colombier, PAGE 403 maison du sieur Maréchal que fut de lad. Corbet et auparavant d’Hugonin Rontallon de bise, la maison de sieur Marc Antoine Fenoilliet dud. servis de vent et le jardin et autres membres derrière de la maison dud. S. confessant de matin, sous le cens et servis annuel et perpétuel d’un obole et picte fort… ».291 1695, 17 mai : Testament de Jeanne Ogier, veuve d’Etienne Gotail, qui donne et prélègue à Pierre Gotail, son fils, Me ouvrier en draps de soie, « la totalité du corps de logis du milieu du côté de bise, en joignant les bâtiments du Sr Chazard [i.e. Chazel] dépendants de la maison de lad. testatrice sise en cette ville, rue Bourchanin traversant sur les courtines du Rhône, avec la cour ou jardin du côté de matin à plain pied dud. corps de logis et la communauté de l’autre cour du côté de soir aussi à plain pied du même corps, ainsi que le tout se contient et comporte. Plus lui prélègue place dans la cave sous le bas de derrière d’un autre corps de logis à plain pied de la susd. cour du côté de soir pour tenir quatre pièces de vin de front du côté qui lui sera indiqué par la propriétaire ci-après nommé dud. corps de logis sur le dernier. Et aura led. Gotail son encavage et décavage par la cave sur le devant. Donne et prélègue… à Sr Denis Gotail son autre fils la totalité du corps de logis du côté de vent, faisant face sur lad. rue du Bourchanin, auquel pend pour enseigne le Merle Blanc, régnant depuis la rue jusques à la cour du côté de matin et tout ainsi qu’il se contient et comporte, le bas duquel est présentement occupé par le nommé Lachat cordonnier. Voulant lad. testatrice que lorsque le poteau qui sépare l’allée d’avec la boutique occupée par led. Lachat et le bas occupé par Mathieu Guillot, Me vinaigrier, sera refait, ou une muraille en place, ce sera aux frais également de ses héritiers universels après nommés… Item donne et lègue… à dlle Justine Gotail sa fille, femme de sieur Jacques Cusset, la totalité de l’autre corps de logis du côté de bise, en joignant led. Chazard de sad. maison, faisant aussi face sur lad. rue du Bourchanin régnant depuis lad. rue jusques à la cour, de laquelle led. Pierre Gotail son fils aura l’usage et communauté… Laquelle cour demeurera aussi commune à lad. Justine Gotail, à laquelle elle avait déjà donné et constitué les deux bas dud. corps de maison dans son contrat de mariage avec led. Cusset, à la charge que lad. Justine Gotail donnera aud. Pierre Gotail son frère, du côté qu’elle voudra, place dans la cave sur le bas derrière pour mettre quatre pièces de vin de front, avec ses encavage et décavage par le bas sur le devant… Item lad. testatrice donne et lègue par droit d’institution à Claude Gotail son petit fils susnommé, fils dud. défunt Jean-Baptiste Gotail son fils, les deux chambres de plain pied qui sont présentement occupés par elle, testatrice, au premier étage du corps de logis du milieu du côté de vent, dépendant SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 des susd. maisons de lad. testatrice avec les deux bas au dessous… par lesquels bas lesd. Pierre, Denis PAGE 404 et Justine Gotail auront leur passage, pour aller et venir de lad. rue du Bourchanin sur les courtines du Rhône sans aucun contredit ni empêchement, en faisant faire par eux et à leurs frais une séparation d’ais en forme d’allée dans lesd. bas pour servir auxd. passages. 291 Arch. dép. Rhône, 1 G 242, fol. 135v et Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 115. De plus, lad. testatrice donne et lègue aud. Claude Gotail son petit-fils une portion de cave pour tenir deux pièces de vin de front dans celle dépendant du corps de logis ci-dessus prélégué aud. Denis Gotail son fils, laquelle place led. Pierre Gotail fera clore et séparer à ses frais et dépens. Comme encore prélègue audit Pierre Gotail son autre fils une autre portion de la même cave pour y tenir trois pièces de vin aussi de front pour séparer lesquelles portions de cave il y sera fait des cloisons d’ais aux frais des légataires… et lesd. portions données par led. Denis Gotail des côtés que bon lui semblera, lequel souffrira l’encavage et décavage pour lesd. portions par la cave sur le devant… »292 1703, 25 avril : Denis Goutal, marchand et maître ouvrier en draps de soie à Lyon, vend à Claude Genet, maître charpentier, « le tiers appartenant au vendeur de deux granges à bois et petite maison sur les courtines du Rhône, laquelle petite maison et deux granges à bois sont indivises entre ledit vendeur, sieur Pierre et Justine Goutal ses frères et sœur, dépendantes de leur maison située rue du Bourchanin, traversante sur les courtines du Rhône par une allée commune par laquelle ledit vendeur se réserve son passage à la forme du testament de défunte dame Jeanne Ogier, sa mère, femme de sieur Etienne Goutal, en date du 17 mai 1695 reçu par Me Delafay… lesquels bâtiments et granges à bois jouxtent et se confinent par lesdites courtines du Rhône du côté de matin, la maison de sieur Pierre Chazel de bise, la cour qui sépare lesdites granges à bois d’avec le corps de logis du milieu de soir et les bâtiments dépendants de l’Hôtel-Dieu… ladite allée commune entre deux de vent ». La vente est conclue pour la somme de 1000 livres.293 1707, 17 mars : Pierre Goutail et Françoise Bonnard, sa femme, ainsi que Claude Genet, maître charpentier audit Lyon, et Jeanne Moiriat, sa femme, vendent à Pierre Farges, marchand et maître boulanger à Lyon, « la grange à bois, les deux tiers de laquelle appartiennent audit Goutail et l’autre tiers audit Genet » acquis par celui-ci de sieur Denis Goutal et sa femme par contrat du 25 avril 1703. Les époux Goutal lui vendent aussi « le petit bâtiment qu’icelui Pierre Goutal a fait construire puis quelques années attenant ladite grange du côté de soir », confiné « par la maison desd. vendeurs de matin, l’allée commune prenant son entrée par les courtines du Rhône et traversant dans la rue du Bourgchanin de vent, un petit espace par où ledit acquéreur a son passage pour aller à une écurie à lui appartenant et séparant lesd. fonds vendus d’avec la maison desd. frères et sœur Goutal qui aboutit à la rue Bourgchanin de soir et la maison de sieur Pierre Chazel maître maçon aud. Lyon de bise », le tout moyennant 1125 livres. Il « sera loisible audit sieur acquéreur d’élever le toit de lad. grange du côté de l’allée commune jusques à la hauteur de la muraille de la maison où loge à présent le nommé Laroche cordonnier, laquelle fait soir à lad. grange, et de donner à proportion de lad. élévation la pente ordinaire aux eaux pluviales ; lui sera pareillement permis d’élever le toit de lad. grange du côté leur donner une pente différente au choix dud. acquéreur ».294 292 Arch. dép. Rhône, 3 E 4101, fol. 695r. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 90. 294 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 92. 293 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 de matin pour lui donner sa pente naturelle du côté de soir afin de faciliter l’écoulement desd. eaux et PAGE 405 1714, 8 février : Pierre Goutal, marchand ouvrier en draps de soie de cette ville, et dlle Françoise Bonnard, sa femme, vendent à Claude Genet, maître charpentier à Lyon, « les deux tiers d’une maison appartenant audit Goutal située en cette ville sur les courtines du Rhône, consistant en un bas servant de triperie prenant jour sur lesd. courtines du Rhône de matin, un autre bas derrière du côté de soir, la maison de l’Hôtel-Dieu de vent, celle de la veuve Hodieu de bise, plus deux chambres au premier étage avec les greniers au dessus et toutes leurs dépendances ». La présente vente faite moyennant la somme de 5000 livres sur laquelle ledit Genet s’est retenu… la somme de 550 livres qu’il a payé en leur acquis au sieur Cusset et Justine Goutal, sa femme, beau-frère et sœur dudit Goutal.295 1716, 4 décembre : Pierre Goutail, Denis Goutail, Jacques Cusset, maître des droits de Justine Goutail et Catherine Husson, mère et tutrice de Claude Goutail, son fils et de défunt Jean-Baptiste Goutail, rendent foi et hommage au roi pour leur maison qu’ils croyaient pourtant allodiale.296 1717, 23 février : Pierre Goutal, maître ouvrier en draps de soie à Lyon, Denis Goutal le jeune, même profession, Justine Goutal femme de Jacques Cusset, Catherine Husson, veuve de Jean-Baptiste Goutal en qualité de tutrice de Claude Goutal leur fils, tous enfants d’Etienne Goutal et de Jeanne Ogier, reconnaissent tenir du roi, à foi et hommage à cause de son château de Pierre Scize, « une maison de franc alleu consistant en quelques corps de logis située en cette ville rue du Bourchanin, où est pour enseigne le Merle Blanc, traversant sur les courtines du Rhône, paroisse Saint-Nizier, joignant ladite rue Bourchanin de soir, les courtines du Rhône de matin, la maison de la veuve Fenouillet où est pour enseigne le Roy d’Or de vent, la maison des héritiers Chazard où est pour enseigne l’effigie de Saint-Pierre de bise », laquelle maison leur a été léguée par leur mère qui la possédait en qualité de fille et héritière de Barbe Courtin, veuve de Louis Ogier, notaire, et cohéritière de Pierre Courtin son père suivant son testament du 25 janvier 1635 reçu défunt Me Terrasson notaire, à qui lad. maison appartenait « …de laquelle en appartient à moi Pierre Goutal le corps de logis du milieu du côté de bise, à moi Denis Goutal le corps de logis du côté de vent, à moi Justine Goutal l’autre corps de logis du côté de bise joignant la maison des héritiers Chazard faisant face sur lad. rue du Bourchanin, et audit Goutal fils… lui appartient deux chambres de plain pied au premier corps de logis du milieu du côté de vent et deux bas au-dessous avec une portion de cave sur le derrière de lad. maison dépendant du corps de logis ».297 1733, 12 mai : « Sur la requête présentée au roi en son Conseil par les recteurs et administrateurs [de l’Hôtel-Dieu] contenant que les bâtiments dudit Hôpital ne peuvent suffire au concours des pauvres malades et autres de différentes espèces qui s’y présentent tous les jours pour être soulagés SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 dans leurs besoins. Par cette raison les anciens administrateurs… ont formé le dessein depuis plus de PAGE 406 20 ans d’agrandir les bâtiments dudit Hôpital. Cet agrandissement n’est praticable que du côté d’un quai appelé les courtines du Rhône situé au midi des anciens bâtiments dudit Hôpital général. Pour 295 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 90. Arch. dép. Rhône, 8 C 255, fol. 27r. 297 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 115 et Arch. dép. Rhône, 8 C 256, fol. 5r. 296 parvenir à cet agrandissement, on a déjà acquis environ un vingtaine de maisons ; il n’y a plus que quatre maisons à acquérir pour avoir le terrain nécessaire aux nouveaux bâtiments. Ces quatre maisons sont vieilles et de peu de valeur, elles sont possédées par des artisans entêtés qui n’ont voulu entendre à aucune des propositions qui leur ont été faites… Ces quatre maisons appartiennent l’une à Jacques Cusset fabriquant, une autre est indivise entre trois particuliers savoir la veuve Marchand, Philibert Genest et Goutard ; la troisième est indivise entre… Justine Goutard, Denis Goutard, la veuve de Pierre Goutard et François Bonnard ; la quatrième est une grange à mettre du bois appartenante à la veuve Farges ou aux héritiers dudit Farges…. A ces causes requéraient les suppliants qu’il plût à sa Majesté ordonner aux propriétaires ci-dessus nommés de vendre leurs maisons que l’on vient de désigner et qui sont situées soit sur les courtines du Rhône soit dans la rue Bourgchanin ou bien entre les dites courtines et ladite rue Bourgchanin aux recteurs et administrateurs de [l’Hôtel-Dieu] ». Le roi accède à cette demande. 1735, 28 mars : Philibert Goutal passe reconnaissance en faveur de l’abbaye d’Ainay pour « le deuxième étage, la communauté des sièges de latrines, aisances, appartenances et dépendances d’une maison située dans l’enclos du Bourchanin, paroisse de Saint-Nizier à Lyon, le surplus de laquelle est possédé tant par dlle Françoise Bonard, veuve de sieur Pierre Goutal, que par le Sr Gayet, provenu des biens de Sr Etienne Goutal, faisant au terrier de lad. rente signé Ruyer le seul article de la reconnaissance d’Etiennette, fille de Catherin Forest et Jeanne Totein, femme de Me Thomas Dubois, notaire à Lyon du 2 mai 1538, auparavant au terrier Gonet et Fontaneta partie de l’article seul de celle de Jean Totein l’ainé du 11 janvier 1486, joignant à l’écurie et fenière des héritiers de Sr Pierre Farges divisées, les aisances de lad. maison et desd. écuries et fenières entre deux, d’orient, à la maison indivise entre Sr Denis Goutal, lad. dlle Françoise Bonnard veuve de Sr Pierre Goutal et dlle Jeanne Marie Cusset et à autre maison et cour du sieur Denis Goutal et à l’allée traversante de lad. rue Bourchanin sur les courtines du Rhône, qui fut de Jean Champion auparavant de Jean Macard et plus anciennement de Me Jean Faure alias Calamard, prêtre dud. Saint-Nizier de midi, à la maison et aisances de la dlle Cusset d’occident et aux maisons et cour des Srs recteurs de l’Hôtel-Dieu de cette ville qui fut de Vital Verchere, sieur de la Bastie, de septentrion. Servis : 1 denier 1/3 viennois ; geline : 1/48, 1/72 d’une ».298 1735, 24 août : Denis Goutal passe reconnaissance en faveur de l’abbaye d’Ainay pour [art. 1] « une maison où pend pour enseigne le Merle Blanc, située à Lyon, dans l’enclos de Bourchanin, paroisse de Saint-Nizier, composée de deux étages, un arc de boutique, cour et puits en icelle, sous laquelle du côté boréal est une allée traversante de lad. rue du Bourchanin sur les courtines du partie de la reconnaissance de Jean Totein le jeune du 4 janvier 1488, auparavant au terrier Compans par devant Mercier partie du seul article de celle de Pierre Guichard couturier du 1er août 1373, mouvant ladite maison de la présente directe avec celle de l’archevêché de Lyon, suivant la 298 Arch. dép. Rhône, 11 G 449 (plan). SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Rhône ; fut des biens de Sr Etienne Goutal, faisant au terrier de lad. rente signé Gonet et Fontaneta PAGE 407 reconnaissance de Benoît fils de Jean Totein le jeune inscrit au terrier de lad. rente signé Cropet, joignant à autre maison dudit Sr Goutal confessant, indivise avec dlle Françoise Bonnard, veuve de Sr Pierre Goutal, et dlle Jeanne Marie Cusset ci-après confinée d’orient, à la maison des sieurs recteurs de l’Hôpital général de Notre-Dame de Pitié du Pont du Rhône de cette ville, qui fut des biens de Sr Marc Antoine Fenoillet, auparavant d’Aymé David et de Clémence relaissée de Gonet Dix Sols et plus anciennement d’Etienne Tavernier de cette directe de midi, à la rue Bourchanin tendante dudit HôtelDieu à la rue de la Barre et de là au pont du Rhône ou à la place de Louis le Grand d’occident, à la maison et cour de lad. dlle Cusset qui fut d’Humbert Corbet auparavant de Reynaud Marchand de septentrion et à la maison aussi ci-après confinée de septentrion. Servis : 1 obole et 1/3 de pitte viennois. [art. 2] …une maison située audit lieu aussi composée de deux étages, bas au dessous, appartenances et dépendances d’icelle, indivise avec dlle Françoise Bonnard, veuve de Sr Pierre Goutal et dlle Jeanne Marie Cusset, qui fut des mêmes réponses et articles que dessus, sous laquelle maison est lad. allée traversante de lad. rue de Bourchanin sur lesd. courtines du Rhône, joignant à l’écurie des héritiers de Sr Pierre Farges divisé, une petite place au devant dans laquelle traverse lad. allée entre deux, d’orient, à la maison, loge et bûcher des sieurs recteurs et administrateurs dud. hôpital qui fut des biens de sieur Marc Antoine Fenoillet auparavant d’Aymé David et Clémence relaissée de Gonet Dix Sols et plus anciennement d’Etienne Tavernier de cette directe de midi, à la cour de la maison ci-devant confinée et aud. puits aussi divisé d’occident ; et à la maison de sieur Philibert Goutal de lad. dlle Bonnard veuve Goutal et des mariés Gayet et Goutal qui fut de ladite Antoinette fille d’Humbert Corbet femme de Jean Totein l’ainé, auparavant dudit Humbert Corbet anciennement dudit Raymond Marchand de septentrion. Servis : 1/3 de pitte ».299 1735, 4 septembre : Philibert Goutal, maître ouvrier en draps d’or, d’argent et de soie à Lyon, et Catherine Guy, sa femme, vendent au Grand Hôtel-Dieu, moyennant la somme de 3000 livres, « deux chambres au deuxième étage du corps de logis du milieu dépendantes d’une maison située en cette ville rue Bourchanin où est pour enseigne le Merle Blanc, avec une cave à tenir deux pièces de vin étant sous la maison de Justine Goutal femme de Jacques Cusset », le tout donné par donation entre vifs audit vendeur par sieur Pierre Goutal son père, par son contrat de mariage du 3 mai 1712300. 1736, 19 décembre : Marguerite Long, veuve de Sr Denis Goutal, maître ouvrier en draps d’or, d’argent et de soie de cette ville, et Me François Fallet, huissier, et Louise Goutal, sa femme, remettent à titre d’échange aux recteurs de l’Hôtel-Dieu, contre une maison, située à l’angle des rues Terraille et SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Tirerie, et la somme 800 £, « deux chambres contiguës au second étage, ayant vue l’une sur la rue PAGE 408 Bourchanin et l’autre sur la cour, un petit cabinet ou charbonnier à l’extrémité de la montée et la moité d’une cave étant sous le bas de lad. cour, le tout dépendant d’une maison où est pour enseigne le Merle Blanc », située en cette ville, en lad. rue Bourchanin et appartenant à ladite Long en qualité 299 300 Arch. dép. Rhône, 11 G 449 (plan). Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 115. d’héritière universelle dud. sieur Denis Goutal son mari, instituée par son testament du 21 décembre 1732, et « deux bas de plain pied, un ayant vue sur lad. rue Bourchanin et l’autre sur lad. cour, une cave sous le bas de devant, et une chambre au premier étage au dessus du même bas sur rue, lesdits. membres faisants aussi partie de la susd. maison du Merle Blanc » donnés à lad. Louise Goutal par led. défunt Denis Goutal et lad. Marguerite Long, ses père et mère, solidairement dans son contrat de mariage avec ledit Gallet du 12 aout 1731301. 1740, 6 juillet : Françoise Bonnard, veuve de sieur Pierre Goutal marchand ouvrier en étoffes d’or, d’argent et de soie à Lyon, sieur Baltazard Gayet aussi marchand maître ouvrier en draps d’or, d’argent et de soie dans cette ville et dlle Clémence Goutal son épouse, légataire et héritière substituée dudit Pierre Goutal son père, pour se conformer à l’arrêt du Conseil d’Etat du roy du 12 mai 1733, vendent au Grand Hôtel-Dieu « tous les membres et portions de maisons divisés et indivis qui appartenaient audit feu Pierre Goutal dans quatre corps de logis dépendants d’une maison sise en cette ville rue Bourchanin où est pour enseigne le Merle Blanc traversant sur les courtines du Rhône, lesquels… consistent en premier lieu en deux chambres au premier étage du corps de logis du milieu du côté de bise au dessous des deux chambres ci-devant acquises par led. Hôtel-Dieu du sieur Philibert Goutal…, en second lieu en une cave à tenir trois pièces de vin étant sous un autre corps de logis aussi ci-devant vendu audit Hôpital par les ayants droit de Denis Goutal… ; en troisième lieu, en deux bas étant audessous des deux chambres désignées dans le premier article des présentes et actuellement occupées par les héritiers d’Antoine Duc ; en quatrième lieu, dans le tiers indivis de l’autre corps de logis du milieu du côté de vent composé de deux bas au rez-de-chaussée, de deux chambres au premier étage et de deux chambres au second étage ; en 5e lieu dans le tiers indivis d’une cave à tenir deux pièces de vin étant à côté de celle-ci-dessus énoncée et dépendante du même corps de logis acquis des ayants droit dudit Denis Goutal et finalement en un espace de cave à tenir deux pièces de vin étant sous le corps de logis apartenant aux dlles Cusset et faisant partie de l’espace à tenir quatre pièces de vin prélégué par Jeanne Ogier audit Pierre Goutal ». La vente est faite devant Me Perrin notaire à Lyon, moyennant la somme de 7600 livres.302 1742, 5 décembre : Jean-Claude Muyard, marchand fabriquant en étoffes d’or, d’argent et de soie de cette ville, et Marguerite Cusset, sa femme, pour satisfaire à l’arrêt du Conseil d’Etat du roi du 12 mai 1733 et à l’assignation à eux donnée le 30 août dernier, vendent au Grand Hôtel-Dieu « une chambre au quatrième étage sur le derrière et le quart de deux chambres au troisième étage, le tout dépendant d’une maison où est pour enseigne le Merle Blanc » et léguée à lad. dlle Cusset par défunte dlle Justine Goutail (sic) sa mère, femme de Sr Jacques Cusset, ouvrier en soie de cette ville. La vente 301 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 115. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 115. 303 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 115. 302 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 est conclue devant Me Perrin pour le prix de 2500 livres.303 PAGE 409 1743, 23 juin : Pierre Roland dit Fontaine, maître tailleur d’habits à Lyon, et dlle Benoîte Cusset sa femme, pour satisfaire à l’arrêt du Conseil du roi du 12 mai 1733 et à l’assignation à eux donnée le 30 août dernier, vendent au Grand Hôtel-Dieu « une chambre au second étage sur le derrière, une petite cave à tenir deux bareilles de vin sous le bas de derrière et le quart de deux chambres au troisième étage, le tout dépendant d’une maison où est pour enseigne le Merle Blanc » léguée à la dlle Cusset par défunte Justine Goutail (sic) sa mère femme de Sr Jacques Cusset.304 1744, 8 juin : En application de l’arrêt du Conseil d’état du 12 mai 1733, Etienne Fahy et JeanBaptiste Roche procèdent à la visite, description et estimation des maisons et portions de maisons de Marguerite Long, Marie Justine Goutal, Jacques Goutal et Jeanne Marie Françoise et Elisabeth Cusset : « Premièrement, sommes entrés dans une allée servant d’entrée à la maison du Merle Blanc qui confine ladite allée du côté de midi et commune avec la maison qui confine aussi lad. allée du côté du nord, laquelle allée a de longueur 57 pieds et de largeur 3 pieds 3 pouces, le tout dans œuvre, fermante avec une porte de bois de sapin, ses ferrures, sans serrure. Le long de lad. allée du côté du nord est un pavé creux de pierres de taille pour conduire les eaux pluviales et des éviers dans la rue Bourchanin, le tout en assez bon état, lad. allée pavée de pierres de taille et couverte d’un plancher. Au bout de lad. allée du côté de matin est un degré aussi commun à vis en pierres de taille qui, du côté de midi, sert à monter au premier et second étages de lad. maison du Merle Blanc, par lequel degré sommes descendus dans un petit cavon qui est au pied d’icelui, qui a six pieds de longueur sur 5 de large, voûté au dessus et fermé par un emparage d’ais appartenant indivis par tiers, savoir un à Jeanne Marie Cusset, le second à Justine Goutal et l’autre à Jacques Goutal… Au bout dud. degré et devant icelui du côté de matin est une cour commune à toutes les parties, ayant de longueur de soir à matin 19 pieds 5 pouces et de largeur de nord à midi 13 pieds ; dans lad. cour un puits à eau claire également commun à toutes les parties. A la suite de lad. cour est une allée qui a de longueur de soir à matin 42 pieds et de largeur trois pieds trois pouces pavé de cailloux, laquelle allée est séparée du côté de midi par une cloison d’ais en mauvais état, qui forme deux chambres dud. côté de midi, ayant chacune une cheminée à manteau de bois et un évier, chacune de la largeur de 9 pieds et demi et toutes les deux de la même longueur que l’allée, l’une prenant ses jours du côté du soir sur la cour ci-devant décrite et l’autre du côté de matin, sur une ancienne cour, par des fenêtres barrées et fermées avec des chassis de papier, bois sapin, le plancher même bois façon bâtarde. De la sommes monté au premier étage [etc.]… De là sommes descendus dans la première allée décrite, et vis-à-vis le degré est une porte de communication dans un autre degré à vis, pierres de taille, du côté du nord, qui monte jusqu’au SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 troisième étage. De là sommes descendus dans une cave, laquelle est voûtée et divisée en quatre et PAGE 410 séparée par des cloisons d’ais dont deux appartiennent à l’hôpital et les deux autres l’une à Françoise et l’autre à Elizabeth Cusset, lesd. quatre caves ayant ensemble 22 pieds de longueur et 12,5 de largeur. De cette cave nous sommes entrés dans une autre qui est du côté de la rue Bourgchanin, 304 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 115. appartenant en entier à Jeanne Marie Cusset. Elle est voûtée [et] sert d’encavage à toutes les autres par des degrés de pierres de taille, et a de longueur 26 pieds et de largeur 12,5. De là sommes montés au rez-de-chaussée dans un bas sur le derrière, visant à matin, qui est de la longueur de 22 pieds 9 pouces et de largeur de 14 pieds, dans lequel bas il y a une cheminée à manteau de bois, un évier, ledit bas carrelé, et prend ses jours sur une cour cadettée en pierres de taille close de mur tout au tour, laquelle a de longueur 13 pieds 9 pouces et de largeur 11 pieds 5 pouces. Dans un coin de lad. cour est un siège et des latrines qui servent au premier et au second étage de lad. maison. A chaque étage un siège où l’on va par un petit balcon de pierres qui communique au degré ; dans lad. cour, un hangar couvert de tuiles ; led. bas appartenant à Jeanne Marie Cusset. […] [La visite reprend après une pause]. Premièrement nous sommes entrés dans un bas sur la rue Bourgchanin à côté de la première allée décrite ce matin ayant de profondeur 26 pieds 8 pouces et de largeur 14 pieds, lequel bas prend son entrée dans lad. allée par une porte, et par lad. rue Bourgchanin par un arc, à côté lad. allée, formant un pilier double à pierres de taille entre la porte d’allée et l’arc, la fermeture de l’arc en bon état ; dans led. bas une cheminée à manteau de bois, un porte pots servant d’encavage et un trapon, lequel bas est pavé en pierres de taille, son plancher façon bâtarde appartient à Jeanne Marie Cusset. De la somme montés au premier étage […] Ensuite nous sommes descendus dans l’ancienne cour qui est entre les nouvelles constructions de l’Hôpital et le corps de logis qui est derrière la maison du Merle Blanc décrite ce matin, laquelle cour a de largeur de midi au nord 13 pieds et de longueur de soir à matin 24 pieds au bout de laquelle ancienne cour il y avait un passage commun à toutes les parties pour aller et venir de leurs appartements sur les courtines du Rhône et des courtines dans la rue Bourgchanin pour tous leurs usages, de même que le droit de puiser de l’eau dans le puits ci-devant décrit ce matin. [etc.] » 1744, 20 juillet : L’intendant de justice, police et finances de la ville et généralité de Lyon, ordonne que l’arrêt du Conseil d’état du 12 mai 1733, ensemble le rapport et estimation des sieurs Roche et Fahy, architectes et experts du 8 juin dernier soient exécutés selon leur forme et teneur. En conséquence : Marguerite Long, veuve et usufruitière de Denis Goutal, Marie-Justine Goutal sa fille autorisée en justice au refus de son mari, et Jacques Goutal, aussi son fils, tous les deux propriétaires, savoir « led. Jacques Goutal, d’une chambre au premier étage sur le derrière de la maison du Merle Blanc, du galetas au troisième étage au haut de lad. maison, du tiers indivis d’un petit cavon étant au pied du degré de lad. maison avec la communauté des cours, allées pour entreposer, aller et venir des composant le premier article dud. rapport et estimé la somme de 2700 livres ; Marie Justine Goutal, propriétaire du tiers indivis du corps de logis sur le derrière de la cour du Merle Blanc, du tiers indivis d’un cavon étant au pied du degré de lad. maison du Merle Blanc et de la communauté desd. cours, allées et puits composant le second article dud. rapport et estimé la somme de 2000 livres ; SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 courtines du Rhône à la rue Bourgchanin et de lad. rue sur les courtines, avec le droit de puisage PAGE 411 Jeanne Marie Cusset, propriétaire du second tiers dud. corps de logis sur le derrière, du tiers dud. cavon, de deux bas, l’un sur le devant et l’autre sur le derrière, de la cave sous le bas de devant, de la chambre au premier étage sur le derrière, de la cour, de l’hangar et du siège de latrines y étant, ensemble de la communauté des cours, allées et puits dans la maison du Merle Blanc, le tout composant le troisième article dud. rapport et estimé la somme de 12800 livres ; Françoise Cusset propriétaire d’une chambre au premier étage sur le devant, d’un cavon étant sous le bas de derrière, du quart du troisième étage et de la communauté desd. cours, allées et puits, le tout composant le quatrième article dudit rapport et estimé la somme de 3500 livres ; et Elisabeth Cusset propriétaire d’une chambre sur le devant au 2e étage d’un cavon sous le bas de derrière du quart du troisième étage de lad. maison et de la communauté des cours, allées et puits composant le cinquième et dernier article dud. rapport et estimé la somme de 3300 livres », seront tenus chacun dans le délai de huit jours de passer vente au Grand Hôtel-Dieu desdites portions de maisons moyennant les sommes ci-devant énoncées. A défaut le jugement tiendra lieu de suffisant contrat de vente.305 3.11.16. La maison Genet Marchand 1714, 9 février : Claude Genet vend à Jean Marchand, tripier à Lyon, « la moitié d’une maison située sur les courtines du Rhône de cette ville, de laquelle maison en appartenait le tiers au vendeur qui en a acquis les deux autres tiers des sieur et dame mariés Goutal et Bonnard par contrat du jour d’hier [etc.] » ; la vente est conclue moyennant 3750 livres.306 1735, 24 mars : Reconnaissance de François Genet passée au profit de l’abbaye d’Ainay pour « le premier et deuxième étages, tant sur le devant que sur le derrière d’une maison située à Lyon sur les courtines du Rhône, dans l’enclos du Bourgchanin, paroisse de Saint-Nizier, avec un galetas ou grenier aussi sur le devant, de laquelle maison le Sr Marchand tient les bas et le grenier sur le derrière et sous laquelle, côté méridional, est une allée traversante de la rue du Bourchanin sur lesd. courtines du Rhône, provenant lad. maison des biens de Sr Etienne Goutal maître coffretier à Lyon, faisant au terrier de lad. rente signé Gonnet et Fontaneta partie de la reconnaissance de Jean Totein l’aîné du 11 janvier 1486 et partie de celle de Jean Totein le jeune, boulanger à Lyon, du 4 janvier 1488, ce qui fut dudit Totein l’aîné a été depuis reconnu au terrier Ruyer par Etiennette, fille de Catherin Forest et Jeanne Totein, femme de Me Thomas Dubois, notaire royal à Lyon, le 2 mai 1538, joignant au fleuve du Rhône, SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 lesd. courtines entre deux, d’orient, à la maison et appartenances des sieurs recteurs et PAGE 412 administrateurs du grand Hôpital de Notre Dame de pitié du pont du Rhône de cette ville de Lyon, qui fut des biens de Sr Marc Antoine Fenoillet auparavant d’Aymé David et de Clémence relaissée de 305 306 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 115. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 90. Gonnet Dix-Sols de midi, à la grange et bois des héritiers de Sr Pierre Farges boulanger divisé d’occident et aux maisons desd. sieurs recteurs qui fut de noble Vital Verchere sieur de la Bastie de septentrion. Servis : 3 sous obole viennois ; geline : 1/24 et 1/36 d’une ».307 1735, 27 mars : La sœur et les neveu et nièce de Claude Genet, tous ses héritiers sous bénéfice d’inventaire, vendent à l’Hôtel-Dieu « une maison étant de l’hoirie dudit Genet située en cette ville sur les courtines du Rhône, consistant en une chambre au premier étage, une autre chambre au second étage sur le devant et le grenier et, sur le derrière, une chambre au premier et une autre au second étage ; les appartements sur le devant étant occupés par la veuve Goutard, le nommé Devet et Pierre Bernard, boucher, et les chambres sur le derrière par ledit Consulté et la nièce de la veuve Biton, le tout faisant partie des deux tiers acquis par ledit Genet qui, en vertu de l’acquisition par lui faite le 25 avril 1703 de Denis Goutal…, était propriétaire de l’autre tiers de la maison spécifiée et confinée par le contrat de vente passé à son profit par sieur Pierre Goutal et Françoise Bonnard sa femme le 8 février 1714… ». La vente est conclue moyennant 7000 livres.308 1737, 27 octobre : Benigne Latouche, veuve de Jean Marchand, et Joseph Marchand, leur fils, propriétaires de « la moitié d’une maison située en cette ville sur les courtines du Rhône près le bastion de Lorette », voulant se conformer à l’arrêt du Conseil d’Etat du roi du 12 mai 1733 qui ordonne que ladite maison et trois autres seront vendues par les propriétaires aux sieurs recteurs et administrateurs de l’Hôtel-Dieu, vendent aux pauvres de l’Hôtel-Dieu « la moitié de la maison cidessus désignée, appartenant auxdits vendeurs et dont la totalité confine lesdites courtines du Rhône de matin, les maisons et autres bâtiments dud. Hôpital de soir, vent et bise », moyennant la somme de 6072 livres. 3.11.17. La maison Farges 1715, 10 mai : Pierre Farges reconnaît et avoue tenir à foi et hommage du roi, à cause de son château de Pierre Scize, « une grange à bois et un petit bâtiment y attenant du côté de soir, le tout… jouxte la maison des sieurs Goutal, Genet et leurs femmes de matin, l’allée commune prenant son entrée par les courtines du Rhône et traversant dans ladite rue Bourchanin de vent, un petit espace par où ledit a son passage pour aller à son écurie de vent et la maison de Pierre Chazal de bise ».309 1720, 24 juillet : Pierre Farges, Me boulanger à Lyon, reconnaît tenir à foi et hommage du roi, à cause de son château de Pierre Scize, « une grange à bois et un petit bâtiment y attenant du côté de femmes de matin, l’allée commune prenant son entrée par les courtines du Rhône, et traversant dans 307 Arch. dép. Rhône, 11 G 449 (plan). Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 90. 309 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 92. 308 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 soir, le tout situé en cette ville rue Bourchanin, jouxte la maison des sieurs Goutal, Genêt et leurs PAGE 413 lad. rue Bourchanin de vent, un petit espace par où led. Farges a son passage pour aller à son écurie de vent, et la maison de Pierre Chazal de bise, etc. »310 1732, 14 juin : Genevieve Nety, veuve de Pierre Farges, maître boulanger de cette ville de Lyon, reconnaît et avoue tenir à foi et hommage du roi, à cause de son château de Pierre Scize, « une grange à bois et un petit bâtiment y attenant du côté de soir, le tout en cette ville rue Bourchanin, jouxte la maison des sieurs Goutal, Genêt et leurs femmes de matin, l’allée commune prenant son entrée par les courtines du Rhône, et traversant dans lad. rue Bourchanin de vent, un petit espace par où lad. veuve Farges a son passage pour aller à son écurie de vent, et la maison de Pierre Chazal de bise, etc. »311 1732, 13 août : Geneviève Nety, veuve Farges, reconnaît et avoue tenir à foi et hommage du roi, à cause de son château de Pierre Scize, « une grange à bois et un petit bâtiment y attenant du côté de soir, le tout… jouxte la maison des sieurs Goutal, Genet et leurs femmes de matin, l’allée commune prenant son entrée par les courtines du Rhône et traversant dans ladite rue Bourchanin de vent, un petit espace par où [elle a son] passage pour aller à son écurie de vent et la maison de Pierre Chazal de bise ».312 1734, 8 mars : Les recteurs et administrateurs de l’Hôtel-Dieu informent l’intendant de la Généralité de Lyon que, depuis que l’arrêt du 12 mai 1733 a été signifié à la veuve Farges, le 29 janvier dernier, « il est arrivé que le mur de pisé d’une grange à bois appartenant à lad. veuve Farge et mitoyen à la maison des héritiers Genêt, sur les courtines du Rhône, dans l’allée qui traverse de la rue Bourchanin aux courtines du Rhône et joint une maison appartenant aux pauvres dud. hôpital, est éboulé ; lad. veuve Farge… s’est avisée de vouloir faire reconstruire led. mur de pisé et y a mis des maçons et ouvriers, nonobstant les propositions qui lui avaient été faites par les suppliants et ayant fait étayer led. mur contre un autre mur appartenant aux pauvres aussi de pisé à l’insu des suppliants de manière que le moindre contre coup fera ébouler lesd. deux murs [etc.] ».313 [Vers 1735] : Projet de reconnaissance pour la veuve et les héritiers de Sr Pierre Farges en faveur de l’abbaye d’Ainay pour « une grange à bois ou bûcher, écurie et fenière situés à Lyon, dans l’enclos du Bourchanin, paroisse de Saint-Nizier, qui furent des biens de Sr Etienne Goutal, faisant auparavant au terrier de lad. rente signé Gonnet et Fontaneta partie de l’article seul de la reconnaissance de Jean Totein l’aîné, du 11 janvier 1486, et partie du seul de Jean Totein le jeune du 19 janvier 1482 ; ce qui fut dud. Totein l’ainé a été depuis reconnu au terrier Ruyer par Etiennette, fille de Catherin Forest et Jeanne Totein, femme de Me Thomas Dubois notaire à Lyon le 2 mai 1538, et ce qui fut dud. Totein le jeune omis à reconnaître par Jean Champion et auparavant au terrier de Brebant et Descours par Jean, fils de Nicolas SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Morel le 14 janvier 1408 ; le tout anciennement reconnu au terrier Compans par devant Mercier par Pierre PAGE 414 Guichard couturier le 1er août 1373 et par led. Nicolas Morel pêcheur le 29 mars 1383, joignant à la maison de Sr Jean Marchand et de la dlle veuve de Claude Genet divisée d’orient, la maison, bûcher et 310 Arch. dép. Rhône, 8 C 256, fol. 5v. Arch. dép. Rhône, 8 C 272. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 92. 313 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 92. 311 312 appartenances des sieurs recteurs de l’Hôtel-Dieu qui fut des biens de sieur Marc Antoine Fenoillet, auparavant d’Aymé David et Clémence, relaissée de Gonet Dix Sols, antérieurement d’Etienne Tavernier, précedemment de Jean Micard et anciennement de Jean Bessenay de cette directe, l’allée traversante de la rue du Bourchanin sur les courtines du Rhône entre deux de midi et ensuite de midi déclinant à occident ; à la maison indivise entre Sr Denis Goutal, dlle Françoise Bonnard veuve de Sr Pierre Goutal et dlle Jeanne Marie Cusset divisé de l’article dud. Jean Totein le jeune, lad. allée entre deux d’occident, autre maison du Sr Denis Goutal, de la dlle Bonnard veuve Goutal et du Sr Gayet divisé de l’article dud. Jean Totein l’ainé, les aisances entrées et sortie de lad. maison et desd. écuries et fenières entre deux, aussi d’occident et aux maisons desd. sieurs recteurs divisés de l’article dud. Jean Totein l’aîné, de septentrion. Servis : 5 deniers pitte 1/3 viennois ; geline : 1/9 d’une ».314 1736, 13 mai : En application de l’arrêt du Conseil d’Etat du 12 mai 1733, Geneviève Nety, veuve de Pierre Farges, maître boulanger à Lyon, vend à l’Hôtel-Dieu, au prix de 4200 livres, « une grange à bois et un petit bâtiment attenant ladite grange du côté de soir… acquis par ledit défunt sieur Farges des mariés Goutal et Bonnard et des mariés Genet et Moyriat » le 17 mars 1707.315 D’après une supplique adressée le 17 janvier à l’intendant de la Généralité par les recteurs de l’Hôtel-Dieu, la grange « n’est bâtie que de pisé et en si mauvais état qu’elle est étayée de toutes parts et prête à ébouler ». 3.11.18. La maison du Roi d’Or 1493 : Gonet Dix-Solz, marchand, « à cause de sa femme tient une maison et jardin derrière tirant jusques au Rhône, en lad. rue du côté devers le matin, joignant à la maison desd. hoirs [d’Etienne Beyrieu] devers le vent et la maison de Jean Tosteyn boulanger devers la bise… ».316 1496, 13 juin : Clémence, veuve de Gonet Dix Soubz, reconnaît tenir de la directe de l’abbé d’Ainay « medietatem quarumdem domus et curtilis que fuerunt Johannis Marscuadi et inde eius uxoris et postmodum Stephani Tabernarii » située dans la rue de Bourgchanin, joignant les maison et jardin des héritiers de Jean Totein boulanger, au nord, la rive du Rhône « ex vento » (sic) et l’autre moitié de la dite maison au [un blanc], sous le servis annuel d’un denier et demi viennois.317 1499, 1er août : Aimon David, imprimeur de livres, reconnaît tenir de la directe de l’abbé d’Ainay « medietatem quarumdem domus et curtilis que fuerunt Johannis Mar. et inde eius uxoris et postmodum Stephani Tabernerii et inde Clemencie uxoris honnesti viri Johannis (sic) [un blanc] », 314 Arch. dép. Rhône, 11 G 449 (plan). Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 92. Arch. mun. Lyon, CC 6, fol. 28r. 317 Arch. mun. Lyon, DD 171, fol. 61r. 315 316 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 située rue de Bourgchanin, joignant la maison et le jardin des héritiers de Jean Totein au nord, la rive PAGE 415 du Rhône « ex vento » (sic) et l’autre moitié de la dite maison « ex sero » (sic), sous le servis annuel d’1,5 denier viennois.318 1501, 26 mai : Julien de Lauda reconnaît tenir de la directe de l’archevêque comte de Lyon « quandam domum cum curtilli de retro, que est medietas divisa a parte vent », qui fut de la maison de Jean Fabri alias Calamard, située rue Bourgchanin, joignant la rue à l’ouest, l’autre moitié divisée de lad. maison que tient Benoît Toteyn « ex vento » [corr. au nord], la maison qui fut de Gonin Michalet et maintenant de François Beyrieu et de Claude Bonin, au sud, sous le servis annuel d’une obole fort.319 1509, 9 novembre : Julien Delande, questor, passe reconnaissance en faveur de l’abbé d’Ainay pour « quasdam domum et curtile », joignant la rue Bourgchanin de soir, le Rhône de matin, la maison de François Beyrieu de vent et celle d’Odin Tillier de bise, sous un cens annuel et perpétuel de 3 oboles viennois.320 1512, 6 décembre : Jacques Barondeau, administrateur de l’Hôpital du pont du Rhône, passe reconnaissance en faveur de l’abbé d’Ainay pour « quasdam domum et ortum per Jullianum Delanda datas dicto Hospitali pontis Rodani et per ipsum Delanda recognitas et responsas in folio precedenti », joignant la route de Bourgchanin de soir, le Rhône de matin, la maison de François Beyrieu de vent et celle d’Odin Tillet de bise, sous un cens de trois oboles viennois.321 1516 : Jean Champyon procureur de l’Hôtel-Dieu de Paris tient « une maison haute et basse et jardin dernier en lad. rue tirant led. jardin jusques au Rhône du côté de matin, joignant à la maison dessus confinée [d’Ambroise Beyrieu] devers vent et la maison des hoirs Odyn Tylier vinaigrier devers bise ».322 1526, 17 novembre : Jean Champion passe reconnaissance au profit de l’archevêque comte de Lyon pour « certaine maison et le jardin sur le dernier, qu’est la moitié divise du côté de vent d’une maison qui fut de Jean Faure dit Callemard, lesquelles (sic) furent de Julien de Laude », maison qu’il a acquise des consuls de Lyon, recteurs de l’Hôtel-Dieu, « jouxte icelle rue [de Bourgchanin] de soir, jouxte l’autre moitié que tient Benoît Tolleyn (sic !) de bise, et la maison qui fut de Gonin Michallet à présent à François Budier (Beyrieu) et Claude Bonin de vent [ce qui était vrai en 1501 mais ne l’est plus en 1526] ; servis : une obole fort ».323 1528 : Jean Champyon tient « une maison haute, moyenne et basse avec le jardin derrière sur le Rhône, joignant la maison dessus déclarée d’un côté [par le même, au nord] et la maison Ambroise SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Beyrieu d’autre côté [au sud] ».324 PAGE 416 318 Arch. mun. Lyon, DD 171, fol. 77v; Arch. dép. Rhône, 11 G 159, fol. 34v. Arch. dép. Rhône, 1 G 238, fol. 288 r. 320 Arch. dép. Rhône, 11 G 430, fol. 59v ; 11 G 431, fol. 30r; 11 G 159, fol. 32r. 321 Arch. dép. Rhône, 11 G 430, fol. 60r ; 11 431, fol. 30v ; 11 G 159, fol. 32r. 322 Arch. mun. Lyon, CC 31, fol. 119v. 323 Arch. dép. Rhône, 10 G 1467, fol. 137r et 1 G 238, fol. 288v. 324 Arch. mun. Lyon, CC 39, fol. 167r. 319 1538, 18 octobre : Jean Champion reconnaît tenir de la directe de l’abbé d’Ainay « de responsione Julliani Delanda questoris coram Garin facta, quasdam suas domum et ortum simul contiguas, sitas in ruta Burgi Canini, juxta fluvium Rodanni ex mane, juxta domum Julliani Birieu ex vento et juxta aliam domum dicti confitentis qui fuit de O[din Ti]llier ex borea et juxta dictam rutam Burgi Canini ex sero ».325 1551 : Marie Chappuyse veuve de Jean Champion tient « une maison au Bourg Chanyn jouxte Millet Taillard de bise, plus la maison joignant la dernière confinée ».326 Selon les deux projets de reconnaissance de Marc Antoine Fenouillet, dressés vers 1680, la maison aurait été reconnue par Benoît Langlois au terrier Croppet coté E. 1577, avril : Assignation donnée à la requête des commis au gouvernement de l’ Hôtel-Dieu de Paris à Jean Langlois, fils de Benoît Langlois d’une pension de 5 £ imposée sur « une maison située sur le Rhône », signé pour copie Laurenson.327 1580, 10 octobre : Agnus Benoît, comme mari de Madeleine Langlois, héritière de Jean Langlois (son frère), passe prix fait à Jean Levet, maçon, pour faire « une muraille dans la maison appartenant à lad. Langlois sise au Bourgchanin » ; contrat signé Dusuyer notaire royal.328 Quittance dudit Levet du 31 juillet 1582 de la somme de 257 écus et 47 sols « pour des ouvrages de maçonnerie faits en la maison du Bourgchanin », signée Coing notaire royal. 329 1581, 5 juillet : Obligation faite par Agnus Benoît à Claude de la Rochette de la somme de 126 écus d’or pour « des ouvrages de charpente faits dans la maison de Madeleine Langlois, femme dudit Benoît, sise rue Bourchanin », signé Rey notaire royal. Quittance dudit de la Rochette du 1er décembre 1582. 330 1584, 26 avril : Quittance passée par Pierre Perret tailleur de pierres de taille fournies « pour les fenêtres de la maison de lad. Langlois au Bourgchanin », signée Rey, notaire royal. 331 1584, 28 octobre : Quittance passée par Jean Levet maçon à Madeleine Langlois de la somme de 130 écus d’or sol pour « des ouvrages de maçonnerie faits en la maison de lad. Langlois au Bourgchanin », signée Dusuyer notaire royal. 332 1586, 12 avril : Quittance passée par Claude de la Rochette à Madeleine Langlois de 102 écus d’or et 18 sols pour « des ouvrages de charpente faits dans la maison de lad. Langlois au Bourgchanin », signé Deslaurens notaire royal. 333 Arch. dép. Rhône, 11 G 432, fol. 194r; 11 G 159, fol. 32r. Arch. mun. Lyon, CC 45, fol. 34v (B 97). 327 Selon l’inventaire des titres de Benoît Benoît (3 H 3 fol. 86r). 328 Selon l’inventaire des titres de Benoît Benoît (3 H 3 fol. 86r). 329 Selon l’inventaire des titres de Benoît Benoît (3 H 3 fol. 86r). 330 Selon l’inventaire des titres de Benoît Benoît (3 H 3 fol. 86r). 331 Selon l’inventaire des titres de Benoît Benoît (3 H 3 fol. 86r). 332 Selon l’inventaire des titres de Benoît Benoît (3 H 3 fol. 86r). 333 Selon l’inventaire des titres de Benoît Benoît (3 H 3 fol. 86v). 326 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 325 PAGE 417 1601, 29 janvier : Quittance passée à Benoît Benoist par Etienne Regnaud, Me des basses œuvres de 11 écus et 2 tiers « pour avoir nettoyé les lieux de la maison dud. Benoist rue Bourchanin », signée Barault notaire royal. 334 1603, 31 janvier : Quittance passée à Benoît Benoist par Nicolas Bellon, Me des basses œuvres de 21 livres « pour avoir nettoyé les lieux de la maison dud. Benoist rue Bourchanin » signée Gratien notaire royal. 335 1603, 7 avril : Benoît Benoît loue à Claude Paccot, pour 5 ans, « un bas de maison, jardin, cave sur le derrière des membres de la maison dud. Benoît sise rue Bourgchanin » ; acte signé Guyton notaire royal. 336 1603, 2 octobre : Benoît Benoît loue à Floris Bollard, pour 3 ans, « une boutique sur le derrière au près des tuiles (treilles ?), des membres de la maison dud. Benoît sise rue Bourgchanin » ; acte signé Guyton notaire royal.337 1605, 29 décembre : Compte des ouvrages faits jusqu’à cette date par Pierre Gillard, charpentier « dans la maison de Benoît Benoît au Bourgchanin », suivi d’une quittance passée aud. Benoît par led. Gillard de 34 livres pour lesd. ouvrages, signé Burdin notaire royal. 338 1606, 19 avril : Quittance passée par André Daurolles aux procureurs de l’Hôtel-Dieu du pont du Rhône et à Benoît Benoist, de la somme de 54 livres reçues pour « avoir remaillé le mur mitoyen des jardins desd. hôpital et Benoît, et pour fournitures aud. mur, etc. » signé Larchier notaire royal. Compte non daté de ce qu’André Daurolles a fourni « en la muraille mitoyenne d’entre la boutique de l’Hôtel-Dieu et la maison de Benoît Benoist au Bourchanin ».339 1607, 18 septembre : Benoît Benoît loue 1° à Claude Paccot pour cinq ans, « une chambre sur le derrière au 1er étage avec le bas au-dessous, une cave sur le derrière et le jardin, le tout des membres de la maison dud. Benoît sise au Bourgchanin » ; 2° à Benoît Vital pour trois ans, « une boutique et une chambre sur le derrière au dernier étage et une petite cave des membres » de la même maison ; 3° à Jean Sicca « une boutique sur le devant et une cave au dessous des membres » de la même maison. Actes signés Guyton notaire royal.340 1607, 30 juin : Compte des ouvrages faits jusqu’à cette date par Jean Revon, maître lanternier, « en la maison de Benoît Benoist rue Bourgchanin », suivi d’une quittance passée par led. Revon aud. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Benoît de 21 livres pour les ouvrages, signé Odin notaire royal. 341 PAGE 418 334 Selon l’inventaire des titres de Benoît Benoît (3 H 3 fol. 87v). Selon l’inventaire des titres de Benoît Benoît (3 H 3 fol. 87v). Selon l’inventaire des titres de Benoît Benoît (3 H 3 fol. 88r). 337 Selon l’inventaire des titres de Benoît Benoît (3 H 3 fol. 88r). 338 Selon l’inventaire des titres de Benoît Benoît (3 H 3 fol. 87v). 339 Selon l’inventaire des titres de Benoît Benoît (3 H 3 fol. 87v). 340 Selon l’inventaire des titres de Benoît Benoît (3 H 3 fol. 88r). 341 Selon l’inventaire des titres de Benoît Benoît (3 H 3 fol. 88r). 335 336 1609, 24 avril : Prix fait passé par Benoît Benoist à André Martin et Claude Jouvet, Mes des basses œuvres, « pour nettoyer les lieux de la maison dud. Benoist rue Bourgchanin » pour le prix de 24 livres. Quittance signée Guyton notaire royal. 342 1609, 25 juin : Convention entre Jean Taillard, boucher, et Benoît Benoist « touchant une muraille mitoyenne de leurs maisons au Bourgchanin », signée Guyton notaire royal. Quittance passée le 3 août par le premier au second des 20 livres convenus, soit la moitié du prix des travaux, signée Guyton notaire royal. 343 1613, 23 janvier : Compte des ouvrages faits par Jacques Jacob, Me serrurier, « dans la maison de Benoît Benoist au Bourgchanin ». Quittance de 7 livres, signée Combet notaire royal. 344 1613, 9 mars : Nicolas Boucher, second époux de Madeleine Langlois (fille de Me Benoît Langlois et de Louise de la Grange345), remet et transporte à Benoît Benoît (fils de Madeleine Langlois et d’Agnus Benoît) et Isabeau Boucher (la fille qu’il a eue de Madeleine Langlois), chacun par moitié, tous les droits noms raisons et actions qu’il a et pourrait avoir et prétendre sur « la maison qui fut de lad. Madeleine Langlois, située à Lyon en la rue du Bourgchanin, jouxte le fleuve du Rhône, un chemin entre deux de matin, lad. rue du Bourgchanin de soir, la maison et jardin où pend pour enseigne la Madeleine appartenant à la boutique d’apothicairerie de l’Hôtel-Dieu de vent et la maison et jardin de Jean Taillard de bise… laquelle [maison] demeure dès à présent par indivis entre led. Benoît Benoît et lad. Isabeau Boucher, chacun par moitié… ».346 1613, 1er avril : Benoît Benoist donne, à Isabeau Boucher, sa sœur utérine, femme de Regnaud Metral, bourgeois de Montluel, sa part (d’héritage) soit « la moitié d’une maison, cour et jardin derrière, le tout joint ensemble située à Lyon en la rue du Bourgchanin, laquelle maison est indivise, chacun par moitié, entre led. Benoît Benoit et lad. Boucher, jouxte le fleuve du Rhône un chemin entre deux de matin, lad. rue du Bourgchanin de soir, la maison et jardin de Jean Taillard de bise et la maison où pend pour enseigne la Magdeleine de vent », à la charge notamment d’une pension de 60 livres annuelles à payer audit Benoît puis, après sa mort, aux dominicains de Notre-Dame de Confort.347 1613, 10 mai : Benoît Benoît loue à Benoît Bourgey pour quatre ans, « un bas de maison, une cave et un grenier des membres de la maison dud. Benoît sise rue Bourgchanin » ; acte signé Guyton notaire 342 Selon l’inventaire des titres de Benoît Benoît (3 H 3 fol. 88r). Selon l’inventaire des titres de Benoît Benoît (3 H 3 fol. 88r). 344 Selon l’inventaire des titres de Benoît Benoît (3 H 3 fol. 88r). 345 Selon l’inventaire des titres de Benoît Benoît (3 H 3 fol. 86r). 346 Arch. dép. Rhône, 3 H 3, fol. 86r (3e sac Gundisalvus, C 1 n°2). 347 Arch. dép. Rhône, 3 H 3, fol. 85v (3e sac Gundisalvus, C 1 n°1). 348 Selon l’inventaire des titres de Benoît Benoît (3 H 3 fol. 88r). 343 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 royal.348 PAGE 419 1613, 8 octobre : Compte des ouvrages faits le 8 octobre 1613 par Jean Jacquet Me maçon « dans la maison de Benoît Benoist au Bourgchanin », suivi d’une quittance de 20 livres signée Dumas notaire royal. 349 1614, 8 janvier : Quittance passée par Antoine Revon de 5 livres et 5 sous pour des ouvrages de lanternier faits « en la maison du frère Benoît Benoist au Bourgchanin », signée Buirin notaire royal. 350 1616, 11 août : Mémoire des ouvrages en charpente et maçonnerie faits « en la maison d’Isabeau Boucher au Bourgchanin ». 351 1625, 8 avril : Les consuls de Lyon donnent mesures et alignements « à un devant de maison que prétend faire rebâtir honnête homme Martin Fenouillet dit La Rose [second mari d’Isabeau Boucher, veuve Mestra]352, sise en la grand rue du Bourgchanin, lad. rue de soir et lad. maison de matin, la maison de Messieurs les recteurs de l’Hôtel-Dieu du pont du Rhône de vent et la maison de Pierre Courtin dit Mignonet de bise ».353 1625, 13 juillet : Contrat reçu par Me Guerin notaire royal aud. Lyon de constitution d’une rente de 37 £ 10 s. au profit de l’Hôtel-Dieu de Lyon par Martin Fenouillet dit la Rose et Isabeau Bouché sa femme, pesant spécialement « sur une leur maison haute, moyenne et basse, consistant en deux corps de logis, une cour entre deux, et un jardin sur le dernier du coté du Rhône, joints ensemble ainsi que le tout se comporte, située en cette dite ville rue Bourchanin, qui jouxte ladite rivière du Rhône, un chemin entre deux de matin, ladite rue Bourchanin de soir, les maison et jardin de Jean Taillard de bise et la maison ou pend pour enseigne la Magdelaine appartenant audit Hôpital de vent ». Cette présente vente et constitution de rente pour et moyennant le prix et somme de 600 livres tournois payées « en acquit des prix faits par eux passés » à Antoine Jacquier, Me maçon, Claude et Jean Filliard père et fils Mes charpentiers à Lyon et à François Grand perrieur « pour les réparations qui étaient nécessaires à faire en la susd. maison »354. 1636, 11 janvier : Quittance accordée par les Dominicains de Lyon à Isabeau Boucher, veuve de feu Renaud Mestra et à présent femme de Martin Fenouillet, Me peintre, pour le paiement des arrérages de la rente qui leur est due, sur la maison de la rue Bourgchanin.355 1658, 9 janvier : Quittance accordée par les Dominicains de Lyon à Marc Antoine Fenouillet dit La Rose, Me peintre, donataire de Martin Fenouillet et de feue Isabeau Boucher, ses père et mère, pour le paiement des arrérages de la rente qui leur est due sur la maison de la rue Bourgchanin « jouxte lad. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 rue de soir, les courtines du Rhône de matin, la maison appartenant à l’Hôpital du pont du Rhône où PAGE 420 349 Selon l’inventaire des titres de Benoît Benoît (3 H 3 fol. 88r). Selon l’inventaire des titres de Benoît Benoît (3 H 3 fol. 88r). 351 Selon l’inventaire des titres de Benoît Benoît (3 H 3 fol. 89v). 352 Arch. dép. Rhône, 3 H 3 fol. 89v 353 Arch. mun. Lyon, DD 44, fol. 191r. 354 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 116. 355 Arch. dép. Rhône, 3 H 3, fol. 89v. 350 est pour enseigne la Madeleine de vent et la maison et jardin des héritiers de feu Louis Ogier notaire royal de bise ».356 1665, 17 décembre : Les consuls de Lyon autorisent le chapitre de Saint-Nizier à faire poser des bornes et limites entre leur paroisse et celle de Saint-Michel, « la première dans la rue du Bourgchanin en face et joignant le pilier double et mitoyen d’entre la maison du Sr Laroze à l’enseigne du Roy d’Or qui est du côté de bise et la maison de messieurs de l’Hôtel-Dieu appelée la Magdelaine qui est du côté de vent, etc. »357 1672, 5 mars : Marc Antoine Fenouillet dit Larose et Isabeau Collet sa femme vendent au Grand Hôtel-Dieu une rente et pension annuelle de 70 £ par an sous le sort principal de 1400 £ que lesd. mariés Fenouillet et Collet imposent et hypothèquent sur « une maison jardin et bâtiment au fond d’icelui du côté du fleuve du Rhône… avec leurs aisances, propriétés, fruits, appartenances et dépendances quelconques, sis en cette ville rue Bourchanin, régnants puis icelle jusqu’au fleuve du Rhône, la rue entre deux, où est pour enseigne le Roy d’or, appartenant aud. Fenouillet, que jouxte lad. rue Bourchanin de soir, la rue sur et au long du quai dud. fleuve du Rhône… de matin, les maison et jardin dud. Hôtel-Dieu où est pour enseigne la Madellaigne de vent et la maison et grange des héritiers de feue dame Barbe Courtin veuve de Me Louis Ogier notaire royal aud. Lyon de bise », outre la pension constituée en 1625358. 1674, 16 juillet : Quittance accordée par les Dominicains de Lyon à Marc Antoine Fenouillet dit La Rose, Me peintre, donataire de Martin Fenouillet et de feue Isabeau Boucher, ses père et mère, pour le paiement des arrérages de la rente qui leur est due sur la maison de la rue Bourchanin « où est pour enseigne le Roy d’Or, jouxte lad. rue de soir, les courtines du Rhône de matin, la maison appartenant à l’Hôpital du pont du Rhône où pend pour enseigne la Madeleine de soir et vent et la maison et jardin des héritiers de feu Louis Ogier notaire royal de bise ».359 1679, 16 mars : Autre quittance accordée par les Dominicains de Lyon à Marc Antoine Fenouillet dit La Rose, pour le paiement des arrérages de la rente qui leur est due sur la maison de la rue Bourchanin.360 [vers 1675/1680] : Projet de reconnaissance de Marc Antoine Fenouillet, peintre, en faveur de l’abbé d’Ainay, pour « une maison haute moyenne et basse et jardin, montée de bois, avec une cour, où pend pour enseigne le Roy de France (sic), en la paroisse de Saint-Nizier, en la rue du Bourg Chanin…, que fut de la réponse de feu Aimon David et Clémence veuve de Hugonnet Husson [de Gonet reconnaissances par devant feux Mes Humbert Gonnet et Claude Fontanetta notaires en date du 13 juillet 1486 [i.e. 1496] et après fut reconnu par feu Jacques Barondeau, bourgeois de Lyon, 356 Arch. dép. Rhône, 3 H 3, fol. 89v, n°XI. Arch. mun. Lyon, DD 27, n°142. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 116. 359 Arch. dép. Rhône, 3 H 3, fol. 89v, n°XII 360 Arch. dép. Rhône, 3 H 3, fol. 90r, n°XIV 357 358 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Dix Sous !] en deux reconnaissances et deux articles à présent joints ensemble, faites lesd. PAGE 421 administrateur de l’Hôpital du pont du Rhône en date du 6 décembre 1512, faite au terrier Garin, et fut lad. maison donnée aud. hôpital par feu Julien Deslanda et après fut reconnu par feu Jean Champion au terrier Ruyer et après de feu Benoît Langlois et anciennement fut de Jean Fabry dit Calemard ; que jouxte le fleuve du Rhône, la rue tendant de l’hôpital allant au pont du Rhône entre deux de matin, la maison de messieurs les recteurs et administrateurs dud. Hôpital du pont du Rhône mouvante de la présente censive et directe, que fut d’Aimon David, de Clémence veuve d’Hugonnet d’Usson (sic) et auparavant de Jean Macardi et d’Etienne Tavernier et après de Jean Champion de vent, lad. rue de Bourg Chanin de soir et la maison et jardin de honnête Etienne Gottard mouvante aussi de lad. censive et directe que fut d’Humbert Corbet et Pierre Morel de bise. Servis : argent, 1 denier obole viennois ».361 [vers 1683] : Projet de reconnaissance de Marc Antoine Fenouillet, en faveur de l’archevêché, pour « une maison haute moyenne et basse avec un jardin dernier consistant en plusieurs membres, rue Bourgchanin, que fut de la réponse de Benoît Langlois au terrier Croppet coté E, auparavant de celle de Julien La Lande au terrier Croppet coté C, qui a été reconnue par Jean Champion au même terrier, ayant 8 pas de face sur lad. rue de Bourg Chanin, que jouxte icelle rue de soir, le fleuve du Rhône une rue entre deux de matin, la maison et jardin de MM. de l’Hôtel-Dieu de cette ville que fut de François Beyrieu, mouvant d’Ainay de vent et la maison et jardin du sieur Gotard, une allée traversière entre deux de bise, sous le cens et servis annuel et perpétuel d’une obole… ».362 1684, 26 juin : Quittance accordée par les Dominicains de Lyon à Anne Fenouillet procuratrice générale de Louis David de Lassault, Me écrivain, Claude Fenouillet peintre et d’Humbert Fenouillet Me vitrier, lesd. frères et sœur Fenouillet, enfants de Marc Antoine Fenouillet et d’Isabeau Collet sa femme, pour le paiement des arrérages de la rente due aux Dominicains sur leur maison « sise rue de Bourchanin où est pour enseigne le Roy d’Or, traversant sur les courtines du Rhône, jouxte lad. rue de soir, lesd. courtines du Rhône de matin, la maison appartenant à l’Hôtel-Dieu du pont du Rhône où est pour enseigne la Madeleine et le cimetière dud. Hôtel-Dieu nouvellement fait dud. côté du Rhône de [midi] et la maison du Sr Gotail qui fut des héritiers de Louis Ogier, notaire royal de bise ».363 1684, 12 juillet : Me Clerc notaire à Lyon, assisté d’Etienne Bourgeois, de Claude Chana, Me Maçon et architecte et de Aymé Degerando, charpentier et architecte, procède, conformément au contrat du 8 juillet précédent, au partage des maison, jardin et place provenant de la succession de Marc Antoine Fenouillet dit La Roze, entre ses enfants et cohéritiers : Anne Fenouillet, épouse de Louis David Delassault Me écrivain à Lyon, Claude Fenouillet, peintre, et Humbert Fenouillet, Me vitrier. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 « La première partie sera et deviendra le corps de logis sur lad. rue Bourgchanin ainsi qu’il sera ci- PAGE 422 après spécifié en toute la contenue. Premièrement l’allée du côté de lad. rue Bourgchanin ayant de longueur jusques à la première cour, compris le gros de mur d’icelle cour et dans œuvre, du côté de 361 Arch. dép. Rhône, 11 G 469, fol. 171v. Arch. dép. Rhône, 1 G 242, fol. 136v ; 1 G 217. 363 Arch. dép. Rhône, 3 H 3, fol. 90r, n°XV? 362 rue, 33 pieds 7 pouces ; laquelle allée a de largeur sur la face de rue 3 pieds 3 pouces à la queue des piliers, et au fonds du côté de la cour, 2 pieds 11 pouces ; dans laquelle allée il y a un puits à eau claire, lequel occupe dans le bas ou boutique séparé par un poteau d’avec ladite allée, laquelle demeurera commune entre lad. première partie et la seconde ci-après spécifiée, tant pour l’entrée et sortie que pour le passage et vidange des eaux de lad. seconde partie. En suite de lad. allée, il y a une cour, qui a de longueur égalisée de matin à soir 7 pieds 9 pouces et de la largeur de lad. maison, laquelle cour sera et demeurera commune comme dessus entre lesd. première et seconde partie, étant icelle cour occupée du côté de bise par un degré de bois en vis de 6 pieds et 7 pouces au droit du noyau et, de plus, du côté de vent, par des chutes et sièges de latrines de la largeur de 3 pieds 9 pouces, lesquelles servent aud. corps de logis de devant et à celui du dernier, qui adviendra à lad. seconde partie ainsi qu’il sera dit ci-après, et ayant, dans lad. cour, un siège desd. latrines qui sera aussi commun et un autre servant pour les bas du corps de logis de devant, prenant son entrée par lesd. bas. Le sac desquelles latrines demeurera commun entre lesd. première et seconde parties ainsi que le puits et degré ; et le nettoyage desd. latrines sera fait et payé à commun frais ainsi que l’entretien desd. puits, degré, pavé de cour et gargoules, ensemble le poteau le long de lad. allée, sauf ce qui sera dit ci-après de lad. seconde partie pour lesd. latrines seulement. Est encore la susd. cour occupée par un degré de pierre servant de porte pot(?) pour aller dans les caves sous led. corps de logis sur le devant, l’encavage étant dans le bas du côté de la rue et lesd. caves voûtées à berceau ; le susd. corps de logis étant étant ainsi composé desd. caves, bas ou boutiques sur lad. rue Bourgchanin, [prenant] les jours sur lad. cour commune, premier, second étage de chambres et greniers au-dessus en toute la largeur de lad. maison. Et à la seconde partie sera et demeurera un corps de logis joignant la susd. cour, qui a de longueur de soir à matin 28 pieds 7 pouces de mur à mur, composé d’un bas, premier étage de chambres et grenier au dessus, avec une cour et place, en suite dud. corps de logis, qui a de longueur aussi de soir à matin 59 pieds dans œuvre, lesquelles cour et place sont occupées par un cabinet joignant led. corps de logis du côté de bise et par deux murailles traversières qui ont été construites pour quelque bâtiment demeuré imparfait ; au bout de laquelle cour et place du côté de matin sera fait une muraille de clôture pour séparer lad. seconde partie d’avec la troisième ci-après décrite, laquelle muraille sera faite à communs frais entre lesd. 2e et 3e parties, en laquelle 2e partie demeurera compris toutes les pierres de taille grises qui sont de présent, qui étaient destinées pour led. bâtiment imparfait, et celles qui sont sous la traille, lesquelles ne sont point en œuvre de maçonnerie, ensemble deux poutres étant dans l’allée de lad. seconde partie. Aura la 2e partie la communauté avec la susd. première partie eaux, comme aussi la communauté du degré, cour, puits et latrines, en contribuant à la moitié des frais qu’il conviendra pour l’entretien desd. puits, poteau dans l’allée, pavé, gargouilles et degré, ensemble pour le nettoyage et entretien dud. sac de latrines, lequel sac demeurera commun à lad. seconde partie tant qu’elle restera comme elle est ; et venant, par celui à qui elle échera, à faire bâtir dans icelle, il sera tenu de se faire un sac, siège et chute de latrines rière lui et pour [cor. dès] lors SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 de l’allée sur lad. rue Bourgchanin, tant pour l’entrée et sortie que pour le passage et couvert(?) des PAGE 423 seront les sièges qu’il y a de présent bouchés(?) et appartiendront, ainsi que led. sac, à lad. 1e partie ; après quoi demeurera lad. 2e partie déchargée de payer aucune chose du nettoyage dud. sac ; sera aussi tenue lad. 2e partie de payer la moitié de la susd. muraille de clôture d’entre elle et lad. 3e partie comme est porté ci-devant. Et à la 3e partie appartiendra tout le surplus desd. maisons et place du côté du Rhône, ayant de longueur aussi de soir à matin 99 pieds 8 pouces dans œuvre, non compris le gros de mur de la muraille qui se doit faire à commun frais avec lad. seconde partie, comme dessus est dit ; laquelle longueur est composée dun corps de logis sur les courtines du Rhône, consistant en un bas, premier étage de chambres et grenier au dessus, et un corps, un autre bas sur le dernier tirant du côté de soir, une cour entre deux et dernier led. bas est une place où sont des trailles aboutissant jusqu’à l’endroit où se fera lad. muraille de clôture avec la 2e partie ». Les deux pensions sont également réparties entre les trois parties, qui sont ensuite tirées au sort : la première partie échoit à Claude Fenouillet, la seconde à Humbert Fenouillet et la troisième à Anne Fenouillet.364 1687, 25 juin : Claude Fenouillet dit La Rose, peintre à Lyon, baille à prix fait à Jean Guillot, Me charpentier, les œuvres et fournitures suivantes : « deux planchers à la bâtarde, l’un sur le devant au 3e étage tout neuf etc. » 1687, 28 juin : Claude Fenouillet dit Larose, bourgeois de Lyon, donne à prix fait à Claude Bonnet, maître maçon, la charge « de surhausser d’un étage sa maison… où pend pour enseigne le Roy d’Or, à cet effet découvrir le couvert et décarreler le plancher du grenier, transporter les terres, conserver du mieux qu’il se pourra les tuiles, faire les autres démolitions nécessaires et ensuite élever les murailles de bonne maçonnerie, recouvrir led. couvert quand il aura été posé par le charpentier, carreler les planchers, élever les gaines des cheminées, plâtrer et blanchir où il lui sera ordonné dans les nouveaux ouvrages, poser les portes, cheminées, fenêtres et autres tailles qui lui seront fournies, etc. »365 Autre prix fait passé au profit de Charles et Antoine Laurens, tailleurs de pierres de la paroisse de Chessy en Lyonnais, par devant Me Delorme le jeune, notaire royal à Lyon, pour la fourniture de pierres de taille pour la construction et le surhaussement de la maison du Roy d’Or366. 1687, 17 juillet : Quittance par le receveur des deniers de l’Hôtel-Dieu de la somme de 458 livres versée par sieur Claude Fenouillet dit Larose, l’un des cohéritiers de sieur Marc Antoine Fenouillet dit Larose, son père décédé ab intestat, et héritier testamentaire de dame Isabeau Collet sa mère ici présente, par les mains et des propres deniers de Me Laurent Fuzeaud ancien procureur en la SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Sénéchaussée et siège présidial, pour reste et entier paiement des arrérages de la rente créée par les PAGE 424 364 Arch. dép. Rhône, 3 E 3637, fol. 183r. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 116. 366 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 116. 365 défunts Fenouillet et Collet au profit dud. Hôtel-Dieu imposée sur la totalité de « la maison où pend pour enseigne le Roy d’Or, traversant sur les courtines du Rhône ».367 1687, 26 août : Les consuls de Lyon autorisent Claude Fenouillet à « faire rehausser de 7 à 8 pieds de hauteur de maçonnerie le devant d’une sienne maison sise et faisant face sur la rue Bourgchanin, comme aussi de faire plâtrer et blanchir le devant de lad. maison ».368 1689, 2 septembre : Adjudication faite par sentence de la Conservation de Lyon « d’une maison située en cette ville sur les courtines du Rhône vendue sur Louis David Delassaux et Anne Fenouillet au profit de Louis Mallet marchand batteur d’or et de Jean Saint-Laudon dit La Marche au prix de 2400 £, à la charge de payer les plus anciens créanciers etc. »369 1692, 30 décembre : Claude Fenouillet réitère l’offre qu’il a faite à Jean Servant, son créancier qui le poursuit en justice, de lui relâcher « le 4e étage de sa maison du Roy d’Or » jusqu’à concurrence de ce qui se trouvera dû aud. Servant.370 1693, 30 janvier : Jean Servant « poursuivant criées sur les biens de Claude Fenouillet » informe les Dominicains de Lyon que Pierre Pergoud, Me des basses œuvres, a formé sa demande contre led. Servant pour avoir payement de la somme de 10 £ 10 sous, pour moitié de celle de 21 £, « pour le nettoyage du sac des latrines dépendant de la maison saisie, située rue Bourgchanin, led. sac commun entre led. Claude Fenouillet saisi et Humbert Fenouillet », lequel Humbert a payé sa moitié, led. nettoyage fait au mois de septembre dernier.371 1695, 29 janvier : Etiennette Besson, veuve de Jean Servant, informe les Dominicains de Lyon que les recteurs de l’Hôtel-Dieu ont présenté une requête au Présidial de Lyon, tendant à ce qu’elle soit condamnée, en sa qualité de poursuivant criées, à « faire nettoyer le sac des latrines de la maison saisie et d’y faire faire un contre mur suffisant, avec une conduite de cornets et autres réparations contenues en lad. requête ». 372 1696, 12 décembre : Etiennette Besson, veuve de Jean Servant, informe les Dominicains de Lyon que les recteurs de l’Hôtel-Dieu ont formé demande à ce qu’on eût à « faire faire un contremur dans les lieux communs dépendant de la maison saisie de Claude Fenouillet qui fluent dans celle desd. recteurs ». 373 1697, 13 juillet : Sentence de la Sénéchaussée et Présidial de Lyon par laquelle adjudication est faite à Humbert Fenouillet des biens de Claude Fenouillet, son frère, moyennant la somme de 5300 £, 367 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 116. Arch. mun. Lyon, DD 38, n°111. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 116. 370 Arch. mun. Lyon, 3 H 3, fol. 90r n°XVI. 371 Arch. dép. Rhône, 3 H 3, fol. 90r n°XIX. 372 Arch. dép. Rhône, 3 H 3, fol. 90r n°XX; Cf. n°XXII et XXIII ; fol. 90v, n° XXXII, XXXIII. 373 Arch. dép. Rhône, 3 H 3, fol. 90v n°XXXIV. 374 Arch. dép. Rhône, 3 H 3, fol. 90v n°XLVI. 368 369 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 dont 4500 pour la « maison de cette ville ».374 PAGE 425 1697, 6 septembre : Rapport et estimation faite par Hercule Marguin et Aimé Degirando en conséquence de la sentence du 13 juin [i.e. juillet] dernier, par laquelle il aurait été prononcé que « ventilation serait faite de la maison de Claude Fenouillet pour distinguer le prix de l’ancien bâtiment d’avec celui des nouvelles constructions qui ont été faites », puisqu’il y a des créanciers hypothécaires et des privilèges sur la « nouvelle bâtisse ».375 1700, 17 mars : Mémoire rappelant notamment qu’Isabeau Boucher « a disposé des deux portions de maison en faveur de Marc Antoine Fenouillet, son second mari (sic !), que cette maison a été ensuite partagée entre Claude, Anne et Humbert, enfants dud. Marc Antoine et qu’à présent cette maison est possédée savoir la moitié par Humbert Fenouillet et l’autre moitié par St Laudon dit Mallet qui se l’était fait adjuger par sentence du 2 septembre 1689 sur David de Lassault et Anne Fenouillet sa femme, à qui elle était échue en partage » à la charge de la pension de 25 £ due auxd. religieux dominicains.376 1701, 13 mai : Claude La Marche, Me tailleur d’habits est sommé, sous peine de saisie, de payer aux Dominicains sa part de pension foncière imposée « sur une maison sise rue Bourgchanin, indivise avec led. Fenouillet dit la Rose ».377 Semblable sommation faite le 21 juin aud. Humbert Fenouillet.378 1702, 24 avril : Sentence d’adjudication d’une « maison et jardin située en cette ville sur les courtines du Rhône appartenant à S. Jean Mallet… et à S. Claude Saint-Lodon dit La Marche… ladite maison consistant en un bas, premier étage et grenier au dessus et encore en un autre bas sur le derrière tirant du côté de soir, une cour entre deux et au derrière dudit bas est led. jardin, le tout jouxte lesd. courtines du Rhône de matin, le cimetière de l’Hôtel-Dieu de vent, la maison du sieur Gotard de bise et la maison de sieur Humbert Fenouillet de soir » au profit de Me Decrieu, procureur, pour lui, son ami élu ou à élire, au prix de 1000 livres à payer à dlle Françoise Blanchet, veuve et héritière fiduciaire de Me Laurent Fuzeaud, en déduction de son dû, et à la charge d’une pension de 50 £ due aux R.P. Jacobins de Lyon. Election en ami de Me Decrieu au profit de l’Hôtel-Dieu.379 1710, 10 septembre : Les recteurs de l’Hôtel-Dieu, d’une part, Pernette Rivoyre veuve d’Humbert Fenouillet, en qualité de tutrice de leurs enfants mineurs, de l’autre, reconnaissent devoir au couvent des frères prêcheurs une pension annuelle, perpétuelle et foncière de 50 livres, imposée sur « une maison ayant deux faces, l’une sur les courtines du Rhône et l’autre sur rue Bourgchanin étant de la succession de Marc Antoine Fenouillet dit La Rose peintre, père dud. Humbert Fenouillet, et partagée entre ses enfants par acte passé par devant Clerc notaire le 12 juillet 1684, laquelle maison se confine SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 par lesd. courtines du Rhône de matin, la rue Bourgchanin de soir, la maison où pend pour enseigne la PAGE 426 375 Arch. dép. Rhône, 3 H 3, fol. 91r n°LV; Cf. n°XLVII, et L à LIV, LIX. Arch. dép. Rhône, 3 H 3, fol. 91rv, n°LXVIII. Arch. dép. Rhône, 3 H 3, fol. 91v, n°LXIX. 378 ibid. n°LXX. 379 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu, B 94. 376 377 Madeleine appartenant aud. Hôtel-Dieu de vent et la maison et jardin des héritiers Golard de bise, etc. »380 1726, 29 décembre : Jacques Fenouillet, marchand et maître vitrier à Lyon, et dlles Jeanne et Marie Fenouillet, ses sœurs majeures, tous trois enfants de défunts sieur Humbert Fenouillet et Pierrette Rivoire et, en cette qualité, propriétaires, vendent aux recteurs et administrateurs de l’HôtelDieu « lad. maison du Roydor située susd. rue Bourgchanin, composée de plusieurs corps de logis, cours, membres et dépendances… jouxte lad. rue Bourgchanin de soir, la maison du sieur Goutard de vent [i.e. bise !] et les tènements de maisons dudit Hopital de matin et bise [i. e. vent !] », moyennant la somme de 15000 £.381 [Vers 1735] : Projet de reconnaissance des recteurs de l’Hôtel-Dieu, en faveur de l’abbaye d’Ainay, pour « un tènement de maison situé aud. Lyon, dans l’enclos dud. Bourchanin, rière la paroisse de Saint-Nizier, consistant 1° en une maison de quatre étages, deux arcs de boutique, rière boutique et caves au-dessous, à laquelle maison pend pour enseigne le Roy d’Or, laquelle maison se meut de la présente directe en concurrence avec celle de l’archevêché de Lyon, suivant la reconnaissance de Julien de Lande du terrier Crupet (sic) ; 2° en une autre maison du côté des courtines du Rhône étant en deux étages, galetas au dessus et bas, entre lesquelles deux maisons est un bûcher, une loge et autres aisances, appartenances et dépendances de la directe seule de l’abbaye d’Ainay, qui fut des biens de sieur Marc Antoine Fenoillet peintre à Lyon, faisant au présent terrier de lad. rente signé Ruyer le seul article de la reconnaissance de Jean Champion du 15 octobre 1558 [i.e. 18 octobre 1538], auparavant au terrier Garin le seul de celle de Jacques Barondeau recteur et administrateur dud. Hôpital du pont du Rhône du 6 décembre 1512, précedemment au terrier Garin l’article seul de celle de Julien de Lande du 9 octobre 1509, antérieurement au terrier Gonet et Fontaneta l’article seul de celle de Clémence relaissée de Gonet Dix Sols du 13 juin 1496 et le seul de celle d’Aymé David du 1er août 1499, joignant audit fleuve du Rhône ladite rue tendant dud. HôtelDieu à la porte du pont du Rhône par lesd. courtines entre deux d’orient, au cimetière, cour et maison ci-devant immédiatement confinés, qui fut dudit Hôtel-Dieu, auparavant de Julien Beyrieu, précedemment de François Beyrieu de midi, à la rue de la Barre (sic) d’occident, à la cour et maison de Sr Denis Goutail et à autre maison indivise entre ledit sieur Goutard, dlle Françoise Bonard veuve de Sr Pierre Goutard et dlle Jeanne Marie Cusset qui fut d’Odinet Tillet auparavant de Jean Totin de cette directe de septentrion, à l’écurie et bûcher des héritiers de Sr Pierre Farges boulanger et à la maison de Sieur Jean Marchand et de la dlle veuve de Claude Genet qui fut dud. Jean Champion auparavant dudit Odinet Tillet, précedemment dudit Jean Tollein aussi de cette directe, l’allée traversante de lad. viennois. En concours avec l’archevêché pour le côté de la rue du Bourchanin seulement ».382 380 Arch. dép. Rhône, 3 H 3, fol. 91v n°LXXXI. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 116. 382 Arch. dép. Rhône, 11 G 449 (plan). 381 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 rue du Bourchanin sur les courtines du Rhône entre deux aussi de septentrion. Servis : 3 oboles PAGE 427 3.11.19. La maison de la Madeleine 1446 : Pierre Beyrieu tient « deux maisons attachées assises en Bourchanin, ensemble le jardin dernier, jouxte la maison Regnaud Berieu, à la charge d’un écu vieux dû à Simon Colombier, estimées XXX £ »383. 1493 : Les hoirs d’Etienne Beyrieu tiennent « une maison haute et basse et jardin derriere en lad. rue du côté devers le matin, joignant à la maison dud. Jean Beyrieu devers le vent et la maison de Gonet Dix-Solz à cause de sa femme devers la bise… ».384 1502, 10 février : François Beyrieu reconnaît tenir de l’abbé d’Ainay « quandam domum et curtile simul contig. », joignant la maison de Julien de Landa au nord, la rue de Bourgchanin à l’ouest, le Rhône à l’est, sous un servis annuel de 3 deniers viennois.385 1516 : Ambroise Beyrieu tient « une maison haute et basse, avec un jardin dernier, en lad. rue du côté de matin, joignant à la maison Jean Beyrieu devers vent et la maison de Jean Champion qui fût de Gonet Dix-Solz et après lui de Me Julien Delande devers bise ».386 1528 : Ambroise Beyrieu tient « une maison haute et basse, un jardin derrière joignant à la maison Jean Champyon d’un côté et la maison feu Jean Beyrieu d’autre côté ».387 1551 : Les hoirs d’Ambroise Beyrieulx et l’Hôpital du Pont du Rhône tiennent « chacun par moitié, une maison au Bourg Chanyn, jouxte Marie Chappuyse de bise ».388 1556, 5 janvier : Déclaration de cession et transport faits et passés au profit de la boutique et confrérie des apothicaires et droguistes de l’Hôtel-Dieu par Barthélémy Viette, « de la moité de lad. maison cour et jardin » ; contrat reçu par feu Me Pierre Noyer, signé et expédié par feu Me Jean Cadier.389 1556, 10 juillet : Transaction passée entre les héritiers de feu Ambroise Beyrieu et Jeanne de Bisseu, d’une part, et les recteurs de la boutique de l’autre ; contrat reçu et expédié par feu Me Pierre Noyer notaire royal (inconnu) à Lyon. 390 1569, 8 décembre : Les courriers de l’apothicairerie acquièrent de M. Nicolas Bastioz « une pie de jardin », par contrat reçu et expédié par Me Claude Barsuraube, notaire (inconnu) à Lyon.391 1576, 25 février : Pons Murard et André Bayard, procureurs-gouverneurs de la boutique d’apothicairerie de l’Hôtel-Dieu du Pont du Rhône… vendent à Jean Bully dit de Veyse, marchand à SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 383 PAGE 428 Arch. mun. Lyon, CC 3 fol. 341r. Arch. mun. Lyon, CC 6, fol. 28r. 385 Arch. mun. Lyon, DD 171, fol. 71r; Arch. dép. Rhône,11 G 159, fol. 33r. 386 Arch. mun. Lyon, CC 31, fol. 119v. 387 Arch. mun. Lyon, CC 39, fol. 167v. 388 Arch. mun. Lyon, CC 44, fol. 137r (B 97). 389 Acte cité parmi les titres attachés à la maison lors de la vente du 5 janvier 1585. Ne se trouve pas en Arch. dép. Rhône, 3 E 3227. 390 Acte cité parmi les titres attachés à la maison lors de la vente du 5 janvier 1585. 391 Acte cité parmi les titres attachés à la maison lors de la vente du 5 janvier 1585. 384 Lyon, et à Huguette Monect sa femme, « une maison haute, moyenne et basse, avec le jardin dernier, consistant ladite maison, savoir sur le corps de devant de la rue, en deux membres, et sur le corps du milieu, en deux membres, galeries et montées et autres appartenances… assise et située en cette ville de Lyon, rue du Bourg Chanyn, jouxte ladite rue du côté du soir, la maison que fut de feu Me Benoît Langlois quand vivait notaire royal audit Lyon de bise, la rivière du Rhône un chemin entre deux de matin, le jardin de Me Nicolas Bastiaz de vent et la maison et jardin de [un blanc] aussi de vent » moyennant le prix de 100 £ tournois et à la charge d’une pension annuelle de 70 £ tournois392. 1584, 11 novembre : Jean Bully, laboureur demeurant à Décines, rétrocède à l’Hôtel-Dieu « une maison haute moyenne et basse … où pend pour enseigne l’image de la Magdelaine, à laquelle joint un jardin sur le dernier d’icelle, jouxte lad. rue de Bourgchanin du soir, la maison des héritiers feu Me Benoît Langloys vivant notaire dud. Lyon de bise, la rivière du Rhône un chemin entre deux du matin, le jardin de Me Nicolas Bastiaz de vent et la maison et jardin de [un blanc] aussi du vent… laquelle était parvenue aud. Hôtel-Dieu de plusieurs particuliers habitants de lad. ville qui en avoient fait don aux pauvres dud. Hôtel-Dieu pour l’entretenement de la boutique d’apothicairerie d’icelle », afin d’être déchargé de la pension annuelle qui pesait sur elle. Les recteurs lui remettent 100 écus d’or sol « en récompense desd. réparations qu’il y a faites »393. 1585, 5 janvier : Les recteurs, procureurs et courriers de la boutique et confrérie des apothicaires et droguistes de l’Hôtel-Dieu, considérant que Jean Bully et son épouse avaient quitté « iceux fonds n’ayant moyens de les entretenir et maintenir, réparer et payer la pension », que lesd. fonds sont sujets à « grand entretenement et que presque tous le revenu se consomme en réparation », qu’ils sont « écartés et éloignés des bonnes et marchandes rues et sujets à l’inondation et débordement du fleuve du Rhône », que « lad. maison est caduque et que pour la conservation d’icelle il y convient faire des notables réparations » et que pour toutes ces raisons personne ne la voulait acheter à plus haute pension de 23 écus par an et sans aucune introge, sinon honorable Martin Charles marchand ouvrier en draps de soie, citoyen lyonnais, ils vendent à ce dernier, par acte reçu Me Claude Pierrefort, notaire (inconnu) à Lyon, moyennant la somme de 50 écus sol d’introge d’une part et d’une pension de 66 écus 2/3 d’écus sol de l’autre « la susdite maison haute moyenne et basse et led. jardin joignant par le dernier d’icelle, ainsi que le tout s’étant et comporte, consistant lad. maison à savoir sur le devant de la rue de Bourchanin en dix (deux) membres et sur le dernier en deux membres, galeries et montée ». Elle est située entre la rue de soir, la maison de feu Me Benoît Langlois notaire royal de présent appartenant à Benoîte Langlois sa fille, veuve de feu Aginier(?) (Agnus) Benoist apothicaire de bise, le fleuve du Rhône un chemin entre deux de matin et la maison et jardin de François Guillemynot 392 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 116. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 116. 394 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 116. 393 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 mollenier de soie de vent.394 PAGE 429 1624, 20 août : Les échevins de Lyon donnent mesures et alignements pour « un devant de maison que prétendent faire rebâtir MM. les recteurs de l’Hôtel-Dieu du pont du Rhône, sise en la grand rue du Bourg Chanin, ladite rue de soir et ladite maison de matin, la maison de Mathieu Fenouillet dit La Rose de bise et la maison de Benoît Bourgay, Me cordonnier, de vent. Doivent aligner en ligne droite depuis le mur mitoyen faisant séparation tant de la maison de Pierre Courtin que de celle de Mathieu Fenouillet dit La Roze, où il y a à présent un reculement, jusques au mur mitoyen séparant tant leurd. maison que celle dud. Bourgay où il y a un autre reculement, suivant laquelle ligne droite le susd. devant de maison desd. sieurs recteurs demeurera aligné conformément aux faces des maisons susd. appartenant tant auxd. Courtin que Bourgay, à la charge de faire mettre des chanets de fer blanc au couvert de leurd. maison ».395 1675, 16 octobre : Les administrateurs de l’Hôtel-Dieu reconnaissent tenir de la directe de l’abbaye d’Ainay « une maison haute moyenne et basse, composant plusieurs et divers membres, où pend pour enseigne la Magdeleine, avec un jardin au milieu duquel il y a un petit bâtiment, le tout contigu, et partie duquel du côté du Rhône lesd. sieurs recteurs en ont fait un cimetière pour enterrer les pauvres qui décèdent aud. Hôtel-Dieu, située en la paroisse de Saint-Michel, en la rue du Bourg Chanin, que fut de la réponse de feu François Beyrieu, citoyen de Lyon en date du 10 février 1502 au terrier reçu et signé par feu Me Garin, que jouxte le fleuve du Rhône la rue tendant dudit hôpital allant au pont du Rhône le long des courtines de matin, la rue tendant de l’église dudit hôpital allant à la rue de la Barre et en Bellecour de soir, la maison et jardin de sieur Marc Antoine Fenouillet peintre aud. Lyon, où est pour enseigne le Roy d’Or, mouvant de la présente censive et directe que fut de Julien Delanda de bise, et les maisons des sieurs Pénitents et pèlerins de Notre-Dame de Lorette de cetted. ville et la maison et jardin d’honnête Jean Degrosmolard et de Dufour cordonnier entre eux indivise que furent de [un blanc] de vent, sous le servis : argent, 4 deniers viennois ».396 1723, 19 juillet : Extrait de la description générale des maisons possédées par l’Hôtel-Dieu : « Maison de la Madeleine rue Bourgchanin, consistant en un corps de logis double, deux arcs de boutique et l’allée de 20 pieds de large par 50 pieds de longueur, deux caves, deux bas, deux étages, deux chambres à chaque étage et deux greniers au-dessus. Les planchers dud. corps de logis sont mauvais. Suit une cour de 20 pieds en carré dans laquelle il y a un degré de pierre à noyau de 8 pieds et demi de diamètre, une galerie joignant led. degré qui communique du devant au derrière, soutenue par un pilier, deux arcs deblaux et des plafonds. La galerie du second étage de même façon, un autre pilier rond dans lad. cour qui soutient deux souillardes plafonnées faisant saillie dans lad. cour, un puits renfoncé au dessous desd. souillardes, les lieux du côté du degré, le corps de logis de derrière à SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 la même largeur par 48 pieds de longueur, une cave, deux bas, deux étages, deux chambres à chaque PAGE 430 étage. Suit derrière une autre cour de 22 pieds de large par 20 pieds de longueur dans laquelle il y a un 395 396 Arch. mun. Lyon, DD 44, fol. 182v. Arch. dép. Rhône, 11 G 469, fol. 148r. couvert élevé d’environ 7 pieds de toute la longueur par 12 pieds de large. La maison est assez bonne ».397 [Vers 1735] : Projet de reconnaissance des recteurs de l’Hôtel-Dieu de Lyon, en faveur de l’abbaye d’Ainay, pour « une maison haute moyenne et basse, deux arcs de boutique, rière boutique, cave et cour, derrière laquelle cour est un petit bâtiment, ensuite duquel est une autre cour et jardin, au bout desquels est le cimetière appelé de Lorette, ou de la Magdelaine, qui est l’enseigne de la susd. maison, située à Lyon, dans l’enclos du Bourchanin, paroisse de Saint-Michel à présent transférée en l’église de Saint-Martin d’Ainay, le tout joint et contigu faisant au terrier de la susdite rente signé Raval la totalité de la reconnaissance des sieurs recteurs et administrateurs de l’Hôtel-Dieu du pont du Rhône le 16 octobre 1675, auparavant au terrier Gonet et Fontaneta par devant Garin le seul article de celle de François Beyrieu du [10 février 1502] et anciennement au terrier Compans du seul de celle d’Etienne Peynet, joignant au fleuve du Rhône, la rue tendante dud. Hôtel-Dieu à la porte du pont du Rhône par les courtines du Rhône entre deux d’orient, à l’ancienne église, cour, autre maison et cour des sieurs recteurs de l’Hôtel-Dieu qui fut des pèlerins et pénitents de Notre Dame de Lorette de cette ville, de Jean de Gras Mollard et de Dufour cordonnier de midi, la rue dud. Bourchanin tendante dudit Hôtel-Dieu à la rue de la Barre et, de là, au pont du Rhône et à la place de Louis le Grand d’occident, et aux maisons, cour, bûcher [lacune] et appartenances desd. sieurs recteurs, qui fut de sieur Marc Antoine Fenouilliet auparavant de Julien de Lande ci-après immédiatement confiné de septentrion. Servis : 3 deniers viennois ».398 3.11.20. La maison Picard (sur le Rhône) [1383, 29 mars ?] : Nicolas Moreti, pêcheur, tient de l’abbé d’Ainay « duas domos cum curtilibus et salicetis sitas ante et retro quas acquisivit a Johanni Beconnay », joignant la « carreria riparie Rodani » qui relie l’hôpital au pont du Rhône par la rive du fleuve, les maison et jardin de Jean Benoît pêcheur, le jardin de Pierre Codurier « a parte superiori » et la vigne de Jean Becennay, sous le servis de 16 deniers et obole viennois et 7 parts de 2 gelines.399 1408, 14 janvier : Pierre Moreti, fils de Nicolas More[t], pêcheur, reconnaît tenir de la directe de l’abbé d’Ainay « primo, duas domos cum duobus curtilibus de retro contiguas », sise « retro carreriam Burgi Canini, in carreria Roddani », également appelée en les Peisseres, qui conduit de l’Hôpital du pont du Rhône par la rive du Rhône au pont du Rhône, entre la vigne de Me Jean Fabri dit pêcheur, et le jardin de Pierre Couturier meunier « a parte superiori », sous le servis annuel de 16 deniers avec obole viennois et le tiers de deux gelines. Il reconnaît également « quandam domum 397 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 54 n°19. Arch. dép. Rhône, 11 G 449 (plan). 399 Arch. mun. Lyon, DD 170, fol. 132v. 398 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Calamart, prêtre de Saint-Nizier, qui fut de Jean de Beconnay, les maison et jardin de Jean Benoît PAGE 431 altam et bassam » située au même endroit, derrière la maison dudit Jean Benoît, joignant les maison et jardin dudit Jean Benoît de trois côtés et lesd. maison et jardin dudit Pierre Moreti de l’autre, sous le servis annuel de … deniers.400 1486, 11 janvier : Jean Totein l’aîné, panetier, reconnaît tenir de la directe de l’abbé d’Ainay « quasdam domos et curtillia que nunc sunt in unum, que fuerunt Petri Moreti filii Nicolay Moreti quondam piscatoris, deinde fuerunt nuncupati Bactonis, et postmodum Mathei de Yrieu filiasteri dicti quondam Bactonis » situées « retro careyriam Burgi Canini et in carreyria ripparie Rodanni nuncupata en les Peyssieres qua itur de hospitali pontis Rodani ad reclusiam Sancte Helene, juxta vineam que fuit domum Johannis Fabri alias Calamart et postmodum Symondi Columberii et consequenter Johannis Macardi et nunc est [un blanc] appellat. Le Levrier, ex una parte, et juxta domum et curtille que fuerunt Johannis Benedicti piscatoris Lugduni et nunc sunt Johannis Bulliodi escofferii, ex alia parte, et juxta curtile que fuit Petri Codurerii et nunc est heredum Henrici Poni munerii. ex alia, et juxta dictam rutam ex parte altera », sous un servis annuel de deux sous 6 deniers viennois et 3 parts de deux gelines.401 1493 : Les hoirs Grand Jean Tostain boulanger tiennent « une grange et jardin sur le Rhône joignant au jardin des hoirs Jean Chastillion devers la bise et le jardin Petit Jean Tostain devers le vent ».402 1516 : Les hoirs Jean Tosteyn boulanger tiennent « une grange et jardin sur le Rhône, joignant au jardin Benoît Chastillion devers bise et le jardin des hoirs Odyn Tilier moutardier devers vent ».403 1538, 2 mai : Etiennette Forest, fille des défunts Catherin Forest et Jeanne Toteyn, et femme de Me Thomas Duboys notaire, reconnaît tenir en emphitéose perpétuelle de la directe de l’abbé Ainay, « de responsione Johannis Toteyn senioris coram Goneti et Fontaneta facta, quasdam grangias et ortum simul contiguas sitas Lugduni retro carreriam Burgi Canini juxta rippariam Rodani, ruta intermedia vocata de les Jassieres (sic) ex mane, juxta ortum Johanis Champion ex vento et juxta ortum magistri Anthonii Debussy notarii seu suorum liberorum ex sero et borea » sous un cens annuel et perpétuel de 2 sous et 6 deniers et le tiers de 2 gelines.404 [1677, 17 juillet] : Projet de reconnaissance de Jeanne Boisson, veuve de sieur Sourdet, au profit de l’abbé d’Ainay, pour « un corps de maison consistant en chambres, grange, arcs de boutique et autres appartenances, sis vers le fleuve du Rhône, paroisse de Saint-Nizier, et se souloit appeler anciennement « les Peyssieres », faisant partie de la réponse de feu Pierre Morel, fils de Nicolas Morel SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 pêcheur, en date du 14 janvier 1408 faite par devant feux Mes de Brabant et Prevost notaires, après lui PAGE 432 fut reconnu par feu Jean Totain le jeune (sic), le 11 janvier 1486, au terrier Gonnet Fontaneta et postérieurement fut de la réponse de feue Etiennette Forest, fille de Catherin Forest et [de] Jeanne 400 Arch. mun. Lyon, DD 247, fol. 163r. Arch. mun. Lyon, DD 171, fol. 77r. Arch. mun. Lyon, CC 6, fol. 33r. 403 Arch. mun. Lyon, CC 31, fol. 126v. 404 Arch. dép. Rhône, 11 G 432, fol. 175r et 11 G 433, fol. 86r. 401 402 Totain, sa femme, veuve de Thomas Dubois, notaire, en date du 2 mai 1538, faite au terrier Ruyer, divisé pour le surplus de lad. réponse avec sieur Vital Verchere, marchand aud. Lyon et les hoirs Boyat entre eux indivise et honnête Etienne Gotard, maître coffretier aud. Lyon, tenant le surplus, que jouxte led. fleuve du Rhône la rue tendant de l’hôpital dud. Lyon allant aud. pont du Rhône entre deux de matin, la maison dud. Gottard nouvellement divisée de la présente de vent, le corps de maison desd. Verchere et Boyat (Boyer) entre eux indivise étant sur la rue du Bourg Chanin, mouvant de la rente de l’archevêché dud. Lyon, que fut dud. Codurier et après d’Antoine Dubeyssy de soir, et le corps de maison appelé la Grande Cour desd. Verchere et Boyat entre eux indivis, divisé aussi nouvellement de la présente, de bise, sous le servis divisé de : argent, 8 deniers viennois ; geline : 1/3 ».405 1724, 9 avril : Les recteurs et administrateurs de l’Hôtel-Dieu, faisant savoir « que le nombre de pauvres malades qui se présentent dans leur hôpital pour y être traités de leur maladie augmentant journellement, y en venant de toutes parts, il convenait d’augmenter led. hôpital d’un nouvel appartement pour la réception et logement desd. malades ou des convalescents, lequel nouvel appartement ne se peut prendre que sur les courtines du Rhône, dans l’endroit où sont les triperies » et Pierre Piccard, marchand bourgeois de la ville d’Avignon, « se trouvant propriétaire d’une maison dans la même ligne où l’on se propose la construction dudit nouvel appartement », ils conviennent d’un échange. « Ledit sieur Piccard, tant en son nom qu’en qualité d’héritier de Claudine Buisson sa sœur utérine, veuve de sieur Jacques Hodieu marchand boucher audit Lyon » remet aux pauvres « la maison dudit sieur Piccard étant de l’hoirie de lad. Buisson sa sœur située en cette ville, rue de la Triperie (sic) sur lesd. courtines du Rhône, consistant en deux corps de logis, plusieurs membres et appartements que jouxte la rue Triperie ou les courtines du Rhône de matin, la maison donnée à cet hôpital par la mère et fils Chazel de soir et bise, et la maison indivise entre le sieur Genet, les héritiers Gotal et autres de vent » et reçoit en contrepartie une maison sise rue des Eclaisons ou de la Cage et une autre rue Raisin. Les sieurs recteurs la prennent « avec la pension de 35 livres qui y est imposée et qui est due à MM. les perpétuels de l’église Saint-Nizier ».406 [Vers 1735] : Projet de reconnaissance des recteurs de l’Hôtel-Dieu en faveur de l’abbaye d’Ainay, pour « une maison située à Lyon sur les courtines du Rhône, dans l’enclos du Bourchanin, paroisse de Saint-Nizier, consistant en un étage, grenier ou galetas au dessus, bas ou boutique de tripier au dessous, cour, puits, caves, aisances, appartenances et dépendances, faisant anciennement au terrier de lad. rente signé Compans, par devant Mazuyer, partie du premier article de la reconnaissance d’Aymé Ravinel du 19 mai 1350, et partie du seul article de celle de Nicolas Morel pêcheur du 29 mars 1383 par devant Mercier ; depuis, aud. terrier Compans par devant led. Mazuyer, 1364, ensuite au terrier de Brebant et Descours, partie du seul article d’autre reconnaissance de Jean Benoît pêcheur du 19 février 1409 et partie du premier article de celle de Pierre, fils de Nicolas Morel 405 406 Arch. dép. Rhône, 11 G 469, fol. 164r. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu, B 94. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 ce qui fut dud. Ravinel reconnu par Jean Benoît dit Pêcheur en son article trois le pénultième janvier PAGE 433 du 14 février 1408 ; postérieurement au terrier Gonnet et Fontaneta ce qui fut de Me Morel reconnu par Jean Totein l’aîné le 11 janvier 1486 ; successivement au terrier Ruyer par Etien[n]ette fille de Catherin Forest et Jeanne Totein, femme de Me Thomas Dubois notaire royal, le 2 mai 1538 ; faisant en dernier lieu au terrier Perrichon le seul article de la reconnaissance de dlle Jeanne Dubuisson, veuve de Jean Degayand écuyer, seigneur du Sourdel, du 17 juillet 1677, joignant au fleuve du Rhône, les courtines d’icelui et la rue tendant de l’Hôtel-Dieu au pont du Rhône entre deux d’orient ; à la maison de Sr Jean Marchand et des héritiers de Sr Claude Genet que fut d’Etienne Goutal, auparavant divisé de l’article desd. Forest et Totein, auparavant de celui dud. Totein anciennement de ceux dud. Morel de midi ; [à] autre maison cour et appartenances desd. Srs recteurs de l’Hôtel-Dieu que fut du Sr Verchere et de la dlle Boyet sa femme, auparavant divisés et ci-après immédiatement confinés d’occident, ensuite de septentrion. Servis : 8 deniers viennois ».407 3.11.21. La maison Lempereur 1493 : Guillaume de Cheysie, maçon, tient « une petite maison et jardin derrière en lad. rue du côté du vent, joignant à la grange dud. George devers le soir, et le jardin de la ville donne par feu Heynard Hechar à l’Hôpital devers le matin… »408 1510, 29 août : Pierre de Pomeys alias Tollin [suscrit : dit de Cheyssieu], tailleur de pierre, reconnaît tenir de la directe de l’abbé d’Ainay, « quartam partem quarumdam domorum et curtilis divisarum cum Petro George alias Tollin bocherio Lugduni, quae fuerunt de responsione Federici Chivrerii in terrario de Burlet fol. 61, sitam in ruta de Bourgchanin, juxta domum hospitalis pontis Rodanis ex mane et vento et de retro et juxta carreriam tendentem de hospitale apud Roddanum ex borea et juxta alias tres cartas partes divisas cum alia quarta parte superius confinatas quas tenet idem Petrus George alias Tollin ex sero » sous un servis de 3 deniers avec obole viennois.409 Fait en présence de Guillaume de Pomeys, son père. 1516 : Guillaume de Cheyssi, maçon, tient « une petite maison et jardin dernier en lad. ruelle dud. côté, joignant à la grange dessus confinée [des hoirs Pierre George dit Colin] devers soir, le jardin de la ville appartenant à l’Hôpital devers matin… »410 1528 : Pierre de Cheyssieu tient « une maison haute et basse en lad. rue, joignant une grande cour qui est à l’hôpital d’un côté [est] et la maison des hoirs Pierre George d’autre côté [ouest] ».411 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 1538, 2 mai : Pierre Laurens dit Cheyssieu, tailleur de pierre à Lyon, reconnaît tenir de la directe PAGE 434 de l’abbé d’Ainay, « de responsione Petri de Pomeys alias Tolllini coram Garin facta quandam domum sitam Lugduno in ruta Burgi Canini, juxta domum Petri Collonge dicti Perricaud ex sero, juxta rutam 407 Arch. dép. Rhône, 11 G 449 (plan). Arch. mun. Lyon, CC 6, fol. 32v. Arch. dép. Rhône, 11 G 430 fol. 47r ; 11 G 431 fol. 18v, 11 G 159, fol. 30v. 410 Arch. mun. Lyon, CC 31, fol. 126r. 411 Arch. mun. Lyon, CC 39, fol. 164r. 408 409 tendentem de Nostra Domina de Confort apud Rodanum ex borea, juxta plateam seu ortum Hospitalis pontis Rodani ex mane et vento », sous un cens annuel et perpétuel de 3 deniers et oboles viennois.412 1551 : Les héritiers de feu Pierre de Chessy, en son vivant maçon, tiennent « une maison près l’Hôpital du pont du Rhône et jouxte la maison dud. Hôpital de matin ».413 1661, 14 juillet : Blanche Rollin, veuve de François Chaslay et sieur Claude Chaslay dit Lagneau Me peintre à Lyon, vendent à Marie Torre veuve de Sr Pierre Brouliard, vivant bourgeois de Lyon, « une maison haute moyenne et basse consistant en un bas cadeté et pavé de cailloux, dans lequel il y a un puits, deux étages composés chacun de deux chambres de plain pied et un grenier au dessus, une étable et fenière au dessus et, entre eux, une cour pavée, sise audit Lyon, rue de Corcheboeuf ou vulgairement appelée rue de la Triperie au quartier du Bourgchanin, paroisse Saint-Nizier, qui jouxte lad. rue de Corcheboeuf de matin et bise, la maison de Jacques La Verrière de vent et matin, étable et fenière dud. Jean Guy et la maison de Pierre Taliard et Louise Nesple sa femme aussi de vent et matin (sic) », moyennant le prix de 2600 livres.414 1665, 17 septembre : Marie Torre, veuve de Pierre Broulliat, bourgeois de Lyon, « considérant que la maison après dite est vieille, caduque en sorte qu’il convient d’en rebâtir la plus grande partie et faire diverses réparations à l’autre » et qu’elle a besoin d’argent pour effectuer des travaux dans une autre maison, vend à Pierre Chavet, marchand boucher et à dame Jeanne Giraudon sa femme « une maison haute moyenne et basse à ladite dlle Torre appartenant pour l’avoir acquise de Blanche Rollin, veuve de François Chalaix et de sieur Claude Chaslay dit Lagneau, maître peintre audit Lyon par contrat du 14 juillet 1661 reçu par Me Chol, étant, ladite maison sise audit Lyon, rue d’Ecorcheboeuf du Rhône, vulgairement appellée de la Triperie au quartier du Bourchanin, paroisse Saint-Nizier, laquelle jouxte ladite rue de bise, les maisons des héritiers de sieur Jacques Laverrière de matin et vent, autre maison appartenant audit sieur Laverrière ou à sesdits héritiers qui fût de Jean Guy ou de sa femme de soir, sauf de ladite maison, cour, écurie et fenière en dépendant leurs autres plus vrais et légitimes confins » moyennant la somme de 1800 livres tournois d’une part ainsi que 44 livres tournois et 80 livres de chair de boucherie d’étrennes de l’autre.415 1667, 10 mars : Pierre Faure, maître maçon, reconnaît avoir reçu 563 livres 18 sols en payement de « toute l’oeuvre de maçonnerie, pierres de taille, cadettes, routtes, carreaux, briques et autres matériaux et mortier que led. Fore a fait et fourni pour led. Chavet, pour la construction d’une sienne maison sise en cette ville, rue Corcheboeuf ou Triperie », conformément au prix fait entre eux passé par devant Me Faverjon, notaire royal à Lyon, etc.416 faite dans la maison de Pierre Chavet maître boucher et de Jeanne Giraudon sa femme, sise audit Lyon, 412 Arch. dép. Rhône, 11 G 432, fol. 174r; 11 G 159, fol. 30v. Arch. mun. Lyon, CC 44, fol. 134r et 136v (B 93) Arch. dép. Rhône, 3 E 3603, n°104. 415 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 94. 416 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 94. 413 414 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 1667, 14 mars : « Etat de l’œuvre de charpenterie que Pierre Pay, maître charpentier à Lyon, a PAGE 435 rue de la Triperie, proche l’Hôtel-Dieu du pont du Rhône de cette ville. Premièrement, pour avoir fait les étampages nécessaires pour les fondations de la muraille qui a été construite à neuf sur la cour et joignant le puits de lad. maison… Plus pour avoir étampé les murailles des deux côtés de la maison de vent à bise… plus pour avoir fait un plancher au bas sur le dernier de lad. maison, pour le premier étage, de même que celui sur le devant… plus pour avoir refait le plancher du second étage au dessous du susd… plus avoir refait deux montées ou degrés de bois… avoir fait les emparages nécessaires avec une « esgallerie » servant de repos aud. degré… plus avoir fait un couvert au dessus de lad. galerie… plus pour avoir fait un parapet à la cime de l’un desd. degrés à l’entrée du second étage… ».417 1667, 14 mars : Pierre Chavet baille à prix fait à Jean Reverchon et Jérome Berchat, maîtres maçons associés, « de faire… démolir de haut en bas une muraille du corps de devant faisant face sur la cour … et icelle muraille lesd. Reverchon et Berchat reconstruiront au lieu et endroit qui leur sera indiqué… d’icelle feront les fondations nécessaires jusques à gravier ou terre ferme de l’épaisseur de 2 pieds 6 pouces jusques à rez-de-chaussée d’icelle, élèveront jusques à la hauteur du couvert à présent posé, qui aura depuis led. rez-de-chaussée jusques au premier étage d’1 pied 6 pouces d’épaisseur, et icelle sera continuée jusques audit couvert de l’épaisseur de la taille qui leur sera fournie ; … [ils] poseront toute la taille nécessaire en lad. muraille… découronneront et recouronneront la chambre du premier étage de lad. maison sur le dernier et le second étage devant et dernier de bout à autre de bons carreaux de Verdun, plâtreront lad. muraille sus. spécifiée de haut en bas au-dedans, comme aussi les deux murailles des deux côtés au premier étage sur le dernier… découvriront et recouvriront lad. maison où il sera nécessaire à savoir depuis le « testre » dud. couvert jusques sur la cour, comme aussi le couvert au dessus du degré en quel lieu qu’il soit posé ou remué… pour ce fourniront toute la pierre route, chaux de Vaise, sable et gravier du Rhône et carreaux nécessaires pour lad. construction… ledit Chavet promet de fournir toute la pierre de taille, cornets d’éviers, charpenteries et serrureries nécessaires à mesure que l’œuvre le requerra… ».418 1667, 21 août : Jean Reverchon, maître maçon, Jérome Berchat, son associé et Pierre Pay, maître charpentier, reconnaissent avoir reçu de Pierre Chavet, les deux premiers la somme de 210 £ tournois conformément au prix fait passé par devant Me Jasserant, notaire royal aud. Lyon, et led. Pay la somme 97 livres pour reste de celle de 153 livres, « à laquelle ils ont amiablement modéré les parties de l’œuvre de charpenterie qu’icelui Pay a faite pour lesd. mariés Chavet en leur maison ».419 1675, 12 avril : Jeanne Giraudon, veuve et héritière de Pierre Chavet, marchand boucher de Lyon, et sur sa demande Jean Chavet et sa femme, Pierre Bret et Jeanne Chavet sa femme, et Jacques Chavet SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 vendent à Jean Lempereur, marchand, « une maison haute moyenne et basse consistant en un corps PAGE 436 de logis sur le devant, un autre sur le dernier et une cour au milieu » acquise par ladite dame Giraudon et son défunt mari de dlle Marie Torre, veuve de Pierre Brouillat, bourgeois, le 17 septembre 1665, 417 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 94. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 94. 419 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 94. 418 « icelle dite maison sise aud. Lyon, rue d’Escorcheboeuf du Rhône vulgairement apellée de la Triperie, au quartier de Bourchanin, que jouxte icelle rue de bise, les maisons des héritiers de sieur Jacques La Verrière de matin et vent et autre maison appartenant aud. sieur Laverrière ou à ses héritiers qui fut de Jean Guy ou de sa femme de soir ». La vente est conclue au prix de 3400 livres.420 1695, 8 juin : Jean Lempereur, marchand à Lyon et dlle Jeanne Perrot, sa femme, vendent au Grand Hôtel-Dieu de Lyon « une maison consistant en deux corps de logis, la cour au milieu, le corps de logis devant composé d’un bas, chambre au premier étage et grenier au dessus, lesd. bas et chambres chacun séparé en deux par un poteau, le degré de bois, et le corps de logis dernier composé seulement d’une écurie et fenière, n’y ayant aucune cave ni puits ». Elle est située « rue autrefois appellée de Corcheboeuf et présentement de la Triperie le long de l’église dud. Hôtel, que jouxte lad. rue de bise, les maisons dud. Hôtel-Dieu acquises des mère et fils Laverrière de matin et vent et la maison de sieur Pierre Michallon qui fut de Laurent Latuille et auparavant desd. Laverrière de soir ». La vente est conclue au prix de 2700 livres.421 [Vers 1735] : Projet de reconnaissance des administateurs de l’Hôtel-Dieu de Lyon en faveur de l’abbaye d’Ainay pou « une autre maison située aud. lieu, consistant en deux étages contigus, bas et caves sur rue, cour, écuries et fenières sur le dernier, aisances, appartenances et dépendances, faisant aud. terrier par devant led. Mazuyer le seul article de la reconnaissance de Jean et Girard de L’Hospital, frères, du 10 mai 1350 ; depuis aud. terrier par devant Mercier l’article unique de celle de Jean de L’Hospital en son nom et de Julienne sa femme du 25 juillet 1392, joignant les maisons cidevant en dernier lieu confinées qui furent de Girard Goyraud reconnues par Jean Bellier et par Peronette, fille de Me Bordin Cenz, et ensuite de Jean Bellier d’orient, et autre maison dud. HôtelDieu que fut aud. terrier Compans de Jean Dubourg depuis de Jean Nicot ci-devant au 9e article confiné de midi, à la maison et appartenances ci-après immédiatement confinés qui fut d’Antoine Bergier, ensuite de Germain [Castel] meunier d’occident, audit hôpital ou église d’icelui, la rue de la Triperie à présent appelée rue Serpillière tendant de la principale porte de lad. église de l’Hôtel-Dieu au fleuve 420 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 94. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 94. 422 Arch. dép. Rhône, 11 G 449 (plan). 421 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 du Rhône entre deux de septentrion. Servis argent 2 d. viennois ».422 PAGE 437 3.11.22. La maison Bournicat 1493 : Pierre George, boucher, à cause de sa femme, tient « une grange et jardin derrière en lad. rue du côté du vent, joignant à la grange dud. Magnin devers le soir et une petite maison de Guillaume de Cheysie maçon devers le matin… »423 1510, 4 avril : Pierre George alias Collin, boucher, reconnaît tenir de la directe de l’abbé d’Ainay « tres quartas partes quarumdam domorum et ortorum sit. in Burgo Canino alias per Fredericum Chivrerii in terrario de Burlet fol. 61 responsas, juxta aliam quartam partem Petri filii Guillelmi de Cheyssieu ex mane, juxta carreriam tendentem ab Hospitali pontis Rodanni ad fluvium Rodannum ex borea, juxta ortum dicti hospitalis ex vento et juxta ortum Leonardi Soyez ex sero », sous un cens de 10 deniers avec obole viennois.424 [une annotation marginale laisse entendre que la maison serait par la suite passée aux mains de Me de Bussy qui en aurait relâché un tiers à Pierre Collonge dit Perricaud] 1516 : [à l’ouest] Leonard Soyet boucher tient « une maison ou grange en lad. rue du côté de vent, joignant à la maison dessus confinée devers soir et la maison ou grange des hoirs Pierre Colin devers matin… »425 1516 : [à l’est] Les hoirs Pierre George dit Colin tiennent « une grange et jardin dernier joignant à la grange dessus confinée [de Leonard Soyet] devers soir et la maison Guillaume de Cheyssi maçon devers matin… »426 1528 : les hoirs Pierre George tiennent « deux maisons basses en lad. rue joignant la maison Pierre de Cheyssieu d’un côté [est] et la maison Claude Cotin d’autre [ouest] ».427 1551 : [à l’ouest] Pierre Guy tripier tient « une maison en tirant de l’Hôpital au pont du Rhône, jouxte Benoît Pariel de matin ».428 1551 : [à l’est] Benoît Pariel tient « une maison en tirant de l’Hôpital au pont du RHône jouxte les héritiers feu Pierre de Cheyssieu de matin ».429 Les deux maisons sont ensuite réunies aux mains de la famille Guy, déjà propriétaire de celle de l’ouest. 1661, 18 janvier : Sentence d’adjudication par décret (non retrouvée) au profit de sieur Jacques Laverrière, d’une « maison rue de la Triperie, autrefois apellée Corcheboeuf, qui a été depuis (1661) revendue à Laurent Lathuyle et par les héritiers dudit Lathuile à Pierre Michalon, et d’une écurie qui a été démolie et où lad. seconde maison [citée dans l’acte de vente de 1690, « que jouxte lesd. courtines SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 de matin, lad. rue de la Triperie de bise, la maison du Sr Lempereur de soir »] est bâtie, située au coin PAGE 438 423 Arch. mun. Lyon CC 6, fol. 32v. Arch. dép. Rhône, 11 G 430, fol. 46v ; 11 G 159, fol. 30r. 425 Arch. mun. Lyon, CC 31, fol. 126r. 426 Arch. mun. Lyon, CC 31, fol. 126r. 427 Arch. mun. Lyon, CC 39, fol. 164r. 428 Arch. mun. Lyon, CC 45, fol. 77r (B 93). 429 Arch. mun. Lyon, CC 43, fol. 6r (B 93). 424 de lad. rue de la Triperie sur les courtines du Rhône, lesd. biens vendus et décrétés à la requête d’Humbert Lecourt sur les mariés Guy et Damono (Damona ?) pour le prix de 4000 livres consignées par led. Sr La Verrière suivant l’acte de consing étant en la suite de lad. sentence d’adjudication par décret… » 430 1680, 2 juillet : Jacques Laverrière, fils et héritier de feu Jacques Laverrière aussi marchand de Lyon, vend à Laurent Lathuille, marchand tripier et à Françoise Angelle, sa femme, « une maison haute moyenne et basse… située à Lyon rue d’Escorcheboeuf, proche le Rhône consistant lad. maison en deux corps de logis composé chacun d’un bas, chambre au-dessus et grenier sur lad. chambre, dans tous lesquels bas et chambres il y a cheminée ; entre lesd. deux corps de logis, il y a une cour, dans laquelle il y a des latrines et un puits à eau claire mitoyen et commun avec les héritiers Marquet ; et au bas de lad. cour il y a une écurie servant de fenière. Icelle maison jouxte lad. rue d’Escorcheboeuf de bise, la maison du sieur Lempereur de matin, la maison du sieur vendeur de vent et la maison des héritiers Marquet de soir… lad. maison appartenant aud. sieur vendeur en lad. qualité d’héritier de sond. feu père qui l’avait acquise avec autres bâtiments y joignant dud. côté de vent par décret de la Sénéchaussée de Lyon suivant la sentence d’adjudication faite à son profit sur les héritiers de feux Jean Guy et Marie Damona sa femme du 18 janvier 1661 signé par Me Leveque greffier en lad. sénéchaussée ». La maison est vendue avec ses entrées issues vues et jours à l’exception toutefois « des jours qu’a présentement lad. maison sur l’allée et passage qui est rière icelle appartenant aud. sieur vendeur, lesquels jours lesd. mariés acquéreurs seront tenus de faire boucher à gros de mur quand led. sieur Laverrière les en requerra, ou les sieurs ». La vente est conclue au prix de 4000 livres.431 1686, 12 juin : Isaac Breton, maître tripier, héritier bénéficiaire de défunt Laurent Lathuille en vertu de son testament du 2 décembre 1684, confirmé par sentence de la Sénéchaussée et siège présidial de Lyon le 26 janvier dernier, et Jeanne Autremont sa femme, vendent à Pierre Michallon, marchand boucher, « une maison haute moyenne et basse, consistant en un corps de logis sur le devant composé d’un bas, chambre et grenier au dessus lesdits bas, chambre et grenier séparés chacun en deux par des séparations d’ais, le degré de bois, une cour sur le derrière dudit corps de logis dans laquelle il y a un puits à eau clair mitoyen et commun avec les héritiers Marquet, et au fond de lad. cour une écurie séparée aussi en deux et la fenière au-dessus ». Cette maison est « située en cette dite ville en la rue autrefois appelée de Corcheboeuf et présentement de la Triperie, proche le Rhône et l’église de l’Hôtel-Dieu, que jouxte lad. rue de bise, la maison du sieur Lempereur de matin, la maison du sieur La Verrière de vent et la maison desd. héritiers Marquet de soir ». La vente est conclue 430 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu, B 88. L’acte est signalé dans l’inventaire des titres et papiers que Jacques La Verrière a remis aux recteurs de l’Hôtel-Dieu en suite de la vente du 11 mars 1690 (Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu, B 94) ; il était manquant en 1735. Arch. dép. Rhône, 3 E 7151B 432 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 88. 431 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 moyennant 3500 livres et de 10 louis d’or d’étrennes.432 PAGE 439 1724, 5 janvier : Jean Bournicat, marchand boucher, et Pierrette Michallon, son épouse, remettent aux recteurs et administateurs du Grand Hôtel-Dieu « la maison de lad. Michallon comme étant de l’hoirie de sieur Pierre Michallon, son père, aussi marchand boucher audit Lyon, située en cette ville susd. rue de la Serpillière, consistant en plusieurs membres, que jouxte lad. rue de la Serpillière de vent et les maisons dud. Hôpital de matin, soir et bise » ; ils reçoivent en contrepartie une maison de l’Hôpital sise rue Bellecordière.433 [après] 1723, 19 juillet : Extrait de la description générale des maisons possédées par l’HôtelDieu : « Maison, d. rue Serpillière acquise par MM. de l’Hôtel-Dieu du Sr Bornicat marchand boucher consistant en un corps de logis sur rue de 14 pieds de large, sur face de la d. rue, par 18 pieds de large sur la cour, longueur jusqu’à lad. cour : 41 pieds ; deux bas, deux chambres au dessus desd. bas et deux greniers au dessus desd. chambres ; suit la cour de 18 pieds de long sur 18 pieds de large, joignant le corps de logis, et 19 de large du côté de l’écurie, dans laquelle il y a un degré de pierre très bon, tournant à demi vis, avec deux galeries de pierre de taille, de même que les plafonds et les consoles ; lesd. deux galeries sont garnies de balustres de fer qui communiquent du devant au derrière corps de logis les lieux au bout desd. galeries, un puits dans lad. cour, une petite étable close de bois pour des moutons dans lad. cour au fond de laquelle il y a une écurie de 20 pieds de profondeur par 23 pieds de large et une fenière au dessus des mêmes mesures. Lad. maison est en très bon état ».434 [Vers 1735] : Projet de reconnaissance de l’Hôtel-Dieu au profit de l’abbaye d’Ainay pour « une autre maison aud. lieu consistant en un étage, galetas au-dessus, boutique, bas et cave au-dessous, sur le devant, écurie et fenière sur le derrière, une cour entre deux, siège de latrines et autres aisances, appartenances et dépendances, à la muraille occidentale de laquelle maison est un puits commun avec la [maison] ci-après confinée, faisant aud. terrier compans par devant Mazuyer le seul article de la reconnaissance d’Antoine Bergier du 10 mai 1350 ; ensuite aud. terrier par devant Mercier l’article unique de celle de Germain Cartel meunier, joignant à la maison ci-dessus immédiatement confinée qui fut de Laurent Lequatre, reconnue par Jean et Girard de Lhospital, frères, depuis fut de l’hospitalier de l’Hôpital du pont du Rhône reconnue par Jean de Lhospital et Julienne sa femme d’orient, à la cour de la maison dud. Hôtel-Dieu qui fut aud. terrier Compans de Jean Dubourg, depuis de Jean Nicot pêcheur, ci devant au 9e article, confiné de midi, à autre maison et appartenances dud. Hôtel-Dieu qui fut de la relaissée de Pierre Nicolas, après femme de Viallet Escoffier de Greney, depuis de Jean Arthaud, ci-après immédiatement confiné d’occident, et à la rue de la Triperie à présent appellée rue Serpillière tendant de la principale porte de l’église dud. Hôtel-Dieu au fleuve du Rhône SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 de septentrion. Servis : argent 2 deniers viennois ».435 PAGE 440 433 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 89. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu, B 54 n°87. 435 Arch. dép. Rhône, 11 G 449 (plan). 434 3.11.23. La maison Dupas 1493 : Jehan Magnin boucher tient « une grange et jardin en lad. rue dud. coste du vent, joignant a la maison desd. hoirs Tostain et une grange dud. Pierre George devers le matin… »436 1516 : Claude Cotyn, blanchier, tient « une maison ou grange en lad. ruelle du côté de vent, joignant à la maison dessus confinée [des hoirs feu Jean Tosteyn] devers soir et la maison ou grange Leonard Soyet devers matin… »437 1528 : Claude Cotin tient « une maison haute moyenne et basse joignant à la maison Pierre George d’un côté [est] et la maison des héritiers Me Jean Totein ».438 1551 : Millet Taillard tient « deux maisons en la rue tendant de l’Hôpital au pont du Rhône, jouxte Pierre Guy de matin ».439 1613, 8 juin : Décret de la Sénéchaussée (non retrouvé) adjugeant à Claude Dalloz la maison de Claude Taillard mise en vente à la requête des recteurs de l’Hôtel-Dieu440. 1632, 26 mars : Claude Dalloz, docteur en droits, avocat es cours de Lyon, fils unique et héritier universel de feu Sr Claude Dalloz, vivant bourgeois de Lyon, vend à Claude Marquet, marchand chandelier aud. Lyon : « en premier lieu une maison haute moyenne et basse faisant deux corps de logis sur le devant avec leurs cours, grange et étable qui solloyent être en jardin sur le dernier(?) et le tout joint ensemble, sis en cette ville de Lyon, rue d’Ecorcheboeuf ou de la Triperie, proche l’HôtelDieu, paroisse de Saint-Nizier, acquis par led. défunt Dalloz par décret de la Sénéchaussée dud. Lyon du 8 juin 1613, poursuivi par les Srs recteurs de l’Hôtel-Dieu sur Claude Taillard, jouxte lad. rue tendant de la porte de l’Hôtel-Dieu au Rhône de bise, la maison, cour et étable des héritiers feu Jean Guy dit la Giruette(?)de matin, entre laquelle et la présente (il) y a un puits commun en la muraille mitoyenne qui fait la séparation, et l’autre maison ci-après confinée qui fut de Petreman Collet et le dernier de la maison de Claude Charavay, de soir, et le jardin de Sr Antoine Lacombe qui fut dud. Hôtel-Dieu de vent. 2° [à l’ouest, ne nous concerne pas :] Item une autre maison haute, moyenne et basse sous laquelle y a un bas, pavé de cadettes, auquel y a un puits, deux chambres et un grenier au dessus, cour sur le dernier et deux granges et fenières(?), le tout joint ensemble, sis au même lieu, acquise aussi par led. défunt, savoir : lad. maison avec ses appartenances par décret poursuivi à la requête de Jean Taillard à l’encontre de Germain Collet, par sentence de lad. Sénéchaussée du 7 mars 1609, et l’une poursuivi en icelle Sénéchaussée à la requête de Sr. Paul Nisticy(?) sur Antoine Coignet, tuteur des 436 Arch. mun. Lyon CC 6, fol. 32v. Arch. mun. Lyon, CC 31, fol. 125v. Arch. mun. Lyon, CC 39, fol. 164r. 439 Arch. mun. Lyon, CC 45, fol. 34v (B 94) 440 Décret non retrouvé, mais cité dans l’acte du 26 mars 1632. 437 438 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 desd. granges par Me Jacques Buyrin, au nom et comme tuteur dudit sieur vendeur, par autre décret PAGE 441 enfants et héritiers de feu Jean Leonard et Nesnie(?) Bernard, sa femme du 18 août 1620, jouxtant lesd. maison et grange à lad. rue de bise, la maison, cour, grange et étable susconfinés de matin, la maison et cour dud. Charavay de vent et la maison des héritiers Claude Bery(?) dit Lecompte, Antoine Favre et Ysabeau Villanoy (?) le tout de soir », à la charge de diverses pensions et de la somme de 8300 livres tournois. 1632, 17 avril : Claude Marquet, marchand chandelier, reconnaît tenir de la directe de l’abbaye d’Ainay, à cause de leur rente noble de l’Aumônerie, « un tènement de maisons hautes moyennes et basses sur le devant, cours fenières et étables sur le dernier et le tout joints ensemble, sis en cette ville de Lyon sur le dernier de la rue de Bourchanin sur celle qui va de la grande porte de l’Hôpital au Rhône faisant trois corps sur lad. rue acquis par led. confessant de Me Claude Dalloz, avocat es cours dudit Lyon, héritier de feu sieur Claude Dalloz, son père, qui avait acquis partie dud. tènement par décret poursuivi en lad. Sénéchaussée par Jean Taillard à l’encontre de Germain Collet du 7 mars 1609, avec partie par autre décret de lad. Sénéchaussée du 18 juin 1613, poursuivi par les sieurs recteurs dudit Hôtel-Dieu à l’encontre de Claude Taillard fils dudit Jean Taillard, et le surplus acquis par Me Jacques Buirin… au nom et comme tuteur et curateur dud. sieur Daloz, par autre décret poursuivi en icelle Sénéchaussée par sieur Paul Rustici sur Antoine Coignet, tuteur des enfants et héritiers feu Jean Leonard et Nesnie Bernard, sa femme, du 18 août 1620 ; et fut, icelui tènement, des reconnaissances, savoir ce qui était dudit Germain Collet de feu Mathieu Collet par devant la Bruyère le 16 janvier 1587, ce qui était des mariés Leonard par Jean Bernard dit Germain par devant led. La Bruyère le 12 desd. mois et ans, et le surplus que fut dudit Claude Taillard reconnu par Jean Taillard boucher et auparavant sur le tout en jardin reconnu par Jean Totain par devant Jolly le pénultième d’avril 1476, joignant icelui tènement à la sud. rue tendant de la porte de l’Hôpital au Rhône à présent rue de la Triperie de bise, la maison des héritiers feu Claude Bory dit Le Compte que fut de Jean de Mercy, la maison d’Antoine Faure que fut dudit Taillard, la maison d’Isabeau Collanon que fut de Me Thomas Duboys et auparavant de Guillaume de Poncin le tout de soir, la cour et dernier de maison de Claude Charavey que fut dit Totain et divisé de côté de vent et soir, le jardin de Sr Antoine Lacombe que fut dudit Hôpital aussi de vent et la maison cour et étable des héritiers feu Jean Guy entre laquelle et la présente il y a un puits commun en la muraille mitoyenne qui fait la séparation desd. fonds et autrefois divisé de cette [directe] de matin, sous le cens (et) servis annuel et perpétuel à la part dudit confessant de ce qui est contenu en la réponse dudit Totain de 5 deniers et obole forts de même à la part desd. héritiers Guy et Charavey ».441 1644, 10 décembre : André Marquet l’aîné, Claude Marquet et André Marquet le jeune, tous trois SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 fils de Claude Marquet « décédé puis environ trois années en ça », et ses héritiers à part égale en vertu PAGE 442 de son testament du 7 septembre 1641, procèdent au partage de l’hoirie paternelle, laquelle contient « entre autre chose 5 maisons hautes moyennes et basses jointes ensemble, situées en cette dite ville rue d’Ecorcheboeuf ou de la Triperie, proche l’Hôtel-Dieu du pont du Rhône, paroisse Saint-Nizier, qui 441 Arch. dép. Rhône, 11 G 144, fol. 10v. autrefois étaient seulement en deux maisons, par icelui défunt sieur Marquet acquises de Me Claude Dalloz docteur es droits avocats es cours de Lyon, fils unique et hériter universel de feu sieur Claude Dalloz, vivant bourgeois de Lyon par contrat du 26 mars 1632 reçu par Me Dufournel notaire royal, d’une part », et une autre maison sise en la rue tendant de la rue de la Grenette au puits de la Croisete… d’autre part. A André Marquet l’ainé appartiendront : 1° [ne nous concerne pas] « une d’icelles maisons sise audit Lyon, rue de Corcheboeufs ou de la Triperie, proche l’Hôpital, haute, moyenne et basse, à présent tenue et occupée à titre de louage par honnête homme Jacques de La Verrière, consistant en deux corps de logis, une cour entre deux, le corps de logis devant composé d’un bas ou boutique, une chambre et un grenier, le tout l’un sur l’autre, ayant icelui corps de logis, sa montée de bois ; au corps de logis dernier y a un bas à plain pied de cour, une grange ou galetas au-dessus ayant sa montée par un petit degré ou échelle de bois, partie de ladite cour étant occupée tant par lesdits degrés que par les gaines, sac et chutes des latrines ; le couvert de laquelle maison étant fait à deux appents l’un fluant sur la rue l’autre sur ladite cour, lequel couvert est plus bas que celui de l’autre maison, joignant la susdite du côté de soir, qui adviendra auxdits sieurs Claude et André Marquet le jeune par ce dit partage, qui fait que ledit sieur André Marquet l’ainé et les siens auront la faculté de rehausser ladite maison quand bon leur semblera jusqu’à la hauteur de celle desdits sieurs Claude et André Marquet le jeune, sans pour ce être tenu au payement d’aucun mi-mur ; le couvert dudit corps de logis dernier fluant sur la dite cour et fait à un appent laquelle dite maison jouxte ladite rue de bise, la susdite maison desdits sieurs Claude et André Marquet de soir, le jardin de honnête Etienne Courtin qui fut de sieur Antoine de Lacombe de vent, la maison ci après confinée aussi advenue audit sieur André Marquet l’ainé de matin ». 2° « … une autre maison joignant la susdite du côté de matin, aussi consistant en deux corps de logis, une cour au milieu, celui devant [consistant] en un bas, chambre et grenier, l’un sur l’autre, avec sa montée et galerie de bois, et dans ledit bas est un puits à eau claire, le couvert dudit corps de logis fait à deux appens, l’un fluant sur la rue et l’autre en la cour ; le corps de logis dernier consiste en une écurie et fenière au-dessus emparé d’aix du côté de ladite cour et séparé d’avec l’autre maison desdits Claude et André Marquet le jeune qui sera ci-après exprimée et confinée par un poteau bois sapin au lieu duquel sera construit une muraille à mi-fonds et aux frais dud. sieur Marquet l’ainé pour une moitié et l’autre moitié aux frais desdits sieurs Claude et André Marquet à première réquisition ; lequel couvert dudit corps de logis dernier est fait à un appent fluant sur lad. cour, icelled. maison prenant ses entrées et issues du côté de lad. rue par une porte en arcade pierre de taille ; icelle dite commun ainsi qu’il est de présent avec ladite autre maison desdits sieurs Claude et André Marquet le jeune joignant la susdite dudit côté de matin, et de conséquent le nettoyage et réparation qu’il conviendra faire audit sac des latrines seront faits en frayés moitié par ledit sieur Marquet l’ainé et l’autre moitié par lesd. sieurs Claude et André Marquet le jeune ; lequel nettoyage se fera ainsi qu’il a toujours été fait par ladite cour et maison dudit Marquet l’ainé au moins d’incommodité que faire se SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 cour occupée par les gaines et chutes des latrines de ladite maison, le sac desquelles demeurera PAGE 443 pourra. De plus ledit sieur Marquet l’aîné demeurera chargé de recevoir tant les eaux pluviales que celles des éviers fluant de la cour de ladite maison desdits sieurs Claude et André Marquet du côté de matin en celle dudit Marquet l’aîné, et d’icelle dite cour en la rue, ainsi que de présent en est usé ; les tuyaux desquels éviers servant aux maisons des parties seront entretenus à commun frais. Et ladite maison advenue audit sieur Marquet l’aîné est à présent tenue et occupée par Claude Brouillat et jouxte ladite rue de Corcheboeuf de bise, la maison sus advenue audit Marquet l’aîné de soir, autre maison ci-après confinée desdits sieurs Claude et André Marquet le jeune de matin, le jardin dudit Courtin de vent ». [en marge, d’une autre main : « c’est la maison acquise par Geoffray meunier puis peu »] A Claude et André Marquet le jeune appartiendront en commun : 3° « une maison haute et basse sise en ladite rue d’Escorcheboeuf, joignant, ainsi que dit est, à celle advenue audit sieur Marquet l’aîné du côté de matin, tenue à présent et occupée à titre de louage par Jean Vincent boucher, consistant en deux corps de logis, la cour au milieu dans laquelle cour est un puits à eau claire commun entre ladite maison et autre joignant appartenant à Jean Gui ; ledit corps de logis devant ayant bas, chambre et grenier l’un sur l’autre et prenant lesdites chambre et grenier leur montée par un degré et galerie de bois ; le corps de logis dernier consiste en une écurie et fenière au dessus emparée d’ais sapin du côté de lad. cour, et séparée dans autre étable et fenière ci-dessus advenue audit sieur Marquet l’aîné, ainsi que dit est, par un poteau bois sapin, duquel sera fait une muraille à la forme et frais ci-devant dit, ladite fenière prenant sa montée par un degré ou échelle bois sapin le couvert dudit corps de logis dernier fluant dans ladite cour et de ladite cour en celle dudit Marquet l’aîné ainsi que ci-devant est dit et celui du corps de logis devant est fait à deux appens l’un fluant sur lad. rue et l’autre sur ladite cour, et de lad. cour en celle dudit sieur Marquet l’aîné ; jouxte ladite maison dudit sieur Gui de matin, celle dudit Marquet l’aîné de soir, de vent ledit jardin dudit Courtin. Item deux autres maison jointes ensemble situées audit Lyon, dite rue de Corcheboeuf : [ne nous concerne pas] 4° l’une d’icelle tenue à titre de louage par François Testu consistant en un bas, deux chambres de plain pied au premier étage, un grenier au-dessus, la monté ou advis d’icelle pierre de taille, partie de la cour dépendant d’icelle couverte à tuiles ; dans le bas y a un puits à eau claire ; le couvert a deux appens, l’un fluant sur la rue et l’autre sur lad. cour. 5° Et l’autre aussi à présent tenue à louage par Françoise Courtin, veuve de feu Jean Desrou tripier, consistant en deux grands bas séparés par poteaux prenant leurs entrées par deux portes en arcades, une grande chambre ou galetas au-dessus et une grange dernier à tenir bois, qui a son entrée du côté de l’autre maison, joignant du côté de matin, advenue auxdits sieurs Claude et André Marquet, jouxtent icelles deux maisons et SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 grange ladite rue d’Escorcheboeuf de bise, ladite maison ci-dessus advenue en premier lieu audit sieur PAGE 444 Marquet l’aîné de matin, la maison des héritiers Claude Biri dit Lecompte, Antoine Faure, Isabeau Callanoy de soir, la maison et cour des héritiers Charavey de vent ». 1685, 14 mars : Claude Chanal, maître architecte à Lyon et François Richard, maître charpentier procèdent à l’expertise et estimation préalables au partage des immeubles délaissés par le défunt Claude Marquet et feue Claudine Geoffray son épouse, dont une « maison sise aud. Lyon rue de la Triperie, jouxte lad. rue de bise, maison de la veuve Laverriere de matin ( !) et maison du sieur Cusset de soir ». Cette maison « prend son entrée par une porte ordinaire, pierre de taille, garnie de sa fermeture bois peuble doublé de sapin, ferrure et serrure, consistant en un bas, premier, second étage et grenier au-dessus, cour, écurie et fenière au-dessus, led. bas ayant de longueur de bise à vent 28 pieds 3 pouces et de largeur 11 pieds, pavé avec cadettes pierre de taille, et prend les jours sur lad. rue par un larmier double pierre de taille ; auquel bas est une cheminée, ses jambages pierre de taille, son manteau de bois, plancher au-dessus, bois sapin façon bâtarde ; la chambre au-dessus prenant son entrée au-dessus du repos d’un escalier de bois par une porte ordinaire, pierre de taille, garnie de sa fermeture bois sapin, ferrure et serrure, prenant ses jours sur lad. rue par une croisée pierre de taille et par un larmier, du côté de vent, garnis de leurs fermetures et ferrures ; dans laquelle chambre y a une cheminée, ses jambages pierre de taille, son manteau bois, le carrelage en bon état, le plancher au-desus de façon bâtarde bois sapin, la chambre du second étage de même que la susd. Le grenier audessus même longueur et largeur et même entrée. Le couvert au-dessus fait à deux apans (pans) couverts de tuiles creuses, ses jours des côtés de la rue et de la cour par des ouvertures et maçonnerie sans aucune fermeture. Ladite cour ayant de longueur de bise à vent 18 pieds, largeur 11 pieds étant occupée du côté de bise par l’escalier et la galerie de bois qui sert pour la montée des chambres et grenier ; et encore occupée du côté de soir par un siège et chute de latrines et par un puits à eau claire commun avec le voisin. L’écurie a de longueur de bise à vent 26 pieds et de largeur 11 pieds ; le plancher au-dessus bois sapin façon bâtarde, le couvert au-dessus à une pente couverte à tuile creuse ; la clôture de l’écurie et fenière du côté de la cour [formé] d’un poteau bois sapin, et un escalier de bois fait en échelle dans la cour servant de montée à lad. fenière ». La maison de la Triperie, estimée à 3500 livres, échoit par tirage au sort à Marie Marquet, épouse d’André Dupas, greffier en la Sénéchaussée et siège présidial de Lyon.442 1690, 30 avril : Me André Dupas, praticien à Lyon, et dlle Marie Marquet, sa femme, vendent aux pauvres du Grand Hôtel-Dieu, moyennant 3000 livres, leur « maison, consistant en un corps de logis sur le devant composé d’un bas premier second étage et grenier au-dessus, le degré de bois, une cour derrière et au fond de lad. cour une écurie et fenière, le tout vieux et caduc ». La maison est « située en cette ville en lad. rue de la Triperie qui jouxte lad. rue de bise, la maison de Pierre Michalon de matin, la maison d’Antoine Geoffrey de soir et une cour dépendant des maisons et bâtiments depuis peu acquis par lesd. sieurs recteurs des mère et fils La Verrière de vent ».443 [Vers 1735] : Projet de reconnaissance de l’Hôtel-Dieu de Lyon en faveur de l’abbaye d’Ainay, cave au-dessous sur le devant, écurie et fenière sur le derrière, une cour au milieu, à la muraille orientale de laquelle maison et dans l’allée d’icelle est un puits commun avec la maison ci-dessus 442 443 Arch. mun. Lyon, HD 90. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 90. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 pour « une autre maison située aud. lieu, consistant en un étage, galetas au-dessus, boutique, bas et PAGE 445 immédiatement confinée, faisant au terrier Compans par devant led. Mazuyer la totalité de la reconnaissance de la femme de Viallet Escoffier du 10 mai 1350, joignant à la maison et appartenances dud. Hôtel-Dieu qui furent d’Antoine Bergier, depuis de Germain Cartel meunier ci-dessus immédiatement confiné d’orient, à la cour de la maison dud. Hôtel-Dieu qui furent aud. terrier Compans de Jean Dubourg [puis] de Jean Nicot pêcheur, ci-devant au 9e article, confiné de midi, à autre maison et appartenances dud. Hôtel-Dieu qui fut de Jean Ferroil ci-après immédiatement confiné d’occident et à la rue tendant de la principale porte de l’église dud. Hôtel-Dieu au fleuve du Rhône, apellée rue de la Triperie à présent Serpillière de septentrion. Servis : argent 13 d. viennois ».444 3.11.24. La maison Geoffray 1493 : Les hoirs Grant Jehan Tostain tiennent « une maison en grange en lad. rue du côté du vent, joignant aux maison dud. Pierre George devers le soir et la grange de Jehan Maignin devers le matin… »445 1516 : Les hoirs feu Jean Tosteyn boulanger tiennent « une maison ou grange en lad. rue du côté de vent, joignant aux maisons dessus confinées [des hoirs Colin] devers soir, et la maison Claude Cotyn devers matin… »446 1528 : Les héritiers de Me Jean Totein tiennent « une grange joignant la maison Claude Cotin [à l’est] et les maisons de [Pierre Georges dit] Colin d’autre côté [à l’ouest] ».447 1551 : Millet Taillard tient « deux maisons en la rue tendant de l’Hôpital au pont du Rhône, jouxte Pierre Guy de matin ».448 1613, 8 juin : Décret de la Sénéchaussée (non retrouvé) adjugeant à Claude Dalloz la maison de Claude Taillard mise en vente à la requête des recteurs de l’Hôtel-Dieu449. 1632, 26 mars : Claude Dalloz, docteur en droits, avocat en cours de Lyon, fils unique et héritier universel de feu Sr Claude Dalloz, vivant bourgeois de Lyon, vend à Claude Marquet, marchand chandelier aud. Lyon : « [à l’est] en premier lieu une maison haute moyenne et basse faisant deux corps de logis sur le devant avec leurs cours, grange et étable qui solloyent être en jardin sur le dernier(?) et le tout joint ensemble, sis en cette ville de Lyon, rue d’Ecorcheboeuf ou de la Triperie, proche l’Hôtel-Dieu, SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 444 PAGE 446 Arch. dép. Rhône, 11 G 449 (plan). Arch. mun. Lyon, CC 6, fol. 32r. 446 Arch. mun. Lyon, CC 31, fol. 125v. 447 Arch. mun. Lyon, CC 39, fol. 164r. Selon la même source, « Les hoirs feu Pierre Georges tiennent trois maisons, l’une haute moyenne et basse faisant le carré de la rue tirant de l’Hôpital au pont du Rhône et [les] deux autres maisons hautes et basses joignant à lad. grande maison, faisant confin à la grande des hoirs Me Jean Totein d’un côté [à l’est] et la maison de Jean Morant d’autre côté [au sud] ». 448 Arch. mun. Lyon, CC 45, fol. 34v (B 94) 449 Décret non retrouvé, mais cité dans l’acte du 26 mars 1632. 445 paroisse de Saint-Nizier, acquis par led. défunt Dalloz par décret de la Sénéchaussée dud. Lyon du 8 juin 1613, poursuivi par les Srs recteurs de l’Hôtel-Dieu sur Claude Taillard, jouxte lad. rue tendant de la porte de l’Hôtel-Dieu au Rhône de bise, la maison, cour et étable des héritiers feu Jean Guy dit la Giruette(?)de matin, entre laquelle et la présente (il) y a un puits commun en la muraille mitoyenne qui fait la séparation, et l’autre maison ci-après confinée qui fut de Petreman Collet et le dernier de la maison de Claude Charavay, de soir, et le jardin de Sr Antoine Lacombe qui fut dud. Hôtel-Dieu de vent. 2° [à l’ouest, ne nous concerne pas :] Item une autre maison haute, moyenne et basse sous laquelle y a un bas, pavé de cadettes, auquel y a un puits, deux chambres et un grenier au dessus, cour sur le dernier et deux granges et fenières(?), le tout joint ensemble, sis au même lieu, acquise aussi par led. défunt, savoir : 1°lad. maison avec ses appartenances par décret poursuivi à la requête de Jean Taillard à l’encontre de Germain Collet, par sentence de lad. Sénéchaussée du 7 mars 1609, 2°et l’une desd. granges par Me Jacques Buyrin, au nom et comme tuteur dudit sieur vendeur, par autre décret poursuivi en icelle Sénéchaussée à la requête de Sr. Paul Nisticy(?) sur Antoine Coignet, tuteur des enfants et héritiers de feu Jean Leonard et Nesne(?) Bernard, sa femme du 18 août 1620, jouxtant lesd. maison et grange à lad. rue de bise, la maison, cour, grange et étable susconfinés de matin, la maison et cour dud. Charavay de vent et la maison des héritiers Claude Bery(?) dit Lecompte, Antoine Favre et Ysabeau Villanoy (?) le tout de soir », à la charge de diverses pensions et de la somme de 8300 livres tournois. 1644, 10 décembre : André Marquet l’ainé, Claude Marquet et André Marquet le jeune, tous trois fils de Claude Marquet « décédé puis environ trois années en ça », et ses héritiers à part égale en vertu de son testament du 7 septembre 1641, procèdent au partage de l’hoirie paternelle, laquelle contient « entre autre chose 5 maisons hautes moyennes et basses jointes ensemble, situées en cette dite ville rue d’Ecorcheboeuf ou de la Triperie, proche l’Hôtel-Dieu du pont du Rhône, paroisse Saint-Nizier, qui autrefois étaient seulement en deux maisons, par icelui défunt sieur Marquet acquises de Me Claude Dalloz docteur es droits avocats es cours de Lyon, fils unique et hériter universel de feu sieur Claude Dalloz, vivant bourgeois de Lyon par contrat du 26 mars 1632 reçu par Me Dufournel notaire royal, d’une part », et une autre maison sise en la rue tendant de la rue de la Grenette au puits de la Croisete… d’autre part. A André Marquet l’ainé appartiendront : 1° [ne nous concerne pas] « une d’icelles maisons sise audit Lyon, rue de Corcheboeufs ou de la Triperie, proche l’Hôpital, haute, moyenne et basse, à deux corps de logis, une cour entre deux, le corps de logis devant composé d’un bas ou boutique, une chambre et un grenier, le tout l’un sur l’autre, ayant icelui corps de logis, sa montée de bois ; au corps de logis dernier y a un bas à plain pied de cour, une grange ou galetas au-dessus ayant sa montée par un petit degré ou échelle de bois, partie de ladite cour étant occupée tant par lesdits degrés que par les gaines, sac et chutes des latrines ; le couvert de laquelle maison étant fait à deux appents l’un SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 présent tenue et occupée à titre de louage par honnête homme Jacques de La Verrière, consistant en PAGE 447 fluant sur la rue l’autre sur ladite cour, lequel couvert est plus bas que celui de l’autre maison, joignant la susdite du côté de soir, qui adviendra auxdits sieurs Claude et André Marquet le jeune par ce dit partage, qui fait que ledit sieur André Marquet l’ainé et les siens auront la faculté de rehausser ladite maison quand bon leur semblera jusqu’à la hauteur de celle desdits sieurs Claude et André Marquet le jeune, sans pour ce être tenu au payement d’aucun mi-mur ; le couvert dudit corps de logis dernier fluant sur la dite cour et fait à un appent laquelle dite maison jouxte ladite rue de bise, la susdite maison desdits sieurs Claude et André Marquet de soir, le jardin de honnête Etienne Courtin qui fut de sieur Antoine de Lacombe de vent, la maison ci après confinée aussi advenue audit sieur André Marquet l’ainé de matin ». 2° « … une autre maison joignant la susdite du côté de matin, aussi consistant en deux corps de logis, une cour au milieu, celui devant [consistant] en un bas, chambre et grenier, l’un sur l’autre, avec sa montée et galerie de bois, et dans ledit bas est un puits à eau claire, le couvert dudit corps de logis fait à deux appens, l’un fluant sur la rue et l’autre en la cour ; le corps de logis dernier consiste en une écurie et fenière au-dessus emparé d’aix du côté de ladite cour et séparé d’avec l’autre maison desdits Claude et André Marquet le jeune qui sera ci-après exprimée et confinée par un poteau bois sapin au lieu duquel sera construit une muraille à mi-fonds et aux frais dud. sieur Marquet l’ainé pour une moitié et l’autre moitié aux frais desdits sieurs Claude et André Marquet à première réquisition ; lequel couvert dudit corps de logis dernier est fait à un appent fluant sur lad. cour, icelled. maison prenant ses entrées et issues du côté de lad. rue par une porte en arcade pierre de taille ; icelle dite cour occupée par les gaines et chutes des latrines de ladite maison, le sac desquelles demeurera commun ainsi qu’il est de présent avec ladite autre maison desdits sieurs Claude et André Marquet le jeune joignant la susdite dudit côté de matin, et de conséquent le nettoyage et réparation qu’il conviendra faire audit sac des latrines seront faits en frayés moitié par ledit sieur Marquet l’ainé et l’autre moitié par lesd. sieurs Claude et André Marquet le jeune ; lequel nettoyage se fera ainsi qu’il a toujours été fait par ladite cour et maison dudit Marquet l’ainé au moins d’incommodité que faire se pourra. De plus ledit sieur Marquet l’aîné demeurera chargé de recevoir tant les eaux pluviales que celles des éviers fluant de la cour de ladite maison desdits sieurs Claude et André Marquet du côté de matin en celle dudit Marquet l’aîné, et d’icelle dite cour en la rue, ainsi que de présent en est usé ; les tuyaux desquels éviers servant aux maisons des parties seront entretenus à commun frais. Et ladite maison advenue audit sieur Marquet l’aîné est à présent tenue et occupée par Claude Brouillat et jouxte ladite rue de Corcheboeuf de bise, la maison sus advenue audit Marquet l’aîné de soir, autre maison ci-après confinée desdits sieurs Claude et André Marquet le jeune de matin, le jardin dudit SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Courtin de vent ». [en marge, d’une autre main : « c’est la maison acquise par Geoffray meunier puis PAGE 448 peu »] A Claude et André Marquet le jeune appartiendront en commun : 3° « une maison haute et basse sise en ladite rue d’Escorcheboeuf, joignant, ainsi que dit est, à celle advenue audit sieur Marquet l’aîné du côté de matin, tenue à présent et occupée à titre de louage par Jean Vincent boucher, consistant en deux corps de logis, la cour au milieu dans laquelle cour est un puits à eau claire commun entre ladite maison et autre joignant appartenant à Jean Gui ; ledit corps de logis devant ayant bas, chambre et grenier l’un sur l’autre et prenant lesdites chambre et grenier leur montée par un degré et galerie de bois ; le corps de logis dernier consiste en une écurie et fenière au dessus emparée d’ais sapin du côté de lad. cour, et séparée dans autre étable et fenière ci-dessus advenue audit sieur Marquet l’aîné, ainsi que dit est, par un poteau bois sapin, duquel sera fait une muraille à la forme et frais ci-devant dit, ladite fenière prenant sa montée par un degré ou échelle bois sapin le couvert dudit corps de logis dernier fluant dans ladite cour et de ladite cour en celle dudit Marquet l’aîné ainsi que ci-devant est dit et celui du corps de logis devant est fait à deux appens l’un fluant sur lad. rue et l’autre sur ladite cour, et de lad. cour en celle dudit sieur Marquet l’aîné ; jouxte ladite maison dudit sieur Gui de matin, celle dudit Marquet l’aîné de soir, de vent ledit jardin dudit Courtin. Item deux autres maisons jointes ensemble situées audit Lyon, dite rue de Corcheboeuf : [ne nous concerne pas] 4° l’une d’icelle tenue à titre de louage par François Testu consistant en un bas, deux chambres de plain pied au premier étage, un grenier au-dessus, la monté ou advis d’icelle pierre de taille, partie de la cour dépendant d’icelle couverte à tuiles ; dans le bas y a un puits à eau claire ; le couvert a deux appens, l’un fluant sur la rue et l’autre sur lad. cour. 5° Et l’autre aussi à présent tenue à louage par Françoise Courtin, veuve de feu Jean Desrou tripier, consistant en deux grands bas séparés par poteaux prenant leurs entrées par deux portes en arcades, une grande chambre ou galetas au-dessus et une grange dernier à tenir bois, qui a son entrée du côté de l’autre maison, joignant du côté de matin, advenue auxdits sieurs Claude et André Marquet, jouxtent icelles deux maisons et grange ladite rue d’Escorcheboeuf de bise, ladite maison ci-dessus advenue en premier lieu audit sieur Marquet l’aîné de matin, la maison des héritiers Claude Biri dit Lecompte, Antoine Faure, Isabeau Callanoy de soir, la maison et cour des héritiers Charavey de vent ». 1696, 5 mars : Antoine Geoffray, meunier, reconnaît tenir de la directe du chapître d’Ainay, à cause de sa rente noble de l’Aumônerie et de la reconnaissance de Jean Totain par devant Joly, « une maison haute moyenne et basse, cour et étable sise en cette ville rue de la Triperie, que jouxte la maison de l’Hôtel-Dieu de cette ville acquise du Sr Laverriere, faisant partie de la réponse du. Totain de cette directe de soir, la maison dud. Hôpital acquise de Me André Dupas et sa femme que fut de Pierre George mouvant de la directe du Sr abbé d’Ainay de matin, ladite rue de la Triperie de bise, le jardin dud. Hôtel-Dieu que fut de La Combe et antérieurement de l’Hôpital de vent, sous le cens et servis annuel et perpétuel, égalation faite avec les autres tenanciers de la reconnaisance dud. Totain, d’un obole fort ». Bourchanin » : « Antoine Geoffrey meunier en cette ville tient et possède une maison haute moyenne et basse sise en cette ville rue de la Triperie que fut de lad. réponse de Jean Totin du [un blanc] avril 1472 signé Joly que (sic) lad. rue de la Triperie de bise, la maison de l’Hôtel-Dieu de cette ville acquise du sieur de Laverrière faisant partie de la réponse dud. Totain de cette directe de soir, la maison dud. Hôpital acquise de Me André Dupas et sa femme que fut de Pierre George mouvant de la directe du Sr SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 1701 : Extrait d’un « Mémoire pour dresser les reconnaissances pour la rente d’Ainay, rue PAGE 449 abbé d’Ainay de matin, et le jardin dud. Hôtel-Dieu que fut de La Combe et anciennement dud. Hôpital de vent sous le cens et servis égalation faite avec les cotenanceiers de la réponse dud. Totain d’un obole fort… ».450 1707, 23 décembre : [Françoise] Desgranges, veuve et héritière d’Antoine Geoffrey meunier, reconnaît tenir de la directe du chapitre d’Ainay, à cause de sa rente noble de l’Aumônerie, « une maison haute moyenne et basse, cour, étable sis en cette ville rue de la Triperie que fut de la réponse dud. Geoffrey faite par devant défunt Me Guerin notaire royal le 5 mars 1696 et qui jouxte la maison cour écuries de l’Hôtel-Dieu de cette ville mouvant de cette directe de soir, autre maison dud. HôtelDieu mouvant de la directe du seigneur abbé d’Ainay de matin, lad. rue de la Triperie de bise et le jardin dud. Hôtel-Dieu que fut anciennement de La Combe d’autre directe de vent », sous le cens et servis d’une obole forte.451 1709, 3 avril : Françoise Desgranges, veuve et héritière d’Antoine Geoffray, meunier, reconnaît tenir de la directe du chapitre d’Ainay, à cause de sa rente noble appelée de l’Aumônerie et de la reconnaissance dud. Geoffray faite par devant défunt Me Guerin, notaire royal, le 5 mars 1696 « une maison haute moyenne et basse, cour, écuries sise en la ville rue de la Triperie qui jouxtent la maison, cour et écurie de l’Hôtel-Dieu mouvant de cette directe de soir, autre maison dud. Hôtel-Dieu mouvant de cette directe du seigneur abbé d’Ainay de matin, lad. rue de la Triperie de bise et le jardin dud. Hôtel-Dieu qui fut anciennement de La Combe de vent, sous le cens et servis annuel d’un obole fort ». 452 1723, 1er décembre : Claude Delaye, maître meunier, et Benoîte Geoffray, sa femme, Louis Letrain maître couroyeur, et Marie Geoffray, sa femme, Etiennette Geoffray femme séparée de biens de Fleury Brunet, maître meunier à Lyon, chacune propriétaire pour un quart dans une maison de la rue Serpillière, au désir du testament de leur mère, Françoise Desgranges, par lequel elle a nommé ses quatre enfants pour succéder en l’hoirie d’Antoine Geoffray leur père, informées « que Messieurs les recteurs et administrateurs dud. hôpital étaient obligés d’en augmenter les appartements pour pouvoir y contenir les pauvres malades et surtout les soldats de troupes de sa Majesté qui s’y présentent journellement » et « voulant de leur part contribuer à cet agrandissement » ont chacun en ce qui le concerne vendu à l’Hôtel-Dieu « les trois quarts de la maison de l’hoirie dud. Antoine Geoffray située susd. rue de la Serpillière et dont la totalité se confine par les maisons dud. Hôpital de matin SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 soir et vent et par lad. rue de la Serpillière de bise », moyennant la somme de 7500 livres.453 PAGE 450 450 Arch. dép. Rhône, 11 G 167, n°11. Arch. dép. Rhône, 11 G 167 n°16. Arch. dép. Rhône, 11 G 167 n°17. 453 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 92. 451 452 1724, 19 janvier : Humbert Geoffray, maître meunier, et Anne Remilly, sa femme, vendent aux recteurs et administrateurs de l’Hôtel-Dieu, suivant le contrat du 1er décembre dernier, le quart qu’il possèdent de la maison Geoffray, moyennant 2500 livres. 454 [après 1723, 19 juillet] : Extrait de la description générale des maisons possédées par l’HôtelDieu : « Maison rue Serpillière acquise des héritiers Jofray consistant en un corps de logis sur rue de 12 pieds de large dans œuvre sur 46 pieds de longueur, au bout de l’allée un degré de pierre à repos très bon, les lieux en dehors du degré, deux bas, un puits dans l’un des bas, un étage, deux chambres aud. étage et deux greniers au dessus ; suit la cour de 12 pieds en carré dans œuvre, une écurie derrière lad. cour de 29 pieds de long dans œuvre par 12 pieds de large, une cave sous lad. écurie et la fenière audessus des mêmes mesures. Lad. maison assez bonne ».455 1726, 28 août : Les recteurs de l’Hôtel-Dieu reconnaissent tenir de la directe du chapitre d’Ainay, à cause de leur rente noble appelée de l’Aumônerie, 1° « une maison haute moyenne et basse, cour, appartenances et dépendances, située en cette ville, rue de la Triperie, faisant l’article unique de la réponse de sieur Antoine Geoffray du 5 mars 1696 au terrier de lad. rente signé Guerin, que jouxte la maison et appartenances des sieurs de l’Hôtel-Dieu de l’étendue de 77 pieds 10 pouces d’orient, les écuries dépendantes de lad. maison de l’Hôtel-Dieu que furent de La Combe de l’étendue de 12 pieds trois pouces de midi, autre maison desd. sieurs de l’Hôtel-Dieu mouvante de la même directe et par eux reconnue à icelle le 26 avril 1702, ci-après confinée au 3e art., de l’étendue de 79 pieds d’occident, et lad. rue de la Triperie tendant dud. Hôpital au Rhône de l’étendue de 12 pieds 9 pouces de septentrion, sous le cens et servis d’une obole fort… ». 456 [Vers 1735] : Projet de reconnaissance des administrateurs de l’Hôtel-Dieu de Lyon en faveur de l’abbaye d’Ainay, pour « une autre maison située aud. lieu rue de La Triperie à présent appellée rue Serpillière dans l’enclos du Bourchanin, paroisse de Saint-Nizier, consistant en deux étages, bas et caves au dessous sur lad. rue, écurie et fenière sur le derrière, une cour au milieu, aisances, appartenances et dépendances, faisant au terrier Compans par devant led. Mazuyer le seul article de la reconnaissance des enfants de Giraud, fils de Me Jean Ferroil, et l’article seul d’Antoine, fils de François de la Duchière dit Gondillon, du 19 mai 1350, depuis aud. terrier Compans par devant Mercier partie de l’article 2 de celle de Me Jean Leviste, docteur es lois du 14 janvier 1372, ensuite au susd. terrier par devant led. Mercier, partie de l’article 4 d’autre reconnaissance dud. Me Jean Leviste du 4 avril 1393,joignant à la maison, cour, écurie et fenière dud. Hôtel-Dieu qui fut de Petronille relaissée de Pierre Nicolas, après femme de Viallet Escoffier, depuis de Jean Arthaud ci-dessus immédiatement terrier Compans par devant led. Mazuyer de Jean Dubourg, après de Jean Nicot pêcheur ci devant au 9e article confiné de midi, à la maison et appartenances ci-après immédiatement confinés qui fut aud. 454 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 92. Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu B 54 n°86. 456 Arch. dép. Rhône, 11 G 149, fol. 147v et 11 G 167 n°21. 455 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 confiné d’orient, à la cour et maison dud. Hôtel-Dieu qui avoit été d’Etienne de Villeneuve et fut aud. PAGE 451 terrier par devant led. Mazuyer de Jean Balvonot et ensuite divisé de l’article dudit Me Jean Leviste d’occident, et à lad. rue Serpellière tendante de la porte de l’église dud. Hôtel-Dieu au fleuve du SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Rhône de septentrion. Servis : 25 deniers viennois ».457 PAGE 452 457 Arch. dép. Rhône, 11 G 449 (plan). 4. Synthèse 4.1. Topographie naturelle de la berge (E. Bertrand) La stratigraphie naturelle du site de l’Hôtel-Dieu est conforme à de nombreuses observations faites dans les fouilles réalisées sur la Presqu’île (Arlaud et alii 2000, p. 45-71) : la charge caillouteuse du Rhône est classiquement coiffée par des dépôts fins d’inondation dont l’épaisseur est variable. Les profondeurs atteintes (162,60 m NGF) n’ont pas permis de mettre en évidence les alluvions postglaciaires de la Saône, qui sur le site voisin de la place de la République/rue Childebert, apparaissent à 155 m NGF458. L’étude géomorphologique de ce site avait pu démontrer l’incision et le recouvrement de la charge de fond de la Saône par les alluvions du Rhône. L’accumulation des sables graveleux du Rhône sur la Presqu’île a été datée par dendrochronologie (notamment sur des troncs flottés) de l’âge du fer (Provansal et alii 1999, p. 20-21). Le Rhône s’écoule dans son lit majeur en formant des tresses isolant des bancs caillouteux. Des chenaux par lesquels le fleuve se répand sur la Presqu’île ont été repérés sur plusieurs sites. Place de la Bourse, le profil d’un chenal est apparu dans la partie ouest de la fouille (Arlaud et alii 2000, p. 47). Orienté nord-est/sudouest, il est identifié comme l’un des trois bras qui emporte les eaux du Rhône vers la Saône. Entre la place de la Bourse et l’Hôtel-Dieu, un chenal de tressage, de même orientation traverse le site place de la République/rue Childebert (Arlaud et alii 2000, p. 47-50). Enfin, plus au sud, un troisième bras courait sous la place Bellecour depuis la place A. Poncet (Bravard et alii 1989). Le site de l’Hôtel-Dieu se trouverait donc sur un banc dominant deux chenaux de tressage. Les données altimétriques recueillies cour de la Chaufferie permettent une restitution de la topographie des dépôts caillouteux (pl. 61, 63). Le point le plus haut a été mesuré à 164,1 m NGF, le plus bas à 162,8 m NGF. À l’extrémité est du site, le banc cote à 163,9 m NGF, puis il s’élève progressivement vers l’ouest pour atteindre son altitude maximale à 164,1 m NGF sur une distance approximative de 20 m. Cette éminence d’orientation nord-sud pourrait constituer la levée de berge du fleuve. Au-delà de cette limite, la topographie des sables graveleux se déprime brutalement d’un mètre sur deux mètres de distance. Cette dépression continue ensuite en pente douce pour atteindre banc, linéaire, reprend ensuite progressivement de l’altitude vers l’ouest : une quarantaine de centimètres sur 32 m. 458 Ces alluvions apparaissent à la même cote place des Célestins (Arlaud et alii 2000, p. 46) et place Bellecour (Bravard et alii 1989, p. 150). SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 un minimum altimétrique de 162,9 m NGF à cinq mètres à l’ouest du sommet de la berge. Le sommet du PAGE 453 Cette topographie initiale, apparente sur l’ensemble du site, révèle l’existence, au-delà de la levée de berge, d’une dépression (plaine d’inondation du lit majeur) assez vaste qui est confirmée plus à l’ouest par les niveaux naturels observés sur le site du 22-24 rue Bellecordière (altitude des sables graveleux entre 162,53 et 162,8 m NGF, Le Nezet-Célestin et alii 1998, p. 18). Cette cuvette profonde d’un mètre dans l’enceinte de l’Hôtel-Dieu (au sud-ouest) atteint par endroit 1,5 m de l’autre côté de la rue Bellecordière (pl. 63). Les apports d’alluvions fines d’inondation atténuent cette topographie en s’accumulant dans les zones basses sans toutefois l’effacer (pl. 61-62). Elles exhaussent le sommet de la berge d’une trentaine de centimètres459 et comblent partiellement la dépression occidentale. Le différentiel altimétrique est réduit à un maximum de 0,7 m dans la cour de l’Hôtel-Dieu (163,6 m NGF) et plus à l’ouest le sommet des limons d’inondation confirme la continuité de la dépression (Le Nezet-Célestin et alii 1998, p. 19-22). Celle-ci est plus accentuée dans la partie nord-ouest du site où sont enregistrés les minima altimétriques. Non seulement les dépôts limoneux ne colmatent pas la dépression du cailloutis, mais ils en modifient la géographie en déplaçant le fond de la cuvette du sud-ouest vers le nord-ouest. Au nord de la cour de la Chaufferie, la topographie naturelle présente un profil plus perturbé. Le parcours d’un paléochenal et le creusement de plusieurs fossés et fosses ont entamé le substrat. Le paléochenal (US 1016, pl. 27) a pu avoir pour origine un talweg naturel dû au tressage du banc dont l’armure aurait été fragilisée par des ridules. Cet écoulement, peut-être inscrit assez précocement dans le banc de galets, a en tous cas été maintenu et entretenu jusqu’à son scellement à la fin de l’Antiquité. Le retour plus tardif, au Moyen Âge, d’importants dépôts d’inondations débordant largement de l’emprise du paléochenal semble toutefois démontrer que ce secteur du site est particulièrement vulnérable lors des montées des eaux. Un lien fonctionnel pourrait être ainsi envisagé entre une dépression inondable (163,6 m NGF) et un chenal traversant la levée de berge (fond du talweg à 163,26 m NGF) vers le lit mineur du fleuve. Au regard de l’occupation antique du site, la levée de berge, qui constitue un plateau dominant, a été manifestement prise en considération dans la disposition du bâti dont les limites paraissent déterminées par la topographie des alluvions. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Toutes les observations menées dans la cour de la Chaufferie et dans les caves au niveau de la PAGE 454 façade sur Rhône de l’hôpital (sondages géotechniques) repoussent la rive antique du fleuve en dehors de l’emprise de l’opération. Si des vestiges naturels ou anthropiques de la rive sont encore conservés, il faudra les rechercher sous le quai Jules Courmont. À moins qu’ils n’aient été, comme sur 459 Cette zone qui accueille des constructions antiques a pu être « rabotée » afin d’aplanir le terrain. le site de la rue Bourgelat (Bertrand et alii 2010, p. 60-61), coupés par la construction du rempart au XVIe siècle ou par des aménagements plus récents. 4.2. Naissance d’un quartier antique (E. Bertrand) Les premiers indices d’une occupation anthropique (phase 1.1, pl. 23) se répartissent assez régulièrement sur l’ensemble de la partie sud du site. Posés directement sur les dépôts d’inondation fins, ils ne sont pas anticipés par une préparation du terrain. Aucun remblaiement n’a été entrepris et aucune mesure d’assainissement n’a été observée. Seules de légères perturbations de surface (effacement du litage des dépôts) ont impacté les niveaux naturels. Tout au plus peut-on supposer des interventions mineures de nivellement nécessaires à la mise en place des sols. Ainsi, une surépaisseur de dépôts limoneux remaniés (US 1294-1295, 0,2 à 0,5 m) rattrape la dépression altimétrique brutale constatée à l’ouest du sommet de la berge. Ces matériaux ont pu être logiquement récupérés par l’arasement du sommet de la berge à l’est. Des sols de terre battue jaune rapportée (US 183, 1138, 1293), plus ou moins bien conservés, ont recouvert la partie méridionale des zones est et centre correspondant à l’emprise de la domus postérieure. Épais de 2 à 3 cm, ils s’étiolent vers l’est et vers le nord en ne rejoignant manifestement pas la façade de la domus. Leur altimétrie est assez constante dans une fourchette moyenne de 164,13 à 164,32 m NGF. Plus endommagés par le bâti moderne, des sols de même nature (absents en zone ouest), réapparaissent au sud de la tourelle Soufflot : US 1380 et 1450 (163,12 m NGF). L’interprétation de ces niveaux d’installation observés dans le secteur de la domus n’est pas évidente. L’hypothèse d’un sol de travail n’a pas été retenue : même si une partie du sol US 1138 est abondamment chaulée, la répartition homogène de l’argile et l’absence d’éléments de construction serait étonnante. Par ailleurs, un niveau de chantier au-dessous des remblais d’exhaussement dans lesquels sont fondés les murs ne s’expliquerait que difficilement. Pourtant, en dépit des surfaces conservées, la rareté des éléments pouvant documenter une éventuelle élévation ne permet pas de dégager un plan, à moins que la domus de la phase suivante n’en ait repris assez systématiquement la disposition. En effet, seuls quelques trous de poteau (US 374, 379, 381, 1146, 1178) et l’hypothétique négatif d’une sablière basse (US 1140) sont rattachés à cet état. étayer l’hypothèse d’un premier édifice. Les données issues du sondage 4 du diagnostic permettent d’envisager l’existence d’un premier mur de façade dont cinq assises (granit et gneiss liés à un mortier jaune micacé) sont conservées sur le tracé de la façade de la domus. Entre cette maçonnerie et sa reprise (gneiss et mortier jaune), une fine couche de terre a livré de la céramique de la fin du Ier siècle apr. J.-C. (Bertrand et alii 2011, p. 39-40, 88). La mise au jour, au sud de la zone, d’une petite SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 À défaut d’un plan qui se dégage clairement, plusieurs éléments peuvent être mis en avant pour PAGE 455 tranchée est-ouest (US 1522, pl. 217) ayant livré une frette de jonction pour des tuyaux d’adduction d’eau en bois atteste une viabilisation du site dès la phase 1.1. Le contenu des remblais de démolition qui supportent les terrazzos de la phase 1.2 peut encore être pris en considération comme le témoignage d’une première construction. Une partie des matériaux exhaussant le site pourrait manifestement provenir d’élévations en adobe abattues et la présence importante de fragments d’enduits peints recueillis sous le terrazzo US 1036 confirme une accumulation provenant de l’arasement des murs. L’étude des enduits peints provenant de cette couche détritique (US 1176, ensemble 3) révèle une représentation de candélabres à hampe lisse sur un fond uniforme noir. Ils sont agrémentés d’une guirlande jaune fine portant des feuilles et des fleurs blanches. Les fragments de plinthe à fond rougeocre portent un mouchetis noir et blanc. Les comparatifs régionaux placent ce décor à la fin de la période précoce du IIIe style (première moitié du Ier siècle apr. J.-C.). En zone Bellecordière sud, un premier niveau de fréquentation des limons (US 1508, 164,15 m NGF) ne se signale que par la présence de mobilier (notamment métallique) et des taches de rubéfaction évoquant plutôt des foyers sporadiques non pérennes. Dans ce secteur, des sols en terre battue succèdent à cette surface d’occupation non aménagée. Légèrement plus au nord, le sol US 1467 (164,38 m NGF) est lié à deux empreintes de sablières se recoupant à angle droit (US 1462 et 1464) avec une orientation N20°E. À l’extrémité sud, les vestiges de sols en terre battue (US 1404, 1405, 1634, 164,29/164,44 m NGF) viennent encore sceller le niveau US 1508. Seul un possible tronçon de négatif de sablière US 1408 reprend l’orientation générale N18°E. Des sols de natures différentes, systématiquement lacunaires, s’ajoutent aux sols en terre battue. Toujours en zone Bellecordière, un sol de gravier (US 1507) cotant à 164,2 m NGF supporte un petit foyer (US 1518), il semble contemporain d’une mince couche de matériaux détritiques fragmentés (US 1503, mortier jaune et gneiss, 164,2 m NGF). Ces niveaux indurés sont directement recouverts par des épandages de tessons de dolium, d’amphore et de céramique commune (US 1504). Près de la tourelle Soufflot, un autre épandage (US 1451, 164,23 m NGF) est constitué de tessons SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 provenant de plusieurs amphores Dressel 20 au-dessus du sol de terre battue US 1450 (pl. 47, 216). PAGE 456 L’analyse de ces sols amène plusieurs remarques. À l’extrémité sud-ouest du site (zone Bellecordière) une première fréquentation est attestée mais sans aménagement particulier. Elle a livré de nombreux éléments métalliques de militaria. La nature des vestiges (foyers sporadiques nonconstruits) évoque plutôt une occupation temporaire, dans un milieu peu urbanisé. Dans la même phase chronologique, des sols de terre battue malheureusement très lacunaires délimitent deux secteurs (sud de la zone Bellecordière et sud de la zone centre) où un habitat couvert et viabilisé se met en place. Quelques structures linéaires confirment l’adoption d’une orientation de l’habitat qui sera conservée par la suite. La nature des sols (terre battue ou épandages) montre encore des alternances d’espaces couverts ou ouverts, bien qu’il soit difficile d’en restituer une répartition précise. Cet état caractérisé par des sols en terre battue a aussi été identifié dans les sondages 1 et 2 du diagnostic de la cour du Midi (tranche 3). Dans le sondage 2, un sol a été repéré à 164,1 m NGF et plus au sud, dans le sondage 1, deux sols séparés par un mur récupéré sont installés plus haut à 164,6 m et 164,83 m NGF (Bertrand et alii 2012, p. 30-39). L’absence de matériel n’avait pas alors permis de leur attribuer une chronologie spécifique. Le rapprochement avec les vestiges découverts en 1983 dans la cour de l’Internat (Jacquin 1983) ne montre pas d’équivalences certaines pour la phase 1.1. Les informations données sur la nature des quelques fragments de sol découverts renvoient à une occupation plus tardive (Jacquin 1983, p. 9). La chronologie établie pour la phase 1.1, entre 40 et 60 apr. J.-C., est relativement tardive par rapport aux indices d’occupation ou d’aménagement des sites les plus proches. Au 22-24 rue Bellecordière, une première fréquentation temporaire est datée du règne d’Auguste (Le Nezet-Célestin et alii 1998, p. 22), rue Childebert des amphores sont utilisées pour assainir le site autour du changement d’ère (Arlaud et alii 2000, p. 56-59). Il faut donc considérer que le site de la cour de la Chaufferie, plus proche du fleuve, est encore impropre à une installation humaine durant les premières décennies du Ier siècle apr. J.-C., mais aussi que la densité d’occupation de cette partie de la Presqu’île ne constitue pas une pression urbaine suffisante pour que des aménagements importants soient mis en œuvre. D’abord simplement fréquenté de manière occasionnelle, le site de l’Hôtel-Dieu accueille ainsi au milieu du Ier siècle apr. J.-C. ses premières installations pérennes dont ne demeurent que des sols en terre battue et des indices d’élévations rares en plan mais plus éloquents dans les niveaux de remblaiement issus de la démolition. Ainsi, en zone centre, la restitution d’un décor de fresques daté de la première moitié du Ier siècle apr. J.-C. atteste incontestablement la présence d’un habitat qui va de la zone Bellecordière et au sud de la zone centre, secteurs qui seront reconstruits durant la phase suivante. Les parties septentrionales du site semblent rester vierges de toute construction, ne laissant apparaître que les indices d’une fréquentation en milieu ouvert. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 déterminer le développement du quartier. Ces premiers bâtiments sont situés principalement au sud PAGE 457 4.3. Modification et développement du quartier À la fin du Ier siècle, au plus tard au début du IIe siècle (phase 1.2, pl. 24), les premiers bâtiments sont détruits et les sols de terre battue de la phase 1.1 sont recouverts de remblai avant l’édification de nouveaux bâtiments. Cette phase d’exhaussement est particulièrement significative au sud des zones est et centre. 4.3.1. Un site réaménagé C’est au sud de la zone centre, au sein des fondations des loges des fous (XVIIIe siècle), que ces réaménagements sont finalement les mieux préservés. Sous les terrazzos mis au jour (US 206, 294, 1024, 1036, 1049, 1058, 1090), plusieurs séquences de remblais détritiques (matrice limonoargileuse d’adobe, fragments de gneiss, de TCA et d’enduits peints) surélèvent les sols de 0,3 à 0,8 m (pl. 40-41, 210). En zone est, où les sols de la phase 1.2 ne sont pas conservés, l’apport de matériaux est moins homogène. Une masse importante de sables graveleux (US 620/932/941) de 0,5 m d’épaisseur est remobilisée et étendue sur les sols de la phase précédente (pl. 36, 45, 202). On retrouve par ailleurs en plusieurs points du site des accumulations de matériaux de constructions rubéfiées : US 900 au sud-est, US 997/1005/1006 plus au nord, US 1831 au nord de la zone ouest, US 1965 au nord de la zone Bellecordière (pl. 36, 44, 211, 218). Ces aménagements sont quasiment inexistants dans le secteur construit au sud de la zone Bellecordière. Seul le nouveau sol de terre battue US 1393 bénéficie en amont de sa réalisation d’un remblai chargé en éclat de gneiss (US 1407) d’une vingtaine de centimètres. Mais le développement de ce secteur est sans doute indépendant de la zone centre. 4.3.2. Construction d’une nouvelle domus 4.3.2.1. L’aile ouest Les structures appartenant à l’évidence à un nouveau bâtiment sont présentes au sud des zones est SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 et centre, notamment au-dessus du premier édifice de la phase 1.1, mal conservé, mais dont le décor PAGE 458 de fresque atteste qu’il s’agit déjà d’un habitat de rang élevé. L’ensemble bâti se développe à l’arrière d’un long mur de façade émergeant en limite orientale de la fouille (pl. 25). Reconnu par tronçons successifs (il est régulièrement interrompu par les structures modernes), il a le plus souvent été identifié en négatif à partir de sa tranchée de récupération. C’est notamment le cas à l’est (US 699) et à sa probable extrémité occidentale (US 1073), mais aussi dans le sondage 4 du diagnostic. Si sa limite est sort de l’emprise de fouille, son extension maximale vers l’ouest devait sans doute se trouver à l’aplomb du mur moderne US 296 puisqu’il n’apparaît plus au-delà de cette structure. Il a pu ainsi être suivi sur près de 28 m, et son prolongement oriental au-delà de la cour de la Chaufferie est assuré (fig. 68). Presque totalement spoliées, les seules assises de sa maçonnerie encore conservées ont été dégagées sur un peu plus d’un mètre de longueur durant la phase de diagnostic. Large de 0,7 m, sa base était construite en granit et mortier jaune, avant qu’une reprise ne soit maçonnée en blocs de gneiss (Bertrand et alii 2011, p. 39-41). Fig. 68 – Restitution partielle de la domus de l’Hôtel-Dieu. En zone centre, à l’arrière de cette façade et de son retour qui peut être restitué à l’ouest, s’organise une aile au sein de laquelle ont été mis au jour plusieurs niveaux de sols en terrazzo. La limite est de ce corps de bâtiment est formée par le mur US 1041. Celui-ci, récupéré au sud, est progressivement absorbé par le mur moderne US 150, si bien que sa jonction avec le mur de façade nord n’a pas pu être observée. Depuis la façade nord et jusqu’à sa disparition sous le bâtiment E de l’hôpital, le mur US 1041 est restituable sur 11,5 m avec une orientation N17°E, qui est généralisée sur peut-être estimée à 9 m (30 pieds), sa longueur conservée maximale est de 12,5 m. C’est dans cet espace (112,5 m2 conservés, pl. 219) qu’ont été dégagés la plupart des terrazzos. L’ensemble est mutilé par de nombreux creusements postérieurs (médiévaux, modernes et contemporains) qui ne permettent pas une lecture certaine de la division des pièces. Dans l’angle sud- SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 l’ensemble de l’édifice. En l’absence de position précise du mur de façade ouest, la largeur de l’aile PAGE 459 ouest, une pièce à terrazzo (US 206, pl. 222) est fermée à l’est par la sablière d’un mur de cloison (US 272) et son retour au nord (US 1029). Depuis le mur US 1029, le terrazzo est restituable sur 3,3 m du nord au sud avant sa destruction par les fondations de l’hôpital, et depuis le mur US 272, il est conservé sur 2,10 m avant d’être détruit par une fosse médiévale (US 268) et une fosse moderne (US 205). Le développement de cette pièce vers l’ouest ne pouvait guère excéder les quatre mètres. Le terrazzo est formé d’éclats de calcaire polis, il intègre des tesselles noires éparses. À l’est de la cloison US 272, un second terrazzo (US 294) s’étend de 0,5 m vers l’est avant d’être coupé par un mur moderne. Le terrazzo présent dans l’angle sud-ouest de l’aile (US 1036) n’est pas forcément la suite du sol US 294. La légère différence d’altitude qui les sépare (4 cm) ne constitue pas un argument incontournable, mais il est surtout probable que le terrazzo US 1036 ait été repris dans un second temps comme l’atteste la présence d’un fragment de mortier en céramique engobé à lèvre en amande tardif (IIIe siècle) piégé dans son radier. L’aspect de ce sol est conforme aux terrazzos US 206 et 294, mais il intègre des motifs de croisettes losangées en tesselles noires (pl. 221, Vassal 2006, p. 49). La séparation de ces terrazzos impliquerait par conséquent une cloison intermédiaire générant un couloir axial sud-nord correspondant au sol US 294. La présence d’un mur moderne des loges des fous dans l’axe médian de l’aile empêche toute lecture de structure au centre de l’aile. La question de la portance d’une toiture en bâtière ne trouve donc pas de réponse claire, d’autant que la position presque centrale de la cloison US 272 ne facilite pas la restitution d’un mur médian. La limite nord du terrazzo US 1036 n’est pas conservée (il est interrompu par un mur moderne), mais elle peut être replacée dans l’axe de la cloison US 1029. En effet, au nord de cet alignement, deux nouveaux terrazzos ont été dégagés. À l’ouest, le terrazzo US 1030 se développe dans son intégralité sur 1,80 m du sud au nord, il est largement amputé par une fosse septique moderne. Il est limité au nord par une étroite cloison (US 1028, 15 cm) qui réapparaît par tronçons à l’est de l’aile où elle constitue la limite nord du terrazzo US 1024. La séparation est-ouest entre ces deux sols ne se situe pas au niveau de la cloison US 272 qui ne se poursuit pas au-delà de son retour US 1029. Décalée vers l’est, une autre cloison de même gabarit (US 1062) pourrait avoir joué ce rôle, mais un contact réel entre le terrazzo US 1024 et la cloison n’a pas été observé. Les terrazzos US 1030 et 1024 sont de facture comparable à ceux précédemment décrits mais ils sont dépourvus de tesselles noires. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Côté ouest, au nord de la cloison US 1028, un nouveau terrazzo (US 1033/1049) se développe sur PAGE 460 une plus grande surface. Sa longueur nord-sud de 4,30 m est avérée entre la cloison et la tranchée de récupération d’un mur est-ouest (US 1069/1070). Bien qu’il soit relativement endommagé, l’étendue de ses lambeaux confirme qu’il rejoignait la façade occidentale, mais son extension orientale est détruite par un mur moderne. Sa construction diffère des précédents par l’utilisation de galets de rivière non concassés et la réalisation d’un liseré en tesselles de terre cuite qui devait faire le tour de la pièce. À l’est, aucun indice de terrazzo n’a été repéré au nord de la cloison US 1028. Les fragments d’un sol en matériau rubéfié battu (adobe pilée US 1027) sont présents au contact du mur est-ouest US 1026. Ce secteur a été l’objet de plusieurs remaniements. En effet, un premier mur est-ouest (US 1130), qui se distingue par son mortier blanc, passe sous le mur nord-sud US 1041. Il semble constituer la limite nord de l’extension des sols de terre battue de la phase 1.1, mais il est toutefois postérieur à cette phase puisqu’au niveau du sol, il est encore en fondation et ne présente pas de parement. Coupé à l’ouest par une fosse moderne, il n’existe plus dans la partie occidentale de l’aile. La présence d’une liaison avec un mur nord-sud ne peut être qu’hypothétique, cette éventuelle jonction étant détruite par un mur des loges des fous. Dans un deuxième temps, le mur US 1130 est doublé au sud par un mur de même orientation US 1026 et coiffé sur son côté sud par l’élévation d’une chemise US 1067 qui vient doubler le parement nord du mur US 1026. Ce double mur est associé à la mise en place d’un terrazzo (US 1058) qui se déploie vers le nord, probablement jusqu’à la façade. Appuyé sur le bord nord du mur US 1130, le terrazzo US 1058 se déploie potentiellement vers le nord sur 3,30 m et sa dimension est- ouest, conservée sur 3,10 m, n’est pas totalement connue. Ce terrazzo est aussi constitué de galets de rivière, et inclut quelques tesselles informes noires réparties de manière aléatoire. Cette modification dans l’agencement de murs pouvant être porteurs et dont la chronologie relative n’est pas étayée par le mobilier, demeure inhérente à la phase 1.2 et compatible avec l’altimétrie des terrazzos. Elle n’illustre pas de changement majeur dans la disposition des pièces de l’aile. Elle pourrait alors être mise en parallèle avec une possible réfection du mur US 1041 dont la jonction avec les terrazzos US 1036 et 1024 relève plus de la découpe que d’une mise en œuvre simultanée (pl. 220). On pourrait alors imaginer que le mur US 1041 est venu remplacer un mur contemporain du mur US 1130, et que la cloison US 1062, en mortier blanc, a été reprise au nord (US 1175) avec un mortier jaune. Les réaménagements US 1026 et 1175 condamnent par ailleurs le départ d’une canalisation maçonnée (US 1139) naissant à l’angle de l’espace dépourvu de terrazzo et qui se dirigeait vers l’ouest. Coupée dans l’axe de l’aile par un mur moderne, s’il s’agit bien de la même structure, qui réapparaît, 3 m plus au nord côté ouest. L’angle nord-ouest de l’aile constitue un réduit malheureusement très perturbé par des fondations récentes. Le mur US 1069/1070, spolié, referme cet espace large de 1,60 m au sud. Plusieurs structures être accolée au parement nord du mur US 1069/1070 pour se diriger vers la façade ouest et une évacuation vers l’extérieur. Passant sous la canalisation US 1194, une couche de béton de tuileau garde l’empreinte d’un probable tuyau en plomb orienté nord-sud (US 1188, pl. 230). Après sa récupération et l’arasement de la canalisation maçonnée, une nouvelle chape de tuileau (US 1068, pl. 229) a recouvert l’ensemble. Conservée sur 1 m2, elle garde le négatif d’une maçonnerie arasée (US SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 à vocation hydraulique se sont succédé : la suite probable de la canalisation US 1139 (US 1194) devait PAGE 461 1072) contre laquelle elle devait s’appuyer à l’est. La taille de cette pièce et les multiples structures à usage hydraulique qui l’occupent orientent évidemment l’interprétation de cet espace sans qu’il soit possible d’être particulièrement précis. Dans un premier temps, le passage de la canalisation aurait pu soutenir des latrines (Bouet 2009, p. 40-41, 270-274), mais dans ce cas, la destruction de l’ouvrage a nécessairement altéré la vocation de la pièce. Le sommet de la chape de tuileau US 106, situé 8 à une altitude inférieure (164,33 m NGF) aux sols environnants pourrait dès lors suggérer qu’il s’agit d’un bassin. Si la canalisation US 1139/1194 a pu être utilisée un temps à son extrémité comme évacuation des latrines, son point de départ dans l’angle de la pièce dépourvue de terrazzo (pl. 228) nécessitait une alimentation en eau potentiellement dévolue à la cuisine (Poux et alii 2013). L’altimétrie des différents terrazzos met en évidence un enfoncement graduel des niveaux de sol vers le nord qui ne semble pas lié à un affaissement du terrain (pl. 42). Les trois terrazzos les plus au sud (US 206/294/1036) sont cotés autour de 165,1 m NGF, les terrazzos US 1030/1024 sont plus bas d’une douzaine de centimètres (164,95/164,98 m NGF), tandis que les terrazzos suivants (US 1033/1049) plongent encore d’une vingtaine de centimètres. Cette différence de près de 40 cm, du sud au nord, est directement conditionnée par les épaisseurs décroissantes des remblais qui les supportent. Parmi les modifications apportées au plan d’origine, l’insertion du mur US 1025, qui entaille le terrazzo US 1033/1045, génère un effet de couloir est-ouest avec la paroi US 1028 (0,80 m de largeur). À moins que cette dernière ait été arasée sans que le terrazzo n’ait été rejointoyé afin que le mur US 1025 définisse de nouvelles pièces. En dépit de ces éléments, l’organisation interne de l’aile ne se dessine pas clairement. Aucun seuil, conservé ou récupéré, ne permet d’entrevoir la circulation entre les différentes pièces et la disparition des structures dans l’axe nord-sud de l’aile constitue un manque important. Seule la paroi us 1028 apparaît à l’est et à l’ouest du bâtiment appartenant peut-être à un espace de circulation axial. En zone centre, au nord de la façade de la domus, les occasions de déceler la présence d’un sol extérieur ont été peu nombreuses et finalement peu fructueuses. La comparaison entre les remblais SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 présents sous le terrazzo US 1049 dans l’angle nord-ouest de l’aile de la domus et la stratigraphie au PAGE 462 nord du mur de façade est la plus pertinente. Sous le terrazzo, de 0,40 m à 0,60 m de remblais détritiques (US 1097, 1098, 1099, 163,95 à 164,61 m NGF) sont apportés sur des dépôts d’inondation en forte déclivité vers l’ouest. Au-delà de la façade, les remblais détritiques s’appuient sur des alluvions relativement aplanies à 164,01 m NGF. Deux couches de remblais rehaussent le terrain. La première (US 1076) à matrice argileuse claire a livré de nombreux fragments d’enduits peints, la seconde (US 1075), plutôt riche en éléments rubéfiés, atteint la cote 164,51 m NGF. Malgré une relative cohérence des altitudes entre les espaces intérieur et extérieur de l’aile, aucun de ces niveaux ne montre une surface de circulation aménagée. Ainsi, sur l’ensemble du site, rien ne permet d’envisager la présence d’un portique ou même d’identifier un niveau de circulation contemporain de l’occupation de la domus à partir de la fin du Ier siècle apr. J.-C. 4.3.2.2. Une cour centrale À l’est du mur de façade orientale de l’aile, quelques vestiges sont épargnés par les fondations des loges des fous. Au sud, un terrazzo contemporain du mur US 1041 est conservé sur quelques centimètres carrés, il réapparaît au-delà du mur moderne qui le sectionne, mais il est rapidement détruit. Son extension vers l’est n’est attestée que sur 1,40 m et la stratigraphie de ce secteur ne permet pas de savoir si des sols équivalents couraient tout au long du mur US 1041. Ils auraient pu sceller le négatif d’une canalisation (US 1087) qui se développe parallèlement à ce mur à 1,5 m de distance. La tranchée qui accueillait probablement un tuyau mixte (une frette de jonction entre un tuyau de plomb et un tuyau de bois a été découverte dans son comblement) est particulièrement décelable au niveau d’un massif maçonné (US 1091) formant piédroit et couverture, et au niveau du mur US 734 qui s’interrompt à son passage. Les structures bâties en zone centre sont peu nombreuses. À l’arrière de la façade, deux angles associant les murs US 733/734 et US 726/727 ont pu enserrer deux cubicula disposées de part et d’autre d’un vestibule d’entrée. Ne subsistent de ces murs que le seuil des fondations établi au-dessus des sols de la phase 1.1. Seule la pièce ouest peut être restituée dans son intégralité (2,70 x 3,80 m). Cette disposition classique induirait donc une entrée par la façade nord qui aurait pu apparaître dans l’emprise du sondage 4 du diagnostic, mais la présence d’un seuil n’a pas pu être formellement identifiée. Si l’hypothèse d’un accès par la façade nord doit être retenue, le vestibule serait profond de 3,15 m pour 2,30 m de largeur. Au sud des pièces d’entrée, aucune structure n’est apparue et la nature même des remblais, qui devaient supporter un sol aujourd’hui disparu, distingue clairement cet espace de l’aile occidentale. En s’appuyant sur une probable symétrie des pièces flanquant le vestibule, un espace large de 10,5 m sol périphérique ne peut être envisagée qu’à partir du sol de terrazzo US 1090, particulièrement lacunaire sur le côté ouest. Les soubassements qui auraient permis d’identifier un atrium font véritablement défaut, tant du point de vue du bassin que de la couverture du compluvium. L’unique structure maçonnée présente dans le cadre de cet espace est la maçonnerie US 1091 qui, en couvrant partiellement la canalisation US 1180, a pu la protéger tout en formant la fondation d’un support de SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 d’est en ouest et conservé sur un peu plus de 8 m du nord au sud semble se dessiner. La présence d’un PAGE 463 galerie. Cette fondation est flanquée au nord par une seconde maçonnerie plus massive (US 1087) dont la fonction n’est pas déterminée. Un dernier élément structurel est présent sous une éventuelle galerie occidentale : un alignement de blocs sans liant (US 1220) s’organise parallèlement au mur US 1041. Même s’il en est proche, il ne semble pas participer à l’installation de la canalisation US 1180, ni se lier formellement, compte tenu de sa profondeur, au soutien d’un sol. L’altimétrie d’apparition des murs encadrant le vestibule (US 726/727/733/734, 164,90 m NGF, pl. 225) est trop élevée pour imaginer des sols en concordance avec ceux de la partie nord de l’aile, un décalage d’au moins 0,30 m doit être envisagé. Ces fondations ne sont compatibles, au mieux, qu’avec les sols de la partie sud, et notamment le terrazzo US 1090. Ce décrochement d’altitude ne justifie pas nécessairement un étagement du bâti en terrasse, et même si le seuil de fondation de la façade nord s’enfonce vers l’ouest en passant de 163,60 m à 162,80 m NGF, il s’agit clairement d’une adaptation à la topographie pour asseoir la base du mur dans le banc de gravier. Avec la disposition des pièces d’entrée et l’absence de structures centrales, tout porte à penser que cet espace pouvait être une cour. Les indices d’une galerie périphérique ne sont apparus qu’en bordure est, mais ceux-ci sont présents parmi les fondations des loges des fous qui ont manifestement mieux protégé les structures. Leur disparition sur les côtés est et nord peut donc être imputée à la mauvaise conservation des vestiges en zone est. 4.3.2.3. Une aile est ? Dans l’angle sud-est de l’emprise de fouille, peu de structures complètent le plan de la domus. Le mur de façade nord est entièrement spolié et seuls quelques témoignages de murs sont épargnés par les constructions modernes. À 5 m au sud du mur de façade, un mur est-ouest dont ne demeure que la tranchée de récupération (US 712/725) se développe depuis la limite orientale de la fouille sur 8 m (pl. 36, 203). Il aboutit ainsi au niveau supposé de la limite orientale de la cour. Plus au sud, à 1,60 m, un second mur (US 724), toujours parallèle au mur de façade, est présent en fondation sur moins d’un mètre. Il est chaîné à angle droit avec le mur US 723 qui part vers le sud (un mètre de maçonnerie subsiste). Vers l’est et vers le sud ces murs sont interrompus par les vestiges modernes. Au-delà de cet angle, le mur US 725 est spolié : sa tranchée de récupération (US 747) témoigne de sa prolongation sur SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 0,8 m avant sa disparition totale. PAGE 464 Ces éléments, dont l’altimétrie est comparable à celle des murs du vestibule, sont compatibles par leur orientation et leur mode de construction avec les structures de la domus. Ils constituent toutefois des indices insuffisants pour détailler le plan d’une éventuelle aile orientale dont aucun niveau de sol n’est conservé. 4.3.2.4. Les enduits peints Un riche dépôt de fragments de fresque (US 931) a été mis au jour dans la zone est de la fouille (pl. 26, 224). De nombreuses plaques issues du démontage de l’élévation ont été rejetées dans une dépression en cuvette dans les limons de débordement bordant, à l’extérieur, la façade nord de la domus. La limite orientale du dépôt disparaît sous la berme est, son extension maximale doit sans doute être prolongée à l’ouest jusqu’au niveau des fragments d’enduits apparus dans le sondage 4 du diagnostic (Bertrand et alii, p. 90-91). L’ampleur originale du dépôt atteignait donc a minima une douzaine de mètres sur deux mètres de largeur en s’étiolant vers l’ouest. Malheureusement, le creusement de la cave moderne US 94 a fait disparaître l’intégralité des plaques sur plus de cinq mètres de longueur. Traités comme un remblai détritique, les fragments ont été manifestement rejetés peu de temps après leur destruction : le dépôt est quasiment dépourvu de matrice sédimentaire. Par ailleurs, en dépit de l’accumulation désordonnée des fragments, ils constituent tout de même des ensembles cohérents permettant la reconstitution du programme ornemental. Le décor le plus remarquable (ensemble 1, pl. 134 à 152) s’organise selon un schéma décoratif classique. Le fait que les fragments n’aient pas été retrouvés en place mais déplacés assure une lisibilité de la paroi sur toute sa hauteur. La plinthe à mouchetis blanc imitant une pierre marbrée est surmontée par une prédelle qui montre, pour sa partie conservée, sur fond noir et entre des arbres stylisés, une panthère poursuivant un cerf. La saynète est close à droite par une colonne, à gauche un chanfrein dans l’enduit signale l’ouverture d’une porte. Chaque saynète s’inscrivait dans la largeur d’un panneau de la zone médiane. Au-dessus de la prédelle, la zone médiane est constituée de panneaux rouge vermillon (cinabre) ou blanc dont la dimension a été estimée à 1,3 m de large par 1,95 m de hauteur. Aucun fragment n’a pu être rattaché à la décoration centrale des panneaux. Les interpanneaux sont occupés par des candélabres à ombelles et doubles hampes entrecroisées richement décorés (corolles, masques, oiseaux, feuillages etc.). Les panneaux sont couronnés par des entablements supportant une ornementation foisonnante. corps d’oiseau, une grappe de raisin et des arbres stylisés sont en connexion. Retrouvés isolés, des amours, dont un presque complet portant un panier d’osier au-dessus de la tête, pourraient rejoindre cette zone décorative. S’appuyant sur l’entablement du panneau blanc, une décoration de masques, de dauphins et de végétaux encadre un tableautin figurant un oiseau. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Sur un panneau rouge, des acrotères en volute coiffent l’entablement et encadrent une saynète. Un PAGE 465 Enfin, des fragments isolés (Dionysos, sphinge), pouvant provenir des interpanneaux ou des entablements complètent la thématique ornementale du décor. La panthère, les figurations de Dionysos, les grappes de raisins, les masques de théâtre, les pétases sont courants dans l’iconographie dionysiaque et orientent une lecture du décor autour du dieu du vin pour un espace plutôt dédié à la réception et au banquet. Deux autres décors ont été identifiés au sein de l’US 931 : les ensemble 2a et 2b (pl. 161 à 188). L’ensemble 2a est caractérisé par une plinthe mouchetée (blanc et jaune) et une zone médiane à fond noir scandée par des candélabres à hampe lisse portant des corolles et des ombelles avec des rubans roses retenant des cornes à boire. La partie basse de l’ensemble 2b n’est pas connue, la zone médiane intègre des panneaux rouge-ocre et des interpanneaux noirs comportant des candélabres similaires à l’ensemble 2a avec des décors végétaux supplémentaires. L’empreinte d’une corniche stuquée est conservée. Le décor à fresque n’est pas associable à son support d’origine, mais il est toutefois peu probable qu’il ait été déplacé sur une longue distance et on peut supposer qu’il provient de la domus. Bien qu’ils aient été rejetés en même temps, les trois décors identifiés illustrent des styles différents. Malgré la survivance d’un schéma ancien, l’ensemble 1 appartient au IIIe style tardif et peut être daté de la fin du Ier ou du début du IIe siècle, chronologie qui rejoint l’étude céramologique pour la construction de la domus aux terrazzos. Les décors de l’ensemble 2 semblent plus archaïques en illustrant le IIIe style tel qu’il est connu dans la région lyonnaise dans la seconde moitié du Ier siècle. Quelques éléments de mobilier céramique mêlés au dépôt des fragments d’enduit en datent la constitution au plus tôt à la fin du IIe siècle. 4.3.3. Les constructions de la rue Bellecordière Comme lors de la phase 1.1, une deuxième concentration de vestiges bâtis est apparue dans la partie sud de la zone Bellecordière (pl. 24). Un premier mur est–ouest (US 1477), dont l’orientation est identique au plan de la domus, ne peut être étudié qu’au travers de sa tranchée de récupération, comblée par de nombreux éléments détritiques (mortier jaune, blocs de granit, pl. 44, 242). La largeur minimale de la tranchée de spoliation (0,70 m) indique un mur relativement puissant qui se poursuit SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 au-delà de la limite de fouille sous la rue Bellecordière. PAGE 466 Plus au sud, des réaménagements recouvrent les sols plus anciens. De part et d’autre d’un négatif de sablière est-ouest (US 1396, pl. 237), le sol en terre battue US 1393 (164,51 m NGF) repose sur une mince couche de remblai (US 1407, 0,20 m) comportant des éclats de gneiss. Il est lié au sud à un mur maçonné (US 1389) parallèle à la sablière et délimitant un espace de 1,20 m de largeur. Cinq massifs construits (gneiss et mortier jaune, 0,5 m de côté) sont présents dans cet espace réduit, ils sont fondés en tranchée étroite dans les limons (pl. 236, 240, 241). Deux d’entre eux se positionnent sur le trajet de la sablière. Le massif US 1596 apparaît sous la sablière et a pu la soutenir, le second (US 1400) est déconnecté de son environnement stratigraphique. Les deux autres bases s’alignent sur le tracé du mur US 1389. De la même manière, le massif oriental (US 1597) soutient le mur US 1389 tandis que le deuxième (US 1398) est isolé des structures avoisinantes. Le cinquième pilier (US 1402, au nord est) sort du schéma à peu près orthogonal qui organise les quatre précédents. Depuis le parement sud du mur US 1389, un mur bien conservé (US 1406) se développe sur 2,70 m vers le sud. Enfin, une fosse (US 1474), légèrement plus au nord, a pu être rattachée à cette phase grâce au mobilier qu’elle contenait, son remplissage excluant l’hypothèse de la récupération d’une maçonnerie. La connexion entre ces vestiges et les structures mises au jour en 1983 dans la cour de l’Internat (Jacquin 1983) est assez convaincante. Ainsi, le prolongement méridional du mur US 1406 avait été déjà repéré sur quelques décimètres (mur no 18) et le mur no 1 de la fouille ancienne s’aligne correctement, à l’est, en continuité du mur US 1389. Plus globalement, la sablière US 1396 et le mur US 1389 se retrouvent en face de la porte qui avait été identifiée en 1983 dans le mur nord-sud (no 2) qui courait en bordure occidentale de l’emprise de fouille. Au nord de ce secteur, la tranchée de récupération du mur US 1477 se dirige vers le mur no 15 dont la description (granit et mortier jaune) rappelle assurément le comblement détritique de la tranchée de spoliation. Le mur US 1477 rejoindrait alors à angle droit le mur no 15 qui s’inscrit dans le prolongement du mur no 2. 4.3.4. Autres structures En dehors des secteurs occupés assez densément, les vestiges repérés en fouille pour la phase 1.2 sont plus dispersés. En zone ouest, une canalisation orientée N2°E traverse toute la cour sans que son départ ni son point d’arrivée ne soient connus (US 499). Installée dans une tranchée creusée dans les limons, elle est constituée de tuyaux en terre cuite s’emboîtant les uns dans les autres (longueur hors partie mâle : 42 cm, diamètre 13 cm, pl. 194, 232, 233), les joints n’étant visiblement pas étanchéifiés. Son trajet est attesté en plusieurs points qui permettent de la suivre sur un tracé environnantes, elle a pu être rattachée à la phase 1.2 grâce au mobilier piégé dans sa tranchée d’installation (US 498). SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 rectiligne de 21,7 m avec un pendage descendant vers le nord de 1,75 % (pl. 24). Isolée des structures PAGE 467 Le diamètre limité de la canalisation US 499 (7,2 cm) semblerait plutôt adapté à une adduction d’eau, mais compte tenu de l’inclinaison de la structure vers le nord, celle-ci s’éloigne de la domus. Ce secteur manifestement peu construit a livré quelques structures pour la plupart déconnectées entre elles. Au nord de la zone Bellecordière, entre deux creusements de caves et à l’aplomb des fondations d’un mur moderne, une section de canalisation a pu être observée (US 1995, pl. 52, 231). Partiellement détruite, il n’en demeure que l’amorce des piédroits maçonnés et son fond constitué de tegulae se recouvrant les unes les autres. Il s’agit en fait de son extrémité nord puisque le canal débouche sur un parement orienté est-ouest. Les éléments conservés ne permettent pas d’en restituer le pendage, ni l’orientation exacte (nord-sud). Elle pourrait être mise en relation avec des éléments encore plus fragmentaires d’une canalisation de même type (US 1794, pl. 231) dégagés 11,6 m plus au sud. La connexion, non-avérée, entre ces deux structures validerait une orientation proche de la canalisation US 499. Les indices de surface présents entre les zones bâties sont peu nombreux, le sol US 1418 constitué de galets de rivières dans une matrice limoneuse est conservé sur 6 m2 (164,60 m NGF). Enrichi de quelques fragments de gneiss et de TCA, il semble signaler un espace ouvert. Au centre de la zone ouest, un petit épandage de coquillages marins (huîtres, murex) abandonné sur les dépôts d’inondation évoque encore une zone non bâtie. Dans le secteur nord-ouest du site, de nombreuses structures en creux, souvent arasées en-deçà de leur niveau d’ouverture, demeurent difficilement interprétables. 4.3.5. La domus de l’Hôtel-Dieu et l’habitat domestique en Presqu’île Un premier inventaire de l’habitat domestique à Lyon en 1995 (Delaval 1995) soulignait la pauvreté des données archéologiques pour caractériser l’habitat antique en Presqu’île. Les nombreuses découvertes de mosaïques dans le quartier d’Ainay illustraient le développement d’un quartier de riches domus tranchant avec la modestie de l’habitat sur la ville haute (colline de Fourvière). Le schéma dégagé par les archéologues opposait une ville haute dont l’habitat mis en place dès la période augustéenne était contraint par l’exigüité des surfaces disponibles à une ville basse à l’urbanisme plus lâche. Ce problème de disponibilité d’espace pour l’habitat domestique sur le site de la fondation a pu s’accroître considérablement à partir du milieu du Ier siècle apr. J.-C. avec la SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 construction de la plupart des monuments publics et l’élargissement du réseau viaire (Desbat 2008). PAGE 468 La Presqu’île, alors mieux protégée contre les inondations, pouvait s’imposer comme un nouveau quartier permettant aux classes aisées de faire construire des domus de prestige sur des surfaces plus importantes. Les fouilles récentes permettent de nuancer cette vision. Les habitats découverts rue du Palais Grillet ou rue de la Monnaie (Le Mer/Chomer 2007, p. 352-353, 359-362) ne sont pas aussi ostentatoires que les demeures mises au jour au sud de la Presqu’île. Quoi qu’il en soit, les données réunies à partir des fouilles menées sur la colline de Fourvière montrant un urbanisme dense en îlots dotés de portiques sur voies ne sont pas réalimentées par les informations recueillies en Presqu’île. Le plan de la domus de l’Hôtel-Dieu doit plutôt être comparé à des plans d’habitations mises au jour dans les quartiers suburbains. Compte tenu de la conservation des vestiges, la restitution proposée pour la domus de l’HôtelDieu demeure très conjecturale. Toutefois, avec une cour flanquée sur un moins un côté par une aile, le plan de la domus de l’Hôtel-Dieu montre une disposition proche de la maison aux Xenia (fig. 69-70) fouillée à Vaise dont l’ocupation est datée entre Tibère et la fin du Ier siècle apr. J.-C. (Delaval et alii 1995, p. 73-129). Les deux édifices possèdent une entrée par un large vestibule donnant accès à une cour, celle-ci étant clairement dotée d’un péristyle à Vaise. Le vestibule de la maison aux Xenia est trois fois plus vaste, il a pu par ailleurs accueillir un escalier. Les pièces en façade de la maison aux Xenia sont aussi plus importantes, mais leur vocation artisanale ou commerciale liée à la voirie peut Fig. 69 – Plan de la maison aux Xenia (d’après Delaval et alii 1995, fig. 36). SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 expliquer leur surface. PAGE 469 Bien que les dimensions de la cour de la domus de l’Hôtel-Dieu ne soient pas précisément connues, elles semblent nettement inférieures à celle de la demeure vaisoise. Elles ont en tous cas en commun une absence de revêtement construit. Le centre du péristyle de la maison aux Xenia est constitué de terre végétale et les analyses palynologiques indiquent un possible jardin d’agrément (Delaval et alii 1995, p. 88-89), le sol des portiques n’a reçu qu’un aménagement de terre battue. Dans ce cas de figure, la disparition du sol de la cour de la domus de l’Hôtel-Dieu pourrait aisément être admise. La question d’un éventuel portique ne peut être que partiellement levée grâce à la présence malheureusement très discrète d’un terrazzo en bordure orientale de l’aile. Si les proportions de l’entrée et de la cour positionnent la domus de l’Hôtel-Dieu comme un bâtiment de moindre ampleur, la dimension de l’aile des deux édifices est en revanche parfaitement comparable (largeur entre 9 et 9,3 m). Le plan de la maison aux Xenia est adapté à une topographie plus tourmentée, ainsi l’aile se retrouve en retrait de la façade, sa longueur intégrale est conservée sur 17 m. Ce module est aussi envisageable pour la domus de l’Hôtel-Dieu dont les dimensions complètes nous échappent. La disposition interne de l’aile orientale de la maison aux Xenia a pu être clairement mise en évidence. Deux pièces jumelles, d’égales dimensions (6 x 9 m), s’ouvrent sur la cour tandis que deux autres pièces en enfilade plus petites sont connectées à la fois à la cour et aux pièces en façade. Cette répartition tripartite, même si elle n’est pas parfaitement symétrique, permet la création de pièces vastes utilisant toute la largeur de l’aile tout en assurant le maintien de la toiture en bâtière par la présence de murs de refend porteurs identiques aux murs pignons. Les structures d’élévation dégagées dans l’aile de la domus de l’Hôtel-Dieu ne reproduisent pas un modèle aussi simple, les cloisons qui divisent l’espace ne sont pas porteuses, et les murs potentiellement porteurs sont discontinus sur la largeur de l’aile. Dans l’emprise de la fouille, la surface conservée de la domus de l’Hôtel-Dieu approche les 360 m2 ; si l’on restitue un quadrilatère simple (tout à fait hypothétique) à partir d’une longueur d’aile calquée sur les proportions de la maison aux Xenia, cette surface atteint les 550 m2. Avec un total de 720 m2, la demeure de Vaise serait donc plus vaste, mais on peut encore imaginer pour l’Hôtel-Dieu une troisième aile qui encadrerait la cour au sud : sa surface se rapprocherait alors de 870 m2, donnant SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 à l’édifice une envergure plus remarquable. PAGE 470 Fig. 70 – Superposition des plans de la maison aux Xenia (en rouge) et de la domus de l’Hôtel-Dieu. 4.3.6. Chronologie de l’occupation La plupart du mobilier étayant la chronologie de la phase 1.2 provient des niveaux de remblais mobilisés pour la mise en place des sols. Les constructions sont donc assez précisément datées de la fin du Ier siècle ou du début du IIe siècle. La durée de l’occupation est a contrario moins bien documentée : peu d’unités stratigraphiques antiques s’intercalent entre les sols de la phase 1.2 et l’occupation de l’Antiquité tardive marquée notamment par la récupération des maçonneries du Haut Empire (phase 1.4). domus de la zone centre. La réfection probable du terrazzo US 1036 datée par un rebord de mortier en céramique du début du IIIe siècle, auquel on peut ajouter l’éventuelle reconstruction du mur US 1041 et l’ajout assurément postérieur du mur US 1025, indique vraisemblablement une modification importante de la demeure un siècle après sa construction. Le dépôt d’enduits peints rejeté au nord de la façade de la domus à son extrémité orientale pourrait être lié à cette restructuration. Alors que le SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Quelques indices, malheureusement ténus, permettent toutefois d’estimer la durée de vie de la PAGE 471 décor est bien contemporain de la construction de l’édifice à l’époque flavienne, le mobilier céramique (17 restes) recueilli parmi les fragments de fresques est daté de la transition IIe-IIIe siècles. Cette chronologie peut rattacher l’arrachement de l’enduit à une réfection de l’ornementation de la domus avant un abandon définitif plus tardif. 4.4. La domus abandonnée, un site réapproprié 4.4.1. Un recul de l’habitat L’abandon de la domus (phase 1.3, pl. 26) est marqué par l’arasement total de ses élévations au niveau des sols. Toutefois, la totalité des éléments provenant de la démolition ont été évacués du site, aucun niveau détritique lié à une démolition volontaire, une destruction accidentelle ou à la ruine progressive de l’édifice ne recouvrait les sols. Seule l’US 500, constituée de nombreux fragments de tuiles antiques, pourrait résulter, au pied de la façade ouest de la domus, de l’effondrement de la couverture. Sans doute volontairement démantelée, la domus ne semble pas avoir été l’objet d’une réoccupation tardive ni avoir connu un état de ruine propice à accueillir des dépotoirs. Quelques taches de rubéfaction sont évidentes sur les terrazzos de l’aile, mais ces atteintes sont trop mineures et limités pour imaginer un sinistre par le feu. En zone Bellecordière, l’habitat pourrait s’être maintenu plus longtemps, mais la chronologie de ce secteur est moins étayée et les modifications apportées aux bâtiments ont pu être plus rapides. Deux murs en équerre (US 1387 et 1388, 0,50 m de largeur) entament le sol de l’état 1.2 (US 1393) et la sablière qui lui était associée (US 1396). Cet ensemble rejoint et réutilise le mur US 1389. Sa construction en blocs de gneiss liés par un mortier de couleur rose le distingue des maçonneries plus anciennes. Plus au sud, deux massifs jointifs (US 1410, 1412), d’orientation est-ouest, montrent un mode de construction identique. Plus puissants (0,70 m de largeur), ils sont fondés plus profondément dans les limons de débordement. Une couche détritique fortement rubéfiée (US 1390) posée sur le sol US 1393 et les résidus calcinés de la sablière basse US 1396 semblent indiquer dans ce secteur un incendie de l’état 1.2. Au-dessus de ces éléments, les sols qui auraient pu être associés aux nouvelles maçonneries ne sont SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 malheureusement pas conservés. PAGE 472 Parmi les murs mis au jour par la fouille de la cour de l’Internat en 1983, certains présentaient un mortier de couleur rose. C’est le cas du mur nord-sud no 5, venu dans un second temps doubler le mur no 2 contre son parement ouest tout en conservant l’accès précédemment mis en place. La connexion entre les murs US 1410 et 1412 et le mur no 5 semble attestée par le retour vers l’ouest que celui-ci amorce dans l’emprise de la fouille de 1983. 4.4.3. Un réseau de structures en creux linéaires Traversant d’ouest et est les zones de fouille Bellecordière et ouest, un fossé rectiligne entame largement les limons de débordement (US 629, pl. 26, 234). D’abord observé en zone ouest où il a pu être fouillé sur près de 3 m, le fossé suit une orientation plein est (N90°E). Sa section rectangulaire articule deux parois verticales et un fond plat marqué par une fine couche argileuse scellant le banc de gravier. Large de près d’1,6 m, sa profondeur approche les 0,7 m. Même si aucune trace archéologique ne permet de le confirmer, on imagine mal un encaissant limoneux conserver des parois à l’aplomb sans soutien. Le comblement, d’un seul tenant (US 630), a condamné le fossé sans que n’aient été préservés les vestiges de niveaux de fonctionnement. Interrompu à l’est par une dalle contemporaine, aucun indice n’a permis de supposer son existence dans les zones centre et est où il aurait pu être à nouveau identifié. En revanche, son tracé a pu être restitué en zone Bellecordière grâce à sa réapparition partielle jusqu’à la limite orientale de l’emprise de fouille (US 1884). Ce fossé coupe, en zone ouest, de part en part, la canalisation en terre cuite (US 499) de la phase 1.2. Les points de départ et d’arrivée du fossé US 629 demeurent donc inconnus. Quant à l’usage de cette structure qui ne semble pas avoir rejoint le lit du Rhône, l’écoulement d’eau reste la piste la plus probable bien que le remplissage n’en ait pas gardé la trace. Elle pourrait être rapprochée de celle repérée plus à l’ouest sur le site du 22-24 rue Bellecordière (Le Nézet-Célestin et alii 1998, p. 29-30, 33), dont les dimensions (1,20 x 0,60 m) et le profil rectangulaire sont comparables au fossé US 629. Les parois du fossé de la rue Bellecordière, installé dans un premier creusement hémicirculaire, étaient assurément maintenues par des planches posées de chant à la fois au fond et sur les côtés. Cet aménagement, daté du début du IIe siècle et comblé dans le deuxième tiers du IIIe siècle, associé à un axe de circulation, est orienté N20°E est. Dans l’angle nord-est de la cour de la Chaufferie, un réseau de six fossés globalement parallèles orientés entre N4°E et N20°E est incisé dans les sables graveleux alluvionnaires (pl. 26, 37, 39, 243). L’altimétrie de leur ouverture est constante entre 163,80 et 164,03 m NGF, avec une profondeur mesurée entre 0,4 et 0,6 m. La nature meuble de l’encaissant et leur proximité ne permettent pas d’envisager qu’ils aient pu rester ouverts, l’aspect uniforme de leur remplissage laissant par ailleurs qu’ils ont accueilli des plantations ou un dispositif périssable peut-être en lien avec la levée de berge. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 penser qu’ils ont été comblés peu de temps après leur creusement. On sera donc plutôt porté à croire PAGE 473 4.4.4. Un ensemble de massifs de fondation Alors que l’espace de la domus ne semble plus constituer qu’une éminence inoccupée, plusieurs fondations ponctuent le site au nord du secteur qui était dévolu à l’habitat (pl. 26). Le massif le mieux conservé est celui qui était partiellement apparu dans le sondage 4 du diagnostic (US 827, pl. 54, 245) dans la zone est. Quasiment complet, il n’a été endommagé que sur sa bordure orientale par une fosse septique moderne, et sur une partie de son côté sud par le creusement d’une cave. Ses dimensions quadrangulaires peuvent donc être restituées à 4,70 m (est-ouest) par 4,20 m (sud-nord) avec une orientation N13°E. Trois assises, posées sur le banc de graviers, sont réalisées en plaques de gneiss liées en périphérie par du mortier jaune. En effet, la partie centrale, densément constituée de blocs de gneiss, n’a pas reçu de liant. Déjà apparue au diagnostic (sondage 3), une large fosse de récupération de maçonnerie a pu être à nouveau observée durant la fouille en zone ouest (US 1514, pl. 246). Creusée depuis le sommet des limons jusqu’au sommet du banc de gravier, son remplissage était majoritairement composé de gros nodules de mortier jaune et d’éclats de gneiss. Les bords sud et nord étaient distants de 4,20 m dans l’emprise du diagnostic, la fouille a permis de mettre au jour l’angle nord-ouest de la structure. Si la dimension nord de la fosse est précisément mesurée, sa longueur est-ouest (supérieure à 4 m) reste inconnue, la limite est de la structure disparaissant sous les fondations des loges des fous. Le format de ce creusement, comblé par des matériaux détritiques comparables à ceux mis en œuvre pour le massif de fondation US 827, nous invite à rapprocher les deux structures dont les orientations, divergentes entres elles (US 1514 : N4°O), se distinguent des vestiges d’habitat. Enfin, une troisième structure semble s’associer aux précédentes. L’US 1539/1579 est aussi un massif de fondation partiellement spolié (pl. 247). Tandis que ses bordures ouest et sud conservent des assises en place, l’essentiel de la fondation a été récupéré laissant une fosse comblée de matériaux détritiques. Les dimensions du massif sont restituables : 3 m (nord-sud) x 4,30 m (estouest), et son orientation a été relevée à N14°E. Contrairement aux autres massifs, le seuil de la fondation, installée dans les limons, n’atteint pas le banc de gravier. Plusieurs éléments permettent de décrire ensemble ces trois structures : les matériaux de construction, leur format (quadrangulaires avec des côtés mesurés entre 3 m et 4,70 m), leur SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 orientation discordante avec l’habitat et leur chronologie (phase 1.3). Elles sont toutefois PAGE 474 manifestement indépendantes les unes des autres, leurs orientations diffèrent légèrement, elles s’alignent sur une courbe assez marquée avec un espacement différentiel (moins de 20 m entre les massifs US 827 et US 1514, plus de 23 m entre les massifs US 1514 et US 1539/1579). L’identification de massifs de fondations semble s’imposer mais leur fonction est moins évidente. Avec une maçonnerie renforcée en périphérie, l’US 827 laisse supposer une élévation dont la masse est allégée en partie centrale. L’hypothèse de fondations de bassins résiste assez mal face au manque d’organisation des structures et à l’absence de structures artisanales et de systèmes d’alimentation ou d’évacuation. Aucun lien ne peut être fait avec la canalisation US 499, déconnectée des structures et plus ancienne ; de même le fossé US 629 qui court entre les structures US 1539/1579 et US 1514 est plus ancien puisqu’il est scellé par le massif US 1539/1579 (pl. 235). La puissance observée des fondations ne permet non plus d’envisager des monuments de grande ampleur qui auraient sans doute nécessité, compte tenu du substrat, un soubassement de pieux. Le format des massifs et leur emplacement sur un site déserté par l’habitat pourraient plaider pour l’hypothèse de monuments funéraires. Ce serait évidemment une nouveauté pour la Presqu’île dont le statut de suburbium est très discuté (Blaizot et alii 2010, p. 1-4). Mais cette identification montre d’autres faiblesses, comme l’absence de mobilier lapidaire résiduel, de murs d’enclos ou d’un véritable axe de circulation bordant les monuments. Des mausolées sont connus sur la rive gauche du Rhône et sont associés aux axes de circulation (voie d’Italie et compendium) qui depuis l’est débouchaient sur un probable point de passage au niveau de l’actuel pont de l’Université (Blaizot et alii 2010, p. 45-48), mais le site de l’Hôtel-Dieu ne s’inscrit pas dans cette continuité. 4.4.5. Chronologie de l’occupation Les structures rattachées à la phase 1.3 sont relativement disparates, relèvent de plusieurs fonctions et ne sont sans doute pas strictement contemporaines. Par ailleurs, l’absence de sol empêche l’établissement d’une stratigraphie horizontale pertinente. Malgré quelques indices de stratigraphie relative, la répartition du mobilier ne contribue pas à fixer dans le temps la succession des vestiges. L’étude céramologique a permis l’établissement d’un horizon caractéristique de la charnière entre les IIe et IIIe siècles apr. J.-C. Cette datation est particulièrement bien documentée pour les fossés de la zone nord-est, mais les sols de la domus ne sont pas directement scellés par des niveaux de démolition et aucune couche ne témoigne de son occupation. Entre une éventuelle réfection tardive contestable, c’est l’absence évidente de mobilier datant pouvant illustrer une occupation du site entre le deuxième quart du IIIe siècle et le début du IVe siècle. La chronologie des massifs de fondation relève essentiellement de leur positionnement stratigraphique relatif. Leur situation planimétrique rend quasiment impossible leur coexistence avec SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 de la domus et son abandon, peu de temps s’est probablement écoulé. Ce qui n’est toutefois pas PAGE 475 une domus nettement plus ancienne. Ils s’inscrivent donc dans un paysage sans doute moins construit. Leur durée de vie n’est pas documentée par le mobilier et rien n’interdit d’imaginer leur présence sur le site durant tout le IIIe siècle, voire au début du IVe siècle. 4.5. La fin de l’Antiquité Les dernières interventions anthropiques attribuables à l’Antiquité (phase 1.4, pl. 27) concernent notamment la spoliation des dernières structures encore présentes. Le site arasé de la domus et du secteur Bellecordière sud se transforme en carrière de matériaux, la plupart des fondations de l’habitat sont ainsi récupérées. Au nord de l’emprise de fouille, dans les secteurs est et centre, un paléochenal (US 1016) coupe la stratigraphie historique jusqu’au banc de graviers. Orienté N55°O, il pénètre au nord du site en zone centre pour disparaître vers l’est à 7 m au nord de la façade de la domus. Son tracé, globalement rectiligne a pu être observé au travers de quatre coupes réalisées sur les 26 m de son parcours dans la fouille. La chronologie de son creusement peut être établie à partir des contextes qu’il incise, notamment les remblais d’installation de la domus (phase 1.2) et les fossés du secteur nord-est (phase 1.3). Son remplissage n’est pas une condamnation brutale d’assainissement mais plutôt une accumulation progressive ou épisodique de dépôts générés par l’écoulement. On constate ainsi que l’US de comblement 1007 comporte des éléments d’adobe brûlé arrachés à l’encaissant. Les couches qui se succèdent sont principalement composées de limons avec des passes plus sableuses. Les éléments grossiers sont plus épars, sauf dans l’US 1014 où ils s’accumulent avec des restes de faune en connexion témoignant d’un courant très faible. Les mesures altimétriques au creux du talweg du paléochenal indiquent sur 26 m une pente vers l’ouest (163,36 – 163,20 m NGF), elles peuvent marquer le sens de l’écoulement ou simplement signaler un rehaussement localisé du fond. Le profil encaissé du chenal et son orientation pourraient plaider pour un ouvrage anthropique. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Après son comblement, le paléochenal est scellé par un vaste niveau de sol constitué de galets, de PAGE 476 fragments de gneiss et de tuiles (US 666/683/1235/1279/1267, pl. 36 à 38, 252) qui a pu être repéré en plusieurs endroits dans le secteur nord-est du site. Largement postérieur à la domus, l’altitude de ce niveau (entre 164,30 et 164,57 m NGF) le place légèrement en deçà des sols de l’habitat. Il confirme la disparition (érosion ?) des sols extérieurs qui auraient pu être contemporains de la domus. La chronologie de ce sol est assurément établie par un lot monétaire assez riche dont le terminus post quem se situe à la charnière des IVe et Ve siècle. L’absence de fossés et de traces de roulement ne permet pas de reconnaître formellement un niveau de voirie pour ce sol. Cette dernière surface d’occupation antique est en tous cas contemporaine des derniers niveaux de la voie apparue dans l’emprise de la fouille du 22-24 rue Bellecordière, qui est entretenue jusqu’à la fin du IVe siècle (Le Nezet-Célestin et alii 1998, p. 39-42). 4.6. Le Moyen Âge Les éléments datants (radiocarbone et céramique) ont permis l’identification de deux phases chronologiques distinctes : un ensemble funéraire de la deuxième moitié du IXe siècle (phase 2.1, pl. 28) et des structures d’occupation du bas Moyen Âge (fin XIIIe-XIVe siècles, phase 2.2, pl. 29). D’autres indices liés à des phases de sédimentation ou des aménagements s’intercalent en stratigraphie relative entre la fin de l’Antiquité et le Moyen Âge, mais l’absence de mobilier ne permet pas de les positionner en chronologie absolue. 4.6.1. Le haut Moyen Âge Au-dessus des niveaux appartenant à l’extrême fin de l’Antiquité (sol US 666), de gros blocs pour la plupart en granit (US 987, pl. 255-256), dont certains ont pu être arrachés à une voie antique, forment un alignement orienté sur la berge sud du paléochenal (N51°O). Les blocs, installés dans un niveau limoneux massif, sont associés à un épandage de fragments de gneiss et de tuiles (US 986). Si le paléochenal est définitivement condamné à la fin de l’Antiquité, l’espace qu’il occupait constitue toujours une dépression dans laquelle les limons de débordement continuent de se déposer. Contrairement à la partie sud de la cour de Chaufferie rehaussée par les remblais détritiques sur lesquels s’est établie la domus du IIe siècle, la partie nord demeure manifestement vulnérable aux montées des eaux. C’est pourtant dans ce secteur de la fouille impacté par les inondations, au sein des sédiments limoneux, qu’a été découvert un petit ensemble funéraire. Deux sépultures d’enfants apparues à la semblent relever d’une même séquence d’inhumation (pl. 56-57, 258 à 260). Les deux corps ont été enterrés sur le dos, probablement dans des coffres (éléments de calage et décomposition en milieu ouvert), avec des éléments de soutien sous les crânes. Le premier (US 905) serait âgé de 3 ou 4 ans et le second (US 915) de 1 à 2 ans et demi. Tous deux montrent des indices de pathologie dus au scorbut ayant causé directement ou favorisé leurs décès prématurés. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 même altitude (164,70 m NGF) et suivant une orientation comparable (tête à l’ouest : N59°O et N82°O) PAGE 477 Aucun mobilier associé aux sépultures n’ayant été retrouvé, une datation radiocarbone a été effectuée sur les deux individus460. Malgré des datations légèrement décalées (70 ans sur les âges bruts BP), les intervalles de dates calibrées montrent une zone de recouvrement dans la deuxième moitié du IXe siècle. Les deux squelettes sont disposés de part et d’autre d’une structure (US 904, 1,60 x 1,15 m) assemblant des blocs moyens et gros qui ont pu provenir du démantèlement de l’aménagement US 987. Partiellement enterrée dans les limons, la structure US 904 formait un coffrage à double alvéole. Les deux caissons n’accueillaient pas de sépulture et ont pu servir de calage à un dispositif aérien signalant les tombes. 4.6.2. De l’Œuvre du pont au bourg Chanin (XIIe-XVe siècle) (C. Ducourthial) Le premier aménagement médiéval avéré de la rive droite du Rhône, à Lyon, est sans aucun doute le portus Rodani sur lequel l’archevêque de Lyon, comme le prieur de la Platière par la suite, acquiert des droits dès avant 1116461. Sa construction, qui n’est pas autrement datée, a probablement dû suivre celle du pont de pierre, entreprise sur la Saône au milieu du XIe siècle462, et dont il constitue le prolongement logique. Sa localisation n’est pas connue avec plus de précision mais l’examen de la topographie urbaine invite à le placer, avec B. Gauthiez463, au débouché de la rue de la Gerbe - c'est-àdire aux environs des Cordeliers - plutôt qu’au niveau du grand dôme de l’Hôtel-Dieu comme le pensait Kleinclausz464. De là, sans doute, un bac permettait de franchir le Rhône465. L’urbanisation de la ville médiévale s’est poursuivie progressivement vers le sud. La création de la rue Mercière, qui traverse, comme la rue de la Gerbe, la Presqu’île en écharpe, marque une seconde étape du développement de la ville médiévale. Son apparition dans la documentation (dès 1195466) suit de près la construction du pont du Rhône auquel elle conduisait, selon toute vraisemblance. C’est essentiellement pour cette raison que l’on croit devoir situer le premier pont du Rhône, qui devait s’effondrer au passage des troupes de Richard Cœur de Lion et de Philippe Auguste, en 1190, au débouché de l’ancienne rue Serpillière, le tronçon oriental de la rue Mercière en bordure nord duquel SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 fut construit l’Hôtel-Dieu primitif467. PAGE 478 460 Le rapport d’analyse Re.S.Artes est présenté en annexe. Guigue 1857, p. 374-5, n°VII (1107-1116) ; Cartulaire Lyonnais n°24, 40 et 168. Sur cette date, Cf. Hours 1996, p. 11-12. 463 Gauthiez 1994, p. 15. 464 Kleinclausz 1925, p. 153. On sait du reste que ce port est aménagé non loin de l’église Saint-Nizier. 465 Guigue 1876, p. 17-20. 466 Arch. dép. Rhône, 11 G 43 (cité par Gauthiez 1994, p. 16) 467 Burnouf et alli 1991, p. 29-34 et Gauthiez 1994, p. 16. 461 462 Cet hôpital Notre-Dame du pont du Rhône, comme on l’appelait au Moyen Âge, est intrinsèquement lié à l’Œuvre du pont entreprise, à la demande de citoyens lyonnais (identifiés par la suite à la confrérie du Saint-Esprit), par une société de constructeurs laïques appelés frères du pont. Afin d’encourager cette œuvre, l’abbaye d’Ainay leur céda, vers 1180, deux terrains sur la rive du Rhône (duas areas in ripa Rodani) soumis, chacun pour moitié, à un cens annuel de 3 sous, 2 deniers et 2 chapons468. La cession fut consentie à la condition qu’une fois le pont achevé, ces terrains seraient vendus avec les constructions qui y auraient été faites. Quoique l’acte n’en dise mot, on situe traditionnellement ces deux terrains de part et d’autre de la via mercatoria (la rue Mercière), laquelle aurait délimité, selon Guigue, les deux paroisses de Saint-Michel d’Ainay et de Saint-Nizier469. Par une bulle datée de Vérone, le 5 septembre (1184 ou 1185), Lucius III exhorta les fidèles à venir en aide, par leurs aumônes, au frère Etienne qui avait décidé d’édifier un pont sur le Rhône pour faciliter sa traversée470. Lui-même, ajoute-t-il à l’attention du clergé lyonnais, avait accordé à la chapelle qui y est construite, sans préjudice pour leurs églises, l’offrande de consécration, et, à l’attention des frères qui y demeurent, de leur propre famille ou des pélerins qui viendraient à mourir chez eux, il avait béni le cimetière 471. Ces libéralités ne furent pas accueillies par tous avec le même enthousiasme. En 1185, l’archevêque Jean fut ainsi obligé d’intervenir pour dissiper le différend qui opposait alors les moines d’Ainay aux frères du pont, au sujet de cette chapelle qu’ils avaient construite au bord du Rhône (capella que in ripa Rodani fluminis constructa est472). Il fut convenu qu’ils pourraient la maintenir à cet emplacement pendant dix ans encore, moyennant un loyer de 4 sous lyonnais. Passé ce délai, et même plus tôt s’ils le souhaitaient, les frères du pont devraient la transférer dans une autre paroisse, en sorte de ne plus empiéter sur les revenus et droits paroissiaux de Saint-Michel d’Ainay (objets du contentieux). Les restrictions apportées à la bulle de Lucius III étaient de nature à les y inciter. Il était notamment prévu que les propriétés des personnes décédées reviendraient à l’église d’Ainay ou de SaintMichel et que si l’un des frères du pont ou quelqu’un de leur famille venait à mourir, il ne serait inhumé nulle part ailleurs qu’à l’église Saint-Michel, ou au cimetière d’Ainay s’il y avait élu sépulture de son vivant473. Un ou deux ans plus tard, et par trois bulles successives qui ne nous sont connues que par un inventaire de 1632, le pape Urbain III (1186-1187) mist soubs la protection et sauvegarde de SaintPierre l’hospital et la chapelle, laquelle avoit esté édiffiée au pied du pont du Rosne, ensemble les biens 468 Grand cartulaire d’Ainay, n°72. Guigue 1876, p. 25. En 1868, la limite paroissiale coupait l’Hôtel-Dieu en deux, par une ligne oblique qui, partant de la rue Confort, déclinait vers le sud (Arch. mun. Lyon, 1 S 7 : Plan général de la Ville de Lyon, indiquant les délimitations territoriales des diverses paroisses au 1er janvier 1868) ; le grand plan terrier de l’îlot Bourgchanin, dressé vers 1735, place la limite paroissiale plus au sud (Arch. dép. Rhône, 11 G 449, n°33) : elle correspond, sur le plan de la rente noble de l’abbaye d’Ainay (pl. 11), au trait rouge qui sépare les bâtiments du nouvel Hôtel-Dieu des jardins et dépendances des maisons de la rue de la Barre. 470 Guigue 1886, p. 129-130 : « super aquas Rodani pontem edificare decreverit et stratam publicam transeuntium reddere meliorem ». 471 ibidem. 472 Grand cartulaire d’Ainay, n°73. 473 ibidem. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 469 PAGE 479 en dépendans, et leur bailla [aux frères du pont] permission de prendre les aulmosnes, lesquelles seroient faictes, et ce pour fournir aux batiments nécessaires474. Nous avons là, quoique de manière indirecte, la première mention de l’hôpital auquel ni la bulle de Lucius III, ni l’accord de 1185 n’avaient fait allusion. Il ressort également de cette notice que le transfert de la chapelle n’avait pas encore eu lieu : la chapelle – l’unique chapelle pourrait-on préciser – se trouvait toujours au pied du pont où elle pouvait autant servir aux dévotions de ceux qui l’empruntaient qu’aux pélerins accueillis à l’hôpital. Peut-être fut-elle supprimée à la faveur de l’effondrement du pont, en 1190, et remplacée par celle qui, incluse dans les bâtiments de l’hôpital construits au nord de la rue Serpillière, sur le plus septentrional des terrains concédés par l’abbaye d’Ainay, se trouvait relever de la paroisse SaintNizier475. On ne connaît pas les raisons qui poussèrent les frères du pont à rebâtir l’ouvrage à quelque 150 m en aval de son emplacement d’origine présumé476. Ce déplacement devait en tout cas favoriser l’expansion de l’hôpital et durablement modeler la physionomie du quartier. En 1226, en effet, l’abbaye d’Ainay concéda aux frères du pont le droit d’édifier une chapelle à la tête de l’ouvrage, du côté gauche, et la terre située en amont de l’église jusqu’au four (à chaux), le tout contre un cens annuel de 5 sous (« capellam in capite pontis superius a sinistro latere concessimus edificandam et terram supra ecclesiam in ripa Rodani usque ad fornacem perpetuo possidendam »). Cette cession fut consentie sans préjuger du droit de l’église Saint-Michel et de l’église Saint-Nizier et en déniant aux frères du pont la possibilité d’obtenir du pape ou de son légat un privilège ou une exemption quelconque : les moines d’Ainay avaient visiblement gardé en mémoire le contentieux de 1185. Ils leur cédèrent également la rive du Rhône, en aval du pont, contre un cens de 3 poules et 3 sous l’an. Sur ces deux terrains, situés de part et d’autre de l’ouvrage, les frères pourraient édifier des maisons dont ils conserveraient la propriété éminente, l’abbaye se réservant toutefois les droits de lods et de ventes en cas de mutation. Entre le pont et Sainte-Hélène, les constructions devaient être séparées du Rhône par l’espace d’une route. Cette disposition, qui prévalait toujours au milieu du XVIe siècle, ne s’appliquait pas à la parcelle nord qui pouvait être lotie jusqu’au fleuve. Elle ne tarda pas à l’être. Les premières maisons furent construites à un rythme et avec une densité tels qu’on parlait déjà du bourg Chanin en 1255477. L’accès au nouveau pont, depuis la via mercatoria, ne pouvait désormais se faire qu’en contournant cet îlot, par l’ouest puis le sud : ainsi prit corps la grand rue tirant du pont du Rosne à l’ospital commun de la ville, qui devait prendre par la suite le nom de Bourgchanin (aujourd’hui SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Bellecordière). PAGE 480 474 Croze 1912, p. 40 n°4. Dans ce sens, Cf. Burnouf et al. 1991, p. 32. Burnouf et ali. 1991, p. 33-34. 477 « … que res site sunt prope pontem Rodani Lugdunensis, supra Rodanum, in Burgo Canino… » Arch. dép. Rhône, 11 G 594. 475 476 Ce Bourgchanin, dont l’étymologie n’est pas clairement établie478, est donc né en 1226, de la cession faite aux frères du pont d’un terrain à bâtir en bord du Rhône. Mais cette donation venait compléter celle qu’Ainay leur avait déjà faite en 1185 et que l’effondrement du pont n’avait pas rendue caduque. Par un autre acte de cette même année 1226, en effet, les frères du pont reconnurent devoir un cens annuel de trois sous et demi forts et deux poules à l’abbaye (le même quasiment qu’en 1185), pour une maison dite la menuiserie, la vigne qui lui est contigüe et le four (à chaux) voisin, qu’ils tiennent depuis le commencement de la construction de l’ouvrage (« pro quadam domo quam vocamus Fustariam, et vinea sibi contigua et fornate que est juxta… ab ipso pontis exordio tenuimus et tenemus »479). Les terrains acquis en 1226 constituaient donc le prolongement méridional de ceux qui avaient été cédés en 1185 et dont les séparait le four. À ces terrains de la rive droite du Rhône s’ajoutait encore une terre, acquise de Guillaume de Feurs, et pour laquelle les frères du pont reconnurent en juin 1225 devoir à l’abbaye d’Ainay un cens annuel de 12 deniers. Plus petite que les autres, cette terre se trouvait, selon cette reconnaissance, à côté de la maison du pont du Rhône (« quandam terram… contiguam domui pontis Rodani »480), qui elle même jouxtait l’hôpital comme il ressort d’un acte de 1334 (« domus dicti Pontis Rodani cum Hospitali eidem adjacenti »481). L’hôpital paraît occuper depuis l’origine la partie septentrionale de cet ensemble foncier, soit le côté nord de la rue Serpillière, conformément à la représentation du plan scénographique (pl. 6). De l’autre côté de cette même rue, limité à l’est par le Rhône et à l’ouest comme au sud par la route qui reliait Saint-Nizier au pont s’étendait donc le Bourgchanin, un ensemble de fonds affecté à l’œuvre du pont. Il n’y avait en 1226 sur cet espace qu’une fustuaria, c'est-à-dire la menuiserie ou la charpenterie, l’endroit en somme où l’on stockait les pièces de bois utilisées pour la construction du pont, et le fornax, le four à chaux, indispensable à la confection du mortier nécessaire à l’ouvrage. On voyait peut être également encore les vestiges de la chapelle construite à la tête du premier pont et démontée depuis. La seconde chapelle, en revanche, dont la construction avait été autorisée à la gauche de la tête du nouveau pont par l’acte de 1226, le fut en fait du côté droit, ce qui donna lieu à un nouvel arbitrage, en 1253, entre les frères du pont et les bénédictins d’Ainay qui s’estimaient floués482. Elle apparaît dans le terrier Compans de 1351 sous le vocable de Saint-Nicolas483. Le port et le cimetière, quant à eux, devaient, nous avons vu pourquoi, se situer hors du bourg, au nord de la rue 478 Puitspelu 1881. Grand cartulaire d’Ainay, n°75. Grand cartulaire d’Ainay, n°74. 481 Arch. dép. Rhône, 10 G 518 et 10 G 815. (éd. Cartulaire municipal 1876, p. 169-176 n°LXXXIX et Menestrier 1696, Preuves p. XXIIIXXVI). 482 Grand cartulaire d’Ainay, n°76. 483 Arch. mun. Lyon, DD 170, fol. 15r. C’est peut-être bien la même que celle que Guigue (Guigue 1876, p. 47) signale comme existant au milieu du XVe siècle sous celui de Saint-Louis. 479 480 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 Serpillière. PAGE 481 On ne saurait achever ce tableau sans signaler au voisinage du nouveau pont l’existence d’une maison de l’aumône, sorte de structure indépendante destinée à collecter les offrandes faites à l’Œuvre du pont et de l’hôpital, à laquelle elle fut unie par l’archevêque Reynaud484 (1193-1226), et dont Croze, reprenant sans le citer une idée de Bullioud, a fait sans preuve un proto-hospice485. Dans cet îlot de Bourgchanin, sur lequel les claustraux de l’Hôtel-Dieu n’allaient pas s’étendre avant le XVIIIe siècle, il ne semble y avoir eu, au début du XIIIe siècle, que des structures liées au chantier de construction du pont qui, partant, n’étaient pas destinées à durer. Pourtant, bien que les frères du pont accensent rapidement les lots à bâtir pour financer leur œuvre, les travaux ne paraissent pas avancer. En décembre 1308, l’archevêque de Lyon, Pierre de Savoie, mû par de justes et raisonnables motifs486, soustrait l’Œuvre du pont, la maison, l’hôpital et les chapelles à l’administration laïque des fratres pontis, pour les confier aux religieux cisterciens de Hautecombe487. Sous la direction du frère Etienne, le pont de bois est solidement reconstruit et une bonne partie des matériaux nécessaires à la construction du pont de pierre sont préparés. Estimant cependant ce travail incessant (« onus incessabile »), Etienne, appelé en 1313 sur le siège abbatial de Hautecombe, pria l’archevêque de bien vouloir en décharger son monastère. Pierre y consent. Le 15 décembre 1314, il remet à l’abbé de la Chassagne l’ensemble des biens meubles et immeubles, des droits et des revenus appartenant auxdits pont, hôpital et chapelles488. Préoccupés par l’avancement des travaux, ou par leur non avancement pour être plus exact, les citoyens lyonnais obtinrent de Philippe VI, en 1320, l’autorisation pour cinq ans de lever un péage sur le pont (c’est ce droit de barrage qui, plusieurs fois reconduit, devait donner son nom à la rue de la Barre). Ils dénoncèrent aussi certaines malversations : l’ordinaire du lieu, plus préoccupé de son intérêt et de celui de ses gens que de l’état du pont, disposait de certains des immeubles légués au pont en faveur de ses amis, tandis que l’abbé de la Chassagne détournait vers d’autres usages une partie des biens et des revenus qui lui étaient dévolus, sans plus se soucier de l’entretien et de la réparation de l’ouvrage. Averti, le pape Jean XXIII ordonna alors à l’abbé d’Ainay, au prieur de SaintIrénée et au sacristain de Saint-Paul de révoquer en son nom toutes les aliénations illicites et voulut que les biens de l’Œuvre du pont fussent désormais régis par deux prud’hommes choisis par le Consulat et un tiers député par l’archevêque, qui rendraient comptes chaque année de leur administration489. Les moines de la Chassagne, qui avaient vite mesuré le gouffre financier dans lequel ils s’étaient SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 484 PAGE 482 « olim ab antiquis temporibus domus hospitalis, que tunc helemosinaria vocabatur, sita juxta pontem Rodani Lugdunensis, et domus dicti pontis Rodani cum hospitali eidem adjacenti et cum capellis eisdem adjunctis cum rebus pertinentibus ad easdem divisa et segregata et diversis subjecta rectoribus extiterunt, que pia condideratione bone memorie domini Renaudi, quondam archiepiscopi Lugdunensis, conjuncta sunt adinvicem et unita et sub uno regimine constitua jam longis temporibus permanserunt, etc. ». Acte déjà cité de 1334, (supra note 481) à rapprocher de. la bulle d’Innocent IV de 1243, connue de seconde main et rappelant que l’archevêque Reynaud avait donné « ausditz frères et hospital certaine maison de l’aumosnerie joignant le pont du Rosne de Lyon, qui pour lors estoit de nouvelle construction » (Croze 1912, p. 44-5, n°11). 485 Guigue 1876, p. 27-40 ; Croze 1912. 486 Acte de 1334, Cf. supra. 487 Guigue 1876, p. 47-49 et p. 165-174, n°3. 488 ibidem. 489 Cartulaire municipal 1876, p. 22-23, n°XV et Guigue 1876, p. 49-51. engagés, en appelèrent de leur côté à l’archevêque Guillaume qui prit la décision de scinder l’œuvre en deux. Par un acte du 4 octobre 1334, confirmé le 30 avril suivant, il fut décidé, après mûre réflexion et de l’avis du chapitre et des échevins, que l’hôpital, la maison de l’hôpital, la chapelle, et leurs dépendances, tels qu’ils s’étendent de la porte dudit hôpital jusqu’au Rhône, resteraient sous l’administration des moines de la Chassagne. Deux moines adjoints de trois serviteurs seront affectés à l’office divin et au service des pauvres. Pour assurer leur entretien, payer les chandelles, l’huile et le vin nécessaires à la chapelle, fabriquer le pain des pauvres et même payer le servis qui lui est dû pour les maisons qu’ils tiennent en emphithéose de lui, l’archevêque leur assigna une rente annuelle, assise sur une partie du patrimoine de l’œuvre du pont. On dresse l’état de cette réserve foncière. Elle comprend, en premier lieu, la chapelle, l’hôpital, la maison et l’emplacement qui jouxtent la chapelle et le jardin (le texte est peu clair), tels qu’ils s’étendent de la route qui conduit du pont du Rhône à SaintNizier en ligne droite, d’une part, le long de la voie qui conduit du couvent des frères prêcheurs jusqu’à la rive du Rhône de l’autre, et depuis la rive du Rhône, en ligne droite, jusqu’à la parcelle de Guichard Galiani, docteur es droits, une rue entre deux, et de cette parcelle aux maison et parcelle des héritiers de feu Roland Pascal puis, de là, à la porte de l’hôpital490, auxquels s’ajoutent divers autres fonds, en ville comme ailleurs. Tout le reste du patrimoine mobilier et immobilier, passé et à venir – y compris la maison dite de l’aumône, voisine du pont, le pont lui-même et la chapelle posée dessus – sera affecté à la seule fabrique du pont et confié à l’administration de deux citoyens lyonnais, Barthélémy de Varey et Michel Cytharelle. En ce sens, une partie des vœux du pape se trouvait exaucée. Mais une partie seulement. Il se pourrait en effet que les aliénations illicites dénoncées par le pape et les citoyens de Lyon n’aient pas toutes été révoquées. Comment expliquer, sinon, que les maisons qui avaient commencé à couvrir l’îlot Bourgchanin, dont l’œuvre du pont était, en vertu de l’acte de 1226, censée avoir la propriété éminente491, se retrouvent partagées entre la directe de l’abbé d’Ainay et celle de l’archevêque ? C’est égal. Grâce à la bonne gestion du premier, on retrouve, consciencieusement consignées dans les terriers Masuyer et Compans, les plus anciennes reconnaissances passées à son profit pour les tenures du Bourgchanin492. Ces terriers ont été largement exploités au XVIIIe siècle par les feudistes, qui se sont attachés à trouver des correspondances, presque terme à terme, entre les maisons reconnues (depuis 1351), et celles qu’ils avaient sous les yeux. L’entreprise est hasardeuse et son 490 « capellam, hospitale, domum et curtile dictis capelle et curtili adjacentibus [Menestrier donne adjacentia, qui paraît moins fautif], prout se extendunt a via seu carreria per quam itur de ponte Rodani versus Sanctum Nicecium recta via, ex una parte, et juxta viam per quam itur a domo Fratrum Predicatorum usque ad ripperiam Rodani ex altera, et a ripperia Rodani, via recta, usque ad curtile domini Guichardi Galiani, legum doctoris, via intermedia, et de dicto curtili dicti domini Guichardi usque ad domum et curtile heredum Rollandi Pascalis quondam defuncti, et a dicta domo heredum dicti Rolandi usque ad portam dicti hospitalis, una cum omnibus domibus juribus, pertinentiis et appendiciis infra dictos limites seu confinationes contentis et existentibus » 491 Grand cartulaire d’Ainay, n°76 : « si vel ipsi fratres pontis vel alii mandato eorum, domos ibi edificaverint, firmamentum sive investitura fratrum pontis erit et servitium ibidem assignatum ». 492 Ducourthial, Documents in Bertrand 2011, p. 74 sqq. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 résultat, très relatif, sujet à d’impossibles cautions. PAGE 483 La documentation est en effet lacunaire. Le terrier Burlet (XVe siècle), qui intéresse plusieurs maisons de la rue de la Triperie mouvant de la directe d’Ainay, était déjà manquant au XVIIIe siècle. Les terriers Canalis coté B et Croppet coté E, dans lequel ont été consignées, au XIVe et au début du XVIe siècle, les reconnaissances passées au profit de l’archevêché de Lyon pour des maisons de la rue Bourgchanin, ont disparu depuis. Cette même documentation est de surcroît sporadique : la fréquence de renouvellement des reconnaissances n’est pas suffisament élevée pour que l’on soit assurés d’avoir toujours affaire au même tènement. Il est donc bien souvent impossible de « remonter » avec un peu d’assurance au-delà du XVe siècle et des premiers registres de taille urbaine (les nommées) géographiquement ordonnés. La maison qu’Etiennette Forest reconnaît en 1538 tenir de l’abbé d’Ainay est une heureuse exception à cette règle : elle est à la fois bien documentée (jusqu’en 1383 au moins) et bien localisée sur la berge du Rhône où elle confine au sud à la moitié méridionale de la maison du Merle Blanc (l’ancienne maison du Lévrier). C’est une passerelle entre le Moyen Âge et l’époque moderne et un repère qui permet de déterminer la position relative (et non pas absolue) d’autres maisons construites au bord du fleuve. Le portrait de la berge qui se dessine ainsi, pour le XIVe siècle, à la lecture des terriers Masuyer, Compans, Mercier et Brabant, est tout différent de celui que laissait présager une documentation plus récente. Sur la berge du Rhône, que parcourait au XIVe l’étroit chemin des Pessières (du nom de ces poteaux de bois immergés, entre lesquels on tendait périodiquement des filets pour capturer les poissons migrateurs493) se dressait un rideau semble-t-il continu de maisons de pêcheurs. De ces maisons proprement dites, construites en bordure du chemin, au-delà sans doute de notre aire de fouille, nul vestige n’a été mis au jour. Mais certaines fosses, dont le comblement a révélé du mobilier du XIVe siècle, comme un tronçon de mur en pierres sèches et les nombreux tessons de cette époque, épandus dans les terres noires, sont probablement liés à leurs jardins. Les autres ont été creusées dans les jardins voisins des maisons de la rue Bourgchanin et de la rue de la Triperie. On en a répertorié 23 au total, dont une bonne part a dû servir tout à la fois de fosse d’aisance et de dépotoir. On ignore les raisons pour lesquelles toutes les maisons du chemin des Pessières (en dehors de celle d’Etiennette Forest), documentées jusque dans la première moitié du XVe siècle, disparaissent ensuite pour céder la place à cette succession de jardins qu’évoquent les nommées (dès 1493) et que figure le plan scénographique (c. 1550). Leur abandon pourrait être lié à la conjugaison de différents facteurs, comme la proximité menaçante du Rhône (les inondations de 1470 sont restées dans les SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 mémoires)494 et le rachat des terrains par les moines de la Chassagne, qui ont pu envisager, un PAGE 484 moment, l’agrandissement de l’Hôpital dont ils avaient alors la charge. À l’appui de cette hypothèse, qui demanderait à être étayée, on remarquera que les consuls et échevins de la ville, auxquels les 493 Bonnamour 2009, p. 160. Puitspelu 1887-1890, p. 302 définit quant à lui la peyssière comme « une digue, un barrage formé d’une double rangée de pieux entre lesquels on bourrait des fascines fraiches mêlées de sable ou de gravier ». 494 Cf. supra l’étude géomorphologique, § 3.2.3. cisterciens avaient abandonné, en 1478, l’administration de l’Hôtel-Dieu, tenaient en son nom une maison située à l’angle de la rue de la Triperie et de la berge et un jardin qui confinait au sud à celui de la maison que Jean Chastillon possédait alors rue Bourgchanin (maison de l’Aumône). 4.7. L’époque moderne (C. Ducourthial) 4.7.1. Le Bourgchanin du XVe au XVIIIe siècle (pl. 30 à 33) Rue Bourgchanin et rue de la Triperie, la structure même du lotissement, son agencement, que schématise le plan scénographique (pl. 8), n’est vraiment perceptible dans la documentation écrite qu’à partir de la fin du XVe siècle. Sa relative stabilité jusqu’au début du XIXe siècle est un atout pour nous. Nous possédons en effet des plans géométraux d’excellente qualité, notamment et en dernier lieu le plan général et géométral de l’Hôtel-Dieu de Lyon, avec toutes les maisons contigües audit Hôtel, tant sur les quais et rue de l’Hôpital que sur les rues de la Barre et de Bourg Chanin (pl. 12), sur lequel se repèrent aisément les maisons comprises en tout ou partie dans les cours de la Chaufferie et de l’Internat qui ont fait l’objet de cette fouille. Grâce à ce plan, aux indications fournies sur le plan de la rente noble d’Ainay (pl. 11) et sur un rare relevé d’élévation des façades (pl. 13), réalisé peu avant qu’elles ne soient démolies pour établir un promenoir conforme au projet de M. de Polinière, grâce enfin à un non moins rare et précieux plan terrier géométral, dressé vers 1734 (pl. 10), il est possible d’établir, en exploitant les archives de manière régressive, des correspondances terme à terme entre les maisons de l’actuelle rue Bellecordière, telles qu’elles existaient encore en 1842 (pl. 13), et celles qui sont mentionnées dans les nommées de 1493 et de 1516. Le plan géométral de 1734 suffit à faire de même pour les maisons de l’ancienne rue Serpillère. On peut ainsi retracer à grands traits l’histoire de chaque maison mais aussi, par là même, identifier la plupart des vestiges modernes mis au jour. Le découpage parcellaire est globalement stable (pl. 31-32). Sur les onze maisons de la rue Bourgchanin décrites par les nommées de 1493 et concernées par cette opération, deux seulement sont issues de la fusion (parfois indécelable en fouille) de deux corps de maisons plus anciens. À l’inverse, deux autres procèdent de la division d’une plus vaste maison. L’un des corps fusionnés fut, à la fin du XVIe siècle, détaché de son pair pour être réuni à la maison contiguë : c’est l’origine de la maison double du Merle Blanc. C’est également au début du XVIIe siècle que deux autres maisons voisines, jusqu’alors indépendantes l’une de l’autre, furent réunies pour constituer celle de l’Arche sur l’arrière, étendu jusqu’au Rhône, qui était resté, nous l’avons vu, la propriété de l’Hôtel-Dieu. De semblables remembrements s’observent aussi rue Serpillière. La maison Bournicat résulte de la réunion, à la fin du XVIe ou au début du XVIIe siècle, de deux maisons distinctes. Les maisons Dupas et Marquet, qui trouvent leur origine dans deux granges distinctes, n’en ont formé qu’une seule pendant près d’un siècle (du milieu du XVIe au milieu du XVIIe siècle). SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 d’Alliance. Antoine de La Combe, à l’origine de ce regroupement, devait aussi lui adjoindre ce jardin PAGE 485 Il ne reste rien des maisons médiévales de ces deux rues. Toutes ont été reconstruites à une époque qu’il n’est pas toujours possible de déterminer avec précision, faute de mobilier et de documentation éclairante, mais qui, d’une manière assez générale, semble comprise entre la fin du XVIe siècle et le milieu du XVIIe siècle. La densification de la construction s’opère d’abord aux dépens de jardins, où l’on cesse dès le milieu du XVIe siècle de creuser des fosses d’aisance. Celles-ci sont peu à peu remplacées par des fosses maçonnées, vidangeables, accolées aux maisons. Des paires de fosses adossées l’une à l’autre montrent que ces aménagements de confort sont parfois le résultat d’une concertation de voisinage. La construction d’une fosse va souvent de pair avec celle de l’escalier : tous deux sont mutualisés et servent autant au corps de logis sur rue qu’à celui qui, très tôt, se dresse au fond de la cour. Peut-être rassuré par le rempart qui y a été construit, en 1562, et qui est reconstruit sur ordre du gouverneur d’Halincourt, après 1610, on se remet à bâtir du côté du Rhône dans la première moitié du XVIIe siècle (maisons Laperle, Laverrière et Visade). Ce qui reste des jardins est transformé en cours, pavées de galets en tête de chats. Elles sont rapidement encombrées de bâtiments annexes faits de planches et de poteaux de bois : dépendances, cabanons, écuries, étables et même une teinturerie s’y côtoient. Pour gagner de la place, il n’est plus dès lors d’autre solution que de rehausser les immeubles qui, rue Bourgchanin, au XVIIIe siècle, ont presque tous cinq étages, et d’y creuser des caves, rarement prévues dès l’origine. 4.7.2. L’extension de l’Hôtel-Dieu et la disparition du Bourgchanin (XVIIIe-XIXe siècles) Rue Bourgchanin comme sur la berge du Rhône, les premières acquisitions de maisons par les recteurs de l’Hôtel-Dieu ne répondent à aucun plan réfléchi et sont le résultat fortuit de donations (la Madeleine après 1551, Saint-Bonnet en 1668, Laverrière en 1690). La situation est différente rue Serpillière où la proximité immédiate des terrains a pu constituer un attrait et l’amorce d’une solution pour l’expansion des claustraux : la maison Dupas est achetée en 1690, la maison Lempereur en 1695. Ils participent de ce mouvement, l’achat en 1702 de la maison Mallet et Saint-Laudon et en 1713 celuide la maison Visade, sur le quai cette fois, paraissent encore relever de l’opportunité. Il faut en effet attendre dix ans encore pour que le manque de place chronique dont souffre l’institution ne débouche sur une véritable politique d’acquisitions foncières massives, négociées et monnayées : les maisons Mose, Chazel, Geoffray, Bournicat, Piccard et de l’Aumône sont acquises entre 1723 et 1724, celle du Roi d’Or en 1726, celle de l’imprimeur Molin en 1731. Un arrêt du Conseil d’Etat obtenu le 12 SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 mai 1733 achève de décider les rares récalcitrants : les maisons Genet-Marchand, Farge et celles du PAGE 486 Merle Blanc sont enfin acquises entre 1735 et 1743. Pour obtenir cet arrêt, les recteurs avaient adressé au roi un mémoire exposant les motivations de cet agrandissement. Elles sont éloquentes : « Depuis tres longtems, les batimens de l’Hotel Dieu de Lyon ne peuvent pas suffire au concours des pauvres malades et autres de differentes especes qui sont soulagez dans cet hopital. On a besoin des apartemens suivans : 1° d’agrandir les apartemens des convalescents et convalescentes 2° d’un apartment pour les blessez 3° On a besoin surtout de logis pour les folz et les insensez 4° on a besoin de caves de greniers et de buchers 5e On a besoin aussy d’un apartement pour les incurables. Les administrateurs toujours attentifs au bien public dans ce qui les concerne ont formé le dessein depuis plus de vingt ans d’agrandir les batimens de l’hôpital dont il s’agist. Cet agrandissement n’est praticable que du costé d’un quay appellé les courtines du Rhosne, lequel est situé au midy des anciens batimens dud. hôpital ; dans la vüe de le faire, les administrateurs ont depuis vingt ans acheté une grande partie des maisons qui occupent les courtines, dans l’espérance que lorsqu’on voudroit bâtir dans cet emplacement, la ville de Lyon, que cet établissement concerne, en contribuant aux constructions, dédomagerait l’hôpital des dépenses causées pour les acquisitions du terrein. Les choses étoient en cet état en l’année 1731 lorsqu’il arriva dans led. hopital un fait assez facheux qui a reveillé le zele des administrateurs. Comme il n’y a que les 8 loges pour enfermer les folz on en avoit mis dans la même deux qui ne paroissoient furieux ny l’un ny l’autre ; l’un des deux tua l’autre avec le baquet servant à leur necessitez dont il écrasa la teste de son compagnon ; on ne put empecher ce meurtre quelque celerité que l’on mit à venir au bruit que causoit une pareille action ; cela a engagé les administrateurs à presser les acquisitions qui restoient à faire sur les courtines du Rhosne, dans la vüe de travailler incessament à l’agrandissement dont il est question. En l’année 1731, il n’y avoit plus que sept maisons à acquerir, on a acheté les trois plus considérables. De sorte qu’avec les quatre autres on aura tout le terrein necessaire à l’entreprise proposée. Ces quatre maisons sont vieilles et de peu de valeur. […] Pour exécuter le projet d’agrandissement, il est nécessaire de barrer une rue qui sépare les anciens bâtimens de l’hospital du terrein destiné aux nouvelles constructions. Cette rue s’appelle la rue Serpilliere ; elle n’est d’aucune utilité au quartier […] ». En janvier 1737, les démolitions s’achèvent. Le 12 juin 1738, les recteurs de l’Hôtel-Dieu courtines du Rhône495. Sa première pierre est officiellement posée le 3 janvier 1741. La construction de l’appartement à laver la vaisselle qui clôt, à l’ouest, la future cour de la Chaufferie, avait déjà commencé en 1742 (pl. 331). 495 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu, B 87. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 obtiennent du Consulat l’alignement nécessaire à la construction du nouveau bâtiment sur les PAGE 487 Les travaux entrepris par Soufflot épargnèrent en grande partie les maisons de la rue Bourgchanin qui, moyennant quelques adaptations, subsistèrent jusqu’en 1842. Cette année-là en effet, par suite de deux délibérations du conseil d’administration des deux Hôpitaux, l’une du 13 juillet, l’autre du 14 septembre, et de l’approbation donnée à ces deux délibérations par le conseil municipal de Lyon et par M. le Préfet, il fut décidé que les maisons portant les numéros impairs 1 à 31 seraient démolies soit à cause de leur caducité soit parce que la salubrité intérieure de l’Hôtel-Dieu et le bien des malades exigent qu’un promenoir soit établi dans cet hôpital et qu’il ne peut l’être que sur l’emplacement des maisons dont il s’agit496. Elles avaient été, pour la plupart, et en prévision de ce nouvel agrandissement, préalablement acquises par les avisés recteurs et administrateurs de l’Hôtel-Dieu (maison Boissieu en 1743, Devarenne en 1745, Arche d’Alliance partie sud en 1778, Lacombe en 1822 et Arche d’Alliance, SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 partie nord, avec quelques difficultés, en 1843). PAGE 488 496 Arch. mun. Lyon, Hôtel-Dieu, B 106. Conclusion (E. Bertrand) La fouille de la cour de la Chaufferie de l’Hôtel-Dieu vient s’ajouter aux nombreuses opérations réalisées en Presqu’île qui, depuis ces trente dernières années, ont considérablement fait progresser notre connaissance de la géomorphologie du confluent et de l’occupation de ce quartier de la ville antique (Arlaud et alii 2000, Desbat/Lascoux 1999, Le Mer/Chomer 2007). Le site de l’Hôtel-Dieu semblait ainsi apporter une bonne opportunité d’approcher la rive droite du Rhône. En effet, peu de fouilles ont livré jusqu’à nos jours des éléments permettant d’appréhender les aménagements mis en place en bordure des deux cours d’eau. Le site de la place Tolozan, en amont sur la rive droite du Rhône, avait mis en évidence la présence d’un simple enrochement abritant une petite épave datée des années 20-30 apr. J.-C. L’entretien de cette berge est encore attesté à l’époque flavienne par l’ajout de pieux en bois (Macé 1991). Ces éléments permettent d’estimer le niveau de la ligne d’eau du Rhône à 162,40 m NGF, soit un mètre au-dessous des dépôts de la plaine d’inondation dans ce secteur. Des « pilotis et enrochements » signalés au XIXe siècle entre les rues Sala et Sainte-Hélène pourraient se rapporter à ces travaux de maintien de berge (Artaud 1846, p. 149). D’autres sites n’ont livré que des aménagements de sommet de berge en rive gauche de la Saône (mur-digue, rue de la Monnaie : Jacquin et alii 1984, rue Tony Tollet : Réthoré/Vérot-Bourrély 2001) ou à l’extrémité de la Presqu’île (Rue Bourgelat : Bertrand et alii 2011). Enfin, le quai aperçu rue Mercière au XIXe siècle n’est pas réapparu place d’Albon durant la phase de diagnostic du quai Saint-Antoine (Bertrand et alii 2010). L’emprise de la cour de la Chaufferie a permis une exploration des abords du Rhône 45 m à l’est de la fouille de la cour de l’Internat réalisée en 1983 (Jacquin 1983). Cette progression s’est avérée insuffisante pour atteindre la rive antique et le creusement de sondages géotechniques dans les soussols à l’aplomb de la façade de l’Hôtel-Dieu, 15 m au-delà de l’extrémité orientale de la fouille, a encore révélé la présence de remblais antiques en place sur des dépôts d’inondation. Avant l’assainissement de l’ensemble de la Presqu’île, le site de l’Hôtel-Dieu pouvait constituer un banc de gravier formant un îlot entre les lônes de la République (au nord) et de Bellecour (au sud). En effet, si des aménagements (vides sanitaires d‘amphores) destinés à combler les bras de la Bourse, de la République et de Bellecour ont été clairement localisés, aucune intervention de ce type n’a été mise en œuvre sous la cour de la Chaufferie. La topographie naturelle révèle plutôt l’existence d’une levée de berge au-delà de laquelle s’étend vers l’ouest une plaine d’inondation où se sont accumulés les L’occupation antique de l’Hôtel-Dieu (cour de la Chaufferie et cour de l’Internat) n’est pas antérieure au règne de Claude, présentant ainsi un réel retard par rapport aux sites les plus proches (rue Childebert, 22-24 rue Bellecordière) fréquentés dès l’époque augustéenne. Si le site de l’HôtelDieu n’a pas nécessité de travaux d’assainissement avant de recevoir ses premières constructions SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 limons de débordement. PAGE 489 pérennes, il demeure peut-être encore relativement isolé par des espaces périphériques encore mal assainis. Les vestiges d’habitats antiques se concentrent dans les zones méridionales de la fouille. Du milieu du Ier siècle au IIIe siècle, ils occupent une même emprise et respectent une même orientation. Le zonage général des orientations du bâti identifié en Presqu’île (M. Lenoble dans Blaizot et alii 2010, p. 1-4) montrait deux grandes tendances conditionnées par la géographie de la Presqu’île : une orientation N26°E au sud de la place Bellecour et une orientation N10°O au nord de la place des Jacobins. Avec une orientation N17°E pour l’Hôtel-Dieu et une orientation N20°E pour le site du 2224 rue Bellecordière, ce secteur de la Presqu’île semble former une articulation entre le sud et le nord du confluent. La domus de la place des Célestins (Arlaud/Lurol et alii 1993), positionnée côté Saône sur une même latitude, confirme cet ajustement de l’orientation du bâti (N22°E) sur l’arc que forme la Presqu’île. Les éléments de plans qui alimentent notre perception de l’habitat gallo-romain sur le confluent demeurent très fragmentaires. L’accumulation des données récentes met toutefois à mal une vision longtemps caricaturale générée par les nombreuses découvertes de mosaïques qui, au sud de la Presqu’île, témoignaient uniquement d’un quartier résidentiel et économique très favorisé. En tout cas, le plan restitué de la domus de l’Hôtel-Dieu illustre plutôt une trame urbaine suffisamment lâche pour autoriser la construction d’un habitat sur des surfaces importantes. Cette possibilité se rapproche plus des observations faites dans le quartier suburbain de Vaise que de l’urbanisme engoncé connu sur la colline de Fourvière. Avec une juxtaposition d’habitat modeste, de structures artisanales ou commerciales et de domus plus ostentatoires, la Presqu’île donne l’image de continentia qui se développent entre le cœur de la colonie et un suburbium plus éloigné accueillant les nécropoles (Lafon 2001, p. 206-208 ; Péchoux 2008, p. 22, 38). Cette continuité de la ville permet à l’aristocratie d’ajouter à son implantation politique au centre de la cité un logement résidentiel à la mesure de son aisance. Ce type de tissu urbain associant habitat privilégié et activités économiques est aussi une caractéristique du quartier antique de Saint-Romain-en-Gal à Vienne avec dans les deux cas une distance encore acceptable avec le centre civique de la cité (Vipard 2007, p. 263-265). Comme sur la plupart des sites de la Presqu’île, la fouille de l’Hôtel-Dieu montre une phase de construction remarquable à l’époque flavienne et un abandon au IIIe siècle. La domus des Célestins ne SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 demeure occupée aux IIIe et IVe siècles qu’au prix d’aménagements d’assainissement importants PAGE 490 (Arlaud/Lurol et alii 1993, p. 76-106). La partie nord de la cour de la Chaufferie n’a pas livré de construction antique. L’ouverture d’un paléochenal, probablement creusé intentionnellement, souligne la vulnérabilité de ce secteur lors des montées des eaux et l’accumulation des limons de débordement jusqu’au Moyen Âge laisse imaginer une réelle difficulté à mettre en place des installations pérennes au nord de la domus. Les bâtiments antiques, présents au sud, probablement sur une légère éminence rehaussée de remblais à la fin du Ier siècle, auraient dominé un espace qu’aucune disposition d’assainissement n’a rendu véritablement viable. La construction de trois massifs de fondation pour des élévations datant des IIIe et/ou IVe siècles reste difficilement interprétable, le statut de la Presqu’île (à l’intérieur ou à l’extérieur du pomerium) pouvant invalider ou rendre possible des fondations à vocation funéraire ou publique. Une occupation de l’Antiquité tardive à la fin du IVe et au Ve investit la partie nord du site en créant un sol en espace ouvert posé sur les limons de débordement. Ce type d’horizon, souvent bien daté par des séries de numéraires (ce fut particulièrement le cas à l’Hôtel-Dieu), apparaît régulièrement en Presqu’île. C’est le cas de la dernière occupation antique de la place des Célestins (Arlaud/Lurol et alii 1993, p. 107-110) ou de la phase d’abandon avec la réfection d’un espace de circulation au 22-24 rue Bellecordière (Le Nézet-Célestin et alii 1998, p. 41-42). La multiplication des dépôts d’inondation semble interdire toute installation sur la place de la République entre le IIIe et le XIIe siècle (Arlaud et alii 2000, p. 104-105, 121-122). Cette reprise d’activité hydrologique, qui n’impacte cependant pas la partie occidentale de la Presqu’île, a pu, de l’Antiquité Tardive au haut Moyen Âge, décourager les velléités d’installations dans des zones plus vulnérables désormais désaffectées. Ces terrains plutôt mis en culture modifient le paysage antique, essentiellement urbain, de la Presqu’île. Avant l’installation des premiers bâtiments de l’Hôtel-Dieu à la fin du XIIe siècle, aucun indice d’occupation médiévale n’est attesté dans l’environnement de la cour de la Chaufferie. Les sépultures datées de la deuxième moitié du IXe siècle demeurent donc isolées sur un site par ailleurs inoccupé. À partir de la fin du XIIIe siècle, le site est progressivement réoccupé, quelques tessons de céramiques issus d’un horizon sédimentaire et de quelques fosses témoignent de la lente réurbanisation du site de l’Hôtel-Dieu. La fouille de la cour de la Chaufferie a permis la mise au jour des vestiges du quartier Bourgchanin détruit pour partie en 1737 pour la construction du projet de J.-G. Soufflot, et en 1843 pour la réalisation d’un promenoir sur la rue Bellecordière. La confrontation des Bourgchanin du XVe au XIXe siècle. Les fondations de l’Hôtel-Dieu de J.-G. Soufflot étaient précisément attendues, leur étude a apporté des données tout à fait intéressantes sur les techniques de constructions au XVIIIe siècle. SERVICE ARCHEOLOGIQUE DE LA VILLE DE LYON 10, rue Neyret 69001 Lyon téléphone 04 72 00 12 12 données archivistiques avec les résultats de la fouille détaille et matérialise l’histoire du quartier PAGE 491 5. Bibliographie 5.1. Publications Adam 1989 : ADAM (J.-P.) — La construction romaine, Paris, 1989. Afpma 2012 : Les enduits peints en Gaule romaine, approches croisées, actes du 23e séminaire de l’AFPMA, Paris, 13-14 novembre 2009, Revue Archéologique de l’Est, Dijon, 2012. Amrein 2001 : AMREIN (H.) — L’atelier de verriers d’Avenche, L’artisanat du verre au milieu du Ier siècle après J.-C. Cahiers d’Archéologie Romande, 87, Aventicum XI, Lausanne, 2001. Anonyme 1841 : Rapport sur l'inondation de 1840 présenté par le maire de la ville de Lyon à M. le préfet du Rhône, Imprimerie Charvin et Nigon, Lyon, 1841. Arlaud et alii 1998 : ARLAUD (C.), BERTRAND (E.), LAUBENHEIMER (F.), LUROL (J.-M.), « Un vide sanitaire rue Childebert à Lyon », dans F. 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